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Pitié Pour Les Hommes Politiques


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La médiocrité du débat public a pour moi trois raisons fondamentales.

D'abord l'abêtissement du peuple français que l'on observe :

Pitié pour les hommes politiques. Peut-être est-il temps de renoncer à insulter les hommes politiques. Il y a belle lurette que cette pratique de l’insulte a rompu ces liens avec son lieu d’origine, le discours oppositionnel, et qu’elle est devenue un lieu commun de la majorité râleuse. Depuis lors elle circule et sert de passe-temps dans tous les media. Comme toujours quand il n’y a plus rien à révéler, la révélation devient une routine et une industrie, elle est profitable quand il s’agit d’augmenter les tirages ou les chiffres de l’audimat.

Hans Magnus Enzenberger (cité par A. Finkielkraut dans l'émission de France Culture, Répliques du 30 11 2013).

 

Second point : la BFMisation de la vie politique, décortiquée dans un article du Monde (http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/12/07/enquete-sur-la-bfmisation-de-la-vie-politique_3527305_823448.html) de façon totalement à côté de la plaque. Pour moi la BFMisation de la vie politique, c'est l'événement qui chasse le précédent avant même qu'il ait été réellement discuté, un espèce de tourbillon absolument hallucinant de news, qui fait que l'on passe d'une agression dans le RER à l'affaire Leonarda, etc.

Ainsi l'homme politique est sans cesse sommé de donner son avis sans absolument n'avoir aucun recul.

Enfin, dernier point : le caractère narquois du commentaire politique, désormais tout entier contaminé par le fameux "Esprit Canal". Regardez donc le site web de cette chaine : http://www.canalplus.fr/ On est consterné de constater qu'il y a une rubrique Sport, une rubrique cinéma, et une rubrique Info/Divertissement, comme si les deux avaient un quelconque rapport?

Ici, l'homme politique se presse dans les émissions de TV où il se fait bastonner la gueule (ex: les militants de la manif pour tous, décrétés ringards par toute la presse) et où on se fout copieusement de sa gueule. Sans qu'il puisse produire la moindre idée.

Vous en pensez quoi?

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Je pense de mon côté que les politiciens subissent la même décote intellectuelle, si peux m'exprimer ainsi, que les proffesseurs et les anciens métiers "d'élites", comme les avocats ou les journalistes.

Il y a encore 50 ans, la majorité des gens n'avaient pas le bac et on faisait confiance à son prof ou son élu local. Ils avaient fait des études, étaient juristes, avaient voyagés, ...

 

Ils représentaient l'élite intellectuelle.

 

Aujourd'hui, le prof ne représente plus cette élite car il retrouve en face de lui des parents de plus en plus éduqué au moins au même niveau que lui. Le politicien, c'est pareil et il doit en plus lutter contre la déchéance des journalistes, pour les même raisons que les autres et en plus parce que grâce à Internet, on peut voir ce qu'il se fait et se dit ailleurs.

 

Pour mes grands parents, le prof ou le bourgmestre représentaient des savants, ou peu s'en faut. Ce n'est plus le cas aujourd'hui.

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Ce serait encore plus intéressant avec un benchmark international.

 

LA BBC est une bonne chaîne en général mais j'ai crû comprendre que les politocards anglais n'étaient pas en reste dans le concours de la réaction aux faits divers. (par exemple.)

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Moi je trouve qu'on insulte pas assez les politiciens en cette période de corruption profonde du régime, comparé à ce qui se faisait sous la troisième République. Prenez les caricatures au vitriol de l'Assiette au Beurre, c'était beaucoup plus viril que la soupe bobo servie par canal plus. Je suis même étonné chaque jour par tant de mansuétude à leur égard.

 

Ce qui me frappe au contraire c'est la censure intrusive exercée par le pouvoir, le rétablissement du délit d'outrage à chef d'Etat qui avait disparu, la tyrannie insupportable du politiquement correct qu'on a vu à l'œuvre avec le show taubiresque, les stages de rééducation pour les clients de prostituées, etc.

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Les médias sont très gentils avec les hommes politiques, excepté avec ceux du FN et les gens de droite qui manifesteraient un peu trop leurs tendances droitières. En tout cas en France.

Or, ce qu'il faudrait ce sont des mecs qui bastonnent verbalement tous les hommes politiques, qui les poussent dans leur retranchement, mais bon on sait que médias et politiciens font ménage ensemble, par conséquent il est vain d'espérer une critique constructive. Les journalistes ne font plus d'investigation, ils s'attaquent sur la forme et plus tellement sur le fond, ça donne l'esprit canal ou les polémiques à deux balles que LCI ou BFM passent leur temps à ultra-médiatiser.

 

 

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Je pense de mon côté que les politiciens subissent la même décote intellectuelle, si peux m'exprimer ainsi, que les proffesseurs et les anciens métiers "d'élites", comme les avocats ou les journalistes.

Il y a encore 50 ans, la majorité des gens n'avaient pas le bac et on faisait confiance à son prof ou son élu local. Ils avaient fait des études, étaient juristes, avaient voyagés, ...

 

Ils représentaient l'élite intellectuelle.

 

Aujourd'hui, le prof ne représente plus cette élite car il retrouve en face de lui des parents de plus en plus éduqué au moins au même niveau que lui. Le politicien, c'est pareil et il doit en plus lutter contre la déchéance des journalistes, pour les même raisons que les autres et en plus parce que grâce à Internet, on peut voir ce qu'il se fait et se dit ailleurs.

 

Pour mes grands parents, le prof ou le bourgmestre représentaient des savants, ou peu s'en faut. Ce n'est plus le cas aujourd'hui.

 

Point de vu intéressant, le parallèle avec le politique me semble quand même un peu limite dans la mesure ou (à mon grand désespoir) l'école ne donne aucune formation économique et politique permettant à ces citoyen de comprendre ce qui se passe en politique

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Je pense de mon côté que les politiciens subissent la même décote intellectuelle, si peux m'exprimer ainsi, que les proffesseurs et les anciens métiers "d'élites", comme les avocats ou les journalistes.

Il y a encore 50 ans, la majorité des gens n'avaient pas le bac et on faisait confiance à son prof ou son élu local. Ils avaient fait des études, étaient juristes, avaient voyagés, ...

 

Ils représentaient l'élite intellectuelle.

 

Aujourd'hui, le prof ne représente plus cette élite car il retrouve en face de lui des parents de plus en plus éduqué au moins au même niveau que lui. Le politicien, c'est pareil et il doit en plus lutter contre la déchéance des journalistes, pour les même raisons que les autres et en plus parce que grâce à Internet, on peut voir ce qu'il se fait et se dit ailleurs.

 

Pour mes grands parents, le prof ou le bourgmestre représentaient des savants, ou peu s'en faut. Ce n'est plus le cas aujourd'hui.

Très bien vu ça, merci pour cette contribution.

 

Les médias sont très gentils avec les hommes politiques, excepté avec ceux du FN et les gens de droite qui manifesteraient un peu trop leurs tendances droitières. En tout cas en France.

Or, ce qu'il faudrait ce sont des mecs qui bastonnent verbalement tous les hommes politiques, qui les poussent dans leur retranchement, mais bon on sait que médias et politiciens font ménage ensemble, par conséquent il est vain d'espérer une critique constructive. Les journalistes ne font plus d'investigation, ils s'attaquent sur la forme et plus tellement sur le fond, ça donne l'esprit canal ou les polémiques à deux balles que LCI ou BFM passent leur temps à ultra-médiatiser.

 

Je pense que parler de la bite de François Hollande témoigne d'un certain manque de respect vis-à-vis de lui. Parler du fait qu'il ne tient pas sa femme non plus. Le traiter de Flanby est un manque de respect également.

Du coup le mec a tous les jours des bâtons dans les roues.

Prenons un autre exemple : vous souvenez-vous du discours de Grenoble? Tout le monde l'a critiqué à l'époque, mais tout le monde a oublié un truc : ce sont les media qui ont parlé pendant une dizaine de jours du même fait divers (des roms avaient agressé je ne sais qui), le montant en épingle et donc obligeant l'Elysée à réagir.

Bref : perte de temps pour tout le monde.

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Point de vu intéressant, le parallèle avec le politique me semble quand même un peu limite dans la mesure ou (à mon grand désespoir) l'école ne donne aucune formation économique et politique permettant à ces citoyen de comprendre ce qui se passe en politique

 

Dans le débat de l'entre deux tours, des que ca a commencé a sortir des chiffres sur le PIB, les journalistes et les francais (enfin ceux qui ont témoigné apres) ont dit que le débat devenait chiant et technocratique. Ca veut dire soit qu'ils n'y comprennent rien, soit que c'est inintéressant. Je penche pour un mix des 2.

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Je pense que parler de la bite de François Hollande témoigne d'un certain manque de respect vis-à-vis de lui. Parler du fait qu'il ne tient pas sa femme non plus. Le traiter de Flanby est un manque de respect également.

Du coup le mec a tous les jours des bâtons dans les roues.

Prenons un autre exemple : vous souvenez-vous du discours de Grenoble? Tout le monde l'a critiqué à l'époque, mais tout le monde a oublié un truc : ce sont les media qui ont parlé pendant une dizaine de jours du même fait divers (des roms avaient agressé je ne sais qui), le montant en épingle et donc obligeant l'Elysée à réagir.

Bref : perte de temps pour tout le monde.

 

Ce sont des critiques sur la forme, toujours sur la forme, jamais sur le fond, bref ça n'analyse rien en profondeur, tout juste ça les effleure en surface, et franchement je serais Hollande je ne me sentirais pas du tout inquiété, je le serais davantage si on me tabassait de questions sur les chiffres de l'économie, le côté liberticide des lois dont je fais la promotion ou encore les affaires internes à mon parti.

 

Concernant le commentaire de Poney, oui il est pas mal du tout, il y a un phénomène de défiance envers les élites actuellement, et cela arrive quand les élites ont perdu tout respect et que l'on s'oriente vers leur renouvellement.

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Je pense que parler de la bite de François Hollande témoigne d'un certain manque de respect vis-à-vis de lui. Parler du fait qu'il ne tient pas sa femme non plus. Le traiter de Flanby est un manque de respect également.

Depuis quand les politiciens auraient naturellement droit au respect?

Le respect d'un homme d'Etat cela se mérite, ça ne s'hérite pas.

Si Hollande a perdu le respect du peuple, il doit d'abord s'en prendre à lui-même qui se comporte comme un pitre (de l'avis unanime de nos voisins et des étranger), ainsi qu'à l'équipe de clowns choisie par ses soins.

 

Du coup le mec a tous les jours des bâtons dans les roues.

Cela s'appelle un contre-pouvoir, en principe, celui de la presse notamment. Mais enfin comme 80% de la presse subventionnée, et des bobos de canal plus passent leur temps à lui cirer les pompes, ça ne doit pas être trop dur comme épreuve.

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Et puis, exactement, qu'est-ce qui force les politiciens à faire de la politique ?

Qu'est-ce qui les force à exposer leur vie aux yeux du public, à se montrer ainsi ?

Si la soupe est si mauvaise, si les gens sont si méchants, de trois choses l'une :

- ce sont des masochistes. Dans ce cas, ils ne sont pas équilibrés mentalement. Je ne vois pas ce qui justifierai de les laisser faire, et encore moins de les élire. Pas de pitié pour les masos.

- ils s'en foutent complètement. Ce détachement à la réalité est problématique pour des gens qui décident du sort de milliers/millions de personnes. Pas de pitié pour des incompétents.

- ils y trouvent malgré tout un puissant intérêt. Dans ce cas, ça veut dire qu'il y a encore de la marge et qu'il n'y a donc aucune raison de leur accorder la moindre pitié.

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Et puis, exactement, qu'est-ce qui force les politiciens à faire de la politique ?

De même que toi tu n'as pas le droit de te plaindre de ce que te fais subir l'Etat, tu es libre de te casser quand tu veux du territoire.

Si tu restes, alors de trois choses l'une... (tout le monde peut compléter).

Du coup ton argumentation me semble tomber à l'eau.

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Depuis quand les politiciens auraient naturellement droit au respect?

Le respect d'un homme d'Etat cela se mérite, ça ne s'hérite pas.

Si Hollande a perdu le respect du peuple, il doit d'abord s'en prendre à lui-même qui se comporte comme un pitre (de l'avis unanime de nos voisins et des étranger), ainsi qu'à l'équipe de clowns choisie par ses soins.

 

Cela s'appelle un contre-pouvoir, en principe, celui de la presse notamment. Mais enfin comme 80% de la presse subventionnée, et des bobos de canal plus passent leur temps à lui cirer les pompes, ça ne doit pas être trop dur comme épreuve.

:rolleyes:

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Je remets ici un passage que j'aime bien, et qui résume bien la vacuité de la posture dans le commentaire politique :
 

Pitié pour les hommes politiques. Peut-être est-il temps de renoncer à insulter les hommes politiques. Il y a belle lurette que cette pratique de l’insulte a rompu ces liens avec son lieu d’origine, le discours oppositionnel, et qu’elle est devenue un lieu commun de la majorité râleuse. Depuis lors elle circule et sert de passe-temps dans tous les media. Comme toujours quand il n’y a plus rien à révéler, la révélation devient une routine et une industrie, elle est profitable quand il s’agit d’augmenter les tirages ou les chiffres de l’audimat.
Hans Magnus Enzenberger (cité par A. Finkielkraut dans l'émission de France Culture, Répliques du 30 11 2013).

 
Lisez aussi ceci : http://www.espacestemps.net/en/articles/la-democratie-face-a-elle-meme-en/

Je copie/colle le texte :
 

Dans « La Démocratie inachevée » paru en 2000, l’historien Pierre Rosanvallon présentait la démocratie comme un processus inachevé, incapable de définir clairement les limites de la souveraineté du peuple, mais aussi comme une expérience historique active, une aventure indéterminée. Avec « La contre-démocratie », il poursuit l’histoire philosophique de la démocratie en France commencée en 1992 dans « Le sacre du citoyen », et poursuivie en 1998 dans « Le peuple introuvable ».

Dans ce nouvel ouvrage, Pierre Rosanvallon s’intéresse à la capacité d’organisation de la société civile, qui est, selon lui, une des causes du déclin de la volonté politique qui se trouvait au coeur de l’idéal démocratique depuis la Révolution française. Les désillusions des citoyens face aux gouvernements et l’érosion de la confiance envers les dirigeants semblent être les éléments précurseurs de l’émergence de ce qu’il nomme « la société de la défiance ». Celle qu’il définit comme étant « la forme de démocratie qui contrarie l’autre, [...] la démocratie de la défiance organisée face à la démocratie de la légitimité électorale » (p. 16), a longtemps été appréhendée comme la preuve d’un malaise social. Or, pour l’auteur, ces manifestations sont plutôt le reflet d’une prise de pouvoir et de parole de la société.

La société de la défiance.
Deux types distincts de défiance sont cernés par l’auteur. Le premier, reposant sur la limitation du pouvoir par les règles établies par la Constitution, représente une méfiance face à un pouvoir trop étendu. Le second type, en revanche, plus démocratique, peut être considéré comme plus social du fait de son émergence dans les médias, ong et groupes de citoyens. C’est un pouvoir d’alerte. Or, à travers cette vigilance excessive, le citoyen diabolise le pouvoir qu’il considère comme extérieur à la société, sans tenter de lui apporter des modifications. Les formes de défiance positive se transforment alors en une défiance négative, à l’affût du moindre faux pas.

Selon Pierre Rosanvallon, trois facteurs sont à l’origine de l’émergence d’une société de défiance. Tout d’abord, l’avènement de la « Société du risque » décrite par Ulrich Beck (2001) semble renforcer le sentiment d’impuissance des individus et contribue à l’élaboration d’une vague de méfiance à l’égard des promesses non tenues par les élus des sociétés démocratiques. L’ouverture des frontières, la mondialisation de l’économie et l’imprévisibilité qu’elles entraînent renforcent par ailleurs les inquiétudes des individus. Enfin, se référant à Michael Walzer, l’auteur ajoute un troisième facteur celui de la « société d’éloignement », dénonçant l’effritement de la confiance interpersonnelle corrélée à la défiance vis-à-vis des gouvernements.

Partant de ces mutations économiques et sociologiques, Rosanvallon discerne alors trois dimensions de la contre-démocratie : la surveillance, l’empêchement et le jugement.

La surveillance du politique par les citoyens.

Avec l’avènement du droit de suffrage, les citoyens ont obtenu un droit de regard sur la politique. Or, celui-ci s’est révélé insuffisant pour contraindre les élus à suivre leurs engagements. Cet échec a donc contribué à l’émergence de divers moyens d’action indirects destinés à préserver la démocratie, dont la vigilance, la dénonciation et la notation. C’est à travers ces modes que l’auteur dessine l’image d’un citoyen non pas passif mais au contraire à la limite de la « toute puissance » pouvant, à travers la mise à jour de scandales, démolir à tous moments la réputation des élus. Subissant cette pression et connaissant les répercussions possibles d’une telle étiquette, les hommes politiques tentent d’éviter faux pas et critiques susceptibles de nuire à leurs carrières en omettant leur objectif principal : la garantie d’un monde meilleur pour l’avenir.



Le peuple-veto.

Bien que les figures des résistants, dissidents et rebelles aient perdu leur crédibilité sur la scène politique, les mouvements de contestation (manifestations, mouvements d’opinion…) sont de plus en plus présents dans l’espace public et leur efficacité sur les décisions politiques ne peut être contestée.

Or, ces moyens de protestation ne s’arrêtent pas à la simple descente dans les rues. Ainsi, le droit de suffrage semble avoir contourné son but ultime qui est l’expression d’un choix politique d’une nation. Il ne s’agit plus de voter pour l’élu que nous désirons voir à la tête du pays mais plutôt contre celui que nous ne voulons pas voir. Il ne s’agit pas d’un choix, mais d’une élimination. Cette démocratie que nous pouvons désigner comme négative est en fait, pour Rosanvallon, une réponse aux désillusions des citoyens.

Le peuple-juge.

L’auteur souligne la fusion croissante des pouvoirs politiques et judiciaires. Dans ce contexte, il incombe aux citoyens de mettre à l’épreuve les actions politiques et de faire basculer le système établi.

Prenant pour exemple la politique d’Athènes, Rosanvallon souligne deux sortes de procès : les procédures d’invalidation de décrets (graphe paromon) et celles de dénonciation (eisangelia). La première permet au citoyen de dénoncer un décret qu’il juge injuste pour la Cité. C’est un retour sur la décision prise à travers le vote, un moment correcteur, complémentaire permettant d’améliorer les lois et de protéger le peuple contre lui-même. Il s’agit ici d’une relation de complémentarité et de réciprocité entre les citoyens et les gouvernants, visant à perpétuer l’ordre social.

En ce qui concerne l’impeachment anglais et le recall américain, ils renvoient tous deux à une procédure visant la révocation des élus. Les citoyens deviennent alors des juges, capables de sanctionner, et ne sont plus seulement des électeurs. Là encore, face à cette situation d’alerte continue, les gouvernants cherchent à éviter toute situation désobligeante, les poussant à en oublier même l’écoute des électeurs. Pour l’auteur, ceci souligne l’avènement des démocraties d’imputation, au détriment des démocraties de confrontation et de représentation.

La démocratie impolitique.

Face au scepticisme généralisé, le citoyen devient un consommateur politique de plus en plus exigeant ; or, cette effervescence ne vient pas d’un désir de conquête du pouvoir mais au contraire, d’une volonté de le parasiter.

Face à une société civile de plus en plus interventionniste, le but de la démocratie semble être contourné : l’objectif est de trouver les failles du système et non plus de le modifier pour le rendre viable. Cette émergence d’une démocratie indirecte, qualifiée d’impolitique par l’auteur, poussée à l’extrême, représente un danger car elle débouche sur le populisme, concept contraire à la démocratie pure.

En guise de solution, Rosanvallon propose de repolitiser la démocratie, ce qui permettrait aux individus de retrouver la volonté de construire un monde commun, ceci n’étant possible qu’à travers la re-symbolisation du politique. Contre l’émiettement et l’éclatement pouvant mener à sa disparition, la société doit « se réfléchir » à travers un retour sur elle-même. La démocratie, elle, doit développer un monde lisible, c’est-à-dire munir le politique d’une dimension cognitive afin de créer du sens, permettant ainsi au citoyen, acteur et spectateur, de se tourner vers l’avenir pour un but commun. L’important est la représentation que la société se fait d’elle-même, ceci n’étant possible qu’avec la collaboration de la vision politique, intellectuelle et la prise de conscience de l’individu de son rôle incontestable dans la construction d’un monde commun. Repolitiser la démocratie signifie alors redonner forme et sens au politique, organiser une collectivité selon des règles justes et éclairer le système d’interaction, créateur des divergences, pour provoquer une réflexion sur les obstacles afin de mieux y répondre.

Le titre du livre peut porter cependant à confusion : le fait que la Cité exprime son opinion, qu’il soit en accord ou en divergence avec les propos des gouvernants et qu’il s’exprime à travers le droit de vote ou les manifestations, se doit d’être pris en compte et représente l’essence même de la démocratie. La défiance est un des éléments faisant partie de ce système de gouvernement, elle en est la résultante. Plus de démocratie suppose nécessairement plus de suspicion, mais surtout plus de possibilités d’exprimer son désaccord. Nous ne devons pas perdre de vue que même sous ces formes de comportements face aux gouvernances, le citoyen n’est pas dépolitisé. Au contraire, il exprime son opinion de manière plus formelle. Nous sommes loin du mythe du citoyen passif dépeint à travers les théories déplorant l’apolitisation ou le retour de l’individu vers la sphère privée.

 

 

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Ce sont des critiques sur la forme, toujours sur la forme, jamais sur le fond, bref ça n'analyse rien en profondeur, tout juste ça les effleure en surface, et franchement je serais Hollande je ne me sentirais pas du tout inquiété, je le serais davantage si on me tabassait de questions sur les chiffres de l'économie, le côté liberticide des lois dont je fais la promotion ou encore les affaires internes à mon parti.

 

Concernant le commentaire de Poney, oui il est pas mal du tout, il y a un phénomène de défiance envers les élites actuellement, et cela arrive quand les élites ont perdu tout respect et que l'on s'oriente vers leur renouvellement.

 

Hé bien tu as eu du nez d'employer le terme de défiance, voir ci-dessus la recension du livre de Rosanvallon, qui devrait t'intéresser même si on ne sera pas 100% d'accord avec lui.

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Rosanvallon en tant qu'intellectuel nostalgique de l'Etat-providence tout-puissant, est complètement à côté de la plaque. Son commis aux basses œuvres et chien de garde médiatique n'est autre que Lindenberg, un type qui aime bien dresser des listes de suspects.

 

Quant à Finkie il est aussi à côté de la plaque sur ce sujet, mais pour d'autres raisons, lui regrette le temps des Hussards noirs de la IIIè république, où l'enseignant était une figure tutélaire et l'école un temple du savoir. Le politicien n'a jamais été plus durement attaqué et caricaturé que sous la IIIè, et les insultes fusaient à l'assemblée, on était très loin l'actuelle langue de bois.

 

Mais le respect naturel qui serait dû aux hommes politiques ça n'a jamais existé, c'est une bisounourserie socialo-festive inventée de toutes pièces en cette époque de soumission, de puritanisme et de ligues de vertu.

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Je suis surpris que tu aimes (si tu aimes). Je connais peu d'auteurs en France plus social-bisous-démocrates que lui. Et encore, si j'en crois sa vieille biblio, il vient de la bonne gauche révolutionnaire. J'ai essayé son livre sur la démocratie inachevée et franchement, j'ai pas tout lu mais bof. J'ai acheté "la crise de l'Etat providence" et franchement c'est du foutage de gueule.

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De même que toi tu n'as pas le droit de te plaindre de ce que te fais subir l'Etat, tu es libre de te casser quand tu veux du territoire.

Oh oui, bien sûr. C'est tout à fait comparable. Là, c'est plus du trolling, c'est autre chose.
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De même que toi tu n'as pas le droit de te plaindre de ce que te fais subir l'Etat, tu es libre de te casser quand tu veux du territoire.

Si tu restes, alors de trois choses l'une... (tout le monde peut compléter).

Du coup ton argumentation me semble tomber à l'eau.

 

 

Oh oui, bien sûr. C'est tout à fait comparable. Là, c'est plus du trolling, c'est autre chose.

 

Et encore, il manque la partie sur le suicide dans sa reprise de trolling:

 

" Dans une démocratie, personne n'est contraint de vivre dans son pays. Un individu en désaccord avec le niveau des dépenses publiques et des impôts est toujours " libre " de s'exiler ou de se suicider ; l'impôt est donc librement consenti par tous ceux qui " choisissent " de vivre dans un pays quelconque. "

 

 

 

Sur le sujet:

 

Fientje Moerman: «En Flandre, les politiciens sont des Intouchables»

 

« Vilipendé, anxieux ». Telle est la condition des hommes et femmes politiques, en Flandre, déplore la députée flamande Fientje Moerman (Open VLD), dans une carte blanche en guise de coup de gueule publiée dans De Standaard.

 

 Chaque pays a ses impurs : les Intouchables en Inde, les politiciens en Flandre. » Fientje Moerman n’a pas peur des raccourcis, dans la longue carte blanche qu’elle a adressée au Standaard. La députée libérale flamande y déplore la « peur » qui accable, selon elle, la classe politique du Nord du pays. « Peur tous les matins de ce qu’il y a dans les journaux, où chaque jour votre réputation peut être traînée dans la boue sans que vous ayez le droit de vous défendre. (…) Peur de votre score politique, produit de normes insaisissables et en constante évolution, dictées par des hommes blancs âgés de 30 à 50 ans, le portrait-robot du journaliste flamand moyen. (…) Peur de l’avenir, mis en jeu tous les quatre ou cinq ans. Peur dans les rues. (…) Peur de pénaliser vos enfants parce que vous êtes du mauvais parti, ou de plus en plus parce que vous êtes dans la politique. »

 

[...]

 

 

http://www.lesoir.be/378187/article/actualite/belgique/politiclub/2013-12-11/fientje-moerman-en-flandre-politiciens-sont-des-intouchables

 

«Les politiques ne sont pas des parias, ils vivent une mutation de la démocratie»

 

La députée flamande Fientje Moerman a lancé le débat, dans une carte blanche où elle dénonce les pressions sur des politiques "angoissés et anxieux". Un coup de gueule exagéré? David Coppi a répondu à vos questions.

 

[...]

 

 

http://www.lesoir.be/378501/article/debats/chats/2013-12-11/11h02-politiques-ne-sont-pas-des-parias-ils-vivent-une-mutation-democratie

 

 

 

 

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Quant à Finkie il est aussi à côté de la plaque sur ce sujet, mais pour d'autres raisons, lui regrette le temps des Hussards noirs de la IIIè république, où l'enseignant était une figure tutélaire et l'école un temple du savoir. Le politicien n'a jamais été plus durement attaqué et caricaturé que sous la IIIè, et les insultes fusaient à l'assemblée, on était très loin l'actuelle langue de bois.

 

Mais le respect naturel qui serait dû aux hommes politiques ça n'a jamais existé, c'est une bisounourserie socialo-festive inventée de toutes pièces en cette époque de soumission, de puritanisme et de ligues de vertu.

 

 

Même sous la IVe, ça envoyait plus (ce qui ne veut pas dire que le discours était pertinent, mais qu'on était un peu plus perçant que Le Petit Journal) :

 

Exemple : http://www.youtube.com/watch?v=uqEtTndl5qo

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