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Tocqueville et la colonisation


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Je tiens à préciser que je ne range pas parmi les conservateurs ceux qui ont redécouvert Saint Thomas d'Aquin et le réalisme en général (et il y en a dans la lignée de Maurras, comme Boutang et Thibon). D'ailleurs, dans le neo-thomisme, il y a un rapport bien plus ouvert à la modernité, non pas dans la mesure où la modernité serait bonne en soi, mais parce que les vérités du thomisme, étant justement éternelles, ont vocation à se réaliser en tout temps et en toute époque. C'est pourquoi elles n'ont pas l'allure d'une nostalgie du passé. Et à vrai dire, pour qui de moderne veut s'y frotter, elles offrent un terrible défi qu'on ne peut pas refuser d'un simple revers de main.

Et quelles sont ces vérités éternelles qu'on ne pourra plus balayer d'un revers de main Ô Grand Maître Skippy ? J'admire votre érudition mais votre propos paraît quelque peu nébuleux :icon_razz:

Concrètement, qu'est ce que le néo-thomisme peut apporter de fécond à la vie intellectuelle d'une société déchristianisé en 2015 ? Êtes-vous aussi un de ces sympathisants catholiques, ilibéraux et vaguement réactionnaire vouant au gémonies Guillaume d'Ockham et réclamant des bordées contre le nominalisme ?

 

http://gloria.tv/media/jP9q6QBverU  (LA SCOLASTIQUE D'OCCAM OU LE BAISER DE JUDAS "La doctrine occamienne devient le nouveau terreau plus favorable à la gnose pour la vie intellectuelle. Elle est le moteur originel de notre apostasie moderne."

 

Concrètement, qu'est ce que le réalisme chrétien peut nous enseigner à l'heure actuelle ? Êtes vous aussi pour la promotion de théories alternatives à celle de Darwin ?

 

 

 

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hostilité envers le commerce

Sur ce dernier point, j'ai expliqué que ça n'était pas le cas, et que j'avais par conséquent eu tort de rapprocher Platon du socialisme.

"[socrate]: Mais que dire, au nom des dieux, dis-je, de ces affaires qu’on traite sur l’agora, des conventions que, sur l’agora, en matière de contrats, les uns et les autres concluent entre eux ? et, si tu veux, des contrats concernant les travailleurs manuels, des insultes et des agressions, du dépôt des plaintes, de la désignation de juges, et de ce qui se passe au cas où il est nécessaire, pour les taxes, de les percevoir ou de les instituer sur les marchés ou sur les ports, ou bien encore plus généralement de tout ce qui concerne la réglementation des marchés, celle des villes, ou celle des ports, et tous les détails de ce genre ? Aurons-nous l’audace, en ces matières, d’édicter des lois ?

[Adimante]: Non, dit-il, il ne vaut pas la peine de donner à des hommes de bien des instructions ; la plupart des détails qu’il faudrait fixer par la loi, ils les découvriront facilement d’une façon ou d’une autre."

-Platon, La République ou De la Justice, Livre IV. Traduction Émile Chambry.

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Sur ce dernier point, j'ai expliqué que ça n'était pas le cas, et que j'avais par conséquent eu tort de rapprocher Platon du socialisme.

 

 

Dans la mesure où seul un Etat moderne est en mesure de percevoir l'intérêt de réguler les échanges et d'appliquer une politique dans ce sens, on ne fera pas grief à Platon d'avoir promu une politique relativement modérée en la matière

 

Maintenant, donnez une banque centrale, des fichiers informatiques et une police contemporaine à un théoricien qui veut confisquer vos gosses dés le plus jeune âge, n'obtient-on pas la pire graine de canaille totalitaire qui soit ?

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Maintenant, donnez une banque centrale à un théoricien qui veut confisquer vos gosses dés le plus jeune âge, n'obtient-on pas la pire graine de canaille totalitaire qui soit ?

 

L'intention est certes collectiviste (plus que strictement totalitaire) ; après je ne vois pas ce que la banque centrale vient faire là-dedans, il y a des lieux de pouvoir autrement plus efficaces pour promouvoir un tel projet égalitariste.

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Maintenant le reproche de Aurélien Biteau envers le libéralisme est de dire que c'est caca boudin, que la modernité est une hérésie chrétienne etc... Je ne comprend pas trop ce que vient faire le néo-thomisme dans l'histoire ni en quoi la philosophie politique moderne pourrait être aidée d'une injection massive de métaphysique

 

Plus la critique est antilibérale, plus ses conclusion me semblent aussi vaporeuses qu'une peinture de Turner

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En quoi le fait de retenir l'allégorie de la caverne change quelque chose à la perception quasi totalitaire du mode d'organisation platonicien de la Cité ?

On ne va pas refaire le débat une nouvelle fois, tu peux aller lire les échanges qui ont eu lieu ici :

https://www.liberaux.org/index.php/topic/26038-mes-lectures-du-moment/page-96(ça démarre au milieu de la page)

ou là :

http://www.liberaux.org/index.php/topic/51437-ces-phrases-qui-vous-ont-fait-litt%C3%A9ralement-h%C3%A9risser-le-poil-2/page-388(fin de page).

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Satan relativiste c'est beaucoup dire, par contre une influence décisive pour l'évolution de la philosophie la est indéniable. Pour Villey il faut lire son livre sur les fondation de la pensée juridique moderne, c'est une très bonne histoire de l'évolution de la pensée juridique. 

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Et quelles sont ces vérités éternelles qu'on ne pourra plus balayer d'un revers de main Ô Grand Maître Skippy ? J'admire votre érudition mais votre propos paraît quelque peu nébuleux :icon_razz:

Concrètement, qu'est ce que le néo-thomisme peut apporter de fécond à la vie intellectuelle d'une société déchristianisé en 2015 ? Êtes-vous aussi un de ces sympathisants catholiques, ilibéraux et vaguement réactionnaire vouant au gémonies Guillaume d'Ockham et réclamant des bordées contre le nominalisme ?

 

http://gloria.tv/media/jP9q6QBverU  (LA SCOLASTIQUE D'OCCAM OU LE BAISER DE JUDAS "La doctrine occamienne devient le nouveau terreau plus favorable à la gnose pour la vie intellectuelle. Elle est le moteur originel de notre apostasie moderne."

 

Concrètement, qu'est ce que le réalisme chrétien peut nous enseigner à l'heure actuelle ? Êtes vous aussi pour la promotion de théories alternatives à celle de Darwin ?

 

C'est pour obtenir des réponses que tu m'invectives de cette façon ? C'est possible d'être un poil plus délicat ? 

 

Dans ce lot d'invectives, fort heureusement, on peut sauver deux bonnes questions : qu'est-ce que la métaphysique peut nous apprendre qui puisse servir à la réflexion politique ? et qu'est-ce que le néo-thomisme peut nous apprendre aujourd'hui ?

 

Et vraiment ce sont deux excellentes questions. Auxquelles je ne donnerai aucune réponse ici : 1) parce que ce n'est pas le lieu, 2) parce que tu n'as rien fait pour mériter que je te réponde.

 

Je me contente de quelques références pour les autres que ça pourrait intéresser :

 

Le Cours de philosophie thomiste chez Beauchesne : http://www.editions-beauchesne.com/index.php?cPath=68_116

Le Thomsime, Etienne Gilson

Un certain nombre de livres de Jacques Maritain (Trois Réformateurs, Réflexions sur l'intelligence, Les Degrés du savoir, etc.)

Les deux sommes de Saint Thomas d'Aquin bien sûr

L'excellent Réflexions sur l'autorité et sa crise de Capograssi

L'oeuvre de Leo Strauss

Sur le droit, Michel Villey, effectivement.

 

Si tu es vraiment curieux, il y a de quoi faire. Mais je doute de ta curiosité.

 

Sinon, je suis un ancien contributeur sur Contrepoints et certains ici me connaissent. Tu devrais éviter de placer les gens ainsi dans de petites cases, surtout quand elles sont aussi ridiculement définies... Et éviter les sophismes grossiers aussi : soutenir que Platon n'est pas socialiste, ce n'est pas être platonicien, par exemple.

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Tiens, sinon je vois que tu évoques la critique d'Aristote par de Jasay. Elle est tout à fait pertinente dans Against Politics quand il s'adresse au néo-aristotélicisme pratique de Vincent Descombes (le caractère nébuleux de la politique comme art architectonique).

 

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Tiens, sinon je vois que tu évoques la critique d'Aristote par de Jasay. Elle est tout à fait pertinente dans Against Politics quand il s'adresse au néo-aristotélicisme pratique de Vincent Descombes (le caractère nébuleux de la politique comme art architectonique).

 

Je pensais à ce genre de propos, qui me semblent directement tournés contre la métaphysique :

 

For a methodological individualist, statements about the common good are metaphysicial and do not square with a proper understanding of what society is.

 

 

Effectivement, De Jasay vise surtout les communautaristes, mais ce faisant, son coup porte beaucoup plus loin. Comme si la métaphysique ne s'intéressait pas à ce que sont les choses... Je ne vois même pas en quoi l'invocation de la méthodologie individualiste justifie de s'opposer ainsi à la métaphysique, ou plutôt, je le ne vois que trop bien, mais dans ce cas, à un moment donné, il faut abandonner sa méthode qui ne permet pas de traiter certains objets et évaluer les propositions métaphysiques en tant que métaphysiques, ou alors montrer que la métaphysique est inadéquate, ce que ne fait pas De Jasay qui semble se reposer sur un préjugé ridicule mais typique. Faire un Against Politics, en balayant arbitrairement Aristote et les métaphysiciens ainsi, ce n'est pas véritablement écrire un Against Politics, c'est au mieux écrire Against Modern Politics (et encore...).

 

 

Tramp : voir les pistes dans mes articles sur Contrepoints, même s'ils sont médiocres.

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Dans ce lot d'invectives, fort heureusement, on peut sauver deux bonnes questions : qu'est-ce que la métaphysique peut nous apprendre qui puisse servir à la réflexion politique ? et qu'est-ce que le néo-thomisme peut nous apprendre aujourd'hui ?

 

Et vraiment ce sont deux excellentes questions. Auxquelles je ne donnerai aucune réponse ici : 1) parce que ce n'est pas le lieu, 2) parce que tu n'as rien fait pour mériter que je te réponde.

 

Si j'ai parlé de société déchristianisée, c'est parce que la philosophie thomiste ne peut faire sens que dans une société entièrement voué à Dieu, je cite Etienne Gilson :

 

Quel élargissement des perspectives qui bornaient la morale d'Aristote ! On le verrait beaucoup mieux, si saint Thomas lui-même avait cru devoir prendre la la peine d'exposer ce qu'eût été sa propre morale naturelle, et de le faire en terme de philosophie pure. C'est ce que nous lui faisons faire aujourd'hui, mais lui-même ne l'a jamais fait. Construire une morale qui se constituerait complètement comme si la révélation chrétienne n'existait pas, où n'était pas vrai, à quoi bon, puisqu'elle existe et qu'elle est vraie ? Tel est du moins le point de vue qui s'imposait à Saint Thomas. Docteur chrétien, c'était son son devoir d'état de ne vivre qu'avec Dieu pour ne parler que de Lui : aut de Deo aut cum Deo. surtout, il ne pouvait pas parler autrement de la morale, parce que, si Dieu existe, il n'a pas de devoirs personnels qui ne soient d'abord des devoirs envers Dieu. C'est en quoi, et saint Thomas lui-même l'a bien vu, sa morale diffère profondément de celle d'Aristote.

 

Disqualifier le libéralisme et invoquer le néo-thomisme et la métaphysique en 2015 comme pensum aux incorrections de l'époque, n'est ce pas finalement un problème ou plutôt une ressource accessible aux seuls "croyants" ?

 

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Je pensais à ce genre de propos, qui me semblent directement tournés contre la métaphysique :

 

 

Effectivement, De Jasay vise surtout les communautaristes, mais ce faisant, son coup porte beaucoup plus loin. Comme si la métaphysique ne s'intéressait pas à ce que sont les choses... Je ne vois même pas en quoi l'invocation de la méthodologie individualiste justifie de s'opposer ainsi à la métaphysique, ou plutôt, je le ne vois que trop bien, mais dans ce cas, à un moment donné, il faut abandonner sa méthode qui ne permet pas de traiter certains objets et évaluer les propositions métaphysiques en tant que métaphysiques, ou alors montrer que la métaphysique est inadéquate, ce que ne fait pas De Jasay qui semble se reposer sur un préjugé ridicule mais typique. Faire un Against Politics, en balayant arbitrairement Aristote et les métaphysiciens ainsi, ce n'est pas véritablement écrire un Against Politics, c'est au mieux écrire Against Modern Politics (et encore...).

 

 

 

 

L'ambition de de Jasay est-elle de faire un traité de métaphysique ? C'est surtout hors sujet (et c'est à mon avis bien ça le cœur du problème, il y a confusion de domaines). Et sa critique de la philosophie pratique aristotélicienne n'a rien d'arbitraire.

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Par contre, je n'ai pas compris quel était le problème du libéralisme.

Tramp : voir les pistes dans mes articles sur Contrepoints, même s'ils sont médiocres.

 

C'est un peu le souci, on ne sait pas trop où vous voulez en venir.

 

D'un côté, et c'est le grand mérite de vos articles, il apparait de plus en plus évident que les perches que se tendent mutuellement conservatisme, catholicisme et libéralisme sont ce qu'on pourrait qualifier de petits accommodements raisonnables et circonstanciels qui ne font véritablement sens que dans un rejet frontal de la modernité politique où les trois ont concrètement échoué face au socialisme technicien.

 

Ces accointances auraient-elles existé dans un monde où c'est encore le clergé qui donnait le la en matière sociétale ? Si l'Eglise a été un rempart de toujours contre les solutions politico-eschatologiques, le faisait-elle pour autre chose que protéger ses prébendes ?

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Si j'ai parlé de société déchristianisée, c'est parce que la philosophie thomiste ne peut faire sens que dans une société entièrement voué à Dieu, je cite Etienne Gilson :

 

Quel élargissement des perspectives qui bornaient la morale d'Aristote ! On le verrait beaucoup mieux, si saint Thomas lui-même avait cru devoir prendre la la peine d'exposer ce qu'eût été sa propre morale naturelle, et de le faire en terme de philosophie pure. C'est ce que nous lui faisons faire aujourd'hui, mais lui-même ne l'a jamais fait. Construire une morale qui se constituerait complètement comme si la révélation chrétienne n'existait pas, où n'était pas vrai, à quoi bon, puisqu'elle existe et qu'elle est vraie ? Tel est du moins le point de vue qui s'imposait à Saint Thomas. Docteur chrétien, c'était son son devoir d'état de ne vivre qu'avec Dieu pour ne parler que de Lui : aut de Deo aut cum Deo. surtout, il ne pouvait pas parler autrement de la morale, parce que, si Dieu existe, il n'a pas de devoirs personnels qui ne soient d'abord des devoirs envers Dieu. C'est en quoi, et saint Thomas lui-même l'a bien vu, sa morale diffère profondément de celle d'Aristote.

 

Disqualifier le libéralisme et invoquer le néo-thomisme et la métaphysique en 2015 comme pensum aux incorrections de l'époque, n'est ce pas finalement un problème ou plutôt une ressources de "croyant" ?

 

Et dans une société illibérale, n'est-ce pas stupide de disqualifier le socialisme et d'invoquer le libéralisme ? C'est cool ton relativisme, il interdit toute position autre que l'opinion commune. 

 

Etienne Gilson ne dit absolument pas que la philosophie thomiste n'a de sens que dans une société vouée à Dieu. Dis moi, ça te dirait de cesser d'enchaîner les sophismes comme des perles ? Et 2+2, rassure moi, ça fait toujours 4 en 2015 ou ça aussi ça a changé ?

 

Bon, tu es manifestement un troll. Je ne te réponds plus.

 

L'ambition de de Jasay est-elle de faire un traité de métaphysique ? C'est surtout hors sujet (et c'est à mon avis bien ça le cœur du problème, il y a confusion de domaines). Et sa critique de la philosophie pratique aristotélicienne n'a rien d'arbitraire.

 

 

Je comprends bien. Mais dans ce cas, on se reconnaît incompétent pour juger la métaphysique. On ne dit pas que c'est la métaphysique qui est incompétente. Et comme la métaphysique reste la science régulatrice, j'ai du mal à voir comment on peut s'en passer dans un Against Politics. En tout cas elle s'est véritablement posée comme problème pour de Jasay pour qu'il veuille en dire un mot.

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Et dans une société illibérale, n'est-ce pas stupide de disqualifier le socialisme et d'invoquer le libéralisme ? C'est cool ton relativisme, il interdit toute position autre que l'opinion commune. 

 

Etienne Gilson ne dit absolument pas que la philosophie thomiste n'a de sens que dans une société vouée à Dieu. Dis moi, ça te dirait de cesser d'enchaîner les sophismes comme des perles ? Et 2+2, rassure moi, ça fait toujours 4 en 2015 ou ça aussi ça a changé ?

 

On peut tout de même se poser la question de l'utilité d'une pensée métaphysique dans une société qui a évacué toute métaphysique par le gros intestin.

 

C'est un peu comme vouloir apporter la démocratie en Irak, il faut s'attendre à quelques blocages quand bien même l'époque est parasitée d'hérésies chrétiennes séculariséés auxquelles les pères de l'Eglise ont apporté le démenti depuis belle lurette

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Je comprends bien. Mais dans ce cas, on se reconnaît incompétent pour juger la métaphysique. On ne dit pas que c'est la métaphysique qui est incompétente. Et comme la métaphysique reste la science régulatrice, j'ai du mal à voir comment on peut s'en passer dans un Against Politics. En tout cas elle s'est véritablement posée comme problème pour de Jasay pour qu'il veuille en dire un mot.

 

Ce passage me laisse plus interrogateur qu'autre chose : pourquoi faudrait-il user des outils de la métaphysique dans le domaine pratique ? Sur quelle métaphysique s'appuyer et que signifie en faire une science régulatrice (quel est son rapport aux domaines qui ne sont pas métaphysique) ? Je pense que DJ est trop rapide quand il aborde la question, mais je ne vois pas ce qui permet de remplacer l'episteme logique de l'individualisme méthodologique par la métaphysique, surtout celle d'Aristote, si toutefois le but est d'arriver à bon port (cad parler vraiment de politique). (on en reparle un peu plus tard, je n'aurai pas vraiment le temps de répondre d'ici ce soir).

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Ce passage me laisse plus interrogateur qu'autre chose : pourquoi faudrait-il user des outils de la métaphysique dans le domaine pratique ? Sur quelle métaphysique s'appuyer et que signifie en faire une science régulatrice (quel est son rapport aux domaines qui ne sont pas métaphysique) ? Je pense que DJ est trop rapide quand il aborde la question, mais je ne vois pas ce qui permet de remplacer l'episteme logique de l'individualisme méthodologique par la métaphysique, surtout celle d'Aristote, si toutefois le but est d'arriver à bon port (cad parler vraiment de politique). (on en reparle un peu plus tard, je n'aurai pas vraiment le temps de répondre d'ici ce soir).

 

Ce sont de vastes questions, surtout la seconde. Pas forcément envie de débattre de ça ici personnellement. :) Juste trois choses, en suspens pour ce soir alors. La question est mal formulée selon moi, car sur quelle métaphysique s'appuyer, si ce n'est celle qui est vraie ? Et il ne s'agit pas de faire de la métaphysique une science régulatrice, il s'agit de constater qu'elle l'est. Pour reprendre ton analogie, je ne crois pas que la métaphysique soit une boîte à outils. Seconde chose : il y a de bonnes (que dis-je, d'excellentes) pages à lire dans Les Degrés du Savoir, de J.Maritain, en particulier sur la hiérarchie des sciences, et sur les rapports entre spéculatif et pratique, dont la science spéculative pratique. Troisièmement, je crois effectivement qu'on devrait se méfier de l'équivoque du terme "politique", peut-être que c'est là que se nichent certaines des difficultés relevées.

 

 

Edit : J'ai retrouvé le passage plus complet duquel est tiré la phrase que j'ai citée :

 

The communitarian way out is to postulate, with Aristotle, that there exists a “common good” of the community that can neither be broken down to, nor derived from, an account of the interests and preferences of each of its members.

For a methodological individualist, statements about the common good are metaphysical and do not square with a proper understanding of what society is. They blatantly deny, or at least conceal, intragroup differences and conflicts. Conflict is not resolved even if the reason for a common good being “common” is that it is indivisible and cannot be obtained in small increments by each individual acting for himself—a condition that is firmly stated by sophisticated communitarians (Taylor, 1992, p. 59). Nevertheless, the idea of the common good, to which the members of the community are obliged to contribute, exerts a potent attraction upon the public mind and will no doubt continue to find its way into political discourse.

 

 

Là où De Jasay s'imagine faire face à une faiblesse de la métaphysique (qui ignorerait prétendument les différences d'intérêt et les conflits...on se demande ce que sont alors la loi humaine et le droit...), c'est surtout lui qui révèle la faiblesse de sa méthode, qui ne peut voir que des différences d'intérêt, et pas ce qu'est la communauté dans son essence. Ou pour le dire autrement, il touche à la matière de la communauté, mais pas à sa forme. C'est particulièrement audacieux ensuite de venir prétendre que la métaphysique ne peut pas dire ce qu'est la société. Je connais trop mal la philosophie "communautariste" pour évaluer l'objection de De Jasay à leur égard (je ne sais pas si ce sont eux ou De Jasay qui ont une vision aussi quantitative du bien commun), mais ici c'est aussi la métaphysique et Aristote qui sont attaqués, et De Jasay se montre particulièrement léger quand il le fait. Il joue même de l'équivoque de la notion de "bien commun" en le prenant dans le sens particulièrement faible, vague et indéterminé de l'opinion commune, ce qui est un sophisme efficace dans la mesure où il permet d'éviter de se frotter de près à la définition forte, précise et bien déterminé des (bons) aristotéliciens, celle qui précisément n'est pas du tout à l'ordre du jour dans l'opinion publique et dans les discours politiques.

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Il joue même de l'équivoque de la notion de "bien commun" en le prenant dans le sens particulièrement faible, vague et indéterminé de l'opinion commune, ce qui est un sophisme efficace dans la mesure où il permet d'éviter de se frotter de près à la définition forte, précise et bien déterminé des (bons) aristotéliciens, celle qui précisément n'est pas du tout à l'ordre du jour dans l'opinion publique et dans les discours politiques.

 

Quelle est la définition aristotélicienne du "bien commun" qui n'est pas du tout à l'ordre du jour dans l'opinion publique et les discours politiques ?

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