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Grève des avocats


Tramp

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Désolé pour la question de débutant, je ne suis pas juriste. Mais dans ce contexte, lorsque l'on dit qu'il existera toujours un Droit du travail, est-ce que c'est identique à dire qu'il y aura toujours un Code du travail ?

Le besoin de règle de droit a-t-il forcément disparu si deux parties contractent librement ? Mais on me répondra que leur accord aura prévu un tribunal référent en cas de litige et que donc ce dernier se base sur un Droit (du travail donc) existant. J'ai bon ?

Le travail et tt ce qui si rapporte sera toujours encadré par des règles de droit. Cela ne veut pas dire qu'il sera produit par l'état.

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Pourquoi y-a-t-il une si grosse déperdition ? 

 

T'as plusieurs enquêtes, une de l'AFJE qui pointait qu'une grosse partie des juristes d'entreprise ont d'abord exercé en tant qu'avocat.

Une autre étude montre qu'un quart des avocats (au moins) raccrochent la robe les dix premières années. Le mouvement va en s'amplifiant. T'en as plus de la moitié qui a envie de lâcher l'affaire les cinq premières années. 5% qui abandonnent les 6 premiers mois.

T'as plusieurs études sur le stress :

 

 

Les résultats de cette enquête montrent que : 51,3 % des avocats répondants présentent un niveau significatif de souffrance psychologique. De plus, les résultats de cette étude ont mis en évidence :

- une prévalence de l'abus d'alcool (déterminé à partir d'une consommation quotidienne de plus de 2 verres chez la femme et de 3 chez l'homme) de 15,9 %, d'autant plus significative que les hommes avaient été moins nombreux à répondre au questionnaire que les femmes ;

- une part non négligeable de fumeurs (26,3 %) ;

- une consommation régulière de médicaments psychotropes (anti-dépresseurs et anxiolytiques) chez 10,8 % des avocats.

 

T'as ceux qui partent, ceux qui restent sont souvent en état de stress.

Pourquoi?

 

- les conditions de travail, avec dans certains cabinets des rythmes proprement inhumains ;

- les relations interpersonnelles qualifiées de "dures", ce qui signifie complètement dingue. Concentration de névrosés et de sociopathes dans la profession.

- le stress induit par les clients et les délais, par la facturation, l'URSSAF, le RSI, les impôts, la compagnie qui crise parce que t'es jamais là...A Herbert Smith, une associée nous avait exposé que tu avais, parmi les collaborateurs, 50% de célibataires et 25% de divorcés.

- la mauvaise rémunération pour les jeunes : dans certains secteurs du droit, il y a ni boulot, ni argent. J'ai une amie qui a dû bosser pour 2800 € par mois HT, soit 1400 dans sa poche pour vivre. Tu gagnes moins que le smic horaire, dans ces conditions.

- un travail ingrat et isolé.

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Le travail et tt ce qui si rapporte sera toujours encadré par des règles de droit. Cela ne veut pas dire qu'il sera produit par l'état.

 

Merci. C'est un peu ce que j'ai (mal) voulu dire en évoquant un tribunal référent se basant sur un Droit existant.

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- les relations interpersonnelles qualifiées de "dures", ce qui signifie complètement dingue. Concentration de névrosés et de sociopathes dans la profession.

Et de narcissiques. Ne jamais oublier les avocats narcissiques.
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Il est aussi question pour les jeunes collaborateurs de faire leurs dures années de service, c'est-à-dire bosser très très très dur dans des conditions parfaitement éprouvantes pendant 3 ou 5 ans, puis ensuite la rémunération va clairement en s'augmentant et les conditions de travail aussi, à mesure que l'on commence à se faire du réseau. Le début est très difficile. Et l'est surement encore davantage pour ceux qui sont spécialisés dans des domaines bidons (droit de l'environnement) ou complètement bouchés (droit de la famille, droit des personnes). Des domaines marchent aujourd'hui très bien (droit des affaires, droit social), d'autres ont très bien marché récemment jusqu'à ce que ça se rebouche (droit de la propriété intellectuelle notamment). 

Mais il est certain que débarquer sur le barreau de Paris avec des qualifications générales ou dans une spécialité peu valorisante, c'est du suicide, surtout lorsque l'on prend en compte le coût de la vie et la concurrence féroce due au trop grand nombre d'avocats dans la capitale. A certains égards, mieux vaut aller en province, d'autant que la décentralisation et la métropolisation de certaines villes (Lyon, Lille, etc) en font des villes pleines de potentiel elles aussi.

Je pense qu'on peut aussi pointer du doigt (sous réserve de ce qu'en pense Flashy) le manque de formation des avocats au monde réel. Beaucoup de connaissances me disent qu'un nombre important de jeunes avocats débarquent sans jamais avoir cherché à créer le moindre réseau durant leur formation, et sans s'investir dans des activités extraprofessionnelles jouant en faveur d'une renommée : politique, milieu associatif, etc. 

 

 

Le besoin de règle de droit a-t-il forcément disparu si deux parties contractent librement ? Mais on me répondra que leur accord aura prévu un tribunal référent en cas de litige et que donc ce dernier se base sur un Droit (du travail donc) existant. J'ai bon ?

 

Même si la justice reste étatique mais que le droit du travail se libéralise, il subsistera toujours du contentieux du travail. Quand je dis libéraliser le droit du travail, c'est soit le remettre dans le droit commun des contrats et de la responsabilité civile, soit réduire les normes spéciales relatives au travail, soit supprimer tout bonnement ces normes et les substituer par les contrats de travail ou des conventions collectives.

Je dis qu'il y aura toujours du contentieux du travail et des avocats spécialisés dans ce domaine car même si le droit du travail se voyait dépouillé des dispositions spéciales du code du travail et de toutes ses complexités, le travail étant en lui-même une activité très particulière et spéciale, il y aurait nécessairement des exceptions de bon sens établies par la jurisprudence ou la doctrine (philosophie juridique) qui trouveraient application dans les contentieux du travail et justifieraient une spécialisation des avocats dans ce domaine.

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