Aller au contenu

Commandante Donald Trump : troll, puis candidat puis président puis putschiste puis re président


Messages recommandés

Posté
il y a 56 minutes, Largo Winch a dit :

C'est étonnant. Comment aurait-on imaginer la scène dans un film hollywoodien ? Au premier coup de feu, il y aurait eu un mouvement de foule qui, prise de panique, aurait détalé dans tous les sens, le tout filmé en caméra immersive à l'épaule tremblotante.

Pas forcément. J'ai pas d'exemple précis sous le coude à l'instant T, mais je crois avoir déjà vu des représentations fictionnelles de badauds/foule rester un peu sidérés/ne pas comprendre tout de suite un événement dramatique à l'écran.

 

/movie et mise en scène nerd

Posté

Judge dismisses Donald Trump's classified documents case

 

Citation

"The Superseding Indictment is DISMISSED because Special Counsel Smith’s appointment violates the Appointments Clause of the United States Constitution," she wrote.

 

"Dismissed" sur la forme alors que les preuves étaient accablantes contre Trump dans cette affaire...

 

Citation

It included transcripts of an audio recording it says are of Trump showing a classified U.S. military attack plan (the name of the target country is redacted) to a book publisher, writer, and two staff members in July 2021, while saying he was unable to declassify the document.

 

  • Yea 1
Posté
Il y a 20 heures, Lameador a dit :

Non, stop les fake news.

 

C'est un antifa, qui a toujours milité à gauche et à pris une carte au parti Républicain pour pouvoir s'infiltrer à ce meeting.


Partagé des infos de la TV française trop rapidement, my bad.

Cependant, quelles sont tes sources, @Lameador? Voilà ce que j'ai trouvé qui contredit ta version

 

Max Smith, who took an American history course with Crooks, told the Philadelphia Inquirer that his former classmate "definitely was conservative". Mr Smith recalled a mock debate in which they both took part, saying: "The majority of the class were on the liberal side, but Tom, no matter what, always stood his ground on the conservative side." "It makes me wonder why he would carry out an assassination attempt on the conservative candidate," he said.

  • Yea 1
Posté
Le 13/07/2024 à 20:09, Jensen a dit :

Couverture initiale de CNN:

https://www.cnn.com/politics/live-news/election-biden-trump-07-13-24#h_872751b6f0b528130bbad5b797e424b1

🤡

 

Bon, blague à part, ça remonte à quand la dernière tentative d'assassinat d'un candidat présidentiel aux US?

 

Seulement candidat (et non aussi président) je pense en George Wallace:

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/George_Wallace#Deuxième_et_troisième_mandats_de_gouverneur_(1971-1979)

Posté
Il y a 7 heures, Largo Winch a dit :

Je ne me lasse pas d'observer les comportements humains.

Dans la vidéo de tentative d'attentat, on voit que le public reste calme et en place malgré la répétition des détonations de l'arme et de nombreuses personnes filment tranquillement l'événement avec leur portable.

C'est étonnant. Comment aurait-on imaginer la scène dans un film hollywoodien ? Au premier coup de feu, il y aurait eu un mouvement de foule qui, prise de panique, aurait détalé dans tous les sens, le tout filmé en caméra immersive à l'épaule tremblotante.


Les yankees ont l’habitude d’entendre des coups de feu, il y a plus d’armes que d’habitants dans ce pays, c’est comme des enfants qui jouent au foot parmi les ruines dans un pays en guerre.

Posté
Il y a 2 heures, Johnnieboy a dit :

Cependant, quelles sont tes sources, @Lameador?

Il confond probablement avec l'autre Thomas Matthew Crooks qui s'est fait passer pour le tueur

 

Posté
Il y a 6 heures, Rübezahl a dit :

Dans ces circonstances, la stratégie optimale pour éviter d'être touché par une balle n'est certainement pas de courir dans tous les sens.

 

Sauf si c'est toi qui es visé 😄

Posté

Le choix du VP est enfin fait après un gros suspense, ce sera JD Vance.

 

Pas sûr que ce soit le meilleur choix, mais on verra bien.

Posté

https://en.wikipedia.org/wiki/J._D._Vance

 

Il est quasiment sur les mêmes opinions que Trump ; et sans originalité dans ses prises de position.

Citation

During the 2016 U.S. presidential election, Vance was an outspoken critic of Republican nominee Donald Trump. In a February 2016 USA Today column, he wrote that "Trump's actual policy proposals, such as they are, range from immoral to absurd."[103] In the Atlantic and on the PBS show hosted by Charlie Rose,[104] Vance called Trump "cultural heroin"[105] and "an opioid of the masses."[106][107] In October 2016, he called Trump "reprehensible" in a post on Twitter,[108] and called himself a "never-Trump guy."[109] In a private message on Facebook he called Trump "America's Hitler".[110]

By February 2018, Vance began changing his opinion, saying Trump "is one of the few political leaders in America that recognizes the frustration that exists in large parts of Ohio, Pennsylvania, eastern Kentucky and so forth".[111]

Vance supported Trump in 2020.[112] In July 2021, he apologized for calling Trump "reprehensible" and deleted posts from 2016 from his Twitter account that were critical of him

Citation

In October 2021, Vance reiterated Trump's false claims of election fraud, saying that Trump lost the 2020 presidential election because of widespread voter fraud.[115] On April 15, 2022, Trump endorsed Vance for U.S. Senate.[109]

Citation

Vance was raised in a "conservative, evangelical" branch of Protestantism, but by September 2016, he was "thinking very seriously about converting to Catholicism" but was "not an active participant" in any particular Christian denomination.[125] In August 2019, Vance was baptized and confirmed in the Catholic Church in a ceremony at St. Gertrude Priory in Cincinnati, Ohio. He chose Augustine of Hippo as his Confirmation saint. Vance said he converted because he "became persuaded over time that Catholicism was true [...] and Augustine gave me a way to understand Christian faith in a strongly intellectual way", further describing Catholic theology's influence on his political views.[126]

 

Posté
Il y a 2 heures, Adrian a dit :

https://en.wikipedia.org/wiki/J._D._Vance

 

Il est quasiment sur les mêmes opinions que Trump ; et sans originalité dans ses prises de position.

 

Je trouve ça très triste de se dire républicain/conservateur et de se convertir au papisme qui jusqu'à il y a quelques décennies était assez largement considéré comme du mysticisme de branleurs italiens/polonais... /s

  • Huh ? 3
  • Nay 3
Posté
Il y a 13 heures, Bézoukhov a dit :

JD Vance comme VP. On va enfin savoir si avec des gens intelligents on peut casser le blob.


Comme si l’intelligence était le problème… Il faut une colonne vertébrale, une volonté. C’est ça qui se trouve rarement.
Lui n’en a visiblement aucune. Si ce n’est de s’approcher de la présidence.

  • Yea 8
Posté
il y a 26 minutes, Bézoukhov a dit :

Bof. L’intelligence suffit.

 

La colonne vertébrale… Talleyrand a montré qu’on pouvait faire sans.


Une grande partie des gens qui nous gouvernent vraiment sont intelligents. Pas des génies mais largement assez intelligents pour comprendre ce qu'il se passe et savoir ce qu'il faudrait faire.

Il suffit de lire les rapports de la Cour des comptes, par exemple. Les mêmes qui faisaient absolument n'importe quoi lorsqu'ils dirigeaient sont capables d'analyses très fines et justes lorsqu'ils n'ont plus de pouvoir (ou inversement, certains y ont commencé leur carrière avant de gouverner).

 

Posté
il y a 28 minutes, Johnnieboy a dit :

Il suffit de lire les rapports de la Cour des comptes, par exemple. Les mêmes qui faisaient absolument n'importe quoi lorsqu'ils dirigeaient sont capables d'analyses très fines et justes lorsqu'ils n'ont plus de pouvoir

Oui comme Montebourg, il m’a énervé à faire une bonne analyse de la désindustrialisation de la France tout en ayant fait de la merde quand il était au pouvoir, (Jospin par contre lui il est dans le déni)

Posté

Ou encore les députés sont plus intelligents lors des commissions à l'assemblée que dans les médias de masse.

 

il y a 13 minutes, Soda a dit :

Oui comme Montebourg, il m’a énervé à faire une bonne analyse de la désindustrialisation de la France tout en ayant fait de la merde quand il était au pouvoir, (Jospin par contre lui il est dans le déni)

 

Montebourg a fait une politique aligné avec son analyse de la désindustrialiaton : un néo-colbertisme.

Posté
Il y a 3 heures, Bézoukhov a dit :

Bof. L’intelligence suffit.

La colonne vertébrale… Talleyrand a montré qu’on pouvait faire sans.

La biographie de Talleyrand par Jean Orieux soutient que Talleyrand avait au contraire une ligne directrice qu'il a maintenu pendant que tout bougeait.

  • Yea 4
Posté
il y a une heure, Rübezahl a dit :

La biographie de Talleyrand par Jean Orieux soutient que Talleyrand avait au contraire une ligne directrice qu'il a maintenu pendant que tout bougeait.


C’est à dire que la ligne de Talleyrand (l’intérêt de la France en substance) l’a toujours guidé. Mais il a su faire preuve d’une grande souplesse dans le cadre de cet objectif. Sans d’arquebouter sur les principes.

 

Il y a 4 heures, Johnnieboy a dit :


Une grande partie des gens qui nous gouvernent vraiment sont intelligents. Pas des génies mais largement assez intelligents pour comprendre ce qu'il se passe et savoir ce qu'il faudrait faire.

Il suffit de lire les rapports de la Cour des comptes, par exemple. Les mêmes qui faisaient absolument n'importe quoi lorsqu'ils dirigeaient sont capables d'analyses très fines et justes lorsqu'ils n'ont plus de pouvoir (ou inversement, certains y ont commencé leur carrière avant de gouverner).

 


Tu confonds l’esprit analytique, qui est un prerequis, et l’intelligence.

 

En gros la différence entre un officier subalterne et un officier général (sur le papier).

 

N’importe quel imbécile peut dire que tu dépenses plus que tu ne gagnes. Ce qui demande de la finesse, c’est de trouver les endroits où tu peux arrêter de dépenser le plus facilement, et d’aligner les ressources pour le faire.

 

Et en l’espèce Vance pourrait avoir ces compétences. Parce que Thiel sait les repérer 

  • Yea 2
Posté
il y a 5 minutes, Sekonda a dit :

Et 6 ans plus tard ...

 

Y a des auteurs qui ne reculent devant rien pour vendre plus de livres.

  • Haha 7
Posté
il y a 8 minutes, Cthulhu a dit :

Y a des auteurs qui ne reculent devant rien pour vendre plus de livres.

Rhooooo. :mrgreen: Non, moi j'attends plutôt la manière dont va être censuré le film de Ron Howard.

Posté

M. Goya consacre son dernier billet à la tentative d'assassinat contre D. Trump Civil War

 

Âmes (libertariennes) sensibles : attention, cet article comporte un passage hoplophobe ⚠️

 

Citation
Il s’en est donc fallu de quelques centimètres que l’histoire des États-Unis bifurque et donc par contrecoup aussi un peu celle du reste du monde. A 137 mètres, un tireur moyen armé d’un fusil AR-15 ne peut normalement pas rater une cible de la corpulence de Donald Trump, surtout peu mobile devant un pupitre. Thomas Matthew Crooks est pourtant parvenu à réaliser ce double exploit ce samedi 13 juillet à 18h00 locale à Butler (Pennsylvanie) : parvenir à tirer sur un ancien président des États-Unis à nouveau candidat et parvenir à le rater à aussi courte portée.

 

L’anomalie comme opium des complotistes

 

Comme toute chose surprenante en politique ces deux anomalies sont évidemment à l’origine de deux théories complotistes contradictoires qui ont circulé immédiatement après les faits. La première, que l’on retrouve évidemment du côté des gens très hostiles à Trump décrit un candidat organisant lui-même son agression afin de booster sa popularité, à la manière de Nelson Hayward, ce personnage de la série Columbo (S03E03)…qui en profitait aussi au passage pour éliminer un adjoint gênant. La seconde, étrangement plutôt parmi les partisans de Trump, où en France les amis de la Russie ce qui revient un peu au même, est que l’« État profond américain » a voulu se débarrasser de ce révolutionnaire acharné à le détruire. On a même vu le tireur dans un publicité de 2022 financé par le fonds d’investissement Black Rock, c’est dire.

 

Tout cela ne présente pas grand intérêt, sinon comme symptôme d’une tension particulière. Les pseudo-attentats ont peut-être existé depuis toujours. C’était même une spécialité russo-soviétique justifiant répressions diverses, purges ou effectivement tremplin électoral pour Vladimir Poutine, alors peu connu, mais élu triomphalement à la présidence après les attentats d’août-septembre 1999 organisés par le FSB à Moscou. Les tentatives d’assassinats contre soi sont en revanche beaucoup plus complexes à organiser parce qu’il faut bien prendre un peu de risque pour que cela ait l’air crédible, mais surtout éviter que l’enquête du Columbo ou du journaliste local ne révèle un pot aux roses qui pour le coup s’avérera désastreux politiquement et même judiciairement. Dangereux et délicat à manier donc. On se souvient de l’imbroglio de l’« attentat de l’observatoire » dans la nuit du 15 au 16 octobre 1959 à Paris contre François Mitterrand, alors sénateur. Ce fut une affaire assez minable dont on ne sait pas encore très bien qui a manipulé qui, mais qui a fait très mal à l’image de Mitterrand au lieu de la renforcer comme celui-ci l’espérait. En dehors de cette affaire rocambolesque, je ne connais aucun cas réel d’auto-attentat.

 

Les assassinats organisés de citoyens de son propre pays par l’État ou ses services de manière autonome sont évidemment plus courants, et c’est là encore plutôt une spécialité russe depuis quelques années. C’est toutefois assez rare dans les démocraties, ne serait-ce que parce que les capacités d’investigation et de révélation du complot sont plus importantes qu’ailleurs. Mais ce n’est pas impossible. Pour rester aux États-Unis, l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy le 22 novembre 1963 est sans aucun doute celui qui a donné naissance à la plus grande littérature et le plus grand nombre d’organisations suspectes, depuis la CIA, jusqu’aux anticastristes, en passant par la mafia de Chicago, l’Union soviétique, le complexe militaro-industriel et même le vice-président Johnson. Peut-être. Rappelons simplement que comme dans le cas de l’auto-attentat, on n’a pas droit à l’erreur dans ce genre d’exercice sous peine de retours politiques dévastateurs, au moins en démocratie. On s’efforce donc, sans certitude absolue, de faire en sorte que cela réussisse. En clair et pour revenir à l’attentat de Butler, on ne confie pas ce genre de mission à un gamin de vingt ans, un âge où aux États-Unis on a le droit d’acheter des armes mais pas de l’alcool, plutôt instable et par ailleurs mauvais tireur selon ses camarades du Clairton Sportsmen’s Club.

 

Avec Thomas Matthew Crooks on est effectivement loin assez loin de simplement Lee Harvey Oswald, mais bien plus proche de tous les presque toujours illuminés qui ont assassiné quatre présidents des États-Unis et essayé 17 fois de la faire sans réussir, ce qui au passage donne quand même une bonne moyenne pour 46 POTUS. Quant aux assassinats et tentatives d’assassinats de candidats à la présidence ou des personnalités politiques majeures, elles sont singulièrement nombreuses. Et pour tous ceux qui sont passés à l’acte, combien y ont songé mais n’ont pu passer à l’acte comme Travis Bickle, le héros de Taxi Driver car ils n’ont pas trouvé de faille dans le dispositif de sécurité ?

 

4,86 grammes de politique

 

Thomas M. Crooks, a, lui, pu accéder à la célébrité morbide, car il a trouvé une faille dans le dispositif, certes assez incroyable mais tout à fait possible dans le monde réel et non fantasmé des complotistes.

 

Un dispositif de sécurité comprend au moins deux cercles de protection. Le premier est très proche afin d’empêcher les attaques à très courte portée et protéger la cible si ces attaques ont quand même lieu puis procéder à l’évacuation, les soins éventuels, etc. Un deuxième cercle vise à protéger la cible des tireurs à quelques centaines de mètres de portée, mais aussi de possibles attaques de drones. Après reconnaissance des lieux, tous les emplacements de tir possibles sont soit occupés, soit lorsque c’est possible barricadés ou entravés, soit, au minimum, surveillés à vue directe ou par drone. On peut inclure aussi un troisième cercle plus large face aux menaces à plus longue portée, des mortiers par exemple, et surveiller les approches. Ce réseau de surveillance est doublé d’un dispositif de filtrage et de fouilles ou, pour faire simple, plus on s’approche de la cible et plus on doit être léger, à pied et sans moyen de dissimuler des objets lourds.

 

Après le quadrillage et l’occupation rationnelle du terrain, le point clé réside dans la coordination de tous les agents de sécurité dans le secteur, souvent issus de services différents. C’est là que le bât blesse le plus souvent. Il y a normalement un poste de commandement qui gère toutes les unités impliquées, avec un réseau de communication simple et parfois unique. Si les choses sont bien organisées tout le monde sait ce que font les autres et où. Cela n’a visiblement pas été complètement le cas à Butler où Crooks a pu assez facilement grimper sur un toit non surveillé avec un fusil. Il n'a même pas eu besoin d’actionner à distance l’explosif qu’il avait placé dans sa voiture, sans doute pour attirer l’attention des forces de sécurité. Plusieurs témoins l’ont fatalement vu ramper sur le toit et ont averti des policiers plusieurs minutes avant l’attaque. Il est possible aussi que l’équipe d’antisniping à proximité de Donald Trump l’ait vu également lorsqu’il s’est mis en position de tir, mais c’est là qu’intervient la deuxième faille après le trou dans le dispositif : faute de coordination tout le monde, des policiers dans la foule ou des antisnipers, se demandait probablement s’il ne s’agissait pas de collègues.

 

Ce flottement a laissé suffisamment de temps à Crooks pour tirer plusieurs coups, et heureusement l’AR-15 vendu dans le commerce ne permet normalement pas de tirer en rafale. Crooks a raté sa cible. Cela tient parfois à peu de choses. Je suis devenu bon tireur seulement après avoir admis qu’étant droitier je devais tirer quand même tirer en gaucher parce que mon œil directeur était le gauche. Peut-être était-ce le cas. Il était en tout cas certainement très stressé parce qu’il voulait tuer, ce qui n’est jamais anodin, et savait qu’il allait probablement mourir à l’issue, ce qui l’est encore moins. La vision n’est alors plus la même et si on ajoute surtout de fortes pulsations cardiaques, avec le stress et l’effort fourni pour grimper sur le toit, ramper et se mettre très vite en position, on conçoit que la qualité du tir sera réduite par rapport à une situation normale au champ de tir, où rappelons-le, il était déjà médiocre. Crooks s’est apparemment compliqué également la tâche en visant la tête au lieu du corps, cible bien sûr plus petite et par ailleurs plus susceptible de bouger. Une balle de 5,56 mm, 4,86 grammes au maximum, parcourt 137 mètres en 1/6e de seconde. C’est court mais c’est suffisant pour une tête de bouger un petit peu et voir ainsi la balle frôler une oreille au lieu de toucher le front.

 

On notera la stupeur du public et bien sûr de Trump lui-même au moment des tirs. Le bruit des 5,56 est assez faible, assez loin en tout cas de l’imagerie véhiculée par l’emploi des fusils d’assaut dans les films, et on peut aisément le confondre avec d’autres claquements, comme des ballons (et là on pense évidemment au discours de Reagan à Berlin en 1987). On rappellera aussi que ce bruit est d’abord une onde de Mach autour du projectile et donc directement sur la cible, rejoint en une demi-seconde par celui de la détonation de départ à 137 m de là. Très difficile alors de comprendre ce qui se passe sauf à voir des gens touchés autour de soi ou des impacts dans le sol ou des murs. Et même alors, un très rapide 5,56 ou tout autre petit calibre, peut traverser des chairs sans provoquer de choc. On peut être touché sans bouger si aucun élément dur, une plaque de protection, un casque ou un objet quelconque mais aussi simplement son ossature, n’est frappé et si c’est le cas, on partira en arrière si c’est en haut (ce que l’on voit toujours dans les films) et on chutera en avant si c’est dans les jambes tandis qu’on se cassera en deux et on tombera sur place si c’est dans le ventre. Trump ne bouge pas à cause du choc mais à cause de la douleur de l’éraflure de l’oreille.

 

Derrière lui, hormis les gardes du corps qui comprennent très vite, le public est dans l’expectative dans la situation de tension-incompréhension où on ne sait pas quoi faire et où on obéit immédiatement aux ordres, ou on imite ceux qui font quelque chose s’il n’y a pas d’ordre. C’est ce qui se passe lorsque quelqu’un crie « il a un fusil », en voyant simplement le tireur et que les agents de sécurité hurlent « à terre ! ». À ce moment-là, la menace est terminée puisque Crooks a déjà été repéré et abattu tout de suite par des tireurs d’élite.

 

Donald Trump réagit bien à l’attaque, sort vite de sa stupeur et a l’intelligence de parler tout de suite avec un ordre-slogan simple « Fight ! » qui dans ce contexte-là résonne dans une foule qui n’attend que ça et répond avec force « USA ! ». L’exploitation instinctive de l’agression par Trump est, il faut bien l’admettre, remarquable, ce qui donne l’impression qu’il est capable de résister à la pression – une qualité nécessaire, mais non suffisante, à un bon président. Appuyée par l’intelligence de placement du photographe Evan Vucci, la scène donne même naissance à une photo destinée à être iconique, à l’image de celle du mont Suribachi à Iwo Jima en 1945, et inestimable pour la popularité de Trump. Crooks voulait abattre Donald Trump, il l’a renforcé.

Trump est immédiatement transporté à l’hôpital de Butler à 17 km de là, dont il ressort très vite pour rejoindre la convention républicaine à Milwaukee (Wisconsin) où il est évidemment acclamé. Les croyants fans de Trump invoquent évidement la main de Dieu pour ce qu’ils considèrent comme un miracle et un signe. Cela signifierait donc que Dieu n’avait pas grand-chose à faire au même moment de Corcy Comperator tué par une balle perdue alors qu’il protégeait ses filles de son corps. La plupart de ces croyants politico-chrétiens étant également « pro-guns », ils oublient aussi que Dieu n’aurait pas eu à intervenir avec une législation « normale » de contrôle des armes.

 

Minutemen ou super-vilains ?

 

Les assassinats ou les tentatives d’assassinats politiques sont donc nombreux dans l’histoire des États-Unis, mais le plus étonnant est peut-être qu’il n’y en ait pas plus dans ce pays qui conjugue le culte de l’action individuelle et plus d’armes à feu que d’habitants. Nous sommes dans un pays qui a, dès sa naissance, mis en avant les Minutemen, ces citoyens capables de prendre les armes dans la minute pour défendre la Patrie et la liberté, alors que l’armée régulière permanente était longtemps interdite, car soupçonnée d’être l’instrument potentiel de la tyrannie. Dans cette conception où on se méfie plus de l’État que d’ennemis extérieurs, le monopole légitime de la force n’est pas attribué au gouvernement mais aux citoyens.

 

Quand on conjugue le culte du héros individuel et des centaines de millions d’armes à feu - dont au moins 11 millions d’AR-15 (certains parlent de 25 millions) et bien d’autres armes tout aussi dangereuses - on peut s’attendre à ce que certains se sentent investis d’une mission, sacrée ou pas, malgré la mort presque assurée au bout. Il y a en eu ainsi 38 en 2023 à s’être lancé dans des fusillades de masse provoquant 288 morts ou blessés, avec une préférence pour les écoles ou les supermarchés. Certains ont une conception plus politique de leur action, comme John Wilkes Booth lançant « Sic semper tyrannis » (« ainsi en est-il toujours des tyrans ») après avoir tiré sur Abraham Lincoln, une phrase attribuée à Brutus après l’assassinat de César et devise de l’État de Virginie.

 

Dans le long cycle des Princes d’Ambre, le romancier Roger Zelazny décrit l’affrontement entre des puissants mondialisés (en l’occurrence plutôt universalisés) et des modestes qui ont le pouvoir, dit du Logrus, de faire venir à eux tout ce qu’ils veulent. Des individus qui peuvent faire venir à eux facilement des armes de guerre disposent d’un super-pouvoir d’autant plus puissant qu’ils agissent désormais dans un contexte hypermédiatisé qui va amplifier les effets de leurs actes. Que l’on songe simplement à l’impact considérable en France des frères Kouachi et Amédy Coulibaly en janvier 2015, amenant quelques jours plus tard 44 chefs d’État à Paris et des millions de Français dans les rues après une émotion immense.

 

Que l’on songe aussi à ce qui se passerait en France, s’il y avait plusieurs millions de Kalachnikovs, même bridées au coup par coup, en circulation presque libre et non en passant par des réseaux criminels. On peut imaginer que beaucoup d’attaques que l’on parvient à maintenir au niveau- incompressible - de l’arme blanche, comme encore avant-hier contre un soldat français Gare de l’Est à Paris, se feraient au fusil d’assaut. Outre la menace jihadiste ou celle de tous ceux qui en veulent à la France, on peut imaginer aussi des possibilités terribles pour les groupuscules radicaux, type Action directe ou Charles Martel pour des bords opposés dans les années 1970-1980 mais dotés d’un arsenal militaire. Pour autant, on peut encore croire qu’il n’y a pas en France un quart de la population considérant la violence mortelle venant des citoyens eux-mêmes comme légitime pour sauver le pays, comme c’est le cas actuellement aux États-Unis selon un sondage du Public Religion Research Institute, avec même une proportion d’un tiers chez les électeurs républicains, ceux-là mêmes qui viennent de la subir à Butler et paradoxalement par un des leurs.

 

Les individus seuls lourdement armés sont donc des super-héros potentiels, du moins dans la croyance libertaire américaine, alors que dans les faits ce sont presque toujours des super-vilains. En 2006-2007, une série crossover de l’univers Marvel imaginait que l’État décide d’obliger tous les individus dotés de super-pouvoirs de servir le gouvernement au lieu d’agir individuellement. En clair, il s’agissait de rétablir le monopole de l’État sur l’usage de la force selon la description de Max Weber. Cette décision entraînait une scission entre les héros, les rebelles au gouvernement mais passionnément patriotes étant dirigés par Captain America, le plus vieux de tous les super-héros américains puisque né en 1917, incarnation de la great generation blanche et probablement électeur républicain. Captain America finit par être assassiné dans cette histoire par des gens qui veulent réellement instaurer une dictature aux États-Unis. Et c’est là que se situe toute l’ambiguïté de Butler, des gens d’un même camp pouvant simultanément voir en Donald Trump un champion de la liberté et un potentiel dictateur à éliminer, au risque de déclencher une guerre larvée des Minutemen de l’Amérique profonde contre le pouvoir jugé totalitaire d’un État mondialisé. La série Marvel s’appelait Civil War et cette idée de guerre civile, reprise entre autres dans un film récent, se promène dans le conscient collectif américain.  

 

  • Yea 1

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
×
×
  • Créer...