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Inégalités De Revenus Dans Une économie Parfaite


Quipic

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Hypotheses :

Dans cette économie, il n'y a pas de crises, pas de spoliation et les individus sont tous rationnels et agissent pour leur interet strictement égoiste. On aura un "systeme capitaliste" parfait.

La loi de réparition ne change pas , les ressources vont là où le capital est le plus productif. On est forcé de constater que les inégalités augmentent inexorablement.

Nous aurons donc une société trés riche (gros gateau) avec un maximun d'inégalités.

A contrario, dans un "systeme socialiste" parfait, on aura une société trés pauvre (petit gateau) avec un maximun d'égalité.

Je me trompe ?

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En fait, je me dis que la question de l'inégalité n'est pas si débile qu'elle peut en avoir l'air. Je ne pense pas que les graphiques montrant que l'inégalité résulte de l'augmentation général du niveau de vie (pour les riches comme pour les pauvres) suffisent à justifier les trop grandes inégalités…

Je m'explique : un homme ne tient pas uniquement compte de ce qu'il détient, il se compare aux autres hommes. Il peut certes vivre mieux, mais si cette augmentation du niveau de vie s'accompagne d'une explosion des inégalités, il ne vivra, in fine, pas mieux et peut-être avec plus de souffrance qu'auparavant. Bien sûr, cela ne signifie pas qu'il faille redistribuer à grands coups, puisque cela détraquerait la machine économique et au final s'avèrerait plus néfaste qu'autre chose… Il vaut mieux souffrir des inégalités que de ne pas manger à midi, j'en conviens. Cependant, un minimum de redistribution me semble nécessaire (et le RMU est un bon exemple, pour subventionner les bas revenus)

Aussi, dans le cas de certains pays, notamment en Amérique Latine, une très faible part de la population se retrouve avec la quasi-totalité des richesses et des terres, ceci étant une conséquence principalement de l'époque coloniale, ou les colons se sont appropriés (par la force, cela va de soi) les terres collectives des indigènes. Cela ne justifie-t-il pas une politique mettant en oeuvre une certaine redistribution ?

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Je m'explique : un homme ne tient pas uniquement compte de ce qu'il détient, il se compare aux autres hommes. Il peut certes vivre mieux, mais si cette augmentation du niveau de vie s'accompagne d'une explosion des inégalités, il ne vivra, in fine, pas mieux et peut-être avec plus de souffrance qu'auparavant.

On a là un probleme trés général en sociologie. Si on considere une collectivité (sans s'occupper d'éthique ni de jugment de valeur, le point de vue individuel ne nous interesse pas non plus)

On peut estimer qu'il y a deux utilités antinomiques (constatation machiavélique je l'admets)

1- L'utilité POUR la collectivité.

2- L'utilité DE la collectivité.

Malthus a aperçu ce fait.

Et V. Pareto l'a systématisé :

<<Quand les prolétaires disent qu'ils ne veulent pas avoir

d'enfants, lesquels ne font qu'accroître le pouvoir et les gains des classes gouvernantes, ils

parlent d'un problème de maximum d'utilité pour la collectivité. Peu importent les dérivations

dont ils usent, telles que celles de la religion du socialisme ou du pacifisme : il faut regarder

ce qu'il y a dessous. Les classes gouvernantes répondent souvent en confondant un problème

de maximum de la collectivité avec le problème de maximum pour la collectivité. Elles

essaient aussi de ramener le problème à la recherche d'un maximum d'utilité individuelle, en

tâchant de faire croire aux classes gouvernées qu'il y a une utilité indirecte, laquelle, si l'on en

tient dûment compte, change en avantage le sacrifice que l'on demande à ces classes.

Effectivement, cela peut arriver quelquefois ; mais cela n'arrive pas toujours ; et nombreux

sont les cas où, même en tenant largement compte des avantages indirects, il résulte, non pas

un avantage, mais bien un sacrifice pour les classes gouvernées. En réalité, seules les actions

non-logiques sont capables de faire qu'en ces cas les classes gouvernées, oubliant le

maximum d'utilité individuelle, se rapprochent du maximum d'utilité de la collectivité, ou

bien seulement de celui de la classe gouvernante. Celle-ci a très souvent compris ce fait par

intuition.>>

Et un plus loin, encore plus machiavélique !

[…]

<<Il existe une théorie – nous ne recherchons pas ici jusqu'à quel point elle

concorde avec les faits – suivant laquelle l'esclavage fut une condition nécessaire du progrès

social, parce que – dit-on – il a permis à un certain nombre d'hommes de vivre dans les

loisirs, et par conséquent de s'occuper de recherches intellectuelles. Cela étant admis pour un

moment, celui qui veut résoudre un problème de maximum d'utilité de l'espèce et regarde

seulement à l'utilité de l'espèce, décidera que l'esclavage a été « utile »; celui qui veut

résoudre aussi un problème de ce genre, mais regarde seulement à l'utilité des hommes

réduits en esclavage, décidera que l'esclavage a été nuisible, et il laissera de côté, pour le

moment, certains effets indirects. On ne peut demander : « Qui a raison ? Qui a tort ? » parce

que ces termes n'ont pas de sens, tant qu'on n'a pas choisi un critère pour établir la

comparaison entre ces deux décisions >>

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Dis moi, ça fait combien de temps que tu traines sur ce forum ? Comment peux-tu arriver encore à dire des choses pareilles et à y croire sincèrement ?

Tant qu'on ne me réfute pas, j'y crois :icon_up:

Edit : je crois que c'est le terme "redistribution" qui coince :doigt: Je ne parle que d'un RMU… d'un filet de sécurité quoi. Pour la seconde question, je pose le problème de l'appropriation légitime.

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Je m'explique : un homme ne tient pas uniquement compte de ce qu'il détient, il se compare aux autres hommes. Il peut certes vivre mieux, mais si cette augmentation du niveau de vie s'accompagne d'une explosion des inégalités, il ne vivra, in fine, pas mieux et peut-être avec plus de souffrance qu'auparavant.

Mieux "qu'avant" mais pas mieux que certains ? Donc, une sorte de jalousie le pousserait à souffrir plus qu'avant ?

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Aussi, dans le cas de certains pays, notamment en Amérique Latine, une très faible part de la population se retrouve avec la quasi-totalité des richesses et des terres, ceci étant une conséquence principalement de l'époque coloniale, ou les colons se sont appropriés (par la force, cela va de soi) les terres collectives des indigènes. Cela ne justifie-t-il pas une politique mettant en oeuvre une certaine redistribution ?

1/ A mon avis, dans une société sans état, les différents états de richesse s'accroissent bel et bien, mais

2/ Même dans une société sans état, il s'opère une certaine redistribution

Si cela intéresse Quipic, j'avais essayé d'expliquer il y a longtemps pourquoi plus une société prospère, plus les différences de revenus mesurées en nominal ne pouvaient que s'accroître, sans que l'on puisse dire, d'ailleurs, pour utiliser une formulation utilitariste, que les écarts de bien-être (exprimés en terme d'utilité, si l'on veut) s'accroissent nécessairement entre des individus aux dotations monétaires de plus en plus "éparses".

@ Quipic: je veux bien qu'on parle d'utilité, mais je coince dès que l'on exprime l'utilité d'une collectivité, qui n'a pas de préférences cohérentes.

Je m'explique : un homme ne tient pas uniquement compte de ce qu'il détient, il se compare aux autres hommes. Il peut certes vivre mieux, mais si cette augmentation du niveau de vie s'accompagne d'une explosion des inégalités, il ne vivra, in fine, pas mieux et peut-être avec plus de souffrance qu'auparavant.

On ne peut pas prendre en compte des critères assimilables à de la jalousie, ou à des envies de meurtre non réalisées, etc… dans une théorie du bien-être. L'expression du bien-être de l'individu en société est subordonné à des critères éthiques: si un être est malheureux parce qu'il est mauvais et qu'il ne peut faire le mal, qui va le pleurer?

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On ne peut pas nier que les socialistes detiennent une part de la vérité. Je reste persuadé que les courbes que l'on a sous les yeux ne peuvent pas se poursuivre indéfiniment. Une cause interne ou externe à la société viendra tot ou tard y mettre fin.

Nous sommes à l'antiquité d'un nouveau moyen-age.

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plus une société prospère, plus les différences de revenus mesurées en nominal ne pouvaient que s'accroître, sans que l'on puisse dire, d'ailleurs, pour utiliser une formulation utilitariste, que les écarts de bien-être (exprimés en terme d'utilité, si l'on veut) s'accroissent nécessairement entre des individus aux dotations monétaires de plus en plus "éparses".

Je ne m'y connaît pas énormément en théories économiques mais je tends à rejoindre cette analyse.

Si le bien être (utilité) suit une loi comme beaucoup de phénomènes psychologiques ou physiologiques associés à la perception subjective, celle-ci est de type logarithmique. Et donc cet écart "perçu" ne devient pas aussi grand qu'on le croit.

Nous sommes à l'antiquité d'un nouveau moyen-age.

Cool ! On va rebâtir des cathédrales :icon_up:

:: sort son équerre et son compas ::

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On ne peut pas nier que les socialistes detiennent une part de la vérité.

Si si, on peut toujours le nier.

Toast > Sur les questions d'appropriation et d'accumulation, il me semble que j'avais déjà répondu de façon détaillé à Valentin posant les mêmes questions.

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@ Quipic: je veux bien qu'on parle d'utilité, mais je coince dès que l'on exprime l'utilité d'une collectivité, qui n'a pas de préférences cohérentes.

Ophélimité pour l'économie, il y a donc une différence à faire entre les deux notions et on aurait pu employer un autre terme d'ailleurs.

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On ne peut pas nier que les socialistes detiennent une part de la vérité. Je reste persuadé que les courbes que l'on a sous les yeux ne peuvent pas se poursuivre indéfiniment. Une cause interne ou externe à la société viendra tot ou tard y mettre fin.

Nous sommes à l'antiquité d'un nouveau moyen-age.

:icon_up:

Si l'expansion du libéralisme permet, d'ici 60 ans, de réduire de 97% le nombre de crèvent-la-dalle dans le monde, d'ici là, le fils de Bill Gates pourrait posséder la moitié des richesses terrestres, ça passerait.

Phase 1/ Cesser les persécutions sur les populations. Laisser les gens s'organiser librement.

Phase 2/ L'économie peut enfin se développer et s'organiser partout: à moyen terme, tout le monde peut bouffer et faire sa vie comme il peut.

Phase 3/ Le fils de Bill Gates joue au golf sur Mars avec des clubs en or massif des émeraudes en guise de balles. Pas sûr qu'il soit plus heureux que le pékin qui joue au foot avec un ballon pourri dans les favelas.

Ophélimité pour l'économie,

Ca va j'ai compris, ça fait deux textes de Pareto que tu nous sors, c'est un bon auteur, mais il y a pas que lui!

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:icon_up:

Si l'expansion du libéralisme permet, d'ici 60 ans, de réduire de 97% le nombre de crèvent-la-dalle dans le monde, d'ici là, le fils de Bill Gates pourrait posséder la moitié des richesses terrestres, ça passerait.

Phase 1/ Cesser les persécutions sur les populations. Laisser les gens s'organiser librement.

Phase 2/ L'économie peut enfin se développer et s'organiser partout: à moyen terme, tout le monde peut bouffer et faire sa vie comme il peut.

Phase 3/ Le fils de Bill Gates joue au golf sur Mars avec des clubs en or massif des émeraudes en guise de balles. Pas sûr qu'il soit plus heureux que le pékin qui joue au foot avec un ballon pourri dans les favelas.

Ca va j'ai compris, ça fait deux textes de Pareto que tu nous sors, c'est un bon auteur, mais il y a pas que lui!

Je ne peux que etre d'accord sur le but recherché (Herman - à l'aide du pauvre)

Exact, il n'y a pas que V.P., vous avez lu son traité ?

(c'est dommage qu'il n'y ai pas de recherche sociologique du meme genre à l'heure actuelle)

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En fait, je me dis que la question de l'inégalité n'est pas si débile qu'elle peut en avoir l'air. Je ne pense pas que les graphiques montrant que l'inégalité résulte de l'augmentation général du niveau de vie (pour les riches comme pour les pauvres) suffisent à justifier les trop grandes inégalités…

Je m'explique : un homme ne tient pas uniquement compte de ce qu'il détient, il se compare aux autres hommes. Il peut certes vivre mieux, mais si cette augmentation du niveau de vie s'accompagne d'une explosion des inégalités, il ne vivra, in fine, pas mieux et peut-être avec plus de souffrance qu'auparavant.

A chaque fois que j'entends parler d'inégalités je me fais la même réflexion : "Pourquoi ne parlent ils que d'inégalités dans la consommation ?"

En fait la vraie inégalité elle existe actuellement entre la valeur produite et la valeur consommée. Et cette inégalité est obtenue au prix d'une double immoralité.

Immoralité pour le producteur qui a produit plus qu'il n'est autorisé à consommer.

Immoralité du consommateur qui peut consommer davantage qu'il n'a produit.

Ce que tu appelles "explosion des inégalités" signifie en fait retour à une égalité production/consommation.

Comme quoi beaucoup de problèmes existentiels ne sont en fait que des questions de vocabulaire.

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En fait, je me dis que la question de l'inégalité n'est pas si débile qu'elle peut en avoir l'air. Je ne pense pas que les graphiques montrant que l'inégalité résulte de l'augmentation général du niveau de vie (pour les riches comme pour les pauvres) suffisent à justifier les trop grandes inégalités…

Je m'explique : un homme ne tient pas uniquement compte de ce qu'il détient, il se compare aux autres hommes. Il peut certes vivre mieux, mais si cette augmentation du niveau de vie s'accompagne d'une explosion des inégalités, il ne vivra, in fine, pas mieux et peut-être avec plus de souffrance qu'auparavant. Bien sûr, cela ne signifie pas qu'il faille redistribuer à grands coups, puisque cela détraquerait la machine économique et au final s'avèrerait plus néfaste qu'autre chose… Il vaut mieux souffrir des inégalités que de ne pas manger à midi, j'en conviens. Cependant, un minimum de redistribution me semble nécessaire (et le RMU est un bon exemple, pour subventionner les bas revenus)

Aussi, dans le cas de certains pays, notamment en Amérique Latine, une très faible part de la population se retrouve avec la quasi-totalité des richesses et des terres, ceci étant une conséquence principalement de l'époque coloniale, ou les colons se sont appropriés (par la force, cela va de soi) les terres collectives des indigènes. Cela ne justifie-t-il pas une politique mettant en oeuvre une certaine redistribution ?

1/L'envie est un vice.

2/Le remède aux difficultés en Amérique latine n'est pas la redistribution mais le … libéralisme :icon_up:

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Invité jabial
Aussi, dans le cas de certains pays, notamment en Amérique Latine, une très faible part de la population se retrouve avec la quasi-totalité des richesses et des terres, ceci étant une conséquence principalement de l'époque coloniale, ou les colons se sont appropriés (par la force, cela va de soi) les terres collectives des indigènes. Cela ne justifie-t-il pas une politique mettant en oeuvre une certaine redistribution ?

S'il y a vraiment conséquence de l'époque coloniale, oui, ça justifie non pas une redistribution générale, mais une redistribution de ce qui a été volé (prouvé) aux descendants des victimes.

En aucun cas ça ne justifie de piquer dans le revenu de ceux qui ne sont pas concernés.

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S'il y a vraiment conséquence de l'époque coloniale, oui, ça justifie non pas une redistribution générale, mais une redistribution de ce qui a été volé (prouvé) aux descendants des victimes.

En aucun cas ça ne justifie de piquer dans le revenu de ceux qui ne sont pas concernés.

Etant donné la circulation des richesses et leur spoliation constante, nous n'avons aucun moyen de savoir qui est concerné et qui ne l'est pas.

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Bon, je vais un peu expliquer mon point de vue, maintenant que j'ai un peu de temps.

Concernant la redistribution des revenus, je me suis mal exprimé, le terme redistribution était mal choisi ; je faisais allusion au revenu minimum (RMU) proposé entre autres par Hayek, Friedman, et Alternative Libérale. En dehors de tout pragmatisme politique, il me semble être justifié par lui-même, car une société qui ne permettrait pas à chacun de posséder un minimum de contrôle sur sa propre vie est à mon avis irréaliste : les hommes s'envient trop pour qu'une couche de la population, même ténue, puisse supporter des écarts de niveau de vie trop importants sans que cela ne pose des problèmes.

Maintenant, concernant l'Amérique Latine, voici le problème : la très grande majorité des terres est détenue par une part infime de la population (ex : 2.2% de la population guatemaltèque possédait 70% des terres au début du XXème…), descendante des colons, lesquels ont exproprié les indigènes de leurs terres pendant la colonisation. Dans certains cas, comme à Cuba dans les années 1950, la majorité des terres étaient possédées par une seule société, en l'occurence l'United Fruit Company ; le pire était qu'une part non négligeable des terres n'étaient même pas utilisées par ladite compagnie (comme au Guatemala). La conséquence, on la connait pour le cas de Cuba, ce fut Fidel Castro qui chassa en 1959 le dictateur pro-américain Batista, et ce au nom du problème posé par les terres (Castro n'était pas marxiste lorsqu'il mena sa révolution). Au Mexique, dans une autre configuration, mais le problème restant le même, ce fut la Révolution mexicaine (1910) avec, notamment, Zapata. Qu'on estime cette situation juste ou non, il existe un réel problème quant à la propriété foncière en Amérique Latine : non seulement la redistribution des terres est juste me semble-t-il, puisque l'aristocratie qui la possède ou l'a possédée l'a reçue en quelque sorte des mains de la colonisation, mais c'est également utile, puisque cela apporterait un minimum de subsistance à une population très pauvre, et je dirai même que c'est inévitable, l'histoire chaotique de l'Amérique Latine au XXème siècle s'expliquant en partie par ce problème.

En dehors de ce point - important… - il est évident que la solution pour l'Amérique Latine se trouve dans l'application du libéralisme, comme le montre l'exemple chilien.

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Maintenant, concernant l'Amérique Latine, … La conséquence, on la connait pour le cas de Cuba, ce fut Fidel Castro qui chassa en 1959 le dictateur pro-américain Batista, et ce au nom du problème posé par les terres

Je trouve ton exemple inadequat. En effet:

1- ce n'est évidemment pas le "libéralisme" qui est à l'origine de cette concentration des terres aux mains de quelques uns.

2- Si les inégalités sont énormes et illégitimes (expropriations, violences, etc.), les révolutions n'auraient jamais eu lieu si le restant de la population mangeait à sa faim et vivait dans un confort minimum

Cela rejoint les différentes analyses que j'ai pu lire ici: peu importe les inégalités du moment que le niveau de vie général augmente. Il est également évident que si pour une raison ou une autre, monde libre ou pas, une grande partie de la population ne mange pas à sa faim, les relations entre individus seront fortement dégradées: révolution, révoltes, meurtres, vols, etc.

Or ceci est une situation systématique dans les pays fortement "redistributeurs".

Finalement, les grands propriétaires terriens n'étaient ni plus ni moins que des Etats: spoliation des terres et mise sous coupe de la population.

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Invité jabial
Concernant la redistribution des revenus, je me suis mal exprimé, le terme redistribution était mal choisi ; je faisais allusion au revenu minimum (RMU) proposé entre autres par Hayek, Friedman, et Alternative Libérale. En dehors de tout pragmatisme politique, il me semble être justifié par lui-même, car une société qui ne permettrait pas à chacun de posséder un minimum de contrôle sur sa propre vie est à mon avis irréaliste : les hommes s'envient trop pour qu'une couche de la population, même ténue, puisse supporter des écarts de niveau de vie trop importants sans que cela ne pose des problèmes.

C'est faux. Aux USA au début du siècle, les différences étaient énormes et les gens étaient tout à fait contents de la situation. Ce qui fait que les gens se révolte, c'est qu'ils ont le sentiment d'être victimes d'une injustice. Les écarts de revenus en soi ne sont pas une injustice.

Qui plus est, comment peux-tu justifier en tant que libéral d'acheter la paix sociale en volant les autres?

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Poursuivons: il est évident que Bill Gates est plus riche que ne l'étaient Hitler et Staline; il est même encore plus riche que Fidel Castro :doigt:, pourtant, sa richesse ne lui accorde pas plus de pouvoir qu'à ceux-ci.

Bill Gates veut un truc, il peut se le payer. Mais si Hitler ou Staline voulaient vraiment un truc, ils l'obtenaient par la terreur: même pas besoin de payer. M'est avis qu'ils ne payaient pas grand chose quand ils étaient au pouvoir. Certains dictateurs africains, c'est une autre méthode: on se sert dans les caisses de l'Etat puis on paye.

Et Bill Gates ne peut pas se payer n'importe quoi comme ça, comme la tête de quelqu'un. Quant à ceux que j'ai cités :icon_up:

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Poursuivons: il est évident que Bill Gates est plus riche que ne l'étaient Hitler et Staline; il est même encore plus riche que Fidel Castro :doigt:, pourtant, sa richesse ne lui accorde pas plus de pouvoir qu'à ceux-ci.

Et Bill Gates ne peut pas se payer n'importe quoi comme ça, comme la tête de quelqu'un. Quant à ceux que j'ai cités :icon_up:

L'homme le plus riche du monde a moins de pouvoir que le chef de gouvernement du plus insignifiant État du monde. Il n'est nul besoin de recourir à de sinistres dictateurs. Mais le question de l'inégalité porte-t-elle sur le pouvoir des uns ou des autres ?

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Qui plus est, comment peux-tu justifier en tant que libéral d'acheter la paix sociale en volant les autres?

Si on a pas le choix…

Je trouve ton exemple inadequat. En effet:

1- ce n'est évidemment pas le "libéralisme" qui est à l'origine de cette concentration des terres aux mains de quelques uns.

Effectivement ; je n'ai jamais écrit que le libéralisme en était "responsable".

2- Si les inégalités sont énormes et illégitimes (expropriations, violences, etc.), les révolutions n'auraient jamais eu lieu si le restant de la population mangeait à sa faim et vivait dans un confort minimum

Extrêmement probable, oui.

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Est-on vraiment sûr que dans un système totalement libéral, l'écart de revenu s'accroitrait indéfiniment?

Lorsqu'il y a une réforme libéral l'écart de revenu va s'accroitre mais n'est-ce pas pour se stabiliser à un certain niveau, même élevé?

En ce qui concerne l'utilité, mon analyse est la suivante. Entre deux solutions qui présentent avantages et inconvénients pour des personnes différentes, il faut se placer dans le cas d'une personne qui devrait:

- faire le choix de la solutions,

- tirer au sort la situation dans laquelle elle se trouvera.

Exemple: un homme (vendredi) se noie. On se demande si l'on peut obliger Robinson à le sauver.

1ère situation: Robinson sauve vendredi.

2ème situation: Robinson peut laisser vendredi se noyer.

En sachant qu'après avoir choisi la solution préférable, vous devrez tirer au sort le rôle que vous devrez jouer (celui de Robinson ou de Vendredi).

Attention: c'est une tentative de définition d'une approche utilitariste. Cela ne veut pas dire que je la soutiens.

Sur la question de l'écart de revenu. Beaucoup définissent la satisfaction uniquement sur la base de cet écart en affirmant qu'il s'agit d'un phénomène relatif. C'est bien entendu faux. En fait les deux éléments jouent dans la satisfaction: ce que la personne peut faire personnellement et la manière dont elle vivra l'écart de revenu.

Mais un écart de revenu de 1 à 1000 entre un millionnaire et un milliardaire sera à mon avis moins fort qu'un écart de 1 à 3 dans un pays misérable entre un trés pauvre et un individu des "classes moyennes" supérieures de ce pays.

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Est-on vraiment sûr que dans un système totalement libéral, l'écart de revenu s'accroitrait indéfiniment?

Non. Logiquement, je conçois que les écarts s'accroissent assez régulièrement sur les vingt / trente prochaines années. Je ne raisonne pas au-delà de ce délai, inutile d'anticiper alors que l'on a encore aucune idée précise des futures révolutions géopolitiques et surtout technologiques.

En plus, c'est extrêmement difficile de comparer les écarts de revenus dès qu'on sort d'une zone géographique / modèle de civilisation.

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