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Marché Du Gratuit ?


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Rho… Tu es de mauvaise foi, là. Je ne crois pas que vincponcet a voulu prétendre que la drague n'était qu'un "comportement économique".

Si la question est : "est-ce que les économistes ont quelque chose à dire sur la drague ?", la réponse est clairement oui, comme l'a montré vincponcet. On peut utiliser les outils de l'analyse économique : analyse du "marché des sentiments", qualité et nombre d' "offreurs" et de "demandeurs", PDM, compétitivité, etc.

Si la question est maintenant : "est-ce que la drague se limite à des considérations économiques ?", la réponse est bien évidemment non.

De même, je pourrais utiliser les outils économiques pour comprendre l'entrepreneuriat : recherche du profit, analyse de la concurrence, etc. Mais ce serait également trop réducteur car l'entrepreneuriat, ce n'est pas uniquement un phénomène économique : la passion d'entreprendre, l'aventure humaine, la volonté de créer et d'organiser quelque chose… sont passées sous silence dans l'analyse économique.

Je crois que XXC a voulu montrer que les relations sentimentales ne peuvent être décrites comme un marché, dans la mesure où leur objet est inéchangeable. On n'échange pas un sentiment contre un autre, il reste en nous même lorsque nous l'exprimons.

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Même pas une petite faute d'orthographe à corriger ? :icon_up:

Non, il me faut avouer, que sur le coup, tu as touché du doigt… la perfection ! :doigt:

Je crois que XXC a voulu montrer que les relations sentimentales ne peuvent être décrites comme un marché, dans la mesure où leur objet est inéchangeable. On n'échange pas un sentiment contre un autre, il reste en nous même lorsque nous l'exprimons.

Quelle gentille naïveté. N'a-t-il donc pas lu "Les Liaisons Dangereuses" ? Ni Molière ? Ni Shakespeare ? Ni Proust ? N'a-t-il pas regardé autour de lui ? Le monde est cruel, et même les sentiments se font marchandises… Alors, autant mettre tous les atouts de son côté : argent, diplôme, beauté, amis,… .

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Je crois que XXC a voulu montrer que les relations sentimentales ne peuvent être décrites comme un marché, dans la mesure où leur objet est inéchangeable. On n'échange pas un sentiment contre un autre, il reste en nous même lorsque nous l'exprimons.

ça dépend. Il me semble que dans la drague, dont il est question ici, on n'est bien en quête de "sentiments" interchangeables, sentiments qui ne sont pas de même nature que l'amour qui conduit deux personnes à se marier (j'en conviens).

Mais il n'empêche ! Sur certains marchés, il existe aussi des entreprises qui se spécialisent dans des offres personnalisées : le bien (ou le service) est alors co-construit par l'offreur et le demandeur et ne peut plus être, en l'état, revendu sur le marché. On ne dit pas pour autant que l'offre en question se situe hors marché.

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Quelle gentille naïveté. N'a-t-il donc pas lu "Les Liaisons Dangereuses" ? Ni Molière ? Ni Shakespeare ? Ni Proust ? N'a-t-il pas regardé autour de lui ? Le monde est cruel, et même les sentiments se font marchandises… Alors, autant mettre tous les atouts de son côté : argent, diplôme, beauté, amis,… .

Que le désir puisse être douloureux (cf. la jalousie chez Proust, par exemple) est une chose, mais en quoi cela signifie-t-il que les relations amoureuses (au sens large) soient assimilables à une relation marchande ? De plus, l'objet du désir n'est pas le sentiment, mais une personne - de toute manière, aucun des deux n'est un bien négociable sur un marché.

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Alors, autant mettre tous les atouts de son côté : argent, diplôme, beauté, amis,… .

Il y a meme des places de marche electronique de drague maintenant :icon_up:

L'economiste Steven Levitt les analyse dans Freakonomics, avec des statistiques croustillantes a la clef sur les facteurs de reussite… Il semble ainsi que pour une femme aux US, avoir un diplome universitaire / ne pas en avoir procure le meme avantage qu'etre blonde / brune sur le plan drague… a $10 la bouteille de peroxyde c'est tout vu :doigt: Pour les hommes le critere le plus determinant semble etre le revenu.

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Que le désir puisse être douloureux (cf. la jalousie chez Proust, par exemple) est une chose, mais en quoi cela signifie-t-il que les relations amoureuses (au sens large) soient assimilables à une relation marchande ? De plus, l'objet du désir n'est pas le sentiment, mais une personne - de toute manière, aucun des deux n'est un bien négociable sur un marché.

Si tu veux connaître ma pensée intime sur l'amour je te renvoie au "Meilleur des Mondes"… Dès lors, l'amour est marchandisable. Si il ne l'est pas encore devenu parfaitement, c'est que l'hypocrisie du sentiment désintéressé reste de mise (tout en s'effritant devant les évidences sociologiques…).

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Si tu veux connaître ma pensée intime sur l'amour je te renvoie au "Meilleur des Mondes"… Dès lors, l'amour est marchandisable. Si il ne l'est pas encore devenu parfaitement, c'est que l'hypocrisie du sentiment désintéressé reste de mise (tout en s'effritant devant les évidences sociologiques…).

Très scientiste comme raisonnement. Tu dois être fan de Houellebeurk alors… :icon_up:

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De plus, l'objet du désir n'est pas le sentiment, mais une personne - de toute manière, aucun des deux n'est un bien négociable sur un marché.

Si l'objet du désir est la personne, ce qu'elle offre dans la relation amoureuse n'est pas sa personne, mais son affection, son amour, sa protection, son assistance, etc., bref, le "produit" de sa personne, c'est-à-dire ici ses sentiments. La relation amoureuse est bien une relation d'échange de "services" qui, même s'ils sont co-construits par les deux personnes en présence, peuvent être comparés à d'autres services co-construits par d'autres personnes. Il y a donc bel et bien un "marché".

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Petite question de vocabulaire : est-il pertinent de parler de "part de marché" pour des produits gratuits ? Par exemple, la phrase « Firefox a x% de part du marché des navigateurs » a-t-elle stricto sensu un sens ? (Alors que la plupart des navigateurs sont gratuits et que de nombreux utilisateurs se servent un jour de l'un, le lendemain de l'autre.)

(Je pose ces questions suite à ce fil de discussion du site web "Mac Génération".)

Qu'est-ce qu'un navigateur? Un outil logiciel permettant d'accéder à des fichiers via le protocole http (entre autres).

On dira que X a une part de marché de Y% si Y% des requêtes http sont issues du logiciel X.

Voilà.

Je rappele, pour info, que firefox génère environ 40 millions de dollars de chiffre d'affaires par an.

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Quoi… J'ai pas l'air d'être calé en éco, moi :icon_up:

Généralement, on parle de marché pour désigner le "lieu" où se rencontrent offreurs et demandeurs d'un bien ou d'un service.

Mais non, tu n'es pas nul en éco !

Mais je pense qu'on peut préciser ta définition du marché en disant que le marché est le lieu ou offreurs et demandeurs se rencontrent pour vendre, acheter ou échanger.

Sans échange, a-t-on encore un marché ? Je ne pense pas. Voilà pourquoi je souhaitais avoir une définition "officielle" du marché.

(Au passage, bonjour à tous. Et désolé pour ceux qui espèrent une reprise prochaine de Citoyen durable : ce n'est pas du tout à l'ordre du jour.)

Qu'est-ce qu'un navigateur? Un outil logiciel permettant d'accéder à des fichiers via le protocole http (entre autres).

On dira que X a une part de marché de Y% si Y% des requêtes http sont issues du logiciel X.

Voilà.

Part d'usage me paraîtrait alors un terme plus adapté. Ou alors c'est qu'un marché existe mais que, comme utilisateur qui ne paye rien, je ne le vois pas.

Je rappele, pour info, que firefox génère environ 40 millions de dollars de chiffre d'affaires par an.

D'où vient cet argent ? Où va-t-il ? En gros : qui paye à qui ? Des utilisateurs et des mécènes qui donnent aux développeurs de Firefox ?

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Qu'est-ce qu'un navigateur? Un outil logiciel permettant d'accéder à des fichiers via le protocole http (entre autres).

On dira que X a une part de marché de Y% si Y% des requêtes http sont issues du logiciel X.

Voilà.

Je rappele, pour info, que firefox génère environ 40 millions de dollars de chiffre d'affaires par an.

Hé, ça me fait penser que les mesures que l'on voit ne sont pas forcément des plus exactes (ou alors qu'il faudrait préciser leur signification). Même si on essaie de compter les visiteurs uniques, il est plus que probable de penser que les utilisateurs de Firefox sont de plus gros utilisateurs d'Internet.

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D'où vient cet argent ? Où va-t-il ? En gros : qui paye à qui ? Des utilisateurs et des mécènes qui donnent aux développeurs de Firefox ?

Si tu as Firefox, regarde en haut a droite, tu devrais avoir un moteur de recherche, c'est de là d'où vient la thune (Yahoo, Amazon, etc….)

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La relation amoureuse est bien une relation d'échange de "services" qui, même s'ils sont co-construits par les deux personnes en présence, peuvent être comparés à d'autres services co-construits par d'autres personnes. Il y a donc bel et bien un "marché".

Il n'y a pas échange : on n'aime pas sa femme en échange de son amour. On l'aime gratis : c'est un don. Et elle nous aime gratis : c'est un don aussi. Que les échanges renforcent les sentiments : bien sûr. Pourtant, on ne peut pas les réduires à un échange.

Tu es bien conscient, Largo, que l'amour comme échange de services est un rêve d'étatiste ? Quand tout sera bien démoli (l'amour, l'amitié, etc.), on sera mûr pour le meilleur des mondes. Et les étatistes se feront un plaisir de reconstruire du sentiment à longueur de JO.

Jusqu'au bout, je serai un grand naïf fleur bleue qui croit en l'amour ! (Et voilà que je m'éloigne tout seul du fil que j'ai lancé…)

Si tu as Firefox, regarde en haut a droite, tu devrais avoir un moteur de recherche, c'est de là d'où vient la thune (Yahoo, Amazon, etc….)

OK, je commence à comprendre. Il y a bien un marché : un marché publicitaire. Dans ce marché, je ne suis pas directement un acteur (ni acheteur, ni vendeur), je suis un enjeu.

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Sans doute. En tout cas, c'est clairement un problème de vocabulaire et de définition.

Ceux qui sont calés en économie peuvent-ils expliquer ce que les économistes entendent traditionnellement par "marché" ? Parler de marché des sentiments, des religions, de la générosité est-il un abus de langage ou non ?

L'économiste ne définit pas le marché, il ne sait pas ce que c'est, donc il utilise le concept à toutes les sauces…

Ouvre n'importe quel manuel d'économie, tu ne trouvera jamais de définition du concept de marché, parfois le terme n'est même pas dans l'index….

Quant à utiliser le concept pour désigner toutes les interactions humaines… pourquoi pas mais dans ce cas là le concept est creux et n'a aucun caractère informatif, c'est ce qu'on appelle une recherche d'unification ontologique, qui en l'occurence manque totalement de pertinence dès lors que l'on reconnait que l'on appréhende pas le "marché" du mariage comme le marché des cigares ou comme le "marché politique". Bref, c'est juste un mot qui ne sert à rien. C'est une illustration de la règle qui veut que plus un concept englobe de phénomènes, moins il nous informe sur la spécificité de chacun de ces phénomènes…

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L'économiste ne définit pas le marché, il ne sait pas ce que c'est, donc il utilise le concept à toutes les sauces…

Ouvre n'importe quel manuel d'économie, tu ne trouvera jamais de définition du concept de marché, parfois le terme n'est même pas dans l'index….

Quant à utiliser le concept pour désigner toutes les interactions humaines… pourquoi pas mais dans ce cas là le concept est creux et n'a aucun caractère informatif, c'est ce qu'on appelle une recherche d'unification ontologique, qui en l'occurence manque totalement de pertinence dès lors que l'on reconnait que l'on appréhende pas le "marché" du mariage comme le marché des cigares ou comme le "marché politique". Bref, c'est juste un mot qui ne sert à rien. C'est une illustration de la règle qui veut que plus un concept englobe de phénomènes, moins il nous informe sur la spécificité de chacun de ces phénomènes…

tout à fait d'accord, genre la "culture".

Que le concept général de marché soit flou, c'est vrai, mais ça n'est pas forcément le cas de toutes ses utilisations. Par exemple le "marché pertinent", ça désigne quelque chose de concret. Et ça ne remet pas non plus en cause le travail des économistes qui l'utilisent. C'est un raccourci de langage qui ne cache pas forcément comme le terme "habitus" pour certains sociologues un raccourci intellectuel.

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tout à fait d'accord, genre la "culture".

Que le concept général de marché soit flou, c'est vrai, mais ça n'est pas forcément le cas de toutes ses utilisations. Par exemple le "marché pertinent", ça désigne quelque chose de concret. Et ça ne remet pas non plus en cause le travail des économistes qui l'utilisent. C'est un raccourci de langage qui ne cache pas forcément comme le terme "habitus" pour certains sociologues un raccourci intellectuel.

Oui bien sur (mon intervention était un peu trop réductrice, désolé), dans un domaine comme l'économie industrielle le concept de marché renvoi à quelque chose de clair. Mais dès qu'on sort des activités de ventes de biens et services, là par contre…

Pour ce qui est de répondre à la question initial du thread, à vrai dire je ne sais pas. Selon moi, s'il n'y a pas de prix, il n'y pas de marché mais bon…

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Pour ce qui est de répondre à la question initial du thread, à vrai dire je ne sais pas. Selon moi, s'il n'y a pas de prix, il n'y pas de marché mais bon…

je suis assez d'accord, en fait quand on définit le marché comme le lieu de confrontation de l'offre et de la demande, si on ne fait pas référence à un lieu physique, on doit faire référence à un mécanisme d'ajustement (mais peut être pas forcément par les prix?)

d'ailleurs quand on parle d'économie de marché, on parle de quoi exactement?

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Il n'y a pas échange : on n'aime pas sa femme en échange de son amour. On l'aime gratis : c'est un don. Et elle nous aime gratis : c'est un don aussi. Que les échanges renforcent les sentiments : bien sûr. Pourtant, on ne peut pas les réduires à un échange.

Tu es bien conscient, Largo, que l'amour comme échange de services est un rêve d'étatiste ? Quand tout sera bien démoli (l'amour, l'amitié, etc.), on sera mûr pour le meilleur des mondes. Et les étatistes se feront un plaisir de reconstruire du sentiment à longueur de JO.

Jusqu'au bout, je serai un grand naïf fleur bleue qui croit en l'amour ! (Et voilà que je m'éloigne tout seul du fil que j'ai lancé…)

OK, je commence à comprendre. Il y a bien un marché : un marché publicitaire. Dans ce marché, je ne suis pas directement un acteur (ni acheteur, ni vendeur), je suis un enjeu.

Si il n'y a pas de marché de la séduction, pourquoi existe-t-il des coachs pour apprendre à séduire ? pourquoi vend-on tous ces bouquins sur mars & venus, pourquoi les boites de nuit font des soirées avec entrée gratuite pour les filles, etc… On est bien dans le marchand, là, non ? et pourquoi tous ces échanges marchands ? pour séduire.

Mais sinon, les gens sont en concurrence entre eux. Il y a bien des gens qui choppent plus que d'autres, bon, d'accord, ce n'est pas un but idéal. Mais l'économiste ne juge pas les fins, il ne fait que parler des lois de mises en oeuvre des moyens.

De même, si le don n'est pas marchand, pourquoi des agent de fund raising ? pourquoi les assos caricatives dépensent de l'argent pour vous demander de donner ? etc…. Les assos caricatives, càd qui vivent des dons, sont en concurrence entre elles et elles investissent de l'argent pour avoir de l'argent de vos dons.

Pour moi, l'image du marché, c'est la concurrence. Les offres et les demandes. Et un couple c'est pareil, une fille cherche un mec qui est comme si, comme ça, un mec cherche une fille comme si comme ça. On se cherche, on se trouve en offreur/demandeur mutuel des propositions qui correspondent vaguement. On ne trouve pas le truc pil poil comme on l'aurait voulu, mais le coût de transaction étant élevé (draguer, c'est long, à chercher, créer une relation, etc…), on se contente de ce que l'on a trouvé, si l'évaluation du coût de transaction est plus faible que l'espérance de trouver mieux ailleurs.

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Si il n'y a pas de marché de la séduction, pourquoi existe-t-il des coachs pour apprendre à séduire ? pourquoi vend-on tous ces bouquins sur mars & venus, pourquoi les boites de nuit font des soirées avec entrée gratuite pour les filles, etc… On est bien dans le marchand, là, non ? et pourquoi tous ces échanges marchands ? pour séduire.

Mais sinon, les gens sont en concurrence entre eux. Il y a bien des gens qui choppent plus que d'autres, bon, d'accord, ce n'est pas un but idéal. Mais l'économiste ne juge pas les fins, il ne fait que parler des lois de mises en oeuvre des moyens.

De même, si le don n'est pas marchand, pourquoi des agent de fund raising ? pourquoi les assos caricatives dépensent de l'argent pour vous demander de donner ? etc…. Les assos caricatives, càd qui vivent des dons, sont en concurrence entre elles et elles investissent de l'argent pour avoir de l'argent de vos dons.

Pour moi, l'image du marché, c'est la concurrence. Les offres et les demandes. Et un couple c'est pareil, une fille cherche un mec qui est comme si, comme ça, un mec cherche une fille comme si comme ça. On se cherche, on se trouve en offreur/demandeur mutuel des propositions qui correspondent vaguement. On ne trouve pas le truc pil poil comme on l'aurait voulu, mais le coût de transaction étant élevé (draguer, c'est long, à chercher, créer une relation, etc…), on se contente de ce que l'on a trouvé, si l'évaluation du coût de transaction est plus faible que l'espérance de trouver mieux ailleurs.

Pour la séduction, c'est un marché des rencontres, des soirées, des sites web spécialisés, etc. En revanche, ce qui vient éventuellement après, le sentiment, n'est pas l'objet d'un marché.

D'ailleurs, si le bizness de la rencontre est bien plus développé et efficace aujourd'hui qu'hier, le désarroi sentimental perdure. On peut se payer un nouveau look, des rencontres, etc., on ne peut pas se payer des sentiments. Il est indispensable de rencontrer pour aimer, mais la rencontre ne fait pas le sentiment.

La manière dont tu décris la rencontre amoureuse me sidère. Me concernant, ça ne s'est jamais passé ainsi. Je ne me suis jamais senti en concurrence, ne me suis jamais dit « je prends celle-là en attendant mieux ». Au contraire, c'était plutôt : « Parce que c'était elle, parce que c'était moi ».

En revanche, dans ce que tu décris, je reconnais assez exactement quelque chose que j'ai bien connu : ce sont les nuits au bordel. C'est bien un marché, un lieu d'échanges de services, où les filles sont en compétition, où il est question de performances, où le micheton se rabat sur ce qu'il trouve si la plus jolie est déjà réservée. Tu es en train de confondre rencontres amoureuses et lupanar. Cette confusion est si répandue qu'il n'est pas étonnant que la détresse sentimentale et sexuelle soit si fréquente en France. Tant que cette confusion persistera, les marchands d'amour auront de beaux jours devant eux. Les psys aussi ! (Quand j'écris cela, je ne pense pas spécialement à toi, je ne cherche pas à t'agresser ou à te diminuer : je ne fais qu'exprimer une opinion générale.)

Concernant les associations de bienfaisance, je les vois surtout comme des transitaires entre le miséreux et moi. Effectivement, je les paie pour qu'ils utilisent l'argent que je donne mieux que je ne pourrais le faire. Mais, quand je donne directement un euro au clochard, de la main à la main, personne n'est entre nous, je donne, lui reçoit et ne donne rien. Je ne vois pas de marché.

Je crois que ta grille de lecture "économiste" est artificielle, inadaptée et n'explique rien sur ce qu'est la naissance des sentiments ou la nature du don. Au contraire, on s'en éloigne.

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Me concernant, ça ne s'est jamais passé ainsi. Je ne me suis jamais senti en concurrence, ne me suis jamais dit « je prends celle-là en attendant mieux ». Au contraire, c'était plutôt : « Parce que c'était elle, parce que c'était moi ».

Le marche de la drague, biens fongibles ou non?

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Le marche de la drague, biens fongibles ou non?

Non : ni les hommes, ni les sentiments ne sont des biens, encore moins des biens interchangeables.

Ne confondons pas séduction et rapports sexuels destinés à assouvir d'ordinaires pulsions.

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Il n'y a pas échange : on n'aime pas sa femme en échange de son amour. On l'aime gratis : c'est un don. Et elle nous aime gratis : c'est un don aussi. Que les échanges renforcent les sentiments : bien sûr. Pourtant, on ne peut pas les réduires à un échange.
Tu te contredis ici. S'il y a interaction humaine, il y a échange. En psychosociologie, il existe d'ailleurs une "théorie de l'échange" pour expliquer les relations humaines fondée sur un mode de raisonnement très proche de celui des économistes.

G-N Fischer, Les concepts fondamentaux de la psychologie sociale :

Dans la théorie de l'échange, la notion d'échange comporte l'idée d'une réciprocité basée sur un mécanisme de transaction : donner et recevoir. Dans cette perspective, toute interaction sociale met en jeu un coût et place les échanges dans une dynamique d'achat et de vente, qui les assimile au fonctionnement des échanges économiques.
Tu es bien conscient, Largo, que l'amour comme échange de services est un rêve d'étatiste ? Quand tout sera bien démoli (l'amour, l'amitié, etc.), on sera mûr pour le meilleur des mondes. Et les étatistes se feront un plaisir de reconstruire du sentiment à longueur de JO.

Ok, je vois ton inquiétude. Mais dire qu'il s'agit en quelque sorte d'un "échange de services" ne signifie pas que ces services peuvent être produits en série et donc être standardisés. Le "service" en question étant co-construit par les parties prenantes, cela réduit les risques d'une emprise étatique.

Pour ce qui est de répondre à la question initial du thread, à vrai dire je ne sais pas. Selon moi, s'il n'y a pas de prix, il n'y pas de marché mais bon…

Comme déjà dit plus haut, il existe pourtant une activité marketing bien réelle, fondée sur toute une batterie d'outils d'analyse de marché, dans le secteur des activités à but non lucratif.

Pour moi, l'image du marché, c'est la concurrence. Les offres et les demandes.
Oui, c'est tout à fait cela. D'ailleurs, quand le management d'une entreprise pratique une étude de marché, c'est bien l'analyse de la concurrence et du couple offre/demande qu'elle réalise.
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Je crois que ta grille de lecture "économiste" est artificielle, inadaptée et n'explique rien sur ce qu'est la naissance des sentiments ou la nature du don. Au contraire, on s'en éloigne.

Que les outils de l'analyse économique soient inadaptés pour expliquer la naissance des sentiments est une évidence ! En revanche, ceux-ci peuvent sans doute retrouver un intérêt pour expliquer des "stratégies de séduction", ce qui n'est pas la même chose. Dans le premier cas, on est dans le domaine de l'intime, et les théories psychologiques sont certainement plus adaptés. Dans le second cas, on s'intéresse aux positionnement des uns par rapport aux autres, et une "analyse de marché" peut être intéressante.

Non : ni les hommes, ni les sentiments ne sont des biens, encore moins des biens interchangeables.

Tropisme dû à la théorie de la concurrence pure et parfaite. Il n'est pas nécessaire que les biens/services échangés soient interchangeables pour qu'il existe un marché.

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OK, je commence à comprendre. Il y a bien un marché : un marché publicitaire. Dans ce marché, je ne suis pas directement un acteur (ni acheteur, ni vendeur), je suis un enjeu.

En fait, c'est au nombre d'usages de ce petit moteur de recherche que Firefox reçoit de l'argent.

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Pour la séduction, c'est un marché des rencontres, des soirées, des sites web spécialisés, etc. En revanche, ce qui vient éventuellement après, le sentiment, n'est pas l'objet d'un marché.

D'ailleurs, si le bizness de la rencontre est bien plus développé et efficace aujourd'hui qu'hier, le désarroi sentimental perdure. On peut se payer un nouveau look, des rencontres, etc., on ne peut pas se payer des sentiments. Il est indispensable de rencontrer pour aimer, mais la rencontre ne fait pas le sentiment.

La manière dont tu décris la rencontre amoureuse me sidère. Me concernant, ça ne s'est jamais passé ainsi. Je ne me suis jamais senti en concurrence, ne me suis jamais dit « je prends celle-là en attendant mieux ». Au contraire, c'était plutôt : « Parce que c'était elle, parce que c'était moi ».

En revanche, dans ce que tu décris, je reconnais assez exactement quelque chose que j'ai bien connu : ce sont les nuits au bordel. C'est bien un marché, un lieu d'échanges de services, où les filles sont en compétition, où il est question de performances, où le micheton se rabat sur ce qu'il trouve si la plus jolie est déjà réservée. Tu es en train de confondre rencontres amoureuses et lupanar. Cette confusion est si répandue qu'il n'est pas étonnant que la détresse sentimentale et sexuelle soit si fréquente en France. Tant que cette confusion persistera, les marchands d'amour auront de beaux jours devant eux. Les psys aussi ! (Quand j'écris cela, je ne pense pas spécialement à toi, je ne cherche pas à t'agresser ou à te diminuer : je ne fais qu'exprimer une opinion générale.)

Concernant les associations de bienfaisance, je les vois surtout comme des transitaires entre le miséreux et moi. Effectivement, je les paie pour qu'ils utilisent l'argent que je donne mieux que je ne pourrais le faire. Mais, quand je donne directement un euro au clochard, de la main à la main, personne n'est entre nous, je donne, lui reçoit et ne donne rien. Je ne vois pas de marché.

Je crois que ta grille de lecture "économiste" est artificielle, inadaptée et n'explique rien sur ce qu'est la naissance des sentiments ou la nature du don. Au contraire, on s'en éloigne.

je ne veux pas parler de la nature des sentiments de celui qui est amoureux ou du sentiment de celui qui donne, ce n'est pas l'objet ici, ni de savoir qui va au lupanar. L'économie ne juge pas les fins, elle analyse les moyens mis en oeuvre pour atteindre les fins.

Il me semble que les gens seuls, en majeur (pas unanimement), voudraient avoir quelqu'un, et pour cela, ils mettent en oeuvre des stratagèmes, des moyens. Ainsi, je me moque de savoir si on échange un sentiment contre un autre. Ce que je dis c'est que des gens sont en recherche d'un partenaire et du fait ceci est marché. Quel intéret des lieux privés dit abusivement "publics" comme les bars et les discothèque si tout le monde se fout de rencontrer des gens ? Le simple fait que ces lieux existent montrent que les gens cherchent à avoir des relations sociales. Cherchent ! donc mettent en oeuvre des moyens ! donc marché !

Les clodos sont en concurrence. Il n'y a qu'à voir le nombre que tu vois dans le métro, tu ne peux pas donner à tous, donc ils mettent en oeuvre des stratagèmes pour être bien placé. Certains ont leur emplacement, d'autre font de l'accordéon, d'autre imitateur, etc… Il y a concurrence ! donc marché !

Je l'ai dit X fois, un marché, ce n'est pas échange bien/service contre bien/service de manière formelle.

Le marché, c'est l'ensemble des interactions humaines, vu comme la mise en oeuvre de moyens pour atteindre des fins qui sont subjectives. Chacun a ses objectifs, et on se retrouve tous pour faire des matching de fins qui s'accordent, tout du moins qui soient compatibles.

J'ai l'impression de me répeter, donc on n'arrive pas à se comprendre, donc cela ne sert à rien de pousser la discussion plus loin.

Donc comme tu veux, les assos caricatives ne sont pas en concurrence, l'argent leur tombe du ciel, les lieux de rencontre n'existent pas, et les clodos ne font rien du tout pour obtenir de l'argent.

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[…]

Je l'ai dit X fois, un marché, ce n'est pas échange bien/service contre bien/service de manière formelle.

Le marché, c'est l'ensemble des interactions humaines, vu comme la mise en oeuvre de moyens pour atteindre des fins qui sont subjectives. Chacun a ses objectifs, et on se retrouve tous pour faire des matching de fins qui s'accordent, tout du moins qui soient compatibles.

J'ai l'impression de me répeter, donc on n'arrive pas à se comprendre, donc cela ne sert à rien de pousser la discussion plus loin.

Pour ma part, je te comprends très bien. Mais je pense que tu te trompes en adoptant une définition trop étendue du mot "marché", si bien que le sens de ce mot s'affaiblit pour ne plus rien désigner de spécial. (Le Clown l'a bien expliqué plus haut.)

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Pour ma part, je te comprends très bien. Mais je pense que tu te trompes en adoptant une définition trop étendue du mot "marché", si bien que le sens de ce mot s'affaiblit pour ne plus rien désigner de spécial. (Le Clown l'a bien expliqué plus haut.)

En effet, à suivre la définition qu'en donne Vincent, une interaction aussi banale que dire bonjour à son voisin dans l'attente qu'il fasse de même peut alors passer pour une relation marchande. L'exension indéfinie d'un concept finit par lui ôter son sens.

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