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Marché Du Gratuit ?


xxc

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donc toi, tu dis bonjour à tout le monde que tu croises dans la rue ? je pense que tu sélectionnes à qui tu dis bonjour, il doit bien y avoir une raison. Et je pense que cette raison est que tu n'investis que dans ceux avec lesquels tu veux avoir des relations sociales.

Ah bon, et comment se fait-il que je dise bonjour à des gens qui je ne peux pas blairer ? Peut-être parce que c'est une régle de politesse que de dire bonjour aux gens que tu connais indépendamment des relations que tu souhaites avoir ou non avec eux.

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Ah bon, et comment se fait-il que je dise bonjour à des gens qui je ne peux pas blairer ? Peut-être parce que c'est une régle de politesse que de dire bonjour aux gens que tu connais indépendamment des relations que tu souhaites avoir ou non avec eux.

Salut Etienne!

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C'est rigolo mais si on applique le vocabulaire économique à la praxéologie en général, je comprend très bien l'extension du concept de marché à toute activité humaine.

C'est trop rigolo : je ne comprends rien !

Que signifie "praxéologie" ? (Je n'ai pas trouvé de réponse sur le Petit Robert.)

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Soit dit passant : c'est quand même terrible de passer pour un type qui s'arc-boute sur des définitions étriquées alors que je ne fais que rappeler le sens ordinaire d'un mot couramment employé.
Pour connaître le sens ordinaire d'un mot couramment employé, rien de tel que le Petit Larousse :
1. Lieu public, en plein air ou couvert, où l'on vend et où l'on achète des marchandises.

2. Lieu théorique où se rencontrent l'offre et la demande ; état de l'offre et de la demande.

Pour connaître la portée économique d'un concept, c'est-à-dire tel qu'il est utilisé par les milieux d'affaires, rien de tel que d'ouvrir un ouvrage de stratégie ou de marketing pour voir l'usage qui en est fait :

Etude de marché : étude prévisionnelle des débouchés d'un produit ou d'un service donné.

Segment de marché : groupe homogène et distinct de personnes possédant en commun un certain nombre de caractéristiques qui permettent d'ajuster la politiques de produits/services d'une organisation et ses stratégies de distribution et de communication.

On voit à travers ces deux exemples que l'intérêt du concept de marché et des outils associés est de permettre une meilleure adéquation offre/demande.

Maintenant, effectivement, on peut considérer que seule est valable la définition donnée par les microéconomistes néoclassiques qui voient le marché comme un ajustement de l'offre et de la demande par le mécanisme des prix.

Mais heureusement que les managers se détâchent de cette définition, sinon leurs stratégies ne les amèneraient pas bien loin…

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C'est trop rigolo : je ne comprends rien !

Que signifie "praxéologie" ? (Je n'ai pas trouvé de réponse sur le Petit Robert.)

Le terme de praxéologie peut prendre différents sens. D'une part pour désigner une démarche autonome ascendante où des acteurs tentent de théoriser leur praxis, leur pratique quotidienne déjà décrite dans des procédures ou pas….

(ici)

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Je pose une seule question : quel est l'intérêt de coller le concept de "marché" à toutes les formes de relation sociales : achat/vente de biens marchands, relations amoureuses, vie politique, relations salariales ?

On a déjà répondu à ce type de question :

Que les outils de l'analyse économique soient inadaptés pour expliquer la naissance des sentiments est une évidence ! En revanche, ceux-ci peuvent sans doute retrouver un intérêt pour expliquer des "stratégies de séduction", ce qui n'est pas la même chose. Dans le premier cas, on est dans le domaine de l'intime, et les théories psychologiques sont certainement plus adaptés. Dans le second cas, on s'intéresse aux positionnement des uns par rapport aux autres, et une "analyse de marché" peut être intéressante.
Toutes les relations sociales ne peuvent être expliqués par le concept de marché. Mais dès lors qu'elles prennent la forme de comportements stratégiques, une grille de lecture en terme de marché peut être intéressante.
Ce que les défenseurs de "l'universalisme du concept de marché" ne voient pas…
Qui parle d'universalisme ?

Aucune théorie n'est capable d'expliquer à elle seule toutes les formes de relations sociales.

La question est : n'existe-t-il pas certaines formes de relations sociales qui s'apparentent à des jeux de marché ? Et dans ce cas, l' "analyse de marché" n'est-elle pas intéressante ?

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Le terme de praxéologie peut prendre différents sens. D'une part pour désigner une démarche autonome ascendante où des acteurs tentent de théoriser leur praxis, leur pratique quotidienne déjà décrite dans des procédures ou pas….

(ici)

Ah d'accord… c'est tout simple en fait…

:icon_up:

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Pour connaître le sens ordinaire d'un mot couramment employé, rien de tel que le Petit Larousse :

Pour connaître la portée économique d'un concept, c'est-à-dire tel qu'il est utilisé par les milieux d'affaires, rien de tel que d'ouvrir un ouvrage de stratégie ou de marketing pour voir l'usage qui en est fait :

On voit à travers ces deux exemples que l'intérêt du concept de marché et des outils associés est de permettre une meilleure adéquation offre/demande.

Maintenant, effectivement, on peut considérer que seule est valable la définition donnée par les microéconomistes néoclassiques qui voient le marché comme un ajustement de l'offre et de la demande par le mécanisme des prix.

Mais heureusement que les managers se détâchent de cette définition, sinon leurs stratégies ne les amèneraient pas bien loin…

Heu, c'est pas pour dire mais dans les définitions que tu donnes, le concept de marché est étroitement circonscrit à des activités bien précises :

Etude de marché : étude prévisionnelle des débouchés d'un produit ou d'un service donné.

Segment de marché : groupe homogène et distinct de personnes possédant en commun un certain nombre de caractéristiques qui permettent d'ajuster la politiques de produits/services d'une organisation et ses stratégies de distribution et de communication .

Avec ça, je ne vois pas comment on peut parler de marché du mariage ou de marché politique, à moins de faire perdre, à leur tour, tout leur sens aux notions de produit et de service.

Par ailleurs, ce sont les microéconomistes néoclassiques qui ont exportés le concept de marché dans toutes les sciences sociales.

Sinon, de manière générale, je crois qu'il faut voir le "marché" comme un concept dual à la fois analytique et historique.

Le marché, c'est avant tout un concept historique qui renvoi au marché en tant qu'institution qui s'est progressivement construite et qui a évolué au cours de l'histoire. Il y avait déjà des marchés dans l'Antiquité grec mais leur forme et leur fonctionnement était bien différent des marchés d'aujourd'hui. Là, il n'y a aucune équivoque, le marché renvoie aux échanges de droits de propriété sur des biens et des services via un moyen d'échange (la monnaie).

Le marché, c'est ensuite un concept analytique, une sorte d'idéaltype qui nous permet d'analyser les relations sociales. En soi, appliquer ce concept à n'importe quelle relation sociale n'est pas faux, il faut juste voir en quoi cela est intéressant. Problème : les travaux qui plaquent le concept de marché sur des relations sociales "non économiques" sont rarement pertinents… ou alors que l'on m'en cite.

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Je pose une seule question : quel est l'intérêt de coller le concept de "marché" à toutes les formes de relation sociales : achat/vente de biens marchands, relations amoureuses, vie politique, relations salariales ?

De deux choses l'une : ou bien ces différentes formes de relation ont suffisamment en commun de sorte que l'on peut appliquer la même méthode pour toutes les analyser (c'est ce que font certains économistes); ou bien ces différentes relations ont tellement peu de points communs, hormis le fait que l'on puisse y trouver une "offre" et une "demande" qu'en fait on ne peut pas les appréhender avec la même grille de lecture. Si la deuxième réponse est la bonne (ce que je crois), le concept de marché est d'un intérêt heuristique nul si on s'amuse quand même à l'utiliser à tord et à travers.

Ce que les défenseurs de "l'universalisme du concept de marché" ne voient pas, c'est qu'à la base, seule l'économie utilisait ce concept. Ce n'est qu'à partir des années 60 que les autres sciences sociales se sont amusés à le reprendre et à l'utiliser à tord et à travers… précisément parce que les économistes commençaient à s'incruster dans leurs domaines de recherche. Oui, le marché est à la base uniquement un concept économique et son exportation abusive dans les autres sciences sociales a été un phénomène tardif et à mon avis malheureux…

Je vais dormir mais avant je voulais te répondre briévement.

Tu as raison (a priori) sur la généalogie de l'emploi du terme. En revanche, que le terme provienne de l'économie n'implique pas que son utilisation par d'autres sciences "soit malheureux". Au contraire, l'emploi du terme a permis à ces sciences d'apporter un nouvel éclairage aux relations interpersonnelles et de déchiffrer des comportements que d'anciens concept ne permettaient pas de saisir.

Attention : Personne ici ne fait l'amalgame "marché" = "ensemble des relations humaines". Le marché est un éclairage particulier (un découpage spécifique du réel) pour l'objet : relatiion humaine. La drague peut s'analyser sous le prisme du marché, mais peut également profiter d'autres concepts pour affiner l'analyse. Le "marché matrimonial" n'est pas toute l'analyse des rapports amoureux. Il en éclaire seulement une partie.

Ca va mieux comme ça ?

@xxc : Je suis navrée de voir que tu utilise une nouvelle fois un argument HS (avec tes références google).

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Je vais dormir mais avant je voulais te répondre briévement.

Tu as raison (a priori) sur la généalogie de l'emploi du terme. En revanche, que le terme provienne de l'économie n'implique pas que son utilisation par d'autres sciences "soit malheureux". Au contraire, l'emploi du terme a permis à ces sciences d'apporter un nouvel éclairage aux relations interpersonnelles et de déchiffrer des comportements que d'anciens concept ne permettaient pas de saisir.

Attention : Personne ici ne fait l'amalgame "marché" = "ensemble des relations humaines". Le marché est un éclairage particulier (un découpage spécifique du réel) pour l'objet : relatiion humaine. La drague peut s'analyser sous le prisme du marché, mais peut également profiter d'autres concepts pour affiner l'analyse. Le "marché matrimonial" n'est pas toute l'analyse des rapports amoureux. Il en éclaire seulement une partie.

Ca va mieux comme ça ?

@xxc : Je suis navrée de voir que tu utilise une nouvelle fois un argument HS (avec tes références google).

Je suis d'accord avec ça, mais il ne me semblait pas avoir lu ça sous la plume d'autres intervenants (vincponcet par exemple). Je reste pour ma part très réservé sur son emploi pour lire toutes les relations sociales… mais tant que cela ne revient pas à affirmer que toutes relations socialesest ontologiquement une relation de marché, je suis ok.

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Gary BECKER, A treatise on the family, Cambridge, Mass, Harvard University Press, 1981.

Je connais, mais ce n'est pas ce que j'appelle pertinent !!

Pour moi, cet ouvrage de Becker, c'est comment enfoncer des portes ouvertes en se torturant l'esprit avec des équations mathématiques ! Le problème, c'est que comme les hypothèses comportementales sont données a priori, cela ne nous apprend rien sur la façon dont les individus se comportent réellement… c'est d'ailleurs tout le problème avec l'instrumentalisme néoclassique quand on l'applique à ce genre de phénomène. Ce qui devrait être expliqué est déjà donné a priori !

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Je suis d'accord avec ça, mais il ne me semblait pas avoir lu ça sous la plume d'autres intervenants (vincponcet par exemple). Je reste pour ma part très réservé sur son emploi pour lire toutes les relations sociales… mais tant que cela ne revient pas à affirmer que toutes relations socialesest ontologiquement une relation de marché, je suis ok.

J'ai pourtant dit exactement la même chose ici :icon_up:

Mais je comprends que, sur le "marché de cette discussion", je doive composer avec les assauts concurrentiels d'Océane… :doigt:

Heu, c'est pas pour dire mais dans les définitions que tu donnes, le concept de marché est étroitement circonscrit à des activités bien précises :

Avec ça, je ne vois pas comment on peut parler de marché du mariage ou de marché politique, à moins de faire perdre, à leur tour, tout leur sens aux notions de produit et de service.

Ce n'était pas mon but ici. Je faisais plutôt référence au début de la discussion.

Je voulais simplement montrer ici que le concept de marché n'est pas circonscrit aux activités marchandes et qu'il peut être utile pour les stratégies mises en oeuvre par les organisations sans buts lucratifs.

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J'ai pourtant dit exactement la même chose ici :icon_up:

Mais je comprends que, sur le "marché de cette discussion", je doive composer avec les assauts concurrentiels d'Océane… :doigt:

Oui, j'allais te répondre la même chose qu'à Océane quand j'ai vu son post, du coup je lui ai répondu directement mais effectivement tu dis la même chose. Désolé.

Ce n'était pas mon but ici. Je faisais plutôt référence au début de la discussion.

Je voulais simplement montrer ici que le concept de marché n'est pas circonscrit aux activités marchandes et qu'il peut être utile pour les stratégies mises en oeuvre par les organisations sans buts lucratifs.

Ok.

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Invité jabial
C'est trop rigolo : je ne comprends rien !

Que signifie "praxéologie" ? (Je n'ai pas trouvé de réponse sur le Petit Robert.)

Pour Mises, Rothbard et un certain nombre de libéraux, la praxéologie est la science qui étudie les relations entre les hommes, quelque soit leur domaine, notament la force (politique) et l'échange (économie).

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Invité jabial
C'est de toi le mot "force" pour qualifier le politique ?

Non, c'est le fruit de toute une histoire de l'analyse libérale de celle-ci. Bastiat le dit en toutes lettes : l'Etat, c'est la force.

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Non, c'est le fruit de toute une histoire de l'analyse libérale de celle-ci. Bastiat le dit en toutes lettes : l'Etat, c'est la force.

C'était juste pour avoir ta référence. Je connaissais plus le terme de pouvoir, voire de domination pour caractériser le Politique. Mais ce doit être le fruit de toute une histoire d'endoctrinement gauchiste…

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Pour Mises, Rothbard et un certain nombre de libéraux, la praxéologie est la science qui étudie les relations entre les hommes, quelque soit leur domaine, notament la force (politique) et l'échange (économie).

Merci pour cette explication. Ça me permet de comprendre ceci :

C'est rigolo mais si on applique le vocabulaire économique à la praxéologie en général, je comprend très bien l'extension du concept de marché à toute activité humaine.

Eh bien, je ne perçois pas la réalité comme tu la perçois, parce que, pour ma part, je ne vois pas ce que vient faire le marché dans la discussion que nous menons, ou bien dans les rapports que j'entretiens avec mes élèves.

On peut toujours utiliser le concept de marché pour expliquer toutes sortes de relations. On peut aussi trouver ça intéressant d'un point de vue intellectuel (ce que disait Largo Winch). Mais est-ce vraiment pertinent ? Tu penses qu'acheter des tomates et courtiser une collègue sont des activités qui ressortent de principes semblables ? Moi non.

J'ai connu des gens qui expliquaient à peu près tout et n'importe quoi avec quelques principes de la thermodynamique et avec un peu de physique quantique. C'était distrayant, mais inapproprié.

Je crois qu'il y a la tentation chez certaines personnes de vouloir réduire le réel à quelques principes simples. (Ça répond peut-être à une envie de tout dominer, de tout comprendre, je ne sais pas.) Ici, avec la loi de l'offre et de la demande, on pourrait grosso modo expliquer toutes les relations humaines. C'est tentant, mais, à mon avis, c'est faux : c'est s'imposer des œillères et décréter que la réalité est ce qu'on voit. Dès lors, on n'explique que ce que l'on veut bien voir, on se berce d'illusions ; le reste, tout ce qui se trouve hors du champ des œillères (l'amour, la foi, le don, …), est ramené au rang de sornettes poussiéreuses sans réalité propre.

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Je pense que les économistes souffrent du même tropisme qu'à peu près chaque groupe professionnel, qui est de tout approcher par leur discipline.

Quand on leur parle du "marché" de la drague, ils se disent "mais oui bien sûr" tandis que tous les autres se demandent s'ils n'ont pas un grain.

Et là, comme j'ai fait de la socio à trois balles, Superschnappi va bientôt arriver et m'expliquer que je n'ai rien compris ! :icon_up:

Non, il t'expliquera que le "marché de la drague" est une construction sociale (forgée à la force du poignet et colmatée avec de la salive).

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La bonne façon de procéder est celle de Max Weber, le célèbre auteur de L'éthique protestante et l'esprit de la glisse.

Dans Economie et société, Weber distingue quatre types d'action :

a. l'action rationnelle par rapport à un but,

b. l'action rationnelle par rapport à une valeur,

c. l'action émotionnelle,

d. l'action traditionnelle.

Ensuite, Weber explique qu'au fond, ce distingo est daubé.

Mais finalement, il affirme qu'au fond du fond, on s'en tape que le distingo soit daubé !

Pourquoi ? Parce que c'est une typologie qui permet de dire des choses intéressantes.

Toute la difficulté des sciences sociales provient de la nécessité d'adopter une approche nominaliste, tout en conservant suffisamment de concision pour produire un discours en quelques phrases ou en 3 tomes de 700 pages. Seuls les hommes et les choses existent, un concept ne peut être cause efficiente (un concept n'a jamais tué quelqu'un concrètement). OK. Mais le problème qui se pose alors c'est que l'on ne peut pas produire de discours à partir des interactions individuelles concrètes, parce que des milliards de pages n'y suffiraient pas. Il faut donc créer des fictions, des acteurs et des comportements typiques, qui vont permettre de mettre à jour certaines relations de causalité ou de saisir le sens que les individus attachent à leurs actes, et de coucher tout cela sur quelques pages.

Il faut donc opérer à des discriminations, même si l'on sait qu'elles ne sont pas pleinement satisfaisantes, parce que c'est productif du point de vue de la connaissance.

Pour dire les choses autrement, si vous dites "Au commencement était l'Un", ou inversement "Hors du Singulier point de salut", vous ne pouvez guère aller beaucoup plus loin. Pour commencer à dire quelque chose d'intéressant, il faut trouver des principes de discrimination. Il faut trouver où peut se loger du spécifique, c'est à dire un mix d'identique et de singulier.

C'est bien le problème avec la conception étendue du marché (dont le véritable intérêt est simplement de dire que tous les biens sont substituables), ou avec l'abjectivisme qui met l'égoïsme à toutes les sauces. Difficile de produire autre chose que des platitudes si l'on s'en tient à ces approches.

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La bonne façon de procéder est celle de Max Weber, le célèbre auteur de L'éthique protestante et l'esprit de la glisse.

Dans Economie et société, Weber distingue quatre types d'action :

a. l'action rationnelle par rapport à un but,

b. l'action rationnelle par rapport à une valeur,

c. l'action émotionnelle,

d. l'action traditionnelle.

Ensuite, Weber explique qu'au fond, ce distingo est daubé.

Mais finalement, il affirme qu'au fond du fond, on s'en tape que le distingo soit daubé !

Pourquoi ? Parce que c'est une typologie qui permet de dire des choses intéressantes.

Toute la difficulté des sciences sociales provient de la nécessité d'adopter une approche nominaliste, tout en conservant suffisamment de concision pour produire un discours en quelques phrases ou en 3 tomes de 700 pages. Seuls les hommes et les choses existent, un concept ne peut être cause efficiente (un concept n'a jamais tué quelqu'un concrètement). OK. Mais le problème qui se pose alors c'est que l'on ne peut pas produire de discours à partir des interactions individuelles concrètes, parce que des milliards de pages n'y suffiraient pas. Il faut donc créer des fictions, des acteurs et des comportements typiques, qui vont permettre de mettre à jour certaines relations de causalité ou de saisir le sens que les individus attachent à leurs actes, et de coucher tout cela sur quelques pages.

Il faut donc opérer à des discriminations, même si l'on sait qu'elles ne sont pas pleinement satisfaisantes, parce que c'est productif du point de vue de la connaissance.

Pour dire les choses autrement, si vous dites "Au commencement était l'Un", ou inversement "Hors du Singulier point de salut", vous ne pouvez guère aller beaucoup plus loin. Pour commencer à dire quelque chose d'intéressant, il faut trouver des principes de discrimination. Il faut trouver où peut se loger du spécifique, c'est à dire un mix d'identique et de singulier.

C'est bien le problème avec la conception étendue du marché (dont le véritable intérêt est simplement de dire que tous les biens sont substituables), ou avec l'abjectivisme qui met l'égoïsme à toutes les sauces. Difficile de produire autre chose que des platitudes si l'on s'en tient à ces approches.

:icon_up:

l'abjectivisme

:doigt: Je n'aurais jamais osé la faire !

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Je crois qu'il y a la tentation chez certaines personnes de vouloir réduire le réel à quelques principes simples. (Ça répond peut-être à une envie de tout dominer, de tout comprendre, je ne sais pas.) Ici, avec la loi de l'offre et de la demande, on pourrait grosso modo expliquer toutes les relations humaines. C'est tentant, mais, à mon avis, c'est faux : c'est s'imposer des œillères et décréter que la réalité est ce qu'on voit. Dès lors, on n'explique que ce que l'on veut bien voir, on se berce d'illusions ; le reste, tout ce qui se trouve hors du champ des œillères (l'amour, la foi, le don, …), est ramené au rang de sornettes poussiéreuses sans réalité propre.

C'est tout à fait juste, et c'est une menace qui guette n'importe qui, dès lors qu'il a une spécialité professionnelle donnée (économie, droit, etc…) : tout interpréter avec les termes de sa discipline.

Cependant, n'oublions pas qu'apporter des outils nouveaux à un domaine donné (je pense notamment à l'analyse économique du droit, par Simmonot) peut être extrêmement fécond, bien qu'il faille rester vigilant pour ne pas tomber dans le ridicule comme tu le dis (mécanique quantique appliquée aux relations amoureuses, etc…)

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C'est bien le problème avec la conception étendue du marché (dont le véritable intérêt est simplement de dire que tous les biens sont substituables), ou avec l'abjectivisme qui met l'égoïsme à toutes les sauces. Difficile de produire autre chose que des platitudes si l'on s'en tient à ces approches.

Et, pour faire le compte, rajoutons Palo Alto pour qui tout est communication.

L'extension des concepts d'un champ disciplinaire à celui du voisin est clairement motivé par une volonté de récolter des crédits de recherche sur tous les domaines. Le bouquin de Gary becker a impressionné des générations d'économistes, parce qu'ils voyaient le moyen de s'engouffrer dans la socio, mais il n'a pas vraiment marqué les esprits en sociologie de la famille, qui par contre a été profondément renouvelée par l'apport de l'analyse stratégique et la théorie des organisations.

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[…]

Cependant, n'oublions pas qu'apporter des outils nouveaux à un domaine donné (je pense notamment à l'analyse économique du droit, par Simmonot) peut être extrêmement fécond,

[…]

Certes.

La bonne façon de procéder est celle de Max Weber, le célèbre auteur de L'éthique protestante et l'esprit de la glisse.

Dans Economie et société, Weber distingue quatre types d'action :

a. l'action rationnelle par rapport à un but,

b. l'action rationnelle par rapport à une valeur,

c. l'action émotionnelle,

d. l'action traditionnelle.

Ensuite, Weber explique qu'au fond, ce distingo est daubé.

Mais finalement, il affirme qu'au fond du fond, on s'en tape que le distingo soit daubé !

Pourquoi ? Parce que c'est une typologie qui permet de dire des choses intéressantes.

Toute la difficulté des sciences sociales provient de la nécessité d'adopter une approche nominaliste, tout en conservant suffisamment de concision pour produire un discours en quelques phrases ou en 3 tomes de 700 pages. Seuls les hommes et les choses existent, un concept ne peut être cause efficiente (un concept n'a jamais tué quelqu'un concrètement). OK. Mais le problème qui se pose alors c'est que l'on ne peut pas produire de discours à partir des interactions individuelles concrètes, parce que des milliards de pages n'y suffiraient pas. Il faut donc créer des fictions, des acteurs et des comportements typiques, qui vont permettre de mettre à jour certaines relations de causalité ou de saisir le sens que les individus attachent à leurs actes, et de coucher tout cela sur quelques pages.

Il faut donc opérer à des discriminations, même si l'on sait qu'elles ne sont pas pleinement satisfaisantes, parce que c'est productif du point de vue de la connaissance.

Pour dire les choses autrement, si vous dites "Au commencement était l'Un", ou inversement "Hors du Singulier point de salut", vous ne pouvez guère aller beaucoup plus loin. Pour commencer à dire quelque chose d'intéressant, il faut trouver des principes de discrimination. Il faut trouver où peut se loger du spécifique, c'est à dire un mix d'identique et de singulier.

C'est bien le problème avec la conception étendue du marché (dont le véritable intérêt est simplement de dire que tous les biens sont substituables), ou avec l'abjectivisme qui met l'égoïsme à toutes les sauces. Difficile de produire autre chose que des platitudes si l'on s'en tient à ces approches.

Très intéressante contribution !

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La bonne façon de procéder est celle de Max Weber, le célèbre auteur de L'éthique protestante et l'esprit de la glisse.

Dans Economie et société, Weber distingue quatre types d'action :

a. l'action rationnelle par rapport à un but,

b. l'action rationnelle par rapport à une valeur,

c. l'action émotionnelle,

d. l'action traditionnelle.

Ensuite, Weber explique qu'au fond, ce distingo est daubé.

Mais finalement, il affirme qu'au fond du fond, on s'en tape que le distingo soit daubé !

Pourquoi ? Parce que c'est une typologie qui permet de dire des choses intéressantes.

Toute la difficulté des sciences sociales provient de la nécessité d'adopter une approche nominaliste, tout en conservant suffisamment de concision pour produire un discours en quelques phrases ou en 3 tomes de 700 pages. Seuls les hommes et les choses existent, un concept ne peut être cause efficiente (un concept n'a jamais tué quelqu'un concrètement). OK. Mais le problème qui se pose alors c'est que l'on ne peut pas produire de discours à partir des interactions individuelles concrètes, parce que des milliards de pages n'y suffiraient pas. Il faut donc créer des fictions, des acteurs et des comportements typiques, qui vont permettre de mettre à jour certaines relations de causalité ou de saisir le sens que les individus attachent à leurs actes, et de coucher tout cela sur quelques pages.

Il faut donc opérer à des discriminations, même si l'on sait qu'elles ne sont pas pleinement satisfaisantes, parce que c'est productif du point de vue de la connaissance.

Pour dire les choses autrement, si vous dites "Au commencement était l'Un", ou inversement "Hors du Singulier point de salut", vous ne pouvez guère aller beaucoup plus loin. Pour commencer à dire quelque chose d'intéressant, il faut trouver des principes de discrimination. Il faut trouver où peut se loger du spécifique, c'est à dire un mix d'identique et de singulier.

C'est bien le problème avec la conception étendue du marché (dont le véritable intérêt est simplement de dire que tous les biens sont substituables), ou avec l'abjectivisme qui met l'égoïsme à toutes les sauces. Difficile de produire autre chose que des platitudes si l'on s'en tient à ces approches.

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Sinon, une phrase à méditer des biologistes R. Lewontin et R. Lewins :

Les choses sont similaires : c'est ce qui rend la science possible. Les choses sont différentes, c'est ce qui rend la science nécessaire.

Autrement dit, tout l'enjeu est de distinguer entre ce qui est universel et ce qui est particulier, ce qui implique une utilisation raisonnée des concepts… donc quand on met le même concept un peu partout, c'est qu'il y a quelque chose qui cloche.

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