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Gran Torino


Timur

Messages recommandés

Jolie formule !

Je suis d'accord, mais avec la nuance que le "personnage de Clint Eastwood" est lui-même multiple. Un peu comme le "personnage de Depardieu". Difficile d'ailleurs de se demander dans les deux cas si le personnage a façonné l'acteur, ou le contraire.

Moi j'avais ça avec Tom Hanks, pendant un moment je ne savais plus le voir.

Je trouve ses films peu originaux et c'est en ça qu'il sont ratés.

Eastwood est Gadreliquement très surfait !

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Quand à Clint Eastwood il fait de bons films et joue bien. Le problème c'est que dans tous les films de Clint Eastwood, Clint Eastwood joue le personnage de Clint Eastwood.

C'était aussi le cas du plus grand acteur et du plus grand réalisateur de l'histoire du cinéma.

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Pas mal l'article de Valeurs actuelles:

Cinéma. Un nouveau et grand film en forme de bilan.

Laurent Dandrieu, le 26-02-2009

À 78 ans, il n’en finit pas de surprendre et d’impressionner. Trois mois après “l’Échange”, il donne avec “Gran Torino” une nouvelle oeuvre magistrale et profonde.

D’abord il y a la silhouette, telle qu’on la voit se détacher sur fond sombre sur les affiches de Gran Torino : longiligne, droit comme un i, moulé dans un ticheurte qui laisse deviner un corps sans relâchement, fusil en main et regard d’acier, Clint Eastwood toise le spectateur comme par défi. Le défi d’une allure impressionnante, pleine de force et de vigueur,qui semble tout droit sortie d’un épisode inédit d’Inspecteur Harry, plus impressionnante encore si l’on songe qu’elle appartient à un homme de 78 ans.

La preuve que tout le monde n’est pas égal devant le vieillissement, se dit-on d’abord. Avant de s’aviser qu’il ne s’agit peut-être pas là pour Eastwood d’un privilège, mais d’une grâce qui, comme toutes les grâces, se mérite : et si ce corps intact, cette silhouette majestueuse et puissante, étaient le reflet non seulement d’une simple chance, mais aussi d’une attitude morale ? Celle d’un homme toute sa vie soucieux d’allure – au sens où celle-ci est la colonne vertébrale de l’âme –, d’exigence et d’indépendance ? Un homme qui résume ainsi sa carrière, avec un mélange de modestie et d’orgueil : « J’ai construit ma cabane. Lentement, à l’écart, en restant fidèle à mes principes. J’avance à mon rythme, personne ne me gouverne. »

Comment vieillir en beauté ? Comment accueillir sereinement le passage des ans, sans se réfugier dans un puéril déni de vieillesse, en restant fidèle à soi-même, à ses valeurs et à ses engagements passés, en les bonifiant même du bénéfice de l’expérience et du recul sur soi ? Cette question qui hante tout le cinéma de Clint Eastwood depuis au moins Space Cowboys (2000), elle en est devenue non seulement le sujet mais aussi le moteur. Car il est difficile de ne pas être impressionné par une carrière qui s’accélère au moment précis où l’on s’attendrait à la voir ralentir, qui gagne en densité à mesure qu’elle approche de son terme. Comme si Eastwood, conscient du temps limité qui lui reste, était déterminé à en utiliser à bon escient chacune des précieuses minutes.

Depuis 2003, en effet, les films s’enchaînent à un rythme soutenu qui, s’ils ne sont pas tous des chefs-d’oeuvre, font tous montre d’une indéniable ambition, d’un constant souci d’altitude : Mystic River en 2003 et Million Dollar Baby en 2005, deux drames d’une sombre puissance qui figurent parmi les meilleurs de sa filmographie ; suivis d’un diptyque un peu empesé sur la bataille d’Iwo Jima, Mémoires de nos pères (2006) et Lettres d’Iwo Jima (2007), le second présentant la particularité d’être tourné en japonais ; enfin, en 2008, un mélo somptueux et poignant, l’Échange, porté par une Angelina Jolie bouleversante. Et trois mois après, ce magistral Gran Torino, mêlant avec brio drame et comédie – son plus gros succès aux États-Unis (non en termes de spectateurs mais en termes de recettes, inflation aidant) –, film qu’on dirait testamentaire si Eastwood n’avait pas déjà trois nouveaux films en chantier, une biographie de Nelson Mandela en cours de tournage, une autre de Mark Twain et un thriller baptisé Hereafter.

Testamentaire, Gran Torino l’est pourtant, non seulement parce que ce pourrait être la dernière apparition à l’écran de l’acteur, comme il l’a laissé entendre. Mais aussi parce que son personnage apparaît comme un appendice de plusieurs de ceux qu’il a interprétés durant sa carrière ; et qu’il est l’occasion de creuser quelques-uns des thèmes majeurs qu’il a n’a cessé d’explorer.

Dans Gran Torino, Clint Eastwood est Walt Kowalski, un vétéran de la guerre de Corée, aujourd’hui à la retraite. Quand le film commence, Walt vient de perdre son épouse et reste seul, n’ayant avec ses enfants et leurs familles que des rapports marqués du sceau de l’irritation et de la maladresse. À vrai dire,Walt est un vieux misanthrope atrabilaire que tout insupporte, les piercings de sa petite-fille comme les intrusions qu’il juge indiscrètes du nouveau prêtre catholique de la paroisse, le conformisme bourgeois de ses enfants comme le fait que son quartier, jadis peuplé d’Américains d’origine polonaise comme lui, soit désormais investi par une communauté asiatique, en l’occurrence des Hmong venus d’Indochine. Walt est-il raciste ? En tout cas, il n’aime pas ce qui dérange ses habitudes, et il ne se gêne pas pour l’exprimer en ces termes crus qu’à cause de l’irruption du politiquement correct on a perdu l’habitude d’entendre en dehors des premiers épisodes des aventures de Buck Danny.

Walt, donc, passe ses journées à maugréer, réservant sa tendresse à la Gran Torino 1972 qu’il a lui-même contribué à assembler lorsqu’il travaillait chez Ford, sur la chaîne de montage. Aujourd’hui, l’essentiel de son temps se passe à enfiler les bières sur le porche de sa maison, en rouspétant contre ses voisins bruyants et incapables d’entretenir maison et jardin. Les choses ne s’arrangent pas quand le jeune Thao, une quinzaine d’années, qui habite la maison d’à côté, tente de lui voler sa voiture. Il s’agissait d’une épreuve d’initiation imposée par des voyous qui tentent d’embrigader Thao dans leur bande, mais l’adolescent veut échapper à leur emprise et vient demander à Walt de lui pardonner. Pour sauver l’honneur de ses voisins, suivant le code sourcilleux des Hmong, Walt devra laisser Thao venir travailler chez lui pendant une semaine. Et voilà que le vieux sauvage prend le jeune “niakoué”, comme il persiste à le dire, sous son aile, pour lui permettre d’échapper à l’engrenage de la délinquance…

Le scénario du débutant Nick Schenk n’avait paraît-il pas été écrit spécifiquement pour Eastwood, mais celui-ci se l’est approprié en grand cinéaste qui reste le seul auteur de ses films, même quand ils sont signés par d’autres. Misanthrope et sarcastique, avec son art de l’intimidation laconique, son cynisme de surface et sa franchise déroutante, Walt est ce qu’aurait pu devenir un inspecteur Harry contraint à l’inaction par la retraite. Une des scènes les plus marquantes du film voit ce vieillard venir à la rescousse de sa jeune voisine hmong pour la tirer des griffes d’une bande de voyous blacks, et les tenir en respect… de son seul doigt pointé vers eux : une autorité naturelle que seul Eastwood est capable de rendre crédible. Et la façon dont Walt brandit son fusil pour virer des intrus de sa pelouse fait remonter en mémoire un incident de 2005, quand Eastwood, publiquement, avertit Michael Moore que s’il se pointait chez lui avec une caméra, comme il l’avait fait pour ridiculiser Charlton Heston, il le tuerait – affirmation accueillie par les rires de l’assistance comme une bonne blague, mais ponctuée aussitôt par Eastwood d’un « Je suis sérieux »…

Hanté par son passé, par ce qu’il a été contraint de faire durant la guerre de Corée, peut-être aussi par ce que personne ne lui avait demandé de faire mais auquel il s’est laissé aller, happé par l’engrenage de la violence, Walt rappelle le tueur à gages d’Impitoyable, ou, dans un autre registre, les trois adultes hantés par les épreuves de leur enfance de Mystic River. Fâché avec sa famille et avec la religion, il évoque l’entraîneur de boxe de Million Dollar Baby. Et son côté justicier solitaire et mutique, évidemment, le rattache à une figure qui traverse toute la filmographie d’Eastwood, des westerns de Sergio Leone au policier vieillis- sant de Créance de sang (2002), en passant bien sûr par l’inspecteur Harry, Josey Wales hors-la-loi (1976) ou le cavalier solitaire de Pale Rider (1985) – et sans oublier l’incarnation féminine qu’en donne la mère outragée de l’Échange (2008).

L’humour qui tire par moments le film vers la farce, typiquement eastwoodien, rappelle Bronco Billy (1980) ou Space Cowboys, ou la série des Inspecteur Harry. Peu de cinéastes, aujourd’hui, sont capables de maîtriser un tel mélange des genres et des tons, de basculer de la gaudriole au drame avec autant d’aisance et de nervosité. Mais plus encore que par ces similitudes, ou par le style de la mise en scène, toujours d’un classicisme parfaitement sobre – ici encore plus modeste et dénué d’esbroufe que d’habitude, pour mieux s’adapter au cadre banlieusard qu’il décrit –, c’est par les thèmes soulevés que Gran Torino est typiquement eastwoodien.

On sait qu’Eastwood a été régulièrement taxé de fascisme par les crétins, à qui ses engagements républicains et la justice immanente pratiquée par l’inspecteur Harry (Dirty Harry en anglais) suffisaient pour expédier leur jugement – et tant pis si Eastwood se définit lui-même comme un libertarien (avec pour principal axiome de philosophie politique : « Que tout le monde fiche la paix à tout le monde »), ce qui est l’exact opposé d’un fasciste, bien plus encore que ne le serait un communiste. En endossant la tunique d’un personnage beaucoup plus politiquement incorrect qu’il ne l’est lui-même, Eastwood se paie le luxe d’une ultime provocation qui fait en même temps figure de mise au point – démontrant de manière magistrale que la réalité est toujours infiniment plus complexe que ne le veut le manichéisme ambiant. Car le personnage de Walt est à la fois – et non successivement – xénophobe et généreux, misanthrope et capable de sacrifice, abrasif mais à cheval sur le savoirvivre, brutal et soucieux de lien social, respectueux de la force pourvu qu’elle se mette au service des faibles, attaché à ses préjugés (et au droit d’en avoir si ça lui chante) et capable de les dépasser quand quelque chose de plus essentiel est en jeu, obsessionnellement attaché à la défense de son pré carré et capable d’en sortir si la défense de la veuve et de l’orphelin l’exige – et, tout xénophobe qu’il s’affiche, que la veuve et l’orphelin soient blancs, jaunes ou noirs n’a pas la plus petite espèce d’importance.

Autre thème central de Gran Torino, autre constante de l’oeuvre, qui vient équilibrer son individualisme : la transmission, sans laquelle il n’est pas de civilisation possible. Comme le guitariste de Honkytonk Man (1983) vis-à-vis de son neveu, comme le gangster d’Un monde parfait (1993) vis-à-vis du gamin qu’il a kidnappé, comme l’entraîneur de Million Dollar Baby vis-à-vis de sa protégée, Walt va se comporter envers Thao comme un père de substitution, attentif à lui transmettre ce que la vie lui a appris, à lui donner l’armature morale qui lui permettra de résister aux inévitables épreuves, à lui éviter aussi les erreurs qu’il a lui-même commises.Walt va s’efforcer d’être pour Thao ce père qu’il n’a pas su être pour ses propres enfants auxquels, avoue-t-il en confession, il n’a jamais su parler, enfermé qu’il était dans la solitude et la honte. Transmission, donc, aussi difficile qu’elle est indispensable, et qui ne s’effectue jamais mieux qu’en dehors des sentiers battus, à la faveur de circonstances exceptionnelles.

Gran Torino est aussi l’occasion pour Eastwood d’une clarification d’une netteté parfaite de son attitude vis-à-vis de la violence. Violence qui parcourt toute son oeuvre et pour laquelle on l’a souvent accusé de complaisance – quoiqu’il l’ait toujours mise en scène avec une extrême sobriété – en raison de la récurrence du personnage de vengeur solitaire dans sa filmographie. Dans un premier temps, le personnage de Walt Kowalski ne semble pas déroger à cette série, et rester fidèle à la règle classique de l’Ouest américain – difficilement évitable dans ces étendues immenses où l’État de droit fut longtemps inexistant, comme l’a magnifiquement résumé John Ford dans L’homme qui tua Liberty Valance – : “oeil pour oeil, dent pour dent”.

Bien qu’il soit lui-même dévasté, cinquante ans après, par la brutalité qu’il a laissé se déchaîner en lui durant la guerre de Corée, Walt est impuissant à voir une autre logique. Mais il va bientôt s’apercevoir, d’une façon qui passionnerait René Girard, que l’engrenage mimétique de la violence est la plus abominable des impasses – et qu’il n’est, conclusion on ne peut plus girardienne, qu’une seule façon d’en sortir : le sacrifice. Ce qui donne au film une fin aussi originale que sublime, magnifique point final d’une variation incessante sur le sujet menée par le cinéma d’Eastwood. Point final qui ne devrait pas manquer d’être suivi, heureusement, d’une multitude de codicilles… « Je compte bien continuer jusqu’à ce que je sois complètement sénile ! », déclarait récemment Eastwood. À voir Gran Torino, il semble qu’on en soit encore assez loin.

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Clint est un réalisateur que j'aimerais apprécier mais franchement il n'a rien d'intéressant. Ses plans me paraissent toujours plats, son montage poussif, ses histoires idiotes ou mal racontées. Une exception : Unforgiven. Bird est lamentable, mieux vaut lire la nouvelle ("L'homme à l'affût") que Cortázar a consacrée à Parker et qui est peut-être la meilleure biographie que j'ai jamais lue. Quant à Million Dollar Baby, une fois encore jetez un oeil sur la nouvelle originale (titre éponyme) de F.X. Toole qui émeut et transporte cent fois plus en quarante pages que les jérémiades sentimentales et, au fond, juvéniles, de Clint ne le font en deux heures.

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Clint est un réalisateur que j'aimerais apprécier mais franchement il n'a rien d'intéressant. Ses plans me paraissent toujours plats, son montage poussif, ses histoires idiotes ou mal racontées. Une exception : Unforgiven. Bird est lamentable, mieux vaut lire la nouvelle ("L'homme à l'affût") que Cortázar a consacrée à Parker et qui est peut-être la meilleure biographie que j'ai jamais lue. Quant à Million Dollar Baby, une fois encore jetez un oeil sur la nouvelle originale (titre éponyme) de F.X. Toole qui émeut et transporte cent fois plus en quarante pages que les jérémiades sentimentales et, au fond, juvéniles, de Clint ne le font en deux heures.

Enfin du soutien !

Même si guère étonnant :icon_up:

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Continuez à cracher sur Eastwood si ça vous chante, en attendant j'ai trouvé Gran Torino fabuleux. Si le scénario est prévisible, la performance d'acteur est époustouflante et la mise en scène assez fine. Un film politiquement incorrect aux répliques percutantes et hilarantes qui laisse entrevoir une philosophie de vie véritablement humaniste, dans le bon sens du terme. Je recommande donc vivement ce nouvel opus de Eastwood, un homme passionné et fascinant, véritable roc qui défie par individualisme les présupposés et suffisances idéologiques qui gangrennent malheureusement bien trop les esprits de nos jours. Une sorte de fable sociale, simple et sans prétention, personnelle et testamentaire, qui s'avère être un véritable film libéral en somme.

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T'es un énervé, toi.

:icon_up: Du tout… Juste quelqu'un qui a apprécié le film. Si certains trouvent ces films chiants à mourir, j'ai envie de dire chacun ses goûts. Cependant, je reste émerveillé par ce bonhomme de 78 ans qui parvient encore à nous livrer de tels films, qui sont à mon goût du grand cinéma.

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:icon_up: Du tout… Juste quelqu'un qui a apprécié le film. Si certains trouvent ces films chiants à mourir, j'ai envie de dire chacun ses goûts. Cependant, je reste émerveillé par ce bonhomme de 78 ans qui parvient encore à nous livrer de tels films, qui sont à mon goût du grand cinéma.

L'avantage du cinoche, c'est que les problèmes de vessie peuvent être coupés au montage.

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Je le viens de voir ce film : très bon effectivement, du niveau de l'Echange, disons 8/10 sur mon échelle IMDB.

Il faut dire que les libéraux sont particulièrement vernis cette semaine au cinéma puisqu'il y a encore à l'affiche Au diable Staline, vive les mariés, un film roumain qui pour le coup frôle le chef d'oeuvre.

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Je reviens à l'instant du cinéma.

C'est sexiste, machiste, raciste, nationaliste, xénophobe, homophobe, … si on s'en tient au premier degré ; bref : un film à voir ! Le personnage d'Eastwood est de toute beauté. La fin du film m'a surprit, et peut-être déçut un peut ; encore que…

En tous cas, c'est un très bon film que je recommande à tous d'aller voir. Par contre, en effet, rien à voir avec le libéralisme en dehors du jardin.

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Je reviens à l'instant du cinéma.

C'est sexiste, machiste, raciste, nationaliste, xénophobe, homophobe, … si on s'en tient au premier degré ; bref : un film à voir ! Le personnage d'Eastwood est de toute beauté. La fin du film m'a surprit, et peut-être déçut un peut ; encore que…

En tous cas, c'est un très bon film que je recommande à tous d'aller voir. Par contre, en effet, rien à voir avec le libéralisme en dehors du jardin.

yeah, he made my day !

http://www.youtube.com/watch?v=o6-Snl4a1RI

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J'ai adoré ce film mais je n'y ai pas vu de rapport au libéralisme.

Les messages qu'il y a à retirer de ce film sont plutôt une critique de la société consumériste à travers les relations entre Walt et ses enfants, et le fait que les personnes âgées, sous des aspects mauvais, ont un bon fond et viennent en aide bien davantage aux autres que ne le font les défenseurs du politiquement correct.

Comme dans d'autres films d'Eastwood, la mise en scène se limite à du storytelling et l'on passe d'un état à l'autre au fur et à mesure des rebondissements (et le film donne de nombreuses scènes comiques, au sein de son intrigue dramatique).

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Gran Torino sera ma prochaine séance cinoche.

Hier sur Europe 1, RUQUIER et sa bande de pédants surmédiatisés ont encore repoussé les limites de la cucuterie politique boboïde dont nous sommes inondés à en vomir.

Après avoir fait l'éloge de ce film dans leur chronique cinéma du vendredi, l'un deux s'étonnait avec une touche de déception prononcée que M. Clint EASTWOOD ne se soit pas réjoui franchement de l'élection d'OBAMA lors de son passage dans une émission française.

Tant il est vrai qu'un réalisateur américain talentueux est invariablement démocrate.

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Une anecdote savoureuse trouvée dans la biographie d'Eastwood :

En janvier 2005, lors d'un dîner de gala à New York, Eastwood s'en prend vigoureusement au réalisateur Michael Moore, promettant de le « tuer », s'il venait à venir chez lui avec une caméra (faisant vraisemblablement référence au comportement de Michael Moore avec son vieil ami Charlton Heston, dans le film-documentaire Bowling for Columbine). Affirmation accueillie par les rires de l’assistance comme une bonne blague, mais Eastwood jouant sur l'ambiguïté de la plaisanterie insiste sur le fait que c'était bien le fond de sa pensée (« I mean it »).

"Clint Eastwood, droit dans ses bottes" :

http://www.valeursactuelles.com/public/val…article_id=4203

Il y a comme un malentendu bien franchouillard sur Gran Torino: la plupart des critiques de la presse mainstream décrivent ce film comme un éloge de l'antiracisme, un hymne à la tolérance, à la solidarité et même à la fraternité; bref la conversion (rédemption?) d'un réac aux valeurs citoyennes et au politiquement correct le plus gluant. A l'évidence cette interprétation ferme pudiquement les yeux sur le sens de cette histoire pour lui faire dire le contraire de ce qu'elle est au fond: un testament emprunt de religiosité, une apologie réac de la différence et de l'individu.

Quelle est la source de ce malentendu? Je vous fiche mon billet que si ce film avait été signé par un réalisateur français, les comités de vigilance publique et les professionnels de l'indignation s'activeraient, la presse n'y verrait point un chef d'oeuvre de morale citoyenne, mais le portrait d'un militariste, d'un raciste, d'un vieux con et les cuistres bien-pensants dauberaient sur les nombreuses insultes homophobes et ethniques qui ponctuent les dialogues, crieraient à la "discrimination", s'agiteraient en menaçant de saisir la Halde.

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Une anecdote savoureuse trouvée dans la biographie d'Eastwood :

"Clint Eastwood, droit dans ses bottes" :

http://www.valeursactuelles.com/public/val…article_id=4203

Il y a comme un malentendu bien franchouillard sur Gran Torino: la plupart des critiques de la presse mainstream décrivent ce film comme un éloge de l'antiracisme, un hymne à la tolérance, à la solidarité et même à la fraternité; bref la conversion (rédemption?) d'un réac aux valeurs citoyennes et au politiquement correct le plus gluant. A l'évidence cette interprétation ferme pudiquement les yeux sur le sens de cette histoire pour lui faire dire le contraire de ce qu'elle est au fond: un testament emprunt de religiosité, une apologie réac de la différence et de l'individu.

Quelle est la source de ce malentendu? Je vous fiche mon billet que si ce film avait été signé par un réalisateur français, les comités de vigilance publique et les professionnels de l'indignation s'activeraient, la presse n'y verrait point un chef d'oeuvre de morale citoyenne, mais le portrait d'un militariste, d'un raciste, d'un vieux con et les cuistres bien-pensants dauberaient sur les nombreuses insultes homophobes et ethniques qui ponctuent les dialogues, crieraient à la "discrimination", s'agiteraient en menaçant de saisir la Halde.

Il me semble que Dirty Harry avait fait passer son acteur pour un sale facho en France en son temps.

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Il y a comme un malentendu bien franchouillard sur Gran Torino: la plupart des critiques de la presse mainstream décrivent ce film comme un éloge de l'antiracisme, un hymne à la tolérance, à la solidarité et même à la fraternité; bref la conversion (rédemption?) d'un réac aux valeurs citoyennes et au politiquement correct le plus gluant. A l'évidence cette interprétation ferme pudiquement les yeux sur le sens de cette histoire pour lui faire dire le contraire de ce qu'elle est au fond: un testament emprunt de religiosité, une apologie réac de la différence et de l'individu.

Je me demandais justement quel pouvait être le sens de ce film outre atlantique. Pour ma part je l'ai vu comme l'histoire d'un lien d'amitié avec, en toile de fond, la problématique du multiculturalisme et du développement personnel.

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J'ai plutôt été déçu de la fin qui peut effectivement sembler une "repentance" de la part d'Eastwood, vu de France.

Il reste que la démarche sacrificielle du héros peut se justifier rationnellement puisque c'était le meilleur moyen d'empêcher le gang de nuire. De ce point de vue ce n'est pas vraiment un choix entre deux solutions émotionnelles (vengeance ou sacrifice) mais plutôt entre deux méthodes au service d'un objectif rationnel : débarrasser les Hmongs de la brutalité du gang.

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Pas bête. :icon_up:

J'ai trouvé la fin élégante et belle. Le héros était condamné, il n'a donc presque rien perdu. Clint Eastwood, définitivement héros solitaire qui gagne seul ses batailles. Cette fois-ci avec une technique de non-violence. En vérité je ne suis pas du tout d'accord avec la classification "drame". La fin n'est pas dramatique. Il gagne. Surprenant et magnifique.

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@Domi : Ben, t'es pas cool avec ceux qui ne l'ont pas encore vu !

Efface ça tout de suite !

:icon_up:

Je pensais qu'on en avait déjà dit beaucoup.

Ce n'est pas moi qui ai ajouté la bande noire. Merci à l'ême charitable qui a veillé…

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