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L'État est dispensable


Zax

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Si. On ne doit pas se laisser faire avec un pays qui est déloyal envers nous.

Dis, le pays, il vend rien, ni n'achète non plus. Et depuis quand Sony, Unilever, BMW ou IBM ont été "déloyaux" envers leurs clients. Que l'autre pays veuille appauvrir ses habitants, c'est son choix. Pourquoi devrait-on nous appauvrir nous aussi ?

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C'est bien ce que j'avais cru comprendre, vous n'avez rien compris au libre-échange.

Mais pourquoi ne pas augmenter les taxes des produits importés des pays bas si les pays bas mettent des barrières ? (je précise que je n'ai rien contre les pays bas). On à quoi à gagner à garder nos taxes au même niveau si eux les élèvent ?

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Mais pourquoi ne pas augmenter les taxes des produits importés des pays bas si les pays bas mettent des barrières ? (je précise que je n'ai rien contre les pays bas). On à quoi à gagner à garder nos taxes au même niveau si eux les élèvent ?

On a à gagner que l'on ne va pas payer plus cher pour acheter du gouda. Qu'est-ce que tu as à gagner, toi, à payer plus cher le fromage des Kaaskops parce que Sarkozy le grève d'un droit de douane supérieur ? Les Hollandais veulent payer plus cher leur vin français, pourquoi les Français devraient-ils être aussi cons ?

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Mais pourquoi ne pas augmenter les taxes des produits importés des pays bas si les pays bas mettent des barrières ? (je précise que je n'ai rien contre les pays bas). On à quoi à gagner à garder nos taxes au même niveau si eux les élèvent ?

Donc si quelqu'un essaie de marcher avec un boulet au pied, tu vas aussi te mettre un boulet au pied? Pour quelle raison? Par solidarité, par souci d'égalité, parce que les singes apprennent en imitant leurs congénères?

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Mais pourquoi ne pas augmenter les taxes des produits importés des pays bas si les pays bas mettent des barrières ? (je précise que je n'ai rien contre les pays bas). On à quoi à gagner à garder nos taxes au même niveau si eux les élèvent ?

Moins de spoliation des individus et des familles par l'Etat. Si la logique était : tel pays spolie plus, alors il faut en faire autant, alors il faut tous les mettre au niveau de spoliation de la Corée du Nord. Tu aimes manger quand tu as faim?

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Mais pourquoi ne pas augmenter les taxes des produits importés des pays bas si les pays bas mettent des barrières ? (je précise que je n'ai rien contre les pays bas). On à quoi à gagner à garder nos taxes au même niveau si eux les élèvent ?
Nous venons de voir que tout ce qui, dans le trajet, rend le transport onéreux, agit dans le sens de la protection, ou, si on l'aime mieux, que la protection agit dans le sens de tout ce qui rend le transport onéreux.

Il est donc vrai de dire qu'un tarif est un marais, une ornière, une lacune, une pente roide, en un mot, un obstacle dont l'effet se résout à augmenter la différence du prix de consommation au prix de production. Il est de même incontestable qu'un marais, une fondrière, sont de véritables tarifs protecteurs.

Il y a des gens (en petit nombre, il est vrai, mais il y en a) qui commencent à comprendre que les obstacles, pour être artificiels, n'en sont pas moins des obstacles, et que notre bien-être a plus à gagner à la liberté qu'à la protection, précisément par la même raison qui fait qu'un canal lui est plus favorable qu'un « chemin sablonneux, montant et malaisé ».

Mais, disent-ils, il faut que cette liberté soit réciproque. Si nous abaissions nos barrières devant l'Espagne, sans que l'Espagne les abaissât devant nous, évidemment, nous serions dupes. Faisons donc des traités de commerce sur la base d'une juste réciprocité, concédons pour qu'on nous concède, faisons le sacrifice d'acheter pour obtenir l'avantage de vendre.

Les personnes qui raisonnent ainsi, je suis fâché de le leur dire, sont, qu'elles le sachent ou non, dans le principe de la protection; seulement elles sont un peu plus inconséquentes que les prohibitionistes absolus.

Je le démontrerai par l'apologue suivant.

Stulta et Puera

Il y avait, n'importe où, deux villes, Stulta et Puera. Elles construisirent à gros frais une route qui les rattachait l'une à l'autre. Quand cela fut fait, Stulta se dit: « Voici que Puera m'inonde de ses produits, il faut y aviser. » En conséquence, elle créa et paya un corps d'Enrayeurs, ainsi nommés parce que leur mission était de mettre des obstacles aux convois qui arrivaient de Puera. Bientôt après, Puera eut aussi un corps d'Enrayeurs.

Au bout de quelques siècles, les lumières ayant fait de grands progrès, la capacité de Puera se haussa jusqu'à lui faire découvrir que ces obstacles réciproques pourraient bien n'être que réciproquement nuisibles. Elle envoya un diplomate à Stulta, lequel, sauf la phraséologie officielle, parla en ce sens: « Nous avons créé une route, et maintenant nous embarrassons cette route. Cela est absurde. Mieux eût valu laisser les choses dans leur premier état. Nous n'aurions pas eu à payer la route d'abord, et puis les embarras. Au nom de Puera, je viens vous proposer, non point de renoncer tout à coup à nous opposer des obstacles mutuels, ce serait agir selon un principe, et nous méprisons autant que vous les principes, mais d'atténuer quelque peu ces obstacles, en ayant soin de pondérer équitablement à cet égard nos sacrifices respectifs. » - Ainsi parla le diplomate. Stulta demanda du temps pour réfléchir. Elle consulta tour à tour ses fabricants, ses agriculteurs. Enfin au bout de quelques années, elle déclara que les négociations étaient rompues.

À cette nouvelle, les habitants de Puera tinrent conseil. Un vieillard (on a toujours soupçonné qu'il avait été secrètement acheté par Stulta) se leva et dit: « Les obstacles créés par Stulta nuisent à nos ventes, c'est un malheur. Ceux que nous avons créés nuisent à nos achats et c'est un autre malheur. Nous ne pouvons rien sur le premier, mais le second dépend de nous. Délivrons-nous au moins de l'un, puisque nous ne pouvons nous défaire des deux. Supprimons nos Enrayeurs sans exiger que Stulta en fasse autant. Un jour sans doute elle apprendra à mieux faire ses comptes. »

Un second conseiller, homme de pratique et de faits, exempt de principes et nourri de la vieille expérience des ancêtres, répliqua: « N'écoutons pas ce rêveur, ce théoricien, ce novateur, cet utopiste, cet économiste, ce stultomane. Nous serions perdus si les embarras de la route n'étaient pas bien égalisés, équilibrés et pondérés entre Stulta et Puera. Il y aurait plus de difficultés pour aller que pour venir, et pour exporter que pour importer. Nous serions, relativement à Stulta dans les conditions d'infériorité où se trouvent le Havre, Nantes, Bordeaux, Lisbonne, Londres, Hambourg, la Nouvelle-Orléans, par rapport aux villes placées aux sources de la Seine, de la Loire, de la Garonne, de la Tamise, de l'Elbe et du Mississippi; car il y a plus de difficultés à remonter les fleuves qu'à les descendre. — (Une voix: Les villes des embouchures ont prospéré plus que celles des sources.) — Ce n'est pas possible. — (La même voix: Mais cela est.) — Eh bien, elles ont prospéré contre les règles. » Un raisonnement si concluant ébranla l'assemblée. L'orateur acheva de la convaincre en parlant d'indépendance nationale, d'honneur national, de dignité nationale, de travail national, d'inondation de produits, de tributs, de concurrence meurtrière; bref, il emporta le maintien des obstacles; et, si vous en êtes curieux, je puis vous conduire en certain pays où vous verrez de vos yeux des cantonniers et des enrayeurs travaillant de la meilleure intelligence du monde, par décret de la même assemblée législative et aux frais des mêmes contribuables, les uns à déblayer la route et les autres à l'embarrasser.

Frédéric Bastiat, Sophismes économiques, X. Réciprocité.

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Invité jabial
Donc si je comprends bien, le pays qui augmente les taxes à la douane perd de l'argent, et nous, si on maintient nos taxes à un niveau assez bas, les gens achètent plus, et donc l'Etat gagne de l'argent. C'est bien ça ?

Faut pas confondre pays et Etat. Le libre-échange fait gagner de l'argent aux habitants du pays. On gagne en important parce qu'on peut consacrer l'argent économisé à autre chose et que, en évitant de favoriser des activités non rentables ici, on dynamise le tissu économique plutôt que de reculer pour mieux sauter ; on gagne en exportant parce que ça fait des acheteurs supplémentaires et donc plus d'argent. Par contre, les importations font perdre de l'argent à l'Etat parce qu'il ne peut pas taxer la production (impôts sur les sociétés, ir sur les revenus générés, etc) ; et les exportation aussi, puisqu'il ne peut pas taxer la consommation (TVA).

Le citoyen a tout à gagner au libre-échange ; l'Etat, tout à y perdre.

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Mais il y eut un temps ou il y avait des barrières douanières sur le pont de la Bidassoa.

http://bastiat.org/fr/association_espagnole.html

Le pont de la Bidassoa

Un homme partit de Paris, rue Hauteville, avec la prétention d'enseigner aux nations l'économie politique. Il arriva devant la Bidassoa. Il y avait beaucoup de monde sur le pont, et un aussi nombreux auditoire ne pouvait manquer de tenter notre professeur. Il s'appuya donc contre le garde-fou, tournant le dos à l'Océan; et, ayant eu soin, pour prouver son cosmopolitisme, de mettre sa colonne vertébrale en parfaite coïncidence avec la ligne idéale qui sépare la France de l'Espagne, il commença ainsi:

«Vous tous qui m'écoutez, vous désirez savoir quels sont les bons et les mauvais échanges. Il semble d'abord que je ne devrais avoir rien à vous apprendre à cet égard; car enfin, chacun de vous connaît ses intérêts, au moins autant que je les connais moi-même; mais l'intérêt est un signe trompeur, et je fais partie d'une association où l'on méprise ce mobile vulgaire. Je vous apporte une autre règle infaillible et de l'application la plus facile. Avant d'entrer en marché avec un homme, faites-le jaser. Si, lui ayant parlé français, il vous répond en espagnol, ou vice versa, n'allez pas plus loin, l'épreuve est faite, l'échange est de maligne nature.»

Une voix. — Nous ne parlons ni espagnol ni français; nous parlons tous la même langue, l'escualdun, que vous appelez basque.

— Malepeste! Se dit intérieurement l'orateur, je ne m'attendais pas à l'objection. Il faut que je me retourne. — Eh bien! Mes amis, voici une règle tout aussi aisée: Ceux d'entre vous qui sont nés de ce côté-ci de la ligne (montrant l'Espagne) peuvent échanger, sans inconvénient, avec tout le pays qui s'étend à ma droite jusqu'aux colonnes d'Hercule, et pas au delà; et ceux qui sont nés de ce côté (montrant la France) peuvent échanger à leur aise dans toute la région qui se développe à ma gauche, jusqu'à cette autre ligne idéale qui passe entre Blanc-Misseron et Quiévrain… Mais pas plus loin. Les échanges ainsi faits vous enrichiront. Quant à ceux que vous feriez par-dessus la Bidassoa, ils vous ruineraient avant que vous puissiez vous en apercevoir.

Une autre voix. — Si les échanges qui se font par-dessus la Nivelle, qui est à deux lieues d'ici, sont bons, comment les échanges qui se font par-dessus la Bidassoa peuvent-ils être mauvais? Les eaux de la Bidassoa dégagent-elles un gaz particulier qui empoisonne les échanges au passage?

— Vous êtes bien curieux, répondit le professeur; beau Basque, mon ami, vous devez me croire sur parole.

Cependant notre homme, ayant réfléchi sur la doctrine qu'il venait d'émettre, se dit en lui-même: « Je n'ai fait encore que la moitié des affaires de mon pays.» Ayant donc demandé du silence, il reprit son discours en ces termes:

« Ne croyez pas que je sois un homme à principes et que ce que je viens de vous dire soit un système. Le ciel m'en préserve! Mon arrangement commercial est si peu théorique, si naturel, si conforme à votre inclination, quoique vous n'en ayez pas la conscience, que l'on vous y soumettra aisément à grands coups de baïonnette. Les utopistes sont ceux qui ont l'audace de dire que les échanges sont bons quand ceux qui les font les trouvent tels: Effroyable doctrine, toute moderne, importée d'Angleterre, et à laquelle les hommes se laisseraient aller tout naturellement si la force armée n'y mettait bon ordre.»

« Mais, pour vous prouver que je ne suis ni exclusif ni absolu, je vous dirai que ma pensée n'est pas de condamner toutes les transactions que vous pourriez être tentés de faire d'une rive à l'autre de la Bidassoa. J'admets que vos charrettes traversent librement le pont, pourvu qu'elles y arrivent pleines de ce côté-ci (montrant la France), et vides de ce côté-là (montrant l'Espagne). Par cet ingénieux arrangement, vous gagnerez tous: Vous, Espagnols, parce que vous recevrez sans donner, et vous, Français, parce que vous donnerez sans recevoir. Surtout ne prenez pas ceci pour un système.»

Les Basques ont la tête dure. On a beau leur répéter: Ceci n'est pas un système, une théorie, une utopie, un principe; ces précautions oratoires n'ont pas le pouvoir de leur faire comprendre ce qui est inintelligible. Aussi, malgré les beaux conseils du professeur, quand on le leur permet (et même quelquefois quand on ne le leur permet pas), ils échangent selon l'ancienne méthode (qu'on dit nouvelle), c'est-à-dire comme échangeaient leurs pères, et quand ils ne le peuvent faire par-dessus la Bidassoa, ils le font par-dessous, tant ils sont aveugles!

Extrait de l'Edition originale en 6 volumes (1854) des œuvres complètes de Frédéric Bastiat, tome II, Libre-Échange, texte 64, Association espagnole pour la défense du travail national, pp. 429-435.

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Zax, il fut un temps où on devait payer des droits de douane pour importer des produits de Paris à Lyon. Absurde, non?

Si c'est vrai oui c'est absurde. Mais j'ai une autre question. Si on privatise par exemple les transports. Comment faire pour qu'aucune société, au moment de la privatisation, ne détienne suffisamment de parts de marché pour influencer les prix ?

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Comment faire pour qu'aucune société, au moment de la privatisation, ne détienne suffisamment de parts de marché pour influencer les prix ?

On fait rien. Très exactement rien. Si les prix augmentent trop suite, par exemple, à une entente entre compagnies, apparaîtra naturellement sur le marché une nouvelle compagnie qui cassera les prix pour faire son trou. Le monopole naturel n'a pas vocation ni à être stable ni à durer dans un marché libre. Seul l'État peut imposer durablement et efficacement un monopole. Par la force, of course.

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Une lady même.

D'ailleurs, je comprends pas ce pseudo de Toda. La femelle de Todd le champignon exalté de Nintendo, ou bien Merci en hébreu ?

Joseph, la" copine" de paulette "pichard" ça ne te dis rien?

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Si on privatise par exemple les transports. Comment faire pour qu'aucune société, au moment de la privatisation, ne détienne suffisamment de parts de marché pour influencer les prix ?

Si l'Etat et ses subdivisions régions, départements, communes, etc. cessait d'empêcher les gens de se déplacer par le moyen qu'ils préfèrent, il y aurait des centaines de solutions différentes. Comme je l'avais écrit il y a quelques temps:

Je ne suis ni pro tramway ni pro rien.

Je suis pro arrêtons d'emmerder le monde. On ne jouit aujourd'hui que d'1% de ce qui serait possible si on n'interdisait pas aux gens de travailler comme bon leur semble. Selon la distance, la météo, l'état de santé et le souhait de confort du passager : vélo, vélo électrique, deux roues motorisé, scooter taxi, moto taxi, trois roues, trois roues taxi, sedgway, toutes les options ci-dessus en copropropiétés, en pooling, en location courte durée, bateaux taxis, bateaubus, bateaux individuels, (et tout ça encore en pooling, copropriété, loc courte ou longue durée), bus privé, tram privé, train privé, voitures 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 places, bientôt voiture électrique (aussi en taxi, copro, pooling, loc courte ou longue), ULM, avion monomoteur, plus gros avion, jet, hélico (aussi en taxi, copro, pooling, loc courte ou longue).

Etc. etc. etc. etc. etc. etc. etc. etc.

Nous sommes six milliards, dont environ la moitié plus malins que moi (sauf si je suis très en dessous de la médiane), qui chacun pourraient avoir une super idée. Nous n'avons donc aucune idée des solutions merveilleuses qui seront inventées quand on arrêtera d'emmerder les gens et de les empêcher de travailler par tous les moyens.

https://www.liberaux.org/index.php?s=&s…st&p=497988

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Non pas du tout, je suis tombé sur ça en googlant, mais ça ne m'en dit pas plus :

9782226105561g1.jpg

:icon_up: Quel veinard! il ne connait pas encore paulette!c'est pourtant un sujet à étudier de près: Paulette est-elle libérale? et Joseph?

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Oui j'ai lu le lien. Mais il y a une chose que je ne comprends pas très bien. C'est bien ou pas d'être en déficit commercial ?

Ca peut être les deux. Comment veux-tu juger de la situation globale d'un pays avec un seul chiffre ? Tout ce qu'un déficit commercial peut vouloir dire, c'est qu'il y davantage d'investissement que d'épargne. Ca peut être une bonne chose, si c'est un excès d'investissement, ou une mauvaise si c'est un défaut d'épargne.

Mouais, là Bastiat se trompe. Il fait l'erreur inverse de l'erreur habituelle. Il ne faut vouloir absolument ni une balance commerciale "positive" ni "négative" : on s'en fout éperdûment. Aussi bien les exportations que les importations sont bénéfiques. Le travail ne se partage pas. Si un français peut produire pour X et un indien pour moitié moins, le français ferait mieux de faire autre chose - il est bon d'importer. De même, il est bien entendu bon d'exporter puisque cela signifie vendre plus.

C'est peut-être rhétorique : il m'est arrivé de faire semblant d'être de cet avis dans un débat, histoire de déstabiliser et subvertir le camp adverse. :icon_up:

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