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Copé est-il plus socialiste que Sarkozy?


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Tu sais que Mme Le Pen est favorable à la planche à billets à mort? (abrogation de la loi de 1973)

En effet, mais comme elle ne semble pas à une contradiction près, elle s'est dite également favorable à l'étalon-or, sans visiblement savoir ce dont il retournait. Notre chère classe politique ne nous déçoit jamais :icon_boire2: . CPEF!

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Faire de la division un atout

Le Monde | 29.11.2012 Par Philippe Raynaud, professeur à l'université Panthéon-Assas

La crise actuelle de l'UMP est évidemment liée à une série d'erreurs et de maladresses qui font douter de la compétence de ses dirigeants mais elle a aussi des raisons plus profondes, qui tiennent à la place de la culture politique de droite dans la politique française.

 

Si on s'en tient à la séquence qui vient de se dérouler, on peut dire que les deux adversaires ont commis des erreurs symétriques, rétrospectivement surprenantes mais néanmoins compréhensibles.

 

LA DROITE AVAIT TOUT PERDU, Y COMPRIS LE SÉNAT

 

L'élection présidentielle pouvait donner lieu à deux interprétations opposées mais plausibles : on pouvait dire que, à cause du style excessivement "droitier" de son candidat, la droite avait tout perdu, y compris le Sénat, réputé imprenable par la gauche, mais on pouvait aussi faire valoir que, dans une conjoncture où presque tous les "sortants" sont battus, Nicolas Sarkozy avait obtenu un score très honorable au second tour et qu'il avait donc "presque" gagné.

 

Les deux candidats ont choisi entre les deux stratégies que suggéraient ces analyses opposées. François Fillon a été victime de l'illusion récurrente qui, depuis vingt ans, conduit les modérés et les gens raisonnables à des échecs répétés dont le référendum européen de 2005 est l'exemple le plus connu.

 

Il avait toutes les qualités qui rendent un candidat légitime auprès des grands médias et qui, en général, produisent un accueil favorable dans les sondages, tant que les campagnes électorales n'ont pas commencé.

 

C'est sans doute cela qui l'a conduit à abandonner le terrain réputé miné des questions de sécurité et d'identité, dans le cadre général d'une campagne plus médiatique que militante.

 

PLUS À DROITE ET PLUS "POPULISTES"

 

Jean-François Copé a choisi au contraire d'investir ce terrain, avec des méthodes contestables mais aussi en cherchant l'appui des militants de l'UMP, dont on conçoit aisément que beaucoup soient à la fois plus à droite et plus "populistes" que les simples sympathisants.

 

Il n'est nullement certain que, sur les questions les plus sensibles, cet ancien chiraquien soit beaucoup plus radical que les autres dirigeants de l'UMP : il est probable qu'il a estimé que, s'il était élu, fût-ce de justesse, il n'aurait pas de mal, le moment venu, à recentrer son discours en fonction de l'évolution des rapports de force dans le pays et à droite.

 

Cependant, la quasi-égalité des résultats obtenus montre paradoxalement que chacun des candidats a d'une certaine façon agi rationnellement : l'un et l'autre pouvaient vaincre et aucun n'a été écrasé.

 

La crise provient sans doute de l'affolement produit par cette quasi-égalité mais elle met également au grand jour quelques problèmes majeurs de la droite française.

 

ACCEPTER SES PROPRES DIVISIONS

 

Le premier problème est celui de la difficulté de la droite à accepter ses propres divisions et même à en faire une force, comme sait souvent le faire, pour ce qui la concerne, la "gauche plurielle".

 

Dans les premières décennies de la Ve République, le mode de scrutin à deux tours avait peu à peu conduit à donner un certain avantage à la droite, tant que le Parti communiste restait puissant : la dualité UDF/RPR n'empêchait pas l'unité de la droite au second tour, et la droite bénéficiait du fait que ses composantes étaient moins radicalement hétérogènes que celles de l'Union de la gauche.

 

L'UMP a été créée sur la base d'une idée nouvelle, qui est celle d'un parti de droite unifié, rendu possible par le déclin des clivages traditionnels et par l'évolution du pays vers un système biparti, dans lequel l'UMP serait le pendant à droite de ce qu'est le PS à gauche.

 

En fait, ces deux hypothèses se sont révélées fausses : la droite recomposée est tout aussi hétérogène qu'avant et le Parti socialiste n'est pas un parti unique de la gauche mais un parti dominant que rien n'empêche de s'allier à ses rivaux d'extrême gauche, alors que l'alliance de la "droite républicaine" avec le Front national reste pour le moins problématique.

 

JACQUES CHIRAC ET NICOLAS SARKOZY

 

Plus profondément, la crise actuelle fait éclater l'inadaptation de la vieille culture politique "bonapartiste" à la démocratie contemporaine. Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy parvenaient à faire vivre ensemble les différentes sensibilités de l'UMP parce que leur légitimité transcendait les divisions du parti.

 

Le même parti doit aujourd'hui sans doute assumer plus clairement ses divisions avant de chercher à se donner un chef, et il doit surtout s'adapter à la diversité de ses électorats.

 

En fait, la droite a sans doute deux problèmes fondamentaux à résoudre. Le premier est ancien, voire permanent, et touche à sa position dans le système politique français depuis le début de la IIIe République, sinon depuis la Révolution.

 

Parce qu'elle se voit comme le parti du bon sens, la droite fait comme si elle était naturellement majoritaire alors que la gauche est culturellement hégémonique, comme le montre largement l'illégitimité foncière de tout ce qui se rattache à la droite, à commencer par le "conservatisme".

 

Elle est donc toujours un peu surprise de ses défaites, sauf ensuite à espérer que la gauche elle-même finira par reprendre son programme, qui ne demande selon elle que des choses de bon sens.

 

LA DROITE "DÉCOMPLEXÉE"

 

Depuis quelques années, ce fait est aggravé par l'incapacité grandissante de la droite à dire ce qui la distingue de la gauche et, surtout, à apparaître comme irremplaçable ou au moins utile face à une gauche qui n'est plus embarrassée par l'alliance communiste et dont le libéralisme culturel convient parfaitement à une large partie des élites.

 

La droite "décomplexée" n'est pas sur ce point si différente de l'autre, et les (mauvaises) manières qui la caractérisent découragent sans doute une partie de l'électorat populaire.

 

Incertaine pour ce qui est de ses idées et de ses "valeurs", la droite risque d'être inutile face un PS qui saura peut-être, le moment venu, faire à nouveau valoir son attachement à la modernité, aux "réformes" et même à l'économie de marché.

 

Philippe Raynaud, professeur à l'université Panthéon-Assas

 

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Le courant libéral face au pôle identitaire

Le Monde | 29.11.2012 Par Jean-Yves Camus, chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS)

Comme d'autres partis conservateurs européens, l'UMP connaît un débat sur l'opportunité de revendiquer un ancrage à droite.

 

Un des objectifs de la Droite forte, comme de Jean-François Copé, est de rompre avec le complexe qui, depuis 1944, faisait des conservateurs des hommes de droite honteux, se présentant sous des étiquettes dont l'intitulé avait pour seul objet de dissiper tout soupçon de filiation avec les ligues, Vichy, le nationalisme, les valeurs d'ordre et de tradition.

 

La volonté gaulliste de transcender les clivages idéologiques a elle aussi conduit à l'abandon de la référence à la droite.

 

LIBÉRALE, CONSERVATRICE ET CENTRISTE

 

La présidence de Nicolas Sarkozy a mis fin à cette ambiguïté en revendiquant le devoir d'évoquer tous les thèmes jusqu'alors accaparés par le Front national : la sécurité, l'identité nationale, l'immigration, la viabilité d'une société multiculturelle, la compatibilité de l'islam avec les valeurs républicaines.

 

Sur toutes ces questions, un seul obstacle demeurait pour qu'émerge une droite "décomplexée", assumée : l'existence de l'UMP, sous sa forme antérieure au 18 novembre.

 

Il n'avait échappé à personne qu'il s'agissait là d'une union de circonstance entre des sous-familles idéologiques - libérale, conservatrice et centriste - qui ne pouvaient durablement vivre sous le même toit.

 

Elles n'étaient unies que par la capacité personnelle de l'ancien chef de l'Etat à en faire la synthèse par son charisme et sa personne.

 

Quand l'homme providentiel s'en va, les divergences remontent. L'UMP tente donc de redéfinir ses valeurs et son positionnement dans un contexte très particulier : celui où le schéma des trois droites élaboré par l'historien René Rémond est devenu caduc.

 

En effet, la droite traditionaliste, la plus vivace intellectuellement, n'a plus qu'un écho politique réduit dont témoignent le discours sur les "racines chrétiennes de la France" et la valorisation de la parole du "pays réel" par rapport à celles des élites autoproclamées.

 

C'est l'écho assourdi de Charles Maurras et d'un catholicisme sécularisé, moyen d'assimilation, facteur d'ordre et de pérennité de la France.

 

 LE CENTRISME EST BIEN UNE DROITE

 

Si cette droite-là n'est plus qu'un reste, une autre apparaît : le centrisme est bien une droite et constituera demain, sans doute, le pôle vers lequel convergeront les élus UMP qui refusent les orientations de Jean-François Copé.

 

Encore faut-il dire que ce centre-droit n'est plus la droite libérale traditionnelle. Fidèle à ses fondamentaux, économie de marché, intégration européenne et Etat minimum, celle-ci s'est aussi laissé entraîner, depuis la disparition de l'UDF, vers un conservatisme identitaire et social qui rejoint souvent l'orientation nationale-conservatrice de la droite bonapartiste.

 

Droite libérale centriste et droite nationale-conservatrice ou identitaire se partagent donc le champ de l'UMP. La seconde composante s'est engagée dans un processus qui, sous le couvert de la reconquête de l'électorat du FN, débouche sur un effet d'imitation dont rien ne garantit le succès.

 

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Comme 'poulet' qui date d'un temps que les moins de vingt ans ne peeeeeuvuent pas connaaaaîîîtreuh (cf le marché aux volailles qui se trouvait près du 36, quai des orfèvres)

Ou (mort aux) 'vaches' mais là c'est plus subtil, et je vous laisse chercher  :lecon:

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Comme 'poulet' qui date d'un temps que les moins de vingt ans ne peeeeeuvuent pas connaaaaîîîtreuh (cf le marché aux volailles qui se trouvait près du 36, quai des orfèvres)

Ou (mort aux) 'vaches' mais là c'est plus subtil, et je vous laisse chercher  :lecon:

Excellent! Je ne savais pas l'origine du mot "poulet", c'est très drôle en fait.

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Hmm pour autant que je sache l'usage argotique de ces mots ne s'est jamais perdu, et ce qui n'est pas perdu n'est pas à retrouver.

 

L'origine de beaucoup de mots d'argot est amusante en fait : un 'mec', par exemple, ça vient du 'mégot' de cigarette qui ornait perpétuellement les lèvres des 'mecs'...

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On m'a raconté un jour que "bougnoule" a l'origine était utilisé par les arabes pour désigner les blancs/pieds-noirs. J'ai jamais trouvé confirmation (jamais cherché non plus, ceci dit).

 

Sinon, pour ceux qui aiment l'argot, je ne saurais que trop vous recommander la BD Litteul Kevin (et son spin-off Mammouth & Piston). Dessiné par Coyote, dessinateur proche de Fluide Glacial.

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Hmm pour autant que je sache l'usage argotique de ces mots ne s'est jamais perdu, et ce qui n'est pas perdu n'est pas à retrouver.

 

L'origine de beaucoup de mots d'argot est amusante en fait : un 'mec', par exemple, ça vient du 'mégot' de cigarette qui ornait perpétuellement les lèvres des 'mecs'...

 

Il y a quand même pas mal d'expressions argotiques qui ne survivent que grâce au parler des "quartiers". Je me souviens encore du retour à la mode des expressions comme "cézigue" et "mézigue" quand je devais avoir une dizaine d'années.

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On m'a raconté un jour que "bougnoule" a l'origine était utilisé par les arabes pour désigner les blancs/pieds-noirs. J'ai jamais trouvé confirmation (jamais cherché non plus, ceci dit).

 

Sinon, pour ceux qui aiment l'argot, je ne saurais que trop vous recommander la BD Litteul Kevin (et son spin-off Mammouth & Piston). Dessiné par Coyote, dessinateur proche de Fluide Glacial.

 

Le mieux, voire même l'idéal, c'est de lire San Antonio, c'est vraiment génial, enfin, à mon humble avis

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