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La Valeur Des Choses


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Si le marché permet de déterminer la valeur d'échange qui est le prix où se rencontre l'offre et la demande, la valeur que chaque individu donne à un produit ou un service est subjective.

A côté de cela, il y a des domaines où il semble exister une hierarchie de la valeur, et une certaine objectivité de la valeur, ces domaines sont principalement l'éthique et l'esthétique.

S'agit il d'un simple problème sémantique où le terme de valeur désigne des concepts différents ?

Sinon, dans quel cadre mener une réflexion qui permettrait de penser à la fois la valeur d'échange, et les valeurs éthiques et esthétiques ?

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A côté de cela, il y a des domaines où il semble exister une hierarchie de la valeur, et une certaine objectivité de la valeur, ces domaines sont principalement l'éthique et l'esthétique.

Ah bon ?

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Ah bon ?

 

En terme éthique, le droit naturel est une forme de théorie objective des valeurs éthiques.

Pour l'esthétique, beaucoup considèrent que la valeur des oeuvres d'art est universelle et objective, qu'elle dépasse les jugements individuels ainsi que le contexte culturel.

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àmha, il ne faut pas confondre valeur d'échange et valeur morale (problème sémantique donc )

 

C'est peut être un simple problème sémantique, néanmoins, il me semble que l'essentiel du rejet populaire du capitalisme vient de cette confusion qui peut exister entre la valeur d'échange, le prix des choses, et leur valeur à l'intérieur d'une société sans repères.

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C'est peut être un simple problème sémantique, néanmoins, il me semble que l'essentiel du rejet populaire du capitalisme vient de cette confusion qui peut exister entre la valeur d'échange, le prix des choses, et leur valeur à l'intérieur d'une société sans repères.

 

Je ne crois pas qu'il y ait un rejet populaire des mécanismes intrinsèques du capitalisme (offre, demande, prix, échange, rareté, utilité, et liberté du commerce et des échanges). Ce que les gens rejettent, c'est une image caricaturale du capitalisme (banquiers, théorie du complot, grand-patrons, parachutes dorés, finances apatrides) sur laquelle surfent les médias socialistes et qui correspond finalement assez mal à la réalité capitaliste plutôt sereine du monde (même les cocos chinois sont capitalistes).

 

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Il y a plusieurs valeurs, tout simplement: la valeur marchande (ma voiture ne vaut plus rien sur le marché de l'occasion), la valeur d'usage (ma voiture me rend le même service qu'une voiture neuve), la valeur sentimentale (je n'échangerais pas ma voiture contre une voiture neuve), la valeur de sabre, etc.

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C'est une question intéressante et complexe. Il y a certainement plusieurs niveaux de réponse, mais j'aurais tendance à dire que la conception subjective de la valeur ne s'oppose pas à une approche objective de la valeur d'oeuvres d'art ou de préceptes moraux (ou de toute autre chose). La conception subjective de la valeur relève avant tout d'une analyse positive des actions humaines et de la signification que ces actions revêtent pour leurs auteurs. Une chose est de critiquer le choix d'autrui, une autre est de prendre acte des jugements de valeur que révèlent les choix des tiers.

 

Par exemple, il est possible de considérer qu'une sonate de Beethoven est objectivement bien supérieure à un tube de Justin Bieber du point de vue artistique, tout en prenant acte du fait que telle personne préfère le second au premier (le fait que cette personne écoute en boucle les CD de justin Bieber vous le prouve). De même, vous pouvez penser que respecter des interdits religieux est une chose bonne en soi, et, néanmoins, lorsque la tentation se présente, passer outre ces interdits.

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D'un point de vue économique, la valeur d'une chose est déterminée par le prix auquel on réussi à vendre le produit. Punt aan de lijn. Un objet n'a pas de valeur en soit.

 

Les manières non subjectives de déterminer la valeur ont des conséquences assez dommageables. Comme elles ne correspondent pas à la réalité, il faut une autorité supérieure pour fixer le vrai prix, avec subvention et taxes. D’où les théorie des externalité positives-négatives censée être corrigées par l'état.

 


Est ce que la valeur de l'art est différant des autres ? Je ne voit pas vraiment en quoi on sortirait de la conception subjective. Je pense personnellement que une nocturne de Chopin est supérieure au dernier clip de Rihanna, que la Ronde de nuit à une valeur inestimable mais que si les tableaux de Malevich brulaient, çà ne m'affecterait pas le moins du monde. Je ne voit pas en quoi je pourrais dire que objectivement j'ai plus raison quelqu'un d'autre.

Est ce que il y a une valeur sentimentale, d'usage, autre que marchande qui existerait ? Mais c'est exactement la définission de valeur subjective ! Alors que ta tasse de thé du café de ton arrière grand-mère à pour toi une grand valeur, ton fils va peut-être la jeter car elle ne vaut même pas la peine de prendre de la place. D'ailleurs si on demande 1 000 000 d'euro de tout les objets que l'on trouve irremplaçable, je crois pas que quiconque gardera son alliance ou la fiole avec l'eau du baptême.

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D'un point de vue économique, la valeur d'une chose est déterminée par le prix auquel on réussi à vendre le produit. Punt aan de lijn. Un objet n'a pas de valeur en soit.

 

Comme tu le dis c'est un point de vue...subjectif. Ce n'est pas vrai dans tous les autres domaines, par exemple le droit à la vie n'est pas une valeur négociable et subjective, à moins d'être un nihiliste. Et encore en économie, il y a d'autres théories de la valeur concurrentes de la théorie marginaliste, donc ce n'est pas un dogme définitif.

 

Free Jazz c'est un peu le Petrucciani de la philo, tout en impro

J'aimerais bien, mais je suis plutôt dans la catégorie ruminant.

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D'un point de vue économique, la valeur d'une chose est déterminée par le prix auquel on réussi à vendre le produit. Punt aan de lijn. Un objet n'a pas de valeur en soit.

 

Les manières non subjectives de déterminer la valeur ont des conséquences assez dommageables. Comme elles ne correspondent pas à la réalité, il faut une autorité supérieure pour fixer le vrai prix, avec subvention et taxes. D’où les théorie des externalité positives-négatives censée être corrigées par l'état.

 

Est ce que la valeur de l'art est différant des autres ? Je ne voit pas vraiment en quoi on sortirait de la conception subjective. Je pense personnellement que une nocturne de Chopin est supérieure au dernier clip de Rihanna, que la Ronde de nuit à une valeur inestimable mais que si les tableaux de Malevich brulaient, çà ne m'affecterait pas le moins du monde. Je ne voit pas en quoi je pourrais dire que objectivement j'ai plus raison quelqu'un d'autre.

Est ce que il y a une valeur sentimentale, d'usage, autre que marchande qui existerait ? Mais c'est exactement la définission de valeur subjective ! Alors que ta tasse de thé du café de ton arrière grand-mère à pour toi une grand valeur, ton fils va peut-être la jeter car elle ne vaut même pas la peine de prendre de la place. D'ailleurs si on demande 1 000 000 d'euro de tout les objets que l'on trouve irremplaçable, je crois pas que quiconque gardera son alliance ou la fiole avec l'eau du baptême.

 

La valeur d'usage n'est pas la même que la valeur d'échange (ou marchande) sinon il n'y aurait pas d'intérêt dans l'échange. Si on échange c'est bien parce que l'on considère que la valeur marchande est inférieure à la valeur d'usage. La valeur d'échange est déterminée par le marché et prend en compte les différentes valeurs d'usages des acteurs. La monnaie elle n'a qu'une valeur d'échange.

 

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En fait, je pense que le sujet de cette discussion porte sur la différence entre ce qui est physique et ce qui est métaphysique dans la perception humaine.

 

Il y a des perceptions humaines qui émanent d'un organe biologique, donc de quelque chose de physique commun à l'espèce humaine entière.

 

Par exemple, il est naturel/biologique de percevoir une banane comme étant jaune. Il est également naturel de percevoir une banane comme ayant une certaine forme.

Sauf cas exceptionnels (par exemple, prise de certaines drogues (je ne parle pas de vécu, je précise :P)), tout le monde verra une banane comme étant jaune et ayant une forme longue et courbée. Il en est ainsi parce que l'image de la banane provient de cette réalité physique qu’est l’organe de la vue, et que nous avons tous en commun.

 

En revanche, on ne peut pas prétendre qu’il est naturel/biologique d’aimer ou non la consommation de bananes, et de préférer les bananes aux pommes. Une personne qui souhaiterait prouver le bien-fondé de sa préférence ne trouverait pas d’appui concret, parce que son sentiment, favorable, défavorable, ou indifférent, au sujet de la banane ou de la pomme n’émane pas d’un élément physique – au contraire de la perception sensorielle de la banane, qui provient de cette réalité physique qu’est l’organe de la vue.


C’est pour cette raison que le positivisme logique a qualifié les goûts individuels de métaphysiques (par opposition à physiques).

 

Donc, en matière d'art, ceux qui affirment qu'une sonate de Beethoven est objectivement bien supérieure à un tube de Justin Bieber, affirment, implicitement ou explicitement, que les êtres humains ont en commun un "organe physique" leur permettant de percevoir la beauté objective des œuvres artistiques (c'est un vieux débat en philosophie, celui de "la vérité dans l'art"). Ils prétendent aussi que si certaines personnes, pourtant, préfèrent Justin Bieber à Beethoven, c'est parce que leur organe de perception n'a pas été suffisamment éduqué. 

 

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En revanche, on ne peut pas prétendre qu’il est naturel/biologique d’aimer ou non la consommation de bananes, et de préférer les bananes aux pommes.

 

Il y en a qui n'ont pas encore lu le fil sur l'alimentation paléo, la seule bonne et naturelle : mens sana in corpore sano.

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Il y en a qui n'ont pas encore lu le fil sur l'alimentation paléo, la seule bonne et naturelle :  mens sana in corpore sano.

 

Bien qu'apparemment humoristique, ta remarque soulève un point important : l’ambiguïté du mot "bon". :icon_wink:

Effectivement, même dans le domaine de la consommation de fruits, on peut distinguer ce qui est bon et mauvais objectivement, si par "bon" on entend "bon pour la santé". On dira par exemple que la consommation d'une banane est objectivement meilleure à la consommation d'un morceau de métal, puisque celui qui prétendrait préférer le morceau de métal verrait sa préférence infirmée par la dégradation de sa santé (élément physique, donc). Et cela, une personne extérieure (un médecin, par exemple), peut le savoir ex ante.

 

En revanche, ce que je voulais souligner, c'est qu'il existe des choix de consommation qui sont purement métaphysiques (ou du moins qui semblent l'être) : si le but du consommateur n'est pas de faire le choix optimal pour sa santé, mais de jouir le mieux possible, une personne extérieure telle que toi ne pourra pas savoir quel choix cet individu doit faire. Sa jouissance lorsqu'il consomme une banane et sa jouissance lorsqu'il consomme une pomme sont purement métaphysiques. Il est le seul à les connaître (elles ne sont pas intersubjectives). Ou alors, si elles ne sont pas métaphysiques, c'est que ces jouissances sont physiques, donc qu'elles émanent d'un organe que nous avons en commun à tous ?

C'est ce que beaucoup prétendront en matière de vins, par exemple (un grand cru objectivement supérieur à de la piquette)... Mais quel organe physique avons-nous en commun qui nous permette d'affirmer cela ? Si on est freudien, je ne verrais que l'organe sexuel. :icon_wink:

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Bien qu'apparemment humoristique, ta remarque soulève un point important : l’ambiguïté du mot "bon". :icon_wink:

Effectivement, même dans le domaine de la consommation de fruits, on peut distinguer ce qui est bon et mauvais objectivement, si par "bon" on entend "bon pour la santé". On dira par exemple que la consommation d'une banane est objectivement meilleure à la consommation d'un morceau de métal, puisque celui qui prétendrait préférer le morceau de métal verrait sa préférence infirmée par la dégradation de sa santé (élément physique, donc). Et cela, une personne extérieure (un médecin, par exemple), peut le savoir ex ante.

 

En revanche, ce que je voulais souligner, c'est qu'il existe des choix de consommation qui sont purement métaphysiques (ou du moins qui semblent l'être) : si le but du consommateur n'est pas de faire le choix optimal pour sa santé, mais de jouir le mieux possible, une personne extérieure telle que toi ne pourra pas savoir quel choix cet individu doit faire. Sa jouissance lorsqu'il consomme une banane et sa jouissance lorsqu'il consomme une pomme sont purement métaphysiques. Il est le seul à les connaître. Ou alors, si elle ne l'est pas, c'est que cette jouissance est physique, donc qu'elle émane d'un organe que nous avons en commun à tous ?

C'est ce que beaucoup prétendront en matière de vins, par exemple (un grand cru objectivement supérieur à de la piquette)... Mais quel organe physique avons-nous en commun qui nous permette d'affirmer cela ? Si on est freudien, je ne verrais que l'organe sexuel. :icon_wink:

 

Les utilitaristes répondront que c'est la même chose, c'est à dire que nous trouvons bon le goût d'une chose, ou nous trouvons beau telle oeuvre ou tel ouvrage d'art, parce qu'elle nous est utile (en art contemporain on dirait fonctionnelle). Donc si nous apprécions un produit c'est qu'il doit contenir quelqu'utilité, soit pour notre santé, soit pour son intérêt pratique. L'utilitarisme est d'ailleurs une des théories concurrentes du marginalisme qui tient la route, et semble aussi cohérente.

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La valeur économique est subjective, ce qui fait que la science économique est descriptive et non normative. Si l'on veut établir quelque chose de normatif et d'objectif, c'est qu'on sort de l'économie. C'est très bien, mais c'est autre chose, et il faut juste en avoir conscience. Le vieux Pareto avait proposé de remplacer utilité et valeur économiques par le terme "ophélimité" : c'eût sans doute été un moindre mal (surtout pour ces pauvres diptères qui n'ont rien demandé à personne).

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 Ce n'est pas vrai dans tous les autres domaines, par exemple le droit à la vie n'est pas une valeur négociable et subjective, à moins d'être un nihiliste.

 

Oui, c'est pour cela que je parle de choses, d'objets matériels ou de services. L'intégrité physique n'est pas un objet, comme les liberté d'ailleurs. Je vendrais bien ma liberté de pratiquer une religion, mais c'est un droit inaliénable, comme je ne peux pas vendre la vie de mon enfant.

 

Pour moi, on ne peut pas sortir de la théorie subjective de la valeur. Cela ne veut pas dire que tout est évaluable en argent,mais la valeur est donnée par chacun de nous.  Donner une valeur objective à quelque chose, c'est inviter tout le monde à venir la comparer pour voir si ce serait plus où moins bien qu'autre chose. Hors un étalon commun à 3 personnes est impossible.

 

Tenter d'évaluer la valeur "objective" d'une chose n'a pour moi d'utilité que pour faire un échange, en trouvant la valeur que la plupart des gens voudront bien payer.  Pour ressortir du cliché, Un couché de soleil sur une ile grecque avec ma copine, ça n'a pas de prix, pour le reste il y a mastercard.

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Message objectivement signalé.

 

??? En quoi dire que sa peinture m'a laissé complétement indifférant serait répréhensible ?

 

C'est justement ça qui fait qu'il n'y a pas de valeur objective, personne ne peux me forcer à bien aimer Malévich, ni me forcer de lui reconnaitre plus de valeur de le cornet de frite  que je vais aller me chercher. Remarquons que en pratique, vu le nombre de personnes prêtes a payer cher pour une croix sur fond noir, si j'avais le tableau je m'empresserais de le mettre en sécurité puis de le vendre chez Christies.

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??? En quoi dire que sa peinture m'a laissé complétement indifférant serait répréhensible ?

 

C'est justement ça qui fait qu'il n'y a pas de valeur objective, personne ne peux me forcer à bien aimer Malévich, ni me forcer de lui reconnaitre plus de valeur de le cornet de frite  que je vais aller me chercher. Remarquons que en pratique, vu le nombre de personnes prêtes a payer cher pour une croix sur fond noir, si j'avais le tableau je m'empresserais de le mettre en sécurité puis de le vendre chez Christies.

 

C'est une blague, juste parce que j'aime bien Malevich, c'est tout :D C'est ton droit le plus strict bien évidemment. 

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C'est assez simple, la théorie subjective de la valeur est un modèle qui ne fonctionne que dans le domaine économique. Et encore assez partiellement, ou plutôt marginalement.

 

Tout au contraire, l'approche subjective de la valeur est bien plus large que la théorie économique ; en fait, elle s'applique à toute action humaine.

 

Comme l'écrit d'ailleurs Mises dans les toutes premières pages de l'AH,

 

"La théorie moderne de la valeur recule l'horizon scientifique et élargit le champ des études économiques. Ainsi émerge de l'économie politique de l'école classique une théorie générale de l'agir humain, la praxéologie. Les problèmes économiques ou catallactiques sont enracinées dans une science plus générale et ne peuvent plus, désormais, être coupés de cette connexité. Nulle étude de problèmes proprement économiques ne peut se dispenser de partir d'actes de choix ; l'économie devient une partie – encore la mieux élaborée jusqu'à présent – d'une science plus universelle, la praxéologie."

 

  Et encore en économie, il y a d'autres théories de la valeur concurrentes de la théorie marginaliste, donc ce n'est pas un dogme définitif.

 

Qu'il existe des théories "concurrentes" ne prouve absolument rien. La vérité n'est pas déterminée en faisant un sondage auprès des personnes intéressées.

 

Donc si nous apprécions un produit c'est qu'il doit contenir quelqu'utilité, soit pour notre santé, soit pour son intérêt pratique. L'utilitarisme est d'ailleurs une des théories concurrentes du marginalisme qui tient la route, et semble aussi cohérente.

 

Je serais curieux de savoir ce qui, selon vous, justifie d'opposer l'"utilitarisme" (ainsi défini) et le "marginalisme". L'utilitarisme dont parle la théorie de la valeur est marginaliste.  

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Tout au contraire, l'approche subjective de la valeur est bien plus large que la théorie économique ; en fait, elle s'applique à toute action humaine.

 

Comme l'écrit d'ailleurs Mises dans les toutes premières pages de l'AH...

Mises était kantien, il croyait que la connaissance des phénomènes doit se régler sur la subjectivité et ses catégories mentales. C'est son droit le plus strict, il n'a sans doute pas compris que l'ennemi c'est Kant, mais il s'agit d'un paradigme philosophique parmi d'autres. Or il n'y a que dans le domaine économique que ce modèle acquiert une efficacité descriptive, comme le rappelait Rincevent.

 

Je serais curieux de savoir ce qui, selon vous, justifie d'opposer l'"utilitarisme" (ainsi défini) et le "marginalisme". L'utilitarisme dont parle la théorie de la valeur est marginaliste.  

 

 

C'est simple : depuis A. SMith & Bentham, l'utilitarisme se fonde sur l'idée qu'il est possible et même nécessaire d'agréger les préférences individuelles, de comparer leur utilité respective par un calcul des plaisirs et des peines, en se référant au critère de l'augmentation ou de la diminution objective du bien-être général. Les utilitaristes promeuvent donc de tels indicateurs et en ce sens s'opposent au marginalisme, qui ne reconnait aucun critère de comparaison des jugements de valeur.

 

édit : comble de l'horreur, les utilitaristes comme Smith & Ricardo intègrent aussi la valeur travail dans le calcul de l'utilité.

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Je pense qu'on a aussi quelque peu tendance à "s'auto imposer" la rareté pour des choses de Valeur, même quand leur coup économique serait accessible. Comme si trop les "consommer" risquait de leur faire perdre en valeur, ou comme si on les sursacralisait, comme si on voulait etre vraiment dans la bonne disposition, etc, etc.

 

Par exemple, je sais objectivement et mon gout me dit que Mozart > Jenifer, et pourtant Mozart je l'écouterai pas aussi "facilement", meme au meme prix, que jenifer. Si j'prends ma caisse pour faire 3 bornes, j'mettrais virgin radio, pas un CD de "bonne musique". J'pense que tu me proposes un grand morceau classique ou Jenifer dans ma caisse, au choix , probable que j'prenne Jenifer (ouais bon)

 

On a une propension je pense à consommer/faire de la merde en connaissance de cause. Comme  on s'prépare pas toujours des bons p'tits plats meme a coup économique équivalent, etc, etc. On pourrait dire la meme chose de la pratique du sexe, du choix de programmes télé, etc, etc, de la bédé pourrave qu'on prend au chiotte au lieu du bouquin palpitant, etc, etc.

 

J'ai cette intuition qu'on recherche la rareté pour les choses qu'on sacralise un peu, et que t'auras beau baisser le prix d'une chose objectivement "Belle", on continura a la choisir rarement.

 

 

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Mises était kantien, il croyait que la connaissance des phénomènes doit se régler sur la subjectivité et ses catégories mentales.

 

L'objet de la science économique est l'étude de (certaines) actions des hommes, et non la description d'objets inertes. Il en résulte qu'il est absolument nécessaire de se placer du point de vue de l'individu, de sa "subjectivité" et de ses "catégories mentales". Les phénomènes qui existent en dehors de la perception des individus peuvent certes être réels et importants pour d'autres sciences, mais ils n'intéressent pas la science économique. Le subjectivisme est inévitable en matière économique. Il n'est pas optionnel.

 

(Certes, en partant des actions des individus, on peut arriver à des phénomènes, nés des interactions humaines, échappant dans leur globalité aux perceptions individuelles. Mais, sous peine de ne pas relever de l'économie, ces phénomènes doivent être ancrés dans des actions individuelles.)

 

C'est son droit le plus strict, il n'a sans doute pas compris que l'ennemi c'est Kant, mais il s'agit d'un paradigme philosophique parmi d'autres.

 

Brrr, que même les conservateurs sombrent dans le relativisme est un signe certain que la fin du monde est proche.

 

Or il n'y a que dans le domaine économique que ce modèle acquiert une efficacité descriptive, comme le rappelait Rincevent.

 

Si, placé devant l'alternative de lire les nouveaux messages de ce forum ou d'aller lancer des boules de neige sur les passants, vous préférez la seconde option, votre action non-économique aura révélé vos préférences aux yeux du praxéologiste (-gien ? -ogue ?). La théorie subjective de la valeur peut donc rendre compte de toutes les actions humaines, économiques ou non. (Incidemment, cette théorie, ou plutôt ce théorème, est tout sauf un "modèle". )

 

S'agissant du commentaire de Rincevent auquel vous faites allusion : j'avais failli y répondre dans mon message précédent, mais je me suis aperçu qu'il était trop différent du vôtre pour pouvoir faire l'objet d'une réponse commune. Rincevent va effectivement à peu près dans le sens de votre commentaire lorsqu'il écrit (incorrectement, à mon sens) que "la valeur économique est subjective" (en mettant "économique" en italique, ce qui implique que seule cette valeur-là le soit) et lorsqu'il affirme indirectement que la science économique ne pourrait être objective (en effet, l'adéquation des fins et des moyens est parfaitement susceptible d'être analysée objectivement - même si c'est un art difficile). En revanche, il est parfaitement correct (v. mon commentaire suivant) lorsqu'il énonce que la science économique est par essence non normative. Mais ce n'est pas là que vous soutenez. Que la valeur subjective ne vaille que dans le domaine économique et que la science économique ne soit pas normative sont deux propositions différentes.

 

C'est simple : depuis A. SMith & Bentham, l'utilitarisme se fonde sur l'idée qu'il est possible et même nécessaire d'agréger les préférences individuelles, de comparer leur utilité respective par un calcul des plaisirs et des peines, en se référant au critère de l'augmentation ou de la diminution objective du bien-être général. Les utilitaristes promeuvent donc de tels indicateurs et en ce sens s'opposent au marginalisme, qui ne reconnait aucun critère de comparaison des jugements de valeur.

 

Je suis évidemment d'accord avec ce que vous écrivez ici, mais c'est différent de ce que vous souteniez plus haut. Dans le message que je critiquais, vous vous référiez à l'utilitarisme au sens de "valeur-utilité", c'est-à-dire à la théorie de la valeur subjective, appréciée du point de vue individuel. L'exemple que vous y utilisiez le montre bien : "Les utilitaristes répondront que c'est la même chose, c'est à dire que nous trouvons bon le goût d'une chose, ou nous trouvons beau telle oeuvre ou tel ouvrage d'art, parce qu'elle nous est utile (en art contemporain on dirait fonctionnelle). Donc si nous apprécions un produit c'est qu'il doit contenir quelqu'utilité, soit pour notre santé, soit pour son intérêt pratique". On n'est pas là dans la comparaison interindividuelle, mais bien dans la théorie subjective traditionnelle. A l'inverse, dans votre dernier com', vous changez de sujet, vous basculez sur l'utilitarisme interindividuel, ce qui est une tout autre affaire. C'est d'ailleurs par anticipation de cette variation que j'avais pris soin de préciser dans mon commentaire "ainsi défini" :

 

Je serais curieux de savoir ce qui, selon vous, justifie d'opposer l'"utilitarisme" (ainsi défini) et le "marginalisme". L'utilitarisme dont parle la théorie de la valeur est marginaliste.  

 

 

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