Mes lectures du moment

[Pelerin Dumont]

Je viens de lire Clair de Femme de Romain Gary, c'était pas terrible tant sur le fond, l'intrigue, que sur la forme, le vocabulaire et le style, j'ai du mal choisir mon titre. 

[F. mas]

Quelqu'un a lu "Aping Mankind: Neuromania, Darwinitis and the Misrepresentation of Humanity" de Raymond Tallis et pourrait me dire ce qu'il en pense ?

[Rincevent]

  Le 23/03/2025 à 17:30, F. mas a dit :

Quelqu'un a lu "Aping Mankind: Neuromania, Darwinitis and the Misrepresentation of Humanity" de Raymond Tallis et pourrait me dire ce qu'il en pense ?

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Si quelqu'un a une opinion sur ce gars, c'est probablement @Lancelot.

[Lancelot]

Inconnu au bataillon pour moi, cependant je félicite son éditeur pour le titre du bouquin qui ratisse large.

Présentement j'avance très lentement dans Cognitive Pluralism de Steven Horst.

[Vilfredo]

  Le 23/03/2025 à 17:30, F. mas a dit :

Quelqu'un a lu "Aping Mankind: Neuromania, Darwinitis and the Misrepresentation of Humanity" de Raymond Tallis et pourrait me dire ce qu'il en pense ?

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  Le 23/03/2025 à 21:45, Rincevent a dit :

Si quelqu'un a une opinion sur ce gars, c'est probablement @Lancelot.

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Je n’ai pas moi-même une opinion sur le gars, mais je m’intéresse beaucoup en ce moment à l’enactivisme en cogsci, et je lis un bouquin (Radicalizing enactivism de Hutto & Myin) qui dit du bien de lui et en particulier de son livre sur la main (The hand: a philosophical exploration into human being). Le personnage m’attire a priori assez peu (un polymath philosophe et “poète” qui s’attaque au darwinisme… hmm hm) mais les extraits cités semblaient vraiment intéressants. 

[Doctrinaire]

Quelqu'un a-t-il lu le dernier ouvrage de Johann Chapoutot ? Si oui, qu'en pensez-vous ? Sa thèse du libéralisme (dit libéralisme autoritaire) qui déroule le tapis rouge aux nazis est devenu une évidence dans le débat public depuis qu'il s'attelle à le démontrer.

[Atika]

En ce moment je lis History of economic thought de Rothbard, c'est un régal.

[Johnnieboy]

J’ai donc relu La Ville et les chiens en espagnol. Quel fantastique roman !

Je ne me rappelais pas de quelques détails importants, d’ailleurs. Et j’ai eu un peu de mal au début mais au fur et à mesure, je lisais plus rapidement.

 

À ce propos : des conseils pour lire dans une autre langue ? Au début, je recherchais le moindre mot que je ne connaissais sur Google translate et c’était trop laborieux. J’ai fini en n’en recherchant quasiment aucun sauf ceux qui revenaient régulièrement. Du coup, j’ai surtout appris des jurons péruviens d’une autre époque !

 

Comment faites-vous pour étoffer votre vocabulaire ? 
 

À propos de l’IA : j’ai posé quelques questions à chatGPT sur le roman. Il m’a soutenu mordicus que tel personnage en était en fait un autre et n’a jamais vraiment admis son erreur alors qu’elle était évidente. Étrange, non ? Parce qu’il n’a pas accès au texte en entier ?

 

Je viens d’acheter Conversacion en la Catedral. Plus volumineux et je l’ai lu en français il y a encore plus longtemps !

[Cthulhu]

  Le 13/05/2025 à 15:05, Johnnieboy a dit :

Comment faites-vous pour étoffer votre vocabulaire ? 

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Sur Kindle, tu peux toucher un mot pendant 2-3 secondes et ça va chercher sa définition dans le dictionnaire.

 

Mais sinon, juste continuer à lire, inférer depuis le contexte et ça finit par arriver avec le temps.

 

  Le 13/05/2025 à 15:05, Johnnieboy a dit :

Étrange, non ? Parce qu’il n’a pas accès au texte en entier ?

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Les LLMs ont du mal avec les contextes longs, c'est un axe de recherche majeur aujourd'hui. Au doigt mouillé, je trouve que ça s'améliore sur les grand classiques (où le modèle est entraîné à la fois sur la source mais aussi beaucoup de matériel secondaire qui référence le livre donc il y a beaucoup de "rappels"). C'est moins le cas pour les romans moins connus (avec tout le respect dû à Vargas Llosa) et écrits dans une autre langue que l'anglais. Pas sûr non plus que le modèle ait été entraîné directement sur le texte si il est encore sous copyright.

[Silence]

  Le 13/05/2025 à 15:05, Johnnieboy a dit :

Comment faites-vous pour étoffer votre vocabulaire ? 

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Chaque jour, je demande à une IA : "Donne-moi un seul mot français très rare. Lien définition dictionnaire."

Un jour, j'ai eu le droit à "psittacisme", un truc que j'ai souvent pratiqué en tant que catho (et aussi en tant que libéral) : "Fait de répéter quelque chose comme un perroquet en raisonnant sans comprendre le sens des mots que l'on utilise; en partic., récitation mécanique de mots, de phrases, de notions dont le sens n'a pas été compris ou a été mal assimilé".

https://www.cnrtl.fr/definition/psittacisme

 

  Le 13/05/2025 à 15:32, Cthulhu a dit :

Mais sinon, juste continuer à lire, inférer depuis le contexte et ça finit par arriver avec le temps.

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Oui, c'est comme ça que j'ai appris l'anglais.

[Johnnieboy]

  Le 13/05/2025 à 15:32, Cthulhu a dit :

 

Sur Kindle, tu peux toucher un mot pendant 2-3 secondes et ça va chercher sa définition dans le dictionnaire.

 

Mais sinon, juste continuer à lire, inférer depuis le contexte et ça finit par arriver avec le temps.

 

 

Les LLMs ont du mal avec les contextes longs, c'est un axe de recherche majeur aujourd'hui. Au doigt mouillé, je trouve que ça s'améliore sur les grand classiques (où le modèle est entraîné à la fois sur la source mais aussi beaucoup de matériel secondaire qui référence le livre donc il y a beaucoup de "rappels"). C'est moins le cas pour les romans moins connus (avec tout le respect dû à Vargas Llosa) et écrits dans une autre langue que l'anglais. Pas sûr non plus que le modèle ait été entraîné directement sur le texte si il est encore sous copyright.

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J’ai encore du mal à accepter le Kindle malgré tous ses avantages.
Et pourtant, j’en ai fait l’expérience il y a quelques années.
Je me suis retrouvé sur une île avec la moitié de la Recherche et je suis très mauvais pour prédire mon temps de lecture. Après 2 semaines, je n’avais plus rien à lire et la seule librairie de l’île - un bouquiniste où allaient mourir les livres abandonnés par les backpackers - était remplie de livres vraiment pourris. 
J’y ai quand même déniché Freakonomics !

 

Bref, tout ça pour dire que j’ai poursuivi sur Kindle et quelle experience ! Pouvoir surligner de différentes couleurs et pouvoir retrouver ces passages instantanément m’a vraiment ouvert les yeux sur la supériorité de la lecture numérique.
Dans une couleur mes citations favorites, dans une autre les noms propres à rechercher, encore une autre les œuvres d’art citées, etc… 

 

Tu me rappelles que je devrais m’y remettre. Très interessant le passage sur les LLM et les longs textes. Et non, le texte de Vargas Llosa n’est pas encore libre je crois.
 

 

  Le 13/05/2025 à 16:12, Silence a dit :

Chaque jour, je demande à une IA : "Donne-moi un seul mot français très rare. Lien définition dictionnaire."

Un jour, j'ai eu le droit à "psittacisme", un truc que j'ai souvent pratiqué en tant que catho (et aussi en tant que libéral) : "Fait de répéter quelque chose comme un perroquet en raisonnant sans comprendre le sens des mots que l'on utilise; en partic., récitation mécanique de mots, de phrases, de notions dont le sens n'a pas été compris ou a été mal assimilé".

https://www.cnrtl.fr/definition/psittacisme

 

Oui, c'est comme ça que j'ai appris l'anglais.

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Très malin comme utilisation de l’IA. Je viens d’ajouter un reminder quotidien dans mon calendrier.

[Pelerin Dumont]

J'ai commencé les Deracinés Maurice Barrès, pour l'instant on est sur un mélange de développement personnel conservateur style youtubeur nieztschéen et de littérature moralisante et tapageuse comme Barbey D'Aurevilly. J'ai hésité à abandonné devant le début poussif mais la suite est un peu meilleure. Mais je préférais clairement un Jardin sur l'oronte (même si la fin était décevante).

Pour des raisons inexplicables, il déteste les étudiants du quartier latin, Paris et les combines politiques.

[Pelerin Dumont]

C'est sans doute l'un des plus beaux jours de ma vie, je suis parvenu à assembler la Triforce littéraire. Il me manque encore nombre de ses essais mais c'est déjà beaucoup.

[Rübezahl]

Lu sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Mémoires_de_Barry_Lyndon, à propos de Barry Lyndon :

"... un homme sans morale obsédé par la manie de la faire à autrui".

 

ça fait penser à tellement de monde.

[Daumantas]

Je lis en ce moment La Nuit commence au cap Horn de St-Loup qui évoque le génocide des populations patagoniennes en revisitant l'histoire des missionnaires venus les convertir (notamment celle d'Allen Gardner). J'avais beaucoup apprécié Nouveaux Cathares pour Montségur mais j'avais été plutôt déçu de La République du Mont-Blanc (une sorte de sous-Mabire pour le coup), je n'en suis qu'au début mais pour le moment je retrouve ce que j'ai aimé chez lui (un côté assez "grand large" avec une certaine exaltation de la nature et des peuples).

 

[PABerryer]

Le roman est très bien et a failli recevoir le prix Goncourt (jusqu'à ce qu'un inspecteur des RG explique au jury qui il était, seule Colette a maintenu son vote). Par contre, il est frappant de voir comment il n'arrive pas à faire le parallèle avec ses propres engagements durant la guerre... Sur le même sujet j'ai préféré Qui se souvient des hommes ? de Raspail. 

[Johnnieboy]

  Le 08/06/2025 à 10:16, Pelerin Dumont a dit :

C'est sans doute l'un des plus beaux jours de ma vie, je suis parvenu à assembler la Triforce littéraire. Il me manque encore nombre de ses essais mais c'est déjà beaucoup.

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J'avais trouvé Orages d'acier prenant (quoique répétitif) mais aussi complètement con. Tu compares cela Au Voyage et tu te dis que, vraiment, un Allemand c'est pas vraiment un être humain normal. Que conseilles-tu d'autre de Jünger ?

[Pelerin Dumont]

  Le 12/06/2025 à 15:44, Johnnieboy a dit :

J'avais trouvé Orages d'acier prenant (quoique répétitif) mais aussi complètement con. Tu compares cela Au Voyage et tu te dis que, vraiment, un Allemand c'est pas vraiment un être humain normal. Que conseilles-tu d'autre de Jünger ?

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Les romans de Jünger sont traditionnellement divisés en deux : les oeuvres de jeunesse, récits de guerre plus ou moins autobiographiques et une vision conservatrice/prusienne du monde, et les oeuvres de la maturité, utopies ou S.F politique opposant l'individu et la société, où Jünger exposé une version aristocratique/conservatrice de l'anarchie qui s'affine progressivement jusqu'à donner la figure de l'anarque dans Eumeswil. 

 

Donc ça dépend de ce que tu préfères, réalisme ou fiction mais généralement on préfère les livres de la seconde période. Je pense que le mieux est de commencer par les falaises de marbre, c'est facile à comprendre et à lire (les longs passages botaniques ou zoologiques peuvent peut être paraître redondants). Deux frères botanistes qui passent leur temps à collectionner des fleurs et boirent du thé voient peu à peu leur pays de cocagne idyllique et innocent se transformer en une tyrannie sanguinaire, sous l'influence du grand forestier (le dictateur totalitaire). Bon la morale reste simple (c'est la ferme des animaux en plus fantaisiste) mais c'est très bien écrit.

 

Pour les fictions où la vision de l'individu et de son rapport à la communauté politique est plus développée on a Héliopolis (qui est mon préféré), les abeilles de verre et Eumeswil.  Le principal intérêts de ces romans sont les digressions "philosophiques", esthétiques et le word building (on a des motifs commun à tous ces romans cf "les grands embrasements", les "tribuns/consuls", le "declin").

 

Héliopolis est le roman avec le plus d'événements ou d'intrigues (enfin façon de parler parce que Jünger c'est très contemplatif et introspectif), ça parle principalement de la concurrence politique de 2 visions opposées au sein d'une cité : celle des conservateurs aristocratiques autour du proconsul, et celles des populaires démocrates/antiliberaux massés autour du bailli et de sa force de police. L'autre thème principal du roman c'est le cosmopolotisme/multiculturalisme car les politiques excitent les haines des natifs contre la communauté musulmane des persans pour renforcer leur contrôle et leur emprise. Bon y a aussi tout un passage sur la drogue et pourquoi c'est cool 👍. Le héros (comme toujours un militaire), le commandant Lucius de Geer est très sympathique.

 

Eumeswil est le roman le plus abouti, dont la réflexion et la portée sont les plus amples, mais du coup sa lecture est plus difficile. Le principale thème est une réflexion sur l'histoire, le devenir des nations et la figure de l'anarque : comment un homme libre leur il vivre au sein des despotismes modernes et concilier ses valeurs propres avec le monde ennemi ? Le roman est extrêmement plaisant et instructif mais je comprends que cela ne soit pas accessible ou ludique . Il y aussi des passages sur des esquimaux qui baisent des palourdes ou pourquoi payer des femmes pour du sexe c'est cool et chadesque. Le héros est cette fois ci un historien (ou plutôt un méta historien) qui a trahit son milieu republiciain pour se faire le mignon du tyran (le Condor), on nous présente l'entourage de celui ci ainsi que les soubresauts de la cité (Eumeswil). C'est bourré de références littéraires et artistiques, mais l'intrigue n'est pas vraiment le fort du roman (c'est même plutôt un prétexte pour discuter des différentes facettes de l'anarque). L'aspect technologique est également intéressant avec une sorte de précurseur du smartphone ou d'une sorte réduite de l'IA générative (pour les images en tout cas).

 

Les abeilles de verres, il ne se passe pas grand chose (habituel), c'est le roman où l'aspect futuriste et technologique est le plus développé. On se concentre sur un industriel type Musk (Zaparoni) et l'influence d'une telle entreprise sur la société.