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il y a 49 minutes, frigo a dit :

Bakounine s'essaie à une critique " épistémologique  (?)" du liberalisme 

 

C'est nul. Pour plein de raisons. Par exemple croire que tout libéralisme est contractualiste. Ou encore que le libéralisme se comprend à partir du comportement d'une classe sociale auquel on le rattache de surcroît arbitrairement (en l’occurrence la bourgeoisie. C'est aussi idiot que d'essayer de définir ce qu'est ou devrait le socialisme à partir du comportement des ouvriers. Et puis c'est bien pratique, ça évite d'argumenter. Le libéralisme n'est pas faux parce qu'on peut en montrer la fausseté, il est faux parce que bourgeois. ça se plaint des bolcheviks alors que ça vient disqualifier le discours de l'autre sur la base de ses "origines de classe". On est quasiment déjà dans du polylogisme).

 

Bakounine est aussi inapte à exprimer une pensée nuancée. Vu que l'Etat est mauvais en soi, toute défense de l'Etat est au même niveau. Si les libéraux sont des "partisans forcenés de l'omnipotence de l’Etat", comment, à partir d'une telle outrance verbale,  qualifier les étatistes, les dictateurs ou les totalitaires ? L'outrance rend impossible l'aptitude à saisir les différences.

 

Je note aussi qu'il emprunte beaucoup au Marx de La Question juive (1843-1844).

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Bon, je crois que c'est officiel, Michéa n'est pas seulement un conmmuniste, mais aussi un affabulateur pur et simple:

 

"Parue en feuilleton dans Combat, La Source vive aura ainsi une influence décisive* sur Ivan Chtcheglov et ses amis de l’Internationale lettriste, et donc, indirectement, sur les postures initiales de Guy Debord et du mouvement situationniste." (Jean-Claude Michéa, L’Empire du moindre mal: essai sur la civilisation libérale.).

 

*sic parce que s'il y avait la moindre allusion à Rand dans la littérature lettriste / situ, je crois que moi ou d'autres s'en seraient rendus compte :roll:

 

Ou comment mettre tous les gens qu'on aime pas (libertaires et libéraux) dans le même panier à coup d'alternative facts.

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il y a 9 minutes, Rincevent a dit :

Heuuu attends, il parle du roman d'Ayn Rand, ou d'une oeuvre homonyme ?

 

De Rand. C'est dans une section / paragraphe qui lui est consacrée.

 

On "apprend" aussi qu'il y aurait des "convergences remarquables" entre la philosophie objectiviste et la "philosophie" d'Onfray...

  • Haha 1
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Je continu a bouquiner du Proudhon,c'est un extrait du principe fédératif, je le met parce que c'est un aspect tout à fait minarchiste de sa pensée. 

 

C’est l’État qui fixe les poids et mesures, qui donne le module, la valeur et les divisions des monnaies. Les types fournis, la première émission terminée, la fabrication des pièces d’or, d’argent et de cuivre cesse d’être une fonction publique, un emploi de l’État, une attribution ministérielle ; c’est une industrie laissée aux villes, et que rien au besoin n’empêcherait, de même que la fabrication des balances, bascules, tonneaux et bouteilles, d’être tout à fait libre. Le meilleur marché est ici la seule loi. Qu’exige-t-on, en France, pour que la monnaie d’or et d’argent soit réputée d’aloi ? Un dixième d’alliage et neuf dixièmes de fin. Qu’il y ait un inspecteur pour suivre et surveiller la fabrication, je le veux : le rôle de l’État ne va pas au delà.

 

Ce que je dis des monnaies, je le redis d’une foule de services, abusivement laissés aux mains du gouvernement routes, canaux, tabacs, postes, télégraphes, chemins de fer, etc. Je comprends, j’admets, je réclame au besoin l’intervention de l’État dans toutes ces grandes créations d’utilité publique ; je ne vois point la nécessité de les laisser sous sa main une fois qu’elles ont été livrées au public. Une semblable concentration, selon moi, constitue un véritable excès d’attributions. J’ai demandé, en 1848, l’intervention de l’État pour l’établissement de banques nationales, institutions de crédit, de prévoyance, d’assurance, comme pour les chemins de fer : jamais il n’est entré dans ma pensée que l’État, ayant accompli son œuvre de création, dût rester à tout jamais banquier, assureur, transporteur, etc. Certes, je ne crois pas à la possibilité d’organiser l’instruction du peuple sans un grand effort de l’autorité centrale, mais je n’en reste pas moins partisan de la liberté de l’enseignement, comme de toutes les libertés [2]. Je veuxque l’école soit aussi radicalement séparée de l’État que l’Église elle-même. Qu’il y ait une Cour des comptes, de même qu’un bureau de statistique, établis pour rassembler, vérifier et généraliser toutes les informations, toutes les transactions, toutes les opérations de finance sur la surface de la République, à la bonne heure. Mais pourquoi toutes les dépenses et recettes passeraient-elles par les mains d’un trésorier, receveur ou payeur unique, ministre d’État, quand l’État, par la nature de sa fonction, ne doit avoir que peu ou point de service à faire, partant peu ou point de dépenses [3] ?… Est-ce qu’il est vraiment nécessaire aussi que les tribunaux soient dépendants de l’autorité centrale ? Rendre la justice fut de tout temps la plus haute attribution du prince, je le sais : mais cette attribution est un reste de droit divin ; elle ne saurait être revendiquée par un roi constitutionnel, à plus forte raison par le chef d’un empire établi sur le suffrage universel. Du moment donc que l’idée du Droit, redevenant humaine, obtient comme telle la prépondérance dans le système politique, l’indépendance de la magistrature en sera la conséquence nécessaire. Il répugne que la Justice soit considérée comme un attribut de l’autorité centrale ou fédérale ; elle ne peut être qu’une délégation faite par les citoyens à l’autorité municipale, tout au plus à la provinciale. La Justice est l’attribut de l’homme, qu’aucune raison d’État ne doit en dépouiller. — Je n’excepte pas même le service de guerre de cette règle les milices, lesmagasins, les forteresses, ne passent aux mains des autorités fédérales que dans les cas de guerre et pour l’objet spécial de la guerre ; hors de là, soldats et armements restent sous la main des autorités locales [4].

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Ceux qui essayent -les malheureux- de donner un contenu au mot de populisme expliquent souvent qu'il s'agit de monter les classes populaires contre les "élites" en prêtant aux premières un degré supérieur et inné de moralité, une "décence commune" comme dirait cette nullité qu'est Michéa.

 

Idée qui est pourtant sans doute de tous les temps, et, dans les temps modernes, mieux nommée rousseauiste:


"Suivant Robespierre et ses amis, les pauvres étant demeurés plus près de la nature, la vertu leur est plus facile qu'aux riches ; cette métaphysique singulière se retrouve encore souvent dans des livres contemporains."
-Georges Sorel, La Décomposition du marxisme, 1re éd. Paris, Librairie de Pages libres, 1908.

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Y a pas à dire, Hegel est passé à côté d'une carrière d'artiste:

 

« La confiance dans les lois éternelles des dieux s’est tue, tout aussi bien que les oracles qui faisaient savoir le particulier. Les statues sont maintenant des cadavres dont a fui l’âme vivifiante, de même que l’hymne n’est plus qu’une suite de mots dont toute croyance s’est enfuie. Les tables des banquets des dieux sont vides de breuvages et de nourriture spirituelle et la conscience ne voit plus revenir, dans les fêtes et les jeux, la joyeuse unité de soi avec l’essence. Il manque aux forces des Muses la force de l’esprit, pour qui a surgi de l’écrasement des dieux et des hommes la certitude de soi-même. Ils sont donc désormais ce qu’ils sont pour nous, de beaux fruits arrachés de l’arbre, un destin amical nous en a fait l’offrande comme une jeune fille sait le faire de ces fruits ; il n’y a ni la vie effective de leur existence, ni l’arbre qui les a portés, ni la terre, ni les éléments qui ont constitué leur substance, ni le climat qui a défini leur déterminité, ni encore l’alternance des saisons qui dominaient le processus de leur devenir. – Ainsi donc, le destin ne nous donne pas en même temps que ces œuvres le monde de cet art, le printemps et l’été de la vie soucieuse des bonnes mœurs et de la coutume dans laquelle elles ont fleuri et mûri, mais uniquement le souvenir voilé de cette effectivité. C’est pourquoi ce que nous faisons en jouissant d’elles n’est pas une activité de service divin par laquelle adviendrait à notre conscience la vérité parfaite qui est la sienne et qui la comblerait, mais c’est une activité extérieure, celle qui, par exemple, essuie les gouttes de pluie ou la fine poussière déposées sur ces fruits, et qui à la place des éléments intérieurs de l’effectivité environnante, productrice et spiritualisante du souci des bonnes mœurs, dresse le vaste échafaudage des éléments morts de leur existence extérieure, du langage, de l’historique, etc., non pour y engager sa vie, mais uniquement pour se les représenter en soi-même. Mais de même que la jeune fille qui tend ces fruits cueillis est davantage que toute la nature de ceux-ci étalée dans leurs conditions et éléments, l’arbre, l’air, la lumière, etc., qui les offrait immédiatement, dès lors qu’elle rassemble tout cela de manière supérieure dans le rayon de son regard conscient de soi et du geste d’offrande, de même l’esprit du destin qui nous présente ces œuvres d’art est plus que la vie éthique et que l’effectivité de ce peuple, car il est le souvenir et l’intériorisation de l’esprit encore extériorisé en elles – il est l’esprit du destin tragique qui rassemble tous ces dieux individuels et ces attributs de la substance dans le Panthéon unique, dans l’esprit conscient de soi en tant qu’esprit. »

-G.W.F Hegel, Phénoménologie de l’Esprit, Paris, Aubier, Bibliothèque philosophique, trad. J.P. Lefebvre (modifiée), 1991, pp. 489-490.

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Sinon, ça me fait penser, j'avance lentement dans The Psychology of Human Values et je tombe sur un passage qui intéressera sans doute @Johnathan R. Razorback et @NoName :

Quote

In Aristotle's stance, it is less commendable to act in a virtuous manner by overcoming a habit than it is to behave virtuously through habit. Instead of merely fighting habits, a virtuous person learns to cultivate virtuous habits of perception, thought, feeling and action. Presumably, this cultivation of good habits is vital because habits, in the long term, shape behavior more than occasional acts of willpower.

 

  • Yea 1
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Après le Choeur des femmes de Martin Winckler (messieurs lisez-le cela vous aidera à comprendre ce par quoi une femme doit passer) je suis dans l'Histoire de France de Bainville. C'est très bien écrit et si certaines périodes ont depuis été renouvelées par la recherche cela reste une œuvre très bien écrite dont les développements et analyses restent très pertinents. Bainville est un des écrivains les plus intéressant de la 1ère moitié du XXème siècle.

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Il y a 1 heure, PABerryer a dit :

Je suis dans l'Histoire de France de Bainville. C'est très bien écrit et si certaines périodes ont depuis été renouvelées par la recherche cela reste une œuvre très bien écrite dont les développements et analyses restent très pertinents. Bainville est un des écrivains les plus intéressant de la 1ère moitié du XXème siècle.

 

Oui, je suis à la moitié, c'est bien écrit, avec des intuitions et des bons mots bien trouvés.

 

Pour le moment j'aurais seulement un bémol sur son parti-pris pro romain. Et l'opposition qu'il fait entre Gaulois et Germains a été réfuté ultérieurement. Mais bon c'est pas un péché mortel.

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il y a 10 minutes, Johnathan R. Razorback a dit :

 

Oui, je suis à la moitié, c'est bien écrit, avec des intuitions et des bons mots bien trouvés.

 

Pour le moment j'aurais seulement un bémol sur son parti-pris pro romain. Et l'opposition qu'il fait entre Gaulois et Germains a été réfuté ultérieurement. Mais bon c'est pas un péché mortel.

 

C'est pour cela que j'écris que la recherche a avancé depuis son époque. Par contre c'est un bon ouvrage synthétique.

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Il y a 3 heures, Lancelot a dit :

Sinon, ça me fait penser, j'avance lentement dans The Psychology of Human Values et je tombe sur un passage qui intéressera sans doute @Johnathan R. Razorback et @NoName :

 

99% d'accord. Etre vertueux c'est comme être honnête: le seul moyen de le faire c'est de l'être tous les jours. Et les habitudes, au sens mental du terme, c'est grossi merdo la moitié du temps éveillé de l'humain moyen 

  • Yea 1
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Ah tiens comme j'ai lu un peu de Burke sur tes conseilles je me suis remis une dose de Bellegarrigue en guise de vaccin.

 

Qu'on ne me parle point de la révélation, de la tradition, des philosophies chinoise, phénicienne, égyptienne, hébraïque, grecque, romaine, tudesque ou française; en dehors de ma foi ou de ma religion dont je ne dois compte à personne, je n'ai que faire des divagations de l'ancêtre; je n'ai pas d'ancêtres! Pour moi, la création du monde est datée du jour de ma naissance; pour moi, la fin du monde doit s'accomplir le jour où je restituerais à la masse élémentaire l'appareil et le souffle qui constituent mon individualité. Je suis le premier homme, je serai le dernier. Mon histoire est le résumé complet de l'histoire de l'humanité; je n'en connais pas, je n'en veux pas connaître d'autre. Quand je souffre, quel bien me revient-il des jouissances d'autrui? Quand je jouis, que retirent de mes plaisirs ceux qui souffrent? Que m'importe ce qui s'est fait avant moi? En quoi suis-je touché par ce qui se fera après moi? Je n'ai à servir ni d'holocauste au respect des générations éteintes, ni d'exemple à la postérité. Je me renferme dans le cercle de mon existence, et le seul problème que j'aie à résoudre, c'est celui de mon bien-être. Je n'ai qu'une doctrine, cette doctrine n'a qu'une formule, cette formule n'a qu'un mot: JOUIR !

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il y a une heure, frigo a dit :

Ah tiens comme j'ai lu un peu de Burke sur tes conseilles je me suis remis une dose de Bellegarrigue en guise de vaccin.

 

Qu'on ne me parle point de la révélation, de la tradition, des philosophies chinoise, phénicienne, égyptienne, hébraïque, grecque, romaine, tudesque ou française; en dehors de ma foi ou de ma religion dont je ne dois compte à personne, je n'ai que faire des divagations de l'ancêtre; je n'ai pas d'ancêtres! Pour moi, la création du monde est datée du jour de ma naissance; pour moi, la fin du monde doit s'accomplir le jour où je restituerais à la masse élémentaire l'appareil et le souffle qui constituent mon individualité. Je suis le premier homme, je serai le dernier. Mon histoire est le résumé complet de l'histoire de l'humanité; je n'en connais pas, je n'en veux pas connaître d'autre. Quand je souffre, quel bien me revient-il des jouissances d'autrui? Quand je jouis, que retirent de mes plaisirs ceux qui souffrent? Que m'importe ce qui s'est fait avant moi? En quoi suis-je touché par ce qui se fera après moi? Je n'ai à servir ni d'holocauste au respect des générations éteintes, ni d'exemple à la postérité. Je me renferme dans le cercle de mon existence, et le seul problème que j'aie à résoudre, c'est celui de mon bien-être. Je n'ai qu'une doctrine, cette doctrine n'a qu'une formule, cette formule n'a qu'un mot: JOUIR !

 

Oui alors pour le coup ça fait libéral-libertaire cette apologie de l'hédonisme (enfin Bellegarrigue est anarcap mais c'est l'idée).

 

Je n'ai pas souvenir d'avoir lu ça dans le Manifeste de l'Anarchie, ça vient d'où ?

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Si ça vient du manifeste, chapitre 2 je crois, sur l'individualisme comme idéologie fraternelle.

 

En fait Bellegarrigue est socialiste, c'est presque impossible a concevoir maintenant, c'est la lignée des Proudhon, Hugskin, Lesigne, Tucker, Spooner, Armand .....

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En fait pour eux socialiser c'est "rendre à la société ", c'est enlever le caractère monopolistique de telle ou telle activité, socialiser c'est enlever à l'État, enfin je le comprend comme ça. 

 

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Il y a 5 heures, Johnathan R. Razorback a dit :

 

Je doute de ton libéralisme bon goût.

bon gout ?...je sais pas.

le mien vaut bien le votre...

 

apres,je vous dirais qu'importe...

un homme qui finit en finale en 2002...et qui a ecumer medias et politique depuis 40 ans...

se doit etre lu avec attention...

 

notons que je considere lepen comme un aventurier...et puis...il m'a toujours fait marrer.

et il fut liberal...enfin "reaganiste"..avant que le fn ne  devienne socialiste...

 

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J'ai fini Droit naturel et histoire. Il y a plusieurs bons passages, notamment certaines remarques sur Hobbes.


"La philosophie politique traditionnelle postulait que l'homme est par nature un animal politique et social. En rejetant ce postulat, Hobbes retrouve en somme la tradition épicurienne. Il admet que l'homme est par nature, originellement, un animal apolitique et même asocial et, acceptant les prémisses de cette doctrine, il admet que le bien est essentiellement identique à l'agréable. Mais il utilise cette conception apolitique dans un dessein politique. [...] Il devient ainsi le créateur de l'hédonisme politique, doctrine qui devait bouleverser un peu partout la vie humaine dans des proportions jamais égalées jusqu'alors."

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