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à l’instant, Johnathan R. Razorback a dit :

 

Certains ont justement pointés les limites du livre de Braudel, parce que dire que la France est diverse, c'est bien, mais ça ne dit pas ce qu'elle est.

 

Il était sans doute un peu trop intelligent pour s'imaginer que l'on puisse répondre à cette question de manière univoque.

La France est diverse effectivement, de même que les Etats Unis, mais certainement pas de la même manière.

Ce qui la rend unique dans sa diversité à mon sens, c'est une diversité de paysages, de climats, de cultures, de langues, de peuples, sur un si petit territoire. Cela c'est proprement unique !

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il y a une heure, Johnathan R. Razorback a dit :

Certains ont justement pointés les limites du livre de Braudel, parce que dire que la France est diverse, c'est bien, mais ça ne dit pas ce qu'elle est. 

 

Le propre d'un livre inachevé, c'est d'être limité.

 

 

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J'ai lu Espoir-du-Cerf de OSC. Sympa mais bizarrement écrit, mais ça reste du OSC donc quelque chose de quand même profond et bien pensé. Par contre, je suis maintenant définitivement convaincu que OSC est un grand malade et une biographie denlui et de son enfance serait vachement interessante.

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Orson Scott Card, donc. J'avais adoré dans mon adolescence le cycle Terre des Origines (enfin, les quatre premiers volumes, puisqu'il ne sait pas faire de bonne conclusion). Qu'est-ce qui te fait dire que c'est un grand malade ?

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il y a 24 minutes, Rincevent a dit :

Orson Scott Card, donc. J'avais adoré dans mon adolescence le cycle Terre des Origines (enfin, les quatre premiers volumes, puisqu'il ne sait pas faire de bonne conclusion). Qu'est-ce qui te fait dire que c'est un grand malade ?

Son rapport et sa représentation de la famille qui est systématiquement hyper-glauque. Je trouve ça d'autant plus bizarre que c'est un bon gros conservateur qui tâche défenseur des valeurs familiales etc...

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J'avance dans un autre livre de Sternhell. Intéressant comme toujours. L'étude du nationalisme barrèsien et du "socialisme national" post-boulangiste relève de nombreux points communs avec la thématique du "socialisme prussien" présente dans la RC* allemande (les nationaux-bolcheviks tout particulièrement, mais aussi Spengler ou Moeller van der Bruck). Mais en trouve aussi aisément avec le néo-fascisme d'un Soral** ou sous une forme moins extrême le nationalisme du Rassemblement national.

 

* Sternhell indique ailleurs l'influence de Barrès et de l'Action française sur un Ernst Jünger ou un Carl Schmitt.

 

** De manière logique, un Soral ou un Rougeyron se réfèrent occasionnellement à Barrès.

 

Citation

"Le modèle le plus complet de toutes ces tentatives de rassemblement effectuées au cours de cette période complexe et riche en ambiguïtés est, sans aucun doute, La Cocarde, telle que la fit Barrès de septembre 1894 à mars 1895. [...]
La Cocarde réunit, sous la direction de Barrès, Eugène Fournière, Clovis Hugues, Camille Pelletan, Fernand Pelloutier, Camille Mauclair, mais aussi Maurras, Daudet, Amouretti, Soury et Morès. Les socialistes ne semblent être choqués ni par la fréquence ni par la chaleur des hommages rendus par leur directeur politique au mouvement boulangiste et aux grands hommes du parti national. Au cours de la veillée d'armes qui précède l'Affaire, socialisme et internationalisme cohabitent facilement avec l'antisémitisme, le fédéralisme et un certain traditionalisme.
La Cocarde brûle d'un authentique désir de renouvellement. [...] Elle refuse le monde bourgeois, le parlementarisme, l'encasernement de la jeunesse et l'éducation traditionnelle. Elle refuse la société industrielle et la centralisation qui écrasent l'individu. Mais elle veut aussi le regroupement de tous ceux qui refusent: socialistes, antisémites de gauche, anciens boulangistes. Elle prolonge, à un niveau de réflexion plus élevé, le boulangisme, et très souvent elle s'attache à systématiser et à développer les vieux thèmes boulangistes. Elle poursuit en l'accentuant le redressement vers la gauche amorcé au lendemain de l'échec du boulangisme ; elle cherche à élaborer une plate-forme commune à l'ensemble de l'opposition de gauche. Barrès et son équipe se tournent, par conséquent, vers cette clientèle que le boulangisme, enlisé en fin de course dans ses compromissions avec la droite, n'avait pas su pleinement mobiliser, vers ces couches sociales qui ne se reconnaissent pas dans la République opportuniste, vers cette jeunesse intellectuelle qui, ils en sont convaincus, aurait dû et aurait pu former l'aile marchante du mouvement.
La Cocarde exprime aussi un refus de la médiocrité bourgeoise qui a amené la France à sommeiller "dans cette même brume, avec ce même sourire médiocre que lui avait fait la monarchie de Juillet", elle énonce un profond sentiment de décadence, de doute et d'inquiétude face à un monde "où semblent s'éteindre toutes les forces vives de l'humanité". Selon Barrès, l'origine du mal réside dans l'ordre social imposé par les générations disparues et que l'enseignement bourgeois perpétue par le biais de la transmission du système des valeurs. Voilà pourquoi Barrès ouvre le procès de l'Université qui dispense un enseignement sclérosé, destiné à perpétuer la domination de la bourgeoisie. L'Université est le pilier de l'ordre établi, de cette République opportuniste qui, barricadée derrière sa phraséologie, est devenue non seulement le régime de la médiocrité, du conservatisme et de l'injustice, mais encore un système destiné à modeler l'individu en le vidant de sa substance originale. [...] C'est de là, conclut Barrès, que vient le malaise de la jeune génération. Car elle ne veut pas, elle ne peut pas vivre dans un monde façonné par les générations précédentes [...]
La génération de 1890 n'avait pas le sens du progrès technique et industriel, ni celui des possibilités qui s'ouvraient à l'homme grâce à ce progrès. Sa conception du monde était loin d'être optimiste et, si elle avait un sens aigu de la misère et de l'exploitation, elle avait souvent la tentation d'en rendre responsables autant les iniquités de l'ordre social que la croissance industrielle. D'autre part, et c'est là un des dimensions les plus caractéristiques du socialisme national -et, plus tard, du fascisme-, l'engagement de l'équipe de La Cocarde en faveur du socialisme prend aussi les aspects d'une révolte bourgeoise, alimentée principalement par le "prolétariat des bacheliers", cette catégorie sociale nouvelle que met en scène Les Déracinés et dont l'importance, depuis, n'a cessé d'augmenter. [...]
Mieux que quiconque, c'est le jeune et brillant député boulangiste, élu à Nancy à l'âge de vingt-sept ans, parvenu à l'apogée de son influence idéologique et littéraire au temps de l'Affaire, qui représente et concrétise de la manière la plus fidèle l'esprit de révolte de la génération de 1890. Il est l'un des tout premiers à avoir compris qu'un mouvement "national" ne peut être tel que s'il assure l'intégration des couches sociales les plus déshéritées dans la collectivité nationale, que s'il leur offre un terrain de ralliement sur des thèmes neutres et acceptables pour l'ensemble de la société. Complété par l'antiparlementarisme et un certain autoritarisme -dérivé d'une conception plébiscitaire de la démocratie-, le boulangisme barrésien, socialisant et antisémite, forme un ensemble relativement cohérent. Ainsi donc, élaboré au cours des premières années de la dernière décennie du siècle, qui annonce déjà les affrontements idéologiques que connaîtront la France et l'Europe tout au long de la première moitié du XXe siècle.
Tout d'abord, Barrès oppose aux vices du régime représentatif, régime de corruption, les mérites de la démocratie directe, d'un retour aux sources. Il assimile le boulangisme aux élans libérateurs de la Révolution, de 1848 et de la Commune: il fait appel à la vieille tradition jacobine et révolutionnaire qui abattit d'autres systèmes d'oppression. [...] Les critiques qu'il adresse au régime portent non tant sur son étiquette démocratique que sur le fait qu'il ne l'est pas vraiment. Le boulangisme se présente, par conséquent, comme un mouvement de reconquête de la République, un "nettoyage" bienfaisant qui rendra la République vivable. Ce caractère populaire et républicain est constamment réaffirmé avec une grande vigueur, et, en cette année du centenaire de la Grande Révolution, l'imagerie révolutionnaire est amplement exploitée. Barrès célèbre toutes les gloires de la France jacobine, toutes les "journées" populaires, depuis la convocation des états généraux jusqu'à la Commune. Tout cela, non seulement pour exploiter les sentiments de la traditionnelle clientèle radicale, mais aussi pour faire témoigner l'histoire de France en faveur du "parti national". [...] Fils légitimes des hommes du tiers état, les boulangistes portent, cent ans après leurs pères spirituels, les espérances de tous les opprimés. Car, depuis 89, la nature de l'oppression n'a point changé ; ce qui a changé, c'est l'identité des oppresseurs. A cet égard, l'analyse des socialistes nationaux ne diffère guère de celle des marxistes. Ne font-ils pas, à l'instar des marxistes, le même procès à la bourgeoisie et aux moyens qu'elle emploie pour se maintenir au pouvoir ? Dans un article quasi marxiste, "La lutte entre capitalistes et travailleurs", Barrès accuse la bourgeoisie de n'avoir jamais, depuis 1789, considéré le peuple que comme un simple moyen, un moyen commode, pour abattre l'Ancien Régime et établir sa propre suprématie. C'est contre elle que se dresse le boulangisme. "Sorti des ouvriers", fidèle à une "République...ouverte toujours aux petits électeurs", le "parti national" leur offre l'occasion d'abattre "la coalition bourgeoise". [...] Égalité politique et suffrage universel ne sont que les paravents derrière lesquels se cache une aristocratie nouvelle. Les boulangistes s'adressent à l'instinct "antiprivilèges" du prolétariat, au sentiment le plus ancré dans la conscience populaire, celui de l'égalité. [...]
La société bourgeoise est malade parce que bourgeoise, mais surtout parce que société industrielle. Tout compte fait, les boulangistes, à l'exception de l'ingénieur Francis Laur, craignent la société industrielle et la comprennent mal. La vision que se fait Barrès de l'ouvrier, réduit "à un véritable servage" par le "machinisme [qui] l'enterre dans les usines", est fort caractéristique de ce courant de pensée. [...] Ce socialisme s'élève contre le concept même de lutte de classe [...] il revêt les formes d'un populisme antibourgeois et anti-industriel. C'est pourquoi ce socialisme -auquel se rattache un Drumont, auquel se rattachera plus tard un Biétry- rêve d'un âge d'or où la France, une France du "petit peuple", sera enfin le pays des intérêts en harmonie, le pays de l'entente des classes laborieuses. C'est pourquoi, enfin, ce socialisme, qui prône la fraternité des malheureux, encourage aussi une certaine xénophobie afin de ne pas laisser les conflits d'intérêts prendre le pas sur l'intégration de tout le corps national. [...]
[Il ne craint] pas de préconiser comme solution à la question sociale la même solution que proposent les marxistes: donner au travailler "la propriété de son instrument de travail". C'est en effet à quoi tendent les propositions du fameux groupe de "Morès et ses amis", qui veut la création d'un système de crédit ouvrier. Francis Laur, de son côté, défend le principe de la coopération minière et de la participation aux bénéfices. [...]
Mais les solutions marxistes ou marxisantes sont finalement de peu de poids dans le socialisme national des années quatre-vingt. C'est encore sur la solidarité capital-travail que l'on compte pour résoudre la question sociale ; en fait, on croit plus, à l'instar de Naquet, à la participation des ouvriers à "des sociétés par actions [qui] ne sont pas autre chose que le moyen indirect de morcellement de l'usine". [...]
Barrès aussi se range résolument sous la bannière de la participation et de la solidarité. [...]
Une même conception se dégage de la masse des écrits de Paul Déroulède. On ne peut, certes, rattacher le chef de la Ligue des patriotes au socialisme national stricto sensu. N'empêche que lui aussi est pour la solidarité capital-travail, solidarité qui, en permettant la collaboration du patronat et des chambres syndicales, doit assurer la protection du travailleur français. En effet, pour Déroulède, comme pour tous les courants de la nouvelle droite, le problème social est d'abord un problème de défense: du prolétariat français contre le travail étranger, de l'industrie et du commerce français contre la concurrence étrangère. [...]
L'essence même du nationalisme est, par conséquent, le maintien de la cohésion du groupe-nation et la recherche d'un consensus. D'où, dans un premier temps, le désir de dépasser les oppositions intérieures, les oppositions de classe, et, dans un second temps, le rejet des éléments jugés étrangers au consensus. Ces derniers seront par la suite, du fait de leur comportement, accusés de complot, et leur présence considérée comme un danger permanent.
Barrès comprend parfaitement que la cohésion national passe par la solution de la question sociale: il faut protéger "le menu peuple contre le peuple gras", il faut éviter que l'idée de patrie ne se présente aux couches sociales les plus défavorisées uniquement sous forme de "charges à subir et de corvées à remplir". Il faut favoriser l'éclosion du sentiment de solidarité à l'intérieur du groupe national "par la haine du voisin": "L'idée de patrie implique une inégalité mais au détriment des étrangers...". Dans cette optique, Barrès lance une longue campagne en faveur du protectionnisme -qui "introduit le patriotisme dans l'économie politique" -et une campagne pour la protection des travailleurs français contre la concurrence des ouvriers étrangers
."(p.58-70)

"Les nationalistes s'appliquent à mettre en valeur l'importance et la portée du dénominateur commun au socialisme et au nationalisme: "L'idée socialiste est une idée organisatrice si on la purge du poison libéral qui n'y est point nécessaire", dit Barrès. Dans l'esprit des révoltés de la fin du siècle, socialisme et nationalisme ne représentent que deux aspects de l'antilibéralisme, deux aspects d'un même refus de l'individualisme démocratique, deux idéologies qui saisissent l'individu seulement en sa qualité de parcelle d'un tout organique. Ce qui permet à Maurras d'expliquer aux ouvriers que, "travailleurs, ils sont société avant d'être individus". Voilà pourquoi le socialisme "en son sens naturel et pur" ne signifie pas nécessairement "la destruction et le partage de la propriété privée" ; en réalité, "un système socialiste pur serait dégagé de tout élément de démocratisme. Il se plierait aux règles de la hiérarchie inscrites dans la constitution de la nature et de l'esprit".
C'est dans ce sens que le nationalisme peut être conçu comme "socialiste" par définition. C'est bien l'idée qu'exprime Barrès quand, en 1898, il reprend le combat en Lorraine. Il y revient au nom du boulangisme: son programme, celui du "Comité républicain socialiste-nationaliste de Meurthe-et-Moselle", recoupe les grandes options du "Comité républicain socialite-révisionniste" qui l'a précédé. Ce programme exprime cependant les nouvelles préoccupations des socialistes nationaux: la lutte "contre ce socialisme trop cosmopolite ou plutôt trop allemand qui énerverait la défense de la patrie", la lutte contre la conspiration de la finance internationale et des ennemis de l'intérieur liés à elle, plus particulièrement les juifs qui, par "des mœurs d'accaparement, de spéculation, de cosmopolitisme", menacent de vider le pays de sa substance
." (p.72-73)

"Les succès remportés par le parti national montrent que les masses peuvent aisément soutenir un mouvement qui emprunte à la gauche ses valeurs sociales et à la droite ses valeurs politiques." (p.78)
-Zeev Sternhell, La droite révolutionnaire: 1885-1914. Les origines françaises du fascisme, Gallimard, folio.histoire, 1997 (1978 pour la première édition française), 602 pages.

 

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il y a 6 minutes, Johnathan R. Razorback a dit :

J'avance dans un autre livre de Sternhell.

Tu as beaucoup mieux à lire, tu sais...

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Je viens de commencer le manifeste de Unabomber, Industrial Society and it's future.

 

Les paragraphes 11 à 15 sont une description incroyablement succincte de la PC culture.

  • Yea 1
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il y a 16 minutes, Johnathan R. Razorback a dit :

Et puis je l'ai acheté il y a quatre ans, il serait temps d'en faire quelque chose.

T'as pas un meuble à caler ?

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il y a 7 minutes, Rincevent a dit :

T'as pas un meuble à caler ?

 

Pourquoi tant d'hostilité contre Sternhell ? C'est un historien sérieux et reconnu. Par ex. par Marc Angenot dans le livre dont je parlais récemment. Ou par Enzo Traverso si tu veux une critique constructive*.

 

*Soit le contraire du brûlot inutile qu'avait sorti Taguieff dans Le Point. Sternhell est marxiste, so what ? C'est censé être un argument ?

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@NoName:

La plupart des historiens français (Rosanvallon, etc) ne sont pas convaincus par sa thèse centrale et ses suites. Michel Winock a d'ailleurs fait un article convaincant où il conteste le caractère fascisant des Croix-de-Feu de La Rocque.

 

Mais on a le droit d'avoir un autre avis et dans tous les cas c'est un auteur sérieux et important:

 

"La thèse de Sternhell a marqué un tournant et occupe aujourd’hui une place incontournable dans le débat historiographique."

-Enzo Traverso, « Interpreting Fascism: Mosse, Sternhell and Gentile in Comparative Perspective », Constellations, 2008, vol. 15, n° 3, pp. 303-319.

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il y a 12 minutes, NoName a dit :

Il me semble justement que stenrhell c'est pas vu comme très sérieux academiquement 

Voilà, c'est très daté, pour le dire poliment. Après, le fait que les oeuvres d'un auteur contemporain toujours vivant soient déjà considérées de la sorte ; et qu'elles aient été considérées de la sorte dès la décennie suivant la publication ; tout cela devrait nous en dire long sur la qualité (ou le manque d'icelle) de ces travaux.

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Edit: erreur de ma part, je voulais parler de cet article de Julliard et non de Rosanvallon: http://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1984_num_39_4_283100

 

Un bilan de sa réception ici (Angenot à fait un livre sur l'historiographie du problème, mais je ne l'ai pas): https://fr.wikipedia.org/wiki/Zeev_Sternhell#Controverses

 

On pourrait aussi rapprocher Sternhell d'une part de l'historiographie états-unienne: https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Soucy

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J'ai (enfin) fini The constitution of liberty de Hayek. Chronologiquement entre Road to Serfdom et Denationalisation of money, les deux autres livres que j'ai lu de lui.

 

Du coup mes quelques remarques:

- Le style est vraiment peu lisible. Ça vient peut-être du fait que Hayek n'écrit pas dans sa langue natale, mais ses autres bouquins sont pourtant largement plus accessibles à ce niveau.

- On ajoute la tendance des Autrichiens à avoir des footnotes avec plus de contenu que le texte principal. J'ai fini par arrêter de les lire vu que ça rendait le style encore plus indigeste.

- Hayek est nettement plus mesuré et moins "extrémiste" que dans ses autres écrits. Ça vient a priori de la période dans les 60s où le libéralisme était vraiment au fond du trou et Hayek cherchait à ne pas disparaître complètement du paysage. D'un côté, ça a marché avec le prix Nobel. De l'autre, tous les gens qui cherchent à montrer que Hayek supportait un État-providence vont citer ce livre (avec un peu de cherry-picking et de mauvaise foi).

- Les parties 1 et 2 sont globalement intéressantes, notamment ce qui touche au domaine législatif. Pas sûr que ça m'ait marqué plus que ça cela dit.

- La partie 3 sur les solutions à mettre en avant dans le contexte de l'État-providence me semble assez datée.

 

Du coup, je ne sais pas trop si j'ai envie de m'attaquer à Law, Legislation and Liberty si c'est encore plus abstrait. Je partirais peut-être sur The Fatal Conceit vu que ça a l'air de parler de ses idées sur le savoir distribué (je fais peut-être une traduction foireuse sur ce coup).

 

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il y a une heure, Cthulhu a dit :

Du coup, je ne sais pas trop si j'ai envie de m'attaquer à Law, Legislation and Liberty si c'est encore plus abstrait. Je partirais peut-être sur The Fatal Conceit vu que ça a l'air de parler de ses idées sur le savoir distribué (je fais peut-être une traduction foireuse sur ce coup).

 

 

Si jamais, j'ai bien plus apprécié Law, Legislation and Liberty que La constitution de la liberté, surtout le première tome qui pose très finement la critique du constructivisme et la notion d'ordre spontané à travers la distinction nomos/taxis. Forcément, le livre ne réserve pas vraiment de surprise, ni trop de difficultés, si on connaît déjà Hayek mais j'ai trouvé l'argumentation très solide (et j'ai appris que Darwin avait emprunté le concept d'évolution aux sciences humaines). C'est le dernier tome qui est un peu long, avec l'exposition de la démarchie. Le livre m'avait d'ailleurs laissé sur ma fin, la catallaxie doit être encadré pour fonctionner en maintenant le rule of law par exemple, mais Hayek propose une solution très constructiviste pour protéger le phénomène catallactique... Peut-être pour éviter de finir sur un laisser faire  et l'envie de proposer sa solution, qui sait le marché va peut être la faire émerger :D

 

 

 

  • Yea 1
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22 minutes ago, RayRhacer said:

Si jamais, j'ai bien plus apprécié Law, Legislation and Liberty que La constitution de la liberté, surtout le première tome qui pose très finement la critique du constructivisme et la notion d'ordre spontané à travers la distinction nomos/taxis.

+1, le premier tome de LL&L est ce que Hayek a écrit de mieux à mon avis.

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revenons à Travelingue de Marcel Aymé, c'est juste extraordinaire, en particulier l'affaire du coiffeur qui gouverne la France. Par exemple comment il va s'assurer que ceux qui travaillent envient les 5 millions de chômeurs et donc, comment rendre les chômeurs particulièrement heureux

 

Autre grand attrait, les bobos à l'époque du Front Popu, leur attrait esthétique pour la rudesse et la violence des pauvres, rien à envier à ceux de maintenant

 

C'est bref, 200 pages, délicieux, drôle, et gratos sur ebooksgratuits, donc ne manquez ça en aucun cas

  • Yea 3
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il y a 10 minutes, Nick de Cusa a dit :

revenons à Travelingue de Marcel Aymé, c'est juste extraordinaire, en particulier l'affaire du coiffeur qui gouverne la France. Par exemple comment il va s'assurer que ceux qui travaillent envient les 5 millions de chômeurs et donc, comment rendre les chômeurs particulièrement heureux

 

Autre grand attrait, les bobos à l'époque du Front Popu, leur attrait esthétique pour la rudesse et la violence des pauvres, rien à envier à ceux de maintenant

 

C'est bref, 200 pages, délicieux, drôle, et gratos sur ebooksgratuits, donc ne manquez ça en aucun cas

 

Tu peux t'attaquer au Chemin des écoliers et à Uranus (mon favori) sans craintes, encore plus noirs et grinçants que Travelingue.

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  • 2 weeks later...

ESt-ce qu'il existe un philosophe ou un historien (ou un sociologue que j'ignore),  qui parle du fait que les sociétés changent lentement ? Qu'on ne peut pas impulser un changement par le haut ? que les coutumes et les actes sont résilient ? Que le changement social est lent ?

 

 Quelque chose comme ça.

 

Je cherche une ou deux références (académiques) mais je sèche totalement sur la question

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il y a 1 minute, poney a dit :

ESt-ce qu'il existe un philosophe ou un historien (ou un sociologue que j'ignore),  qui parle du fait que les sociétés changent lentement ? Qu'on ne peut pas impulser un changement par le haut ? que les coutumes et les actes sont résilient ? Que le changement social est lent ?

 

 Quelque chose comme ça.

 

Je cherche une ou deux références (académiques) mais je sèche totalement sur la question

 

Je sais pas si ça répond à ton problème mais niveau référence légitime ça se pose là:

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Longue_durée

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à l’instant, Johnathan R. Razorback a dit :

 

Je sais pas si ça répond à ton problème mais niveau référence légitime ça se pose là:

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Longue_durée

 

Putain, je m'en veut tellement de ne pas avoir pensé à lui alors que je cite les Annales dans tous les sens :D

  • Yea 1
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il y a 32 minutes, poney a dit :

ESt-ce qu'il existe un philosophe ou un historien (ou un sociologue que j'ignore),  qui parle du fait que les sociétés changent lentement ? Qu'on ne peut pas impulser un changement par le haut ? que les coutumes et les actes sont résilient ? Que le changement social est lent ?

 

 Quelque chose comme ça.

 

Je cherche une ou deux références (académiques) mais je sèche totalement sur la question

 

 Ca et le livre dont s'est tiré à la fin

 

 

 

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il y a 35 minutes, poney a dit :

ESt-ce qu'il existe un philosophe ou un historien (ou un sociologue que j'ignore),  qui parle du fait que les sociétés changent lentement ? Qu'on ne peut pas impulser un changement par le haut ? que les coutumes et les actes sont résilient ? Que le changement social est lent ?

 Quelque chose comme ça.

Je cherche une ou deux références (académiques) mais je sèche totalement sur la question

 

Change comes not from men and women changing their minds, but from the change from one generation to the next ~ JK Galbraith

 

(La science progresse par la mort des anciens ?)

 

 

  • Yea 2
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