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Pourquoi Le Che était Il Un Salaud ?


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Voilà, l'autre soir j'expliquais à mes amis que si un jour mon fils débarquait avec T-Shirt du Ché, je le gifflerais aussi fort que s'il revenait avec un T-Shirt D'hitler ou de PolPot.

Et là, ils m'ont demandé pourquo et je leur ait répondu et il m'ont dit : "tu dis n'importe quoi, le Ché a toujours refusé le pouvoir".

Et là j'ai eu l'air con, très con même, parce que je ne faisait que répéter ce que j'avais entendu ici et ailleurs, mais concrètement je ne connais pas du tout l'histoire du Ché.

Alors, si vous avez des détailles, … ça m'interresse, parce que je n'ai aucune confiance au contenu de WIKI.

Pouquoi le Ché était il un salaud ? As t il tué ou fait executé des innocents ou juste des opposants politqiues ? A-t'il eu du pouvoir, violé des enfants ou mangé sa propre mère ,etc … … … ????

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Pouquoi le Ché était il un salaud ? As t il tué ou fait executé des innocents ou juste des opposants politqiues ? A-t'il eu du pouvoir, violé des enfants ou mangé sa propre mère ,etc … … … ????

Directement commanditaire et executeur direct de nombreuses executions tant au sein des groupes militaires qu'il dirigeait (ah, la tolerance et l'acceptation de l'opposition…) que parmi les opposants a la Revolution.

Ensuite, et en tant que ministre (de l'economie je crois) il est directement comptable des milliers de morts/refugies ayant ete engendres par la politique economique appliquee a Cuba au lendemain de la Revolution.

Objectivement on peut bien le qualifier d'assassin, "salaud" me semblant etre tres leger.

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Oui mais pour coup c'etait en collusion avec le gentil barbu non?

Du coup ca fonctionne moins bien pour servir une argumentation aux admirateurs du tare revolutionnaire que recherchait Librekom (il va de soi que nous ne sommes pas dans le domaine de l'argumentation raisonnable face a ces gens)

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Oui mais pour coup c'etait en collusion avec le gentil barbu non?

Du coup ca fonctionne moins bien pour servir une argumentation aux admirateurs du tare revolutionnaire que recherchait Librekom (il va de soi que nous ne sommes pas dans le domaine de l'argumentation raisonnable face a ces gens)

C'était quand même son idée apparement. Et pour répondre à ceux qui disent qu'il n'a jamais pris le pouvoir, il a quand même eu en main le ministère de l'agriculture et la banque cubaine.

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C'était quand même son idée apparement.

Au temps pour moi, je me rememore maintenant qu'il m'en avait touche un mot lorsque nous etions aller boire une petite mousse en terrasse a la Havane a l'epoque.

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Le Che qui a refusé le pouvoir !?! Ministre de l'économie ! À ce titre, il a par ailleurs plongé le pays dans la misère.

Spécialiste du poteau d'exécution et de la torture. Très impliqué dans la mise en place des camps de concentration cubain.

Un petit quizz récupéré sur histem.org quand ce site existait encore :

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Pourquoi le Che mérite qu'on aille cracher sur sa tombe ? Parce qu'il a exécuté plus de deux mille personnes quand il a été directeur du camp de la Cabaña pour une dizaine d'années (Ernesto Guevara, Directeur de Camp), parmi lesquelles, entre autres, des médecins qui refusaient de se soumettre au pouvoir communiste. Parce que ce facho a interdit le rock et le jazz (Ernesto Guevara, peine-à-jouir). Parce qu'il faisait arrêter les mendiants et vagabonds pour pollution visuelle. Parce qu'il a anéanti, depuis le poste de ministre de l'économie en 1960, puis de ministre de l'Economie en 1961 et de directeur de la banque cubaine (Ernesto Guevara, Ministre ; Ernesto Guevara, Directeur de Banque), l'industrie de la chaussure cubaine qui faisait la renommée du pays et garantissait à son peuple un niveau de vie décent.

Le Che était à Castro ce que Drezhinsky était à Staline. Un type naïf mais déterminé, bien pratique pour lui faire aller faire les basses œuvres sans se salir aux yeux des militants.

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Au temps pour moi, je me rememore maintenant qu'il m'en avait touche un mot lorsque nous etions aller boire une petite mousse en terrasse a la Havane a l'epoque.

Une mousse à la Havane ? J'aurai plutôt opté pour un rhum …

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D'ailleurs il y a un mythe chez les gauchos selon lequel le Che aurait été très critique envers l'URSS et Cuba, notamment dans le discours d'Alger. Il faut lire ce discours pour voir que c'est totalement faux. Ou en fait, les seules critiques ne portent pas du tout sur les droits de l'homme, mais sur le fait que Cuba et l'URSS ne soient pas suffisemment communistes.

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D'ailleurs il y a un mythe chez les gauchos selon lequel le Che aurait été très critique envers l'URSS et Cuba, notamment dans le discours d'Alger. Il faut lire ce discours pour voir que c'est totalement faux. Ou en fait, les seules critiques ne portent pas du tout sur les droits de l'homme, mais sur le fait que Cuba et l'URSS ne soient pas suffisemment communistes.

Toute proportion gardée, c'est un peu comme Sollers qui se vante d'avoir été soixante-huitard par défi envers le PCF… en oubliant de préciser qu'il exécrait les moscoutaires parce qu'il était maoïste et qu'à ce titre il les considérait comme des "déviationnistes".

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Voilà, l'autre soir j'expliquais à mes amis que si un jour mon fils débarquait avec T-Shirt du Ché, je le gifflerais aussi fort que s'il revenait avec un T-Shirt D'hitler ou de PolPot.

Et là, ils m'ont demandé pourquo et je leur ait répondu et il m'ont dit : "tu dis n'importe quoi, le Ché a toujours refusé le pouvoir".

Et là j'ai eu l'air con, très con même, parce que je ne faisait que répéter ce que j'avais entendu ici et ailleurs, mais concrètement je ne connais pas du tout l'histoire du Ché.

Alors, si vous avez des détailles, … ça m'interresse, parce que je n'ai aucune confiance au contenu de WIKI.

Pouquoi le Ché était il un salaud ? As t il tué ou fait executé des innocents ou juste des opposants politqiues ? A-t'il eu du pouvoir, violé des enfants ou mangé sa propre mère ,etc … … … ????

Ma traduction, approuvée par l'auteur;

La machine à tuer : Che Guevara, d’un pare-feu du communisme à un porte-flambeau du capitalisme

par Alvaro Vargas Llosa pour l’Independant Institute

Texte paru dans The New Republic le 11 juillet 2006

Che Guevara, qui a tant fait (ou était-ce si peu?) pour combattre le capitalisme, en est maintenant une marque quintessencielle. On peut voir ses adorateurs se parer de tasses à café, pull, briquets, porte clés, portefeuille, casquettes, bandanas, débardeurs, chemises, sac à main, jeans, pochette de thé, et bien entendu du t-shirt omniprésent, avec la photo du pouls même du socialisme, prise par Alberto Korda durant les premières années de la révolution, alors que Che passait avec son béret mythique devant le viseur du photographe pour devenir l’image qui, trente huit ans après sa mort, est toujours le logo du chic révolutionnaire (ou est-ce du capitalisme ?). Sean O’Hagan du The Observer prétend même qu’on peut trouver du détergent vendu sous le slogan « Che rend la lessive plus blanche ».

Les produits Che sont mis sur le marché par de grandes sociétés ainsi que de petites entreprises, comme la Burlington Coat Factory, dont le spot télé nous montre des jeunes en treillis et t-shirts de Che, ou la Flamingo’s Boutique de Union City (New Jersey) dont le propriétaire s’est défendu face à la colère des immigrants Cubains locaux avec cet argument dévastateur : « Je ne vends que ce que les gens veulent acheter ». Des révolutionnaires ont aussi joint ce mouvement, comme le « The Che Store » qui « répond à tous vos besoins révolutionnaire » à partir de l’Internet, ou l’écrivain italien Gianni Minà, qui a vendu à Robert Redford les droits du journal de voyage à moto de Che à travers l’amérique du sud en 1952. En échange des droits du film qui paru sous le nom de The Mortorcycle Diaries, Minà reçu les fonds pour produire son propre documentaire sur le sujet. Sans mentionner Alberto Granado, qui a accompagné Che lors de son voyage et conseille maintenant les documentaristes. On peut le lire se plaindre dans le El Pais, lors d’un chic repas à Madrid de magret de canard arrosé de rioja, que l’embargo Américain contre Cuba lui rend difficile la collecte de ses droits d’auteur. Pour pousser l’ironie encore plus loin : le splendide bâtiment du début du 20ième siècle où Guevara a vu le jour à Rosario (Argentine), au coin des rues Urquiza et Entre Ríos, fut occupé jusqu’à tout récemment par le fond de pension AFJP Máxima, une société née de la privatisation de la sécurité sociale Argentine dans les années 90.

La métamorphose de Che Guevara vers une marque capitaliste n’est pas nouvelle, mais la marque semble avoir regagné en popularité récemment, une remontée remarquable, puisqu’elle arrive plusieurs années après la chute politique et idéologique de tout ce que Guevara représentait. Cette nouvelle mode est principalement due à The Motorcycle Diaries, le film produit par Robert Redford et réalisé par Walter Salles. (C’est d’ailleurs un des trois films majeurs sur l’histoire de Che qui ont été en production lors des deux dernières années, les deux autres ont été dirigés par Josh Evans et Steven Soderbergh.) Composé de magnifiques paysages sud américains ayant apparemment échappé à la pollution capitaliste, le film montre un jeune Che lors de son voyage, où il apprend à se découvrir et à développer sa conscience sociale encore bourgeonnante, alors qu’il croise l’exploitation sociale et économique, jetant ainsi la prémisse d’une toute nouvelle interprétation de l’homme que Sartre a un jour appelé l’être le plus complet de notre ère.

Mais pour être plus précis, cette nouvelle vague de popularité de Che a débuté en 1997 lorsque cinq biographies sont parues pour le trentième anniversaire de sa mort, et que sa dépouille fut découverte près d’une piste d’atterrissage de l’aéroport de Vallegrande en Bolivie, après qu’un général Bolivien retraité ait révélé, d’une manière pour le moins spectaculairement synchronisée, l’endroit exact de son tombeau. Toute l’attention sur l’anniversaire s’est alors déplacée vers la célèbre photo de Freddy Alborta, avec le corps de Che sur une table, écrasé, mort et romantique, comme le Christ dans les toiles de Mantegna.

Il est commun que les disciples d’un culte ne connaissent pas la véritable histoire de leur héros, sa vérité historique. (Plusieurs Rastafaris renonceraient à Haile Selassie s’ils avaient ne serait-ce que de toutes petites notions de ce qu’il était vraiment.) Il n’est donc pas surprenant que les disciples contemporains de Guevara, ses admirateurs post-communistes, se leurrent en s’accrochant à un mytheâ€â€sauf pour les jeunes Argentins qui se sont trouvés une expression qui rime parfaitement en espagnol : « Tengo una remera del Che y no sé por qué » ou « J’ai un t-shirt de Che mais je ne sais pas pourquoi ».

Considérez tous les gens qui ont récemment brandi ou invoqué l’image de Guevara comme un signal de justice et de rébellion contre les abus de pouvoir. Au Liban, les manifestants contre la Syrie portaient une image de Che vers la tombe de leur défunt premier ministre Rafiq Hariri. Thierry Henry, le célèbre footballeur Français, s’est présenté à un gala organisé par la FIFA avec un t-shirt de Che noir et rouge. Récemment dans le New York Times, lors d’une critique de Land of the Dead de George A. Romero, Manohla Dargis écrivait que « le plus grand choc fut peut-être la transformation d’un zombie black en leader révolutionnaire » et ajoutait « la légende de Che survie, après tout ». Le héros de foot mythique Maradona a montré son emblématique tatou de Che sur son bras droit lors d’un voyage où il rencontra Hugo Chávez au Venezuela. A Stavropol, au sud de la Russie, les manifestants dénonçant les paiements en liquide de prestations sociales se sont emparés de la place publique avec des drapeaux de Che. A San Francisco la City Lights Books, quartier général légendaire de la littérature beat, propose aux visiteurs une section dédiée à l’Amérique Latine où la moitié des étagères sont dédiées aux livres sur Che. José Lui Montoya, un policier Mexicain qui combat la drogue à Mexicali, porte un bandeau de Che parce que ça lui donne l’impression d’être plus fort. Au camp de réfugiés de Dheisheh, des posters de Che couvrent un mur qui rend hommage à l’Intifada. Un journal du dimanche de Sydney en Australie dédié à la vie sociale liste les trois invités de rêve à une soirée branchée : Alvar Aalto, Richard Branson, et Che Guevara. Leung Kwok-hung, le rebelle élu au conseil législatif de Hong Kong, a défié Beijing en portant un t-shirt de Che. Au Brésil, Frei Betto, le conseiller du président Lula da Silva en charge du programme très médiatisé « Zéro Faim », a déclaré que « nous aurions du faire beaucoup moins attention à Trotsky et beaucoup plus à Che Guevara ». Et bien entendu, Carlos Santana a interprété la chanson titre de The Motorcycle Diaries au Academy Awards de cette année en portant un t-shirt de Che et un chapelet. Les manifestations du nouveau culte de Che sont partout. Encore une fois, le mythe rassemble des gens qui, pour la plupart, se battent pour des causes qui sont en opposition directe avec ce que Guevara était vraiment.

Aucun homme ne possède pas de qualités qui rachètent en partie ses défauts. Dans le cas de Che Guevara, ces qualités peuvent nous aider à mesure le gouffre qui sépare le mythe de la réalité. Son honnêteté (honnêteté très biaisée à vrai dire) nous a laissé des témoignages de sa cruauté, ceci incluant de véritables horreurs. Son courageâ€â€que Castro décrivait comme « la manière qu’il a, lors des moments les plus difficile et dangereux, de faire les choses les plus difficiles et dangereuses »â۠est la raison pour laquelle il n’a pas vécu assez longtemps pour assumer sa responsabilité dans l’enfer que Cuba est devenu. Lorsque comparé à la vérité, les mythes peuvent vous en apprendre énormément sur une époque. C’est donc grâce aux témoignages de Che lui-même sur ses idées et actions, et aussi grâce à son départ prématuré, que nous pouvons aujourd’hui savoir exactement à quel point certains de nos contemporains sont ignorants à son sujet.

Guevara aurait peut-être été amusé par sa propre mort, mais c’est la mort des autres qui l’amusait le plus. En avril 1967, il parle de son expérience, il expliquait sa théorie de l’homicide pour raison de justice sociale dans son « Message au Tricontinental » : « la haine est un élément de lutte ; la haine de l’ennemie ne doit jamais fléchir, pour ainsi pousser l’être humain au-delà de ses limites naturelles, et le transformer en une machine efficace, violente et sélective à tuer de sang froid». Ses textes plus anciens sont aussi parsemés de cette violence rhétorique et idéologique. Même si son ex petite amie, Chichina Ferreyra, doute que la version originale du journal de son voyage à motocyclette ait contenu l’observation « je sens mes narines se dilater pour savourer l’odeur acre de la poudre à canon et du sang de mes ennemies », on sait avec certitude que Guevara et Granado partageait lors de leur jeune age l’expression « Une révolution sans tirer une seule balle ? T’es cinglé. » A d’autres moments le jeune bohémien semblait amusé par la frivolité du spectacle de la mort mais incapable de comprendre la tragédie des victimes d’une révolution. Dans une lettre à sa mère écrite au Guatemala en 1954, où il fut témoin du coup d’Etat qui délogea le gouvernement révolutionnaire de Jacobo Arbenz du pouvoir, il écrit : « tout était très amusant, avec les bombes, les discours, et les autres distractions pour briser la monotonie dans laquelle nous nous étions embourbé ».

Le tempérament de Guevara lors de son voyage avec Castro de Mexico à Cuba à bord du Granma fut parfaitement illustré dans une phrase tirée d’une lettre qu’il écrivit à sa femme peu après avoir accosté, qui fut publié dans le livre Ernesto : A memoir of Che Guevara in Sierra Maestra : « ici dans la jungle cubaine, en vie et assoiffé de sang ». Cette mentalité avait été renforcée par sa conviction que Arbenz avait perdu le pouvoir parce qu’il n’avait pas réussi à exécuter tous ses ennemis potentiels. Dans une lettre écrite un peu plus tôt à sa fiancée de l’époque, Tita Infante, on peut lire l’observation que « S’il y avait eut des exécutions, le gouvernement aurait conservé la capacité de contre-attaquer ». Ce n’est pas une surprise que durant la bataille armée contre Batista, et après son entrée triomphante à Havane, Guevara assassina ou supervisa les exécutions de centaines de personnesâ€â€des ennemis avérés, des gens suspecté d’être de connivence avec ses ennemis, et tous ceux qui se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment.

En janvier 1957, comme son journal du Sierra Maestra l’indique, Guevara tua Eutimio Guerra parce qu’il le suspectait d’avoir fait passer des informations à l’ennemi : « J’ai mis fin au problème en pointant un pistolet de calibre .32 sur la partie droite de son cerveau…. Ses effets personnels sont devenus les miens. » Plus tard, il tua Aristidio, un paysan qui exprimait le désir de quitter ses terres lorsque les rebelles arriverait. S’il est vrai qu’il se questionna à savoir si cette victime particulière était « assez coupable pour mériter la mort », il n’eut aucun remord lorsqu’il donna l’ordre de tuer Echevarría, le frère d’un de ses collègues, pour cause de crimes non spécifié : « il devait payer le prix ». Parfois, pour torturer psychologiquement ses prisonniers, il simulait une exécution après l’avoir ordonné.

Luis Guardia et Pedro Corzo, deux chercheurs en Floride qui travaillent sur un documentaire à propos de Guevara, ont obtenu le témoignage de Jaime Costa Vázquez, un ex commandant dans l’armée révolutionnaire connue sous le nom de «El Catalán », qui maintient que plusieurs des exécution attribuées à Ramiro Valdés, le futur ministre de l’intérieur de Cuba, sont plutôt la responsabilité directe de Guevara, puisque Valdés était sous ses ordres dans les montagnes. Les ordres de Che étaient simple : « Aussitôt qu’il y a doute, tue ». Selon Costa, la veille de la victoire, Che ordonna l’exécution de plusieurs douzaines de personnes à Santa Clara, au centre de Cuba. Certain furent tués dans un hôtel, selon les écrits de Marcelo Fernàndes-Zayas, un autre ex révolutionnaire qui devint plus tard un journaliste â۠ajoutant que parmi ceux exécuté, que l’on appelait les casquitos, se trouvaient surtout des paysans qui avaient joint l’armée dans le seul but de se dérober au chômage.

Mais la « machine à tuer de sang froid » n’a démontré toute l’étendue de sa rigueur que lorsque, immédiatement après la chute du régime de Batista, Castro l’a mis en charge de la prison de La Cabaña. (Castro avait un Å“il de lynx pour trouver les bonnes personnes pour protéger sa révolution des infections.) San Carlos de La Cabaña était une forteresse de pierre qui avait été bâtie pour protéger la Havane contre les pirates anglais du 18ième siècle ; plus tard elle devint une baraque militaire. D’une manière qui rappelle froidement Lavrenti Beria, Guevara a présidé durant la première moitié de 1959 l’une des périodes les plus sombre de la révolution. José Vilasuso, un juriste et professeur à l’Universidad Interamericana de Bayamón à Puerto Rico, faisait partie du collège en charge des procès judiciaires sommaires à La Cabaña, il m’a récemment confié que ;

Che était en charge de la Comisión Depuradora. La procédure suivait la loi de la Sierra : il y avait une court militaire et les directives que Che nous donnait était d’agir avec conviction, c'est-à-dire que les suspects étaient tous des meurtriers et la seule voie révolutionnaire possible était d’être implacable. Mon supérieur direct était Miguel Duque Estrada. Mon boulot était d’authentifier les dossiers d’exécution avant de les envoyer au ministère. Les exécutions avaient lieu du lundi au vendredi, au milieu de la nuit, juste après que la sentence ait été prononcée et automatiquement confirmée par la cours d’appel. Je me souviens que lors de la nuit la plus sanglante, 7 hommes furent exécutés.

Javier Arzuaga, l’aumônier Basque qui réconfortait les condamnés à mort et assista à plusieurs dizaines d’exécutions, me contacta récemment depuis sa maison de Puerto Rico. Ex prêtre catholique, maintenant âgé de soixante quinze ans, il se décrit comme étant « plus près de Leonardo Boff et de la Théologie de la Libération que du Cardinal Ratzinger (maintenant Pape) ». Il se rappelle que ;

Il y avait environ huit cent prisonniers dans un espace conçu pour pas plus de trois cents : des anciens militaires et policiers sous Batista, des journalistes, quelques hommes d’affaires et des marchands. Le tribunal révolutionnaire était composé de milicien. Che Guevara présidait la cours d’appel. Il n’a jamais annulé une seule condamnation. Je visitais ceux qui étaient dans le couloir de la mort à la galera de la muerte. Il y avait une rumeur qui courait qui disait que j’hypnotisais les prisonniers parce que je savais rester calme, Che a donc ordonné que je sois présent aux exécutions. Ils ont exécuté beaucoup de gens après que j’aie quitté au mois de mai, mais j’ai tout de même assisté à 55 exécutions. Il y avait un américain, Herman Marks, apparemment un ancien bagnard. Nous l’appelions « le boucher » parce qu’il adorait donner l’ordre de tirer. Souvent j’ai plaidé en faveur des prisonniers auprès de Che. Je me souviens en particulier du cas d’Ariel Lima, un jeune garçon. Che n’a pas bronché. Ni Fidel d’ailleurs, que j’ai visité à cette occasion. J’étais devenu tellement traumatisé qu’à la fin de mois de mai 1959 j’ai reçu l’ordre de quitter la paroisse de Casa Blanca, où La Cabaña était situé et où j’avais tenu des messes pendant 3 ans. Je suis allé à Mexico pour me faire traiter. Le jour de mon départ, Che m’a dit que nous avions tous les deux essayé de faire pencher l’autre de l’autre coté et avions échoué. Ses derniers mots furent : « Lorsque nous enlèverons nos masques, nous serons ennemies ».

Combien d’hommes furent tués à La Cabaña? Environ deux cents selon Pedro Corzo, un chiffre près de celui proposé par Armando Lago, un professeur d’économie à la retraite qui a dressé une liste de 179 noms dans le cadre d’une enquête de huit ans sur les exécutions à Cuba. Vilasuso m’a raconté que 400 personnes ont été exécuté entre janvier et la fin de juin en 1959 (c’est à ce moment que Che cessa d’être en charge de La Cabaña). Les communications secrètes entre l’ambassade Américaine à la Havane et le département d’Etat de Washington parle de « plus de 500 ». Selon un des biographes de Guevara, Jorge Casteñada, le Père Iñaki de Aspiazú, un catholique Basque sympathisant de la révolution, parlait de 700 victimes. Félix Rodríguez, l’agent de la CIA qui fut en charge de la capture de Guevara en Bolivie, m’a dit avoir interrogé Che à propos des « environ 2000 » exécutions dont il était responsable au cours de sa vie. « Il a dit qu’ils étaient tous agents de la CIA et qu’on ne pouvait pas se douter du véritable chiffre ». Les plus grands chiffres incluent peut-être les exécutions qui ont eu lieu après le départ de Che de La Cabaña.

Ce qui nous ramène à Carlos Santana et ses chics habits à l’effigie de Che. Dans une lettre ouverte publiée dans El Nuevo Herald le 31 mars de cette année, le grand musicien jazz Paquito D’Rivera fustigea Santana pour s’être déguisé de la sorte aux Oscars, et ajouta : « Un de ces cubains [à La Cabaña] était mon cousin Bebo, qui était emprisonné précisément parce qu’il était Chrétien. Il me raconte avec amertume comment il entendait de sa cellule les exécutions aux petites heures de la nuit, sans procédures légales ni procès, de tous ceux qui mourraient en criant « Longue vie au Christ notre roi ! »

La soif de pouvoir de Che avait d’autres mediums que le meurtre pour s’exprimer. La contradiction entre sa passion pour les voyages â۠en quelque sorte sa manière de protester contre les limites des Etats nations â۠et ses rêves d’être lui-même à la tête d’un Etat réduisant les hommes à la servitude est poignante. Lorsqu’il écrit à propos de Pedro Valdivia, le conquistador du Chili, Guevara est en admiration : « Il appartenait à cette classe spéciale d’hommes que l’espèce produit de temps à autre, pour qui l’appétit pour un pouvoir sans limite est tellement extrême que toutes les souffrances nécessaire pour parvenir à ses fins lui semble naturelle. » Il s’y décrivait probablement lui même. A toutes les étapes de sa vie adulte, sa mégalomanie se manifestait dans le besoin de prendre la vie et la propriété des autres tel un rapace, et d’abolir leur liberté.

En 1958, après s’être emparé de la ville de Sancti Spiritus, Guevara essaya sans succès d’imposer une sorte de sharia, en réglementant les relations entre les hommes et les femmes, la consommation d’alcool, et du jeu d’argent informel â۠un puritanisme qui ne caractérisait pas sa façon de vivre. Il ordonna aussi à ses hommes de voler des banques, une décision qu’il justifia dans une lettre à Enrique Oltuski, un subordonné, durant le mois de novembre de cette même année : « Les masses en lutte acceptent de voler des banques parce qu’aucune d’entre elle n’a ne serait-ce qu’un centime. » Cette idée de révolution en tant que licence pour attribuer la propriété comme bon lui semblait a mené le Puritain Marxiste à habiter la villa d’un émigrant après le triomphe de la révolution.

Cette hâte de spolier les autres de leur propriété et de se revendiquer propriétaire des territoires des autres était centrale dans les idées politiques de Guevara. Dans ses mémoires, le leader Egyptien Gamal Abdel Nasser se rappelle que Guevara lui ait demandé combien de personnes avaient quitté son pays après les réformes sur la propriété foncière. Lorsque Nasser lui répondit que personne n’avait quitté, Che répliqua, en colère, que la seule manière de juger la profondeur du changement est par le nombre de personnes qui « sentent qu’il n’y a plus de place pour eux dans la nouvelle société. » Cet instinct prédateur atteint son zénith en 1965, lorsqu’il se mit à parler en se prenant pour un Dieu, du « nouvel homme » qu’il créerait avec sa révolution.

L’obsession de Che pour le contrôle collectiviste l’a mené à collaborer à la naissance des dispositifs de sécurité mis en place pour subjuguer six million et demi de Cubains. Au début de 1959, une série de rencontres secrètes eurent lieu à Tarará, près de Havana, à la villa où Che se retira temporairement pour se soigner. C’est là que les plus grands leaders, comme Castro, ont développé les grandes lignes de l’Etat policier Cubain. Ramiro Valdés, le sous-fifre de Che durant la guerilla, fut mis en charge du G-2, un groupe modelé à partir du Cheka. Angel Ciutah, un vétéran de la guerre civile Espagnole envoyé par les Soviets qui était un proche de Ramón Mercader, l’assassin de Trotski, et plus tard ami de Che, a joué un rôle clé dans l’organisation du système, avec Luis Alberto Lavandeira, qui était sous les ordres du patron de La Cabaña. Guevara pris les commandes du G-6, le groupe qui avait comme mission l’endoctrinement idéologique des forces armées. L’invasion soutenue par les Américains de la Baie des Cochons en avril 1961 devint l’occasion parfaite pour consolider la nouvelle police d’Etat avec la conscription de dizaine de milliers de cubains et une nouvelle série d’exécutions. Comme Guevara l’a lui-même dit à l’ambassadeur Soviétique Sergei Kudriavtsev, les contre-révolutionnaires ne devait jamais « relever leur tête à nouveau ».

« Contre-révolutionnaire » est le terme qui s’appliquait à quiconque se détachait de la doctrine. C’était le synonyme communiste d’ « hérétique ». Les camps de concentration étaient des endroits où la doctrine était employée pour supprimer les désaccords. L’histoire attribue au général Espagnol Valeriano Weyler, le gouverneur de Cuba à la fin du 19ième siècle, la première utilisation du mot « concentration » pour décrire la politique qui consiste à entourer des masses d’opposants potentiels â۠dans ce cas, les supporters du mouvement Cubain pour l’indépendance â۠de fils barbelés et de clôture. Il semble naturel que les révolutionnaires Cubains plus d’un demi siècle plus tard aient repris cette tradition indigène. Au début, la révolution mobilisait des volontaires pour construire des écoles et travailler aux ports, dans les plantations et usines â۠toutes d’excellente occasion pour la propagande de récupérer le thème de Che le docker, Che le paysan, Che le tisserand. En peu de temps le travail volontaire devint un peu moins volontaire : le premier camp de travail forcé, Guanahacabibes, fut inauguré dans l’Ouest de Cuba à la fin de 1960. Voici comment Che expliquait la fonction de ces camps de prisonniers : « [nous] n’envoyons à Guanahacabibes que les suspects avec des cas douteux dont nous ne sommes pas certains s’ils doivent aller en prison… les gens ayant commis des crimes dans une mesure plus ou moins grande contre la morale révolutionnaire… C’est du dur labeur, mais pas du travail brutal, ce sont plutôt les conditions de travail qui y sont dures. »

Ce camp fut le précurseur de l’éventuel emprisonnement systématique, débutant en 1965 dans la province de Camagüey, des dissidents, homosexuels, victimes du sida, catholiques, témoins de Jéhovah, prêtres afro-Cubains, et autre rebuts de la révolution, sous la bannières des Unidades Militares de Ayuda a la Producción (Unité Militaire d’Aide à la Production). Rassemblés tel un troupeau de bêtes dans des autobus ou des camions, les « inaptes » étaient transportés à la pointe d’un fusil vers des camps de concentration calqué sur le modèle de Guanahacabibes. Certains n’en sont jamais revenus, d’autres furent violés, battus ou mutilés ; la plupart furent traumatisés à vie, comme nous le montrait il y a quelques décennies Improper Conduct, le déchirant documentaire de Néstor Almendro.

Le Time d’août 1960 n’a donc pas été très juste en lorsqu’il décrivait la division du travail de la révolution avec une page couverture où Che Guevara était le « cerveau », Fidel Castro le « cÅ“ur » et Raúl Castro le « poing ». Mais la perception de la situation par le Time reflétait le rôle crucial de Guevara dans la transformation de Cuba en un bastion de totalitarisme. Che était un candidat improbable pour la pureté idéologique à la vue de son esprit bohémien, mais durant ses années d’entraînement à Mexico et durant la période de lutte armée à Cuba qui s’en suivit, il apparu être l’idéal l’idéologue communiste aux yeux de l’Union Soviétique, n’en déplaise à Castro et aux autres qui étaient essentiellement des opportunistes utilisant tous les moyens à leur disposition pour gagner du pouvoir. Lorsque les apprentis révolutionnaires furent arrêtés à Mexico en 1956, Guevara fut le seul à admettre qu’il était communiste et qu’il étudiait le Russe. (Il parlait ouvertement de sa relation avec Nikolai Leonov de l’embassade Soviétique.) Durant le combat armé à Cuba, une alliance se forma entre Che, le Parti Socialiste Populaire (le parti communiste de l’île) et Carlos Rafael Rodríguez, un personnage clé dans la conversion du régime Castriste au communisme.

Ses dispositions fanatiques firent de Che un pivot de la « soviétisation » de la révolution qui s’était à plusieurs occasions vantée de son caractère indépendantiste. Rapidement après l’arrivée des barbudos au pouvoir, Guevara pris part aux négociations avec Anastas Mikoïan, le premier ministre délégué Soviétique en visite à Cuba. On lui confia la mission de faire avancer les négociations Cubano-Soviétiques durant une visite à Moscou vers la fin de 1960. (C’était lors d’un long voyage durant lequel la Corée de Kim Il Sung fut le pays qui l’impressionna « le plus ».) Le second voyage de Guevara en Russie, en Août 1962, fut encore plus significatif, puisqu’il y conclue le marché qui transforma Cuba en base de lancement de missiles soviétiques. Il rencontra Khrouchtchev à Yalta pour finaliser les détails d’une opération qui avait déjà débuté et impliquait la livraison de quarante deux missiles soviétiques, dont la moitié armée de têtes nucléaires, ainsi que des lance-missiles et environ quarante deux milles soldats. Après avoir insisté auprès de ses alliés Soviétiques sur le risque que les Américains comprennent ce qui se trame, Guevara obtint l’assurance que la marine Soviétique interviendrait â۠en d’autres mots, que Moscou entrerait en guerre.

Selon la biographie de Guevara de Philippe Gavi, le révolutionnaire s’était targué que son pays était «prêt à tout risquer dans une guerre atomique d’une destructivité inimaginable pour défendre ses principes. » Après la fin de la crise des missiles cubain â۠où Khrouchtchev renia sa promesse faite à Yalta et négocia sans en informer Castro un traité avec les Etats-Unis qui incluait la rétractation des missiles américains en Turquie â۠Guevara dit à un hebdomadaire communiste Anglais : « Si les fusées étaient restées, nous les aurions toutes utilisées et les aurions dirigées vers le cÅ“ur de l’Amérique, incluant New York, dans notre défense contre les agresseurs. » Et quelques années plus tard, aux Nations Unies, il réaffirma que « en tant de Marxistes nous avons maintenus qu’une coexistence paisible entre les nations n’inclus pas de coexistence entre les exploiteurs et les exploités. »

Guevara s’est écarté de l’Union Soviétique dans les dernières années de sa vie. Il le fit pour de mauvaises raisons, blâmant Moscou d’être trop mou idéologiquement et diplomatiquement, et de faire trop de concessions â۠contrairement à la Chine Maoïste, qu’il vit comme un havre d’orthodoxie. En octobre 1964 un mémo écrit par Oleg Draoussenkov, un représentant Soviétique qui lui était proche, cite Guevara ; « Nous avons demandé des armes aux Tchécoslovaques, ils nous ont dit non. Nous avons ensuite demandés aux Chinois ; après quelques jours ils ont dit oui en refusant de nous les faire payer, nous affirmant que l’on ne vendait pas d’armes à un ami. » En fait, Guevara était profondément contrarié que Moscou demande quelque chose en échange de son aide et de son support politique colossal. Son attaque finale contre Moscou se fit à Alger, en Février 1965 à une conférence internationale, où il accusa les Soviétiques d’adopter la « Loi de la valeur », c'est-à-dire le capitalisme. Somme toute, il ne se sépara pas des Soviétiques pour avoir plus d’indépendance, c’était une tentative de soumettre la réalité à une orthodoxie idéologique aveugle.

Le grand révolutionnaire a eu une occasion de mettre en application sa vision économique â۠son idée de la justice sociale â۠en tant que directeur de la Banque Nationale de Cuba et du Département de l’Industrie de l’Institut National des Réformes Agraires à la fin de 1959, et à partir de 1961, en tant que ministre de l’industrie. La période au cours de laquelle Guevara fut en charge de la presque totalité de l’économie Cubaine vit la quasi-disparition de la production de sucre, l’échec de l’industrialisation, et l’introduction de rationnement â۠tout ceci dans ce qui avait été avant la dictature de Batista l’un des quatre pays ayant la plus grande réussite économique de l’Amérique Latine.

Son travail quotidien à la tête de la Banque Nationale, période durant laquelle il imprima des billets signés « Che », fut résumé par son député, Ernesto Betancourt : « [il] était ignorant des principes économiques les plus élémentaires ». Les capacités d’analyse économique de Che furent révélées au monde en 1961, lors d’une conférence hémisphérique à Uruguay, où il avait prédit un taux de croissance de 10 pourcent « sans aucun doute », et, d’ici 1980, un revenu per capita supérieur à celui de « l’Amérique d’aujourd’hui ». En fait, en 1997, le trentième anniversaire de sa mort, les cubains était à la diète avec une ration de 5 livres de riz et une livre de fève par mois, quatre onces de viande deux fois par an, quatre onces de pâte de soja par semaine, et quatre Å“ufs par mois.

La réforme des propriétés foncière prit la propriété aux riches, mais la donna aux bureaucrates, et non pas aux paysans. (Le décret fut écrit chez Che.) Au nom de la diversification, la surface cultivée fut réduite et la main d’œuvre envoyée vers d’autres activités. Le résultat fut qu’entre 1961 et 1963 les récoltes diminuèrent de moitié, pour se fixer à un ridicule 3.8 tonnes millimétriques. Ce sacrifice fut-il justifié par le progrès dans l’industrialisation ? Malheureusement, Cuba n’avait aucun matériaux bruts pour son industrie lourde, et, en conséquence de la redistribution révolutionnaire, n’avait pas de devise sérieuse pour les acheter â۠ou même de biens de base à échanger. En 1961 Guevara du donner des explications embarrassante aux bureaucrates : « Nos camarades des services techniques ont conçu un nouveau dentifrice … qui est aussi bon que le précédent, il nettoie les dents aussi bien, mais après un certain temps il devient dur comme le roc ». En 1963 tous les espoirs d’industrialiser Cuba sont abandonnés, et la révolution accepta son rôle de fournisseur de sucre au bloc Soviétique en échange de pétrole pour couvrir ses besoins et en revendre aux autres pays. Lors des trois décennies suivantes, Cuba survécu grâce aux subventions soviétiques d’environ 65 milliard USD à 100 milliard USD.

Ayant failli en tant qu’héros de la justice sociale, Guevara mérite-t-il une place dans les livres d’histoire en tant que génie du stratège militaire ? Son plus grand succès dans la guerre contre Batista â۠prendre la ville de Santa Clara après avoir embusquer un train avec d’immense renforts â۠est vivement contesté. Plusieurs témoignages indiquent que le cheminot s’est rendu, probablement après avoir accepté un pot-de-vin. (Gutiérrez Menoyo, qui a mené différents groupes guérilla dans cette région, est parmi ceux qui ont décrié la version officielle Cubaine de la victoire de la guerre.) Immédiatement après le triomphe de la révolution, Guevara a organisé des armés guérilla au Nicaragua, en République Dominicaine, à Panama et Haïti â۠qui échouèrent toutes lamentablement. En 1964, il envoya le révolutionnaire Argentin Jorge Ricardo Masetti se faire tuer en le persuadant de monter une attaque contre son pays d’origine à partir de la Bolivie, juste après que la démocratie représentative fut restaurée en Argentine.

L’expédition au Congo de 1965 fut particulièrement désastreuse. Guevara se ligua avec deux rebelles, Pierre Mulele à l’ouest et Laurent Kabila à l’est, contre l’affreux gouvernement Congolais, qui était entretenu par les Etats-Unis ainsi que l’Afrique du Sud et des mercenaires cubains exilés. Mulele avait réussi à prendre Stanleyville avant de se faire repousser. Durant son règne de terreur, comme le décrit V.S. Naipaul, il tua tous les gens qui savaient lire et tous ceux qui portait une cravate. L’autre allié de Guevara, Laurent Kavila, étant paresseux et corrompu à cette époque ; mais on découvrit dans les années 90 que lui aussi savait être une machine à tuer. Guevara passa la majorité de l’année 1965 à aider les rebelles dans l’est avant de fuir le pays de façon ignoble. Peu de temps après, Mobutu pris le pouvoir et installa une tyrannie qui dura une décennie. (En Amérique Latine aussi, de l’Argentine au Pérou, des révolutions inspirées par Che eurent comme résultat de renforcer un militarisme brutal pour plusieurs années.)

En Bolivie, Che fut encore vaincu, et ce pour la dernière fois. Il n’y interpréta pas la situation locale correctement. Il y avait eu une réforme agraire quelques années plus tôt et le gouvernement avait respecté la plupart des institutions des communautés paysannes, et l’armé était près des Américains malgré son nationalisme. « Les paysans ne nous aident pas dutout » fut la conclusion mélancolique de son journal bolivien. Pire, Mario Monjoe, le leader communiste local, qui n’avait plus la volonté de faire la guérilla après avoir été vaincu aux élections, a conduit Guevara à un endroit vulnérable au sud-est du pays. Il fut attrapé peu après avoir rencontré l’intellectuel Français Régis Debray et le peintre Argentin Ciro Bustos, qui furent tous deux arrêté alors qu’ils quittaient le camp. Les circonstances de la capture de Che au ravin Yuro furent, comme la plupart de la campagne Bolivienne, une affaire d’amateurs.

Guevara était certainement intrépide et courageux, et savait organiser efficacement la vie militaire dans les territoires qu’il contrôlait, mais il n’était pas un grand Général. Son livre Guerilla Warfare nous enseigne que les forces populaires peuvent battre une armée, qu’il n’est pas nécessaire d’attendre les bonnes conditions car un foco (un petit groupe de révolutionnaires) insurrectionnel peuvent les mener, et que le combat doit principalement se dérouler hors des villes. (Aussi, dans ses recommandations à propos de la guérilla, il réserve aux femmes le rôle de cuisinière et d’infirmières.) Cependant, l’armée de Batista n’était pas une armée, mais une bande de voyous sans motivation ni organisation, et les focos guérilla, à l’exception du Nicaragua, se sont tous terminés par la mort des foquistas ; et l’Amérique Latine est devenu urbaine à 70% lors des quarantes dernières années. A ce sujet aussi, Che Guevara était idiot et naïf.

Lors des quelques dernières décades du 19ième siècle, l’Argentine a eu le deuxième taux de croissance le plus élevé du monde. Dans les années 1890, le revenu réel des travailleurs Argentins était plus grand que celui des travailleurs Suisse, Allemand et Français. En 1928, le pays avait le 12ième PIB per capita le plus élevé du monde. Cette réussite, qui fut détruite par les générations successives, est due en large mesure à Juan Bautista Alberdi.

Comme Guevara, Alberdi aimait voyager : il marcha à travers les pampas et déserts du nord au sud à l’age de 14 ans, et ce jusqu’à Buenos Aires. Comme Guevara, Alberdi s’est opposé à un tyran, Juan Manuel Rosas. Comme Guevara, Alberdi a eu une chance d’influencer le leader révolutionnaire au pouvoir â۠Justo José de Urquiza, qui renversa Rosas en 1852. Et comme Guevara, Alberdi représenta le nouveau gouvernement lors de voyages internationaux, et est mort à l’étranger. Mais contrairement au nouveau (mais vieux) charmeur de la gauche, Alberdi n’a jamais fait de mal à une mouche. Son livre, Bases y puntos de partida para la organización de la República Argentina fut la base de la constitution de 1853 qui limita le gouvernement, libéra les échanges, encouragea l’immigration, et assura les droits de propriété, ainsi inaugurant une période de prospérité de 70 ans. Il ne se mêla pas des affaires étrangères et il s’opposa à la guerre de son pays contre le Paraguay. Son image n’orne pas l’abdomen de Mike Tyson.

Alvaro Vargas Llosa est un chercheur Senior et dirige le Center on Global Prosperity de l’Independant Institute. Il est l’auteur de Liberty for Latin America

Traduction depuis l’anglais : melt_core@hotmail.com

EDIT: oups c'est vraiment pas la version finale ya plein de fautes dedans. Je trouve plus la bonne..

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