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Pascal Salin


magistre

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Pascal Salin, est-t-il minarchiste ou anarcap ? Il est assez ambiguë a ce sujet dans ses écrits qu'il est presque impossible de s'en faire une opinion.

Après m'être posé la question j'étais arrivé à la conclusion qu'il était anarcap. Je ne me souviens plus des paroles de Salin qui m'avaient fait parvenir à cette conclusion mais je peux retracer mon processus de recherche et retrouver.

edit: une piste, http://institut-thomas-more.org/pdf/103_en…nceAout2006.pdf

Je pense qu'il condamne l'État éthiquement sans aucune ambiguité, il préfère donc l'anarcho-capitalisme mais s'interroge, en économiste, sur sa stabilité, faisabilité etc.

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Oui, tout à fait. Dans son Libéralisme, au cours des dernières pages, il en arrive à la conclusion que l'action étatique est nécessairement néfaste, que l'Etat est un parasite. C'est d'ailleurs l'esprit général de son oeuvre mais dans cet ouvrage, il l'écrit noir sur blanc. Il n'écrit jamais le mot ''anarchie'' mais décrit plusieurs fois le monde sans Etat qu'il souhaite, un monde idéal, utopique. Nous avons vraiment de la chance d'avoir quelqu'un comme lui dans nos rangs. On pourrait d'ailleurs en profiter un peu plus.

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Lors de sa petite conf à Bruxelles, il avait fait un commentaire sur l'action de l'Etat qui m'avait donné à penser qu'il n'est pas anarcap. Je m'étais même dit, en mon for intérieur, oulah, les anarcaps ici présents vont tiquer.

Mais je ne me rappelle plus du tout quel était ce commentaire.

S'il est anarcap, alors il a peut-être comme tactique de ne pas le montrer pour ne pas se marginaliser encore plus.

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Son dernier livre se veut plus "programmatique" que Libéralisme où il se montre clairement anarcho-capitaliste (surtout dans les dernières pages). Les registres sont différents.

Disons que, si je me souviens bien des dernières pages de Libéralisme, il présente l'idée d'"une société sans Etat" comme une utopie, au bon sens du terme, c'est-à-dire comme un idéal-type : un modèle de référence qui guide l'action, sans qu'il soit jamais possible de l'atteindre.

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S'il est anarcap, alors il a peut-être comme tactique de ne pas le montrer pour ne pas se marginaliser encore plus.

C'est plutôt cela.

Outre les pages finales de Libéralisme, je renvoie à cette réponse de Salin lors d'un entretien paru dans la revue Esprits libres à l'hiver 2001 (je précise que je ne suis pas d'accord avec tout ce qui y est écrit):

Oui, il faut avoir le courage de l'admettre: il n'existe aucune justification à l'existence de l'État. Les hommes pourraient vivre - et vivre beaucoup mieux- sans l'État, c'est-à-dire sans l'exercice de la contrainte légale (sic). Toutes les justifications habituelles de l'État, par exemple celles que donnent traditionnellement les économistes (les biens publics, les externalités, la justice sociale) ne sont que des alibis idéologiques.

Mais si je crois que l'État devrait disparaître, c'est pour des raisons totalement différentes de celles des marxistes. Pour ces derniers, le dépérissement de l'État était totalement mythique puisqu'il reposait sur la disparition de la rareté et la création d'un homme nouveau (et c'est pourquoi il s'agit là d'une idéologie irréaliste et donc dangereuse). Pour moi, l'État doit disparaître parce que nous sommes dans un monde de rareté, ce qui implique nécessairement des exclusions. Or la création de richesses nouvelles et la définition des exclusions sont faites de manière plus légitime (et donc plus efficace) par ceux qui sont concernés en tant que propriétaires de leurs personnes (sic) et du produit de leurs actions.

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Voilà ce qu'il dit dans cette entrevue :

3. À présent, quelle serait la réforme clé qui, une fois appliquée, mènera à un degré significatif de liberté?

Quel est le problème? C'est l'État. Il faut donc le diminuer, lui enlever ses moyens d'action, en particulier sa capacité à prélever des impôts. Malheureusement, l'État dispose d'un instrument formidable: il peut exercer la contrainte et il a même le monopole de la contrainte légale. C'est pourquoi il peut facilement grandir, se maintenir, résister à tous les efforts pour le restreindre. C'est pourquoi, malgré tous leurs efforts, les libertariens n'ont pas trouvé la formule magique pour restreindre (ou supprimer…) l'État. C'est pourquoi aussi, ils comptent beaucoup sur la libre formation des esprits et la Semaine libertarienne en Roumanie (14-21 octobre) a pour cela un rôle considérable à jouer.

Ceci dit, il faut trouver un moyen de concurrencer l'État, de montrer que les initiatives privées permettent de mieux résoudre les problèmes, de mieux satisfaire les citoyens. On peut alors imaginer une disposition par laquelle tout citoyen pourrait attaquer les monopoles étatiques auprès des tribunaux. Actuellement et paradoxalement, il existe dans tous les pays (et dans l'Union européenne) une législation qui est censée empêcher les monopoles. Mais elle s'attaque seulement aux pseudo-monopoles privés (qui ne peuvent jamais exploiter durablement les consommateurs), alors que les seuls véritables monopoles – les monopoles publics – sont protégés par la loi! Mais si l'on arrivait efficacement à lutter contre les monopoles publics, par exemple grâce au système judiciaire, encore faudrait-il éviter que ces derniers bénéficient d'un privilège en obtenant un financement public (c'est-à-dire un financement obtenu par la contrainte). De ce point de vue un système de « vouchers » (bons d'éducation, de santé, etc..) permet aux citoyens de choisir entre producteurs publics et privés.

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