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Système scolaire français sclérosé


Messages recommandés

Là, je suis pas d'accord.

Il est normal qu'un type qui se tape 5 ans d'études pour obtenir un diplôme attende une certaine situation possible grâce à celui-ci. Les médecins font 7 ans d'études pour être médecin et avoir un certain niveau de vie.

La concurrence existe entre diplômés, 'ailleurs on ne compte pas le nb de jeunes diplômés au chômage. C'est inquiétant, d'ailleurs, ça montre qu'il y a un pb (de marché de l'emploi et de formation).

Ce n'est pas une rente à vie puisque pour gagner sa vie il est bien obligé de travailler !

Sur ce point, si tu nuançais ton propos, tu rencontrerais moins d'objections.

Je n'ai semble pas dit que le diplôme ne valait rien, je me suis bien relu. Simplement, est il normal qu'une personne avec un parcours professionnel riche et qui démontre une certaine expérience soit souvent- pour ne pas dire quasi-tout le temps- passée à la trappe au profit une personne ayant le "bon" titre scolaire, si possible prestigieux? ).

Combien de blaireaux issus de grandes écoles ont-ils obtenu des promotions ou des recrutements qui, sur la base des compétences professionnelles, auraient dû revenir à des gens moins titrés certes mais qui savent faire?

Dans le cas des médecins, comme la formation est unifiée, la compétition est ouverte : on peut très bien avoir fait son doctorat à Marseille et concurrencer un collègue d'une prestigieuse faculté Paris, le diplôme est une base solide, mais qui ne détermine pas.

C'est ce que je dis depuis le début, à ceci près que Cochon, lui, remet en cause non pas le système, et son opacité et ses copinages, mais ce qui se trouve en bout de course, à savoir les grandes écoles en elles-mêmes.

Et pourtant le Cochon remet tout en cause, puisque les grandes écoles ne sont que l'idéal pédagogique et la fin de parcours non moins idéale fixés par l'Education nationale.

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Ah ben voilà! Nous sommes parfaitement d'accord sur ce point. Autant dire qu'il cherche (et disons-le, obtient souvent) une rente à vie. D'un point de vue libéral, c'est absurde: la concurrence entre les individus ne devrait pas se fausser définitivement à 23 ans par un titre universitaire (ou de grande école).

Décidément Cochon tu as un sérieux problème avec le libéralisme. Ca t'amuse peut-être de placer "libéral" pour tout et nimporte quoi mais ici ça ne nous amuse pas du tout.

Un jeune qui veut faire des études pour avoir une bonne situation professionnelle et un avenir garanti, ce n'est pas extraordinaire, contre-nature ou anti-libéral, c'est normal, c'est humain. Le bac te semblait peut-être incomplet, t'avais peut-être encore envie d'apprendre pour apprendre, mais une grande partie des jeunes pensent avant tout à leur avenir lorsqu'ils font des études. Si "rente à vie" il y a chez les étudiants qui sortent des grandes écoles, c'est parce que leur domaine d'étude offre des débouchés et parce que les grandes écoles, tout comme les IUT/IUP et les filières courtes professionnalisantes (bts, formations en alternance, etc.) sont en contact avec la réalité des entreprises contrairement à la fac où le Grand Capital ne doit pas influencer la pureté de la connaissance théorique. Tu veux vraiment une rente à vie Cochon? Je t'invite à Aubervillier à la "Plateforme du bâtiment" (c'est le nom de l'enseigne désolé), tu rencontreras sur place des professionnels du bâtiment et beaucoup de rentiers à vie qui touchent entre 1500 et 5000 euros par mois dont le niveau d'étude est autour de bac -12. Présente-toi, tu es quasiment sûr d'avoir un CDI en quelques mois. Ils touchent presque tous plus qu'un ingénieur débutant de nimporte quel domaine et sont relativement tranquille pour les décennies à venir, pourquoi est-ce que tu ne t'attaques pas à eux?

Il ne faut pas exagérer non plus, sortir d'une grande école ne te protège pas des aléas du marché, la crise en informatique des années 80 avait mis au chômage beaucoup d'ingénieurs en informatique. A te lire, on a l'impression que les grandes écoles forment essentiellement des fonctionnaires. Si tu pensais aux fonctionnaires, à ces gens qui ont un salaire garanti à vie par l'Etat et qui sont les véritables rentiers de la société française, tu les trouveras essentiellement à la sortie…des facs (encore une fois tu t'es encore trompé de cible). Ce sont essentiellement eux qui passent les concours administratifs de la fonction publique et sont directement concernés par les grilles de salaires en fonction du nombre d'années d'études, etc. et qui bénéficient d'une vraie rente à vie.

Comme l'a dit h16, je pense aussi que le véritable problème c'est de savoir pourquoi les avantages acquis par les études perdurent dans le temps en France, contrairement à d'autres pays. Je parle des travailleurs du privé, pas des fonctionnaires ou la réponse est évidente. Je crois qu'il y a la rigidité du monde du travail qui fait que les employeurs ne veulent pas prendre de risque et préfèrent s'appuyer sur des valeurs sûres. Dans les pays où le "prends ton salaire hebdomadaire et dégage" peut sortir facilement de la bouche des employeurs, tester un mec complètement inconnu pour voir ce qu'il vaut n'est pas un gros risque, tandis qu'en France à cause de toutes ces mesures étatiques contraignantes il faut des garanties (où habitez-vous? quel est votre diplôme? etc.). Peut-être aussi parce que culturellement la France est un pays de réseaux et non un pays d'individus, on n'accorde pas facilement sa confiance aux autres, et aussi peut-être parce qu'il y a des forces conservatrices qui veulent résister à la puissance socialisante.

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Les grandes écoles ne signifient de toute façon pas grand chose pour les recruteurs étrangers non plus. Et le choix d'établissements minuscules en effectif est bien un travers du malthusianisme scolaire français. Ca doit être le seul pays au monde où l'on considère que small is beautiful en matière universitaire. Résultat: des nains qui sont pas visibles sur la scène internationale.

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Et pourtant le Cochon remet tout en cause, puisque les grandes écoles ne sont que l'idéal pédagogique et la fin de parcours non moins idéale fixés par l'Education nationale.

Ah.

Et comment expliques-tu cela alors :

L’École centrale des Arts et Manufactures est fondée en 1829 sur une initiative privée par Alphonse Lavallée, homme d'affaires actionnaire du journal d'inspiration saint simonienne Le Globe et premier directeur, qui s'est entouré de trois scientifiques : Jean-Baptiste Dumas, Eugène Péclet et Théodore Olivier.
L'École Supérieure d'Électricité a été fondée en 1894 par la Société Internationale des Électriciens, actuellement Société des Électriciens et des Électroniciens (SEE). Il s'agissait alors de former les ingénieurs pour l'industrie électrique en plein développement[1
1857 : Naissance de l'École centrale lyonnaise pour l'Industrie et le Commerce, à l'initiative de François Barthélemy Arlès-Dufour[1], homme d'affaires et humaniste lyonnais et de Désiré Girardon, professeur à l'école de la Martinière et 1er directeur de l'École, « désireux de former les meilleurs élèves de la Martinière à la chimie, la mécanique industrielle, la construction civile et le dessin industriel »[2
L'Institut d'optique théorique et appliquée (IOTA) est un établissement d'enseignement supérieur privé au sens de la loi du 12 juillet 1875, reconnu d'utilité publique par la loi du 10 août 1920 et placé sous la tutelle des ministres chargés de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'industrie. L'Institut d'optique théorique et appliquée est le représentant légal de l'École supérieure d'optique. Son but est "l'étude de toutes les questions qui intéressent les industries de l'optique".
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Décidément Cochon tu as un sérieux problème avec le libéralisme. Ca t'amuse peut-être de placer "libéral" pour tout et nimporte quoi mais ici ça ne nous amuse pas du tout.

Un jeune qui veut faire des études pour avoir une bonne situation professionnelle et un avenir garanti, ce n'est pas extraordinaire, contre-nature ou anti-libéral, c'est normal, c'est humain. Le bac te semblait peut-être incomplet, t'avais peut-être encore envie d'apprendre pour apprendre, mais une grande partie des jeunes pensent avant tout à leur avenir lorsqu'ils font des études. Si "rente à vie" il y a chez les étudiants qui sortent des grandes écoles, c'est parce que leur domaine d'étude offre des débouchés et parce que les grandes écoles, tout comme les IUT/IUP et les filières courtes professionnalisantes (bts, formations en alternance, etc.) sont en contact avec la réalité des entreprises contrairement à la fac où le Grand Capital ne doit pas influencer la pureté de la connaissance théorique. Tu veux vraiment une rente à vie Cochon? Je t'invite à Aubervillier à la "Plateforme du bâtiment" (c'est le nom de l'enseigne désolé), tu rencontreras sur place des professionnels du bâtiment et beaucoup de rentiers à vie qui touchent entre 1500 et 5000 euros par mois dont le niveau d'étude est aux alentours de bac -12. Présente-toi, tu es quasiment sûr d'avoir un CDI en quelques mois. Ils touchent presque tous plus qu'un ingénieur débutant de nimporte quel domaine et sont relativement tranquille pour les décennies à venir, pourquoi est-ce que tu ne t'attaques pas à eux?

Il ne faut pas exagérer non plus, sortir d'une grande école ne te protège pas des aléas du marché, la crise en informatique des années 80 avait mis au chômage beaucoup d'ingénieurs en informatique. A te lire, on a l'impression que les grandes écoles forment essentiellement des fonctionnaires. Si tu pensais aux fonctionnaires, à ces gens qui ont un salaire garanti à vie par l'Etat et qui sont les véritables rentiers de la société française, tu les trouveras essentiellement à la sortie…des facs (encore une fois tu t'es encore trompé de cible). Ce sont essentiellement eux qui passent les concours administratifs de la fonction publique et sont directement concernés par les grilles de salaires en fonction du nombre d'années d'études, etc. et qui bénéficient d'une vraie rente à vie.

Comme l'a dit h16, je pense aussi que le véritable problème c'est de savoir pourquoi les avantages acquis par les études perdurent dans le temps en France, contrairement à d'autres pays. Je parle des travailleurs du privé, pas des fonctionnaires ou la réponse est évidente. Jje crois qu'il y a la rigidité du monde du travail qui fait que les employeurs ne veulent pas prendre de risque et préfèrent s'appuyer sur des valeurs sûres. Dans les pays où le "prends ton salaire hebdomadaire et dégage" peut sortir facilement de la bouche des employeurs, tester un mec complètement inconnu pour voir ce qu'il vaut n'est pas un gros risque, tandis qu'en France à cause de toutes ces mesures étatiques contraignantes il faut des garanties (où habitez-vous? quel est votre diplôme? etc.). Peut-être aussi parce que culturellement la France est un pays de réseaux et non un pays d'individus, on n'accorde pas facilement sa confiance aux autres, et aussi peut-être parce qu'il y a des forces conservatrices qui veulent résister à la puissance socialisante.

C'est bien ce à quoi je voulais vous faire réflechir…

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Les grandes écoles ne signifient de toute façon pas grand chose pour les recruteurs étrangers non plus. Et le choix d'établissements minuscules en effectif est bien un travers du malthusianisme scolaire français. Ca doit être le seul pays au monde où l'on considère que small is beautiful en matière universitaire. Résultat: des nains qui sont pas visibles sur la scène internationale.

Faux, lorsqu'une école de ce type fait des échanges avec des Harvard, MIT, Yale, LSE, Oxbridge, Imperial College, UCLA, et j'en passe (sans parler de Bocconi, de l'Université de Aachen, etc….) on ne peut pas parler de nains.

C'est bien ce à quoi je voulais vous faire réflechir…

C'est pas un peu arrogant comme attitude? :icon_up:

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Ah.

Et comment expliques-tu cela alors :

Et elles sont passées sous le contrôle de l'Etat ou financées par lui (Supelec par exemple). Quand Polytechnique et l'ENS ont été créés, c'étaient des écoles novatrices fondées pour casser la routine de la Faculté de la Sorbonne. Idem pour Sciences po qui a été nationalisé en 1945.

Chaque établissement un tant soit peu créatif est récupéré par l'Etat ou perverti par lui.

Faux, lorsqu'une école de ce type fait des échanges avec des Harvard, MIT, Yale, LSE, Oxbridge, Imperial College, UCLA, et j'en passe (sans parler de Bocconi, de l'Université de Aachen, etc….) on ne peut pas parler de nains.

Parce que les accords d'échange marchent avec l'argent, que seules les grandes écoles ont. Le Ministère des affaires étrangères et l'EN financent des projets d'alliances prioritairement avec les grandes écoles (par exemple: le programme "Alliance" IEP-Polytechnique-Columbia financé par les deux ministères).

Ben oui, les hauts fonctionnaires étant issus des grandes écoles, ils ne vont pas défendre les universités et on retombe dans le débat initial(alors que Paris VI est par exemple présent dans les classements internationaux et ne démérite pas)

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Et elles sont passées sous le contrôle de l'Etat ou financées par lui (Supelec par exemple). Quand Polytechnique et l'ENS ont été créés, c'étaient des écoles novatrices fondées pour casser la routine de la Faculté de la Sorbonne. Idem pour Sciences po qui a été nationalisé en 1945.

Chaque établissement un tant soit peu créatif est récupéré par l'Etat ou perverti par lui.

Ce ne sont donc pas les grandes écoles en tant que telles, chacune nées (du moins celles que je cite) sur des initiatives de professionnels qu'il faut blâmer. Vouloir former les meilleurs électriciens, opticiens, etc.. n'est pas une intention blâmable en soi.

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Ce ne sont donc pas les grandes écoles en tant que telles, chacune nées (du moins celles que je cite) sur des initiatives de professionnels qu'il faut blâmer. Vouloir former les meilleurs électriciens, opticiens, etc.. n'est pas une intention blâmable en soi.

On revient à ce que je dis: les grandes écoles ne sont que le dernier chaînon d'un système qui est lui même pervers. Partout ailleurs, on laisse la concurrence entre les universités se charger de former les meilleurs et de donner aux autres une bonne formation. L'idée d'un double système dans le supérieur, dont le "meilleur" n'assure quasiment rien quantitativement en terme de recherche et de formation est tout simplement un terrible gâchis.

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On revient à ce que je dis

:icon_up:

les grandes écoles ne sont que le dernier chaînon d'un système qui est lui même pervers. Partout ailleurs, on laisse la concurrence entre les universités se charger de former les meilleurs et de donner aux autres une bonne formation.

Certes, mais au sein du système des grandes écoles, la compétition est très ouverte. Et je ne parle même pas des écoles de commerce, où récemment l'EM Lyon et l'Edhec sont devenues des "parisiennes" comme on dit, rivalisant avec l'ESCP, HEC, l'ESSEC, etc… (Etienne confirmera sûrement)

Après, entre les facs, c'est autre chose.

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:icon_up:

Certes, mais au sein du système des grandes écoles, la compétition est très ouverte. Et je ne parle même pas des écoles de commerce, où récemment l'EM Lyon et l'Edhec sont devenues des "parisiennes" comme on dit, rivalisant avec l'ESCP, HEC, l'ESSEC, etc… (Etienne confirmera sûrement)

Après, entre les facs, c'est autre chose.

Oui mais la compétition est faussée: que signifie la concurrence lorsqu'elle concerne une part infinitésimale d'étudiants dans des établissements minuscules? On est dans des micro-phénomènes alors que partout ailleurs, c'est l'ensemble du supérieur qui est dans la même compétition. Et les résultats se passent de commentaires: les grandes écoles ne "tirent" pas le système éducatif vers le haut puisqu'elles en sont soigneusement séparées, à la différences des grandes universités ailleurs, et n'assurent rien en terme de recherche.

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Oui mais la compétition est faussée: que signifie la concurrence lorsqu'elle concerne une part infinitésimale d'étudiants dans des établissements minuscules? On est dans des micro-phénomènes alors que partout ailleurs, c'est l'ensemble du supérieur qui est dans la même compétition. Et les résultats se passent de commentaires.

La manière de voir qui me paraît la bonne, c'est de dire que les grandes écoles, pour ce qui est des études lourdes types Bax+5 au moins, c'est le système normal, qui survit malgré la malveillance de l'Etat. Le reste*, c'est une anomalie.

* J'entends par là la Fac telle qu'elle existe actuellement, plusieurs Facs comme Dauphine ou autres sortent très bien leur épingle du jeu.

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Invité Arn0
La manière de voir qui me paraît la bonne, c'est de dire que les grandes écoles, pour ce qui est des études lourdes types Bax+5 au moins, c'est le système normal, qui survit malgré la malveillance de l'Etat. Le reste*, c'est une anomalie.

* J'entends par là la Fac telle qu'elle existe actuellement, plusieurs Facs comme Dauphine ou autres sortent très bien leur épingle du jeu.

C'est sur que le vrai problème en France c'est les Facs plus que les grandes écoles.
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Tout à fait juste: de l'aveu même d'un proviseur, le lycée où j'ai étudié ne regardait même pas les dossiers de BTS venant de tel ou tel autre lycée de banlieue.

Ben oui, j'ai été prof de terminale pendant des années, j'ai rempli et suivi des dizaines de dossiers de demande de prépa, donc je connais un peu la musique. Aujourd'hui, je suis chef d'établissement, je rencontre par ailleurs très régulièrement des dizaines de collègues, et je pense ne pas être totalement ignare sur le sujet.

Par exemple, entendu il y a deux semaines, un collègue s'adressant à un autre: «Mon fils est au collège et j'aimerais bien qu'il fasse une prépa chez toi —un beau lycée dans une ville chic attenante à Paris— mais je suis pas dans ton secteur. Comment je fais?» «Fais-lui faire japonais 3e langue en 2nde, comme ça il sera affecté chez nous. Dans la foulée, il fera sa prépa ici, t'inquiète pas.»

Voilà, "fils de", encore seulement en 4e, mais déjà officieusement "préinscrit" en prépa dans un établissement où des millions de parents rêveraient d'y voir leurs mômes. Y a bon l'équité à la française.

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Par exemple, entendu il y a deux semaines, un collègue s'adressant à un autre: «Mon fils est au collège et j'aimerais bien qu'il fasse une prépa chez toi —un beau lycée dans une ville chic attenante à Paris— mais je suis pas dans ton secteur. Comment je fais?» «Fais-lui faire japonais 3e langue en 2nde, comme ça il sera affecté chez nous. Dans la foulée, il fera sa prépa ici, t'inquiète pas.»

Voilà, "fils de", encore seulement en 4e, mais déjà officieusement "préinscrit" en prépa dans un établissement où des millions de parents rêveraient d'y voir leurs mômes. Y a bon l'équité à la française.

Voilà, c'est ce qui explique que l'étude de l'INSEE divise les cas en trois : les pauvres, les moyens, et les riches.

Les profs, selon cette analyse, devrait avoir des résultats de réussite plutôt du côté des "moyens" pour leurs enfants, mais en fait l'INSEE a dû crééer une 4eme catégorie, à réussite supérieure aux riches : les profs. Bien informés du système, ils savent qu'en faisant Latin option Ping Pong, on peut aller dans tel lycée.

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C'est sur que le vrai problème en France c'est les Facs plus que les grandes écoles.

Non. Cochon a raison. Le problème est d'abord la séparation absurde entre, d'un côté, de trop nombreuses grandes écoles dont la transmission de connaissances ne s'appuie sur aucun centre de recherche (c'est aberrant !), et de l'autre côté, des universités qui se contrefoutent de l'adéquation de leur formation aux réalités du marché et dotées de centres de recherche totalement déconnectés de la compétition inter-établissements. Le problème, c'est ensuite la taille naine de tous les établissements (école, comme fac) qui impacte(*) directement la qualité des connaissances produites et enseignées.

(*) spéciale dédicace à RH.

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Comment je fais?» «Fais-lui faire japonais 3e langue en 2nde, comme ça il sera affecté chez nous. Dans la foulée, il fera sa prépa ici, t'inquiète pas.»

Petite parenthèse. Ce n'est pas que j'aime faire du prosélytisme, mais le ptit truc pour intégrer Louis-le-Grand avec cette méthode jesradienne, c'est de choisir…vietnamien en 2e langue :icon_up: C'est le seul lycée public de la capitale qui propose la langue.

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Ben oui, j'ai été prof de terminale pendant des années, j'ai rempli et suivi des dizaines de dossiers de demande de prépa, donc je connais un peu la musique. Aujourd'hui, je suis chef d'établissement, je rencontre par ailleurs très régulièrement des dizaines de collègues, et je pense ne pas être totalement ignare sur le sujet.

Par exemple, entendu il y a deux semaines, un collègue s'adressant à un autre: «Mon fils est au collège et j'aimerais bien qu'il fasse une prépa chez toi —un beau lycée dans une ville chic attenante à Paris— mais je suis pas dans ton secteur. Comment je fais?» «Fais-lui faire japonais 3e langue en 2nde, comme ça il sera affecté chez nous. Dans la foulée, il fera sa prépa ici, t'inquiète pas.»

Voilà, "fils de", encore seulement en 4e, mais déjà officieusement "préinscrit" en prépa dans un établissement où des millions de parents rêveraient d'y voir leurs mômes. Y a bon l'équité à la française.

C'est une condition ni necessaire ni suffisante
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Cette défense du système des grandes écoles comme une "belle exception française" me rappelle cette remarque de Allègre ironisant sur "cette dualité université/écoles d'ingénieurs, que tous les pays soit disant nous envient, mais que personne ne copie"

Il faut revenir sur terre : cette dichotomie est juste bonne à générer des ingénieurs sans imagination et des chercheurs coupés du monde.

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Franchement, je ne comprends pas pourquoi les français aiment faire compliqué. Le système nord américain est super simple et super efficace:

Etudes secondaires (avec spécialisation) jusqu'à 19 ans, puis au choix:

- travail

- études supérieures de premier cycle

Après le Premier cycle de 3 ans spécialisé:

- travail

- études supérieures de deuxième cycle

Après le Deuxième cycle de 1 ans et demi spécialisé:

- travail

- troisième cycle de recherche

C'est clair, net et précis. Pas d'information cachée, pas de système parallèle, pas de passerelle invisible, pas d'océan de diplômes différents. Juste une seule chose à faire, travailler ses notes, car il y a sélection quasiment partout. À noter que intégrer un cycle d'étude après être passé par une période de travail se fait très bien (même souvent les gens préfèrent mettre en application les connaissances pour revenir aux études après). Sans parler de la quantité impressionnante d'adultes en cours du soir, la formation tout au long de sa vie, une réalité.

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La manière de voir qui me paraît la bonne, c'est de dire que les grandes écoles, pour ce qui est des études lourdes types Bax+5 au moins, c'est le système normal, qui survit malgré la malveillance de l'Etat. Le reste*, c'est une anomalie.

* J'entends par là la Fac telle qu'elle existe actuellement, plusieurs Facs comme Dauphine ou autres sortent très bien leur épingle du jeu.

Ce qui est normal, c'est d'avoir une gamme d'établissements universitaires, allant de l'excellent (Harvard, Cambrige, Université de Singapour, IS de Monterrey), à des universités médiocres ou moyennes assurant l'essentiel d'une scolarisation de masse. Et qui tous sont dans une compétion qui pousse chaque institution à faire du mieux qu'elle peut.

Pas une séparation psycho-rigide entre des grandes écoles malthusiennes et auto-reproduites et des universités sous financées aux mains de gauchistes incompétents.

C'est une condition ni necessaire ni suffisante

Ca en devient inquiétant cette dénégation du réel… Comme quoi l'EN est efficace pour dresser les chères têtes blondes.

Non. Cochon a raison. Le problème est d'abord la séparation absurde entre, d'un côté, de trop nombreuses grandes écoles dont la transmission de connaissances ne s'appuie sur aucun centre de recherche (c'est aberrant !), et de l'autre côté, des universités qui se contrefoutent de l'adéquation de leur formation aux réalités du marché et dotées de centres de recherche totalement déconnectés de la compétition inter-établissements. Le problème, c'est ensuite la taille naine de tous les établissements (école, comme fac) qui impacte(*) directement la qualité des connaissances produites et enseignées.

(*) spéciale dédicace à RH.

Ah, ça fait plaisir de voir que je ne suis plus socialiste :icon_up:

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Ben oui, j'ai été prof de terminale pendant des années, j'ai rempli et suivi des dizaines de dossiers de demande de prépa, donc je connais un peu la musique. Aujourd'hui, je suis chef d'établissement, je rencontre par ailleurs très régulièrement des dizaines de collègues, et je pense ne pas être totalement ignare sur le sujet.

Par exemple, entendu il y a deux semaines, un collègue s'adressant à un autre: «Mon fils est au collège et j'aimerais bien qu'il fasse une prépa chez toi —un beau lycée dans une ville chic attenante à Paris— mais je suis pas dans ton secteur. Comment je fais?» «Fais-lui faire japonais 3e langue en 2nde, comme ça il sera affecté chez nous. Dans la foulée, il fera sa prépa ici, t'inquiète pas.»

Voilà, "fils de", encore seulement en 4e, mais déjà officieusement "préinscrit" en prépa dans un établissement où des millions de parents rêveraient d'y voir leurs mômes. Y a bon l'équité à la française.

Bon, il n'empêche que le gamin doit se farcir japonais 3ème langue - et j'imagine qu'on ne va pas lui donner une bonne note parce que papa est directeur d'un autre lycée.

Et sinon, "un établissement où des milliers de parents rêveraient d'y voir leurs mômes" tsk, tsk !

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La manière de voir qui me paraît la bonne, c'est de dire que les grandes écoles, pour ce qui est des études lourdes types Bax+5 au moins, c'est le système normal, qui survit malgré la malveillance de l'Etat. Le reste*, c'est une anomalie.

* J'entends par là la Fac telle qu'elle existe actuellement, plusieurs Facs comme Dauphine ou autres sortent très bien leur épingle du jeu.

Vous restez, sans vouloir vous offenser, désespérement franco-français. Les Bac+5 sont l'avenir des économies occidentales, il y a belle lurette que le travail non qualifié ou peu qualifié ne sont plus rentables chez nous. Partout ailleurs, les Bac+3 représentent 1/3 à 50% d'une classe d'âge, et la formation Master concerne des proportions significatives et en forte croissance.

Or, les grandes écoles françaises sont incapables d'absorber cette augmentation. Alors que les effectifs du supérieur ont été multipliés par 30 entre 1960 et 2000, les grandes écoles ont à peine augmenté de 10 à 25% leurs effectifs. Seront ces écoles frileuses, malthusiennes, sans esprit d'ouverture, élitistes, qui prendront en charge ce défi de la formation?

On peut en douter

Bon, il n'empêche que le gamin doit se farcir japonais 3ème langue - et j'imagine qu'on ne va pas lui donner une bonne note parce que papa est directeur d'un autre lycée.

Et sinon, "un établissement où des milliers de parents rêveraient d'y voir leurs mômes" tsk, tsk !

C'est ce qu'on appelle en sociologie de l'éducation (je sais, une matière de marxistes, va t-on me répondre), "l'effet établissement". Un élève dans un établissement secondaire coté peut avoir jusqu'à 3 points de moins qu'un élève dans un mauvais établissement mais sera prioritaire pour l'intégration d'une CPGE.

Morale: intègre ton gosse dans le bon lycée, c'est déjà une assurance.

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Ce qui est normal, c'est d'avoir une gamme d'établissements universitaires, allant de l'excellent (Harvard, Cambrige, Université de Singapour, IS de Monterrey), à des universités médiocres ou moyennes assurant l'essentiel d'une scolarisation de masse. Et qui tous sont dans une compétion qui pousse chaque institution à faire du mieux qu'elle peut.

Oui, ce n'est donc pas la faute du système des grandes écoles, qui sont déjà en compétition, et qui comprend des écoles de l'excellent, au plus médiocre.

Le problème, ce sont les facs. Le système des grandes écoles, au contraire, c'est le système cible.

Pas une séparation psycho-rigide entre des grandes écoles malthusiennes et auto-reproduites et des universités sous financées aux mains de gauchistes incompétents.

Voilà, le problème ce sont les facs.Mais les grandes écoles malthusiennes, j'ai du mal à comprendre ce que cela veut dire…

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On ne peut pas en vouloir aux gens de comprendre les rouages du système et d'agir en conséquence.

Sinon, amis français, merci d'expliquer les divers acronymes que vous utilisez, je n'ai pas la moindre idée par exemple de ce qu'est une CPGE.

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Invité Arn0
Vous restez, sans vouloir vous offenser, désespérement franco-français. Les Bac+5 sont l'avenir des économies occidentales, il y a belle lurette que le travail non qualifié ou peu qualifié ne sont plus rentables chez nous. Partout ailleurs, les Bac+3 représentent 1/3 à 50% d'une classe d'âge, et la formation Master concerne des proportions significatives et en forte croissance.
Faut pas confondre faible qualification et faible niveau d'étude. Certaine compétences sont très demandés et ne nécessite pas pour autant des études intellectuelles longues. Un frigoriste motivé n'a pas peut être pas un statut glorieux mais risque de trouver plus facilement un emploi et de gagner mieux que bien des cadres (avec la possibilité de faire du black contrairement à un salarié en plus).
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Vous restez, sans vouloir vous offenser, désespérement franco-français. Les Bac+5 sont l'avenir des économies occidentales, il y a belle lurette que le travail non qualifié ou peu qualifié ne sont plus rentables chez nous.

Faux. Tu ne sais rien de l'économie. Tu ne sais rien du terme "délocalisation". Je te conseille la lecture de "Made in monde" de Suzanne Berger, avant de pontifier sur ce que tu crois que je pense.

Or, les grandes écoles françaises sont incapables d'absorber cette augmentation. Alors que les effectifs du supérieur ont été multipliés par 30 entre 1960 et 2000, les grandes écoles ont à peine augmenté de 10 à 25% leurs effectifs. Seront ces écoles frileuses, malthusiennes, sans esprit d'ouverture, élitistes, qui prendront en charge ce défi de la formation?

Pas besoin d'autant de Bac+5, sauf manifestement dans le monde imaginaire dans lequel tu sembles vivre.

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Oui, ce n'est donc pas la faute du système des grandes écoles, qui sont déjà en compétition, et qui comprend des écoles de l'excellent, au plus médiocre.

Le problème, ce sont les facs. Le système des grandes écoles, au contraire, c'est le système cible.

Voilà, le problème ce sont les facs.Mais les grandes écoles malthusiennes, j'ai du mal à comprendre ce que cela veut dire…

J'ai écrit:

Or, les grandes écoles françaises sont incapables d'absorber cette augmentation. Alors que les effectifs du supérieur ont été multipliés par 30 entre 1960 et 2000, les grandes écoles ont à peine augmenté de 10 à 25% leurs effectifs. Seront ces écoles frileuses, malthusiennes, sans esprit d'ouverture, élitistes, qui prendront en charge ce défi de la formation?

Au sens propre c'est une stratégie malthusienne.

A Mélodius: et oui, pour un non français l'EN est un vrai monstre! CPGE signifie classes préparatoires aux grandes écoles, c'est à dire les 2 ans qui suivent le bac et servent à préparer le concours des grandes écoles.

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On ne peut pas en vouloir aux gens de comprendre les rouages du système et d'agir en conséquence.

C'est exactement ce que j'ai fait, en effet.

Sinon, amis français, merci d'expliquer les divers acronymes que vous utilisez, je n'ai pas la moindre idée par exemple de ce qu'est une CPGE.

Classe Préparatoire aux Grandes Ecoles

CGE = Conférence des Grandes Ecoles

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Faux. Tu ne sais rien de l'économie. Tu ne sais rien du terme "délocalisation". Je te conseille la lecture de "Made in monde" de Suzanne Berger, avant de pontifier sur ce que tu crois que je pense.

Pas besoin d'autant de Bac+5, sauf manifestement dans le monde imaginaire dans lequel tu sembles vivre.

Hahahah… Suzanne Berger est une virulente critique du modèle scolaire français, elle avait quasiment fait une crise cardiaque à Richard Descoings sur ce point. Va falloir mieux recentrer ses sources sur la question éducative mon ami….

Pour le reste, sortez de la France et vous verrez que dans la plupart des pays le nombre d'étudiants dépasse de très loin les 33% d'une classe d'âge français, ne parlons même pas des formations niveau master. Ah oui: en dehors de la France tout le reste est un monde imaginaire :icon_up:

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