Aller au contenu

Une thèse inédite sur "La pensée libertarienne" sort en juin


ernest

Messages recommandés

Je suis tombé sur ce type par hasard sur le net, il a écrit un article à propos de la philosophie de Rand sur un dictionnaire politique en ligne.

http://www.dicopo.org/spip.php?article108

Puis, après quelques recherches je tombe sur sa thèse qu'il édite chez PUF le 24 juin prochain.

http://www.puf.com/wiki/Autres_Collections…e_libertarienne

Sur Amazon le livre est en commande.

Je suis bien content de voir que de jeunes profs travaillent à la diffusion des idées libérales et libertariennes (presque) contemporaines sur le territoire français.

Lien vers le commentaire
Je suis tombé sur ce type par hasard sur le net, il a écrit un article à propos de la philosophie de Rand sur un dictionnaire politique en ligne.

http://www.dicopo.org/spip.php?article108

Puis, après quelques recherches je tombe sur sa thèse qu'il édite chez PUF le 24 juin prochain.

http://www.puf.com/wiki/Autres_Collections…e_libertarienne

Sur Amazon le livre est en commande.

Je suis bien content de voir que de jeunes profs travaillent à la diffusion des idées libérales et libertariennes (presque) contemporaines sur le territoire français.

Impossible d'en trouver une présentation détaillée :icon_up:

Il est sur Wikibéral soit dit en passant : Sébastien Caré

Lien vers le commentaire

Pour présenter Ayn Rand au public français, je conseille plutôt de montrer le Randisme comme la philosophie du respect de soi-même. C'est plus juste et moins connoté négativement que parler de vertu d'égoïsme.

Lien vers le commentaire

J'avais discuté avec Sébastien Caré à l'occasion du colloque "libertarianisme de gauche ou de droite", son érudition sur les divers courants de la pensée libertatienne m'avait impressionné. Particulièrement quant à leur génèse et leurs clivages sur le problème de l'égalité et de l'appropriation des ressources naturelles, en montrant l'hétérogénéité et l'ambiguïté des positions entre conséquentialisme et déontologie.

Le texte de son intervention fort intéressante (bien que technique) et philosophiquement de haut niveau se trouve ici :

http://www.congres-afsp.fr/ateliers/textes/at32care.pdf

Dans notre discussion il s'était livré à une critique en règle des rothbardiens radicaux de droite, notamment quant à leur tendance exclusive et intransigeante (voire méprisante), pas vraiment philosophiquement fondée, s'appuyant le plus souvent sur un rejet passionnel des courants libertariens "de gauche" (libertaires), considérés comme un repoussoir en lui accolant l'image de dérive gauchiste incohérente, tout en niant par ailleurs le clivage droite-gauche. En face une incompréhension similaire se retrouve chez les égalitaristes.

Autre point fort surprenant, il m'avait appris que les racines du libertarianisme historique venaient principalement d'un courant progressiste et égalitariste, ce qui explique qu'aux Etats-Unis les libertaires soient intégrés au parti libertarien; cependant qu'en Europe ces courants ne se mélangent pas du tout.

Les critiques portées au libertarianisme de gauche procèdent généralement en deux étapes. Elles pointent, dans une première, l’instabilité du compromis qu’il entend réaliser entre un principe libertarien de libre possession de soi et un principe égalitariste d’égale répartition des ressources extérieures, puis invitent, dans une seconde, à sacrifier le premier au second. Telle est notamment la démarche suivie par G. A. Cohen [COHEN G. A, 1995]. Ces critiques égalitaristes ont donné lieu à de nombreuses répliques de la part des libertariens de gauche qui ont, ainsi faisant, renforcé leur doctrine au contact de leurs détracteurs. Très attentifs à ces attaques égalitaristes, les libertariens de gauche semblent en revanche avoir négligé leur flanc droit en feignant bien souvent d’ignorer les critiques émises par leurs concurrents libertariens. En prenant trop souvent comme repoussoir la seule version nozickienne du libertarianisme, ils ont écarté d’un revers de la main, sinon complètement occulté, d’autres versions rendant pourtant incomplètes, voire erronées, leur critique du libertarianisme. Cette étude vise à réinscrire dans le débat autour du libertarianisme de gauche les critiques libertariennes non nozickiennes dont il a fait l’objet. (…)

Les théories libertariennes ne sont pas davantage unifiées, contrairement à ce que suggère l’attitude des libertariens de gauche à leurs égards. Ces derniers n’appréhendent le plus souvent que la seule position nozickienne et ont ainsi beau jeu de condamner une doctrine si peu robuste que son propre auteur s’en est depuis lui-même distancié. Nozick n’a en effet pas attendu les offenses des libertariens de gauche pour renier ces positions. Et il s’en faut que la version nozickienne épuise le libertarianisme. Nozick apparaît comme l’arbre cachant la forêt libertarienne. Mais il existe beaucoup d’autres versions du libertarianisme que les critiques ont tendance à négliger. Pour débrouiller l’écheveau de ces diverses positions libertariennes, on peut distinguer entre une version déontologique fondée sur une théorie rationnelle déterminant a priori des principes libertariens inconditionnels, et une version conséquentialiste justifiant ces mêmes principes à partir de la démonstration de leurs conséquences favorables.

Pour présenter Ayn Rand au public français, je conseille plutôt de montrer le Randisme comme la philosophie du respect de soi-même. C'est plus juste et moins connoté négativement que parler de vertu d'égoïsme.

C'est une interprétation plutôt biaisée, car la notion téléologique de vertu passe à la trappe. Il est plus correct à mon sens de présenter le randisme comme une éthique de la vertu.

Lien vers le commentaire
« Au fil de mes recherches sur votre travail, j'ai cru comprendre que votre thèse était en deux volumes, contenant exactement 866 pages. Or, la version PUF ne contiendrai "que" 360 pages. Dois-je en conclure que vous avez fait de grosses coupures pour la version éditée, pour rendre la lecture plus facile… sans doute. »

Oui. Le livre aux PUF correspond en effet à une partie remaniée de ma thèse. Il se veut une intro à la pensée libertarienne. Une autre partie de ma thèse, cette fois sur la sociologie du mouvement libertarien (histoire du mouvement, socio des intellectuels, LP, Think tanks…) paraîtra aux Presses Universitaires de Rennes à la fin de l’année.

« Vu que je ne connais pas du tout les procédures de diffusion des thèses, j'ose vous demander de quelle façon je pourrai me procurer votre thèse originale datant de 2007 si mes informations sont justes - sans coupes disons le clairement. »

Vous ne pouvez pas vraiment vous « procurer » ma thèse, mais seulement la consulter. Demandez des renseignements au service de votre bibliothèque. En attendant, en voici la table des matières.

N’hésitez pas à me contacter si vous avez d’autres questions.

Voilà l'échange de mail que j'ai eu avec Caré aujourd'hui. (mes questions sont en italiques).

Vu le sommaire de sa thèse, son travail a vraiment l'air impressionnant. J'attends ses deux tomes avec impatience, et je vais essayer de trouver sa thèse à une BU parisienne.

Lien vers le commentaire
Le texte de son intervention fort intéressante (bien que technique) et philosophiquement de haut niveau se trouve ici :

http://www.congres-afsp.fr/ateliers/textes/at32care.pdf

Super intéressant.

Merci.

La critique de "LG1" et "LG2" est un pur bonheur !

Le concept de provisio est intéressant aussi.

Il a raison de critiquer les libertariens de "droite" un peu trop dogmatiques: il faut savoir envisager sereinement les théories libertariennes de gauche, les critiquer honnêtement, et répondre à leurs critiques de la même façon.

Lien vers le commentaire

Ah tiens je ne suis pas le seul libertarien de Rennes-I…

Voilà l'échange de mail que j'ai eu avec Caré aujourd'hui. (mes questions sont en italiques).

Vu le sommaire de sa thèse, son travail a vraiment l'air impressionnant. J'attends ses deux tomes avec impatience, et je vais essayer de trouver sa thèse à une BU parisienne.

Peux-tu publier le sommaire s'il te plaît? Sa thèse doit être à la BU…

Lien vers le commentaire
  • 1 month later...

Quelqu'un l'a commandé ou reçu ? Comme je suis à la recherche d'un livre pour le début des vacances (et MP, si jamais conseils de lectures sur l'école autrichienne pour un débutant :icon_up: ).

Lien vers le commentaire

En tout cas j'espere que Sebastien Carre est lui meme libertarien. Si ce n'est pas le cas, vu son erudition ca veut dire que les arguments ne sont pas si convainquants que ca !

Lien vers le commentaire
Il est quoi, dans ce cas ? Ca devient très intéressant.

Il ne m'a pas dit la réponse, vilain gnostique passionné de transparence.

En revanche, j'ai cru deviner (grâce à mes talents spéciaux) que son cheminement intellectuel vers l'étude du libertarisme partait de Rawls et de la philosophie analytique, pour arriver à Nozick puis à Rothbard. De la gauche vers la droite donc. Mais je puis me tromper dans mon inteprétation.

Lien vers le commentaire
Ah tiens je ne suis pas le seul libertarien de Rennes-I…

En parlant de Rennes-I, vous avez un exceptionnel libéral conservateur en la qualité de Philippe Beneton. Je pense d'ailleurs que cet auteur plaira à free jazz, notamment sur la distinction libéralisme/conservatisme.

Lien vers le commentaire

J'ai finis la lecture du livre en question. Assez intéressant pour une première approche globale et assez détaillée des différentes tendances libertariennes.

Au début, il fait un historique des racines américaines du libertarianisme jusqu'aux années 1980 - nous rappelant le rôle primordial d'un H.D Thoreau par exemple. Il insiste donc - et c'est passionant - sur les combats qui opposaient les conservateurs et les libertariens. Bref, je ne fais pas un résumé, chacun pourra le lire.

Notons quelques touches d'humours lorsque Caré montre que les grands théoriciens se sont tous très mal entendus entre eux, Rand critiquée par tous et insultant Hayek, Rothbard critiquant Hayek et Nozick ect…

Autre touche d'humour, Caré met en scène les différents théoriciens réunis autour d'une table pour parler d'un problème moral. Chacun d'eux à donc le droit à une description coquasse de ses méthodes de reflexions, le Randien avec Atlas, les Friedman avec leur calculette, Rothbard sûr de lui etc… Très drôle.

Pour aller au plus court, disons que j'ai appris pas mal de chose, notamment sur les différences entre David Friedman et Rothbard qui sont totalement opposés dans leurs approches. Notons pour finir que Caré fait un bref aperçu des théories de la justice contemporaines en fin de livre et les confrontent aux thèses libertariennes, ce qui est toujours une bonne chose pour une première approche de Rawls et des communautariens par exemple.

En tout cas j'espere que Sebastien Carre est lui meme libertarien. Si ce n'est pas le cas, vu son erudition ca veut dire que les arguments ne sont pas si convainquants que ca !
Il ne m'a pas dit la réponse, vilain gnostique passionné de transparence.

En revanche, j'ai cru deviner (grâce à mes talents spéciaux) que son cheminement intellectuel vers l'étude du libertarisme partait de Rawls et de la philosophie analytique, pour arriver à Nozick puis à Rothbard. De la gauche vers la droite donc. Mais je puis me tromper dans mon inteprétation.

D'après le contenu du livre, j'en déduis que Caré n'est sûrement pas anarchiste, encore moins randien (les critiques de Rand sont répétitives d'ailleurs) mais se trouverait plutôt proche d'un Hayek ligth ou d'un Rawls pragmatique, concédant néanmoins une grande force d'attirance de l'utopie libertarienne. Ce livre est de bonne facture, très fouillé et bien mise à jour (bien qu'il ne fasse qu'une brève allusion à H.H Hoppe :icon_up: ) et la bibliographie est très riche.

Lien vers le commentaire
Non, il ne l'est pas.

Argh je m'en doutais. Il y avait un cote zoologiste dans cette these qui ne trompe pas ^^

Malheureusement, cela fait de Sebastien une tres mauvaise personne car il n'a meme pas l'excuse de l'ignorance.

Lien vers le commentaire
En tout cas j'espere que Sebastien Carre est lui meme libertarien. Si ce n'est pas le cas, vu son erudition ca veut dire que les arguments ne sont pas si convainquants que ca !

Questions insidieuses: mieux vaut une erudition solide qu' un attachement à toute épreuve? L' acquisition des idées libérales, rend-elle ainsi?

Lien vers le commentaire
Argh je m'en doutais. Il y avait un cote zoologiste dans cette these qui ne trompe pas ^^

Malheureusement, cela fait de Sebastien une tres mauvaise personne car il n'a meme pas l'excuse de l'ignorance.

Si l'enthomologiste n'élève pas lui-même des insectes, cela ne fait pas de lui une mauvaise personne. :icon_up:

Lien vers le commentaire
Si l'enthomologiste n'élève pas lui-même des insectes, cela ne fait pas de lui une mauvaise personne. :icon_up:

Mauvaise analogie. Quand Monsieur Dupont soutient l'etat, on peut a la rigueur penser qu'il a ete eduque comme ca, qu'il a du mal a comprendre, etc. Quand un type connait et comprend aussi bien la pensee libertarienne, ne pas etre anarchiste est simplement monstrueux.

Lien vers le commentaire
Mauvaise analogie. Quand Monsieur Dupont soutient l'etat, on peut a la rigueur penser qu'il a ete eduque comme ca, qu'il a du mal a comprendre, etc. Quand un type connait et comprend aussi bien la pensee libertarienne, ne pas etre anarchiste est simplement monstrueux.

Il a peut-être d'excellentes raisons de ne pas l'être. Je t'invite à les lui demander, tiens. :icon_up:

Lien vers le commentaire
Il a peut-être d'excellentes raisons de ne pas l'être. Je t'invite à les lui demander, tiens. :icon_up:

J'ai envisage cette possibilite aussi dans mon premier message. Le fait qu'il ne soit pas libertarien m'invite a suggerer qu'une de ces hypotheses au moins est vrai

a Sebastien Carre comprend mal ou ignore le mouvement libertarien

b Sebastien Carre a des tendance psychopathique (indifference ou incapacite a rejetter le mal, etc)

c Les theses libertariennes sont fallacieuses

a me semble peu vraissemblable, cela semble du travail tres fouille et serieux. Il reste donc b et c, ou une combinaison des deux.

Apprenant que Sebastien Carre n'est pas libertarien, je suis toutes choses egales un peu moins convaincu de la validite des theses libertariennes et un peu plus convaincu d'une tendance psychopathe chez Carre.

Lien vers le commentaire
C'est combien la séance ? :icon_up:

Dans une société anarcho-capitaliste, ce serait gratuit. Une fois l'oppression fiscale éradiquée et la morale d'esclave balayée, les individus auraient spontanément tendance à se regrouper autour de sociétés de bienfaisance qui financeraient des cures de soins psychiatriques pour déviants idéologiques, dans une ambiance à la fois studieuse et festive. Les progrès des biotechnologies permettraient de reformater et reprogrammer ces cerveaux défectueux, et des entrepreneurs dynamiques se chargeraient de réexpédier les individus récalcitrants par paquets de 500 grammes vers les industries agroalimentaires et vers des établissements de chirurgie esthétique.

Lien vers le commentaire

Je viens de recevoir le livre, et je suis allé directement feuilleter sa conclusion. L'auteur souligne le "charme" de l'utopie libertarienne, en raison de son "caractère abstrait" et de sa "subversion".

Il (le libertarianisme) a en outre sur sa rivale socialiste l'avantage de se présenter comme le terme d'une dialectique qui reléguerait tous ses concurrents au stade inachevé de moments. (p. 331)

Le principal reproche que S. Caré semble formuler à propos de l'utopie libertarienne, c'est son manque de "liant". "Elle ne remplit", écrit-il, "aucune fonction d'intégration de la communauté".

S. Caré poursuit avec un passage qui m'a fait froncer les sourcils :

Contrairement à la doctrine communiste qui demeure nécessaire pour justifier et faire exister la société qu'elle vise, la doctrine libertarienne n'a plus aucune raison d'être une fois son utopie réalisée. En d'autres termes, le libertarianisme utopique se saborde dans la congruence, cependant que le communisme utopique s'y mue en idéologie. Le seul lieu où périssent vraiment les idéologies serait ainsi l'utopie libertarienne. La société n'y aspirerait plus à rien, expirerait, et s'abandonnerait aux individus.

Je ne pense pas que le libertarianisme tuera les idéologies. Il mettra fin à leur application politique, ce qui n'est pas la même chose. Et cela me semble nécessaire lorsqu'on voit où des idéologies comme le communisme ou le socialisme nous ont menés.

A noter l'excellente bibliographie mentionnée en fin d'ouvrage : l'auteur recense des penseurs libertariens, de Chodorov à Thoreau, en passant par Spooner, Hayek, Friedman et l'école du public choice.

Je suis impatient d'entamer la lecture du livre, pour tenter de comprendre la différence entre "conséquentialisme téléologique" et "déontologisme jusnaturaliste". :icon_up:

Lien vers le commentaire
Je viens de recevoir le livre, et je suis allé directement feuilleter sa conclusion. L'auteur souligne le "charme" de l'utopie libertarienne, en raison de son "caractère abstrait" et de sa "subversion".

Le principal reproche que S. Caré semble formuler à propos de l'utopie libertarienne, c'est son manque de "liant". "Elle ne remplit", écrit-il, "aucune fonction d'intégration de la communauté".

S. Caré poursuit avec un passage qui m'a fait froncer les sourcils :

Je ne pense pas que le libertarianisme tuera les idéologies. Il mettra fin à leur application politique, ce qui n'est pas la même chose. Et cela me semble nécessaire lorsqu'on voit où des idéologies comme le communisme ou le socialisme nous ont menés.

A noter l'excellente bibliographie mentionnée en fin d'ouvrage : l'auteur recense des penseurs libertariens, de Chodorov à Thoreau, en passant par Spooner, Hayek, Friedman et l'école du public choice.

Interessant, voila qui renforce l'hypothese a)

Lien vers le commentaire

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×
×
  • Créer...