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Rapport du MRAP


Messages recommandés

Le texte de coran est une révélation directe : Dieu l'a inspiré sans médiation, ce qui rend le livre sacré, alors que l'ancien et le nouveau testament sont des recueils de la parole de Dieu. Résultat : tout est contenu dans le Coran, alors que ce n'est le cas pour la Bible. Pour ce qui est des critiques d'Hildegarde et Free Jazz, je ne les trouve pas du tout ineptes. On est sur un forum, pas besoin non plus de ressortir tout Bernard Lewis pour parler de ce qui coince avec certaines caractéristiques de l'Islam (notamment de sa compatibilité avec le monde moderne). Qu'il n'y ait pas une seule démocratie libérale au sein de l'oumma, que la Charia ne fasse aucune distinction entre loi religieuse, morale et civile pose problème dans un système qui pose cette désimbrication au centre de son bon fonctionnement, que le jihad, l'inégalilé en droits, et tout un tas de choses persistent quelques soient les sensibilités contemporaines de l'Islam pratiquant demeurent, c'est un fait. Mettre ça sous le tapis en faisant comme si on avait rien vu en Indonésie, en Af Pak, au Timor Oriental, etc. me paraît tout aussi contestable que de voir en tout musulman en potentiel ennemi de l'intérieur. Après tout, les cultures nationales font bcp pour neutraliser sa portée révolutionnaire (reste à savoir quelle est la culture nationale qui recoupe la pratique religieuse…).

Je me souviens d'avoir fait un exposé sur la guerre juste pour un dea de sciences po en équipe avec une étudiante turque. Alors que je m'occupais de la conception occidentale, elle s'occupait du Jihad, ce qui était assez rigolo : issue de la bourgeoisie kémaliste avec un papa et un grand frère officier, elle était très pratiquante (elle s'était même fait faxé les pages du Coran sur ces questions, estimant que les versions disponibles en France n'étaient pas correctes), même si attachée à la laicité et pour tout dire occidentalisée. Au moment de la préparation de l'exposé, elle me dit, l'air un peu confuse : "Je crains que l'auditoire ne soit un peu effrayé parce que je vais dire…". Effectivement, les textes étaient assez claires, et la croisade contre l'infidèle allait bon train. Au moment de présenter notre exposé, la réaction de l'auditoire a été curieusement assez bonne. Visiblement, la perspective de la dhimmitude ou de la conversion forcée ne semblaient pas trop les tourmenter (je précise que l'amie turque en question était la seule musulmane du séminaire. Les autres étaient tout ce que Sciences po Lille pouvait offrir de plus progressiste dans le genre : socialistes, verts, homos et lesbiennes militantes, etc).

Conclusion (personnelle) de ce petit épisode : le public planait certes à quinze mille, mais l'amie turque, tout en pratiquant sérieusement, ne semblait pas non plus avide de nous passer par le fil de l'épée (je crois qu'elle s'intéressait plus à Hello Kitty). Cette modération à mon avis ne provenait pas du texte, encore une fois, problématique, explicite, pas très liberal-friendly (on peut en discuter, on est là pour ça après tout), mais de sa culture politique nationale, qui en imposant la laïcité, a permis l'existence d'un minimum de tolérance civile. Après tout, les versions islamistes radicales sont celles qui prétendent établir le califat universel (genre les wahabites), et lire les textes le plus littéralement possibles. Cela me fait dire que l'attrait de l'Occident attire la haine comme il peut aussi neutraliser certaines passions religieuses guerrières. Reste à savoir comment (et là, je botte en touche ! :icon_up:)

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En Yougoslavie avant la Chute du Mur il y avait en places de mairies la notification des actes d'état civil : mariage, décès, etc. Chaque note portait en en-tête une marque religieuse : croix catholique, croix orthodoxe, croissant islamique, étoile juive à 6 branches, étoile communiste à 5 branches…

Je m'attendais à cet argument. En effet, certaines idéologies aboutissent à vouloir régenter intégralement la vie des individus et donc une "prétention à la religiosité" en quelque sorte, qu'elle soit avouée ou non.

Pourtant, entre ces idéologies et les religions, les différences persistent : Une religion n'est pas réductible à un ensemble de théories politiques ou morales au service d'une poignée d'idées directrices.

Vous partez du principe que je définis l'islam comme une idéologie, en tant que postulat de départ. Alors que c'est l'inverse : je vois le communisme comme une religion.

C'est tomber dans le piège que je décris plus haut. La sécularisation dans ce cas ne consiste pas à développer les idéologies jusqu'à les élever au rang de religions mais à réinterpréter au burin les religions pour les rabaisser au niveau des idéologies.

Je me répète : il n'y a que deux types de personnes qui ont intérêt à faire ça : les fanatiques religieux et les fanatiques anti-religieux.

Vous critiquez le comparatif, encore une fois. Pas le fond de la pensée elle-même

Je fais simplement remarquer que les fondations de l'édifice m'ont l'air bien branlantes et qu'il vaudrait peut être mieux y regarder à deux fois avant de bâtir là dessus.

Sinon je n'ai pas la prétention d'y connaître quoi que ce soit en doctrine religieuse et ne désire donc pas m'aventurer sur ce terrain, mais il suffit d'avoir fait un minimum de Droit pour comprendre qu'on peut faire dire absolument n'importe quoi et son contraire à un texte. Exemple classique : "les lys ne filent point" qui devient le principe de masculinité.

Donc non il n'est pas du tout logique de se servir du texte fondateur uniquement pour comprendre ce qui se passe, et partant de là on ne peut pas vraiment parler de "base de la doctrine" musulmane.

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Napoléon fut un pillard sans foi ni loi qui à mis à feu et à sang l'Europe juste pour satisfaire son égo
Tellement vrai…

Reconnaissons le mérite aux Français de vouer peu d'admiration à Napoléon. Mahomet en son temps fut un peu le Napoléon des Arabes, du reste :icon_up:

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Sur ce, j'en ai rah-la-casquette de devoir donner des définitions pour chaque phrase. Je m'arrêterais là, si quelqu'un veut continuer le débat, j'en suis ravis et ma boite MP vous est toujours chaleureusement ouverte. Néanmoins, on se lasse vite de répéter des évidences. Bon, je souhaite tout de même à tous mes contradicteurs, sans exception, une très agréable journée.

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Invité jabial

Bon, qui va distribuer le pop-corn ?

Reconnaissons le mérite aux Français de vouer peu d'admiration à Napoléon. Mahomet en son temps fut un peu le Napoléon des Arabes, du reste :icon_up:

Des arabes, certes, certes, dans le sens restreint du terme. Peut-être que si Napoléon avait fondé une religion, aujourd'hui on appellerait 90% des habitants de l'Europe des "français" :doigt:

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Le takfirisme est une doctrine, dénoncée chez les sunnites orthodoxes.

Et cette doctrine ne consiste pas à déclarer "je ne crois pas à l'islam".

Mais vue la facilité avec laquelle fusent les qualificatifs sur les mouvances de l'islam, cette précision de ma part est probablement superflue. :icon_up:

D'après ce que j'ai cru en comprendre sur Wikipedia, la qualification de quelqu'un en tant que takfir se fait selon une dizaine de critères, chacun étant suffisant pour entrainer le verdict. Le fait de croire en autre chose que l'islam semble faire être un de ces critères. Ceci dit, peut-être ce article est-il bourré de bêtises, auquel cas je t'invite cordialement à me détromper et à m'instruire. :doigt:

On ne sait pas que le communisme est dangereux parce que Chavez est complètement dingue, on le sait parce qu'on a étudié le communisme tel qu'il était et tel qu'il a fonctionné. Le communisme ne change pas parce qu'une partie de ceux qui lui sont soumis le trouvent cool ou vous disent qu'il est cool.

L'Islam tel qu'il a fonctionné ? Tu veux parler du soufisme baba-cool ou du wahhabisme conquérant ? Des paisibles paysans indonésiens ou des dingues qui se font exploser dans la foule ? De la cohabitation pacifique au Kazakhstan ou de la future troisième guerre mondiale au Cachemire ? Des généreux omeyyades de Cordoue ou des persécuteurs almohades ? Contrairement au socialisme qui a toujours conduit au fiasco, l'Islam a aussi donné des fruits intéressants. Que ces fruits soient aujourd'hui en minorité claire ne présume pas que l'Islam ne soit pas à nouveau capable d'en produire.

Ceci dit, je le répète, la chute du motazilisme ainsi que le dogme du Coran divin, parfait, complet et incréé sont des facteurs de stérilité particulièrement inquiétants.

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D'après ce que j'ai cru en comprendre sur Wikipedia, la qualification de quelqu'un en tant que takfir se fait selon une dizaine de critères, chacun étant suffisant pour entrainer le verdict. Le fait de croire en autre chose que l'islam semble faire être un de ces critères. Ceci dit, peut-être ce article est-il bourré de bêtises, auquel cas je t'invite cordialement à me détromper et à m'instruire. :icon_up:

Ca ne restitue pas vraiment l'affaire, non.

Mais vue l'ambiance actuelle, nous attendrons quelque peu pour en discuter, de préférence devant un chocolat chaud* quand je serai rétablie et que tu seras dispo, incha Allah.

* C'est évidemment là un piège subtil de la branche pâtissière d'al-Qaïda.

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La religion , on s'en fout, on s'en cogne , on s'en branle.

Ce qui compte c'est la manière de la vivre. Si elle est vécue par des intégristes frustrés par une modernité qui leur échappe , elle sera rétrograde et totalitaire. exemple : les catholiques il y a quelque siecles , les islamistes aujourd'hui.

Si elle est pratiquée par une société ouverte et a l'aise avec la technologie, elle peut meme etre vectrice de savoir et d'une vision tolérante de la vie en société , donc un peu plus libérale. exemple : le catholicisme aujoud'hui et l'islam il y a quelques siecles.

PUTAIN MAIS C'EST LA BASE CA !!!!

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Au fait n'avions nous pas une foulardée dans les effecifs réguliers de liberaux.org ? Je ne me souviens plus de son pseudo, un truc du genre transductrice. J'aimerais savoir ce qu'elle pense de cette discussion, du MRAP, des motivations sur le port du foulard chez les porteuses, leur entourage, leur voisinage, l'instrumentalisation salafiste du foulard, etc.

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Invité jabial
Au fait n'avions nous pas une foulardée

Oh S.gneur c'est juste pas possible de parler comme ça. Non mais tu réalises que tu parles d'une personne ? Je sais pas moi merde, politesse, toussa. Surtout quand on n'a pas suivi au point de ne pas réaliser qu'elle a participé à la discussion en cours de bout en bout.

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Au fait n'avions nous pas une foulardée dans les effecifs réguliers de liberaux.org ? Je ne me souviens plus de son pseudo, un truc du genre transductrice. J'aimerais savoir ce qu'elle pense de cette discussion, du MRAP, des motivations sur le port du foulard chez les porteuses, leur entourage, leur voisinage, l'instrumentalisation salafiste du foulard, etc.

Si ça se trouve, la foulardée en question n'a pas voulu indiquer son avis et ne le voudra pas davantage. :icon_up:

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Il faut répondre au Mrap quelque chose comme " bravo pour votre excellente initiative. Il ne faut pas se contenter de désigner seulement ceux qui tiennent des propos ouvertement racistes mais ceux qui manquent (…)

Très bonne idée ! Ça ferait un bon billet de blog.

Alors le dire serait une phobie parce qu'il est anormal et "preuve de folie" de dire qu'une chose est la combinaisons de certains éléments, preuve à l'appui ?

Pas besoin d'aller chercher trop loin la définition. Pour monsieur tout le monde, phobie=peur (voire rejet), pas nécessairement folie. Et l'islamophobe, c'est celui qui a peur de l'islam, ce qui ne statue pas vraiment sur la légitimité de cette peur. En soi, "islamophobe" est beaucoup moins péjoratif que le "xénophobe" dont il est inspiré. L'islam est un concept qu'on peut appréhender, connaître et craindre (ou pas) en connaissance de cause, là où la peur de l'étranger relève d'un état d'esprit peu rationnel, d'un rejet a priori de l'inconnu, dénonce une tendance à la généralisation ignare.

Dans cette acception, le terme me parait tout à fait adapté pour désigner ceux qui étalent ici (comme ailleurs) leur profonde méfiance vis à vis de l'islam. Et j'écris ça sans le moindre jugement de valeur.

Sont-ils moins communistes parce qu'ils se combattent pour le pouvoir ?

Personne ne disait que les différents types d'islam n'étaient pas des islams, juste que le fait qu'ils reposent sur un même livre ne veut pas dire qu'ils véhiculent le même message. De fait, certains (de nombreux) musulmans ont une conception de leur religion et une façon de la vivre qui ne sont pas incompatibles avec notre morale libérale/occidentale.

Je renouvelle la proposition de scinder, parce que j'aimais bien lire le débat entre Aurel et les autres intéressés sur les mouvances corrélées au libéralisme et les choix qui se présentent dans cette optique.

+1

En tout cas si on avait voulu montrer ce fil aux gens du MRAP pour leur montrer à quel point les libéraux n'ont rien de raciste, même dans leur acception très large du terme, c'est râpé ^^

Si ça se trouve, la foulardée en question n'a pas voulu indiquer son avis et ne le voudra pas davantage. :icon_up:

Ce serait dommage, elle nous aurait privés d'une contribution estimable :doigt:

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Le texte de coran est une révélation directe

Le Coran est écrit en arabe ancien, sujet à des traductions variables et discutables. Le débat théologique est, ou devrait être une part importante de la vie des différents clergés islamiques. Très imagé, on y trouve aussi bien des versets violents que des versets d'amour et de tolérance. Mais la charia, elle, n'a rien de figé ni d'unique. Elle prend en compte le contexte local, et même la réflexion personnelle. La charia d'un Afghan qui vit à Kandahar et celle d'un Turc d'Istanbul ou d'un Français qui vit à Bordeaux n'ont rien à voir. Mais c'est moins facile à comprendre que l'idée que la charia avance simplement qu'il faut 4 femmes, couper la main des voleurs et lapider les femmes adultères. C'est fréquent que les extrémistes d"un camp, islamistes les plus obscurantistes, rejoignent ceux de l'autre camp, les islamophobes aveuglés par leur peur.

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Le concept d'ishtihad est mis en avant par certains : le coran lui même contient des contradictions. Pourquoi? La seule raison possible est que son auteur désire, de la part du lecteur, de la réflexion et de l'interprétation.

J'espère n'avoir pas malreprésenté le concept. Et je sais qu'il n'est pas universellement admis.

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C'est fréquent que les extrémistes d"un camp, islamistes les plus obscurantistes, rejoignent ceux de l'autre camp, les islamophobes aveuglés par leur peur.

Le pétage de câble de l'islamophobe consistera à taper frénétiquement sur son clavier dans un accès de nerd rage, là où le pétage de câble de l'islamiste sera nettement plus réaliste et nettement moins appréciable, qualitativement parlant.

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Tu as raison, les juifs aussi étaient vraiment trop aveuglés par la peur dans les années 1940…

warning exagération warning exagération

aaaah j'ai été touché

warning

warning

warning

aaaaargh le voile noir !!!!!

warning

warning

aaaaaarhg je me crassssshe

warning

warning

bouuuuuum

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Aurel, en cas de volonté manifeste d'une distinction libéraux / ED (sachant que les affinités existent de toute façon, si j'ai bien pigé), quels sont les points de convergence et ceux de divergence insolubles dans le cadre d'un projet politique viable ?*

Tout ceci, selon tes conceptions.

* Pas le Grand Soir Libéral. :icon_up:

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Les points de convergence apparents avec l'ED sont la lutte contre la fiscalité confiscatoire et la racaille politique. Les points de divergence, bien plus fondamentaux, sont le protectionnisme, l'ordre quasi militaire et la xénophobie contre le libre-échange, une forme de vie sociale bien plus spontanée et l'ouverture au mélange des cultures. L'ED est très souvent une active opposante aux libertés fondamentales, elle reste pour moi un adversaire dangereux au même titre que l'EG.

Je distingue nettement l'ED des conservateurs. Les premiers défendent l'idée d'une nation fermée, formatée et réglée au pas cadencé, alors que les derniers défendent des valeurs et des règles de vie en commun traditionnelles, par opposition aux normes dictées par l'Etat ou imposées par l'Etat en répone au lobbying efficace de minorités actives. Cela ne les empêche pas, si je suis bien, de conserver une certaine tolérance à l'égard des plus 'progressistes', même s'il est difficile de faire coexister le courant libertaire libéral avec le courant conservateur. Pour moi, une action politique libérale réussie doit parvenir à faire travailler ensemble les tenants de ces deux approches en laissant de côté les sujets trop clivants et en privilégiant les quelques points sur lesquels tous se retrouvent.

Cette ambition du PLD, c'est plus ou moins ce qu'est arrivé à faire le FDP en Allemagne ces dernières années.

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Pour moi, une action politique libérale réussie doit parvenir à faire travailler ensemble les tenants de ces deux approches en laissant de côté les sujets trop clivants et en privilégiant les quelques points sur lesquels tous se retrouvent.

+1. Ce qui est stratégique pour nous, c'est de réunir des gens autour des grandes réformes économiques libérales. De toute façon, le discours libéral de la gauche sur les questions sociétales n'est bien souvent que de façade. On a donc rien à gagner à les draguer ou à s'allier de ce côté.

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@ Esperluette

Les équations et réseaux politiques sont plus complexes que ce que tes propos et questions à Aurel suggèrent.

Au fil de l'histoire des décennies passées des liens se sont tissés entre nombre de mouvances politiques ou religieuses, parfois de façon philosophiquement surprenante.

Pour comprendre les liens qui se sont tissés ou pas entre la famille libérale et les autres familles politiques françaises il est intéressant de faire une rétrospective politique.

Il y a 2 ou 3 ans Alexandre PESEY nous a fait au Café Liberté une excellente présentation sur la droite US devenue véritablement victorieuse avec Ronald REAGAN, rompant les alternances de vraie gauche et de fausse droite qui avaient précédé. Cette alliance mêle conservateurs, libéraux et néoconservateurs. Les gros bataillons sont dans les rangs des conservateurs mais l'électorat modéré est rassuré par la présence des libéraux en modération des sujets de société. Les libéraux ont en outre une vraie compréhension en profondeur de l'économie capable d'impulser des évolutions majeures. Quant aux néoconservateurs, souvent déçus de l'EG et sionistes, ils apportent un influent réseau tissé dans l'enseignement et les médias. Ces trois mouvances se sont réparties les domaines politique : économiques aux libéraux, sociétaux aux conservateurs, étrangers aux néoconservateurs.

En France une équation de droite fonctionnait selon un schéma similaire (mais aux philosophies plus hybrides) avec une majorité électorale fréquente jusque dans les années 1980.

Le 19ème siècle a évacué le monarchisme en France. La 1ère guerre mondiale a abattu l'essentiel des pouvoirs monarchiques sur le continent européen, privant les monarchistes français des financements nécessaires à sa résurgence. La 2de guerre mondiale a déconsidéré une partie des branches conservatrices compromises avec le pétainisme. La guerre d'Algérie a déconsidéré les militaires les plus durs, compromis avec l'OAS. Le poujadisme, mouvement populiste plutot de droite était soudain apparu, porté notamment par des petits commerçants en butte aux grandes surfaces, perturbant le système politique des partis en place qui s'est empressé d'orchestrer la manipulation et la dilution de Poujade dont le mouvement n'a pas survécu à son enlisement personnel. La dominante marxiste de l'éducation nationale avait évacué la plus grande partie de la culture libérale de la mémoire collective, ce qui convenait fort bien à la droite affairiste que le dirigisme engraisse, et à la droite autoritaire, que le libéralisme dérange.

Sur cette base historiologique, la droite française s'incarnait principalement dans le gaullisme au général noble (au moins en apparence), aux barons souvent corrompus et aux militants disciplinés. La politique du gaullisme était marquée par des entreprises relativement libres mais sous l'emprise chaque jour plus pesante d'un état fort et de syndicats politisés aux pouvoirs institutionnels. Regroupant ceux qui souhaitaient ne pas dépendre de cette hiérarchie ou de ces idées, de petits partis de droite et "du centre" complétaient le dispositif. Le libéralisme était présent de façon dispersée dans ces partis, et porté de façon plus dense par le tout petit CNI et surtout le PR traditionnellement porteur d'un mélange de républicanisme et de libéralisme. La gauche française avait véhiculée le plus fort taux de votes communistes d'Europe occidentale et le programme commun de la gauche se mettait en place sous l'influence cynique de François MITERRAND qui ne répugnait pas à cette immonde alliance.

A partir des années 1970 la droite française de pouvoir, complexée par les dialectiques de la gauche militante très présente dans les médias et l'enseignement, a préféré "faire moderne" par sa modération et chercher à gagner les élections par une course au centre faisant peu cas des valeurs de son électorat principal jugé captif. Jacques CHABAN DELMAS inaugura cette course au centre, ce qui engendra (ou prétexta) la trahison de Jacques CHIRAC au profit du républicain Valery GISCARD D'ESTAIN qui regroupant (dans ce qui deviendra formellement l'UDF) les petits partis de la droite et du "centre" non gaullistes devint président. Jacques CHIRAC devenu 1er ministre pris alors le pouvoir avec Charles PASQUA parmi les gaullistes en créant le RPR en remplacement de l'UDR, disposant de la plus puissante machine électorale de la droite française.

Valery GISCARD D'ESTAIN appliqua lui aussi des mesures d'une inspiration centriste dont Jacques CHIRAC porta une partie et s'opposa à une autre partie. Ces mesures (lourdes mesures sociales, montée de la fiscalité, politique d'immigration sud-méditerranéenne de masse avec regroupement familial, politique de sécurité et de justice laxiste, légalisation de l'avortement, etc.) convenaient à l'électorat flottant si on les lui proposait ou lui imposait, mais étaient des casus belli pour telle ou telle composante de l'électorat de droite.

Les dissensions entre les deux hommes furent si intense que CHIRAC appela "secrètement" ses [dizaines de milliers de] partisans à voter au 2d tour des élections de 1981 pour le socialiste François MITERRAND qui fut effectivement élu contre Valery GISCARD D'ESTAIN. Soucieux de dépasser l'UDF, le RPR menait lui aussi une course au centre. La vague REAGAN-TACTCHER et les ahurissants excès de collectivisme des socialistes français qui alliés au communisme redécouvraient le pouvoir national après 2 ou 3 décennies d'absence stimulèrent cependant le libéralisme dans les médias lus par la droite et dans l'opinion publique. Les partis de la droite de pouvoir ayant perdu le pouvoir et s'étant lancés dans une course au centre avec une timide teinte libérale, il y avait une opportunité pour un mouvement anti-immigrationniste, anti-européen (voire conservateur, nationaliste et protectionniste). Charles PASQUA et Philippe de VILLIER semblaient pouvoir incarner cela mais leur appartenance aux partis de la droite de pouvoir dont ils estimaient être dépendants freinait leur expression en la matière.

A la droite de la droite de pouvoir se trouvait le FN un parti groupusculaire sans force électorale qui avait fédéré plusieurs mouvances exclues de la république (et de ses réseaux de compromission) : monarchistes, pétainistes, OAS, branche dure des pougeadistes, traditionnalistes, etc. En quelques semaines le FN est passé d'un % dérisoire (1% ?) à un % à 2 chiffres dans les intentions de vote. Explication : le leader du Front National Jean Marie LE PEN, remarquable orateur, a été promu par la télé publique française via des animateurs politiques tels François-Henri de VIRIEU qui expliquaient en coulisse qu'ils étaient aux ordres de l'Elysée mitterrandien. Le succès du FN a été une pure fabrication mitterrandienne qui a profité de la course au centre teinté de libéralisme de la droite pour cristalliser une bonne partie de l'électorat populaire conservateur sur le FN, un parti dont certaines des racines étaient trop sulfureuse pour être médiatiquement indolores. Le FN a au passage du changer de taille et son noyau groupusculaire s'est trouvé noyé par les flots de militants et candidats conservateurs qui l'ont rallié, déçus par la mollesse affichée par la droite classique. La droite classique s'est retrouvée mutilée, a temporairement renforcé son message libéral, et a naturellement tenté de retrouver au 2d tour son électorat en s'alliant informellement avec des candidats FN souvent respectables, par exemple des anciens candidats de droite classique. Les journaleux des médias, souvent d'une gauche militante honteuse de ses immondes alliances communistes, se sont soudainement sentis pousser frénétiquement de vertueuses ailes au motif d'antifascisme et ont matraqué haineusement la droite classique à coup de Goodwin jusqu'à ce que Jacques CHIRAC impose la rupture absolue avec tout candidat lié au FN malgré le positionnement de droite nationale que celui-ci revendiquait en rejetant le vocable d'extrême droite tout en stimulant des approches complotistes, judeophobes, nationalistes, etc.

En d'autres termes François MITTERAND a vendu son âme au diable pour orchestrer une série de victoires électorales obtenues dans des conditions morales infectes, subissant simplement la brève parenthèse de la 1ère cohabitation.

L'effondrement du communisme a durement secoué l'ensemble de la gauche qui, usée par les deux septennats délétères de la miterrandie, a lâché le pouvoir pour quelques décennies pensait-on au profit d'une droite continuant à faire la course au centre sans pouvoir récupérer un pan entier de son électorat conservateur. François MITERRAND avant de mourir eut la force de lâcher une nouvelle fois son venin en soutenant Jacques CHIRAC contre Edouard BALLADUR. Les élus libéraux sont répartis entre les soutiens à l'un ou à l'autre de ces deux candidats. Une fois élu, Jacques CHIRAC, dont les casseroles des détournements de fonds publics de la mairie de Paris tentaient si fort qu'on les entendait à l'autre bout de la planète, commis la "maladresse" hallucinante d'offrir une cohabitation aux socialistes de Lionel JOSPIN, avant de jouer les héros d'un imprévu second tour des présidentiels face à Jean Marie LE PEN qui a traumatisé l'intelligentsia bien pensante. Bloqué par sa réputation originellement sulfureuse dans son avancée sur les terres conservatrices classiques, le FN avait réussi a braconner sur les terres du PS et du PC et le PS avait été affaibli par une gauche plurielle vraiment très plurielle. Usé, Jacques CHIRAC présidera de façon mollissime, sauf dans la lutte qu'il mena impitoyablement en faveur de certaines libertés publiques favorables aux corrompus. Les collectivistes des médias et de l'enseignement ont beaucoup investi dans la propagande écologique. Jacques CHIRAC sera donc le 1er héro de la droite verdissante. Nicolas SARKOZY en embuscade en profita pour préparer sa succession de Jacques CHIRAC en bénéficiant d'une nouvelle indulgence relative des médias (dominés par la gauche militante traumatisée par la présence de Jean Marie LE PEN au 2d tour des présidentielle, dont elle avait tout à la fois orchestré le succès et la diabolisation) quand il se mit à braconner sur les terres du FN. Il commence sa présidence quelques semaine avant qu'éclate la crise économique, médiatisée comme de mécanisme libéral là où son mécanisme est démocrate-social. Nicolas SARKOZY sera donc euro-nationaliste, protectionniste, sécuritaire, anti-immigrationniste, dirigiste, écologiste, affairiste.

A présent tous les Aurels de France s'arrachent les cheveux pour remettre le libéralisme français dans une équation gagnante.

Quant aux liens tissés par les libéraux on en trouve partout, mais surtout dans la droite française. Les liens qu'Aurel évoque en réponse à tes questions ont une histoire qui s'inscrit dans l'histoire plus générale de la politique française que je viens de décrire. Au motif de libéralisme économique intra-national, certains nationalistes ou certains conservateurs en butte à l'impasse électorale du FN, ou, pour les générations précédentes, en butte à la réputation des collaborateurs, cherchent à se refaire une jeunesse sous les couleurs du libéralisme. On trouve aussi des libéraux-conservateurs qui pour des raisons locales ou par rejet de la boboïtude montante de la droite se sont tourné vers le FN et pour la plupart en reviennent suite à la césure électorale totale. Ces transfuges peuvent l'être de bonne fois, ou de mauvaise fois, ou d'une mixture plus complexe. Ils peuvent également l'être en pleine compréhension idéologique (resp. historiologique) ou en large confusion. Les opinions politiques sont parfois alignées sur des schémas philosophiques simples tels que le libéralisme, ou parfois de complexes mélanges issus d'intérets électoraux ou des corpus philosophiques composites qui en résultent et s'enracinent dans la culture après quelques décennies.

Pour ma part, je vois au cas par cas ce qui me semble devoir en être pensé. Aurel tient un discours plus à l'emporte pièce.

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Les points de convergence apparents avec l'ED sont la lutte contre la fiscalité confiscatoire et la racaille politique. Les points de divergence, bien plus fondamentaux, sont le protectionnisme, l'ordre quasi militaire et la xénophobie contre le libre-échange, une forme de vie sociale bien plus spontanée et l'ouverture au mélange des cultures. L'ED est très souvent une active opposante aux libertés fondamentales, elle reste pour moi un adversaire dangereux au même titre que l'EG.

Ok.

Les gens d'ED (d'après ton expérience) ont-ils conscience de ce décalage avec les libéraux ?

Je distingue nettement l'ED des conservateurs. Les premiers défendent l'idée d'une nation fermée, formatée et réglée au pas cadencé, alors que les derniers défendent des valeurs et des règles de vie en commun traditionnelles, par opposition aux normes dictées par l'Etat ou imposées par l'Etat en répone au lobbying efficace de minorités actives.

Ta sensibilité libérale te porterait-elle davantage vers les libéraux conservateurs ?

Cela ne les empêche pas, si je suis bien, de conserver une certaine tolérance à l'égard des plus 'progressistes', même s'il est difficile de faire coexister le courant libertaire libéral avec le courant conservateur.

Je n'en doute pas. :mrgreen:

Pour moi, une action politique libérale réussie doit parvenir à faire travailler ensemble les tenants de ces deux approches en laissant de côté les sujets trop clivants et en privilégiant les quelques points sur lesquels tous se retrouvent.

Même si l'angle n'est pas similaire, je suis assez sensible aux avantages et ennuis de cette démarche de rassemblement autour d'objectifs tangibles, chacun continuant sa route lors des divergences.

Or, vu ce qui se trouve en face (cet énorme Etat qui s'incruste toujours davantage), je me demande si l'urgence ne consisterait pas à faire contrepoids plus qu'à instaurer un libéralisme réel.

@xavdr

Les équations et réseaux politiques sont plus complexes que ce que tes propos et questions à Aurel suggèrent.

J'en ai conscience, tout comme j'ai conscience de mon inculture crasse en histoire politique et de ma compréhension limitée des alliances. Alors je commence par les grandes lignes pour piger, quitte à détailler ensuite. :icon_up:

Aurel tient un discours plus à l'emporte pièce.

C'est qu'il s'adresse à moi et sait que je manque des bases. :doigt:

Je te remercie sincèrement d'avoir consacré un message aussi long et fourni à m'exposer les tenants et aboutissants dans lesquels Aurel patauge. Je crois que je vais le relire plusieurs fois après quelques cafés.

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l'ordre quasi militaire et la xénophobie contre le libre-échange, une forme de vie sociale bien plus spontanée et l'ouverture au mélange des cultures.

La primauté de la société civile et l'acceptation des conventions sociales plus spontanées n'implique pas le mélange des cultures. La meilleure preuve en est que lorsque des communautés de culture trop éloignées ont le choix, elles ne veulent surtout pas se mélanger, à moins que le gouvernement ne les force à vivre ensemble par ses politiques sociales et urbaines.

A cet égard la défense du multiculturalisme n'est pas une valeur libérale, philosophiquement plus orientée vers la séparation que la confusion, mais de la gauche intellectuelle sociologiquement boboïde et festivocrate. Celle qui prône un mélange artificieux à travers les festivals de musiques métissées, les expositions d'art subventionné, et voit en la diversité le sens ultime de l'histoire, auparavant plongée dans les ténèbres. Concrètement, si l'on observe le fonctionnement du multiculturalisme dans les pays où il est érigé en modèle politique, on constate qu'il se traduit par davantage d'interventions de l'Etat dans la vie sociale et dans l'éducation, d'actions positives, de mesures liberticides contre les discriminations, de contrôle des programmes scolaires. Et in fine la tyrannie des minorités ne fait qu'aggraver l'inflation de droits créances. En Angleterre par exemple, les partisans de cette politique comme le Président de la Haute Cour Lord Phillips, demandent l'intégration d'élements juridiques de la charia dans la Common Law.

Le libre-échange n'est pas l'anomie, de même que le laissez-faire n'est pas le laissez-aller, le libéralisme repose sur un minimum de règles du jeu, pourvu qu'elles fassent le moins possible appel à l'ingéniérie sociale du législateur. Or l'acceptation de normes communes spontanées suppose une décence commune minimale, des éléments de civilisation communs, sans quoi la paix civile et la concorde sont imposées par davantage de coercition et de contraintes exercées sur les individus.

J'ajouterai que le multiculturalisme conduit à la dissolution des cultures dans une soupe fade et insipide, et un amateur éclairé des arts ne peut que s'y opposer.

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