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Monarchie, Socialisme & Petits Fours


Rincevent

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Rien ne me permet d'affirmer que cette lecture est "correcte", mais ce serait en effet une façon de "sauver" machiavel. Et ce serait drôle.

Mince, moi qui pensais que le côté pamphlétaire du Prince était relativement bien établi...

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Rien ne me permet d'affirmer que cette lecture est "correcte", mais ce serait en effet une façon de "sauver" machiavel. Et ce serait drôle.

 

Mince, moi qui pensais que le côté pamphlétaire du Prince était relativement bien établi...

 

C'est à ceux qui prennent ce bouquin au sérieux qu'il faut dire cela. Il semblerait qu'ils ne manquent pas sur ce forum.

 

Vous noterez par ailleurs le "me" dans mon message précédent. Comme je l'ai indiqué précédemment, je n'ai pas lu les commentateurs de Machiavel que F. Mas a empilés : je me suis contenté des ouvrages mêmes de Machiavel.J'ai ouvert les bouquins, je les ai lus, les ai refermés. La niaiserie qui en déborde les rendait indigne de mon temps - du moins s'ils sont censés traiter de philosophie politique. Maintenant, si vous confirmez, étayez et explicitez ce que j'ai toujours intuitivement pensé, à savoir que cet ouvrage (le Prince) ne doit effectivement pas être pris au sérieux, ça me convient parfaitement. 

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J'avais appris que l'histoire de Machiavel républicain et du Prince au second degré venait entre autres de Rousseau, ce qui m'a fait rejeter cette thèse parce que par définition tout ce que raconte Rousseau est une énorme connerie jusqu'à preuve du contraire.

Même (surtout) au premier degré, le Prince est un ouvrage majeur et fascinant.

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Leo Strauss a en effet une lecture ésotérique de Machiavel. Mais il me semble que cette lecture est assez contestée.

 

Parler d'une lecture correcte de Machiavel n'a pas grand sens, il ne peut se réduire à une seule lecture. C'est pour cela qu'il peut être intéressant de lire les lectures d'autres penseurs qui s'y sont confrontés. Claude Lefort a rédigé une thèse sur le sujet.

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J'avais appris que l'histoire de Machiavel républicain et du Prince au second degré venait entre autres de Rousseau, ce qui m'a fait rejeter cette thèse parce que par définition tout ce que raconte Rousseau est une énorme connerie jusqu'à preuve du contraire.

Même (surtout) au premier degré, le Prince est un ouvrage majeur et fascinant.

 

Rousseau est l'un des plus grands menteurs de son temps, et donc l'un des plus grands artistes.

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C'est à ceux qui prennent ce bouquin au sérieux qu'il faut dire cela. Il semblerait qu'ils ne manquent pas sur ce forum.

 

Vous noterez par ailleurs le "me" dans mon message précédent. Comme je l'ai indiqué précédemment, je n'ai pas lu les commentateurs de Machiavel que F. Mas a empilés : je me suis contenté des ouvrages mêmes de Machiavel.J'ai ouvert les bouquins, je les ai lus, les ai refermés. La niaiserie qui en déborde les rendait indigne de mon temps - du moins s'ils sont censés traiter de philosophie politique. Maintenant, si vous confirmez, étayez et explicitez ce que j'ai toujours intuitivement pensé, à savoir que cet ouvrage (le Prince) ne doit effectivement pas être pris au sérieux, ça me convient parfaitement. 

 

J'imagine que lire dans ce passage à une signification métaphorique. 

 

Nous sommes tous des lecteurs plus ou moins bons, plus ou moins attentifs. Il est donc toujours intéressant de se rapporter aux exègeses des meilleurs lecteurs que nous. On appelait ça l'éducation avant que le pays ne se transforme totalement en débileland.

 

Qu'ils s'appellent Strauss, Lefort, Mansfield, Altusser, Pocock, Oakeshott ou Skinner, ils ne se sont pas contenté de lire Le Prince comme un élève de terminale pressé de retourner à sa PS2, mais ont pris le temps de le lire. Pour ma part j'ai lu Le Prince par obligation, Les discours sur la première décade de Tite-Live pour en approfondir l'analyse, et l'histoire de Florence par récréation (j'étais à Florence).

 

Mais je comprends que quelqu'un qui ne connaît pas ni l'histoire de Florence, ni celle romaine, qui n'a jamais lu une ligne de Cicéron, d'Aristote, de Platon, de Montesquieu, de Hume, de Clausewitz, de Aron et globalement de toute la philosophie postérieure aux écrits du florentin ne puisse pas saisir les enjeux qu'il a soulevé, et continue de soulever de nos jours. Pourquoi gaspiller son temps ? Il y a Revel, Nicolas Doze, les blogues et les fiches ouiki.

 

Acéphale : l'interprétation straussienne de Machiavel est à la fois l'une des plus intéressantes et les plus controversées. Effectivement, il pose que Machiavel, comme les philosophes classiques, masquent leur véritable enseignement derrière une barrière de platitude pour éviter les censeurs et la persécution, ce qui est assez plausible quand on lit sa correspondance dans laquelle il explique qu'il faut lire entre les lignes pour comprendre ses thèses. Il faut lire Machiavel comme lui-même lit Tite-Live, c'est-à-dire comme un philosophe ou un théoricien original et non comme un historien ou un technicien. En dehors de ça, son propos est surtout de montrer que Machiavel n'a pas voulu fondé une science nouvelle ni exalter le patriotisme de ses congénères mais qu'il a détruit la tradition socratique et la pensée théologico-politique chrétienne. La justice, le bien commun, la paix civile, les vertus classiques sont soit ignorés, soit considérés comme des maux. 

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J'imagine que lire dans ce passage à une signification métaphorique. 

 

Nous sommes tous des lecteurs plus ou moins bons, plus ou moins attentifs. Il est donc toujours intéressant de se rapporter aux exègeses des meilleurs lecteurs que nous. On appelait ça l'éducation avant que le pays ne se transforme totalement en débileland.

 

Qu'ils s'appellent Strauss, Lefort, Mansfield, Altusser, Pocock, Oakeshott ou Skinner, ils ne se sont pas contenté de lire Le Prince comme un élève de terminale pressé de retourner à sa PS2, mais ont pris le temps de le lire. Pour ma part j'ai lu Le Prince par obligation, Les discours sur la première décade de Tite-Live pour en approfondir l'analyse, et l'histoire de Florence par récréation (j'étais à Florence).

 

Mais je comprends que quelqu'un qui ne connaît pas ni l'histoire de Florence, ni celle romaine, qui n'a jamais lu une ligne de Cicéron, d'Aristote, de Platon, de Montesquieu, de Hume, de Clausewitz, de Aron et globalement de toute la philosophie postérieure aux écrits du florentin ne puisse pas saisir les enjeux qu'il a soulevé, et continue de soulever de nos jours. Pourquoi gaspiller son temps ? Il y a Revel, Nicolas Doze, les blogues et les fiches ouiki.

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Mais que croyez-vous prouver par ce ton docte et cet étalage de pédanterie livresque ? Avez-vous perdu toute lucidité ? Ne voyez-vous pas que ce que vous faites ici (et sur bien d’autres fils) a un nom : name dropping, et que ça n’a qu’une utilité : identifier les singes qui voudraient passer pour savants ?

 

Vous rendez-vous compte que tout votre commentaire se réduit à invoquer une manière d’argument d’autorité, dans la pure tradition du ghetto universitaire français : X et Y ont rédigé de pesants traités sur ce sujet ; désormais, il n’est plus possible d’écrire sur cette question sans leur faire des courbettes. Malheur à qui les court-circuite !

 

En fait, je suis au regret de constater que prolifère sur ce forum, poussé à un très haut degré, un trait d’inintelligence dont je croyais jusqu’alors que les libéraux étaient épargnés, à savoir l’idée que la vérité appartient à celui qui a lu le plus de livres ou, plus exactement, qui a le plus fait savoir qu’il lisait des livres.

 

En bref : le sophisme de la valeur-travail, dans sa version la plus égalitariste. Nous avons tous la même faculté de jugement, donc la palme revient à celui qui a montré le plus d’opiniâtreté, qui a fait le plus d’efforts, qui a le plus remué de livres poussiéreux. Ô esprit de pesanteur…

 

Nitche avait bien raison quand il écrivait qu’il lui suffisait de lire une page pour savoir si un livre était bon ou mauvais. C’est à ça que sert l’intelligence. Moins à comprendre les livres (c’est rarement une tâche insurmontable, surtout en politique) qu’à bien les choisir, à les discriminer correctement, à les abandonner rapidement une fois commencés s’ils se révèlent mauvais, à ne pas poursuivre avec un auteur, s’il est décevant.

 

Vous me faites part du mépris que vous inspirent Revel, Nicolas Doze, wikipédia et la blogosphère. Fort bien. J’aime que les choses soient bien tranchées. Je connais très peu Doze, mais je me situe clairement du côté des trois autres.

 

J’apprécie énormément Revel. Je connais ses limites – je regrette profondément qu’il ait méprisé la théorie et ne se soit jamais donné la peine d’étudier la science économique – mais je reconnais pleinement son talent, ses qualités littéraires, son énergie et la qualité de son jugement.

 

J’ai d’ailleurs fait exprès de le mentionner, pour voir comment vous alliez réagir : Comment !  Citer comme référence un type qui a dédaigné le système universitaire ! Un journaliste ! Un auteur de livres d’actualité politique ! Un gars qui écrivait simplement ! Quelqu’un que l’on n’oserait citer dans une bibliographie de thèse !

 

A l’égard de Wikipédia, j’ai encore plus de gratitude : cette encyclopédie a entre autres accompli l’immarcescible exploit de retirer aux érudits leur dernier alibi, de les désigner définitivement comme tout à fait inutiles… L’atmosphère des dîners en ville s’est beaucoup assainie depuis que ces raseurs épouvantables savent que tout ce qu’ils diront d’inexact sera immédiatement corrigé par le plus neuneu des propriétaires d’iPhone…

 

Pour en revenir à votre commentaire, je ne sais pas ce qui vous a mis dans la tête que je n’avais « jamais lu une ligne de Cicéron, d'Aristote, de Platon, de Montesquieu, de Hume, de Clausewitz, de Aron » (embarrassant pour quelqu’un qui se pose en maître de lecture), mais c’est entièrement faux, bien que, pour certains des précités, j’aurais effectivement bien mieux employé mon temps en me contentant de la fiche Wikipédia. 

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Nitche

Tu vois, ton post aurait presque pu être crédible, mais là, c'est trop. Sérieusement. A défaut de lire les livres des granzôteurs, lis au moins leurs noms sur les couvertures de leurs bouquins, merde, fieu !
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L'euristique de Raoul est en toute sincérité excellente. Mais il ne faut pas y voir des présomptions invincibles, il faut y voir un système qui se teste, pose des questions et ne demande qu'à échouer pour progresser.

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Ps : ne jette pas la première pierre rincevent, toi même pris revel au sérieux.

Tu as oublié des mots, ou des morceaux en route ? :)
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non non. Passé simple. Indicatif.

Alors c'est la touche Shift que tu avais oublié en route.

Et je continue à apprécier Revel ! Mais disons que certaines critiques audicieuses auraient plus d'intérêt si elles étaient argumentées.

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...

 

Héhé :)

 

Si je me posais en "maître de lecture", je ne vous renverrai pas à vos chères études, et à d'autres lectures plus pertinentes que les gazettes du jour. Je vous proposerais la mienne. Je ne le fais pas, parce que justement j'estime que la lecture qu'en fait Revel n'épuise pas le sujet, qui est par ailleurs votre seul argument d'autorité, et qui semble suffisamment pertinent à vos yeux pour vous interdire toute lecture approfondie. Si vous ne faites pas de name dropping, j'en déduis donc que c'est simplement parce que c'est le seul nom qui vous vient à l'esprit quand on vous parle de Machiavel. Donc bon. La paille, la poutre...la contradiction performative quelque part, etc.

 

Rapidement, sur Revel, comme je le disais dans un autre post, s'est fait une spécialité d'attaquer certains classiques et semble partager le même ressentiment que vous à l'endroit de l'université. La grande différence, c'est que Revel, si je le trouve parfois faiblard, mais aussi parfois brillant (je pense à la critique qu'il adresse à Descartes dans un article intitulé "Descartes inutile et incertain") avaient d'excellentes raisons alors que vous, vous empilez un peu les clichés à la con (le ghetto universitaire blablabla). Sur le sujet, je pense pouvoir en discuter sur ce forum, mais pas vraiment avec vous, j'ai l'impression que la passion triste que vous entretenez à son endroit vous aveugle.

 

Qu'est ce qui m'a mis dans la tête que vous n'avez pas lu les auteurs précités ? Hé bien l'opinion que vous professez sur Machiavel, tout simplement. Visiblement la plupart de ces auteurs -ceux postérieurs à M- considéraient qu'il y avait autre chose que des platitudes dans son oeuvre, mais visiblement, votre intelligence supérieure secondée par vos lectures impeccables de Nitche et de Revel a permis de détecter au premier coup d'oeil l'imposture. Ce qui me fait d'ailleurs dire que le détecteur de cuistres n'est sans doute pas dans le name dropping mais dans la certitude d'avoir tout compris d'un en se contentant d'opiner aux déclarations définitives d'un exégète pour qui on éprouve naturellement de la sympathie.

 

Si j'ai cité Cicéron, c'est que je pensais à sa république, et à l'usage que les florentins en faisaient au moment où Machiavel prend la plume. Il s'agissant pour lui de détruire en quelques pages les justifications morales et aristocratiques que les politiques se donnaient pour masquer leurs activités. Le Prince peut se lire comme une réponse à Cicéron (plus qu'à Aristote diront certains), et introduit une rupture suffisamment remarquable en science et en philosophie politique pour avoir été repris et discuté jusqu'à présent non pas par simple goût de l'histoire, mais parce que ceux qui s'en sont saisis y voient un auteur particulièrement pertinent pour comprendre ce qu'est la politique hic et nunc. Si l'oeuvre était aussi superficielle et banale, et n'était qu'un énième miroir des Princes, on se demande comment autant d'auteurs ont pu prendre cette oeuvre en particulier (et pas celle de Guichardin par exemple) pour décrire les nouveaux modes politiques.

 

Il y aurait à mon avis une bonne raison de lever l'interdit que vous vous êtes donné à la lecture de Machiavel, c'est qu'à l'origine son oeuvre s'adresse à des incultes, c'est-à-dire à la bourgeoisie montante qui jusqu'alors n'avait jamais fait l'expérience du pouvoir, et qui était en demande d'"antisèches" (le terme est de Oakeshott) pour le comprendre et l'exercer. En d'autres termes, c'était un peu le wikipol de l'époque, ce qui devrait vous parler. Vous voyez, il faut même un minimum de connaissances sur le sujet pour vous rappelez qu'il est "de votre camp" :)

 

Sinon, j'ai toujours préféré le manche de pioche au mousquet^^ Mais ça, c'était avant. Maintenant, je suis civilisé, je respecte l'interdiction du duel et lui préfère un bon vieux pierre-feuille-ciseaux

 

 

 

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Oh la la, ces intellectuels...

 

Je note que ça fait quelques pages que vous parlez de Machiavel et personne n'a eu l'idée de citer un passage montrant que "mais quelle platitude affligeante" ou bien que "un vrai génie de la politique !".

 

Cette question m'intéresse personnellement car j'ai toujours entendu un peu partout que l'oeuvre de Machiavel était d'une intelligence rare, mais la lecture du Prince sans être inintéressante pour autant ne m'a pas franchement défrisé. 

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 Je ne le fais pas, parce que justement j'estime que la lecture qu'en fait Revel n'épuise pas le sujet, qui est par ailleurs votre seul argument d'autorité, et qui semble suffisamment pertinent à vos yeux pour vous interdire toute lecture approfondie. Si vous ne faites pas de name dropping, j'en déduis donc que c'est simplement parce que c'est le seul nom qui vous vient à l'esprit quand on vous parle de Machiavel. Donc bon. La paille, la poutre...la contradiction performative quelque part, etc.

 

Si l'oeuvre était aussi superficielle et banale, et n'était qu'un énième miroir des Princes, on se demande comment autant d'auteurs ont pu prendre cette oeuvre en particulier (et pas celle de Guichardin par exemple) pour décrire les nouveaux modes politiques.

 

Mon « seul argument d’autorité », trop drôle. Est-ce un lapsus ? Ou (et/ou) le signe que vous n’arrivez toujours pas à sortir du cercle des vérités établies : c’est celui qui sortira le plus d’arguments d’autorité qui aura raison… ! En vérité, cependant, je n’ai bien évidemment utilisé aucun argument d’autorité ; ce sont vos méthodes, je vous les laisse.

 

Je suis porté à croire que vous vous faites encore plus obtus que vous ne l’êtes réellement. Même un adulte d’intelligence médiocre sait qu’une citation ou une référence ne devient un argument d’autorité que lorsqu’on lui confère une valeur extrinsèque ou qu'on la présente comme incontournable. Tel n'est pas le cas lorsque l'on a abouti à une conclusion de manière autonome et que l'on cite un auteur à simple titre d'illustration et de raccourci.

 

Par ailleurs, vous semblez ne toujours pas comprendre que balancer des noms comme vous faites est assez vulgaire et n’impressionne que les idiots. Rien au monde n’est plus facile : il suffit, précisément, d’aller consulter la page Wikipédia (ce dont vous ne vous privez sûrement pas…), ce qui est à la portée du premier venu. Pour ma part, comme je ne m’intéresse pas aux idiots, je préfère jouer cartes sur tables.

 

La nullité foncière de l’université française est un fait si patent que, sauf demande expresse, je ne crois pas avoir besoin de le discuter ici. Cette constatation, que vous appelez un « cliché », devrait être consensuelle sur un forum libéral (mais merci au passage d’avoir en partie ôté votre masque). La pauvreté de votre raisonnement ne fait que la confirmer.

 

Quant à invoquer le ressentiment de l’interlocuteur, c’est tout simplement un procédé de racaille, de même que le fait de m’imputer la « certitude d’avoir tout compris », d’insinuer que je ne ferais qu’« opiner » aux déclarations « définitives » de Revel, d’ironiser lourdement sur mon « intelligence supérieure » au motif que j’ose avoir un avis indépendant... Manœuvres puériles, usées jusqu’à la corde, qui ne font que discréditer celui qui les emploie.

 

Pour finir, vous en revenez à votre seul et unique argument : « Si l'oeuvre était aussi superficielle et banale, et n'était qu'un énième miroir des Princes, on se demande comment autant d'auteurs ont pu prendre cette oeuvre en particulier (et pas celle de Guichardin par exemple) pour décrire les nouveaux modes politiques. »

 

Rebelote pour le sophisme de l’argument d’autorité… Oui, effectivement, on se demande comment autant d'auteurs ont pu isoler cette oeuvre… Peut-être par simple panurgisme universitaire ? ou bien par méconnaissance des auteurs équivalents ? Ou encore parce que tout ouvrage donnant pleine licence aux Princes sera toujours accueilli avec faveur ? Ca pourrait constituer un sujet d’étude très intéressant…Sauf que c’est juste le 1765ème exemple d’écrivain politique surcoté… En politique, qui renonce à dénoncer le charlatanisme renonce à penser.

 

Pour ne citer qu'un exemple (un qui me tient particulièrement à coeur) : Keynes, qui a écrit un ouvrage absolument illisible, dans lequel il ne fait que reprendre les idées mercantilistes et justifier la toute puissance de l'Etat, passe depuis près d'un siècle pour un économiste original et un écrivain brillant... Mais vous allez sans doute m'objecter que je ne suis pas légitime à me prononcer, puisque je n'ai pas lu l'intégralité des auteurs keynésiens...

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Oh la la, ces intellectuels...

 

Je note que ça fait quelques pages que vous parlez de Machiavel et personne n'a eu l'idée de citer un passage montrant que "mais quelle platitude affligeante" ou bien que "un vrai génie de la politique !".

 

Cette question m'intéresse personnellement car j'ai toujours entendu un peu partout que l'oeuvre de Machiavel était d'une intelligence rare, mais la lecture du Prince sans être inintéressante pour autant ne m'a pas franchement défrisé. 

 

Qu’il y ait des platitudes affligeantes dans l’œuvre de Machiavel, je crois que même Mas n’oserait le nier (quoique). Vous en donner des preuves ne servirait donc à rien. La question est davantage de déterminer s’il n’y a réellement que des platitudes. C’est à ceux qui trouvent certaines thèses de Machiavel intéressantes d’en donner communication. Pour ma part, j’ai renvoyé à un court article de Revel qui exprime exactement ma conclusion. Je vous invite à le lire, ça vous prendra 5 minutes. L’article est assez drôle.

 

Maintenant, n’allez pas croire que vous y trouverez des arguments complexes ; après tout, l’article tend simplement à montrer l’évidence, à savoir que les propos tenus par Machiavel sont dénués d’intérêt. En revanche, F. Mas, qui se pose en spécialiste de la question, devrait effectivement pouvoir vous entretenir des qualités de l’ouvrage – hélas, il préfère pour l'instant rappeler à quel point cet ouvrage est réputé. 

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Tu es d'une cruauté sans borne. Un tas d'oursins dans un gant de velours. :mrgreen:

 

Puisque vous n’êtes pas bête, Rincevent, je déduis que vous le faites exprès, et que c’est par charité que vous prétendez découvrir une délicieuse cruauté dans le message de Mas (non, ce n’est du tout moi qui ai été cruel…), et peu comme si vous disiez à un copain venant de se faire tabasser « Comment tu l’as défoncé ! ».

 

Bon, la prochaine fois, faudra chercher un peu mieux, ou bien s’abstenir. Parce que là, on sent vraiment que c’est artificiel (si vous aviez voulu attaquer Mas, vous auriez dit « Bouh !, il a écrit Ouiki au lieu de Wiki) ; en étant obligé d’employer des raclures d’argument, vous établissez a contrario qu’il n’y avait rien à répondre.

 

En fin de compte, ce n’est pas si charitable, puisque ça m’oblige à retourner le couteau dans la plaie. 

 

Edit : vous pourriez faire un effort pour le choix des métaphores. Un tas d'oursins dans un gant, ce n'est pas très visuel.

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Bon, la prochaine fois, faudra chercher un peu mieux, ou bien s’abstenir. Parce que là, on sent vraiment que c’est artificiel (si vous aviez voulu attaquer Mas, vous auriez dit « Bouh !, il a écrit Ouiki au lieu de Wiki) ; en étant obligé d’employer des raclures d’argument, vous établissez a contrario qu’il n’y avait rien à répondre.

Non, c'était aussi pour lui faire remarquer que sa perfidie n'était pas passée inaperçue. Quant à la faute d'orthographe, chez certains on sent qu'elle est volontaire et humoristique (comme quand un de mes proches parle de ce qu'il fait durant ses "ouikènes"), tandis que chez d'autres, le doute reste.

Edit : vous pourriez faire un effort pour le choix des métaphores. Un tas d'oursins dans un gant, ce n'est pas très visuel.

Ce n'est pas fait pour être visuel, mais pour être douloureux.
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Raoul vous faites une confusion, l'argument d'autorité n'est pas un sophisme, mais l'appel inapproprié à une autorité douteuse peut l'être. On peut dire sans fard que la forme académique est pédantesque, que l'érudition est détestable en pestant contre l'université, mais on ne peut pas disqualifier apriori un argument d'autorité quand il est approprié. Or ce fut le cas de Léo Strauss ou de Cicéron dans la discussion sur Machiavel.
 
D'ailleurs vous citiez récemment von Mises avec force dévotion comme une autorité incontestable donnant accès à la vérité, usant d'un argument de ce type. 
 
Quant à ce que vous appelez un argument de racaille, à savoir l'observation d'un ressentiment patent, il s'agit d'une analyse comportementale. La forme inutilement agressive de votre rhétorique exprime en effet un besoin de vengeance quelque peu immature à l'égard des autorités qui contredisent votre système de croyances. 
 
Au risque d'en rajouter une couche, voici à toute fin utile une citation de Nitche qui permet de mieux cerner la cause du ressentiment, ce qui vous donnera l'occasion de crier à l'argument d'autorité, mais peut-être aussi d'en méditer le fond. 
 

Les déshérités, les décadents de toute espèce sont en révolte contre leur condition et ont besoin de victimes pour ne pas éteindre, sur eux-mêmes, leur soif de destruction ( - ce qui, en soi, pourrait paraître raisonnable). Mais il leur faut une apparence de droit, c’est-à-dire une théorie qui leur permette de se décharger du poids de leur existence, du fait qu’ils sont conformés de telle sorte, sur un bouc émissaire quelconque. Ce bouc émissaire peut être Dieu - il ne manque pas en Russie de pareils athées par ressentiment -, ou l’ordre social, ou l’éducation et l’instruction, ou les juifs, ou les gens nobles, ou bien, en général, tous ceux qui ont réussi de quelque façon que ce soit.

 

 

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