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Affichage du contenu avec la meilleure réputation depuis le 16/11/2024 dans Messages

  1. Un élu LR vient d'écrire un fil à propos de ses démêlées avec l'ADEME : https://threadreaderapp.com/thread/1886396435429478440.html Pierre-Henri Dumont 🧵 Puisque l’attention se porte depuis quelques jours sur @ademe, je vais vous raconter une histoire vécue il y a quelques années et qui démontre non seulement l’inutilité de ce bidule, mais aussi sa nocivité. Élu député en 2017, je porte en lien avec les élus locaux plusieurs dossiers du territoire. Parmi les gros morceaux, l’application du « Contrat de territoire » signé en 2015. Kesako? Un contrat signé par l’Etat, la région, le département, la ville et l’agglo. En gros, l’Etat s’excuse d’avoir laissé s’implanter le plus grand bidonville d’Europe aux portes de Calais et finance 50 millions € sur des projets déterminés pour redorer l’image de Calais et du Calaisis. En quoi ça concerne @ademe ? 2 millions € de ce contrat sont fléchés sur la création d’un centre de valorisation des ordures ménagères résiduelles (qui coûte plus de 50m€). Cela permet de traiter 95% des ordures ménagères, de quasiment supprimer l’enfouissement et de faire du Calaisis un modèle. La dessus, subtilité, c’est @ademe de donner les 2 millions €. Après tout, cette agence est financée à 100% par les fonds publics de l’Etat (nos impôts), donc ça ne devrait pas poser de problème, surtout vu le super projet et son impact concret sur l’environnement. Je sollicite donc un RDV auprès du cabinet du Ministre Hulot avec le Président du syndicat d’élimination des déchets pour débloquer les fonds pour financer la construction de l’usine. Tous les autres financeurs (syndicat, Europe, Région) sont OK. Arrive le RDV au Ministère. On présente le projet. On rappelle l’engagement de l’Etat et la signature du contrat. Et là le sous-fifre de l’#Ademe nous dit, très sérieusement : « la signature du Président de la République n’engage pas le Conseil d’Administration de l’@ademe ». Tonton, on ne te demande pas de réfléchir, de donner ton avis ou de définir tes critères. Tu es agence de l’Etat financée à 100% par l’Etat, celui qui te donne les sous te dit quoi faire, tu le fais. Point. 🤡 « La signature du Président de la République n’engage pas le Conseil d’Administration de l’Ademe ». Quelle dinguerie. Il ajoute : « La méthode de tri choisie n’entre pas dans les critères de subvention définis par le Conseil d’Administration de l’Ademe ». Pas que ça ne fonctionnait pas. Non. De telles usines existaient déjà en Espagne par exemple et avaient de supers résultats. Juste que nous aurions été les premiers en France et qu’ils n’avaient pas prévu de subventionner ce type d’équipement dans leur délibération. Cela voulait dire : 1. Que @ademe préférait que nous continuions à enfouir les déchets. 2. Qu’ils s’asseyaient sur la signature du Président de la République 3. Qu’ils mettaient en péril les autres financements. Ah ba oui, car même si cela ne correspondait qu’à 3% de l’investissement, ces 3% déclenchaient le financement de l’Union européenne. Sans parler de la crédibilité auprès des banques qui bêtement ont cru qu’une signature du Président de la République était un engagement solide. Bref, des salariés et administrateurs de @ademe qui ne sont élus par personne, qui ne rendent de comptes à personne, qui gèrent plus de 4 milliards € d’argent public, peuvent se permettre d’aller à l’encontre de décisions prises par les politiques et de dicter leur petite loi. Tout ça pour dire : AFUERA @ademe et tous les machins de ce type qui ne sont que des tiroirs caisses mais qui se croient tout permis jusqu’à aller contre les décisions de ceux qui les financent. Redonnons le pouvoir au politique, car lui au moins rend des comptes aux citoyens. (Pour ceux que ça intéresse, on a quand même réussi à sortir le centre de valorisation des ordures ménagères résiduelles -en retard-, sans l’Ademe, mais avec les autres partenaires grâce à l’abnégation des élus locaux et du président de région. Et ça fonctionne bien) • • •
    6 points
  2. Coquerel est l'archétype de l'imposteur politicien, totalement incompétent mais qui donne le change auprès des journalistes et fait illusion auprès du public. Comme le disait Tramp plus haut, il raconte n'importe quoi sur les sujets économiques et financiers, alors qu'il est président de la Commission de finances. Il n'a strictement aucune expertise qui pourrait intéresser l'AN : ni en économie, ni en finances publiques, ni en droit, ni en fiscalité, ni en sciences politiques, etc., ni dans aucun domaine spécifique, comme l'énergie, l'éducation, les transports, la culture ou que sais-je... Son seul domaine d'expertise est... la voile. Je ne suis pas sûr qu'on puisse en faire quelque chose d'utile à l'AN. Son parcours : 1977-1987 est la période où il est censé faire des études. En fait, il échoue au bac... et met 5 ans pour enfin l'obtenir, puis se lance dans des études d'histoire en fac... sans jamais obtenir de diplôme. Il passe plutôt son temps à militer dans des groupuscules d'extrême-gauche, faire la fête ou pratiquer la voile. Sa véritable formation, c'est le militantisme gauchiste, non pas au sein de la gauche intellectuelle, mais dans ce qui se fait de pire : la LCR. Sa seule formation est donc du pur endoctrinement idéologique. À partir de la fin des années 80, comme il faut bien vivre, il profite de ses réseaux dans le milieu de la voile pour monter une petite agence de communication dont le job est d'assurer les relations presse du Vendée Globe, d'Isabelle Autissier et de Michel Desjoyeaux. En parallèle il continue de militer à la LCR, puis au Parti de Gauche. À la création du Parti de Gauche, Mélenchon repère chez lui le profil de bon petit couillon totalement endocriné et le nomme à son tour responsable de l'endoctrinement idéologique des membres du parti. Coquerel grenouille dans les partis de la gauche de la gauche depuis qu'il est ado, mais c'est seulement à 52 ans qu'il obtient un premier poste d'élu local, et à 60 ans un poste de député. Ses attachés parlementaires écrivent pour lui un livre bidon sur la dette, qu'il signe, ce qui lui permet de passer pour l'expert de la question au sein du NFP et d'obtenir le poste de président de Commission des finances.
    4 points
  3. Ca me rappelle une réflexion que je m'étais faite lorsque je lisais sur l'histoire impériale chinoise, et sur la grande influence des eunuques à la cour. C'était particulièrement le cas sous la dynastie Ming, que j'ai déjà entendu être qualifiée "d'épiscocratie", gouvernement des espions, sous la coupe des eunuques impériaux, mais en fait, c'était déjà le cas dès le tout début de l'empire, avec le célèbre Zhao Gao. Celui-là avait même la prétention de pouvoir dicter jusqu'à la vérité : après avoir déclaré qu'un daim était un cheval, il avait fait condamner à mort tout ceux qui le contredisaient. Ce qui m'avait interloqué était que les eunuques défiaient toute forme de représentation de la société en tant qu'opposition entre dominants et dominés. Les eunuques avaient clairement un trop grand pouvoir pour ne pas pouvoir être considérés comme des dominants. Il n'y avait vraiment que l'empereur au dessus d'eux dans la hiérarchie de l'empire, et l'empereur lui-même aurait souvent été sous l'influence de ses femmes ou de sa mère, elles-mêmes manipulées par les eunuques (à prendre avec des pincettes toutefois, car ce sont des mandarins jaloux qui ont écrit ça). Ils étaient aussi organisés entre eux plus ou moins informellement, notamment par un système de parrainage remplaçant la filiation, pour se "reproduire" socialement et conserver et transmettre leur pouvoir. Et à la fois, d'un autre coté, ils avaient tout de victimes de la pire forme de domination possible. Leurs vies ne tenaient qu'à un fil, et ils étaient susceptibles d'être condamnés à mort arbitrairement d'un simple geste de l'empereur (qui en tuait parfois plusieurs dizaines, voire centaines par jour, les mauvais jours). Mais aussi, ils étaient considérés avec mépris par toute la société (ce qui rendait sans doute légitime cette tyrannie de l'empereur sur eux), et en particulier par les mandarins, immédiatement en dessous d'eux. Ceux là les méprisaient pour être arrivés à une position de pouvoir sans avoir eu à se soumettre aux difficiles concours impériaux par lesquels eux-mêmes, fonctionnaires impériaux, méritocrates, avaient gagné leur statut. A cela s'ajoute qu'ils étaient nécessairement exclu du système de valeur commun (particulièrement cher aux mandarins) qui valorise la masculinité et la filiation paternelle (raison probable pour laquelle les eunuques ont souvent préféré le taoisme -aka déconstruction du confucianisme- ou le légisme -aka machiavélisme-... ce qui contribuait peut-être à leur utilité, puisque l'empire ne pouvait pas être dirigé que par de beaux principes moraux). Il paraît aussi que leur opération les rendaient incontinents et qu'ils puaient l'urine en permanence. Vérité ou stéréotype, ça nous dit quelque chose sur la façon dont ils étaient perçus. Ce qui m'intéressait en particulier là dedans est que ce n'est pas une bête intersection entre deux formes de domination, où ils seraient gagnants d'un coté et perdants de l'autre. Leur infériorité était inséparable de leur supériorité, et réciproquement, tant et si bien qu'ils dominaient en tant que dominés, et étaient dominés en tant que dominants. (un beau détournement du Taiji qui n'aurait pas déplu aux taoistes parmi eux) Pour en revenir à nos moutons non-binaires : la situation actuelle des femmes trans est évidemment différente, et les femmes trans ne sont pas des hommes eunuques. Statut social différent, contexte différent... Mais il y a un même rapport paradoxal au pouvoir. Les décrire univoquement comme dominées implique évidemment de rester volontairement aveugle à beaucoup de choses, et ça ne peut pas être une description adéquate de la réalité. Mais l'inverse est tout aussi vrai. D'autant plus qu'on ne comprend pas bien les modalités de leur domination si on ne voit en quoi elles sont liées, elles dépendent, et elles renversent, à chaque fois les modalités de leur domination (en prenant "domination" dans un sens différent à chaque fois). D'une façon encore une fois différente, les juifs en Europe ont eux aussi eu un rapport paradoxal à la domination. Et dans chaque cas, les libéraux ont trouvé la solution, ou plutôt, la réponse face à ceux qui décidaient d'y voir un problème (qui eux préfèrent tronquer le paradoxe pour ne voir qu'une domination univoque) : laisser de coté le groupe et les rapports entre groupes et ne considérer que l'individu et les relations entre individus. Quant à la "secte" trans (peut-être même furry !) à la NSA. Ca doit surtout nous rappeler que les espions ne sont pas des super humains, qu'ils sont tout aussi susceptibles d'être biaisés idéologiquement que n'importe qui, et même s'ils sont intelligents, ça ne les empêches pas d'être aussi cons que les "humains intelligents" réels qu'on peut souvent voir être cons autour de nous. Le secret des espions ne fonctionne pas du tout comme une incitation à être meilleur et à éviter tout ça. La vraie leçon qu'on doit tirer de ça (et que toute personne sensée et renseignée a tiré depuis wikileaks au moins) est qu'il faut se débarrasser de la NSA. On peut même s'estimer heureux que la secte qui s'y est infiltrée ne soit que celle des gauchistes de salon obsédés par leur entrejambe et pas le kkk, les scientologues, ou je ne sais pas quoi d'autre.
    4 points
  4. L’IREF publie l’intégralité du discours de Milei à Davos. J’aurais bien mis qq extraits ici, mais… je ne sais pas quoi choisir tellement chaque paragraphe me semble pertinent! En voici un tout de même : « Si nous voulons restaurer l’Occident du progrès, construire un nouvel âge d’or, notre première et plus importante bataille doit être la réduction drastique de la taille de l’État, non seulement dans chacun de nos pays, mais aussi de tous les organismes supranationaux. » https://fr.irefeurope.org/publications/articles/article/javier-milei-les-fonctions-de-letat-doivent-se-limiter-a-proteger-la-vie-la-liberte-et-la-propriete/
    4 points
  5. Pour diverses raisons je me suis posé la question de savoir quels étaient les pays ayant produit le plus de jeux/quel était l'origine majoritaire des jeux et j'ai trouvé (une partie de) la réponse: Pas vraiment de surprises du reste.
    3 points
  6. J'ai l'impression que la perte de signification de l'état de droit est liée à l'érosion de la culture politique libérale en Occident et à sa captation idéologique par l'oligarchie progressiste, qui cherche à en faire un instrument pour contrer le populisme (politique, judiciaire, sécuritaire).Hayek, dans La Constitution de la liberté, fait du Rechtsstaat le fer de lance du mouvement libéral contre l'émergence du pouvoir administratif au XIXe siècle, c'est-à-dire la soumission de l'autorité administrative au droit (qu'il s'agisse du droit commun, comme en Autriche, ou du droit administratif, comme en France). En général, les commentateurs s'insurgent contre son développement par principe contre-majoritaire en démocratie, car il vise à restreindre l'emprise de la majorité sur la minorité par excellence, l'individu (et ses droits), tout comme la concentration des pouvoirs au sein des institutions politiques. Assurer un cadre légal pour protéger les libertés individuelles, obliger les institutions à respecter les limites des pouvoirs qui leur sont conférés ou encore insister sur l'égalité juridique sont des éléments constitutifs de l'état de droit. Le droit de l'état de droit n'est pas censé protéger les criminels au détriment des innocents, puisque la présomption d'innocence, le droit à un procès équitable, les juridictions d'appel, etc., s'appliquent à tous les citoyens (voire, dans certaines circonstances, à tous les êtres humains).Avec l'européanisation du droit français et l'influence grandissante du droit nord-américain en Europe ces trente dernières années, les expressions « état de droit » et « règle de droit » sont devenues à la fois assez semblables et connotées positivement (par exemple, protection des droits fondamentaux, comme l'article 6 du TUE). On est loin des débats du XIXe siècle sur le positivisme juridique face à l'état républicain, comme évoqué plus haut. Cependant, aujourd'hui, ce qu'on observe, c'est la perte de pouvoir politique (la souveraineté et ses organes) des instances élues au profit des institutions technocratiques et de l'expertise, ce qui modifie le rapport de force entre instances élues et institutions contre-majoritaires. La « sécession des élites », dont parle Christopher Lasch, correspond aussi à la concentration effective des pouvoirs au sein de toutes les institutions par une même classe partageant une même mentalité, une éducation similaire et une socialisation accrue. Les juges, en particulier dans les instances les plus hautes, partagent des traits idéologiques communs avec les élites politiques, administratives et économiques de tous les pays occidentaux, et donc les mêmes intérêts et préjugés de classe. En France, ce sont des macronistes mentaux, comme n'importe quel membre de Renaissance. Depuis une dizaine d'années, la peur du populisme a rendu ses défenseurs au sein de l'institution judiciaire plus politiques, et l'état de droit est devenu un outil pour contrer les politiques jugées contraires à la conception éthérée qu'ils se font de la démocratie libérale. Que ce soit le rôle des procureurs aux États-Unis avec Trump, la Cour constitutionnelle en Roumanie, la rhétorique européiste contre Orbán, ou, désormais en France, la nomination de moins en moins discrète de militants au sein des institutions administratives suprêmes en vue de préparer l'arrivée du RN au pouvoir (sans parler du précédent du PNF avec Fillon). Ce n'est plus la culture partagée de la liberté qui anime ses thuriféraires, mais l'idéologie progressiste qui confisque certains leviers de pouvoir par intérêt de classe, groupisme et rejet du populisme, tout en abandonnant sa vertu principale : celle de tempérer la concentration du pouvoir politique aux mains d'une clique d'upper-class twits.
    3 points
  7. Intéressant, mais à part la toute dernière partie, ça parle de l'islam historique, pas spécifiquement de l'islam "d'aujourd'hui" ! Et à propos de la réaction musulmane actuelle, il y a plusieurs éléments importants qui manquent. Cette réaction, qu'on assimile beaucoup à Ibn Abdelwahhab (dont je n'ai pas l'impression qu'il soit très influent hors du clan Saoud), est à la fois plus récente, et trans-sectaire, plutôt que vraiment anti-sectaire. Alors que les wahhabi d'Arabi Saoudite sont quand même très ancré dans l'école hanbali, historiquement plus rigide et littéraliste que les autres, les talibans par exemple sont liés à l'école hanafi, pourtant historiquement la plus libérale. Et les Frères musulmans se font les avocats des écoles traditionnelles toute entière, et sont loin des excès salafi. Et ça ne se limite pas au sunnisme, la révolution iranienne, chiite duodécimaine, est sans doute le point de départ de l'islamisme actuel. Et les houthis, chiites zaydi, ne sont pas en reste. Et d'ailleurs, point intéressant à mettre en lien avec le reste de la vidéo : les chiites duodécimains et zaydis ont une théologie très proche de celle des mutazilites, rationalistes. Et les duodécimains étudient les anciens philosophes. Khamenei est même, je crois, un spécialiste de Mulla Sadra, un très grand philosophe du XVIIème siècle (qu'on gagnerait à connaître en occident), héritier de Ibn Sina. Difficile, donc, d'identifier le rejet du rationalisme comme cause unique du fondamentalisme. Sur la partie histoire maintenant. Je n'ai pas vu la vidéo "partie I", mais j'ai l'impression qu'il sous entend qu'il y avait un islam des origines avant toute cette corruption... J'ai plutôt l'impression que c'est la construction historique de l'islam qu'il décrit. Les premiers "musulmans" étaient sans doute des chrétiens hérétiques, apocalyptiques, à tendance arianiste mais pas trop dogmatiques et plutôt inclusifs (plutôt que "muslim", soumis, ils se faisaient appeler "mumin", c'est à dire croyants, incluant parfois les autres chrétiens et les juifs), ayant toujours la Bible chrétienne pour référence (puisque sans elle beaucoup de textes coraniques sont incompréhensibles), mais avec des sources sacrées renouvelées grâce à un prophétisme vivant, qui ne se limitait d'ailleurs pas à Muhammad (j'attends d'ailleurs que la recherche se saisisse de l'importante des autres, en particulier de Musaylima). A propos des hadith. J'ai l'impression que c'est plus subtil que ça, et qu'ils ont d'abord été mobilisé (eux ou en tout cas, leur étude systématique) contre le pouvoir, plutôt que pour lui. Les hadiths jouaient un rôle assez mineurs sous les omeyyades et au début des abbasides, et les imams Abu Hanifa et Malik ibn Anas n'y avaient presque jamais recours. On se met vraiment à voir un mouvement pro-sunna et pro-hadith en opposition au calife al-Mamun, lui même très centralisateur et très autoritaire, et partisan d'un islam plutôt rationaliste. Ce sont les opposants à Mamun, notamment Ibn Hanbal, qui vont utiliser les hadith comme une source d'autorité juridique partagée et décentralisée, plus légitime que le pouvoir politique du calife, et incontrôlable par lui. C'est encore la raison pour laquelle les tentatives politiques de contrôler l'islam pour le rendre modéré sont si inefficaces. La Sunna est une sorte de blockchain, conçue spécifiquement pour résister à ça. L'étape manquante sans doute dans cette histoire est la construction de la mystique musulmane, soufi. Al Ghazali, grand soufi lui-même, ne réfute pas les falasafa seulement au nom de l'orthodoxie, mais aussi au nom des faiblesses internes de leurs systèmes métaphysiques, qu'il maîtrise bien. Et avec et après lui, ce n'est pas tant un islam aveugle et dogmatique qui triomphe contre la pensée critique, mais plutôt un islam plus intuitifs et émotifs. Qui n'est pas tout à fait une plus grande soumission au politique, d'ailleurs, puisqu'il repose sur les figures charismatiques des sheikh. Ca a sans doute contribué à la perte de vitesse scientifique du monde musulman à la fin du moyen-âge. Mais puisque c'est un islam au préoccupation surtout spirituel et supra-mondaine, il était assez compatible avec une certaine modernisation, même s'il était attaché aux écoles théologiques et juridiques traditionnelles. C'est cet islam là, spirituel et esthétique, qui s'est effondré à la fin du XIXème et au début du XXème (au Moyen-Orient en tout cas). Et c'est aussi, peut-être même surtout, contre lui qu'est apparu l'islam bête et méchant actuel, qui rejette aussi bien la philosophie que la mystique, et qui se contente de chercher à appliquer un droit anachronique.
    3 points
  8. J'observe de plus en plus que le "Trump derangement syndrome" qui caractérisait l'outrance ridicule de quiconque hurlait à tout bout de champ "oulala, l'abominable Trump a encore frappé" est en train de se transformer en l'aveuglement militant ridicule de quiconque ne supporte pas la moindre critique adressée à son héros, infaillible par construction. Comme le dit @Marlenus plus haut, il n'est nul besoin d'être un "radical left lunatic" (une des formules bateaux de Trump) pour penser, d'un point de vue libéral, qu'à de multiples égards, il fait fausse route.
    3 points
  9. En pratique l’étude la plus célèbre fait bien ça en comparant le cycle de vie avec les danois historiques. Dans des pays socio démocrates gérés correctement comme le Danemark, le cycle de vie est globalement neutre. Vu que la redistribution sociale est moyennée et donc invisible, et que le cœur de vie active compense le déficit crée dans le jeune âge et à la retraite. Si tu veux l’analyse économique générale (et pas libérale, parce que je ne sais pas ce que l’idéologie a à voir), en Europe, l’immigration extra européenne est une perte en moyenne sur tout le cycle de vie. Elle est donc financée par le contribuable général au profit de ceux qui margent dessus. C’est un fait ; la question politique est de savoir si on a besoin de subventionner l’immigration. Et retournons maintenant au début de ton message, si ma mère en avait. Si tu prends la même immigration avec la même création de valeur, mais sans transferts sociaux, elle n’est grosso modo soutenable qu’entre 25 et 45 ans. Donc fondamentalement, avec des enfants, l’immigration devient économiquement négative pour l’immigré, qui rationnellement devrait rentrer chez lui (où on retrouve les phénomènes historiques de retour des immigrés). La conséquence au niveau de l’équilibre général, c’est que les salaires devraient augmenter et l’économie se réorganiser. Faire des métiers manuels devient plus rentable pour les gens ; sûrement plus automatisé aussi. Ça veut sûrement dire qu’il faut moins de gens pour remplir des tableaux XLS de reporting. Et sur les besoins non pourvus, vous avez des immigrés qui viennent faire du cash avant de rentrer chez eux. C’est quand même nettement plus sain.
    3 points
  10. Disons que la seule classe sociale qui produit des richesses pour de vrai en France, et qui a le niveau socio-culturel pour être une élite de substitution (c'est-à-dire, en substance, plutôt les hommes, qui travaillent dans des jobs plutôt techniques de cadre et qui se font plier par les impôts) a de bonnes chances de tourner anti-consensus politique ; c'est ce qui s'est passé dans la Silicon Valley. L'autre classe sociale qui produit des richesses vote déjà RN, mais tout le monde sait que (le RN) sont des bouffons. Ca à de quoi leur faire peur. Les gens qui expliquent depuis 50 ans que "ah, non, non, ma bonne dame, c'est pas possible, trop compligereux, et vous savez lesheureslesplussombres" sont à deux doigts de se faire sortir de l'histoire comme un vulgaire noble en 1789. *** Ensuite il y a du bon et du moins bon à prendre. Le bon, c'est que c'est très probablement l'un des seuls mouvements efficaces de réduction de l'influence de l'Etat depuis les années 80 (ça veut pas dire qu'il sera capable de réduire matériellement la taille des dépenses sociales de l'Etat, c'est très différent, et celle là ne sera éteinte que progressivement avec l'inflation). Le moins, c'est qu'on a jamais vu classe révolutionnaire avec une aussi faible connaissance de la philosophie politique, et ça donne facilement dans le n'importe quoi ; reste plus qu'à espérer que Vance rattrape la mise lorsque Trump disparaîtra.
    3 points
  11. On peine à croire que certaines dépenses ne sont pas des plaisanteries : Des projets financés par les aides de l'UE, via l'argent des Français qui sont les 2ᵉ contributeurs après l'Allemagne. Des millions € pour notamment : • 250 chameaux en Mauritanie. • Des mixeurs dans des écoles sans électricité. Des projets financés par des prêts de l'AFD, qui ont fait le buzz : • 10 millions € en Éthiopie sur les inégalités de genre. • 25 millions € en Algérie pour les quartiers défavorisés (elle nous le rend si bien). • 100 millions € pour les seniors en Chine.
    3 points
  12. Les alliés européens servent à quoi pour les US ? Ils apportent quoi de lourd ? ça fait 3 ans que le budget défense de l'Europe est à 2% ... alors qu'il y a une guerre importante à ses frontières. Et pendant que l'Europe utilise toute son énergie à se suicider. Vu des US de 2025, maintenant que eux tournent le dos au socialisme au wokisme et à l'escrologie ... l'"allié" européen, il a piteuse mine. Si on prolonge les tendances actuelles, l'Europe dans 10 ans ne pèsera plus lourd. L'Europe s'est sortie du jeu toute seule, comme une grande. Trump fait juste le constat. Sur la façon dont il procède, je trouve aussi que c'est verbalement très dur, mais 1/ main point : il ne faut pas oublier que c'est la manière de négocier de Trump 2/ pour réveiller les européens, il faut littéralement leur allumer un feu sous le cul. Et même ça risque de ne pas suffire 3/ atteindre les oreilles des citoyens européens, en tenant compte de l'édulcoration par les MSMs, demande un message assez violent Trump est comme il est, mais l'ennemi de l'Europe, c'est l'UE, pas les US.
    3 points
  13. Ce qui m'étonne c'est que des membres de l'intelligentsia francophone qui découvrent le truc (par ex. : https://x.com/Lacroix_PRG ou https://x.com/bloglaurel/status/1875647682133512211). Comment est-ce possible ? La réponse c'est que la couverture a été minimale parce que toutes les institutions journalistiques respectables, même de droite, étaient globalement tenues par des journalistes de gauche jusqu'à très récemment (le vent est en train de tourner très violemment en occident). Autrement dit, c'est le gaslighting habituel de la gauche. Etape 1 : ça n'existe pas. Etape 2 : ça existe et c'est positif (ah, non, là on parle de viol de gosses et on est plus en 1970 ? bon on va juste la fermer alors). Etape 3 : ça existe, mais tout le monde le sait, et qu'est-ce-qu'on peut y faire, hein ?
    3 points
  14. Je pense qu'il faut voir le racisme systémique moins comme un fait, qu'on pourrait observer ou non sans ambiguïté, que comme une grille d'analyse, dont on jugera la pertinence par sa capacité à expliquer un ensemble de faits. C'est le cas d'ailleurs de toutes les tentatives de comprendre la société, ou l'histoire, à un niveau macro : les phénomènes y sont trop complexes pour qu'on puisse faire mieux que des approximations un peu grossières mêlant stats et intuitions biaisées, et toujours en cachant encore plus de la réalité qu'on en montre. Mais on fait quand même par là apparaître des phénomènes non-triviaux, et qui ne sont pas *que* dépendant de notre grille. Ce que soulève @Domi, je crois, est que ce petit jeu risque d'aller de pair avec un projet constructiviste. De fait, j'ai l'impression que c'est bien le cas. Lorsqu'on s'intéresse à un objet, c'est le plus souvent pour apprendre à le manipuler, idem si l'objet en question est la société. Par contre, je ne crois pas que ça découle logiquement de cette théorie-ci. Et d'une manière générale, c'est je crois une erreur (qu'elle soit très fréquente, voire quasi systématique, n'y change rien) que de tenter d'inférer la nécessité d'un projet de correction planifiée de la société à partir d'une théorie de l'oppression systémique. La raison n°1 en est l'oubli (au moins partiel) de la place du théoricien, et du moyen de réaliser ses projets, au sein du système oppressif étudié. Pour une théorie organiciste (la société comme grand vivant qui cherche à préserver sa santé), ou pour une théorie de la domination qui se placerait du coté du dominant, ça ne poserait aucun problème, puisque l'existence de la théorie et la réalisation de ses injonctions serait un mécanisme de renforcement positif de plus dans le système étudié. Mais une théorie de la domination qui se place du coté des dominés est condamnée à logiquement s'autodétruire, puisque chacune de ses victoires, sur le plan des idées aussi bien que des actions, devraient en toute logique la réfuter, ou la renverser. En bref : des trois propositions suivantes, il faut nécessairement en rejeter au moins une : (1) l'état et l'université peuvent être du coté des dominés, (2) l'état et l'université peuvent agir significativement sur la société, (3) la domination est systémique. Si (1) et (3) sont vrais, alors il faut considérer que l'état et l'université (ou tout autre champ de bataille où les théoriciens critiques espèrent avoir une influence) sont impuissants, puisqu'eux-mêmes deviendraient sujet de domination en rejoignant les dominés. Si (2) et (3) sont vrais, alors, il faut considérer que le système oppressif est si fort qu'il n'y a rien à attendre des institutions constructivistes qui seront toujours des ennemis sous couvertures. C'est l'idée que j'ai cherché à diffuser autour de moi dans le petit monde woke que je fréquente (succès mitigé). Sinon, effectivement, il faut laisser de coté, ou au moins beaucoup relativiser, la systématicité de la domination. C'est évidemment ce dont il s'agit. On est là dans un cadre de pensée post-marxiste : il s'agit de déceler des mécanismes implicites sous la "superstructure", et donc, ne pas s'arrêter au contenu explicite (et conscientisé) des croyances, des discours et des lois. Ca, c'est si on a 30% des propriétaires qui discriminent complètement dans 100% des cas. Mais peut-être que c'est 100% des propriétaires qui discriminent dans 30% des cas (par exemple chacun en mettant la barre juste un tout petit peu plus haut qu'habituellement, tout en ne la mettant pas tous au même niveau au départ). Et plus plausiblement, n'importe où au milieu de ces deux situations invraisemblablement extrêmes. Et même si on est dans le cas que tu envisages, même une légère déviance statistique, si elle est suffisamment avérée, doit être considérée comme faisant partie de la réalité et exigeant qu'on lui cherche une explication. Quelques pourmillionièmes de lumière en plus que prévu peuvent pousser les physiciens à soupçonner l'existence d'une planète lointaine ou d'une nouvelle particule fondamentale. 1 ou 2% de chance en plus d'être gay par grand frère biologique est suffisant pour qu'on établisse une influence du système immunitaire de la mère sur l'orientation sexuelle de l'enfant mâle. Rien d'aberrant donc à chercher une explication à un biais raciste moyen au niveau de la société, même s'il est léger. Et même si la première explication à laquelle on pense est "oh, c'est le vieux Gégé à coté qui est con et raciste", alors, se pose toujours la question de pourquoi on voit apparaître régulièrement de tels Gégé, plutôt que n'importe quel autre déviation aléatoire vers des idiots ayant des préjudices contre n'importe qui ou quoi d'autre. Stop à l'antisémantisme ! 😁
    2 points
  15. Une réflexion intéressante de John Podhoretz (avec qui j'ai de grosses divergences idéologiques) sur la tendance à dire tout ce qui nous passe par la tête sur les réseaux sociaux et la polarisation violente que cela entraîne. https://twitter.com/jpodhoretz/status/1966474548762607694
    2 points
  16. Pour moi, c'est typiquement le genre d'histoire où ce qu'il s'est vraiment passé, ou même qui est vraiment l'homme, ce n'est pas ce qui est important. Ce qui est important c'est que l'image qui en est ressorti a trouvé écho à une certaine partie de la population. Un homme identifié comme un migrant musulman non-blanc clandestin se fait remettre à sa place par une fillette blanche qui a le courage de lui faire face de façon armée. Cela donne de super même: Qu'au final il soit bien migrant mais blanc, en règle et chrétien (visiblement orthodoxe) ne change rien finalement et que l'on ne sache pas ce qui s'est réellement passé on s'en fout. Qu'une fillette de 12ans se trimballe dans la rue avec une hache et un couteau, on s'en fout. L'image est belle, cela peut être un symbole de révolte et réveiller les consciences car des filles tuées par des migrants clandestins malheureusement c'est trop courant (voir récemment au pays-bas) et c'est ça qui est important. Là c'est une image qui est importante pour la droite. Mais la gauche a aussi ce genre d'affaire. Si demain une jeune fille accuse une super-star de droite de viol, la gauche va cancel de suite la super-star et la droite va crier à la présomption d'innocence. Et oui, le fait que beaucoup d'hommes de pouvoir ont abusé de jeunes femmes est une vérité, donc forcément cela va parler à celles qui dénoncent le patriarcat. La vérité sur le cas spécifique n'a pas d'importance, ce qui est important c'est le symbole. La justice de toutes façons est beaucoup trop longue et la vérité cela prend du temps de la connaitre si un jour on la connait. Cela me fait penser à l'affaire du chat qui miaule et la SNCF. Une femme blanche présente un chat tout mignon et explique qu'elle a été verbalisé à tort par la SNCF. Cela parle à tout le monde, des amendes qui nous tombe dessus dont on estime qu'elles sont injustes alors que les délinquants pullulent de façon impuni cela nous énerve. Haro sur la SNCF et ses contraventions débiles. Puis c'est pas comme si nous n'avons pas 15k exemples du même type qui sont des marronniers des journalistes. Qu'au final la femme a été verbalisé car elle était ingérable, qu'elle insultait le wagon et les autres passagers qui lui demandaient de s'occuper de son chat, qu'elle ait refusé tout arrangement, ben ce n'est pas important. C'est le symbole qui est important qui permet de parler de ses frustrations. Comme le dit l'expression, on est dans une ère de post-vérité.
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  17. Vous savez ces chercheurs qui se croient subtils et malins à inventer des acronymes vaguement insultants, genre "WASP" ou "WEIRD" ? Moi ça m'agace. Donc je définis officiellement mon propre acronyme : Radical Activist Producing Ideological Scientific Theory. Je vous annonce donc la parution prochaine d'une série de papiers : "Protecting academia from RAPIST influence", "10 signs you are a RAPIST and why you should stop", "A case study in RAPIST publication"...
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  18. J'ai creusé le sujet avec l'obsession typique d'un nerd qui a trouvé un filon de connaissance intéressant depuis 4 ans. Ma conclusion: l'introduction des huiles de graines dans l'alimentation au cours du XXe siècle, suivi de l'augmentation de leur usage au point qu'elles représentent maintenant jusqu'à 20% des calories consommés par certaines parties de la population (la moyenne doit plutôt être à 10-15%, plus élevée aux US qu'en Europe), explique 85-95% de l'épidémie de maladies chroniques et métaboliques dont on souffre (obésité, diabète, cancer, maladies cardio-vasculaires, Alzheimer, ...). Si une maladie implique une inflammation persistante dans l'organisme, les huiles de graines sont de la partie (sans nécessairement en faire la cause unique). Qu'est-ce qui rend les huiles de graines si toxiques? l'acide linoléique (LA), la forme d'omega 6 la plus couramment trouvée dans l'alimentation. On a évolué pour en consommer 0.5%-2% de nos calories, à cause des huiles de graines ont est maintenant à 10% (ou plus). Avec deux conséquences: - déséquilibre complet avec les omega 3. Pour simplifier un système très complexe, les omega 6 jouent le rôle de la pédale d'accélérateur pour l'inflammation, les omega 3 de frein. C'est un mécanisme de régulation qui fonctionne bien tant que ces deux acides gras sont en proportion équilibrée. Avec l'alimentation actuelle, on est pied au plancher sur l'accélérateur sans possibilité de frein - le LA s'oxide, et ses produits d'oxydations sont toxiques (4-HNE est le plus connu). Si tu cherches pubmed pour la plupart des maladies métaboliques, tu es sûr de trouver le 4-HNE impliqué d'une façon où d'une autre. Nous sommes équipés de tout un système pour prévenir cette oxydation (centré sur le glutathion et l'utilisation de vitamine E que les plantes produisent pour exactement la même raison), mais ce système a été "conçu" pour un max de 2% de LA, à 10% il est complètement surchargé. "Malheureusement", c'est un poison qui tue lentement (dizaines d'années), et la quasi totalité des gens ne se rendent absolument pas compte de combien ils en consomment (l'huile de tournesol dans la poêle est négligeable par rapport à la quantité mise dans à peu près toutes les préparations industrielles, et pour les pays qui ont une culture de la frite, ...), ce qui expliquent qu'elles soient passés sous le radar pendant aussi longtemps (ça, et le fait que la nutrition est capturé par des militants végétariens qui ont fait de ces huiles leur héro). Une étude clinique de 2 ans ne montrera jamais leur toxicité, à cause de leur durée d'action et du fait qu'on a pas de vrai groupe contrôle. Personnellement, je les ai viré par "accident" de mon alimentation il y a un peu plus de 10 ans (via mon expérience paléo), elles sont revenues il y a 7 ans parce que ça n'était pas un truc auquel je faisais attention, il n'y a pas d'effet immédiat, et il faut plus ou moins abandonner les trucs tout faits, et j'y suis revenu consciemment cette fois il y a 3-4 ans. Le résultat? j'ai perdu du poids, quasi plus de migraines, ma maladie inflammatoire de l'intestin est sous contrôle, plus de douleurs articulaires, peau plus saine, et quasi-plus de gueule de bois (avant je pouvais l'avoir après 4 verres... la détoxification du 4-HNE et celle de l'alcool utilisent les même enzymes, donc j'imagine que mon foie était déjà à la limite de ses capacités avant que l'alcool n'arrive). C'est une expérience relativement typique, même si les effets ressentis sont assez variables d'une personne à l'autre (le maillon le plus faible génétiquement casse en premier j'imagine), ce qui explique qu'on soit passé d'un sujet trouvé sur un obscur blog de nerd il y a 5 ans à un sujet discuté lors d'une élection présidentielle. PS: tu notera le glissement sémantique entre "huile végétale" et "huile de graine". Les huiles d'olive, d'avocat et de coco ne posent pas ces dangers, malgré le fait que ce soit bien évidemment des végétaux, d'où le changement ne nom. (malheureusement les huiles d'olive et d'avocat sont souvent coupées à l'huile de soja, mais c'est un autre sujet) J'avais déjà évoqué le sujet sur le fil nutrition, il me parait être le bon fil pour continuer la discussion pour éviter de devier celui-ci.
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  19. Possible. Une autre théorie, et elles ne s'excluent pas l'une l'autre, c'est que quand certains parlent d'UERSS, c'est loin d’être une comparaison un peu creuse/facile... Il y a au contraire un pilier commun fondamental entre l'UE et le communisme soviétique: les deux sont des ultra-élitisme prescripteur, croyant à un niveau quasi psychiatrique au top-->down, à l'organisation scientifico-rationelle de la société ect. Un totalitarisme +/- light en découle naturellement. Comme je le disais dans un autre fil, ils croient en la démocratie pour leur donner de la légitimée, certainement pas pour faire remonter de l'information en bottom-->up. Hors ça ne marchait pas hier (enfin c'est fondamentalement sous optimal) ne marche pas aujourd'hui et c'est tant mieux car une de mes pires craintes est que le soviétisme devienne fonctionnel grâce à la digitalisation ... Fabry a certains arguments intéressant prévoyant qu'il y aura à moyen terme une révolution démocratique européenne, j’espère qu'il a raison, ce type de pensée a pris 50 à 70 ans à disparaître a l'Est (j'inclus la Russie car sous bien des aspect la Russie de 2025 s’est débarrassée de ce que je décris plus haut). Si Fabry a tord je partage la conclusion suivante et il faut faire extrêmement gaffe que ce voisinage n'aide pas l'UE a survivre plus longtemps qu'elle ne devrait ... (Ce n'est pas comme si ce n'etait pas un grand classique certains roman dystopiques ...)
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  20. On en revient à la base: Une bonne part des élites culturelles est démocrate pour la légitimité que ça donne au pouvoir, pas pour faire remonter en bottom-up les aspirations de la population, d'où la panique totale et l'agressivité vis à vis de la perte du contrôle hégémonique du narratif, car ça expose cette arnaque
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  21. Je commence par un fil ici mais cela pourrait devenir un club. J'essaye de créer une IA de Bastiat avec les Characters de Venice.ai (https://venice.ai/character-chat?ref=FAZRhA). Le but est de pouvoir le connecter à un compte Twitter par exemple. Je ne l'ai pas rendu publique car il mes reste un peu de test à faire. Ceux qui auraient Venice Pro peuvent le reproduire. Base: Instructions auto-générées à partir du nom de la description: Instructions retravaillées:
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  22. A propos de Lombard : Des ministres de l'économie vraiment pas libéraux, c'est commun en France. Ce n'est pas le premier et ce ne sera pas le dernier. En revanche, je me demande si ce n'est pas le premier à tenir un discours ouvertement anti-business, anti-entreprise. Voilà ce qui me rend le personnage profondément antipathique. Même un charlot comme Montebourg par exemple avait endossé le rôle du ministre du "redressement productif" : ses idées et sa politique étaient idiotes, mais au moins tenait-il un discours pro-business (et je pense qu'il y avait une certaine sincérité de sa part puisque, une fois revenu à la vie civile, il est allé suivre des formations à la gestion d'entreprise).
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  23. Et allez, un énième scandale d'abus de pouvoir, de corruption et de détournement de fonds, à tel point que ça devient lassant: La Commission européenne a payé des ONG pour faire son lobbying C'est en paywall, mais ça devrait sortir un peu partout, enfin enfin j'ose l'espérer.
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  24. Effectivement, au sens propre, historiquement (avec la même rigueur que l'on exige nous même quand le mot "libéral" est utilisé n'importe comment), les socio-démocrates sont des socialistes à peu près aussi extrêmes que les marxistes et les libertaires sur le plan économique. Ils se distinguaient principalement de ceux là par le fait, pour commencer, d'être étatistes, c'est à dire, de considérer que l'état pouvait être considéré comme un représentant des travailleurs et à ce titre, pouvait être un outil légitime pour contrôler les moyens de production (les libertaires eux voulaient réserver ça aux associations volontaires, et les marxistes, ne voulaient avoir recours à l'état que provisoirement avant d'atteindre l'idéal des libertaires). Plus précisément, ils se distinguaient des autres socialistes étatistes (socialistes républicains à la Jaurès, socialistes fabiens, aile gauche du national-socialisme et du fascisme, etc) par la clause qu'ils ajoutaient à ça, pour que l'état soit justement un représentant des travailleurs et non un oppresseur : à savoir, qu'il soit démocratique, et qu'il laisse un grand rôle aux syndicats, conçus comme ce par quoi la démocratie pouvait s'exercer au sein des entreprises. Les autres courants socialistes étatistes se donnaient d'autres clauses : pour la gauche du NSDAP (tout le parti n'était pas socialiste, mais une partie historiquement importante l'était bel et bien), il fallait plutôt que l'état soit au service de la nation conçue comme une entité organique, ce qui rendait la démocratie facultative. En Angleterre, les socialistes fabiens exigeaient plutôt que l'état soit dirigé, ou au moins guidé, par des technocrates éclairés, utilitaristes et efficaces. En France, pour les socialistes républicains (ceux qui se sont alliés aux marxistes pour créer le PS), il fallait plutôt que l'état socialiste se fasse héritier de notre tradition révolutionnaire républicaine, et donc, ait un certain respect pour les institutions républicaines, pour la DDHC, et une certaines méfiance vis-à-vis des syndicats (ce qui l'oppose aux soc-dem germaniques). D'où le fait que notre PS soit indépendant de nos syndicats, contrairement aux partis travaillistes et soc-dem des anglais, des allemands et des scandinaves. Les marxistes, très fourbement, profitent de n'être en théorie qu'à moitié et que provisoirement étatistes pour mettre beaucoup moins de clause de légitimité à leur état ouvrier, ce qui lui donne donc une carte blanche idéologique pour commettre n'importe quelle atrocité. Bien entendu, la politique et la théorie politique étant deux mondes pour ainsi dire indépendants, les étiquettes sont utilisées n'importe comment sur la scène électorale. Il est arrivé à Hollande de se dire soc-dem (je crois que c'est de là que vient l'usage du mot sur liborg), mais il l'est à peine plus que Macron n'est libéral. La démocratie et le syndicalisme sont très loin d'être ses priorités, et il était beaucoup plus proche du socialisme fabien historique des think thanks anglais. Et Méluche se revendique du socialisme républicain, mais il est beaucoup plus proche idéologiquement et par ses méthodes d'un socialisme nationaliste légèrement tempéré par une conception française (subjectiviste, à la Renan) plutôt qu'allemande de la nation. Je pense que Corbière serait ce qui se rapproche le plus en ce moment d'un socialiste républicain, et Ruffin, d'un soc-dem. Quant au "vrai" nom de ce qu'on appelle "social-démocratie" ici... ça va faire grincer des dents, mais ce serait plutôt "libéralisme moderne" (ou à la limite, "social-libéralisme"). Il s'agit, en fait, de ce qu'ont pensé, revendiqué ou mis en oeuvre Lippmann, Keynes, FDR, Rawls... Tous ceux là se revendiquaient bien du libéralisme, et d'une certaine façon, c'est bien à notre tradition plus qu'au socialisme qu'ils se rattachent, puisque leur but étaient bien de permettre la liberté individuelle (qu'ils confondent avec la capacité matérielle de la réaliser). Libérer les travailleurs de l'exploitation capitaliste en leur permettant collectivement de s'approprier leur moyen de production n'a jamais été l'enjeu pour eux. Quand Hollande (et donc nous) a cru qu'il se rapprochait de la social-démocratie, c'est sans doute parce qu'il voulait se rapprocher de ce que font les partis soc-dem ailleurs en Europe, mais ceux-ci, tout comme les travaillistes anglais, se sont progressivement écarté de leurs idéologies initiales pour converger vers le libéralisme moderne des américains. D'ailleurs, c'est par opposition à cette déformation du libéralisme de la part "libéraux modernes" qu'on s'est d'abord mis à parler de "libéralisme classique", et pas pour faire des nuances avec les libertariens et les ancaps. En toute rigueur, il faudrait donc considérer les libertariens comme une partie des libéraux classiques, tout comme les ancaps sont une partie des libertariens.
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  25. Pourquoi donc concrétiser après le divorce un arrangement qui n'avait de sens qu'au sein du mariage ? Au contraire, ça n'a pas de sens. De plus, une fois les enfants arrivés, la séparation devrait être rare voire rarissime, dans une société saine. Ceci. Et à l'époque, on nous disait déjà "mais ça ne nuit à personne puisque les deux consentent", "ça vient d'être légalisé et pourtant la société ne s'est pas effondrée, sales réacs", et autres billevesées entendues depuis sur d'autres sujets. Ah et sinon un des patterns technologiques les plus inquiétants est l'hybridation des sites de rencontres avec les sites porno, à savoir les OnlyFans et compagnie. Le développement des relations parasociales parasitaires, c'est la meilleure manière de stériliser familialement et patrimonialement des milliers (au niveau mondial, des millions) de simps. Non, mais principalement parce que le célibat féminin est contagieux. Quatre fois sur cinq, les femmes divorcées que j'ai connu et avec qui j'ai pu parler en détail de ces choses-là ont divorcé sur les conseils de leurs amies qui soit projetaient leur propre situation conjugale médiocre, soit ne supportaient pas qu'une de leur copines soit plus stoïque ou moins malheureuse qu'elles. Une quadra divorcée avec enfant met souvent des années à comprendre que le mariage n'a pas été une parenthèse, et qu'elle n'est plus aussi désirable qu'à 28 ans et sans enfants, à la veille de revêtir sa robe de mariée. Quand elle daigne bien le comprendre, puisque c'est infiniment plus facile de blâmer le manque de volonté d'engagement des hommes. Pattern vu et revu des centaines de fois. Dans les pays où l'éducation supérieure est payante, le coût futur d'émerger la progéniture jusqu'au dernier diplôme fait partie des freins explicites à la fécondité. Après, il y a des pays qui mitigent ça en permettant des reprises d'études à l'âge adulte, i.e. une fois qu'on en a les moyens. C'est d'ailleurs une voie rarement explorée (je n'ai entendu ça que chez Peterson), mais on peut très bien imaginer qu'un parcours possible (et souhaitable) pour une femme soit d'avoir ses enfants dans la vingtaine, de s'en occuper dans la trentaine, puis seulement ensuite d'aller sur les bancs du supérieur et de ne faire carrière qu'après si elle le souhaite.
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  26. Concernant les robots, je suis convaincu que la seule piste qui subsistera pour les robots domestiques est celle des robots humanoïdes. Pour plusieurs raisons, dont le fait que notre monde humain est évidemment très anthropomorphique (à tel point qu'on ne s'en rend plus compte). Donc un robot avec forme et caractéristiques humaines est optimal. Et les autres formes ne le sont pas. L'acceptation de masse demande ama aussi une forme humaine, car tout le reste, c'est zarbi et en fait ça sera rejeté. C'est viscéral et dans l'ADN. Les histoires d'AGI, c'est le 25.000.000° avatar du diable et du grand méchant loup. Le cadet de nos soucis. Pour les soins, je parie au contraire qu'un robot sera préféré. En fait, c'est déjà le cas. à chaque fois qu'un patient a une soluce alternative à un être humain, il la choisit (pour des raisons évidentes). La recherche qui produit quelque chose est le fait d'une ultra-minorité humaine. ça a toujours été le cas et ça va continuer. Cette ultra-minorité de trouveurs aura à sa disposition des AIs (c'est déjà le cas), qui vont multiplier sa productivité. ama non. Entre le torchage par un robot, au moment où c'est nécessaire et le torchage par une infirmière peu avenante 2 heures trop tard, le choix est vite fait. (Et oui, il faut aller visiter les ehpads). La plupart des gens ne pourront effectivement pas travailler jusqu'à 80 ans, du moins dans la sphère concurrentielle. Par contre, déjà aujourd'hui, les vieux sont obligés de trouver des moyens pour gagner leur vie. Et ça va forcément devenir de plus en plus vrai. Là, on a une petite bulle où ils sont tous occupés à leur croisière Concordia, mais avec les futures retraites à zéro euros, il va falloir ajuster.
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  27. Les humains n'étant sont pas fongibles, l'immigration sub-saharienne ne remplacera pas les naissances manquantes. L'espoir est qu'une horde de jeunes bien formés viennent la bouche en cœur torcher nos vieux. Comment dire, c'est optimiste. Déjà, si ces populations étaient capables de maintenir une civilisation, leur pays ne serait pas sous-développé. Peut-être que les individus, intégré à la civilisation européenne, en seraient capables. Mais s'il faut remplacer 30-50% de la population, ce que peut ou ne peut pas faire l'individu n'a aucune importance, c'est la population qui compte, et il faut une couche très épaisse de wokisme pour penser que c'est une bonne idée de même tenter de remplacer une telle proportion d'une population d'un pays développé par celle d'un pays du tiers monde, qui n'a par ailleurs jamais démontré sa bienveillance envers ses ethnies voisines (alors nous, imaginez!) Et dans l'hypothèse farfelue qu'ils s'intègrent et deviennent de parfait petits européens, les raisons qui ont tué notre natalité s'appliqueraient aussi à eux. Non, les seules solutions réalistes, ce sont les robots servants (heureusement, ils ont l'air d'arriver bientôt), la médecine anti-âge (gros joker, je suis optimiste là dessus, mais il n'y a aucune raison d'être confiant sur le fait qu'on l'aura dans les 50 prochaines années), le travail jusqu'à 80 ans, et l'euthanasie des vieux invalides. L'invasion et la disparition de notre civilisation ne sont aussi pas à exclure pour les pays qui perdent 75% de leur population en 2 générations (ce que provoque un taux de fécondité à 1).
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  28. L'Occident, aussi imparfait soit-il, se démarque de pas mal d'autres régions par sa relative tolérance et son ethos individualiste/démocratique, or le wokisme se veut collectiviste (que ce soit par l'écologie ou par d'autres moyens) et assume considérer certains piliers de nos us et coutumes (due process, responsabilité individuelle, libéralisme au moins partiel) comme une menace. Pendant deux ans (en gros de George Floyd à fin 2023/début 2024) ça a été la foire à la saucisse pour déconstruire tous les fondements du libéralisme tel que défendu ici, Dieu merci ça semble un peu refluer mais les personnes qui ont mises en place ces politiques sont toujours là et il n'y a pas de raisons de penser qu'elles ont changé d'un point de vue idéologique, donc c'est inquiétant, je pense que c'est une position partagée par Rincevent. Concernant l'Église, les principales différences avec l'écologie actuelle c'est que : -L'Église n'est pas protéiforme, elle a un dogme qu'elle doit plus ou moins suivre là où l'écologie "politique" peut un jour prêcher le nucléaire, le lendemain la sortie de ce même nucléaire. -Le christianisme ne s'oppose pas foncièrement au libéralisme (fécondité des mouvements chrétiens et libéraux tout au long du XIXème tels que l'orléanisme en France), certes c'est malheureusement moins le cas aujourd'hui (François étant sans doute un marxiste qui s'ignore), pour autant même au cours du XXème siècle la doctrine sociale de l'Église n'était pas en contradiction avec un certain libéralisme. En revanche je n'ai jamais vu un mouvement écolo qui ne servait pas de faux-nez à des politiques socialistes débridées (les fameuses pastèques). Je ne sais pas si on peut qualifier Musk d'écolo (je ne connais pas assez la question).
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  29. Si je suis honnête, il y a surtout un côté un jour sans fin au monde intellectuel libéral qui n’a rien produit depuis le début des années 2000. Allez, il y a eu McCloskey il y a dix ans mais je ne sais pas si c’est de la littérature ou des idées. Et Hayek avait raison sur l’importance des intellectuels. On essaie d’aborder les grands problèmes contemporains (environnement, immigration de masse, géopolitique multiculturelle) avec des concepts développés entre 1945 et 1985. Et ça ne marche pas. Ça ne marche pas au point que le mouvement libéral / libertarien a explosé partout dans le monde. Alors il reste toujours des OVNI comme Milei. Mais il est en Argentine à répondre à des problèmes des années 1970, car l’Argentine avait oublie d’en sortir.
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  30. Ce n’est pas parce qu’il y a un sujet légitime qu’il revient de façon évidente à l’Etat de le prendre en charge. Ce n’est encore moins une raison suffisante pour transformer un régime de liberté en régime de prohibition. On sait tous ici que le fait que la police soit une fonction régalienne n’est pas un chèque en blanc pour créer un état policier par exemple. Quel est l’objectif de la politique migratoire ? L’Etat est-il à même de mener à bien cet objectif ? Quels sont ses moyens ? Sont-ils proportionnés ? Sont-ils efficaces ? Je veux bien que tu me dises toi même le bilan de cette immigration de masse à Londres. Il faut quand même rappeler que la politique des 50 dernières années au Royaume-Uni a été 50 années de restrictions, de nombreux citoyens britanniques ont perdu le droit d’entrer au UK depuis 1981 et le droit du sol a été supprimé. Si je fais le bilan de 50 ans de gestion étatique des flux migratoires, je note avant tout qu’on fait ce qu’on peut pour empêcher les gens d’êtres productifs, qu’il existe tout un écosystème étatique et para-etatique qui vit du business des visas (avocats, associations, préfecture, collectivités locales etc), qu’un important système mafieux s’est développé autour, qu’on donne des milliards à des dictateurs qui sont parfois proches de nos ennemis déclarés… Tout ça pour quoi ? Est-ce que bilan de 50 ans de production de masse de cocaine est un argument pour continuer la guerre contre la drogue ? Je trouve l’argumentation assez faible notamment parce qu’on reste assez concrètement dans le vague. Rincevent a bien essayé de faire une formule scientifique de la taille des quotas d’immigrés et si le sujet avait été tout autre, tout le monde ici aurait ri d’une telle approche. Le parti conservateur est en tête des intentions de vote, plutôt pas mal pour un parti mort.
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  31. C'est curieux que personne n'ait abordé le discours de JM sur son bilan d'un an dans un article de @Nathalie MP sur contrepoints. Là, il y a du Rothbard dans l'air. Si on pouvait ouvrir les yeux des européens sur ce point, on serait sur la bonne voie. Et très clairement, le but est l'autonomie énergétique, pas une hypothétique lutte contre le RCA. D'ailleurs pas un mot la dessus. Les argentins ont de la chance. Au moins, il a une belle paire de c....s.
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  32. Ça fait plus de dix ans que j'explique que les "libertariens qui rejettent tout gouvernement" (enfin, n'exagérons rien, toute extension supplémentaire du gouvernement, puisqu'elle mentionne Musk pour illustrer ; autant dire que ça concerne tout le monde ici, et même de plus modérés que nous) seront de toute façon rejetés dans la "fachosphère", quelque soit le montant des gages que l'on présentera pour s'en dédouaner. On ne m'a pas cru, et c'est dommage.
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  33. Un autre très long et excellent article sur le sujet : https://www.bitsaboutmoney.com/archive/debanking-and-debunking/ Petit extrait choisi pour vous donner envie :
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  34. Il faut juste comprendre que les partis politiques français sont aujourd’hui des ersatz de BDE. Les macronistes, c’est la liste junior entreprise / forum ; LFI c’est la liste bidon d’alcool / truc humanitaire à l’étranger pour faire des vacances ; les Verts, c’est les activistes de la décroissance durable qui font des conférences avec Jancovici ; les socialistes le bureau des arts ; les Républicains les mecs chiants qui pensent que le BDE c’est pour discuter du programme avec la direction de l’école. Et le FN c’est ceux qui en ont ras le cul que 30 happy fews du BDE se bourrent la gueule avec le sous de tout le monde. Mais c’est logique, la mission d’un BDE c’est de distribuer du pognon. Comme la République ne devient qu’un énorme distributeur, ses campagnes convergent vers des campagnes BDE.
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  35. J'ai l'impression que tout le monde a oublié qu'il y a 15 ans, en Amérique, c'était la droite et pas la gauche, qui voulait censurer JK Rowling. Je sais bien que 15 ans en politique, c'est presque une éternité, mais ça n'en est pas assez une pour me faire croire en une attache permanente et immuable de leur droite à la liberté, d'expression ou autre. Il y a quelques années, je voyais en Musk, comme en Peterson, un authentique défenseur de la liberté d'expression, et j'espère encore qu'il le soit. Mais quand ce n'est visiblement pas nous, les libéraux, qu'il courtise et à qui il fait des appels de pieds, soupçonner que sa fidélité à notre camp ne soit pas indéfectible ne me semble pas particulièrement exagéré. Et cet autre camp là, avec qui il flirt, n'a de tout évidence qu'un intérêt provisoire pour la liberté, tant que ça l'arrange. Les libéraux de droite se plaisent à rappeler aux libéraux de gauche que la liberté va nécessairement de pair avec la responsabilité. Il me semble que sur le front de la liberté d'expression, il me semble que l'opposition à la censure doit s'accompagner, de façon libre et non-coercitive, mais ferme, d'une condamnation et d'une réprobation des idéologies hostiles à la liberté. Le "paradoxe de la tolérance" de Popper n'est un faux paradoxe qu'à la condition que les tolérants jouent le jeu, et se défendent contre ceux qu'ils tolèrent. Et quoi qu'on pense du wokisme, il me semble que le bodycount du nationalisme et de l'antisémitisme reste plus élevé. Je continue de trouver que Telsa et SpaceX sont de beaux projets. Et je continue de mépriser X, puisque je méprisais déjà twitter. Et je suis content qu'il apporte un contrepoids à Trump, allant dans le sens du libéralisme, en ce qui concerne l'immigration et le commerce international. Mais concernant son discours, je n'ai pas une aussi grande charité herméneutique que vous. Et les blagues antisémites, c'est à la limite drôle à petite dose, en privé, en soirée arrosée, et quand c'est le feuj de la bande qui les lance. Mais sur la place publique, de la part de l'un des hommes les plus influents du monde, ça me fait moins rire.
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  36. Oui, les héritiers, et ceux qui ont acheté il y a longtemps. Le reste est en logement social ou paye une fortune pour un appartement dans une zone encore vivable et reste en ville parce que niveau carrière, pas trop le choix (surtout quand les deux bossent). Les seuls que je connais de mon âge qui sont resté dans des grandes villes sont dans des CP+++ et/ou héritiers. Les autres sont partis dans de plus petites villes ou des banlieues bourgeoises périphériques. Comme d'habitude quand il y a contrôle et subvention de loyer.
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  37. Une partie des politiques urbaines écolos (pas celles qui concernent la régulation des logements) est assez sensée. Le tout-voiture en ville des années 60-70 était une erreur, aussi bien pour l'effet îlot de chaleur que pour les congestions. Je n'ai pas d'avis précis sur la bonne façon, ou la vitesse appropriée, pour corriger ça... mais ça doit être fait d'une façon ou d'une autre. Outre l'élitisation des grandes villes, un problème de ces politiques est qu'elles sont anti-familles. Involontairement, je crois, tout simplement parce qu'elles sont pensées par des trentenaires sans enfants, souvent célibataires ou bien dans mon polycule. Ca compromet la population de la ville, et sa démographie politique, et sa culture locale/traditionnelle, sur le long terme.
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  38. Certains ont été aveugles à propos des nazis à l’époque et rétrospectivement, tout le monde trouve ça incroyable ; de nos jours, certains sont atteints de la même cécité, ce qui est encore plus incroyable.
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  39. Est ce qu'on a besoin de rappeler ici que la liberté ce n'est pas seulement la liberté de son portefeuille ?
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  40. En GDP per capita, le Canada est en 2024 au même niveau que le plus pauvre état US (Mississippi). Permets moi de douter de la supériorité libérale économique du Canada. 😄 Et, sur les questions territoriales, on peut rappeler que la partie côte est urbaine et "civilisée" du Canada, saigne totalement les autres provinces rurales et productrices de matières premières, énergies, etc. Il y a d'ailleurs des mouvements qui demandent la scission. Donc, je serais curieux d'avoir l'avis des intéressés sur ces sujets. edit : https://libland.be/North-America/Canada/ Pour le Greenland / Danemark : https://www.msn.com/fr-ch/politique/gouvernement/le-chef-du-gouvernement-annonce-le-groenland-veut-son-indépendance-vis-à-vis-du-danemark/ar-AA1wX8lE idem, je serais curieux d'avoir l'avis des intéressés sur ces sujets. https://libland.be/regions/Greenland/
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  41. C'est gentil (et pas trop épuisant) de tenter de vouloir tout expliquer avec Trump/pas Trump, et puis ça permet d'oublier sympathiquement tout le contexte. Comparer Trump qui parle de choix libre et de rachat, avec un Poutine qui a envoyé ses chars et tué des dizaines de milliers de gens ... pas de soucis, on est bien dans le même registre. La gars qui parle de me faire une offre pour mon terrain est analogue à celui qui cambriole ma maison et tue ma famille. ... Vous vous rendez compte des conneries que vous écrivez ? Il y a des pays qui, pour un tas de raisons plutôt mauvaises, fausses et débiles, ont choisi l'option de se suicider. On peut espérer que ça n'est que provisoire et qu'ils reprendront leurs esprits un jour, mais actuellement on reste bien dans la config du suicide socialo/escrolo/woke. La nature ayant horreur du vide, les voisins en moins mauvais état commencent à lorgner sur le ranch qui part en décrépitude. Ranch pour lequel ils auraient des projets. Rien de plus normal.
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  42. Hors sujet de Musk mais désolé tu racontes n'importe quoi. Le déclin français c'est l'esprit de défaite des années 30, perdre la guerre en 1 mois, être occupé par l'ennemi et pire entrer en collaboration avec lui, les lois antisémites etc.. alors que De Gaulle et la résistance rétablissent la souveraineté française (à la fin de la guerre le pays n'est pas occupé comme en Allemagne, alors que c'était prévu par Roosevelt et les Anglais pour nous rendre dépendant d'eux), le maintien des frontières et de l'empire (les Américains et Anglais voulaient se servir sur nous, et pas pour faire notre bien hein), le poste au conseil de sécurité de l'ONU ; De Gaulle , son arrivée rapide à Paris et son sauvetage de la destruction (contre l'avis des Américains qui voulaient foncer sur l'Allemagne) et son influence diminue le risque d'une prise de pouvoir communiste etc.. Et De Gaulle planqué c'est de la propagande vichyste nulle . Idée de cadeau de Noel : les mémoires du général.
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  43. Dans les faits, ce que j'observe c'est que là où avant il y avait un forum de créé, il se créé un discord. De mon temps, une guilde créait un forum. Maintenant, elle créé un discord. Et cela pour quasiment toute communauté. Les youtubers ont leur discord, pas un forum. Cela n'empêche pas des forums de continuer à exister, notamment Reddit ou celui de JVC pour les francophones. Mais ce sont des forums créé il y a un certains temps qui survivent. Des forums créé ces dernières années, je n'en ai pas vu. Mais je ne pense pas qu'une migration vers discord réglerait le problème des nouveaux. Le problème pour les nouveaux c'est surtout qu'ils doivent apprendre que l'on existe.
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  44. J'avais fait un master de proba/stat orienté modélisation financière, il y a une quinzaine d'années et dernièrement je remettais un peu le nez dans les bouquins.
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  45. Je vous avais promis que j'aurais des choses à dire sur The Dictator's Handbook. En voici un résumé plus quelques remarques. L'ambition du bouquin est de réduire toutes les questions politiques, ou au moins une grande partie, à la proportion de différents groupes dans la société considérée. Ces groupes sont: Le "nominal selectorate", ou les "interchangeables", qui regroupe la population générale qui n'a pas d'influence politique particulière (l'électeur lambda dans une démocratie). Le "real selectorate", ou les "influentials", est la sous-partie du nominal selectorate composée de gens qui ont une réelle influence politique, par exemple les membres du parti dans un régime communiste ou le chef d'un village qui décide pour qui tout le monde va voter dans son patelin, ou en France les maires dont les signatures sont nécessaires pour se présenter à la présidentielle. La "winning coalition", ou les "essentials", est la sous-partie du real selectorate qui regroupe les personnes dont le soutient est nécessaire au dirigeant pour continuer à être dirigeant. Dans une démocratie ça sera la majorité. Le dirigeant Cette classification a pour ambition de pouvoir décrire n'importe quel régime politique de manière plus fine que la simple dichotomie entre démocratie et dictature. Pour situer les choses l'idéal-type d'un régime qualifié de dictature aura typiquement seulement une poignée d'essentials et peu d'influencials, tandis que celui d'un régime qualifié de démocratie aura typiquement un très grand nombre d'essentials et d'influentials. Chaque personne a pour but de survivre, d'amasser de la richesse, de conserver son pouvoir si elle en a et éventuellement d'en obtenir plus, mais la manière d'y arriver dépend du groupe où elle se trouve. Pour le dirigeant les règles à suivre sont (1) avoir aussi peu d'essentials que possible pour mieux les surveiller et ne pas trop ruiner les coffres en les gavant de pognon, (2) avoir autant d'interchangeables que possible qu'il pourra sortir de son chapeau pour remplacer les influentials et essentials déloyaux, (3) contrôler la richesse, la situation idéale étant que tout le monde soit aussi misérable que possible (ça leur évite de se faire des idées) sauf les essentials, (4) ne pas trop payer les essentials pour ne pas qu'ils deviennent trop gourmands, (5) payer les essentials assez pour maintenir leur loyauté, en particulier ne pas leur enlever de l'argent des poches pour l'utiliser à améliorer le sort du peuple ou autre lubie. Ces règles marchent tout aussi bien en démocratie, et les auteurs donnent un exemple de chacune dans le cadre des États-Unis : le gerrymandering pour la règle (1), l'immigration et le vote pour les migrants pour la règle (2), les batailles autour du code des impôts pour la règle (3), la défense du système social par les démocrates pour la règle (4), la défense des baisses d'impôts et le combat contre le système social par les républicains pour la règle (5). Partant de là les auteurs continuent avec plusieurs chapitres thématiques que je résume très brièvement : Comment arriver au pouvoir. En dictature il faut attendre un moment de faiblesse, typiquement quand le gars précédent va mourrir ou n'a plus assez d'argent pour arroser ses essentials, aller le plus vite possible pour ne pas qu'un rival puisse réagir, mettre la main sur le trésor et se débarasser de ceux qui ne sont pas d'accord. En démocratie arriver au pouvoir est moins violent physiquement mais implique de se battre pour trouver la combinaison gagnante de l'électorat à coup de postures populaires. Dans les deux cas le processus peut être adoucit quand le dirigeant actuel a un successeur officiel. Comment rester au pouvoir. Le plus important est de maintenir le contrôle sur les essentials en les remplaçant sans hésitation dès que leur loyauté est en doute, si c'est impossible en augmentant leur nombre pour diluer l'opposition, en divisant pour mieux régner chez les opposants, en corrompant les influentials etc. L'économie. Le dirigeant doit trouver de l'argent à tous prix pour arroser sa coalition. Il peut le faire en taxant les interchangeables, et personne ne s'en prive, mais quand on taxe trop les gens ils finissent par fuir ou mourir ce qui peut devenir contre-productif. La seconde solution est d'exploiter les ressources naturelles quand on en a ce qui est mieux puisque ça nécessite moins de main d'oeuvre et qu'on peut laisser le reste du peuple crever. Ça explique pourquoi les dictatures avec beaucoup de ressources sont pires. La dernière solution est de s'endetter autant que possible, et c'est au final le mieux surtout quand les dettes sont facilement annulées après quelques promesses en l'air. Les dépenses publiques. Les dictatures procurent uniquement ce qui est essentiel pour que les gens travaillent sans se révolter, par exemple une éducation basique et un système de santé pour les gens productifs mais pas trop de routes qui permettraient de fuir ou de réseaux de communication qui permettraient de s'organiser. En démocratie par contre on retrouve typiquement des biens publics pour tous qui vont de la liberté à plein de "droits à", parce que ces services sont considérés comme essentiels par la majorité des électeurs ce qui implique qu'il est nécessaire de les promettre pour être élu et de continuer à les procurer pour être réélu. La corruption. Faire des lois contre la corruption là où elle est endémique est contre productif puisque tout le monde est nécessairement corrompu, donc ça ne fait que donner des armes au dirigeant qui décidera qui peut l'être impunément (la coalition) ou pas (l'opposition). Il vaut donc mieux changer le système pour qu'il y ait moins d'incitation à être corrompu ce qui peut être fait d'après les auteurs en augmentant autant que possible le nombre d'essentials qui auront chacun moins de pouvoir, donc moins de tentation, et se surveilleront entre eux. L'aide au développement. Les aides sont un miroir aux alouettes, elles sont toujours détournées par le gouvernement local qui décide exactement ce qui va où, et généralement très peu va à l'objectif initialement visé. Les agences sont impuissantes à contrôler ça et d'ailleurs se gavent aussi au passage. Les gouvernements des pays riches utilisent les aides comme des moyens de pression pour faire adopter telle ou telle politique qu'ils estiment préférables comme "combattre le communisme" ou "fournir du pétrole pas cher", avec en démocratie la bénédiction des électeurs. Le dirigeant local de son côté n'est pas con et fait jouer les enchères par exemple entre les États-Unis et l'URSS pour avoir toujours plus de pognon. La guerre. Pour les dictatures la guerre se passe comme décrit par Sun Tzu, il faut privilégier des campagnes courtes où on pille tant qu'on peut et la défaite n'est pas très grave tant que ça ne touche pas les essentials. Pour les démocraties c'est différent, perdre une guerre a des conséquences catastrophiques pour le dirigeant. Les démocraties ont donc tendance à investir beaucoup plus de ressources dans les guerres et à se battre jusqu'au bout, ce qui explique qu'elles ont un bon track-record de victoire contre les dictatures. Les démocraties vont également ne vouloir entrer en guerre que quand elles sont raisonnablement certaines de gagner, donc contre des pays petits et/ou pauvres et/ou des dictatures, ce qui explique le mythe de l'absence de guerre entre démocraties. Au final la guerre est bien la continuation de la politique par d'autres moyens, le moyen précédent pour les démocraties étant d'offrir des aides contre des concessions politiques comme on l'a vu au dessus. En particulier ça ne pose absolument aucun problème de remplacer un dirigeant plus démocrate par le pire des dictateurs à condition que le dictateur soit plus conciliant. L'important est avant tout d'être réélu. Le reste du livre est dédié à des conseils pour améliorer la situation d'un pays en prenant en compte les règles décrites précédemment. Le principal moyen d'agir suggéré est un système qui conditionnerait l'annulation de dettes et les aides à des contreparties. Concrètement une somme d'argent serait bloquée sur un compte pour être reversée au dirigeant uniquement après qu'il aura mis en place les réformes voulues. Les dirigeants qui ne sont pas prêts à s'engager de cette manière ne devraient pas être sauvés du risque de faire faillite qui les incitera à enclencher eux-mêmes des réformes libérales pour enrichir le pays et sauver leur peau, ou finira par déclencher des révoltes et les renverser. Ensuite il faut s'attaquer aux causes du problèmes et pas aux conséquences. On a vu que la corruption est une conséquence et que s'y attaquer ne fait que servir le dirigeant en place, de même pour la pauvreté (les dictatures avec le plus de ressources sont les pires) ou l'absence d'élection (en forçant des élections on ne fait qu'obtenir des résultats à la soviétique). Quelles sont alors les vraies causes ? C'est résumé par les toutes dernières phrases du livre : Une chose qui m'a moyennement convaincu est la comparaison récurrente au cours du texte entre un gouvernement et la direction d'une entreprise privée, qui est sans doute valable dans certains cas mais je ne suis pas certain de l'équivalence morale qui aboutirait logiquement à défendre une sorte de modèle d'entreprise démocratique. Plus profondément, j'ai l'impression en lisant des passages comme le dernier paragraphe cité qu'ils passent à côté de beaucoup de nuance sur les phénomènes autoritaires qui peuvent avoir lieu en démocratie. Est-ce qu'on doit par exemple considérer que les confinements pour le covid sont une bonne chose dès lors qu'ils ont eu lieu dans des démocraties et que la majorité des gens les ont trouvé acceptables ? Doit-on défendre un régime de référendum permanent ? Il me semble qu'il y a là une sorte de démocratisme naïf. Je peux imaginer les auteurs me répondre que je pleure la bouche pleine et que, dans leur grille de lecture qui inclut la Corée du Nord, la différence entre la France et mon utopie est négligeable. Je comprends bien mais c'est une différence importante pour moi et je préfèrerais avoir des outils d'analyse qui me permettent de la prendre en compte.
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  46. Lorsque Constantinople tomba en 1453, il est dit que les derniers grands intellectuels byzantins discutaient du sexe des anges. Alors que la France est entrain de s'effondrer sous les coups du socialisme, les liborgiens discutent du sideboob d'une photo qu'ils ne savent pas classer dans le bon fil.
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  47. C'est un sujet qui me passionne, alors je vais essayer de faire court et simple. En sciences humaines, je pense qu'il est totalement vain et illusoire de faire quelque chose qui ne soit pas un tout petit peu, même marginalement, le reflet de la vision du monde qu'a le scientifique. Tout l'enjeu est d'en avoir conscience et d'essayer de garder la maîtrise du travail, c'est une question de volonté propre au chercheur, une question d'honnêteté intellectuelle. Ca passe par plusieurs choses qui vont d'un cadre théorique conséquent et cohérent, une démarche réflexive bien conçue, une tentative de trianguler un maximum ses données, jouer le jeu de la transparence, savoir reconnaître ses limites. Je ne pense pas que les sciences humaines soient par défaut plus sujette à problème que les sciences dites "dures" (pour la blague, j'aime bien dire "sciences inhumaines"), il suffit de voir tout ce qui se trame dans la nutrition, la biologie, le climat et peut-être ailleurs dont je n'ai pas conscience. Par contre, elles sont devenues un lieu de bataille politique après guerre parce qu'elles furent investies par l'idée d'ingénieurisme social, c'est à dire l'idée que, armés de leur savoir, les sociologues et autres pouvaient résoudre les problèmes qu'ils analysaient : la pauvreté des classes populaire, la situation coloniale et j'en passe. C'est évidement plus difficile d'essayer d'améliorer le monde en analysant les étoiles. Pour répondre à tes questions, Flashy ("comment faire quand l'object d'étude est foncièrement politique"), je peux parler de mon travail pour donner un exemple de ce que je pense être une bonne maîtrise de l'approche politique d'un travail que je crois être scientifique. Ma spécialité c'est l'esclavage, c'est déjà un sujet politique à partir du moment ou j'y suis opposé. Plus encore, ma spécialité c'est l'esclavage domestique ouest-africain qui s'est constitué dans le sillage de la traite atlantique. Dans les premiers paragraphes de ma thèse, j'explique que mon travail est une volonté de donner une place à ces millions d'esclaves que l'histoire à oublié, ils sont au moins aussi nombreux que les esclaves atlantiques. C'est éminemment politique, c'est un sujet qui demain peut être brandi par une certaine droite pour dire "ah vous voyez, c'est pas la faute qu'aux Blancs, tralalalère" (alors que ce n'est pas ce qui est dit) et pris en grippe par les militants afrocentristes et autres qui nient cette situation et qui par là participent à l'euphémisation de rapports sociaux extrêmement violents et à la négation de l'existence de ces anciens esclaves, et quelque part, la négation de l'histoire de leurs descendants aujourd'hui. D'ailleurs, ces esclaves ont disparu de la vue des gens pour des raisons politiques, une sorte d'alliance improbable du colonialisme et des abolitionnistes. Mais ça va plus loin, je me bats pour assoir une définition de l'esclavage qui soit juridique, c'est à dire, j'essaie -je ne suis pas le seul bien sur- de définir l'esclavage par le statut qui leur est réservé dans une société donnée. Au contraire de beaucoup, je pense qu'il est vain de définir l'esclavage par un ensemble de phénomènes, car on en fait jamais le tour et surtout parce que dire ce qu'une chose fait ou subit n'est pas dire ce qu'elle est. Pourtant, cette définition phénoménologique de l'esclavage est la plus répandue, aussi bien dans la doxa populaire que savante, c'est la définition du BIT, de l'UNESCO, et j'en passe. Pourtant, si on dit que le mariage forcé c'est de l'esclavage, on doit dire que les reines du moyen-age étaient des esclaves, ce qui est ridicule. Ou si on parle de condition de travail difficiles, on ne distingue plus l'esclave, du serf, du paysan pauvre ou du travailleur forcé. Or, ces définitions sont massivement défendues par des chercheurs qui naviguent entre étude et militantisme : le travail forcé et la traite des êtres humains devient de l'esclavage. Moi je défends que ce sont des choses différentes, je ne les hiérarchise pas, je les distingue. Bien entendu, le fait que je sois libéral et défenseur d'une certaine forme de capitalisme n'y est pas étranger : je ne pense pas que les travailleurs soient exploités, je ne crois pas que les petites mains d'Amazon soient des esclaves. Je veux bien admettre qu'il puisse s'agir de travail forcé, de traite d'être humains, de conditions de travail dégradantes, mais je pense que c'est différent de l'esclavage pour un tas de raisons que je ne vais pas citer ici, mais que d'autres chercheurs défendent aussi. Je crois fermement que mon approche est la plus neutre, parce qu'elle évite le mélange des gens et surtout, elle permet de voir toutes les formes d'esclaves : certains esclaves n'étaient pas mal traités et bénéficiaient de statuts sociaux très enviés (par exemple, les devins royaux), si tu t'arrêtes sur le travail forcé, tu passes à côté de ces gens là. Par contre, si tu analyses l'esclavage comme un statut juridique, tu peux les retrouver dans ton étude. Je crois que mon travail rend justice aux esclaves et à leurs descendants, et j'y tiens, mais tu vois, en disant ça, je suis déjà une démarche politique. Mais ça ne sera pas écrit comme ça dans mon travail, il sera plus neutre, ça sera les conclusions à en tirer. ESt-ce qu'il est possible d'arriver sur un sujet d'étude sans en avoir des préjugés ? Je suis persuadé que non, j'ai longuement réfléchis à cette question. On a tous des préjugés. Si on en a pas sur l'objet en question, parce qu'on est libéraux, parce qu'on est fils de paysan ou fils de cadre du cac 40, parce qu'on a des parents militants socialistes ou des parents qui se foutent de la politique, parce qu'on a fréquenté une bonne ou une mauvaise école, parce qu'on a lu tel livre ou tel autre livre, on a tous une vision propre du monde. On a tous des idées sur ce qui fonctionne ou pas et sur ce qu'il devrait advenir du monde. Rien que ça suffit à comprendre qu'on a des préjugés sur n'importe quel sujet, même si on pense ne pas en avoir. Mais cette grille de lecture au monde, si on en prend conscience, je crois qu'il est possible de la neutraliser un maximum. Ou alors, on s'appelle Eric Fassin et on pétitionne toutes les semaines pour des sujets à la con dans Libération et on se couvre de ridicule, et toute la discipline avec.
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  48. Il n'y en a pas beaucoup, mais à mon avis c'est voulu. Être est Temps est sensé être un livre sur ce que veut dire "être", donc une ontologie (un discours sur l'être), mais c'est surtout un livre sur l'ontologie. Je vous fais Être et Temps en trois paragraphes ? La première partie de ce bouquin consiste en la déconstruction de la métaphysique aristotélicienne et de toute ontologie scientifique, c'est-à-dire de tout discours qui décrirait objectivement des êtres, que Heidegger appelle des "étants". Il montre ensuite que la métaphysique aristotélicienne et son prolongement scientifique échouent à "poser la vraie question de l'être", et se limitent à la description des "étants". Il oppose le discours sur les étants à ce qu'il considère comme étant la vraie ontologie, c'est-à-dire "le discours sur l'être en tant qu'il se pose la question de l'être". A mon humble avis c'est là qu'il se goure : toute métaphysique n'est pas soit l'exploration de la question de ce que veut dire être, soit la description des choses qui sont. Mais pour revenir à Heidegger ça l'amène à définir un être qu'il appelle le Dasein, aussi appelé l'être au monde, et qui est en gros l'être qui a une perspective sur le monde ET la capacité à se poser la question de l'être. A quel point est-ce que c'est équivalent pour Heidegger, voilà une question compliquée. Donc déjà Heidegger est un subjectiviste radical, il refuse même de dire que le Dasein est un être humain, ou une conscience, à la limite une perspective... en gros le truc ne doit avoir aucun contenu positif qui ferait de l'ontologie un discours sur un étant objectif. La deuxième partie du bouquin consiste en la fameuse phénoménologie, c'est-à-dire une description de l'être au monde, de ce que ça fait d'être le Dasein. Et autant avant le parti pris était radical mais plus ou moins rigoureux (évacuer tout contenu positif de l'ontologie), autant là ça a tendance à devenir foutoir mais l'essentiel c'est la recherche de l'authenticité qui est en gros la manière pour le Dasein de se concevoir lui même tout en restant en accord avec sa nature d'être qui "pose la question de l'être" (donc en ne se confondant pas lui même avec un étant déterminé). De là vient une grosse partie de la métaphysique existentialiste qui considère que tout être est avant tout une possibilité et que tout ce qui est fixé ou identifié à une nature particulière dans un être est contraire à la liberté ou l'authenticité, Sartre va notamment plagier tout ça ce qui va donner la culte de l'indéterminé dans la métaphysique contemporaine, à mon avis. Donc, la phénoménologie de l'être au monde : le Dasein est anxieux, mais évidemment l'angoisse authentique n'est jamais la peur de quelque chose d'objectif, comme vous l'imaginez. L'angoisse vient du fait que bien que le Dasein, qui est essentiellement possibilité, est confronté au fait de sa mort prochaine, d'où l'impératif de vivre exister authentiquement (si vous trouvez que le Dasein ressemble de plus en plus à un être humain avec une psychologie, vous commencez comme moi à être un peu sceptique). L'ontologie se transforme alors surtout en la question de savoir ce qu'est l'authenticité en actes et là ça traine des pieds : l'existence authentique nécessite l'acte authentique, mais le Dasein n'a aucun moyen de savoir, par l'ontologie, ce que sera cette action, mais il sait qu'elle lui sera révélée dans la situation authentique, mais le Dasein ne peut pas non plus savoir ce que sera la situation authentique... Du coup Heidegger digresse sur les modes authentiques et inauthentiques de l'existence, notamment du rapport à la mort, et ça ressemble de plus en plus à de la mauvaise psychologie, mais en gros l'idée est qu'il faut accepter l'inéluctabilité de la mort et s'y confronter, si possible souvent. Toujours est-il qu'à un moment il s'agit de savoir quel est le mode authentique de l'existence collective, et là badaboum, c'est le volk qui va se saisir dans la conscience de son histoire collective dans une situation authentique, et accomplir de magnifiques actes héroïques authentiques en allant au devant de la mort. Tout d'un coup l'ontologie a plein de contenu. Etonnant, non ?
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