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"Mein kampf" en vente libre


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Les Pays-Bas ont failli relire "Mein Kampf"

LE MONDE | 18.09.07 | 18h40 • Mis à jour le 18.09.07 | 18h40

En parfait démocrate, Ronald Plasterk, ministre travailliste de l'enseignement, de la culture et des sciences aux Pays-Bas, ne supporte pas la censure. Même si elle vise Mein Kampf, le livre d'Adolf Hitler qui préfigurait le tragique programme national-socialiste.

M. Plasterk a donc estimé, il y a quelques jours, que son pays devait lever l'interdiction qui frappe l'ouvrage. La vente de Mijn Kamp - son titre en néerlandais - est interdite depuis l'après-guerre aux Pays-Bas et pénalement punissable depuis 1987. La réimpression du livre a, elle, été prohibée dès 1974.

MALADRESSE DE DÉBUTANT

Réaliste, le ministre a constaté que les quelques marchands néerlandais qui ont essuyé les foudres de la justice n'ont pas été condamnés. Par ailleurs, un bon nombre des 110 000 exemplaires de la version néerlandaise circulent sous le manteau ou sont prêtés par certaines bibliothèques : la détention du livre n'est, elle, pas punissable… Enfin, Internet assure de toute manière un accès aisé à l'ouvrage.

Les propos de M. Plasterk ont toutefois suscité un beau tollé dans son pays. Parce que, avec une maladresse de débutant, le ministre a donné raison à l'un de ses adversaires, le populiste de droite Geert Wilders. Il y a quelques semaines, cet ennemi juré de l'islam avait réclamé l'interdiction du Coran. "Prohibons ce livre misérable, comme Mein Kampf est prohibé", avait-il lancé.

"Wilders a raison, il est étrange que ce livre soit interdit", a rebondi le ministre, dans une formule hasardeuse qui semble accréditer le parallèle entre le livre saint des musulmans et la référence idéologique des nazis. Précisément ce que M. Plasterk voulait dénoncer.

Plusieurs partis ont immédiatement dénoncé le projet du ministre, seuls les libéraux lui apportant un soutien de principe. "L'affaire sera une leçon pour un dirigeant qui raisonne de manière logique mais montre qu'il n'est qu'un débutant en politique", a commenté le quotidien NRC Handelsblad. Le ministre semble, en effet, avoir assez vite tiré les leçons de l'affaire. Il estime désormais que la libre diffusion de Mein Kampf ne figure pas "au premier rang des priorités" pour son gouvernement.

Jean-Pierre Stroobants

Article paru dans l'édition du 19.09.07.

Qu'en pensez vous ?

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Invité jabial

Il est évident qu'une Horreur comme Mein Kampf devrait être étudiée dans les écoles en tant qu'exemple de la mentalité délétère du totalitarisme, et ce, surtout en Allemagne. On ne peut pas tirer ainsi un trait de plume sur une page aussi sombre d'histoire.

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Surtout en Allemagne, je ne sais pas. S'il y a un pays qui est vacciné, c'est bien la RFA.

Il faut des rappels pour que la vaccination soit efficace. Donc aucune raison d'interdir ce programme idéologique ne serait ce que pour étudier comment la théorie peut malheureusement parfois se transformer en pratique… Le poids des mots au sens littéral.

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Jamais lu ce bouquin. Je ne pense pas que sa lecture présente un intérêt autre qu'historique. Je ne pense pas non plus que l'interdiction soit utile. D'ailleurs ce n'est pas le cas en France.

Un bref coup d'oeil sur Wiki m'apprends qu'Hitler dans ce livre prévoyait d'anéantir la France, curieux qu'il ne l'ait pas fait finalement alors qu'il en avait les moyens.

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Jamais lu ce bouquin. Je ne pense pas que sa lecture présente un intérêt autre qu'historique. Je ne pense pas non plus que l'interdiction soit utile. D'ailleurs ce n'est pas le cas en France.

Un bref coup d'oeil sur Wiki m'apprends qu'Hitler dans ce livre prévoyait d'anéantir la France, curieux qu'il ne l'ait pas fait finalement alors qu'il en avait les moyens.

Le bouquin n'a effectivement aucun intérêt hormis la curiosité historique. C'est fort mal écrit, c'est un fatras hétéroclite de considérations soi-disant politiques, historiques, etc. sans autre lien que le dérangement mental de l'auteur.

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Jamais lu ce bouquin. Je ne pense pas que sa lecture présente un intérêt autre qu'historique. Je ne pense pas non plus que l'interdiction soit utile. D'ailleurs ce n'est pas le cas en France.

Un bref coup d'oeil sur Wiki m'apprends qu'Hitler dans ce livre prévoyait d'anéantir la France, curieux qu'il ne l'ait pas fait finalement alors qu'il en avait les moyens.

Je crois que les services de renseignements français tentent de ficher les lecteurs du livre

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Invité jabial
Je crois que les services de renseignements français tentent de ficher les lecteurs du livre

Ca doit être quand même bien hétéroclite. Entre les néo-nazis, les curieux, les fils de victimes du nazisme qui cherchent à comprendre… Enfin, si ça les amuse.

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C'est le cas en Belgique.

Ah bon ? Je l'ai acheté en vente libre il y a quelques années à la librairie de l'ULB. Je ne me souviens pas qu'on m'ait demandé quoi que ce soit.

Il y a juste un avertissement de l'éditeur en préface qui rappelle aux lecteurs que cette prose (indigeste) a servi de base théorique au régime nazi, qu'il faut faire attention, et patati et patata…

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Ah bon ? Je l'ai acheté en vente libre il y a quelques années à la librairie de l'ULB. Je ne me souviens pas qu'on m'ait demandé quoi que ce soit.

Il y a juste un avertissement de l'éditeur en préface qui rappelle aux lecteurs que cette prose (indigeste) a servi de base théorique au régime nazi, qu'il faut faire attention, et patati et patata…

Oui, mais j'ai toujours entendu que la Sûreté de l'Etat avait l'habitude de ficher les acheteurs du bouquin. Par quel moyen en est-elle informée ? L'est-elle systématiquement ? Je ne sais pas.

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Oui, mais j'ai toujours entendu que la Sûreté de l'Etat avait l'habitude de ficher les acheteurs du bouquin. Par quel moyen en est-elle informée ? L'est-elle systématiquement ? Je ne sais pas.

Je pense que c'est une légende. Peut être qu'ils mentionnent cet élément lorsqu'ils font des perquisitions dans certains milieux, mais sinon ça m'étonnerait que ça serve de base à quoi que ce soit.

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Oui, c’est une légende.

Un ami dans les Renseignements m’expliquait que les nazillons ne sont vraiment pas considérés comme une menace importante pour l’Etat.

Avec les islamistes, les sectes kamikazes, et les groupuscules communistes extrémistes, ils ont bien assez de boulot comme ça, sans avoir en plus à se taper le fichage de buveurs de bières nostalgiques du III Reich.

D’ailleurs, quand on interdit mein kampf, c’est moins pour la dangerosité du livre que par bonne conscience socialiste. Un peu comme la loi sur le négationnisme.

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Question: à qui iraient (ou vont) les éventuels droits d'auteur?

Une piste:

La vie sentimentale d'Alois Schicklgruber-Hitler a été tout sauf calme. En 1873, il se marie une première fois avec Anna Glassl-Hoerer, de 13 ans son ainée, qui le quitte en 1880 à cause d' une liaison avec une certaine Franziska Matzelsberger. Anna meurt en 1883.

Il se pourrait qu'Alois ait épousé Anna Glassl par simple calcul car elle était la fille d'un employé des douanes et Alois finira dans cette position lui-même. En tout cas, dès la mort de Anna, Alois se remarie effectivement avec Franziska Matzelsberger qui avait eu en 1882 un fils qu'Alois reconnaitra comme le sien : l'enfant s'appelle également Alois et donnera à son père beaucoup de soucis. A l'âge de 13 ans, il s'enfuira de la maison pour ne jamais revenir. Il passera quelques années à Londres comme serveur dans un bar et épousera une irlandaise du nom de Bridget Dowling. Alois Jr. et Bridget auront en 1911 un fils, nommé William Patrick Hitler, qui aura jusqu'en 1944 la nationalité britannique. Ses trois fils survivants Alex, 55, Louis, 53, and Brian, 39 -un quatrième est mort en 1980 dans un accident de la route- vivent aujourd'hui, sous une identité différente et sans descendance, aux Etats Unis à Long Island. En 1930, Alois Jr. publiera un "Adolf Hitler" par Alois Hitler (New York American)- totalement ignoré par les historiens où il décrit Hitler comme un "garçon aimable et à l'âme généreuse". Le demi-frère, jugeront les historiens, cherchait dans cet ouvrage à se faire bien voir de Hitler dont l'étoile montait au firmament nazi.

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Le bouquin n'a effectivement aucun intérêt hormis la curiosité historique. C'est fort mal écrit, c'est un fatras hétéroclite de considérations soi-disant politiques, historiques, etc. sans autre lien que le dérangement mental de l'auteur.

Moi aussi très déçu de Mein Kampf, disponible de toute façon en pdf en p2p, donc interdiction ou non ça ne change rien tout le monde peut le lire. C'est juste un bouquin où on lit des idées balancées en vrac par l'auteur, sans liens logiques entres elles, souvent risibles, mais parfois inquiétantes (on s'inquiète beaucoup comme tu dis de sa santé mentale…).

EDIT: grillé par WR

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Question: à qui iraient (ou vont) les éventuels droits d'auteur?

D'après Wikipedia, à l'État néerlandais :

Today, the state of Bavaria owns the copyright of all editions of Mein Kampf except the English, the Dutch and the Swedish. The Dutch government claims[5] to have seized copyright after World War II.

http://en.wikipedia.org/wiki/Mein_kampf#Current_availability

Même chose aux US semble-t-il. Pour la France je suppose que c'est le cas général, ça va à l'État bavarois, qui est censé s'en servir pour empêcher les rééditions (joli paradoxe…).

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D'après Wikipedia, à l'État néerlandais :

http://en.wikipedia.org/wiki/Mein_kampf#Current_availability

Même chose aux US semble-t-il. Pour la France je suppose que c'est le cas général, ça va à l'État bavarois, qui est censé s'en servir pour empêcher les rééditions (joli paradoxe…).

Statut juridique actuel

En Allemagne, le Land de Bavière (qui a hérité de tous les biens d'Hitler) détient les droits d'auteur du texte et les utilise pour empêcher la publication d'éditions complètes et non-commentées (Adolf Hitler étant mort en 1945, son ouvrage ne tombera dans le domaine public qu'en 2015).

Cette situation est à l'origine de débats qui opposent la liberté d'expression à la lutte contre le racisme, ou dans lesquels on présente la diffusion de l'ouvrage comme un moyen de lutter contre le nazisme : diffuser le texte permettrait de mieux faire connaître le contenu de l'idéologie nazie, et donc de mieux lutter contre elle.

En France, la Cour d'appel de Paris a décidé, dans un arrêt du 11 juillet 1979[4], d'autoriser la vente du livre, compte-tenu de son intérêt historique et documentaire, mais assortissant cette autorisation de l'insertion en tête d'ouvrage, juste après la couverture et avant les pages de garde, d'un texte de huit pages mettant en garde le lecteur, notamment en rappelant par quels aspects l'ouvrage « tombe sous le coup » de la loi du 29 juillet 1881 modifiée par la loi du 3 juillet 1972 et notamment de ce qui était à l'époque son article 23, l'alinéa 5 de l'article 24, l'alinéa 2 de l'article 32 et l'alinéa 3 de l'article 33 et en faisant suivre ce rappel des dispositions légales par un survol historique des méfaits du Troisième Reich.

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Moi aussi très déçu de Mein Kampf, disponible de toute façon en pdf en p2p, donc interdiction ou non ça ne change rien tout le monde peut le lire. C'est juste un bouquin où on lit des idées balancées en vrac par l'auteur, sans liens logiques entres elles, souvent risibles, mais parfois inquiétantes (on s'inquiète beaucoup comme tu dis de sa santé mentale…).

EDIT: grillé par WR

Tu l'as lu jusqu'au bout ? Je l'avais commencé en PDF il y a longtemps, mais lire sur un PC - surtout que c'était un écran cathodique à l'époque - c'était lourd, et il me semble que pendant la première moitié il ne fait que raconter sa vie… zzzzz

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