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Grèves ouvertes ou larvées, connues et moins connues


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Il me semble, d'après une jurisprudence du CE, que l'atteinte au droit de grève doit être strictement proportionnée à des impératifs de sécurité. En gros, c'est toujours difficile pour les juges, de mettre en balance les deux (contrat - droit de grève)

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Quand les clients commencent à se foutre sur la gueule dans les stations-services pour avoir un peu d'essence.

Il y a un truc curieux. Personne ne pointe que la "grève" ne porte sur aucun conflit social chez Total, mais sur l'opposition des grévistes au gouvernement, qui aux dernières nouvelle n'est pas employeur. Dès lors, les "grévistes" violent les droits de propriétaires des raffineries et manquent à leurs obligations contractuelles.

En France, le droit de grève est un droit constitutionnel donc cela change tout. Il ne faut pas forcément de cause liée à ton travail, à ton entreprise, c'est à la discrétion du travailleur (en gros), et cela peut être pour des motifs purement politiques qui n'ont rien à voir.

Et en cas de litige, personne n'est responsable : si les stations-service clientes de Total se retournent contre le groupe pétrolier pour compenser la perte de chiffre due à la non-livraison du carburant, comme Total ne peut rien concernant la revendication des grèvistes (à savoir abroger la réforme des retraites) il ne se passera rien.

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En France, le droit de grève est un droit constitutionnel donc cela change tout. Il ne faut pas forcément de cause liée à ton travail, à ton entreprise, c'est à la discrétion du travailleur (en gros), et cela peut être pour des motifs purement politiques qui n'ont rien à voir.

il y a beaucoup de merdes qui traînent dans la constitution, dont le principe de précaution. Et le texte précise aussi que la république a une vocation sociale. Plus quelques incohérences, quand se retrouvent des droits contradictoires entre eux. Et la déclaration des droits de l'Homme de 1948 au lieu de celle, plus libérale, de 1789. Une réforme en profondeur de la France devra passer par la case constitutionnelle: révision de la constitution en profondeur ou changement de constitution. La constitution gaullienne a donné à la France une stabilité politique qu'elle n'avait pas connue depuis longtemps, d'où l'attachement à cette dernière, mais elle a été beaucoup altérée, et c'est en plus une constitution social-démocrate qui donne un argument béton a quantité de perversions étatico-syndicales. Derrière l'inflation étatique des quarante dernières années (en sachant que la république gaullienne était déjà un monstre en la matière), il y a la structure même de la Vème république. Le réformateur libéral aura beaucoup de boulot et de sueurs froides, parce qu'il devra changer l'ensemble du paradigme.

La crise française dans laquelle nous avons passé l'essentiel de notre vie, voire sa totalité, a des racines profondes, et les institutionnelles ne sont pas des moindres. Il est plus que temps de sortir la France du 20 ème siècle (et dans un sens favorable à la liberté et à une gestion saine, pas aux nouveaux totalitarismes qui se profilent comme l'écologisme/décroissantisme/réchauffiste).

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Le facepalm est ici trop faible.

Je n'ai pas vu de smiley se cognant la tête au mur.

Ah oui, ils ont mis leurs menaces à exécution ce matin et bloquent le dépôt.

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il y a beaucoup de merdes qui traînent dans la constitution, dont le principe de précaution. Et le texte précise aussi que la république a une vocation sociale. Plus quelques incohérences, quand se retrouvent des droits contradictoires entre eux. Et la déclaration des droits de l'Homme de 1948 au lieu de celle, plus libérale, de 1789.

Hum…vous confondez le préambule de la constitution de 1946 avec la déclaration universelle de 1948. La déclaration de 1789 figure bien comme référence constitutionnelle même si certains de ces articles sont en contradiction avec les droits proclamés en 1946.

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:icon_up::doigt::mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

J'ai pas compris, ils font grève pour quoi ?? Ils veulent pas travailler ? :/

Le dépôt pétrolier Total Belgium de Feluy bloqué

Selon un communiqué du Setca, le dépôt pétrolier Total Belgium de Feluy est bloqué depuis ce matin 7h30. Une action engagée par solidarité avec les travailleurs français en grève.

Le dépôt pétrolier Total Belgium de Feluy bloqué

Depuis plusieurs jours, des camions français venaient s’approvisionner à Feluy

Plus aucun camion n’entre ni ne sort du site de Feluy depuis 7H30 mardi matin, à l’initiative du SETCa qui veut marquer ainsi la solidarité des travailleurs belges avec leurs confrères français en grève pour protester contre la réforme des pensions. Le mouvement pourrait affecter la distribution en Belgique à court terme.

« La direction de Feluy a clairement choisi son camp, celui de Nicolas Sarkozy », a précisé mardi matin Manu Morais du SETCa-Centre. « Nous avions initialement décidé de ne bloquer que l’entrée et la sortie des camions français venant s’approvisionner à Feluy, en solidarité avec nos collègues français. Nous avions constaté l’augmentation des chargements de l’ordre d’environ 40 à 50 camions par jour par rapport au flux habituel de quelque 450 camions. Nous avons donc exigé de la direction que celle-ci se limite aux chargements habituels, ce qu’elle refuse à l’évidence. Voilà qui montre clairement qu’elle prend position dans le conflit français, ce avec quoi nous ne sommes pas d’accord ».

Le site de Feluy est donc complètement bloqué avec comme conséquence que les approvisionnements en Belgique pourraient être perturbés à très court terme, a encore souligné Manu Morais.

:blushing:

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il y a beaucoup de merdes qui traînent dans la constitution, dont le principe de précaution. Et le texte précise aussi que la république a une vocation sociale. Plus quelques incohérences, quand se retrouvent des droits contradictoires entre eux.

La crise française dans laquelle nous avons passé l'essentiel de notre vie, voire sa totalité, a des racines profondes, et les institutionnelles ne sont pas des moindres.

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En France, le droit de grève est un droit constitutionnel donc cela change tout. Il ne faut pas forcément de cause liée à ton travail, à ton entreprise, c'est à la discrétion du travailleur (en gros), et cela peut être pour des motifs purement politiques qui n'ont rien à voir.

Pour être légale, la grève doit viser la satisfaction de revendications professionnelles.

Et en cas de litige, personne n'est responsable : si les stations-service clientes de Total se retournent contre le groupe pétrolier pour compenser la perte de chiffre due à la non-livraison du carburant, comme Total ne peut rien concernant la revendication des grèvistes (à savoir abroger la réforme des retraites) il ne se passera rien.

Si des actes illicites ont été commis, on peut engager la responsabilité des fautifs, y compris les salariés et les syndicats, pour réparer le préjudice qui en découle.

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La solidarité s'organise pour aider financièrement les grévistes

SOCIAL - Syndicats, partis politiques et particuliers lancent des appels aux dons…

Plus de quinze jours déjà que certains salariés se mobilisent contre la réforme des retraites. Des journées qui ne seront en théorie pas payées par leur employeur. La solidarité s’organise donc pour aider les grévistes à combler ce trou sur leur fiche de paie.

http://www.20minutes.fr/article/612883/eco…ement-grevistes

Un appel au dons pour les victimes des grèves, les ptis gars ? Non, pas solidaires ?

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La solidarité s'organise pour aider financièrement les grévistes

SOCIAL - Syndicats, partis politiques et particuliers lancent des appels aux dons…

Plus de quinze jours déjà que certains salariés se mobilisent contre la réforme des retraites. Des journées qui ne seront en théorie pas payées par leur employeur. La solidarité s’organise donc pour aider les grévistes à combler ce trou sur leur fiche de paie.

http://www.20minutes.fr/article/612883/eco…ement-grevistes

Un appel au dons pour les victimes des grèves, les ptis gars ? Non, pas solidaires ?

En même temps, lancer un appel aux dons pour compenser les quelques 400 millions d'euros perdus par jour de grève, ça risque de ne pas renconter de réelle adhésion chez les sympathisants de gauche. :icon_up:

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En même temps, lancer un appel aux dons pour compenser les quelques 400 millions d'euros perdus par jour de grève, ça risque de ne pas renconter de réelle adhésion chez les sympathisants de gauche. :icon_up:

Tout ça on sait comment ça finit, les salariés des administrations publiques finissent par piquer dans les caisses ou tout autre type de coaction, on va au tribunal, il y a réparation symbolique mais augmentation des salaires pour compenser la perte due aux jours de grèves non payés, et tout le monde est content.

Car du côté de la solidarité, les grévistes trouveront queudalle chez les gens de gauche ces radins.

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La solidarité s'organise pour aider financièrement les grévistes

SOCIAL - Syndicats, partis politiques et particuliers lancent des appels aux dons…

Plus de quinze jours déjà que certains salariés se mobilisent contre la réforme des retraites. Des journées qui ne seront en théorie pas payées par leur employeur. La solidarité s’organise donc pour aider les grévistes à combler ce trou sur leur fiche de paie.

http://www.20minutes.fr/article/612883/eco…ement-grevistes

Un appel au dons pour les victimes des grèves, les ptis gars ? Non, pas solidaires ?

Dans une ville, je crois à Nanterre en tout cas dans le 92, une mairie à voté l'octroi d'une subvention à des grévistes de la poste pour compenser leurs jours non payés. Faut oser vraiment.

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Dans une ville, je crois à Nanterre en tout cas dans le 92, une mairie à voté l'octroi d'une subvention à des grévistes de la poste pour compenser leurs jours non payés. Faut oser vraiment.

??? il a le droit d'utiliser des fonds publics pour ce type de dépenses ? Et il espère être réélu la prochaine fois ?

Tout ça on sait comment ça finit, les salariés des administrations publiques finissent par piquer dans les caisses ou tout autre type de coaction, on va au tribunal, il y a réparation symbolique mais augmentation des salaires pour compenser la perte due aux jours de grèves non payés, et tout le monde est content.

Car du côté de la solidarité, les grévistes trouveront queudalle chez les gens de gauche ces radins.

En plus, ce qui m'amuse dans "l'article" de 20mn, c'est : "Plus de quinze jours déjà que certains salariés se mobilisent contre la réforme des retraites" Il me semblait qu'on les appelle fonctionnaires, non ? Donc effectivement, grève pour exiger le paiement des jours de grève, au final on se met d'accord pour une prime qui ne compense pas la totalité, mais assorti d'une augmentation dans les 3 ou 6 mois et le tour est joué: non seulement on a payé au prix fort la grève et en plus on repasse à la caisse pour payer les jours d'inaction sociale.

Content, moi.

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Invité rogermila
marseille.jpg

Il parait qu'en Allemagne les grèves d'enlèvements des ordures ménagères sont interdites.

Quelqu'un peut-il confirmer ?

ça parait logique vu le risque sanitaire.

D'autant plus que, comme à Marseille, les grévistes s'opposent par la force (ou en commettant des actes de malveillance) à un ramassage par des non-grévistes ou du personnel requis.

On pourrait rappeler à Borloo que son "Grenelle de l'environnement" aurait du aussi se pré-occuper des conséquences sanitaires de ces grèves en terme d'épidémies.

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On pourrait rappeler à Borloo que son "Grenelle de l'environnement" aurait du aussi se pré-occuper des conséquences sanitaires de ces grèves en terme d'épidémies.

Le problème de la gestion des détritus dans le futur proche est un des points que soulèvent beaucoup de vrai penseurs et scientifiques écologistes. Malheureusemement, le Grenelle de l'environnement et Borloo ne fonctionnent que sur le mode : taxons les automobilistes, les contructeurs d'habitations et autres joyeusetés.

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Léon a encore frappé:

13h15. De 12.000 (police) à 150.000 manifestants (syndicats) ont été recensés à Marseille

12 heures 20. La CGT annonce 120 000 manifestants à Toulouse contre 15 000 pour la police.

à part ça:

12 heures 10. Une coupure de courant s'est produite ce matin entre 7 heures 15 et 8 heures 15 à Bercy, aux ministères de l'Economie et du Budget. Selon les premières constatations d'une enquête interne, il s'agirait d'un acte de malveillance réalisé par «des gens chevronnés», «et ce, le jour même où il y a un mot d'ordre de grève contre la réforme des retraites». Bercy a annoncé qu'il allait porter plainte.

http://www.leparisien.fr/economie/retraite…010-1127359.php

un grand classique des fonctionnaires et agents du service public: ils font les pleureuses sur leur sacrifice, ils parlent des jours de grève pas payés et tout ça, et puis en grattant un peu on apprend que ces gros hypocrites ont négocié le paiement des jours de grève ou ont reçu des compensations de diverses sources. La CGT à EDF paie les vacances de ses grévistes, par exemple.

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on devrait organiser un grévothon. Après tout, pourquoi nos grévistes ne bénéficieraient-ils pas de la solidarité nationale (un peu plus que d'habitude), comme les myopathes, les phases terminales et les trisomiques ? L'abus de merguez joint à la consommation d'alcool dans les troquets sur le passage entraîne des cardiopathies terribles, surtout à leur âge, artères bouchées et tout. Et même des AVC. Et l'effort de la marche peut provoquer des malaises vagaux s'il succède à une forte sédentarité au quotidien.

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Je ne sais pas si ça a déjà été posté.

la tirade est vraiment géniale, j'adore l'allusion à Chandernagor. C'est clairement du Audiard, et Blier, que dire. Ca vient de quel film ? Je ne connaissais pas, merci d'avoir mis le lien !

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En lisant un article récent de l'immonde sur les "nouvelles formes de démocratie participative", j'ai compris comment ça fonctionne dans le cerveau de ceux d'en face.

Quand la gauche et les syndicats descendent dans la rue pour bloquer et manifester, c'est la démocratie sociale qui s'exprime contre un pouvoir trop autoritaire refusant de discuter. L'occasion d'inventer une nouvelle citoyenneté plus solidaire et directe, de faire progresser la coopération sociale, de renforcer les corps intermédiaires entre le peuple et les institutions de la république. Bref, un moyen de lubrifier le "dialogue social".

Quand la droite descend dans la rue (chose rare, comme pour l'école libre), c'est une tentative de coup de force réactionnaire menaçant la souveraineté populaire des élus, qu'il convient d'interdire pour sauver la démocratie des ligues crypto-fasciste.

Ce mode de fonctionnement du cerveau gauche ne cesse de m'étonner.

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En lisant un article récent de l'immonde sur les "nouvelles formes de démocratie participative", j'ai compris comment ça fonctionne dans le cerveau de ceux d'en face.

Quand la gauche et les syndicats descendent dans la rue pour bloquer et manifester, c'est la démocratie sociale qui s'exprime contre un pouvoir trop autoritaire refusant de discuter. L'occasion d'inventer une nouvelle citoyenneté plus solidaire et directe, de faire progresser la coopération sociale, de renforcer les corps intermédiaires entre le peuple et les institutions de la république. Bref, un moyen de lubrifier le "dialogue social".

Quand la droite descend dans la rue (chose rare, comme pour l'école libre), c'est une tentative de coup de force réactionnaire menaçant la souveraineté populaire des élus, qu'il convient d'interdire pour sauver la démocratie des ligues crypto-fasciste.

Ce mode de fonctionnement du cerveau gauche ne cesse de m'étonner.

La démocratie, chez nos amis, est le droit qu'a le peuple de voter pour la gauche, de même que la liberté d'expression est le droit d'énoncer des idées de gauche.

Cela provient de ce que le mot démocratie est galvaudé. Pour la gauche, la démocratie désigne à la fois un régime politique, corrompu en empire du bien plutôt que l'expression de la volonté du peuple, et un mouvement ; et comme la gauche s'identifie au mouvement, l'adhésion à la démocratie devient une adhésion à la gauche - et les antidémocrates de droite ont tôt fait d'approuver.

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En lisant un article récent de l'immonde sur les "nouvelles formes de démocratie participative", j'ai compris comment ça fonctionne dans le cerveau de ceux d'en face.

Quand la gauche et les syndicats descendent dans la rue pour bloquer et manifester, c'est la démocratie sociale qui s'exprime contre un pouvoir trop autoritaire refusant de discuter. L'occasion d'inventer une nouvelle citoyenneté plus solidaire et directe, de faire progresser la coopération sociale, de renforcer les corps intermédiaires entre le peuple et les institutions de la république. Bref, un moyen de lubrifier le "dialogue social".

Quand la droite descend dans la rue (chose rare, comme pour l'école libre), c'est une tentative de coup de force réactionnaire menaçant la souveraineté populaire des élus, qu'il convient d'interdire pour sauver la démocratie des ligues crypto-fasciste.

Ce mode de fonctionnement du cerveau gauche ne cesse de m'étonner.

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La démocratie, chez nos amis, est le droit qu'a le peuple de voter pour la gauche, de même que la liberté d'expression est le droit d'énoncer des idées de gauche.

Cela provient de ce que le mot démocratie est galvaudé. Pour la gauche, la démocratie désigne à la fois un régime politique, corrompu en empire du bien plutôt que l'expression de la volonté du peuple, et un mouvement ; et comme la gauche s'identifie au mouvement, l'adhésion à la démocratie devient une adhésion à la gauche - et les antidémocrates de droite ont tôt fait d'approuver.

Ah le camp du mouvement, c'est formidable comme invention. Adieu la foule vulgaire et grégaire, bonjour le mouvement éclairé! Ceux qui s'y opposent ne peuvent qu'être des obstacles au règne du Bien.

Cynthia Fleury : " La démocratie, ce n'est pas la réciprocité des mépris "

Philosophe, professeur à l'Université américaine de Paris et à l'Institut d'études politiques de Paris et à l'Ecole Polytechnique, Cynthia Fleury, 35 ans, travaille sur les outils de régulation de la démocratie.

Le conflit autour de la réforme des retraites paraît dans l'impasse. Le gouvernement ne veut plus rien céder, arguant de sa légitimité, sortie des urnes. Le mouvement social est-il moins légitime qu'un pouvoir élu ?

Cynthia Fleury : On est dans l'erreur si l'on pense que la démocratie, c'est d'un côté un pouvoir représentatif, seul légitime, et de l'autre côté une foule. Même si le gouvernement affirme qu'il a orchestré la négociation, il ne l'a pas orchestrée jusqu'au bout, c'est-à-dire qu'il a refusé de reconnaître la valeur, la nécessité, la légitimité des acteurs publics que sont les syndicats, les partis politiques, les associations.

Dans les démocraties modernes, il y a d'un côté des citoyens éclairés, des citoyens responsables, et de l'autre des élites éclairées, des élites responsables. On peut estimer que les citoyens ou que les élites ne sont pas assez éclairés et jouer à se dénigrer perpétuellement mais cette attitude ne conduit nulle part. La démocratie, ce n'est pas la réciprocité des mépris.

La rue a-t-elle un rôle dans un processus de négociation ?

Qui est dans la rue ? Les syndicats, les partis de l'opposition, les étudiants, les grands corps, les services publics, ce n'est pas une " plèbe ", c'est fini ça, ce n'est pas une "foule", ce n'est pas une "masse", ce sont des individus éduqués, organisés, une force de proposition. Comme l'explique très bien Pierre Rosanvallon, à la suite de Montesquieu, il y a une asymétrie de la souveraineté : une souveraineté positive, qui renvoie au Parlement et au gouvernement, et une souveraineté que certains disent négative, c'est-à-dire la rue, qui gouverne par son pouvoir de veto, son pouvoir de sanction.

Les démocraties adultes s'organisent différemment, surtout avec l'irruption des nouvelles technologies et la part croissante de la démocratie participative. On essaie aujourd'hui de positiver cette souveraineté dite négative, c'est le grand challenge des démocraties modernes. Elles doivent structurer, organiser, ossifier la démocratie participative, travail qui a déjà commencé. Un nouvel acte s'est ouvert dans l'histoire de la démocratie.

La jeunesse, entrée dans la protestation plus récemment, a-t-elle sa part dans ce nouvel acte ?

L'intervention de la jeunesse dans le débat public signe toujours un nouvel acte. Elle bénéficié d'emblée d'une prime dans l'opinion par son charisme, d'un surcroît de représentativité et même d'un surcroît de légitimité parce qu'elle incarne l'avenir autant que notre questionnement sur la pérennité de notre modèle. Il faut se souvenir du discours prononcé par Jean Jaurès à Albi qui s'est adressé à la jeunesse en ces termes : "La vie a extrêmement resserré l'espace du rêve devant vous". Partant de cette constatation, il lui rappelle que le grand défi est de "défendre la puissance de l'âme", c'est-à-dire l'impératif d'inventer en refusant tout mimétisme avec les générations précédentes ou de s'engouffrer dans ce qui a été.

Comment surmonter l'absence de dialogue entre le pouvoir et le mouvement social ?

Si l'on veut en sortir, il faut admettre cette exigence de pluralité et de complémentarité des légitimités. Non seulement on discute mais on négocie, on recherche ce qu'on appelle le "compromis démocratique". Il ne s'agit pas d'une décision "amoindrie" par tous, ni du plus petit dénominateur commun. C'est une décision co-construite qui assume l'impératif d'invention démocratique. Le gouvernement actuel méconnaît ce temps de la souveraineté partagée, une valeur pourtant devenue importante. Il fait exactement l'inverse de la tâche d'un gouvernement : nous diriger, c'est-à-dire nous emmener vers un endroit.

http://anonym.to/?http://www.lemonde.fr/po…041_823448.html

Le Monde, Cynthia Fleury, l'intervention de la jeunesse et la démocratie participative, what else?

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