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Société de consommation


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Je ne fais que reprendre l'analyse tocquevillienne ici. Je n'ai pas lu Tarde, mais tel que tu le présente, j'insiste à nouveau sur la différence essentielle entre l'opinion démocratique et l'imitation des élites : pour Tocqueville, on ne reprend pas l'opinion de tous parce qu'elle est plus prestigieuse mais parce qu'elle rassemble plus d'opinions aussi plausible que celle d'un seul individu. Curieusement, la différence n'est pas de qualité, mais de quantité.

Ce n'est pas du pinaillage : l'idée de contagion j'imagine, c'est que tout le monde adopte les comportements de l'élite. Pour T, c'est l'inverse : même l'élite adopte les comportements du plus grand nombre, parce que c'est le plus grand nombre.

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Mon point de vue de jeune Français : Il est vrai qu'à titre personnel je n'apprécie pas particulièrement de travailler en équipe, à tel point que lorsque j'y suis forcé je finis assez systématiquement par faire tout le boulot, ne rien faire du tout ou organiser le truc pour qu'il ne soit rien d'autre qu'un agrégat de travaux individuels.

En revanche je ne considère pas mon cas comme un exemple et n'ai pas d'avis général sur "les organisations humaines" (ce en quoi il me semble que je diffère des décroissants).

J'apprécie d'ailleurs à leur juste valeur les résultats de la coopération humaine (à commencer par le marché et les réalisations qu'il rend possibles) et je comprends tout à fait la nécessité de permettre leur existence et de défendre leur pérennité (ce en quoi je diffère des anomistes).

En bref j'ai peut être des tendances atomistes (au moins dans mon rapport au travail) mais je n'en fais pas une quête et je réalise que ça n'a rien à voir avec le libéralisme.

Itou. Et j'insiste sur le passage en gras.

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La société de consommation permet une inflation sans borne de l'offre et de la demande. La conséquence c'est que l'individu devient dépendant d'un plus grand nombre de besoins créés qui prennent place à l'intérieur de cette société. L'avantage c'est que le marché permet une réalisation plus facile de ces besoins. En clair, l'individu est dépendant pour sa came, mais il a le droit de changer de dealer, et ne dépend pas d'un seul, donc dispose d'une relative liberté.

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Qu'est-ce que la dépendance vient faire là dedans? J'attends ta source qui me prouve une dépendance du consommateur avec ce qu'il consomme. En dehors des produits qui provoquent une dépendance déjà prouvée. Et rien moins qu'un lien vers article scientifique ne saurait satisfaire la légendaire exigence de POE.

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On se demande s'ils ne trouvent pas antipathiques les économies d'échelles. On ne sait pas trop comment ces atomes envisageraient de fabriquer un Boeing ou d'aller cherche du pétrole offshore par 3.000 de fonds + des kilomètres de roche, etc.

Ils ont clairement des antipathies. La jeunesse actuelle est abreuvée de culpabilisme écolo, même si elle n'est pas forcément pratiquante, ainsi que des préjugés omniprésents contre les grosses sociétés. À mon sens c'est surtout de là que provient le relatif succès du localisme.

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Sinon globalement je m'étonne un peu que personne n'ait encore évoqué les mécanismes de la diffusion de l'information. On a toujours marché comme ça : on consomme avant tout ce dont on connaît l'existence car on en a entendu parler, que ce soit par la pub ou par son entourage proche, par des bruits de basse-cour, etc. C'est valable pour les bouquins, les robots ménagers, les produits hi-tech, les consultations de voyance, etc.

Il y a aussi tout simplement le fait que quand un produit marche, c'est grâce à des qualités susceptibles de plaire à beaucoup de monde.

Avec les deux mécanismes (on peut même rajouter le mimétisme social à la Tarde), la conséquence c'est que plus un truc marche, plus il marche. C'est donc normal qu'au bout d'un moment on le retrouve partout et qu'on soit tentés d'en déduire simplement, par la bonne vieille méthode dite de l'analyse de café, que "décidément, y'a plus d'individualité d'nos jours", et d'ajouter selon son biais idéologique, "c'est la faute de (la société de consommation | l'État-providence | la mondialisation | les nouvelles technologies | le recul de la religion | mai 68 | Sarkozy | *)".

Je ne vois pas la nécessité d'aller déterrer du Nietzsche ou du Tocqueville pour analyser des mécanismes aussi triviaux.

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J'ai emménagé cette année à Aix et j'ai dû meubler mon studio. J'ai bien sûr dévalisé Ikea, comme la plupart des étudiants.

Au cours de cette année, j'ai rencontré d'autres étudiants qui vivaient loin de chez eux, comme moi. J'ai ainsi pu visité une bonne dizaine d'autres studios et dans chaque, j'ai pu trouver un meuble, ou autre objet, identique au mien, parfois bien plus (bibliothèque, penderie, bureau, chaises et tables, etc).

Ca m'a amusé de constater que le communisme et le capitalisme, deux systèmes antagonistes, pouvaient parfois atteindre le même résultat : l'uniformisation. Enfin, c'était juste une pensée comme ça, rien de sérieux.

En effet, en URSS le probleme était encore plus grave. Tout le monde avait la meme table, le meme pot de fleur, les memes chaises, les memes verres…

Il y a un film classique Russe sur ce sujet, au sujet d'un mec raide bourré qu'on met a tort dans un avion pour Leningrad au lieu de Moscou. Le brave gars ne se rend compte de rien en arrivant… Les memes rues, les memes noms de rues, les meme immeubles partout….

Bon scénario :icon_up:

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En effet, en URSS le probleme était encore plus grave. Tout le monde avait la meme table, le meme pot de fleur, les memes chaises, les memes verres…

Il y a un film classique Russe sur ce sujet, au sujet d'un mec raide bourré qu'on met a tort dans un avion pour Leningrad au lieu de Moscou. Le brave gars ne se rend compte de rien en arrivant… Les memes rues, les memes noms de rues, les meme immeubles partout….

Bon scénario :icon_up:

Du moment que ce ne sont pas les mêmes filles ça ne devrait pas trop te déranger ?

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C'est vrai. Mais il est aussi vrai que cette diversité n'est pas exploitée. La plupart des gens lisent les mêmes livres de merde, vont voir les mêmes films médiocres et vont en voyage aux mêmes endroits.

Certes, mais c'est la combinaison de chacun de ces standard (de merde) qui fait qu'un individu est unique.

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Je te crois volontiers. Mais comment arrive t-on à évaluer cela ?

Vaste question !

Voici déjà quelques 1ers éléments de réponse.

http://presqueriensurpresquetout.unblog.fr…ethode-globale/

Disons en complément que la méthode globale (et sa version petitement atténuée dite semi globale) favorise le placement de la conscience individuelle dans une zone de perception globale et non dans une zone d'analyse séquentielle. On a des méthodes d'analyses et d'imageries cognitives qui permettent de tracer cela. L'accusation de désindividualisation déjà à l'oeuvre avant de recevoir le soutien de ces cognisciences était déjà présente et elle sort renforcée ; je ne veut cependant pas l'outrer pas au delà d'une simple tendance rémanente (sauf à lire des publications scientifiques sérieusement accusatrices en la matière). Ca m'étonnerait que ce sujet fasse consensus du moins en France, mais j'ai une bonne confiance dans les personnes qui ont dénoncé la méthode globale sur la base de cognisciences. Outre la technicité que ces analyses et imageries représentent, ces personnes obtiennent aussi de remarquables résultats avec des enfants ayant des priorités mémorielles atypiques (e.g. exigeant pour certains d'apprendre à lire en chantant).

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Quelques remarques quand même :

La théorie de la lecture la plus largement admise en sciences cognitives actuelles est celle de la "double voie" qui, sans être purement gestaltiste, admet l'existence d'une voie d'adressage (reconnaissance des mots à partir de leur forme globale mémorisée dans un lexique) en parallèle à la voie d'assemblage qui est la reconstitution séquentielle des mots (le déchiffrage, donc).

Chez un lecteur expérimenté, c'est la voie d'adressage qui est utilisée la plupart du temps, la voie d'assemblage ne servant que pour des mots inconnus et complexes. Chez un jeune lecteur, par contre, faute d'un lexique suffisamment développé et pour que ce lexique s'étoffe, la voie d'assemblage est tout à fait incontournable.

L'erreur de la méthode globale est de vouloir "gagner du temps et de l'efficacité" en constituant le lexique sans passer par la case déchiffrement (c'est pourquoi elle s'oppose au "B-A BA"). Malheureusement (pour ceux qui la subissent) ça ne marche pas comme ça et on se retrouve avec des élèves qui ne savent pas assembler correctement et ayant un lexique ridiculement faible.

Reste qu'à la base la méthode globale "part d'une bonne intention" et n'est pas purement idéologique. Les "fondements philosophiques marxistes" qui sont évoqués dans l'article me paraissent bien capilotractés…

Je veux bien admettre qu'il puisse y avoir un lien dans le cerveau entre les tendances holistes et l'apprentissage de la lecture mais ça n'a rien d'évident a priori.

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La société de consommation a t'elle pour corrolaire l'affaiblissement du processus d'individuation ?

Tout dépend des définitions derrière les termes, mais si on prend les définitions "communes" et la source des phénomènes qu'elles décrivent, il s'agit sans doute d'un juste constat.

La "société de consommation" est un terme relativement récent (qui n'a donc rien à voir avec le développement économique de long terme), qui me semble n'avoir de sens que dans le cadre "keynésien" d'une politique "pro développement". Par exemple: les BCs impriment, les banques prêtent, les particuliers s'endettent et consomment … cela donne la société de consommation.

Evidemment, pour inciter qq à s'endetter, il ne suffit pas de mettre des prêts à disposition, il faut aussi un marketing adéquat, pour que la personne consomme ce dont elle n'a pas vraiment besoin… je pense que c'est suivant cet aspect qu'un affaiblissement du "processus d'individualisation" est parfois considéré.

Maintenant, si cette description n'est pas absurde, la source du pb n'est pas la "société de consommation" (concept politico-marketeux), mais les politiques économiques (et en particulier les banques centrales). Qu'une action politique s'oppose à l'individu, cela n'a rien de nouveau :icon_up:

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La société de consommation a t'elle pour corrolaire l'affaiblissement du processus d'individuation ?

Je n'en sais foutre rien mais je peux te dire qu'elle a pour corollaire l'appauvrissement de la syntaxe et la généralisation d'un sabir pseudo-intellectuel.

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Sur le fond alors.

Voilà ce que j'en retiens :

On commence par une définition de l'amour (sur la base discutable d'un texte grec tronçonné mais soit) comme recherche d'un être complémentaire pour combler un vide (il faut à ce stade admettre avec l'auteur de l'article que ce vide soit psychique et pas physique).

Parenthèse juridique : la séparation des corps n'est pas le divorce.

Or, dans notre société de consommation, l'amour ne pourrait plus marcher correctement comme réunion de deux personnalités (ah, oui, il faut aussi admettre que ce phénomène ne dépende que de deux individus dans l'absolu) puisque le processus de 'désindividuation' (très discutable comme le montre le début de la discussion) empêche précisément ces personnalités de s'affirmer correctement. D'où la "seconde coupure" et le fait que les gens, en perte de repères psychologiques, passeraient plus de temps en définitive à se chercher eux mêmes qu'à chercher l'amour.

Après quelques paragraphes relativement délirants et incohérents pour dire que l'individualisme c'est mal, retour dans le sujet : que deviennent les couples dans ces conditions ? Eh bien ils réussiraient à subsister en s'incarnant dans l'enfant, qui est un objet physique concret permettant de passer outre les individualités incertaines. On peut ainsi expliquer le culte plus ou moins malsain de l'enfant qui existe par chez nous.

Ledit culte perturbe l'environnement dans lequel l'enfant se construit : il est un élément structurant alors qu'il aurait besoin d'un cadre structuré. Il est utilisé comme un moyen pour le couple alors qu'il devrait être une fin. Au final, l'enfance ne se déroule pas correctement et l'acquisition de l'identité en est perturbée (c'est dans le texte la notion de "désenfantement") ; la boucle est bouclée.

Les développements sur les mères porteuses n'ont pas grand intérêt.

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