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Traductions pour Contrepoints, Wikiberal et autres


Nick de Cusa

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Qu’est ce qui a tué la croissance économique ?

Pourquoi débat-on encore de la liberté économique ?

 

Les débats sur l’économie moribonde sont un passe-temps américain. Ce sujet remplit les colonnes des éditorialistes, fait bouillir la blogosphère, dévore les experts TV et domine les débats politiques.

 

C’est une question extrêmement importante car de nombreuses personnes sont sérieusement frustrées par ce problème. La popularité récente de certaines personnalités politiques excentriques de gauche et de droite – soutenues par les foules qui soutiennent les remèdes miracles du nationalisme et de la redistribution – en est la preuve.

 

Il est bon de temps en temps d’analyser la situation dans son ensemble. Le rapport de l’Economic Freedom of the World le fait avec une expertise fantastique. Si vous êtes sensible aux processus de collecte de données, à leurs analyses en vue d’en tirer des conclusions, vous apprécierez ce rapport. Il s’en tient à ce que l’on connait et à ce que l’on peut mesurer. Les éditeurs du rapport travaillent sur ce sujet depuis 1996, la constance dans l’apparition des causes et des effets est donc indéniable.

 

Le rapport mesure et étudie cinq indicateurs clés de la liberté économique : la sécurité des droits de propriété, la santé de la monnaie, la taille du gouvernement, la liberté de commercer mondialement et l’étendue de la réglementation. Toutes leurs mesures sont transparentes et scrutées par des experts en permanence. Si vous vous demandez comment certaines mesures ont donné ces résultats, vous pouvez obtenir les réponses puisque tout est dans le rapport, y compris le détail des fantastiques collections de données, en téléchargement libre.

 

Le rapport passe au crible 157 pays dont 100 d’entre eux avec des données disponibles depuis 1980. 42 variables distinctes au total sont utilisées pour le classement.

 

Voici LE point à retenir de ce rapport : dans toutes les mesures relatives au bien-être, les économies les plus libres surperforment grandement par rapport aux économies contrôlées.

 

Les pays du premier quart, c’est-à-dire les économies les plus libres, ont des indicateurs de revenu moyen plus de 7 fois supérieurs aux pays du dernier quart (les moins libres). C’est aussi vrai pour les pauvres : le revenu moyen des pauvres dans les économies libres est égal à six fois celui du revenu moyen des économies contrôlées. Le groupe constitué des revenus les plus bas dans les économies libres reste 50% plus élevé que la moyenne des revenus des économies les moins libres.

L’espérance de vie est de 80,1 ans dans les pays du premier quart et de 63,1 ans pour les pays du dernier quart.

 

Le rapport montre ensuite que les libertés individuelles sont plus protégées dans les économies les plus libres.

 

Il est magnifique de constater que ce rapport met un terme à un siècle de débats idéologiques. En effet, ces résultats ne sont pas issus d’une idéologie politique. Ils sont tirés de faits relevés sur le terrain et des conditions réelles du droit, de la réglementation, des institutions, de la législation et de la politique.

 

Les implications du rapport sont alors indiscutables. Si vous souhaitez qu’un pays devienne plus riche, vous devez adopter des principes de liberté économique. Si vous souhaitez conduire un pays à la pauvreté, il existe aussi un moyen : faites grossir le gouvernement, détruisez la valeur de la monnaie, limiter le commerce et réglementez intensément toute la production et la consommation.

 

En fait, on finit de lire ce rapport avec une seule question en tête : pourquoi continue-t-on à débattre de ce sujet ?

 

Qu’en est-il des Etats-Unis ?

 

Tout le monde sait que les Etats-Unis ont un problème. Alors qu’ils connaissent la plus grande explosion de technologie et de communication de l’Histoire, c’est-à-dire une transformation qui devrait déclencher un énorme boom économique similaire à ce que nous avons expérimenté au XIXe siècle, nous assistons à des résultats pathétiques en terme de croissance et de revenu par foyer.

 

Un coup d’œil rapide montre bien ce que je veux dire par là. Le graphique ci-dessous montre l’évolution annuel du PIB en pourcentage depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale jusqu’à aujourd’hui.

 

[GRAPHIQUE]

 

De même, voici le revenu médian par foyer de 1984 à 2013 :

 

[GRAPHIQUE]

 

Vous trouverez dans ces deux graphiques la source de la frustration des votants et du climat d’inquiétude ambiant.

 

Les gens veulent comprendre pourquoi et savoir qui tenir pour responsable. L’Index de la Liberté Economique le laisse clairement entendre.

 

Entre 1970 et 2000, les Etats-Unis ont généralement été listé en 3e position des économies les plus libres, derrière Singapour et Hong Kong. Les Etats-Unis ont commencé à déraper en 2000. En effet, entre 2000 et aujourd’hui, leur position sommaire dans l’index a glissé de 0,9 %. Cela ne semble pas beaucoup mais « une baisse d’un point dans le classement est associée à une baisse du PIB à long terme entre 1 et 1,5% annuellement », d’après le rapport, et cela s’ajoute année après année.

 

Par rapport aux autres pays, listés du plus libre au moins libre, les Etats-Unis sont passés de la 3e place à la 16e place. Les pays suivants sont aujourd’hui devant eux : Australie, Chili, Irlande, Canada, Jordanie, Taiwan, Nouvelle-Zélande, Hong Kong et Singapour.

 

Il y a aussi quelque chose que je trouve incroyable. La Géorgie, ancien pays soviétique, se classe à la douzième place. Dans le même ordre d’idée, pouvez-vous deviner quel pays est juste derrière les Etats-Unis à la 17e place ? La Roumanie, ancien cauchemar communiste. Le fait que la Roumanie soit seulement légèrement moins libre que les Etats-Unis est un progrès merveilleux pour les Roumains, mais devrait faire honte aux Américains.

 

La chute de la liberté économique des Etats-Unis a été abrupte. Les auteurs du rapport notent aussi que ce déclin est très inhabituel. La plupart des pays du monde deviennent plus libre, ce qui est en accord avec la baisse de la pauvreté mondiale.

 

Les Etats-Unis, eux, se déplacent rapidement dans la direction opposée : « Nulle part ailleurs le revirement de la tendance haussière de la liberté économique n’a été aussi manifeste qu’aux Etats-Unis. »

 

Quel facteur en particulier conforte le plus ce constat ? C’est avant tout la sécurité de la propriété. La guerre contre les drogues, les renflouements, l’augmentation des transferts forcés vers les élites politiques, le droit de préemption, la confiscation des actifs y contribuent largement. Il y a bien sûr d’autres problèmes de réglementation et de taxation, mais le manque de sécurité de nos propriétés a été décisif. Cela tue l’investissement,  la confiance dans le futur et la capacité à accumuler du capital, qui sont des paramètres essentiels pour la prospérité.

 

L’étrange silence de la part de l’opinion publique me frappe lorsque je regarde toutes ces données, et les conclusions associées, claires comme de l’eau de roche. Les gens se débattent pour trouver des réponses. Où est la croissance ? Qui vole le futur ? C’est peut-être les migrants, les pays étrangers et l’augmentation des inégalités. C’est peut-être aussi la technologie qui cause des suppressions d’emploi. Ou c’est peut-être les gens qui sont paresseux et incompétents.

 

Ou alors, nous devrions regarder les chiffres. Tout tourne autour de la liberté.

 

http://fee.org/anythingpeaceful/what-killed-economic-growth/

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Bon c'est pas du service rapide, mais c'est fait.

 

 

Oxfam et ses chiffres trompeurs sur les inégalités : 6 raisons d’être sceptique 

 

Cette organisation fait le même coup de pub chaque année.

 

Les statistiques annuelles « choquantes »  d’Oxfam sur la répartition des richesses occupent actuellement les médias. Cette année « 62 personnes possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale ».

 

Mais tout n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît:

 

1) La méthodologie utilisée par Oxfam implique qu’il y aurait plus de pauvres en Amérique du Nord qu’en Chine.

 

Ça semble contre-intuitif, pas vrai? L’étude d’Oxfam repose sur les estimations de patrimoine net du Crédit Suisse - qui somme les actifs individuels avant de soustraire les dettes. Ainsi, faudrait-il compter parmi les personnes les plus déshéritées au monde ces malheureux tout juste sortis d’Harvard avec un diplôme de droit en poche et de gros crédits à rembourser.

 

C’est peut-être vrai dans un sens purement statistique, où la pauvreté est mesurée matériellement par le patrimoine net - mais ce n’est certainement pas la compréhension que la plupart des gens normaux ont de la pauvreté. Le propre tableau d’Oxfam indique, par exemple, que plus de 10% des membres du dernier décile en termes de richesse mondiale vivent en Amérique du Nord.

 

2) Cette méthodologie génère presque par construction des statistiques d’ensemble effrayantes.

 

Ce point renvoie à une vérité plus large. Pas besoin d’être un matheux pour se rendre compte que l’addition d’une multitude de patrimoines comptés comme négatifs ou nuls (après tout pas mal d’entre nous, spécialement dans ma génération, possédons encore peu d’actifs) dans la partie basse de la distribution exagère toute comparaison avec ceux qui possèdent un patrimoine net positif élevé dans le haut de la distribution - d’où les statistiques alarmantes.

 

Oxfam apporte des corrections en calculant les ratios hors dettes, et affirme que cela ne change guère ses résultats. Mais demeure toujours le problème des gens comme moi, avec peu de capital mais vivant dans un pays riche, qui seront comptés parmi les plus pauvres au niveau mondial. Cela montre que ce qui importe vraiment pour notre compréhension de la pauvreté matérielle ce sont les revenus. Or il se trouve (ce qu’Oxfam mentionne rarement) que les inégalités mondiales de revenus ont chuté au cours des trente dernières années.

 

3) L’âge médian de la population mondiale se situe entre 35 et 39 ans.

 

Oxfam aime bien citer une autre statistique, qui est que le 1 pour cent le plus riche possède plus que toute la moitié inférieure de la distribution. Mais nous savons par le cycle de vie et de formation du patrimoine net que les les gens progressent d’abord très lentement sur le chemin de l’accumulation jusqu’à l’âge où ils sont bien établis dans leurs situations professionnelles. Nous savons aussi que les personnes âgées sont surreprésentées dans les pays les plus riches et qu’elles ont de très gros patrimoines. Dès lors, il n’est pas surprenant que la distribution de la richesse nette mondiale soit si distordue - à elle seule la démographie en est largement responsable.

 

4) Oxfam est incohérent dans l’utilisation de ces statistiques.

 

Au niveau mondial, Oxfam souligne le niveau d’inégalité des patrimoines. Chaque fois qu’il utilise les mêmes données du Crédit Suisse pour apprécier la situation au Royaume-Uni, il discute de la tendance, c’est à dire des changements de niveaux.

 

Pourquoi n’est-il pas cohérent et ne discute-t-il pas du niveau d'inégalité de la richesse nette au Royaume-Uni? Serait-ce parce que les mêmes données montrent que la plupart des pays ont des inégalités de patrimoine plus élevées qu'au Royaume-Uni (relativement au coefficient de Gini, en considérant les premiers 1 % et 10 %) qui ne cadreraient pas avec le récit d’Oxfam au plan national? Pourrait-il révéler le fait que certains des pays qui ont des États providence plus développés et une plus forte redistribution ont une plus grande inégalité de richesse, car les pauvres y ont moins d’incitations à épargner et à accumuler des actifs?

 

5) Oxfam - une organisation caritative de développement - désormais obsédée par les riches plutôt que par les pauvres.

 

On pourrait penser qu’en tant qu’organisation caritative de lutte contre la pauvreté, Oxfam concentrerait son énergie sur la vaste littérature qui a fait connaître les conditions nécessaires à l'éradication de la pauvreté et au rôle que peuvent jouer en ce sens les marchés et les institutions capitalistes. 

 

Au lieu de cela, Oxfam est obsédé par les grandes fortunes - ce qui laisse à penser que la richesse des riches est la cause de la pauvreté des pauvres. C’est possible dans certains cas - du fait du népotisme ou de la corruption politique. Mais il n’y a guère de preuves qu’il s’agisse d’une force significative de la distribution actuelle. Ce que laisse entendre Oxfam, tout en perpétuant le mythe de la richesse comme gâteau de taille fixe qu’il faudrait se partager, est consternant pour une organisation supposée vouée au développement.

 

6) Au plan national et international, Oxfam est comme un golfeur qui ne jouerait plus qu’avec un seul club: toujours plus d’Etat pour toute réponse.

 

Ce nouveau rapport préconise le salaire minimum vital, la baisse de rémunérations des cadres dirigeants et de nombreux autres outils de politiques «progressistes». Par le passé Oxfam a plaidé pour des taxes sur les transactions financières et sur le patrimoine. Tout cela est répété sans nuances susceptibles de présenter les défis économiques auxquels sont confrontés de par le monde les différents pays en voie de développement. Peut-être Oxfam pourrait-il consentir à nous dévoiler la liste de tous les pays qui ont avec ce genre de programme réussi à améliorer les conditions de vie réelles des pauvres ?

 

 

 

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Gilles Langoureau, comme par exemple Jean-Pierre Sauser, fait partie des chanteurs amateurs que la convention de Genève devrait avoir interdit depuis longtemps, et qui me sert de temps en temps pour créer de l'anxiété sociale et rajouter du malheur au monde.

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Il nous le faut. C'est capital.

Gotcha.

 

Les préférences mondiales

Le plus gros site pornographique mondial, Pornhub, vient de publier son rapport annuel [http://www.pornhub.com/insights/pornhub-2015-year-in-review] sur les statistiques de consommation par pays. En termes de pourcentage du trafic, les États-Unis sont leur meilleur client en 2015 suivis par le Royaume-Uni, l’Inde, le Canada et l’Allemage. Le terme le plus recherché cette année était « lesbian », suivi par « teen », « step-mom », « cartoon » et « milf ».

 

Pornhub s’est aussi intéressé aux recherches qui ont le plus progressé depuis 2014. Voici certaines des moins explicites : « giantess » (+1.091%), « real public sex » (+583%), « romantic sex » (+267%) et « lesbian seduces straight » (+244%).

 

Aux États-Unis, la recherche ayant le plus progressé est « hardcore lesbian scissoring » (+918%) suivie par « celebrity sex tape » (+553%). Les suivants incluent « extreme gangbang » (+260%), « stem mom shower » (+213%) et « yoga » (+133%).

Le top 3 américain est : « Lesbian », « Ebony » et Big Dick ».

Le top 3 anglais est « Lesbian », « Teen » et « Mature », avec une première apparition de « british chav » parmi les termes les plus recherchés. Les britanniques sont aussi ceux qui apprécient le plus le terme « Indian ». Pendant ce temps, les indiens préfèrent « bhabis », « actresses », « wives », « college students », « aunties » et « teen », ainsi que les productions japonaises et indonésiennes.

Pornhub note que le Canada « est un des seuls pays dont la propre nationalité n’est pas un des termes les plus recherchés ».

Les italiens sont les seuls pour lesquels « footjob » et « feet » sont dans les meilleures recherches. Au Brésil, les meilleures progressions incluent « Pokemon » et « Scooby Doo ». En Russie, le septième terme le plus recherché est « my little pony ».

Au niveau mondial, les actrices les plus recherchées incluent Kim Kardashian, Mia Khalifa, Lisa Ann, Sunny Leone et Madison Ivy. Clara Morgane est très populaire en France tandis que les allemands adorent Lexy Roxx et Gina Lisa Lohfink. Les canadiens préfèrent Asa Akira.

Les femmes représentent environ un quart du trafic de Pornhub. Les pays ayant la plus grande proportion de consommateurs féminins incluent la Jamaique (44%), le Nicaragua (40%), Honduras et Ecuador (39%), les Bahamas (38%) et Panama (37%).

 

Les catégories avec proportionnellement le plus de vues féminines incluent « lesbian », « solo male », « hardcore », « rough sex », « gangbang », « bondage », « double penetration », « toys » et « gay (male) ». Les catégories les plus visitées au total par les clientes de Pornhub sont « Lesbian », « Gay (male) », « Big Dick », « Teen », « Threesome » et « Babysitter » tandis que l’équivalent pour les clients est « Teen », « Big Dick », « Ebony », « Milf », « Lesbian » et « Mature ».

Pornographie et agressivité

The Blaze [http://www.theblaze.com/stories/2016/01/11/the-shocking-findings-in-this-pornography-study-that-have-some-people-absolutely-convinced-that-smut-harms/] utilise cette étude pour nous prévenir des dangers de la pornographie (et, pour une raison quelconque, des jeux vidéo). Pourtant rien dans cette nouvelle méta-analyse [http://www.vocativ.com/news/266598/does-porn-make-you-more-aggressive/] des données sur la pornographie et l’agressivité n’implique que la pornographie entraîne des comportements violents. Ce qui est montré est un lien entre les plus gros consommateurs de pornographie et ceux qui présentent un « comportement sexuel agressif », catégorie incluant un peu de tout entre le harcèlement, les menaces et le viol. Cette corrélation est vraie pour les hommes et les femmes, adolescents et adultes, américains ou pas.

Cette analyse reprend 22 articles publiés entre 1994 et 2014, en majorité aux États-Unis. Dans tous les cas, les participants excluaient les délinquants sexuels connus. Quinze de ces études concernaient uniquement les hommes, cinq uniquement les adolescents, et la plupart ont recruté leurs participants sur les campus universitaires.

Les chercheurs concluent que « les individus qui consomment de la pornographie le plus fréquemment sont plus susceptibles d’adopter des attitudes pouvant conduire à l’agression sexuelle et de se livrer à des actes d’agression sexuelle que les individus ne consommant pas de pornographie ou en consommant moins souvent ».

Il est à noter que les chercheurs n’ont pas trouvé un niveau d’agressivité plus grand chez les consommateurs de pornographie qu’ils nomment « violente » par rapport aux autres.

Encore plus intéressant, « la consommation de pornographie est associée à l’agressivité sexuelle verbale et physique, mais cette association est significativement plus grande pour l’agressivité verbale » (c’est moi qui souligne).

L’agression sexuelle verbale est définie comme « les communications verbalement coercitives mais pas physiquement menaçantes en vue d’une relation sexuelle, et le harcèlement sexuel ». Les exemples fournis incluent « demander une relation sexuelle de manière répétée ou avoir l’air malheureux ; mentir ou faire des promesses qui s’avèrent fausses ; menacer de mettre fin à une relation ou de diffuser des rumeurs », et « créer un climat sexuel hostile en personne ou via l’usage de la technologie ».

En d’autres termes, la conclusion peut être reformulée comme suit : ceux qui consomment le plus de pornographie sont aussi les plus susceptibles d’être des crétins désagréablement persistants ou avec un rapport inapproprié au sexe. Je suppose que c’est le cas. Mais ce n’est tout de même pas franchement la même chose qu’une corrélation entre la pornographie et la violence physique ou sexuelle. Et on aura beau définir l’agressivité sexuelle aussi largement que possible, il n’y a toujours aucune preuve qu’elle soit augmentée par la pornographie. Peut-être que ça marche dans l’autre sens. Ou peut-être que l’agressivité sexuelle et une prédilection pour la pornographie sont toutes deux la conséquence d’un troisième facteur, comme par exemple une personnalité antisociale.

D’autres chercheurs, comme Chirs Ferguson – professeur de psychologie à Stetson University et auteur d’un papier [http://christopherjferguson.com/pornography.pdf] sur « l’influence de la pornographie sur les viols et agressions sexuelles » - ne trouvent pas cette nouvelle méta-analyse convaincante. Voici ce qu’il dit à Tracy Clark-Flory de Vocativ [http://www.vocativ.com/news/266598/does-porn-make-you-more-aggressive/] : « Je suis prêt à parier 20 dollars que je pourrais reprendre exactement les mêmes données que ces auteurs en contrôlant pour d’autres variables et ne trouver aucune corrélation. » Dans une analyse datant de 2009 reprenant des données de recherche et criminelles, il concluait : « les preuves d’une relation causale entre l’exposition à la pornographie et les agressions sexuelles sont minces et peuvent, dans certains cas, avoir été exagérées par des politiciens, des groupes de pressions ou des chercheurs » et « il est temps de rejeter l’hypothèse que la pornographie contribue à accroitre les agressions sexuelles. »

Les différents visages de la pornographie

Auteur pour Playboy, l’éducateur sexuel Justin Lehmiller [http://www.playboy.com/articles/porn-research?platform=hootsuite] remet en cause la recherche existante sur la pornographie. Les questionnaires sur la consommation et les effets ont souvent comme présupposé que tout le monde définit la pornographie de manière similaire. Pourtant, selon un papier [http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26643148] publié dans le Journal of Sex Research, les gens en ont des interprétations très différentes.

Environ 2000 adultes recrutés en ligne et ayant en moyenne 31 ans ont participé à cette nouvelle étude. Un peu plus de la moitié sont américains, deux-tiers sont des hommes et presque tous (93%) ont suivi des études supérieures. Leur tâche était de noter une liste de 20 médias sexuels (du magazine de lingerie à « une vidéo montrant une femme ayant une relation sexuelle avec un animal ») de 0 (définitivement pas pornographique) à 10 (définitivement pornographique).

Les cinq items ayant obtenu la note la plus haute sont « une image d’un couple hétérosexuel montrant le pénis de l’homme pénétrant la femme », « une vidéo montrant une femme ayant une relation sexuelle avec un animal », « une vidéo montrant de manière graphique une relation sexuelle à trois », « une vidéo montrant deux femmes ou deux hommes nus se stimuler mutuellement sexuellement » et « une vidéo d’une femme ou d’un homme seul se masturbant ». D’après Lehmiller :

« Les cinq ont reçu une note moyenne d’environ 8, et on peut en conclure que la plupart des gens s’accordent à dire qu’il s’agit probablement de pornographie. Pourtant les femmes leur ont donné un score plus haut que les hommes.

En outre, les réponses présentent une variabilité surprenante. Spécifiquement, pour chacun de ces items, entre 13.3% et 18.5% des participants ont donné une note inférieure ou égale à 5 indiquant qu’ils n’étaient pas convaincus de leur nature pornographique. »

Les scores les plus bas ont été récoltés par une une émission télévisée ou un magasine montrant des modèles en maillot de bain sans exposition de poitrine ou d’organe génital ; des images d’une femme ou d’un homme posant seul en sous-vêtement et une émission télévisée sur le strip-tease contenant de la nudité censurée. Tous ces items ont un score moyen en dessous de 5, pourtant entre un tiers et la moitié des sujets leur ont donné une note de 6 ou plus : presque certainement pornographique.

De telles disparités peuvent être causées par la largeur de l’étude et les différences culturelles de part le monde. Reste que, comme l’écrit Lehmiller, « ces résultats suggèrent qu’une grande partie de la recherche scientifique existante sur la pornographie doit être prise avec du recul parce que ces études ne contrôlent pas ce qu’elles mesurent. Le fait qu’on interroge sur ‘la pornographie’ d’une manière aussi large est probablement une des raisons principales pour lesquelles des résultats aussi contradictoires ont émergé au fil des années, certains affirmant que la pornographie est bonne, d’autres qu’elle est mauvaise. »

 

Un peu brut de décoffrage, pardon aux familles tout ça. J'ai plus le temps pour ces histoires théoriquement.

J'ai laissé les termes de recherche de pornhub en anglais parce que c'est l'objet de leur étude donc ça n'aurait pas de sens de les traduire d'après moi. Puis si les lecteurs ne comprennent pas ils ont une manière ludique d'apprendre.

Les liens sont à attacher au mot qui vient juste avant.

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  • 2 weeks later...

Très bon article sur les frères Coen en effet. Il y aussi plein de trucs intéressants en ce moment sur le site de la FEE. Par exemple un article de N Bouzou sur le terrorisme et son impact

 

http://fee.org/anythingpeaceful/terrorism-makes-headlines-but-the-world-is-safer-than-ever/

 

ou encore cette déclaration de J Cleese sur le politiquement correct

 

http://fee.org/anythingpeaceful/monty-pythons-john-cleese-on-offense-criticism-and-comedy/

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Très bon article sur les frères Coen en effet. Il y aussi plein de trucs intéressants en ce moment sur le site de la FEE. Par exemple un article de N Bouzou sur le terrorisme et son impact

 

http://fee.org/anythingpeaceful/terrorism-makes-headlines-but-the-world-is-safer-than-ever/

 

 

 

Merci Nick, t'es le meilleur ! :)

 

Un geste pour cet article de Nicolas Bouzou (Nick Boozoo) ??

 

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