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Traductions pour Contrepoints, Wikiberal et autres


Nick de Cusa

Messages recommandés

on aurait le droit de la reproduire ?

 

Je pense que traduire quelques passages marquant et faire un petit articulet autour introduisant le contexte et concluant sur la position libérale ne poserait aucun souci.

 

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Si quelqu'un peut traduire la lettre suivante, ce serait süper über :

 

http://www.apple.com/customer-letter/

 

 

(Peut-être préciser le contexte : http://www.rtl.fr/culture/web-high-tech/pourquoi-apple-refuse-d-aider-le-fbi-dans-l-enquete-sur-l-attaque-de-san-bernardino-7781938001)

 

Lettre à nos clients

 

Le gouvernement américain a demandé à Apple de franchir une étape sans précédent en ce qui concerne la sécurité de ses clients. Nous nous opposons à cet ordre, qui a des répercussions bien au-delà du cadre légal en question.

Nous arrivons à un point où le débat est nécessaire et nous voulons que nos clients et tous les gens à travers le pays comprennent de quoi il s’agit.

 

Besoin de crypter

 

Les smartphones, Iphone en tête, ont pris une part importante dans notre vie. Les gens les utilisent pour stocker un nombre incroyable d’informations personnelles, depuis nos conversations privées jusqu’à nos photos, notre musique, nos notes, nos agendas et contacts, nos informations financières et nos données de santé, les lieux où nous avons été et où nous nous rendons.

 

Toutes ces informations nécessitent une protection contre les hackers et les criminels qui voudraient y accéder, les voler, les utiliser à notre insu ou sans notre autorisation. Les clients attendent d’Apple et des entreprises technologiques qu’elles fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour protéger leurs informations personnelles, et chez Apple nous nous sommes engagés à garder en lieu sûr ces données.

 

Compromettre la sécurité de nos informations personnelles peut à terme faire courir un risque à notre sécurité personnelle. C’est pourquoi le cryptage est devenu si important pour chacun de nous.

 

Depuis de nombreuses années, nous avons utilisé le cryptage pour protéger les données personnelles de nos clients, nous croyons que c’est le seul moyen de sécuriser leurs informations. Nous avons aussi fait en sorte que ces données ne nous soient pas accessibles, parce que nous croyons que le contenu de votre iphone ne nous regarde pas.

 

L’affaire San Bernardino

 

Nous avons été choqués par l’acte de terrorisme meurtrier à San Bernardino en décembre dernier. Nous déplorons les morts et nous voulons que justice soit rendue à tous ceux dont les vies ont été touchées.

 

Le FBI a demandé notre aide les jours qui ont suivi l’attaque, et nous avons travaillé dur pour soutenir les efforts du gouvernement pour résoudre cet horrible crime. Nous n’avons aucun sympathie pour les terroristes.

 

Quand le FBI a demandé les données que nous avions en notre possession, nous les avons fournies. L’entreprise Apple respecte les assignations à comparaître et les mandats de perquisition, comme lors de l’affaire de San Bernardino. Nous avons aussi fait en sorte que les ingénieurs d’Apple soient disponibles pour conseiller le FBI, et nous avons mis à disposition nos meilleures idées pour un certain nombre de choix d’investigation.

 

Nous avons le plus grand respect pour les professionnels du FBI, et nous croyons que leurs intentions sont bonnes. Jusqu’à présent, nous avons fait pour les aider à la fois ce qui était en notre pouvoir et  ce qui est dans le cadre de la loi. Mais le gouvernement américain nous demande quelque chose que nous n’avons pas, tout simplement, quelque chose  que nous considérons comme trop dangereux à créer. Ils nous ont demandé de créer un backdoor sur l’iphone.

 

Précisément, le FBI veut que nous créions une nouvelle version de l’IOS, contournant plusieurs importantes caractéristiques techniques, et que nous l’installions sur un iphone trouvé pendant l’enquête. Entre de mauvaises mains, ce programme –qui n’existe pas aujourd’hui- permettrait à de débloquer n’importe quel iphone détenu physiquement par quelqu’un.

Le FBI peut utiliser différents mots pour décrire cet outil, il n’y a aucun doute : créer une version d’OS qui contourne la sécurité de cette façon correspond indéniablement à créer un backdoor. Et le gouvernement peut bien dire que l’usage sera limité à ce cas, il n’y a aucune garantie d’un tel contrôle.

Le traitement des données sécurisées

 

Certains diront que créer un backdoor sur  l’iphone est une solution simple, définie. Mais c’est ignorer à la fois la sécurité digitale et la signification de ce que le gouvernement demande ici.

 

Dans le monde digital d’aujourd’hui, la « clé » d’un système crypté est un morceau d’information qui déverrouille les données, et elle n’est sûre que tant que les protections tout autour le sont. Une fois que l’information est connue, ou qu’on connaît la manière de contourner le code, le cryptage peut être anéanti par n’importe qui en ayant connaissance.

Le gouvernement propose  que cet outil ne soit utilisé qu’une fois, sur un iphone. Mais tout simplement, ce n’est pas vrai. Une fois créée, cette technique pourra être utilisée encore et encore, sur n’importe quels appareils. Dans le monde réel, ce serait l’équivalent d’un passe-partout, capable d’ouvrir des centaines de millions de serrures -des restaurants et des banques jusqu’aux magasins et aux maisons. Aucune personne raisonnable ne pourrait accepter cela.

 

Le gouvernement demande à Apple de pirater ses propres clients et de saper des décennies d’avancée dans la protection sécurisée de nos clients -incluant des dizaines de millions de citoyens américains- contre les hackers et les cybercriminels. Ironie du sort, ce sont les mêmes ingénieurs, qui ont construit un solide cryptage des données de l’iphone pour protéger nos clients, à qui l’on ordonne aujourd’hui d’affaiblir ces protections pour rendre nos utilisateurs plus vunérables.

 

Nous n’avons aucun précédent d’une entreprise américaine forcée d’exposer ses clients à un si grand risque d’attaque. Depuis des années, les crypteurs et experts de la sécurité nationale ont été mis en garde contre un affaiblissement du cryptage. Faire cela ne punira que les gens bien intentionnés et respectueux des lois qui comptent sur les entreprises comme Apple pour protéger leurs données. Les criminels et les personnes mal intentionnées continueront à crypter, utilisant les outils facilement disponibles pour eux.

 

Un précédent dangereux

 

Plutôt que de demander une action législative via le Congrès, le FBI propose une utilisation sans précédent du All Writs Acts de 1789 pour justifier l’expansion de son autorité.

Le gouvernement nous ferait enlever les éléments de sécurité, et ajouter de nouvelles possibilités à l’OS, en autorisant un code secret entré de manière électronique. Cela faciliterait le déverrouillage de l’Iphone « par la force », en entrant des milliers de millions de combinaisons à la vitesse d’un ordinateur moderne.

 

Ce qu’impliquent les demandes du gouvernement glace le sang. Si le gouvernement utilise le All Writs Act pour faciliter le déverrouillage de l’iphone, il aura le pouvoir d’accéder aux appareils de n’importe qui pour en prendre les données. Le gouvernement pourrait étendre cette brèche dans la vie privée en demandant qu’Apple fabrique un logiciel de surveillance pour intercepter vos messages, accéder à vos données de santé ou financières, savoir où vous êtes ou même accéder à votre micro ou votre camera à votre insu.

 

S’opposer à cet ordre n’est pas une chose que nous faisons à la légère. Nous ressentons le besoin de dire tout haut que nous pensons que le gouvernement américain dépasse les bornes.

 

Nous remettons en questions ls demandes du FBI avec le plus grand respect pour la démocratie américaine et l’amour de notre pays. Nous pensons que ce serait dans l’intérêt de tous de prendre du recul et d’examiner les implications.

 

Même si nous pensons que les intentions du FBI sont bonnes, ce serait mauvais de la part du gouvernement de nous forcer à construire un backdoor à insérer à nos produits. Et à terme, nous craignons que cette demande ne sape la liberté[1. the very freedom and liberty] même que notre gouvernement est censé protéger.

 

Tim Cook

 

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http://fee.org/articles/net-neutrality-kills-free-internet/

 

 

La Neutralité du Net tue l’internet libre.

 

L’accès à internet est-il un droit de l’homme fondamental ?

 

Donner des biens ou services à des gens qui ne peuvent pas se les offrir en temps normal permet généralement de recevoir des éloges. Dans le cadre de la Neutralité du Net, c’est un affront de mettre une limite à ce que vous donnez. Facebook en a fait l’expérience.

 

Facebook a présenté un plan appelé Free Basics ou Internet.org « pour rendre disponible et abordable à l’humanité entière l’accès aux services Internet de base », a déclaré le Président de Facebook Mark Zuckerberg. Free Basics est conçu pour opérer selon un modèle de « bande passante sponsorisé » : les utilisateurs ont accès à n’importe quel site web depuis leurs téléphones, mais ils ne sont pas facturés des coûts de réseaux tant qu’ils naviguent parmi les services du plan « Free Basics ». Facebook se rémunère à travers des partenariats et, dans le même temps, des gens obtiennent un accès à Internet, ce qu’ils n’auraient pas sans cela. C’est bien une opération gagnante pour tout le monde, n’est-ce-pas ?

 

Le problème, selon les opposants, est que cet accès est soumis à des restrictions. En effet, les sites internet mobiles doivent fonctionner en l’absence de JavaScript, vidéo, images de grande taille, Flash et plugins Java (Java et JavaScript sont deux langages de programmation différents en dépit de leurs noms similaires). Certaines de ces restrictions ont pour but d’éviter les pages gonflées qui consomment des grandes quantités de bande passante – le coût de l’accès à Internet étant plutôt élevé dans certaines zones. D’autres restrictions dissuadent d’utiliser des technologies qui ne sont pas supportés universellement sur les équipements mobiles.

 

Ces restrictions, disent les critiques, violent le principe de Neutralité du Net, qui implique que tous les fournisseurs proposant un accès à Internet doivent traiter toutes les données transitant par leurs réseaux de manière égale. Certains défenseurs de la Neutralité du Net considère donc le plan Free Basics comme scandaleux. Et de fait, quelques pays ont empêché son déploiement.

 

En décembre 2015, le gouvernement indien a ordonné à Reliance Communications, la seule société proposant Free Basics, d’arrêter de le proposer jusqu’à ce que l’Autorité de Régulation des Télécommunications puisse décider si elle satisfait les conditions de la Neutralité du Net. L’interdiction a été rendue permanente en février 2016. Par ailleurs, l’Egypte a également interdit Free Basics.

 

La problématique de la Neutralité du Net a tout d’abord été la source d’un intérêt généralisé car les fournisseurs d’accès peuvent secrètement fournir plus de bande passante pour leur propres contenus ou pour des sites avec qui ils ont des accords, au dépend d’autres sites. Il est vrai que si des fournisseurs agissaient d’une telle façon, cela pourrait constituer un marketing trompeur. Néanmoins, en ce qui concerne Free Basics, la neutralité est plutôt un impératif catégorique.

 

Zuckerberg a ébranlé la position de Facebook en déclarant que la « connectivité fait partie des droits de l’homme ». Si les gens ont un droit intrinsèque à une connexion internet – un « droit » qu’une puissance mystérieuse a refusé à l’ensemble de l’humanité pendant la majeure partie de son histoire -, alors toute restriction quant à son accès viole les droits de l’homme. Les opposants de Zuckerberg ont été prompts à l’attaquer sur ce point. Un article de CNBC indique ainsi qu’une critique en Inde « compare Free Basics à un apartheid numérique, car cette offre sert principalement les intérêts de Facebook plutôt que le maintien de l’idée selon laquelle la connectivité est un droit de l’homme ».

 

Même si la liste des droits inaliénables devait inclure la vie, la liberté et la connectivité internet, protéger ce dernier en interdisant les services limités est une idée bizarre. Cela revient à dire que les gens ont un droit d’accès à la nourriture puis à interdire la distribution gratuite de soupes à la tomate à moins qu’un filet mignon soit aussi distribué gratuitement.

 

Free Basics peut avoir des défauts, mais seuls ses utilisateurs peuvent les juger. Les gouvernements n’ont aucune raison légitime d’interdire le service d’accès à Internet de Facebook.

 

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A prendre en compte  lors de la rédaction de l'article sur l'affaire Apple/FBI/San Bernardino.

 

http://www.thedailybeast.com/articles/2016/02/17/apple-unlocked-iphones-for-the-feds-70-times-before.html

 

 

in a similar case in New York last year, Apple acknowledged that it could extract such data if it wanted to. And according to prosecutors in that case, Apple has unlocked phones for authorities at least 70 times since 2008. (Apple doesn’t dispute this figure.)

[..]

For its part, the government’s public position isn’t clear cut, either. U.S. officials insist that they cannot get past a security feature on the shooter’s iPhone that locks out anyone who doesn’t know its unique password—which even Apple doesn’t have. But in that New York case, a government attorney acknowledged that one U.S. law enforcement agency has already developed the technology to crack at least some iPhones, without the assistance from Apple that officials are demanding now.

[..]

The facts in the New York case, which involve a self-confessed methamphetamine dealer and not a notorious terrorist, tend to undermine some of the core claims being made by both Apple and the government

[..]

It wasn’t until after the revelations of former NSA contractor Edward Snowden that Apple began to position itself so forcefully as a guardian of privacy protection in the face of a vast government surveillance apparatus. Perhaps Apple was taken aback by the scale of NSA spying that Snowden revealed. Or perhaps it was embarassed by its own role in it. The company, since 2012, had been providing its customers’ information to the FBI and the NSA via the PRISM program, which operated pursuant to court orders.

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A prendre en compte  lors de la rédaction de l'article sur l'affaire Apple/FBI/San Bernardino.

 

http://www.thedailybeast.com/articles/2016/02/17/apple-unlocked-iphones-for-the-feds-70-times-before.html

 

Si c'est en réponse à une injonction de justice (c'est ce que je comprends) et dans 70 cas en 8 ans sur l'un des produits les plus vendus au monde, cela ne me parait pas une raison de non publication

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http://eureferendum.com/blogview.aspx?blogno=85948

 

 

 

Le referendum britannique sur l’Union Européenne : les neuf supercheries

 

La clé pour comprendre le système de gouvernement de l’« Union Européenne », écrit Booker, tient dans le point suivant : absolument tout y est basé sur un écran de fumée et des jeux de miroirs.

Rien n’est jamais ce qu’il semble être et ce petit pseudo-accord étrange entre David Cameron et ses vingt-sept collègues de l’UE  en est encore un nouvel exemple.

Il y a quelques années, quand nous avons écrit La Grande Supercherie, rien ne nous a plus marqué que le fait que l’UE ait été construite, étape après étape, sur de multiples tromperies. C’est pourquoi nous avons donné ce nom à notre livre.

Voici neuf d’entre elles.

 

1.    Comment tout a commencé 

 

A l’heure actuelle, le site internet de la Commission Européenne confond délibérément deux modèles assez incompatibles pour ses futurs « Etats-Unis d’Europe ». Le premier modèle date du lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. L’histoire commence en effet avec l’appel de Winston Churchill à créer des « Etats-Unis d’Europe » en 1946, qui a mené deux ans plus tard à la création du Conseil d’Europe intergouvernemental.

Personne n’a plus méprisé ce modèle que le français Jean Monnet qui en avait un tout à fait différent en tête, conçu à la base dans les années 20. Ses « Etats-Unis d’Europe » seraient centrés  sur un type de gouvernement supranational entièrement nouveau, puisqu’il aurait la capacité de rejeter les vétos de n’importe lequel des états membres.

La vision de Monnet remporta la bataille, à travers la « Déclaration de Schuman » qu’il ébaucha en 1950. Cela amena à la création de la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier, avec Monnet à sa tête, qu’il a même prénommé ensuite le « gouvernement de l’Europe ».

 

2.    « Echange-vente » à Rome

 

Lorsque la première tentative de Monnet pour passer directement à l’union politique complète de ses six membres fondateurs a été rejetée en 1954, lui et ses alliés ont alors réalisé qu’ils ne pourraient atteindre leur objectif qu’étape par étape. Ils ont donc délibérément décidé de cacher leur objectif réel, en prétendant qu’ils cherchaient uniquement à créer un accord commercial.

Pourtant, le traité de Rome signé en 1957 précise leur intention de travailler sur une « union toujours plus resserrée » et installe toutes les institutions nécessaires pour faire fonctionner un futur gouvernement d’Europe – alors même que ces institutions n’étaient pas nécessaires pour administrer ce qui avait été vendu dans les grandes lignes, à savoir la création d’un « Marché Commun ».

 

3.    Macmillan rejoint la supercherie

 

Lorsque la Grande-Bretagne a postulé en 1961 pour rejoindre « le club des 6 », Harold Macmillan et Edward Heath avaient été pleinement briefés en amont par les alliés de Monnet quant à l’objectif réel du projet, c’est-à-dire l’union politique et économique complète. Cependant, les documents sortis sous couvert de la « règle des 30 ans » montrent qu’à la fin du mois de juin, le Cabinet accepta à leur demande, et pour des « raisons de présentation », de ne pas révéler cet objectif ni au public ni au Parlement. L’entrée des Britanniques devait n’être présentée que comme une entrée dans un « Marché Commun » traitant uniquement de commerce et d’emploi.

 

4.    La Grande-Bretagne bernée par Edward Heath

 

Nous pouvons maintenant analyser comment Heath a délibérément commis la même manipulation lorsqu’il a postulé à l’entrée de la Grande Bretagne en 1970. Son Ministre des Affaires Européennes avait été envoyé à Bruxelles pour demander à ce que les premiers plans relatifs à la mise en place d’une monnaie unique (une autre idée de Monnet) restent secrets.

Bien que l’on nous ait dit à plusieurs reprises que l’entrée de la Grande Bretagne n’impliquerait « aucune perte essentielle de souveraineté », un document secret du Ministère des Affaires Etrangères sorti trente ans plus tard montre que le gouvernement savait combien il était important de dissimuler la vérité. Ce mensonge s’est accentué au referendum de 1975 lorsque la campagne pour le maintien de la Grande Bretagne dans la Communauté  a concentré son message sur l’importance vitale de celle-ci pour notre prospérité économique et notre commerce.

 

5.    Vers « l’Union »

 

Au début des années 80, des plans bien plus ambitieux se préparaient pour aller plus loin dans l’intégration : c’était si ambitieux qu’il a été secrètement décidé que cela nécessiterait non pas un mais deux traités de plus.

Le premier, « l’Acte Unique Européen » de 1986, a encore une fois été vendu comme étant seulement la transformation du « Marché Commun » en « Marché Unique ». En réalité, ce traité était bien ce que le titre laisse pressentir : un autre grand pas vers une « Europe Unique », donnant à Bruxelles le contrôle sur d’autres domaines politiques importants et très peu concernés par le commerce.

 

6.    Le traité de Maastricht

 

Le traité de Maastricht sur l’Union Européenne en 1992 a révélé au grand jour la prochaine étape vers le but ultime, plus uniquement centré sur une pleine « union économique et monétaire », et incluant la monnaie unique de Monnet (à laquelle la Grande Bretagne avait accordé ce qui devait seulement n’être qu’un désengagement temporaire) ; mais aussi bien plus, d’ailleurs jamais vraiment expliqué à l’époque : l’évolution vers des politiques étrangère et de défense propres à la nouvelle « Union Européenne ».

 

7.    Blair « au cœur de l’Europe »

 

L’ambition de Tony Blair d’être « au cœur de l’Europe » l’a amené à participer pleinement à l’évolution transformant le Conseil Européen (une autre idée de Monnet) en « Cabinet politique de l’Europe », avec (i) ses propres politiques étrangères et de défense et (ii) la volonté de doter l’UE d’une Constitution propre, de manière à en faire un gouvernement souverain sur la scène mondiale.

 

8.    « L’échange-vente de Lisbonne »

 

Après que la « Constitution pour l’Europe » ait été rejetée dans les urnes par les français et les hollandais en 2005, le même document, à quelques détails près, a été réintroduit en douce dans le traité soi-disant inoffensif de Lisbonne de 2009 qui intronisait pour la première fois le Conseil Européen comme une institution officielle de « gouvernement de l’Europe ».

 

9.    Le « traité » de Mr Cameron

 

Presque tout à propos du « traité » de Cameron qui propose de doter la Grand Bretagne d’une « relation particulière » avec l’UE est encore une fois un écran de fumée, en particulier l’insistance sur le caractère irréversible et légalement contraignant. Sous l’égide de la Convention de Vienne, un traité est uniquement valide quand les signataires peuvent garantir la livraison de ce sur quoi ils sont d’accord.

Cependant, sur au moins les deux aspects que sont la gouvernance économique et la reconnaissance que la Grande Bretagne n’est plus lié à une « union toujours plus rapprochée », l’accord de Cameron nécessite de modifier les traités européens eux-mêmes.

 

Cet accord ne pourrait donc devenir « légalement contraignant » qu’après être passé à travers toutes les procédures requises aujourd’hui pour modifier les traités européens et qui dépendent de leurs ratifications par l’ensemble des états membres. Ces dernières impliquent souvent des referendums nationaux pour lesquels un « non » d’au moins un d’entre eux pourrait rendre le « traité » de Cameron caduc.

 

Avant l’issue de ces procédures, le petit accord de Cameron ne peut être considéré de façon convenable comme « contraignant légalement ». Prétendre l’inverse est juste une autre supercherie, mais Cameron pourrait néanmoins s’en tirer parce que personne ne le défiera sur ce point-là (Michael Gove déclarant que l’accord pourrait être rendu caduc par la Cour de Justice Européenne est hors de propos).

 

La terrible ironie de cette situation est illustrée par un sondage paru la semaine dernière : bien que 65% des électeurs britanniques se décrivent comme « sceptiques » à propos de l’UE, seulement 30% souhaiteraient la quitter.

S’il y a bien une raison parmi d’autres pour expliquer cette apparente contradiction, elle doit être recherchée dans l’échec total des diverses campagnes de « sortie » à s’accorder sur un plan à la fois plausible et correctement préparé pour se sortir des griffes politiques du  « gouvernement de l’Europe » tout en continuant à avoir un accès complet au Marché Unique.

 

C’est cette échec qui permet à Cameron et ses alliés de jouer leur seule carte maitresse – la peur d’un saut dans le vide qui pourrait d’une manière ou d’une autre nous exclure des arrangements commerciaux et qui est utilisé comme la principale justification de la nécessité de notre maintien « dans l’Europe »  depuis que nous l’avons rejoint. Puisqu’aucun des groupes en faveur d’une sortie ne fait le travail nécessaire pour nous montrer dans quelles conditions une sortie pourrait avoir lieu, les partisans du maintien ont tout loisir de nous faire craindre la perte de notre économie dans le futur.

 

Comme l’a fait remarquer Roy Jenkins avec perspicacité en 1999, il n’y a toujours eu que « deux attitudes cohérentes à adopter par la Grande Bretagne concernant l’Europe ». Soit nous embrassons pleinement ce qui a toujours été prévu depuis que Monnet a enclenché le processus il y a six décennies, soit nous négocions « un retrait raisonnablement amical ».

 

Sinon, nous sommes destinés à rester le membre « continuellement insatisfait » d’un ensemble en lequel la plupart d’entre nous n’a instinctivement aucune confiance.

 

C’est pourtant ce à quoi nous sommes prédestinés à choisir le 23 juin – car notre classe politique collabore maintenant activement avec cette « grande supercherie » -  bien que nous traînons des pieds et nous plaignons trop souvent depuis un demi-siècle.

 

J'ai traduit "switch-sell" par "échange-vente" mais il doit y avoir un terme plus approprié auquel je n'ai pas pensé.

  • Yea 1
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La fin de l'extrême pauvreté

La pauvreté absolue aura disparu d'ici 2030.

 

Selon la Banque Mondiale, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, « moins de 10% de la population mondiale vivra dans l’extrême pauvreté à la fin de l’année 2015 ».

 

La Banque Mondiale utilise « une nouvelle valeur de revenu journalier établie à 1,90$ pour définir l’extrême pauvreté, en hausse par rapport au précédent chiffre de 1,25$. Elle prévoit que la proportion de la population mondiale dans cette catégorie passera de 12,8% en 2012 à 9,6% à la fin de l’année ».

Comme les experts l’ont noté, historiquement, l’extrême pauvreté était la norme pour les gens ordinaires. Même dans les régions du monde les plus avancées économiquement, la vie était généralement misérable.

 

Pour vous donner un exemple, à la fin du XVIIIe siècle, 10M parmi les 23M de français comptaient en partie sur la charité privée ou publique pour survivre et trois millions étaient même mendiants à plein temps.

 

Grâce à la révolution industrielle et au commerce, la croissance économique dans le monde occidentale s’est accéléré jusqu’à des niveaux historiquement sans précédents. Durant les XIXe et XXe siècles, les revenus réels dans le monde occidental ont été multipliés par quinze. Aujourd’hui, le gouffre qui s’est ouvert par suite du décollage économique du monde occidental est en train de se refermer.

 

Sans aucune ambiguïté, l’évolution positive du reste du monde est le résultat d’une croissance économique stimulée par l’abandon de la planification centralisée et l’intégration de nombre de ces pays à l’économie mondiale. Pour vous donner un exemple, après la libéralisation économique de la Chine en 1978, les revenus réels ont été multipliés par treize.

 

Comme Angus Deaton, Professeur à l’Université de Princeton, le note dans son livre La Grande Echappée, « la croissance rapide des revenus moyens, particulièrement en Chine et en Inde après 1975, a beaucoup fait pour réduire l’extrême pauvreté dans le monde. En Chine surtout, mais aussi en Inde, la sortie de centaines de millions de personnes de la pauvreté traditionnelle et établie de longue date peut être qualifiée de la plus grande échappée de tous les temps ».

 

  • Yea 1
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