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Libéralisme et autoritarisme


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Je viens de lire un texte d'un certain Gilles Martinez intitulé "Joseph Barthélemy et la crise de la démocratie libérale". Ce Monsieur affirme lors de la dernière phrase du texte qu'il est, je cite "dans la nature du libéralisme de se rallier à l'autoritarisme et d'être perverti". Il affirme également que les libéraux se rallie systématiquement à un "homme providentiel voire un dictateur" en cas de crise grave car ils sont incapables de faire valoir "leur idéologie comme remède"

Qu'en pensez-vous ?

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Je pense que ce n'est pas propre aux libéraux, que toute occasion de crise politique engendre ce type de comportement autant chez les libéraux que les autres, qui ne sont pas plus préservés que les autres de l'air du temps ou de la vénalité que les socialistes ou les conservateurs.

D'ailleurs, l'auteur parle de Bartélémy, il aurait pu parler de Maurice Duverger aussi.

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Je pense que ce n'est pas propre aux libéraux, que toute occasion de crise politique engendre ce type de comportement autant chez les libéraux que les autres, qui ne sont pas plus préservés que les autres de l'air du temps ou de la vénalité que les socialistes ou les conservateurs.

+1. L'instinct grégaire, moutonnier et masochiste existe par delà les convictions politiques.

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Ce n'est pas "le libéralisme", ce sont toutes les idéologies minoritaires.

Il est humain pour un idéologue qui ne parvient pas à convaincre de tenter de prendre le fâcheux raccourci de la force.

Bien entendu, c'est toujours contre-productif à long terme, et c'est d'autant plus évident pour le libéralisme qui s'oppose dans son principe même à l'autoritarisme, autoritarisme que, doit-on le rappeler, le libéralisme n'a d'autre but que de combattre.

Nonobstant, il convient de rappeler que l'antonyme d'autoritarisme n'est pas démocratie, et qu'un régime plus démocratique peut aussi être plus autoritaire. Il est donc parfaitement légitime pour un libéral de préférer un homme seul détenant moins de pouvoir plutôt qu'une assemblée élue dotée d'un pouvoir plus important.

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La sujet est intéressant mais il en fait trop. Quand il dit que tous les libéraux sont attachés aux hiérarchies sociales et que c'est pour cela qu'ils se rallient tous aveuglément derrière un "chef défenseur de l'ordre social" (p39), par exemple. Je pense que son analyse n'est valable que pour une minorité de libéraux conservateurs.

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En même temps, les hommes providentiels, même pour les libéraux, ça existe. Henri Ford, Steve Jobs (pour certains), Linus Torwalds, Satoshi Nakamoto…

Henri Ford ! Tu veux dire le gars qui a cédé tout les revenus de sa filiale allemande, FordWerke, au parti Nazi ?

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Henri Ford ! Tu veux dire le gars qui a cédé tout les revenus de sa filiale allemande, FordWerke, au parti Nazi ?

Non, je pensais plus au gars qui a démocratisé l'usage de la voiture. Mais je ne suis pas spécialement un grand admirateur, je citais juste son nom parce que je sais qu'il est un modèle pour de nombreux libéraux et entrepreneurs.

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Moi aussi je pense que c'est de la connerie, mais j'aimerais des réponses un peu plus constructives.

À ce stade de connerie ça ne mérite pas de réponse constructive. Des moqueries, À la limite.

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Henri Ford ! Tu veux dire le gars qui a cédé tout les revenus de sa filiale allemande, FordWerke, au parti Nazi ?

Et Steve Jobs, l'homme qui haïssait la liberté, volait ses associés, refusait de reconnaître ses enfants illégitimes, volait des organes, et vivait dans le déni de la réalité ? Quel modèle de libéralisme.

Je comprend pas ce biais (entrepreneur, patron) = héros du libéralisme. (Pourtant, j'ai lu Atlas Shrugged mais même là y a un paquet de patrons qui ne sont pas du tout un bon exemple.)

Quant à Linus TorValds et Satoshi Nakamoto (j'ai quand même lolé quand j'ai compris qui c'était) j'ai pas vraiment l'impression qu'ils rentrent dans le cadre d'homme providentiel. Mark Shuttleworth à la limite ?

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Il suffit de voir le culte de Ron Paul ici-même pour constater que cette considération est vraissemblable. Je crois par ailleurs comme f.mas qu'elle n'est pas une idiosyncrasie libérale, ou alors libérale au sens large du libéralisme politique, mais il faut pondérer la tendance en rajoutant que l'attirance pour le despotisme est beaucoup plus forte chez les socialistes - qu'ils se prétendent sociaux-démocrates n'y change rien. Et d'autre part cette tentation est sûrement accentuée dans le cas des libertariens et libéraux conservateurs du fait de leur sectarisme pour les premiers et de leur méfiance envers les institutions démocratiques pour les seconds.

Et Steve Jobs, l'homme qui haïssait la liberté, volait ses associés, refusait de reconnaître ses enfants illégitimes, volait des organes, et vivait dans le déni de la réalité ?

+1, cette idolâtrie autour de Steve Jobs est indécente. Un as du marketing qui n'a rien inventé.

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Et Steve Jobs, l'homme qui haïssait la liberté, volait ses associés, refusait de reconnaître ses enfants illégitimes, volait des organes, …

Et encore tu n'as pas mentionné le pire, la création de l'humancentiPad : http://www.southparkstudios.com/clips/382531/revolutionary-new-product

En même temps, quand on lit pas les contrats de licence…

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L'extrême gauche beurk.

Pourquoi ?

Sérieusement. Pourquoi ?

Il y a des idées d'extrême gauche qui sont beurk, des idées d'extrême droite qui sont beurk, et des idées d'extrême centre qui sont beurk aussi.

Et Steve Jobs, l'homme qui haïssait la liberté, volait ses associés, refusait de reconnaître ses enfants illégitimes, volait des organes, et vivait dans le déni de la réalité ? Quel modèle de libéralisme.

Heu, on peut avoir quelques petits éléments de preuve là ?

Parce que bon, les accusations sont un chouïa graves et il y a de la famille qui a les moyens de payer des avocats.

Je comprend pas ce biais (entrepreneur, patron) = héros du libéralisme. (Pourtant, j'ai lu Atlas Shrugged mais même là y a un paquet de patrons qui ne sont pas du tout un bon exemple.)

Oui, la plupart des gens qui lisent Atlas Shrugged en diagonale comprennent très mal le message : 80% des patrons du bouquin sont vendus.

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Parce que bon, les accusations sont un chouïa graves et il y a de la famille qui a les moyens de payer des avocats.

Tout est sur sa page Wikipedia. Au plus le vol d'organes est exagéré (il a juste su jouer des lois pour obtenir un organe alors qu'il avait très peu de chances d'en faire bon usage, et ce par sa propre faute, ayant refusé l'opération quand il était encore temps). Mais il a bien volé Wozniak, et refusé de reconnaître sa fille.

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Il suffit de voir le culte de Ron Paul ici-même pour constater que cette considération est vraissemblable. Je crois par ailleurs comme f.mas qu'elle n'est pas une idiosyncrasie libérale, ou alors libérale au sens large du libéralisme politique, mais il faut pondérer la tendance en rajoutant que l'attirance pour le despotisme est beaucoup plus forte chez les socialistes - qu'ils se prétendent sociaux-démocrates n'y change rien. Et d'autre part cette tentation est sûrement accentuée dans le cas des libertariens et libéraux conservateurs du fait de leur sectarisme pour les premiers et de leur méfiance envers les institutions démocratiques pour les seconds.

Qualifier les libéraux de ceci ou cela n'a de sens que comparé aux autres opinions politiques et mon point de vue est peut-être partisan mais je crois que nous sommes parmi ceux qui le sommes le moins.

En revanche, comme les personnalités attirées par les autres courants sont en permanence attirées par l'homme providentiel, le réflexe humain et grégaire auxquels les libéraux sont sensibles comme les autres en temps de crise est d'autant plus remarquable chez eux car elle contraste avec leurs habitudes. Je pense que ces remarques s'appliquent autant à l'ensemble des personnes d'opinion modérées qu'aux libéraux stricto sensu.

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Je pense que Louis Mandrin serait un meilleur héraut libéral que les patrons du CAC40…

+1

Petite remarque qui me fait dire que le propos de l'auteur de l'article n'est qu'un effet de manche de basochien de bas étage (ouf !) : si on on s'intéresse un peu à l'histoire politique du pays, on s'aperçoit assez vite que l'appel à l'homme fort qui va mettre tout le monde d'accord en se plaçant au dessus des partis est un lieu commun qu'on retrouve de droite comme à gauche, de Bonaparte à de Gaulle en passant par Boulanger, etc. Par contre, si on se concentre sur les formations politiques qui ont accueilli des libéraux (les radicaux, le cni), force est de constater qu'elles étaient à la fois très minoritaires, très peu portées sur les hommes forts et que si certains libéraux se sont retrouvés au sein de gouvernement autoritaires, c'est plus en termes d'appoint que d'adhésion idéologique forte (Constant, Pinay, Rueff, etc.).

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+1

Petite remarque qui me fait dire que le propos de l'auteur de l'article n'est qu'un effet de manche de basochien de bas étage (ouf !) : si on on s'intéresse un peu à l'histoire politique du pays, on s'aperçoit assez vite que l'appel à l'homme fort qui va mettre tout le monde d'accord en se plaçant au dessus des partis est un lieu commun qu'on retrouve de droite comme à gauche, de Bonaparte à de Gaulle en passant par Boulanger, etc. Par contre, si on se concentre sur les formations politiques qui ont accueilli des libéraux (les radicaux, le cni), force est de constater qu'elles étaient à la fois très minoritaires, très peu portées sur les hommes forts et que si certains libéraux se sont retrouvés au sein de gouvernement autoritaires, c'est plus en termes d'appoint que d'adhésion idéologique forte (Constant, Pinay, Rueff, etc.).

Tu y vas un peu fort pour Pinay et Rueff.

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Tu y vas un peu fort pour Pinay et Rueff.

Bah en même temps je ne pense pas que Pinay ait été séduit par la personnalité extraordinaire du Maréchal Pétain, bien qu'il ait voté les plein pouvoirs et accepté un temps de siéger au conseil national de Vichy. Même remarque pour Rueff vis à vis de de Gaulle : il ne s'est pas jeté dans les bras du nouveau sauveur de la France par adhésion forte, il s'est contenté d'intervenir comme expert purement économique. Ma remarque visait plutôt à les dédouaner des accusations de fascination à l'endroit des tentations politiques autoritaires.

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