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Gender studies & applications


Messages recommandés

Plus les gens sont égalisés, plus les inégalités restantes sont insupportables, c'est bien connu.

 

Et la lutte pour la justice sociale, ça booste l'ego (mais c'est l'autre face de la même pièce). Du coup il faut renouveler la dose :

 

 

Concernant les gender studies et tutti quanti, je pense que tant que l'humanité ne sera pas réduite à des lombrics hermaphrodites indifférenciés et à l'encéphalogramme plat (fin des genres => fin des différences => fin des conflits => paix sur la terre), les progressistes considéreront qu'il y a des combats à mener pour sortir l'humanité de l'ombre à la lumière.

 

Je me souviens d'un genreux marxiste culturel à qui un gus avait demandé ce qu'il ferait si un jour il gagnait sur tous les points. Il lui a répondu en substance : "rien, on continuera à chercher des problèmes à résoudre".

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Plus les gens sont égalisés, plus les inégalités restantes sont insupportables, c'est bien connu.

 

Ça me rappelle le manifeste d'Unabomber, qui n'avait sans doute pas toute sa tête mais qui voyait juste quand il disait : "Si notre société n'avait aucun problème social du tout, les gauchistes devraient INVENTER des problèmes pour se donner une excuse pour faire des histoires."

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Mais le problème, les gender studies étant du domaine de la sociologie, c'est me semble-t-il que le les sciences naturelles sont nécessairement mises de côté. Et prétendre que les différences H-F ne sont pas basées sur la nature mais sur la culture, c'est justement ce qu'on appelle la théorie du genre. 

 

 

Non, tu n'as pas compris. Quand (je vais prendre mon cas) j'essaye de comprendre l'importance des reines-mères dans la construction religieuse d'un ancien royaume africain, je fais du gender studies, parce que je me focalise sur le rôle du genre féminin, ça n'a rien avoir avec "la théorie du genre" et je ne me préoccupe pas du sexe des anges parce que ça n'a rien a faire avec la choucroute. Quand Yvonne Verdier (je prends l'exemple d'un livre que je cite 2 pages plus haut) étudie le rôle des femmes à la maison et comment elles s'organisent entre elles ("la laveuse, la cuisinière, la couturière"), on s'en contre-fou totalement de parler gamètes et de savoir si en leur greffant un pénis elles allaient réagir différemment.

 

edit : encore une fois, les gender studies ne prétendent pas "que les différences hommes femmes sont uniquement basées sur la culture et non la nature", personne de sérieux n'a jamais dit ça. Pour la 40ième fois sur ce fil, les gender studies étudient comment les rôles genrés se distribuent selon des coordonées espaces-temps différentes, aucun scientifique "mou" (pour reprendre ce que j'ai lu plus haut), du moins digne de ce nom, n'a dit que les Humains naissaient asexués et que les cultures en faisaient soit des hommes soit des femmes. 

Après, qu'un ou deux militants sextrémistes racontent du grand bordel organisé, c'est toujours possible mais si on prétend être sur un forum intelligent, il faudrait apprendre à faire la différence et, éventuellement, se fournir quelques livres de ce champs d'étude pour se faire un opinion un peu digne de ce nom.

 

J'ai bien noté la distinction, mais j'ai l'impression que la proportion d'étudiants et de chercheurs en gender studies qui ne sont pas des adeptes de la théorie du genre (ou qui font semblant en public pour les chercheurs serieux :P) est peu significative, ce qui explique la confusion.

 

Je crois qu'il y beaucoup de sous-groupes et pas mal de sensibilités différentes mais qu'en ne s'y interessant pas qu'autrement que dans les discours de du minustre Péon et des blogs féministes de Rue89, on fini par croire que tous sont des féminazis.

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Cher Poney tu es d'une flagrante mauvaise foi dans cette affaire, en faisant semblant de ne pas comprendre le présupposé idéologique des théories que tu décris, qui sont une extrapolation radicale de ce qu'on appelle la french theory.

 

Comme le disait neuneu, les promoteurs les plus en vue dans l'université de ces études de genre ne montrent pas autant de pudeur et ne jouent pas aux vierges effarouchées comme toi. Lis par exemple cet entretien avec Eric Fassin, principale tête de pont des études de genre en France, qui a le mérite d'énoncer les choses clairement au lieu de tourner autour du pot.

 

Comment définiriez-vous les gender studies ou études de genre?

 

Eric Fassin: Je préfère parler, en français, d'études de genre. En effet, on a longtemps refusé de traduire le mot gender, en le prétendant intraduisible. (...) Le genre, au départ, c'est la construction sociale du sexe biologique. La différence des sexes n'est pas une donnée de nature immuable; elle n'existe que dans l'histoire. Ce que c'est qu'être un homme, ou une femme, ne peut donc être abstrait du contexte social. Le sexe est indissociable des normes sexuelles, qui, par définition, ne sont pas naturelles. Or, si les normes sont susceptibles de changer, cela veut dire qu'elles sont un enjeu politique. Ce sont les conséquences politiques de cette perspective qui mobilisent aujourd'hui les conservateurs.

 

 

http://tetu.yagg.com/2011/09/01/eric-fassin-les-deputes-confondent-genre-et-sexualite/

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Je le savais que j'allais me retrouver à défendre un truc auquel je ne tiens pas spécialement parce que j'allais me retrouver en face d'une armée de strawman. Me voilà maintenant confiné dans les rangs de Fassin.

 

Je ne vais meme pas me faire chier à répondre à ça.

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Je le savais que j'allais me retrouver à défendre un truc auquel je ne tiens pas spécialement parce que j'allais me retrouver en face d'une armée de strawman. Me voilà maintenant confiné dans les rangs de Fassin.

 

Je ne vais meme pas me faire chier à répondre à ça.

Non, je ne dis pas que tu es pote avec Fassin, mais :

1) que tu feins d'ignorer le présupposé idéologique des études de genre (en particulier le marxisme culturel et la french theory)

2) que tu veux faire passer des vessies pour des lanternes quand tu suggères que les études de genre seraient une suite à Triste Tropique et aux Structures Elémentaires de la Parenté, alors qu'il y a une grosse rupture épistémologique entre les deux moments : anthropologie structurale versus théories de la domination et de la déconstruction.

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Non, je ne dis pas que tu es potes avec Fassin, mais :

1) que tu feins d'ignorer le présupposé idéologique des études de genre (en particulier le marxisme culturel et la french theory)

 

2) que tu veux faire passer des vessies pour des lanternes quand tu dis que les études de genre seraient une suite à Triste Tropique et aux Structures Elémentaires de la Parenté, alors qu'il y a une grosse rupture épistémologique entre les deux moments : anthropologie structurale versus théories de la domination et de la déconstruction.

 

1) non, je ne feins pas d'ignorer, Fassin broute à tous les râteliers, il n'est absolument pas représentatif des gens qui se penchent sur les question de genre. C'est comme si tu me disais "halala, tu feins d'ignorer le présupposé idéologique de l'économie (en particulier le marxisme culturel et la french theory)" parce que la plupart des types qui l'ouvrent sur le sujet sont des semi-marxistes. Les études de genres ça consiste à tenter d'analyser et comprendre la construction sociale du sexe biologique (je reprends à dessein Fassin), en d'autres termes, comment des hommes et des femmes, données biologiques, se retrouvent avec des rôles et des actions différenciées selon leur genre (données culturelles ici). Ca n'est rien d'autres, quand bien même ceux qui l'ouvrent le plus sont marxisants, et quand bien même les premier à l'avoir fait l'étaient aussi. C'était de toute façon "la mode" à l'époque. Dans les 70's, il y avait très peu de non-marxistes dans les sciences sociales.

 

Il y a maintenant deux réactions possibles face aux gender studies. Se boucher le nez et laisser ça (comme les études sur le milieu rural ou ouvrier, soit dit en passant), aux vilains marxistes, tout en se gaussant d'eux et en haussant les épaules, ou y voir un champs d'études potentiellement intéréssant et essayer de faire ça autrement. Je dis ça sans arrière pensée, puisque je ne fais pas de Gender Studies moi-même, je me suis simplement servi de quelques outils et réflexions pour nourrir mon propre travail (et j'en suis pleinement satisfait !).

 

2) je n'ai absolument pas prétendu qu'il n'y avait pas de rupture épistémologique, j'ai juste fait remarqué que c'est une question qui a surgit dans les années 70's (mais en fait, plus tôt que ça) et pour d'excellentes raisons. Et d'ailleurs, à bien y réfléchir, il y a plutôt une continuité qu'une rupture, puisqu'on retrouve de gros bouts de structuralisme dans les premières études (et pas que dans les premières à mon avis).

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Le probleme poney, c'est que tu a perdu la bataille de la séparation désignation de l'idéologie/désignation de la science avant meme de l'avoir commencée.

 

Non pas parce que les ennemis du marxisme culturel (moi par exemple :P) font la confusion, mais au contraire parce que les marxistes culturels la font, volontairement, pour valoriser leurs lubies.

 

Ce n'est pas la premiere fois qu'ils gagnent à ce jeu, mais c'est une bataille d'arriere garde qu'on ne peut pas gagner en forcant la distinction sémentique comme un arbitre neutre et objectif, on ne peut la gagner qu'en attaquant l'idéologie en tant que scientifique.

 

Demande à un écologiste serieux et réellement scientifique et non politique (il doit bien en rester quelques uns dans une cave quelque part) ce qu'il pense de la définition populaire de l'écologie et tu aura éxactement la meme réaction que toi, le dégout d'etre mélangé injustement avec ces saloperies et la volonté de rappeler qu'il n'y a pas de rapport logique entre les deux.

 

 

 

 

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Je le savais que j'allais me retrouver à défendre un truc auquel je ne tiens pas spécialement parce que j'allais me retrouver en face d'une armée de strawman. Me voilà maintenant confiné dans les rangs de Fassin.

 

Je ne vais meme pas me faire chier à répondre à ça.

Honnêtement, je trouve tes explications détaillées et convaincantes. En fait la théorie du genre est au gender studies ce que le nanarcapisme est à l'anarcho-capitalisme.

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Tu as probablement raison Neuneu, mais ce n'est pas grave, j'ai pour moi la satisfaction d'avoir tenté de mettre, du moins au début, le débat sur de bonnes rails. Je sens que ça va vite finir en nawak et je pourrai me contenter de lire.

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Fassin broute à tous les râteliers, il n'est absolument pas représentatif des gens qui se penchent sur les question de genre. 

 

C'est, académiquement du moins, une excellente nouvelle que tu donnes la, et ça signifie probablement que les masses féminazi qui se ruent dans les études de genre ne sont pas (encore ?) trop influents dans le milieu de la recherche.

 

Mais ça ne change malheureusement rien à la représentation populaire, et à la confiscation de la science par les marxistes pour justifier leur scientisme dérangé.

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C'est, académiquement du moins, une excellente nouvelle que tu donnes la, et ça signifie probablement que les masses féminazi qui se ruent dans les études de genre ne sont pas (encore ?) trop influents dans le milieu de la recherche.

 

Mais ça ne change malheureusement rien à la représentation populaire, et à la confiscation de la science par les marxistes pour justifier leur scientisme dérangé.

 

Je n'ai pas, bien sur, fais une étude sur le sujet. Mais, si je juge sur ce que j'en ai lu moi même et sur les deux établissements que j'ai fréquenté (j'ai eu cours avec Irène Théry -et d'autres-, qui n'est pas n'importe qui sur le sujet), non, il n'y a pas que des féminazi. J'ai suivi le cours de Théry pour avoir une base épistémologique sur les études concernant le genre, tout simplement parce que je n'y connaissais pas grand chose. J'avais, justement, peur de me retrouver face à 4 féministes (c'était un cours à 4 profs) et en fait, ça a commencé par une défense en règle de Levi-Strauss face aux attaques féministes. J'y suis rentré un peu avec les pieds de plombs et j'en suis sorti heureux et chamboulé sur ce que je tenais pour acquis. Sur les 4 profs (voir la liste de noms dans mon lien), il y avait presque 4 "couloirs" différents dans le champs des genders. La première partie du cours consistait justement à expliciter les différents courants et controverses de ce type d'études. Donc vouloir y voir un monisme marxiste est un peu grotesque. Un peu parce que oui, de fait, il y a beaucoup de morceau de marxisme dedans, mais grotesque quand même parce que, à l'image du libéralisme, les courants y sont nombreux.

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C'est dommage que tu n'ai pas fait l'étude, une belle étude sociologique bien ficelée sur la construction sociale de la théorie du genre dans les milieux universitaires serait bienvenue :D

 

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J'y suis rentré un peu avec les pieds de plombs et j'en suis sorti heureux et chamboulé sur ce que je tenais pour acquis. Sur les 4 profs (voir la liste de noms dans mon lien), il y avait presque 4 "couloirs" différents dans le champs des genders. La première partie du cours consistait justement à expliciter les différents courants et controverses de ce type d'études. Donc vouloir y voir un monisme marxiste est un peu grotesque. Un peu parce que oui, de fait, il y a beaucoup de morceau de marxisme dedans, mais grotesque quand même parce que, à l'image du libéralisme, les courants y sont nombreux.

Ce que je sais : les partisans des études de genre (je reprends aussi ton expression à dessin) ont conduit une guerre de tranchée contre Lévi-Strauss, car l'anthropologie structurale établissait des structures universelles de la parenté hétérosexuelle et de la filiation, notamment à cause de l'universalité du tabou de l'inceste.

Mais au lieu de t'indigner contre les amalgames, explique par exemple en quoi la bonne théorie du genre de Irène Théry se distingue de celle qui est dominante à l'université et chez les intellectuels conseillers du gouvernement, à savoir celle de Judith Butler & Eric Fassin.

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C'est dommage que tu n'ai pas fait l'étude, une belle étude sociologique bien ficelée sur la construction sociale de la théorie du genre dans les milieux universitaires serait bienvenue :D

 

Prenons juste les 4 profs que j'ai eu à l'ehess et voyons ce qu'est leur travail :

 

-Pascal Bonnemère, domaines de recherches : Rituels du cycle de vie / Genre et représentations de la personne / Modes de transmission des savoirs

 

Admirez "la négation de la nature biologique".

 

-Françoise Douaire-Marsaudon, domaines de recherches : Rapports entre la construction socio-politique et la formation de la personne dans les systèmes hiérarchisés. Questions de sexe/genre, sexualité, identité culturelle, plus particulièrement dans les sociéts de Polynésie.Parenté, en partic. dans les systèmes cognatiques. Mémoire, histoire. 

 

Pareil, négation de la nature, toussa. Bon, à la limite, on voit poindre un bout de marxisme dans les système hierarchisé (je dis ça sans avoir lu son travail)

 

-Agnès Martial : Les recherches d'Agnès Martial s'intéressent, sous l'angle de l'anthropologie de la parenté, à l’évolution contemporaine des liens de famille, du contenu de la filiation et des rapports de genre dans les nouvelles trajectoires conjugales et familiales.

 

Et enfin, pour Théry, elle a une fiche wiki.

 

Voyons, tout à fait ailleurs, mes profs à l'ULB :

 

David Berliner : Mes recherches au Laos cherchent à explorer les constructions culturelles des rapports de genre et de la sexualité, en mettant l’accent sur les formes locales de l’homosexualité, l’essor du tourisme sexuel et de la prostitution féminine et masculine, phénomènes en pleine expansion dans cette région d’Asie du Sud-Est.

 

 

 

Voilà la réalité des gender studies.

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Ce que je sais : les partisans des études de genre (je reprends aussi ton expression à dessin) ont conduit une guerre de tranchée contre Lévi-Strauss, car l'anthropolgie structurale établissait des structures universelles de la parenté hétéroxesuelle et de la filiation, notamment à cause de l'universalité du tabou de l'inceste.

Mais au lieu de t'indigner contre les amalgames, explique par exemple en quoi la bonne théorie du genre de Irène Théry se distingue de celle qui est dominante à l'université et chez les intellectuels conseillers du gouvernement, à savoir celle de Judith Butler & Eric Fassin.

 

 

http://books.google.fr/books?id=biofUWxxZBEC&pg=PA159&lpg=PA159&dq=ir%C3%A8ne+th%C3%A9ry+levi-strauss&source=bl&ots=7z4hzyUFML&sig=KyIdmHNEM6Y28YCr84C2tcmujTM&hl=fr&sa=X&ei=sHfQUf-SMYvWPfq6gLgK&ved=0CGIQ6AEwBg#v=onepage&q&f=false

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Prenons juste les 4 profs que j'ai eu à l'ehess et voyons ce qu'est leur travail :

 

-Pascal Bonnemère, domaines de recherches : Rituels du cycle de vie / Genre et représentations de la personne / Modes de transmission des savoirs

 

Admirez "la négation de la nature biologique".

 

-Françoise Douaire-Marsaudon, domaines de recherches : Rapports entre la construction socio-politique et la formation de la personne dans les systèmes hiérarchisés. Questions de sexe/genre, sexualité, identité culturelle, plus particulièrement dans les sociéts de Polynésie.Parenté, en partic. dans les systèmes cognatiques. Mémoire, histoire. 

 

Pareil, négation de la nature, toussa. Bon, à la limite, on voit poindre un bout de marxisme dans les système hierarchisé (je dis ça sans avoir lu son travail)

 

-Agnès Martial : Les recherches d'Agnès Martial s'intéressent, sous l'angle de l'anthropologie de la parenté, à l’évolution contemporaine des liens de famille, du contenu de la filiation et des rapports de genre dans les nouvelles trajectoires conjugales et familiales.

 

Et enfin, pour Théry, elle a une fiche wiki.

 

Voyons, tout à fait ailleurs, mes profs à l'ULB :

 

David Berliner : Mes recherches au Laos cherchent à explorer les constructions culturelles des rapports de genre et de la sexualité, en mettant l’accent sur les formes locales de l’homosexualité, l’essor du tourisme sexuel et de la prostitution féminine et masculine, phénomènes en pleine expansion dans cette région d’Asie du Sud-Est.

 

 

 

Voilà la réalité des gender studies.

 

Y a des gens qui n'ont rien d'autre à foutre que de consacrer leur CARRIÈRE à ça ?

 

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Si j'ai bien compris poney, les études de genre dont on nous rabat les oreilles, celles instrumentalisées par les politiques, sont un sous-groupe marxisant de la discipline.

 

En examinant la question, on a plus de chance de tomber sur une étude de la transexualité chez les Papous au XIXe siècle que sur une attaque en règle contre les méchants jouets qui formatent les enfants dans des rôles genrés.

 

 

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 Ces citations de Lévi-Strauss sont à encadrer.

 

 

Levi-Strauss disait qu'on pouvait remplacer "femme" par "homme", ça ne change pas le mécanisme. C'est sur que dans un système patriarcal, la dot ne concerne pas les hommes, et comme ce système est dominant... Les féministes ont vite trouvé un nouvel angle d'attaque : abattre le patriarcat. Depuis une cinquantaine d'année, en occident on ne parle plus que d'une forme de reliquat de patriarcat, une sorte de vieille structure mentale inconsciente. Les féministes sont donc partie à la charge de moulins à vent. Ca ne serait pas un vrai problème si ça ne venait pas soutenir le bras armé de l'Etat.

 

edit : c'est amusant, la première fois que j'ai entend parlé de ce livre, en 1ere année, je n'en comprenais pas l'importance. Ca me paraissait assez insignifiant. Aujourd'hui, en relisant ces citations, même si je comprends que certaines ont du avoir les cheveux qui se dressaient sur la tête, avec le recul nécessaire, je comprends à quel point ce texte restera à jamais comme une bombe intellectuelle, une révolution scientifique comme il n'y en a qu'une par siècle.

 

Si j'ai bien compris Poney, les études de genre dont on nous rabat les oreilles, celles instrumentalisées par les politiques, sont un sous-groupe marxisant de la discipline.

 

En examinant la question, on a plus de chance de tomber sur une étude de la transexualité chez les Papous au XIXe siècle que sur une attaque en règle contre les méchants jouets qui formatent les enfants dans des rôles genrés.

 

Je ne sais pas si on peut parler de sous-groupe, parce qu'il faut reconnaître à FreeJazz que c'est un gros groupe, mais je doute vraiment que ça soit plus marqué que dans d'autres champs des sciences sociales. Je suis prêt à parier qu'on trouve le même pourcentage d'influence marxiste qu'ailleurs, mais ce côté devient saillant parce que ça sert les intérêts de la gauche au pouvoir. De fait, pourquoi Belkacem s'intéresserait-elle à la transexualité Papou ? Comme ailleurs, si on souhaite que ça ne soit plus un domaine marqué par une biais de gauche, il reste aux libéraux de prendre le bébé à bras le corps. Aron l'a fait pour les classes sociales, Boudon pour l'école, d'autres ailleurs.

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Comme ailleurs, si on souhaite que ça ne soit plus un domaine marqué par une biais de gauche, il reste aux libéraux de prendre le bébé à bras le corps. Aron l'a fait pour les classes sociales, Boudon pour l'école, d'autres ailleurs.

 

Tu ne veux pas t'y mettre ? :mrgreen:

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Judith Butler, qui est au gender ce que Hayek est au libéralisme, prescrivait il y a 20 ans le type de politique sexuelle qui allait se mettre en place en Suède puis en Europe sous la houlette des socialistes. On y voit bien en quoi le programme sexuel du Gender doit se constituer en rupture avec le structuralisme.

 

Simplement culturel, Judith Butler*

La question n'est pas de savoir si les politiques sexuelles appartiennent alors au culturel ou à l'économique, mais comment les pratiques mêmes de l'échange sexuel brouillent la distinction entre les deux sphères.

 

Pourquoi alors, étant donné cette place fondamentale de la sexualité dans la pensée de la production et de la répartition, la sexualité émergerait-elle comme emblème du « culturel » dans les formes récentes du débat marxiste et néo-marxiste ? Avec quelle rapidité, et parfois quelle naïveté, la distinction entre le matériel et le culturel est-elle ré-instituée lorsque cela sert à établir la frontière qui rejettera la sexualité hors de l'espace de la structure politique fondamentale ! Cela laisse penser que la distinction n'est pas conceptuellement fondée, car elle repose sur une amnésie sélective de l'histoire du marxisme lui-même. Après tout, la distinction entre culture et vie matérielle s'est trouvée attaquée sur de nombreux fronts, et pas seulement là où les structuralistes ont dépassé Marx. Marx lui-même avait souligné que les formations économistes pré-capitalistes ne pouvaient être totalement extirpées des mondes culturels et symboliques dans lesquels elles étaient enracinées, et cette idée a été à l'origine de travaux importants en anthropologie économique : Sahlins, Polaniyi, Pearson ont approfondi et précisé la thèse de Marx dans Les formations économiques pré-capitalistes, où ils cherchaient à expliquer comment le culturel et l'économique avaient été dissociés en deux sphères distinctes – et même comment l'institution de l'économique comme sphère séparée était la conséquence d'un processus d'abstraction entamé par le capital lui-même. Marx lui-même était conscient que de telles distinctions sont la conséquence ultime de la division du travail et ne peuvent donc être exclues de sa structure. Dans L'idéologie allemande, il écrit, par exemple, que « la division du travail ne devient effectivement division du travail qu'à partir du moment où s'opère une division du travail matériel et intellectuel ». C'est ce qui motive en partie Althusser dans Idéologie et appareils idéologiques d'État lorsqu'il cherche à repenser la division du travail en termes de reproduction de la force de travail et, de manière plus frappante, « les formes de l'assujettissement idéologique [par lesquelles] est assurée la reproduction de la qualification de la force de travail ». Cette saillance de l'idéologique dans la reproduction des individus culmine dans la thèse novatrice d'Althusser selon laquelle « une idéologie existe toujours dans un appareil, et sa pratique ou ses pratiques. Cette existence est matérielle ». Ainsi même si l'on ne concevait l'homophobie que comme une attitude culturelle, il serait néanmoins nécessaire de situer cette attitude dans l'appareil et la pratique de son institutionnalisation, en d'autres termes, dans sa dimension matérielle. […]La question n'est pas de savoir si les politiques sexuelles appartiennent alors au culturel ou à l'économique, mais comment les pratiques mêmes de l'échange sexuel brouillent la distinction entre les deux sphères ?

 

Les études queer

 

Et en effet, les études queer, tout comme les études lesbiennes et « gays » ont cherché à remettre en question le soi-disant lien entre parenté et reproduction sexuelle, ainsi que celui entre reproduction sexuelle et sexualité. On pourrait même voir dans les études queer un retour important à la critique marxiste de la famille, fondé sur l'analyse mobilisatrice de la parenté comme socialement contingente et socialement transformable, et se démarquant du pathos universalisant des théories de Lévi-Strauss et de Lacan devenues paradigmatiques dans certaines formes de théories féministes. Bien que la théorie de Lévi-Strauss ait été utile pour montrer comment la normativité sexuelle produisait le genre afin d'accroître son prestige, elle n'a pas pu fournir les outils critiques nécessaires pour sortir de ses propres impasses.

Le modèle obligatoire de l'échange sexuel reproduit non seulement une sexualité contrainte par la reproduction, mais une conception du sexe naturalisé pour laquelle le rôle de la reproduction est central. Dans la mesure où les sexes naturalisés servent à préserver la dyade hétérosexuelle comme structure sacrée de la sexualité, ils continuent de garantir la parenté, les droits légaux et économiques et ces pratiques qui définissent ce que sera une personne socialement reconnaissable. Insister sur le fait que les formes sociales de la sexualité non seulement dépassent, mais aussi brouillent les agencements de la parenté hétérosexuelle ainsi que la reproduction revient aussi à affirmer que ce qui définit la personne et le sexe sera fondamentalement changé, affirmation qui n'est pas culturelle, mais qui confirme la place de la régulation sexuelle comme mode de production du sujet.S'agit-il là d'une tentative de la part des experts pour essayer d'améliorer la force politique des luttes queer au prix d'un refus de voir le glissement fondamental dans la conceptualisation et l'institutionnalisation des rapports sociaux qu'elles exigent ? L'association du sexuel et du culturel, et la tentative qui en découle pour rendre autonome et déprécier la sphère culturelle, sont-elles les réactions inconscientes à la dégradation sexuelle perçue dans la sphère culturelle, et représentent-elles une tentative de colonisation et d'endiguement de l'homosexualité dans le culturel et comme culturelle par excellence ?

 

Le néo-conservatisme de gauche qui vise à déprécier le culturel ne pourra qu'être une intervention culturelle de plus, quoi qu'il puisse être par ailleurs. Et pourtant, la manipulation tactique de la distinction culturel/économique visant à rétablir la notion discréditée d'oppression secondaire, ne fera que provoquer à nouveau la résistance à une unité imposée, et renforcer le soupçon que l'unité ne s'obtient que par suppression violente ou subordination nouvelle. J'aimerais ajouter au passage que c'est en effet la prise de conscience de cette violence qui a forcé la gauche à faire alliance avec le post-structuralisme. Cette interprétation permet de comprendre ce qui doit être enlevé à un concept d'unité pour qu'il puisse prendre l'apparence de la nécessité et de la cohérence, et permettre à la différence de rester constitutive de tout combat. Le refus de se trouver à nouveau subordonné à une unité qui caricature, déprécie et domestique la différence fonde un élan politique plus large et dynamique. Il se peut que cette résistance à l' « unité » porte en elle le secret d'une gauche, à l'avenir, plus démocratique.

 

Extraits de Judith Butler, “Simplement culturel”, Actuel Marx

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C'est dommage que tu n'ai pas fait l'étude, une belle étude sociologique bien ficelée sur la construction sociale de la théorie du genre dans les milieux universitaires serait bienvenue :D

D'une manière générale, on manque cruellement de méta-sociologie. La sociologie des sciences dures, ça on en a (ne serait-ce que parce que beaucoup de sociologues aimeraient savoir à quoi ressemble une vraie science, enfin, pour ceux qui ne sont pas animés de noires intentions), mais la sociologie de la sociologie, ça manque.

Comme ailleurs, si on souhaite que ça ne soit plus un domaine marqué par une biais de gauche, il reste aux libéraux de prendre le bébé à bras le corps. Aron l'a fait pour les classes sociales, Boudon pour l'école, d'autres ailleurs.

Et Crozier pour la sociologie du travail et des organisations.
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une attaque en règle contre les méchants jouets qui formatent les enfants dans des rôles genrés

Ça c'est en psychologie sociale. Travail sur les stéréotypes, tout ça.
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D'une manière générale, on manque cruellement de méta-sociologie. La sociologie des sciences dures, ça on en a (ne serait-ce que parce que beaucoup de sociologues aimeraient savoir à quoi ressemble une vraie science, enfin, pour ceux qui ne sont pas animés de noires intentions), mais la sociologie de la sociologie, ça manque.

Et Crozier pour la sociologie du travail et des organisations.

 

+1 aux deux phrases.

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D'une manière générale, on manque cruellement de méta-sociologie. La sociologie des sciences dures, ça on en a (ne serait-ce que parce que beaucoup de sociologues aimeraient savoir à quoi ressemble une vraie science, enfin, pour ceux qui ne sont pas animés de noires intentions), mais la sociologie de la sociologie, ça manque.

Il faut croire que déconstruire les autres c'est beaucoup plus fun que se déconstruire soi-même :mrgreen:

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Il faut croire que déconstruire les autres c'est beaucoup plus fun que se déconstruire soi-même :mrgreen:

Et c'est plus pratique si on compte obtenir plus de crédits pour son département, et une belle place reconnue par ses pairs.
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