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Le Capitalisme Familial En France


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Les limites du capitalisme familial

LE MONDE | 25.01.05 |

Un rothschild au capital de Libération ! Au-delà de l'oxymore que semble constituer dans l'imaginaire français l'association de ces deux noms, l'entrée d'une des dynasties les plus prestigieuses de la finance européenne dans le tour de table du quotidien illustre une fois de plus le rôle que continue de jouer le capitalisme familial dans l'économie française du XXIe siècle.

Ce n'est plus vraiment une surprise. Si certains avaient pronostiqué sa disparition dans les années 1980, en raison de la globalisation des marchés de capitaux et du poids pris par les fonds de pension, les années 1990 ont au contraire démontré son éclatante santé. Rien qu'en France, pays où, paraît-il, il est si difficile de faire fortune, les Arnault, Bouygues, Pinault, Lagardère, Mulliez, Peugeot et bien d'autres ont accru leur patrimoine de manière considérable. En mars 2003, l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion que préside Claude Bébéar, le fondateur d'Axa, révélait que 15 familles contrôlaient, à elles seules, près de 35 % de la capitalisation de la Bourse de Paris : un record en Europe !

Du coup, le capitalisme familial est, depuis quelques années, paré de toutes les vertus. Censés privilégier le long terme et non agir au gré des résultats trimestriels, peu portés à s'endetter, les groupes familiaux posséderaient un avantage intrinsèque sur leurs concurrents. Des chaires lui sont même consacrées, comme celle de l'Insead. Ernest-Antoine Seillière, qui vient de fêter avec faste le tricentenaire de la dynastie Wendel, aime prendre ses interlocuteurs à contre-pied en expliquant "qu'il n'y a pas de capitalisme qui ne soit pas familial" et que "l'anomalie du capitalisme, c'est le marché".

(…)

Suite de l'article

Vous pensez quoi des propos du baron du MEDEF? de cette exception française?

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Ce que j'en pense à froid, c'est que ça confirme l'idée que je me fais du capitalisme d'Etat à la Française.

1/On surprotège les grosses entreprises au dépend des autres.

2/Il existe, pour les grosses fortunes, d'incroyables possibilités de mettre son argent à l'abri, grâce au "système" français.

3/ Les grosses fortunes verrouillent la politique pour en tirer avantage. A l 'ENA, à Sc. Po., se tissent des réseaux entre futurs dirigeants et politiques, très copains-copains. Les passerelles et autres coups de mains ne se comptent plus.

4/D'ailleurs, vous savez d'où vient Seillères, qui il y a connu… Vous savez où l'on trouve le frère à Sarko…

5/L'"anomalie du capitalisme, c'est le marché" ça me fait furieusement penser au capitalisme du troisième Reich. C'est moi ou bien?

6/

Rien qu'en France, pays où, paraît-il, il est si difficile de faire fortune

Difficile de faire fortune, pas d'en accroître une, nuance!

Conclusion: je crois tout à fait qu'on puisse parler de concentration des richesses dans les mains de quelques familles en France. Ma question est: quel est le rôle des lois et réglementation là-dedans…

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Accolé un adjectif au capitalisme, c'est déjà vouloir modifier la substantifique moelle de la définition du capitalisme.

Le capitalisme est sauvage, vouloir le dompter c'est le tuer. Un tigre en cage n'est plus un tigre, et c'est tellement plus beau libre dans la savane!

Prenons plutôt exemple, bien qu'imparfait, des USA, où je crois me souvenir que 80 % des millionaires sont issus d'une famille qui ne l'était pas.

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Putain que ça m'énerve, je bosse avec ma mère et mon frere, mon autre frangin a créé sa boite avec sa femme et mon cousin est salarié chez lui..

Ca c du capitalisme familial, et on peut meme pas en profiter à cause des lois sur l'abus de bien social !

Les qq grandes familles qui "tiennent" la bourse sont l'ex. meme des anti-libéraux, des monopoles obtenus par l'état, des avantages fiscaux etc etc.

rageant, et d'ailleurs, je ne créerais pas de société en france (et donc pas d'impots :icon_up: ) tant que cela sera comme ça !

grrrrrr

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Invité Nick-O-las
Les qq grandes familles qui "tiennent" la bourse sont l'ex. meme des anti-libéraux, des monopoles obtenus par l'état, des avantages fiscaux etc etc.

Ce sont, en grande majorité, des personnes opportunistes qui savent faire fonctionner leurs reseaux afin de profiter d'avantages à titre privé et individuel.

Par contre, lorsque LaFéeC critique le fait qu'elle ne puisse pas profiter de sa société à cause d'un eventuel abus de bien social je ne suis pas d'accord. Il faut tout de même imposer aux entreprises quelques règles ! Je concois que dans une très petite entreprise où seuls travaillent des membres d'une même famille il soit tentant de confondre le patrimoine de l'entreprise et celui de la famille mais dans une entreprise plus importante celà devient moins acceptable. Il est utile parfois de rappeler à quelques PDG que leur SA appartient à des actionnaires et non pas à eux et qu'il est absolument intolérable qu'ils payent leurs vacances à l'Ile Maurice avec l'argent de la société.

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Ce sont, en grande majorité, des personnes opportunistes qui savent faire fonctionner leurs reseaux afin de profiter d'avantages à titre privé et individuel.

Par contre, lorsque LaFéeC critique le fait qu'elle ne puisse pas profiter de sa société à cause d'un eventuel abus de bien social je ne suis pas d'accord. Il faut tout de même imposer aux entreprises quelques règles ! Je concois que dans une très petite entreprise où seuls travaillent des membres d'une même famille il soit tentant de confondre le patrimoine de l'entreprise et celui de la famille mais dans une entreprise plus importante celà devient moins acceptable. Il est utile parfois de rappeler à quelques PDG que leur SA appartient à des actionnaires et non pas à eux et qu'il est absolument intolérable qu'ils payent leurs vacances à l'Ile Maurice avec l'argent de la société.

La loi sur l'abus de bien social n'a aucun lieu d'etre, il existe des contrats librement consentis.Meme si les actionnaires ne sont pas de la meme famille, ils peuvent etre d'accord sur le fait de récuperer du matos dans la boite, se payer un livre par la boite ct..

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Invité Nick-O-las
C'est aux actionnaires de faire preuve de vigilance. Qui ne dit mot consent.

Je trouve ta vision assez utopique ! Crois tu réellement qu'un actionnaire lambda a les moyens de savoir si tel ou tel employé profite de l'argent de la société pour satisfaire des dépenses personnelles ? Et alors je ne te parle même pas des multinationnales ! T'as qu'à voir, hélas, les difficultés auxquelles sont confrontées les associations type ADAM & co. pour t'en convaincre.

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Je trouve ta vision assez utopique ! Crois tu réellement qu'un actionnaire lambda a les moyens de savoir si tel ou tel employé profite de l'argent de la société pour satisfaire des dépenses personnelles ? Et alors je ne te parle même pas des multinationnales ! T'as qu'à voir, hélas, les difficultés auxquelles sont confrontées les associations type ADAM & co. pour t'en convaincre.

Là tu parles de vol, c'est acrrément une agression !!

Moi je te parle d'avantages quasi interdits, quand les actionnaires sont tous OK !!

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Je trouve ta vision assez utopique ! Crois tu réellement qu'un actionnaire lambda a les moyens de savoir si tel ou tel employé profite de l'argent de la société pour satisfaire des dépenses personnelles ? Et alors je ne te parle même pas des multinationnales ! T'as qu'à voir, hélas, les difficultés auxquelles sont confrontées les associations type ADAM & co. pour t'en convaincre.

Lorsque tu laisses ta voiture chez le garagiste, qu'il te dit "ah ben monsieur, va falloir 6 mois pour la réparer", alors qu'en fait il lui faut à peine 5 minutes, le reste des 6 mois etant consacré à la location de ta voiture à d'autres personnes (le garagiste se fait donc de la thune sur ton dos), que peux-tu en conclure?

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Invité Nick-O-las
Lorsque tu laisses ta voiture chez le garagiste, qu'il te dit "ah ben monsieur, va falloir 6 mois pour la réparer", alors qu'en fait il lui faut à peine 5 minutes, le reste des 6 mois etant consacré à la location de ta voiture à d'autres personnes (le garagiste se fait donc de la thune sur ton dos), que peux-tu en conclure?

J'en conclue tout simplement que c'est un délit au même titre que l'abus de bien social. :icon_up:

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Invité Nick-O-las
Là tu parles de vol, c'est acrrément une agression !!

Moi je te parle d'avantages quasi interdits, quand les actionnaires sont tous OK !!

A partir du moment où tu utilises à des fins personnelles de l'argent ou des immo. qui ont été financés par le travail de l'ensemble de l'entreprise, en effet je pense qu'on peut parler de vol ! A moins bien sûr que celà ne soit le resultat d'un accord entre l'entreprise et la personne : Voiture de societé utilisable à des fins personnelles, appartement de fonction, avantages en nature, …

Néanmoins, j'admet que le financement d'un voyage à l'ile Maurice et le plein d'une voiture pour partir au ski le week-end ne releve pas du même "degrès" dans l'abus de bien social. Par contre pour l'administration fiscale … :icon_up:

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Invité jabial
Je trouve ta vision assez utopique ! Crois tu réellement qu'un actionnaire lambda a les moyens de savoir si tel ou tel employé profite de l'argent de la société pour satisfaire des dépenses personnelles ? Et alors je ne te parle même pas des multinationnales ! T'as qu'à voir, hélas, les difficultés auxquelles sont confrontées les associations type ADAM & co. pour t'en convaincre.

S'ils ne sont pas individuellement puissants, les actionnaires sont nombreux, ce qui leur donne de la force. LA réalité est qu'une entreprise que le PDG pille sera bien vite dévalorisée et son PDG viré.

Ce que je ne comprend pas c'est la schizophrénie qui ousse tantôt à crier à la dictature des actionnaires, tantôt à les présenter comme des victimes des méhcants PDG.

L'abus de bien social est une contrainte légale introduite par un lobby socialiste américain ; comme l'interdiction de la drogue il est très récent. Le capitalisme s'est très bien développé snas ce genre de loi.

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J'en conclue tout simplement que c'est un délit au même titre que l'abus de bien social.  :icon_up:

A qui appartient une entreprise ? Ses propriétaires légitimes.

Qui sont les propriétaires légitimes d'une entreprise ?

les actionnaires.

Ainsi, vu qu'un propriétaire fait ce qu'il veut avec ce qui lui appartient, les actionnaires peuvent faire ce qu'ils veulent de leur entreprise.

Si j'ai envie de me payer une voiture et que les autres actionnaires sont OK, alors personne n'a le droit de dire qqcesoit.

L'abus de bien n'existe que lors d'un vol, cad qu'un actionnaire vole un autre.

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Et les créanciers privés de la boîte ?

Ce sont eux les premiers lésés en cas d'abus de bien sociaux. Si on accepte ce genre de trucs, aucune société ne pourra encore contracter un emprunt ou bénéficier d'un quelconque crédit.

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Et les créanciers privés de la boîte ?

Ce sont eux les premiers lésés en cas d'abus de bien sociaux. Si on accepte ce genre de trucs, aucune société ne pourra encore contracter un emprunt ou bénéficier d'un quelconque crédit.

Les créanciers privés (fournisseurs, clients) ne sont-ils pas prioritaires par rapport aux actionnaires en cas de liquidation?

(Ou alors j'ai pas compris la discussion)

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Et les créanciers privés de la boîte ?

Ce sont eux les premiers lésés en cas d'abus de bien sociaux. Si on accepte ce genre de trucs, aucune société ne pourra encore contracter un emprunt ou bénéficier d'un quelconque crédit.

Bien sûr que si.

Si les banquiers ne prêtent plus de quoi vivront-ils? :doigt:

A ce compte, les créanciers devraient avoir un droit de regard sur les dépenses, investissements et stratégies, bref déposséder les légitimes propriétaires de leur droit de propriété.

Dans ce cas, ce n'est plus la banque qui ne prête plus, c'est moi qui n'emprunte plus :icon_up:

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Bon, si on revenait au sujet ? L'abus de bien social ça mérite un fil à part.

Avant guerre on parlait des "cent familles", et d'ailleurs le "complot judéo-maçonique" et la "juiverie ploutocrate" (sic et resic) n'était pas loin.

100 c'était encore trop, maintenant c'est 15…

Nihil novo sub sole

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Invité jabial
C'est surtout l'administration qui évoque l'abus de bien social car ce sont des impôts et des charges qui lui échappent.

Bien entendu. Je préfère 100 fois un PDG qui se paie sur la bête dans les limites du raisonnable et qui fait tourner l'entreprise comme une horloge, qu'un énarque naïf qui va :

1) Essayer d'appliquer des procédures standardisées qui vont casser les habitudes de travail efficaces

2) Créer une masse de bureaucratie à l'intérieur de l'entreprise

3) Prendre des décisions non selon le marché, mais selon des théories économiques

4) Ne pas graisser la patter des fonctionnaires qu'il faut, et voir tous les ennuis possibles lui tomber sur le dos

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Invité jabial
Et les créanciers privés de la boîte ?

Ce sont eux les premiers lésés en cas d'abus de bien sociaux. Si on accepte ce genre de trucs, aucune société ne pourra encore contracter un emprunt ou bénéficier d'un quelconque crédit.

Il ne faut pas confondre rupture de contrat (piquer dans la caisse, inacceptable) et la version étendue de l'abus de bien social actuellement admise. Celle-ci ne laisse aucune liberté contractuelle, et surtout empêche la corruption négative (autrement dit, payer pour avoir la paix) qui est nécessaire à la guerre contre l'administration.

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Bon, si on revenait au sujet ? L'abus de bien social ça mérite un fil à part.

Avant guerre on parlait des "cent familles", et d'ailleurs le "complot judéo-maçonique" et la "juiverie ploutocrate" (sic et resic) n'était pas loin.

100 c'était encore trop, maintenant c'est 15…

Nihil novo sub sole

Le problème que tu poses est: "L'entreprise est-elle un bien social?"

Si oui, alors la question de l'abus de bien social est simple: cela devrait être interdit et severement puni.

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Je comprend rien à vos histoires d'abus de bien social.

Si je traite avec une société, je le fait parce que le contrat de société fixe des règles qui me garantissent dans une certaine limite que je vais être payé, bien qu'il n'y ait pas de personne physique qui soit responsable sur ses biens des dettes de l'entreprise. L'abus de bien social constitue une rupture de ce contrat, donc lèse tous ceux qui ont traité avec la société parce qu'ils considèrent que ce contrat sera respecté.

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Invité jabial
Je comprend rien à vos histoires d'abus de bien social.

Si je traite avec une société, je le fait parce que le contrat de société fixe des règles qui me garantissent dans une certaine limite que je vais être payé, bien qu'il n'y ait pas de personne physique qui soit responsable sur ses biens des dettes de l'entreprise. L'abus de bien social constitue une rupture de ce contrat, donc lèse tous ceux qui ont traité avec la société parce qu'ils considèrent que ce contrat sera respecté.

Ca, c'était la loi avant l'introduction de l'abus de bien social.

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