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France, usine à cancres


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La France paralysée devant ses mauvais résultats scolaires

LE MONDE | 04.12.07 | 10h53 • Mis à jour le 04.12.07 | 10h57

n trois ans, la France n'a pas amélioré ses performances scolaires, au contraire. L'enquête PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves), menée par l'OCDE en 2006 et rendue publique, mardi 4 décembre, confirme le classement médiocre de la France, déjà pointée du doigt par l'organisation internationale dans ses précédentes études de 2000 et de 2003.

L'OCDE, qui teste près de 400 000 élèves de 15 ans scolarisés dans 57 pays, a choisi de se concentrer cette fois sur les sciences. Alors que les élèves finlandais caracolent une nouvelle fois en tête du classement, les Français plafonnent légèrement en dessous de la moyenne.

En 2003, la France était à la 10e place pour les sciences, il est vrai avec des tests un peu différents. Elle recule cette année au 19e rang parmi les trente pays de l'OCDE. Ce décrochage se confirme aussi dans les deux autres domaines étudiés depuis 2000, la compréhension de l'écrit (lecture) et les mathématiques.

En lecture, la France a ainsi rétrogradé entre 2000 et 2006 de la 14e place à la 17e place. Même chose en mathématiques, où les Français sont passés en trois ans du 13e au 17e rang. "La France et le Japon ont vu leurs performances en lecture diminuer, mais pour des raisons diamétralement opposées. En France, c'est la proportion d'élèves en difficulté qui a augmenté, alors qu'au Japon c'est celle des bons élèves qui a baissé", développe Eric Charbonnier, analyste à la direction de l'éducation de l'OCDE.

RÉFORMES

Mais cette différence n'est pas la seule qui sépare les deux pays. Le Japon, comme l'Allemagne, l'Autriche ou encore la Suisse, fait partie des pays qui ont entrepris des réformes éducatives après avoir connu un véritable "choc PISA" à la révélation de leurs mauvais résultats.

"Le Japon ou la Suisse ont réagi en mettant en place un système d'évaluation national de leurs élèves. En Allemagne, un certain nombre de réformes en cours découlent de PISA", explique Nathalie Mons, maître de conférences en sciences de l'éducation à l'université Grenoble-II. En Allemagne, pour développer le goût pour les sciences, quelque 250 "laboratoires pour enfants" ont été créés sur tout le territoire. Au niveau fédéral, un programme prévoit d'étendre à tout le pays la prise en charge des enfants l'après-midi.

En France, PISA n'a pas été prise très au sérieux. Avec l'édition 2006, les choses pourraient changer. Car, selon Nathalie Mons, "un pays est mûr quand il existe un questionnement sur la qualité du système éducatif". De plus, "l'existence d'un gouvernement qui a un autre système de références que les acteurs de l'éducation est aussi un élément déclencheur, tout comme l'absence ou la faiblesse de l'évaluation des élèves. Tous ces éléments sont réunis aujourd'hui en France", analyse la chercheuse.

Celle-ci reste prudente sur l'effet du classement. "Est-ce PISA qui induit vraiment les réformes, ou ces projets préexistaient-ils et ont été a posteriori légitimés par l'étude?", se demande l'universitaire. Depuis plusieurs semaines, le ministre de l'éducation nationale, Xavier Darcos, multiplie les références aux études internationales.

Lundi 3 décembre, sur France-Culture, M. Darcos évoquait ainsi les mauvais résultats en mathématiques des élèves français pour justifier de "remettre de l'école dans l'école" et plaider en faveur d'un recentrage du primaire sur l'acquisition des savoirs fondamentaux, l'un des axes de sa future réforme.

Catherine Rollot et Marie de Vergès (à Berlin)

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Ce n'est pas très brillant en communauté française de Belgique non plus …

Alors que la Communauté flamande obtient un score de 529 et la Communauté germanophone une note de 516 en matière de connaissances scientifiques, les élèves francophones récoltent en moyenne un score de 486 points.

Ce résultat place la Communauté française en queue de peloton des pays de l'OCDE, devant seulement l'Italie, le Portugal, la Grèce, la Turquie et le Mexique et loin derrière notamment la France, la Suède, l'Allemagne ou la Finlande, première du classement.

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Ce n'est pas très brillant en communauté française de Belgique non plus …

c'est encore pire pour la lecture :

Ce matin ont été publiés de nouveaux résultats catastrophiques en sciences, lecture et mathématiques. L'enquête PISA 2006 ne montre, en effet, aucune amélioration par rapport à 2000 et 2003. Une autre enquête internationale (2006) de lecture et de compréhension PIRLS (Progress in International Reading and Literacy Study) portant sur des enfants de 4ème année primaire de 40 pays vient d'être publiée en anglais (le 28 novembre), mais elle est, hélas, passée totalement inaperçue.

Les résultats sont catastrophiques pour l'enseignement francophone. Notre communauté est tout simplement dernière de la classe européenne !

destexhe.blogs.com/

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Ce n'est pas très brillant en communauté française de Belgique non plus…

C'est dangereux d'être francophone ! Non seulement ça formate moins bien l'esprit pour l'école, mais ça rend très perméable au socialisme :icon_up: . Si on apprend que les résultats sont analogues en Suisse, on a plus que les yeux pour pleurer.

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C'est dangereux d'être francophone ! Non seulement ça formate moins bien l'esprit pour l'école, mais ça rend très perméable au socialisme :icon_up: . Si on apprend que les résultats sont analogues en Suisse, on a plus que les yeux pour pleurer.

Etonnemment, j'ai l'impression que l'anglais se prête mieux comme support à la reflexion.

Peut être parcequ'il est plus fonctionnel (pour définir un concept, on a qu'a coller deux mots), plus concis et contient peu de règle particulières.

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Etonnemment, j'ai l'impression que l'anglais se prête mieux comme support à la reflexion.

Peut être parcequ'il est plus fonctionnel (pour définir un concept, on a qu'a coller deux mots), plus concis et contient peu de règle particulières.

Je pense que l'organe le plus concerné par la qualité de réflexion est le cerveau et non la langue :icon_up:

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Une interview d'une spécialiste des sciences de l'éducation :

NATHALIE MONS - CHERCHEUSE EN SCIENCES DE L'ÉDUCATION

« Numéro un, les Finlandais ont vingt ans d'avance »

Maître de conférences à l'université Grenoble-II, experte auprès de l'OCDE et de la Commission européenne, Nathalie Mons est l'une des grandes spécialistes de la comparaison des systèmes éducatifs internationaux, sujet sur lequel elle a récemment publié un ouvrage (1).

Quelles sont les clefs de la réussite du système scolaire finlandais ?

La Finlande a un système scolaire très moderne comparé au nôtre. Il produit peu d'échec et une élite de très bon niveau. Le fonctionnement est assez décentralisé et l'école est unique jusqu'à 16 ans. Dans ce domaine, ils ont vingt ans d'avance ! Quand nous nous débattons encore dans les concepts du collège unique, eux en sont déjà à la réflexion sur l'aménagement des classes et des enseignements. Ainsi, il n'y a plus de redoublement ni de classes de niveau, pratiques inefficaces mais répandues en France. Les élèves ont des objectifs identiques fixés à la fin de leur scolarité, mais l'apprentissage est très individualisé. Les cours en petits groupes sont très répandus, pas uniquement pour les élèves en échec.

Les élèves finlandais semblent aussi avoir moins d'heures de cours.

Mieux vaut être prudent sur ce sujet. La législation finlandaise ne précise que le nombre minimum de cours et les collectivités locales et les établissements peuvent décider d'adjoindre des heures de cours supplémentaires. L'argument selon lequel ce serait le trop grand nombre d'heures de cours qui explique les mauvais résultats français paraît contestable au plan scientifique. Les études montrent au contraire que plus on a de temps pour apprendre dans une discipline, meilleurs sont les résultats. C'est ce que les chercheurs appellent l'« opportunity to learn ».

Ce modèle est-il transposable en France ?

Dans la plupart des grands pays, nous constatons une tendance à la convergence des systèmes éducatifs vers un modèle d'école unique avec des parcours individualisés. Cela dit, il y a encore des freins culturels en France : les enseignants sont très attachés à la notion de « classe », le ministère fait du soutien individualisé la réponse à l'échec, et la décentralisation suscite de fortes réticences, notamment au plan du recrutement. Enfin, les conditions sociales ne sont pas les mêmes : la Finlande est un petit pays dans lequel il y a peu d'immigration.

Y a-t-il eu un « effet Pisa » dans les pays ?

Indéniablement une hausse des évaluations, soit par effet d'imitation, soit au contraire pour pouvoir opposer des chiffres à ceux de Pisa. Quelques pays mal classés dans les précédents palmarès ont aussi subi un véritable « Pisa choc » qui les a incités à réformer leur système éducatif.. L'Allemagne et l'Autriche ont ainsi décidé de revenir sur les filières précoces, et la Suisse tente d'harmoniser ses programmes, qui sont très régionalisés.

Et la France ?

Cela ne s'est pas produit, mais il ne faut pas exclure cette fois un « Pisa choc » vu les résultats. Je travaille avec d'autres chercheurs de Sciences po sur ce sujet, et nous avons élaboré des hypothèses sur les conditions d'un « Pisa choc ». D'abord, il faut que le pays accepte les évaluations de l'OCDE. En France, ce n'est pas acquis : non seulement nous avons nos propres évaluations - le bac et les évaluations standardisées -, mais aussi des syndicats assez puissants qui, comme partout, ne les voient pas forcément d'un bon oeil. Ensuite, il faut que les esprits soient préparés et le gouvernement prêt à la réforme. Ces conditions-là paraissent réunies : les « black rapports » alarmistes se multiplient, comme en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis dans les années 1980.

PROPOS RECUEILLIS PAR LAURENCE ALBERT

(1) « Les Nouvelles Politiques éducatives. la France fait-elle les bons choix ? ». Presses universitaires de France, 200 pages 19 euros.

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En tous cas je peux témoigner d'une chute récente dans le niveau en math des étudiants qui arrivent en fac.

Il ne s'agit pas de l'éternel ritournelle sur "c'est plus ce que c'était" mais la constatation que de passer de 9h/semaine (en 94) a 7,5h/semaine (04) n'est pas indolore. On passe de 400h de formation pour arriver au bac scientifique à 334h aujourd'hui.

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En tous cas je peux témoigner d'une chute récente dans le niveau en math des étudiants qui arrivent en fac.

Il ne s'agit pas de l'éternel ritournelle sur "c'est plus ce que c'était" mais la constatation que de passer de 9h/semaine (en 94) a 7,5h/semaine (04) n'est pas indolore. On passe de 400h de formation pour arriver au bac scientifique à 334h aujourd'hui.

Depuis que tu enseignes, tu remarques avec précision (à l'année près) les chutes de niveaux ? Pour les mathématiques, c'est 2004, où quelques années avant c'était plus ça ?

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Pour arranger les choses, Laporte n'en loupe pas une : il a récemment décrété que : "ce qui manque au collège" c'est une heure de sport en plus par semaine.

Nos collégiens déjà over bookés auront désormais autant d'heures de sport que de français. :icon_up:

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Pour arranger les choses, Laporte n'en loupe pas une : il a récemment décrété que : "ce qui manque au collège" c'est une heure de sport en plus par semaine.

Nos collégiens déjà over bookés auront désormais autant d'heures de sport que de français. :icon_up:

Pour le primaire, c'est une heure de sport par jour dont il parle.

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À noter, deux merveilleuses réactions de lecteurs à cet article sur le site du Monde :

Sachant que l'epuisement des resources et la catastrophe environnementale annoncee imposeront d'abdonner le liberalisme economique non regule -voire le recours a une sorte de dictature ecologique- pour tenter d'enrayer la mort de la vie sur la planete, il me parait sage de miser sur les etudes de sciences et les technologies de pointes porteuses -esperons le- de solutions. Les etudes de medecines ont aussi de l'avenir pour aider une humanite malades de pollution et d'infections devastatrices.
Cet article a un titre malheureux et entraîne une confusion. PISA ne montre pas que les résultats scolaires en France sont moins bons mais que le pays est moins bien classé parmi les pays de l'OCDE. En effet, le niveau général des pays de l'OCDE a augmenté, mais le niveau français a augmenté moins vite. Les raisons peuvent en être les restes archaïques de notre système éducatif, comme le redoublement ou la notation précoce, qui n'existent pas en Finlande et autres pays bien classés.
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Pour arranger les choses, Laporte n'en loupe pas une : il a récemment décrété que : "ce qui manque au collège" c'est une heure de sport en plus par semaine.

Nos collégiens déjà over bookés auront désormais autant d'heures de sport que de français. :icon_up:

Il faut bien former les jeunesses hit… françaises voyons !

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Conséquence logique des diverses réformes débiles adoptées style :

_Apprentissage de la lecture par la méthode globale (les gamins n'apprennent plus les syllabes mais les mots par coeur en les "photographiant", résultat un tiers des mômes en 6ieme ne savent pas "déchiffrer" un texte simple (je dis bien déchiffrer et non lire) et quant à l'orthographe n'en parlons même pas).

_Surcharge des classes et pas assez de profs

_Sélection par les maths (qui a pour conséquence de "dégoûter" plus qu'autre chose les gamins des matières scientifiques car celles-ci sont vues comme sanctionnantes donc baisse des effectifs dans les filières scientifiques dans le supérieur) --> mentalité "avec filière S ça mène à tout et les littéraires sont des gogols" (donc plein de bac S obtenus ricrac)

_Notation des gamins dès le CP (une abhérration, de quoi dégouter l'envie d'apprendre des tous petits)

Et j'en passe…

Sans parler d'un allègement global des programmes (j'ai regardé les manuels de seconde de mon petit frère qui vient d'entrer au lycée, c'est light par rapport à mon époque (j'ai passé mon bac en 2001)).

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résultat un tiers des mômes en 6ieme ne savent pas "déchiffrer" un texte simple (je dis bien déchiffrer et non lire)

Anecdote : un jour dans un bar, en attendant un copain, je me suis attablé avec deux jeunes gens, redoublant leur terminale, et en période de bac blanc. Ils cherchaient à résoudre un problème de maths, lorsque l'un d'eux a entamé la lecture à haute voix du texte, j'ai compris que leur problème n'était pas d'être nuls en maths, mais de ne pas comprendre complètement ce qu'ils lisent.

Sélection par les maths

:icon_up: Très bien ça au contraire. :doigt:

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