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Californie, cet enfer socialiste


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La Californie, le plus riche des Etats américains est au bord du gouffre. Parce que plutôt que de maîtriser des dépenses publiques, depuis trop longtemps à la dérive, elle a compté sur une croissance qui ne s’est pas matérialisée.

http://www.atlantico.fr/decryptage/crise-budgetaire-californie-gerald-olivier-368525.html?page=0,0

Voici quelques jours le gouverneur de la Californie, Jerry Brown a annoncé que le budget de son Etat connaîtra un déficit beaucoup plus important que prévu, seize milliards de dollars. Près du double du déficit de neuf milliards envisagé en janvier.

Pourquoi ? Parce que les revenus de l’Etat se sont effondrés en même temps que l’activité économique, alors que la demande de services sociaux n’a cessé d’augmenter.

En d’autres termes la croissance attendue et espérée, à la fois pour boucler le budget en exercice et préparer le suivant n’a pas été au rendez-vous. Donc les rentrées de l’Etat ont été largement inférieures aux prévisions. Comme dans le même temps les dépenses n’ont pas été réduites l’Etat se trouve dans l’impossibilité de boucler ses comptes.

Une leçon qu’il n’est pas inutile de méditer à l’heure où en France certains comptent sur la croissance plutôt que sur un assainissement des dépenses publiques pour nous sortir de la crise de la dette.

En vérité, les problèmes de la Californie ne sont pas nouveaux. Voilà plus de vingt ans que cet Etat aligne des déficits budgétaires. Sa dette cumulée dépasse 350 milliards de dollars. Le poids des seuls intérêts de cette dette représente près de 10% de ses dépenses budgétaires. Malgré sa richesse, « l’Etat en or », c’est le surnom de la Californie, qui remonte à la ruée vers l’or, est devenue ingérable et quasiment insolvable.

La Californie compte 38 millions d’habitants pour 420 000km². Son PIB est de mille neuf cents milliards de dollars, soit 15% du PIB américain. Indépendante, elle serait la septième puissance mondiale, à hauteur de l’Italie. Elle possède quelques-uns des fleurons de l’industrie américaine, Chevron, Hewlet Packard, Apple, Intel, Google, Oracle, Cisco, Walt Disney et d’autres.

Mais elle a été frappée de plein fouet par la crise à partir de 2008. Le marché immobilier s’est effondré, notamment dans la région de Los Angeles. L’activité économique tourne depuis au ralenti. La bonne santé fringante des start-ups de l’Internet et de la Silicon Valley faisant figure d’exception dans un paysage déprimé. Le chômage est à 11%, soit 20% au dessus de la moyenne nationale.

Au-delà de cette conjoncture difficile, l’Etat vit une mutation fondamentale mais quasi invisible au quotidien : sa population bascule. Entre 2000 et 2010 elle a gagné quatre millions d’habitants, dont 1,8 millions en raison de l’immigration. Alors que dans le même temps 1,5 millions de ses résidents partaient vers d’autres Etats. Les blancs non hispaniques ne constituent plus que 40% de la population. A peine plus que les hispaniques, 38%.

La population « entrante » est plus pauvre que la population « sortante ». Résultat, des rentrées fiscales en baisses et des dépenses sociales en hausse. Sur les derniers dix millions de personnes ajoutées à sa population, 70% dépendent de l’aide publique pour leur santé.

Or la Californie est à la fois l’un des Etats les plus généreux de l’Union en termes de services publics et l’un des plus rétifs à l’impôt. La proportion des bénéficiaires du « welfare », l’aide sociale, est deux fois plus élevée qu’ailleurs. Ainsi la Californie rassemble 15% de la population des Etats-Unis, et 30% des bénéficiaires du « welfare ».

Sa générosité ne se limite pas aux destinataires de ses services mais concerne aussi les employés du service public, qu’ils soient municipaux ou régionaux. Syndicats puissants et bonne conscience obligent, la Californie rémunère tous ses fonctionnaires, des gardiens de prisons, aux employés administratifs, en passant par les policiers et pompiers, mieux que les autres Etats américains. Les salaires à six chiffres, c’est-à-dire au-dessus de cent mille dollars par an, ne sont pas exceptionnels. Le cas du psychiatre en chef des prisons gagnant plus de sept cent mille dollars a fait le tour du pays.

Ce qui n’a pas empêché les électeurs californiens de lancer dès 1978 une « tax revolt ». La fameuse « proposition 13 » a imposé une « super-majorité » des deux tiers au sein de l’assemblée d’Etat, pour approuver toute hausse des impôts. Autant dire que cela les a rendues impossibles. Depuis d’ailleurs, les initiatives populaires et autres référendums se sont multipliés. Ils sont devenus le seul moyen de contourner une législature totalement bloquée.

Enfin, au nom de la protection de l’environnement, la Californie a mis en place une règlementation de plus en plus stricte et de plus en plus hostile aux milieux des affaires. La taxe sur les bénéfices y est la plus élevée des Etats-Unis et pour la septième année consécutive les patrons américains ont désigné la Californie comme « le pire » endroit de l’Union pour « faire des affaires ». Dernière règlementation en date un système de « pollueur-payeur » obligeant les industries les plus polluantes à acheter des crédits auprès d’autres industries moins polluantes ou à payer une amende. Certaines entreprises ont choisi une troisième solution apparemment pas envisagée par les législateurs : plier bagages. Elles étaient 254 à quitter l’Etat en 2011.

La Californie est donc en panne. Elle a un mal chronique à boucler ses comptes. Une conjoncture difficile peut l’amener au bord du précipice.

Pour le gouverneur Jerry Brown, un démocrate, le défi est simple. Il lui faut trouver de quoi boucler son budget afin de le présenter devant l’assemblée et espérer obtenir la majorité des deux-tiers nécessaire à son passage. Pour cela il vient de mettre ses concitoyens devant un cas de conscience : approuvez par référendum une hausse d’impôts ou bien il faudra couper dans les services et c’est l’éducation qui trinquera ! Problème, le budget doit être bouclé pour la fin juin et le vote sur la hausse d’import n’interviendra qu’en novembre !

Les hausses d’impôts en question concernent les revenus supérieurs à 250 000 dollars, et ceux supérieurs à un million de dollars… (tiens, on a vu cela ailleurs !)

Face à ces demandes l’éditorialiste du Orange County Register, quotidien de Los Angeles a mis en garde ses lecteurs : Attention, leur a-t-il dit, « la Californie est engagée dans une spirale descendante qui la fera ressembler bientôt à la… France »

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[quote name=Tremendo' timestamp='1337788731' post='819829

La Californie, le plus riche des Etats américains est au bord du gouffre. Parce que plutôt que de maîtriser des dépenses publiques, depuis trop longtemps à la dérive, elle a compté sur une croissance qui ne s’est pas matérialisée.

http://www.atlantico…5.html?page=0,0

+1

Encore une bonne illustration du caractère néfaste de toutes les politiques keynésiennes imbéciles, pléonasme, selon lesquelles il suffit d'injecter de l'argent public pour provoquer de la croissance et ainsi rétablir l'équilibre des finances publiques, le tout sans fournir le moindre effort. Plus grave, outre leur échec systématique, elles provoquent une véritable addiction chez les acteurs économiques, comme chez les populations concernées. Les uns drogués aux subventions et autres prétendues "aides publiques", les autres aux allocations et prestations diverses… Enfin, ces politiques socialistes permettent aux gouvernements de s'attribuer des pouvoirs toujours plus exorbitants. Ils n'ont donc aucune raison de rompre avec elles…

Quand on a compris cela, on comprend pourquoi tant de pays occidentaux se dirigent tout droit vers la faillite…

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La Californie a pris le chemin de la lose comme certains pays européens, à savoir attirer les pauvres et faire fuir les riches. Et il se pourrait que d'autres Etats américains y arrivent, malheureusement on se focalise trop sur Washington et pas assez sur les limites à mettre aux Etats fédérés.

En attirant les pauvres d'ailleurs, grace au généreux système social et à l'Etat-providence s'appuyant sur une fiscalité élevée et confiscatoire, on fait fuir les riches.

Par conséquent, si ceux qui fabriquent la richesse fuient, l'activité ralentit, les rentrées fiscales se tarissent, les déficits et la dette augmentent. A terme viennent les coupes à la va-vite et symboliques dans les services basiques monopolisés par l'Etat car, les polticiens, les bureaucrates et tous les employés du secteur public refusent de remettre en cause leur poids et de redéfinir le rôle de la puissance publique. Ce qui se traduit par un rationnement de l'offre et une paupérisation générale.

Dans le même temps augmentent les dépenses sociales à destination des pauvres qui sont de plus en plus nombreux; d'abord parce qu'il n'y a plus de créations d'emploi, les riches investisseurs se sont barrés donc il y a plus de chômeurs mais aussi parce que les pauvres d'ailleurs sont attirés par ce système d'assistanat.

Cet article résume bien le voyage express vers la pauvreté que signifie passer à un Etat social-démocrate en foutant en l'air la liberté et toutes les anciennes institutions qui marchaient.

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Euh, 16 milliards de $ pour un état avec un PIB pas si éloigné du PIB français, ca me parait relativement faible non ? On en est à plus de 150 milliards de $ en France..

C'est toujours trop certes, mais ca ne me parait pas insurmontable..

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Compare aux recettes. Ca m'étonnerait que la Californie prélève 20 % du PIB local (alors tu penses bien, 50 ou 60 %…). Et puis la Californie n'a pas la bombe atomique et des sous-marins pour foutre sur la gueule de ses créanciers ; la France, si.

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Oui, mais paradoxalement la France est bien plus mal barrée que la Californie, le fait de pouvoir emprunter et lever des impôts plus facilement permet une fuite en avant que ne pourrait pas s'offrir la Californie. Eux seront obligés de se réformer rapidement, c'est une nécessité absolu et au final les dégâts seront limités au "relativement" faible périmètre de leur état. Nous, on pourra continuer à vivre d'argent gratuit des autres tout en creusant encore plus profondément le canyon de la dette, jusqu'à mourir asphyxiés par le poids de notre état.

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Et puis la Californie n'a pas la bombe atomique et des sous-marins pour foutre sur la gueule de ses créanciers ; la France, si.

Le M51 permet de ne pas rembourser les mains dans les poches et de garentir la stabilité politique relative (aucun coup d'état n'est possible sans la coopération de la force de frappe, bretonne, patriotique, et de droite plutot traditionnelle), mais il ne permet pas d'emprunter plus que ça.

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Euh, 16 milliards de $ pour un état avec un PIB pas si éloigné du PIB français, ca me parait relativement faible non ? On en est à plus de 150 milliards de $ en France..

C'est toujours trop certes, mais ca ne me parait pas insurmontable..

Ben il y a aussi une partie du budget de l'Etat US qui pèse sur la Californie donc au final ça pèse pas mal.

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Ben il y a aussi une partie du budget de l'Etat US qui pèse sur la Californie donc au final ça pèse pas mal.

Oui au niveau fédéral (encore faudrait t-il pouvoir le chiffrer), mais au niveau de la Californie en elle-même, le déficit ne me semble pas terrible non plus. Niveau fiscalité il faut aussi voir qu'ils ont de la marge aux USA. Nous non.

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Sujet d'étude très intéressant

L'Angleterre a créé la révolution industrielle, elle a aussi inventé l(état providence

La Californie a enfanté des géants de l'internet. Elle ploie sous les dettes sociales

Pour les amateurs de public choice et autre théories de l'administration de l'état, on un ici un sujet d'études voire de thèse. %Ou le mémoire de fin d'études d'un énarque intègre ?

Disons que les économies fabuleusement riches ont tendance à générer des états providence et/ou des hordes de fonctionnaires surpayés.

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Oui au niveau fédéral (encore faudrait t-il pouvoir le chiffrer), mais au niveau de la Californie en elle-même, le déficit ne me semble pas terrible non plus. Niveau fiscalité il faut aussi voir qu'ils ont de la marge aux USA. Nous non.

On peut toujours glisser vers un peu plus dans le socialisme effectivement, mais les américains sont très mobiles, ils peuvent bien plus facilement que les européens passer d'un Etat à l'autre. Par conséquent la conccurence par les pieds jouent davantage, un Etat américain ne peut donc pas se permettre de glisser autant vers le socialisme qu'un Etat européen.

C'est pour cette raison que les libéraux ne peuvent pas totalement rejeter la construction européenne, rejeter le versant politique et interventionniste oui, mais vouloir accentuer la liberté de circulation.

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Disons que les économies fabuleusement riches ont tendance à générer des états providence et/ou des hordes de fonctionnaires surpayés.

Pourquoi ? Simplement parce qu'ils le peuvent.(Et que la croissance de l'économie privée fait apparaître celle de l'administration comme moins grave).

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Sujet d'étude très intéressant

L'Angleterre a créé la révolution industrielle, elle a aussi inventé l(état providence

La Californie a enfanté des géants de l'internet. Elle ploie sous les dettes sociales

Pour les amateurs de public choice et autre théories de l'administration de l'état, on un ici un sujet d'études voire de thèse. %Ou le mémoire de fin d'études d'un énarque intègre ?

Disons que les économies fabuleusement riches ont tendance à générer des états providence et/ou des hordes de fonctionnaires surpayés.

L'augmentation du niveau de vie entraine mécaniquement la hausse des déficits publics. Les gens réclament des opéras qui coutent une fortune, vivent en ville etc…

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C'est plus indolore de faucher 50% de la thune de personne aisées, laissant un reste à vivre déjà confortable, qu'à des crèves la faim.

C'est l'argument-massue des partisans du super impôt pour les riches !
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Je me permets d'utiliser ce topic sur la Californie pour faire une comparaison avec l'état du Wisconsin qui a entrepris, en 18 mois, une audacieuse réforme fiscale par le biais du gouverneur républicain Scott Walker. Il s'est occupé du cas des syndicats publics, a baissé le salaire des fonctionnaires locaux et a doublé leurs cotisations santé et retraites entre autres. Vivement contesté, Walker a dû remettre son mandat en jeu. Il a été réélu avec 54% des voix. Un plébiscite peut-on dire !

Si ça vous intéresse, voici les liens :

http://antidoxe.eu/2…nsin-de-walker/

http://www.irefeurope.org/

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  • 4 weeks later...

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