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École & éducation : Le temps des secrets


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En 20 ans, la part d’illettrés a été divisée par deux en France

 

Citation

La part de la population de 18 à 64 ans illettrée est passée de 9 % en 2004 à 4 % en 2022 selon l’Insee [1]. L’institut qualifie d’illettrée une personne qui a de fortes difficultés en lecture ou en écriture [2] et qui a commencé sa scolarité en France. Si on observe différentes générations, l’évolution a été encore plus remarquable : entre les personnes nées entre 1947 et 1957 (enquête 2011) et celles nées entre 1995 et 2005 (enquête 2022), le taux d’illettrisme a été divisé par quatre, de 12 % à 3 %.
 

[...]

Ces progrès ne doivent pas pour autant conduire à minimiser l’enjeu de l’illettrisme qui touche 1,4 million de personnes. Et encore, ces données ne comprennent ni les plus de 64 ans ni les immigrés n’ayant pas été scolarisés en France. Parmi ces derniers, la moitié a de graves difficultés dans le domaine de l’écrit. Au total, l’Insee estime que 8 % de la population de 18 à 64 ans est concernée [3], soit environ trois millions de personnes.

 

Le taux de personnes en difficulté à l’écrit dépend fortement de l’âge [4]. Il est de 11 % chez les 55-64 ans contre 5 % chez les 18-24 ans. Par ailleurs, ce taux logiquement dépend du niveau de diplôme : 31 % des personnes qui ont au mieux le brevet des collèges sont concernées.

 

Les données de l’Insee font apparaître l’impact du milieu social sur l’illettrisme. 15 % des personnes dont les parents ont au mieux le brevet des collèges sont eux-mêmes en grande difficulté à l’écrit, contre seulement 2 % de ceux dont les parents sont diplômés du supérieur

 

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Heu, alors là, je suis très très sceptique...

C'est impossible de voir quelles sont les sources primaires de l'Insee sur lesquelles ils prétendent s'appuyer pour vérifier les dires de cet article de l'Observatoire des inégalités.

 

L'étude la plus sérieuse en matière d'illettrisme, réalisée de façon systématique chaque année sur l'ensemble de la population d'une même tranche d'âge, est celle menée par le ministère de la Défense lors de la Journée défense et citoyenneté.

Ce que montrent les chiffres de cette étude sur longue période est plutôt une stabilité en matière de lutte contre l'illettrisme.

 

Et donc sur les 20 dernières années, on a plutôt une stabilité du nombre d'illettrés (voire une légère aggravation) :

 

Tableau de 2004

Lecture-JDC-2004.gif

 

Tableau que j'avais posté l'année passé sur lib.org ici :

Lecteurs-JDC2018.jpg

 

J'en profitre pour reposter le commentaire que j'avais écrit :

 

5,2% d'illettrés selon la définition officielle de l'illettrisme, mais en fait ce sont 11,5% de jeunes qui ne comprennent strictement rien à un texte (profils 1 à 4).

À ceux-là s'ajoutent les 10,9% qui parviennent à lire un texte mais n'en comprennent pas toujours le sens ou l'interprètent de travers, en raison d'un vocabulaire très limité (le profil Delogu :mrgreen:).

Tout ça nous fait 22,4% de jeunes de 16 ans qui ne lisent pas correctement en France.

 

On a donc seulement 77,6% de jeunes qui savent lire correctement. Chiffre à rapprocher du pourcentage d'une classe d'âge qui obtient le bac : 79%.

 

 

Commentaire sur l'Observatoire des inégalités : c'est une officine très à gauche (on trouve dans leur "conseil scientifique" des gens très engagés politiquement à gauche comme Denis Clerc, Marie Duru-Bellat, Éric Maurin, Dominique Méda, Monique Pinçon-Charlot, Thomas Piketty...). Leurs articles sont donc à prendre avec des pincettes.

 

  • Yea 4
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17 minutes ago, Largo Winch said:

Heu, alors là, je suis très très sceptique...

C'est impossible de voir quelles sont les sources primaires de l'Insee pour vérifier les dires de cet article de l'Observatoire des inégalités.

 

L'observatoire dit ce que l'étude de l'INSEE ne dit pas, et même qui dit qu'il ne faut pas dire.

 

La source primaire ce sont les études que l'INSEE a faites elle même (L'insee fait une tonne d'enquête elle même).

Il y a tout un paragraphe qui explique qu'il ne faut pas faire de comparaison entre l'étude de 2011 et celle de 2022 car les conditions de l'enquête ne sont pas les même.

 

Insee:

https://www.insee.fr/fr/statistiques/8177068

 

Et il faut cliquer pour avoir le PDF pour avoir l'article complet.

  • Yea 1
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Ça n'est pas totalement contre-intuitif d'avancer que le plein illettrisme diminue en France avec les réformes successives, tout en diminuant drastiquement le niveau moyen. Un blob mou pas analphabète mais mauvais dans l'ensemble.

  • Yea 5
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1 hour ago, cedric.org said:

Ça n'est pas totalement contre-intuitif d'avancer que le plein illettrisme diminue en France avec les réformes successives, tout en diminuant drastiquement le niveau moyen. 

 

Oui, mais là ce n'est pas le cas. Nous sommes sur le fil de l'école : les réformes successives à l'EN n'ont pas permis de réduire l'illettrisme, comme le montre le suivi sur les 20 dernières années des tests réalisés lors de la journée défense.

 

Après, peut-être que dans la population globale la proportion d'illettrés se réduit, mais même si c'est le cas (ce dont je doute, je verrai en lisant l'étude de l'Insee...) ce n'est pas à mettre à l'actif de l'EN.

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Il y a 1 heure, Dardanus a dit :

C'est là le principe même de la réduction des inégalités.

Quand plus personne ne sait vraiment lire ou écrire, l'objectif est atteint. 

Précisément. Et personne n'a même plus les moyens de s'en rendre compte.

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  • 2 weeks later...

Des professeurs face à la chute dramatique du niveau de langue :

Révélation

Si les enseignants de littérature ont pu, un temps, êtres seuls à tirer la sonnette d’alarme, ce sont désormais tous les professeurs du secondaire et de l’université qui font les frais de cette chute du niveau. «Mes élèves de Terminale deviennent incapables de construire une phrase avec logique. Ils ont du mal à structurer leur pensée, non pas qu’ils soient moins intelligents qu’avant, mais à cause d’une défaillance syntaxique» explique Emmanuelle [Le prénom a été changé], professeure de philosophie en région parisienne.

En théorie, l’orthographe ou la grammaire ne relèvent pas du bagage qu’ils doivent transmettre à leurs élèves. Mais les professeurs rivalisent d’ingéniosité pour remédier à la baisse du niveau de français.

«J’ai toujours eu des collègues qui ne prêtaient pas attention au niveau de langue des copies. Ils sont de moins en moins nombreux », lance d’emblée Aude Denizot, professeure de droit à l’université du Maine. «Cette question ne peut plus rester accessoire. Dans aucune des disciplines qui demandent de la rédaction; Parce qu’au-delà d’un défaut d’orthographe , ce sont désormais des copies qu’on ne comprend plus», continue l’auteure de «Pourquoi nos étudiants ne savent-ils plus écrire ?» (Enrick).

«Je ne comprends pas. Les professeurs alertent, les journalistes font des articles, des spécialistes écrivent des livres. Mais au niveau du ministère, on continue à se demander s’il faut être exigeant ou non avec l’orthographe et la grammaire» , dénonce Aude Denizot. […]

Face à cette baisse du niveau, que faire ? Consacrer des heures de philosophie à des exercices de grammaire ? Doubler le temps de correction des copies à relever les fautes d’orthographe ? «Je fais systématiquement un point en deuxième année parce qu’ils ne savent pas conjuguer le verbe subir dans les dommages qu’elle a subi, par exemple. Or c’est une phrase qui peut revenir une dizaine de fois dans les copies» , explique Aude Denizot. Quant au fait de sanctionner ou non l’orthographe, les avis divergent. «On a traditionnellement deux points consacrés à l’orthographe et la grammaire. Mais je prends le parti d’en retirer parfois jusqu’à quatre» , confie Pierre E., professeur de latin et d’histoire dans les Yvelines. «J’ai même mis un zéro, une fois, pour une copie écrite en phonétique, que je n’avais pas réussi à décrypter.» […]

 

Et pendant ce temps, certains planchent sur l'éducation à la sexualité à l'école, un programme résultant de plusieurs mois de travail et d'auditions.

  • Yea 1
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il y a 1 minute, Lancelot a dit :

"professeure", "auteure", ces gens font partie du problème

Non. Faut que je retrouve une note prise à ce sujet. Ca date d'avant le 17e , et c'était plein de bon sens. Je vais éditer.

https://write.as/0j52afhm4591ap38.md

 

  

il y a une heure, Bisounours a dit :

Des professeurs face à la chute dramatique du niveau de langue :

  Révéler le contenu masqué

Si les enseignants de littérature ont pu, un temps, êtres seuls à tirer la sonnette d’alarme, ce sont désormais tous les professeurs du secondaire et de l’université qui font les frais de cette chute du niveau. «Mes élèves de Terminale deviennent incapables de construire une phrase avec logique. Ils ont du mal à structurer leur pensée, non pas qu’ils soient moins intelligents qu’avant, mais à cause d’une défaillance syntaxique» explique Emmanuelle [Le prénom a été changé], professeure de philosophie en région parisienne.

En théorie, l’orthographe ou la grammaire ne relèvent pas du bagage qu’ils doivent transmettre à leurs élèves. Mais les professeurs rivalisent d’ingéniosité pour remédier à la baisse du niveau de français.

«J’ai toujours eu des collègues qui ne prêtaient pas attention au niveau de langue des copies. Ils sont de moins en moins nombreux », lance d’emblée Aude Denizot, professeure de droit à l’université du Maine. «Cette question ne peut plus rester accessoire. Dans aucune des disciplines qui demandent de la rédaction; Parce qu’au-delà d’un défaut d’orthographe , ce sont désormais des copies qu’on ne comprend plus», continue l’auteure de «Pourquoi nos étudiants ne savent-ils plus écrire ?» (Enrick).

«Je ne comprends pas. Les professeurs alertent, les journalistes font des articles, des spécialistes écrivent des livres. Mais au niveau du ministère, on continue à se demander s’il faut être exigeant ou non avec l’orthographe et la grammaire» , dénonce Aude Denizot. […]

Face à cette baisse du niveau, que faire ? Consacrer des heures de philosophie à des exercices de grammaire ? Doubler le temps de correction des copies à relever les fautes d’orthographe ? «Je fais systématiquement un point en deuxième année parce qu’ils ne savent pas conjuguer le verbe subir dans les dommages qu’elle a subi, par exemple. Or c’est une phrase qui peut revenir une dizaine de fois dans les copies» , explique Aude Denizot. Quant au fait de sanctionner ou non l’orthographe, les avis divergent. «On a traditionnellement deux points consacrés à l’orthographe et la grammaire. Mais je prends le parti d’en retirer parfois jusqu’à quatre» , confie Pierre E., professeur de latin et d’histoire dans les Yvelines. «J’ai même mis un zéro, une fois, pour une copie écrite en phonétique, que je n’avais pas réussi à décrypter.» […]

 

Et pendant ce temps, certains planchent sur l'éducation à la sexualité à l'école, un programme résultant de plusieurs mois de travail et d'auditions.

Loule.

Edited by Silence
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9 minutes ago, Silence said:

En quoi ? As-tu lu ma note ? Qu'y a-t-il à redire ?

Tu crois que l'usage de la langue est quelque chose que tu peux modeler à coup d'argumentation. Ce faisant tu ouvres la porte à n'importe quel petit malin qui va venir te convaincre que telle ou telle règle est nulle et arbitraire et illogique ou même politiquement incorrecte et qu'il faudrait juste une petite réformette pour rationaliser tout ça, ou bien que finalement la grammaire et l'orthographe c'est surfait et pourquoi pas laisser chacun faire comme il veut ? Et à terme tu te retrouves avec des copies (et des posts sur liborg...) écrites en phonétique.

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il y a 9 minutes, Lancelot a dit :

Tu crois que l'usage de la langue est quelque chose que tu peux modeler à coup d'argumentation. Ce faisant tu ouvres la porte à n'importe quel petit malin qui va venir te convaincre que telle ou telle règle est nulle et arbitraire et illogique ou même politiquement incorrecte et qu'il faudrait juste une petite réformette pour rationaliser tout ça, ou bien que finalement la grammaire et l'orthographe c'est surfait et pourquoi pas laisser chacun faire comme il veut ? Et à terme tu te retrouves avec des copies (et des posts sur liborg...) écrites en phonétique.

Non. Ordre spontané. Mais on peut mettre son grain.

Edited by Silence
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11 minutes ago, Silence said:

Mais on peut mettre son grain.

"bro just this once bro try it bro I swear it will be good bro"

 

Le réformisme grammatical : not even once.

 

D'ailleurs les conséquences psychologiques néfastes apparaissent immédiatement lors de ton post suivant où tu deviens comme le proverbial vegan qui ne peut pas s'empêcher d'annoncer partout et à toute occasion à quel point il est différent et meilleur que les autres. Bientôt toi aussi tu seras tenté par les posts en phonétique. Tellement rationnel et edgy.

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à l’instant, Bisounours a dit :

Mais comment se fait-il que tes posts, composés de deux ou trois mots, soient constamment modifiés, (et que ça apparaisse) ?

Je suis comme ça. Et ce post, tu vas voir, je ne vais pas l'éditer. Car on ne change pas au fond, mais on peut gommer les aspérités.

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il y a 5 minutes, Lancelot a dit :

"bro just this once bro try it bro I swear it will be good bro"

 

Le réformisme grammatical : not even once.

En fait, tu es biaisé par ton compréhensible anti-wokisme.

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22 minutes ago, Silence said:

En quoi ?

Le mouvement poussant à la féminisation des professions est évidemment idéologique (on en parlait déjà il y a 20 ans dans les conférences féministes interlopes où me traînaient mes amis au lycée) et vise évidemment à la réforme via un changement d'usage poussé au cul par des activistes dans les journaux, écoles, associations, administrations etc. C'est la position maximaliste que tout le monde comprend... jusqu'au moment où elle est critiquée, et là on observe un repli dans la position minimaliste "mais de toute manière chacun fait comme il veut c'est la liberté". Et si l'expression de ta liberté se trouve par un pur hasard se conformer exactement en pratique à l'agenda que tu te défends de défendre... ben écoute tu es libre de croire ça si tu veux.

 

19 minutes ago, Silence said:

En fait, tu es biaisé par ton compréhensible anti-wokisme.

Le réformisme du langage peut être motivé par une idéologie féministe/intersectionnelle dans certains cas, mais il ne l'est pas nécessairement, c'est plus large que ça.

  • Yea 3
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à l’instant, Lancelot a dit :

Le mouvement poussant à la féminisation des professions est évidemment idéologique (on en parlait déjà il y a 20 ans dans les conférences féministes interlopes où me traînaient mes amis au lycée) et vise évidemment à la réforme via un changement d'usage poussé au cul par des activistes dans les journaux, écoles, associations, administrations etc. C'est la position maximaliste que tout le monde comprend... jusqu'au moment où elle est critiquée, et là on observe un repli dans la position minimaliste "mais de toute manière chacun fait comme il veut c'est la liberté". Et si l'expression de ta liberté se trouve par un pur hasard se conformer exactement en pratique à l'agenda que tu te défends de défendre... ben écoute tu es libre de croire ça si tu veux.

 

Le réformisme du langage peut être motivé par une idéologie féministe/intersectionnelle dans certains cas, mais il ne l'est pas nécessairement, c'est plus large que ça.

Putain je viens de changer de camp.

Ah au fait, je lis un super auteur en ce moment.

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La nouvelle ministre de l'EN est populaire auprès des ados sur tik-tok !

 

 

Vous pouvez écouter sa vidéo bien démago en réponse au tik-tokeur qui l'avait interpellée via le lien BFMTV ci dessous :

 

 

Apparemment, c'est une habituée des réseaux sociaux : les archives sont impitoyables !

(c'est tellement grotesque que je me suis demandé si ce n'était pas une vidéo générée par IA)

 

 

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C'est plus intéressant de recevoir un jeune de 28ans suivit sur les RS qui a une revendication qui vient du peuple, celui qui sait, que de convaincre des syndicats et les enseignants en général, ça c'est sur.

 

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Pas mal de pays terminent les cours beaucoup plus tôt que nous, voire les concentrent le matin. Au hasard, les écoliers américains, japonais, italiens et espagnols finissent toujours vers 14h30 au plus tard, je crois. Il me semble qu'au Canada on finissait encore plus tôt, mais mes souvenirs sont imprécis. La proposition n'a rien d'absurde, donc, et s'il y a sans doute de bonnes raisons de garder notre modèle (une grande pause repas, c'est quand même pas mal), ne pas fermer les yeux aux autres possibilités est plutôt sain je trouve. 

Et être une ministre des élèves, c'est déjà un progrès, par rapport à un ministre de l'inspection et des bureaucrates. 

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