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Mélenchon, le Tout Petit Père des Peuples


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Il y a 6 heures, Largo Winch a dit :

Le plus drôle est qu'il a besoin de s'aider de ses doigts, qu'il compte 4 zéros pour 1000, puis fait d'autres erreurs et retombe par hasard sur le bon résultat !

 

  • 1 month later...
Posté
Le 22/11/2023 à 11:56, Adrian a dit :

 

Grok : Melenchon et la créolisation, Deleuze et la différence, Glissant et la créolistion

 

Révélation

Dans Différence et Répétition, Gilles Deleuze propose une critique radicale des conceptions traditionnelles de l’identité. Pour lui, l’identité n’est pas une substance stable ou préexistante, mais le résultat de processus dynamiques de différenciation et de répétition. La différence, selon Deleuze, est première : elle précède et rend possible toute identité. Autrement dit, ce qui définit une chose – ou une nation comme la France – n’est pas une essence fixe, mais les écarts, les variations et les singularités qui la traversent. La répétition, quant à elle, n’est pas une simple reproduction du même : chaque répétition introduit une différence, un décalage qui produit du nouveau.

 

Chez Deleuze, la "différence" est un concept clé, notamment dans Différence et répétition (1968). Il ne s’agit pas de différence comme simple opposition à l’identique (A différent de B), mais d’une différence en soi, une force créatrice qui échappe aux catégories fixes. Deleuze rejette l’idée d’une identité stable ou essentialiste : pour lui, tout est en devenir, traversé par des flux, des multiplicités et des écarts. Appliquer cela à la France pourrait signifier refuser de la réduire à une essence immuable (par exemple, une "France éternelle" mythifiée) et voir son identité comme un processus, un entrelacement de singularités – des régions, des langues minoritaires, des influences extérieures – qui ne se résout jamais en une unité close.

La différence deleuzienne invite donc à penser la France non comme un bloc homogène, mais comme un espace où coexistent des devenirs multiples : celui de la centralité parisienne, des identités régionales (bretonne, corse, alsacienne), des héritages coloniaux, ou encore des apports migratoires. C’est une identité qui se répète (par ses symboles, son histoire) mais qui, dans cette répétition, produit toujours du nouveau, du différent.

Prenons un exemple : un jeune Français d’origine maghrébine qui grandit en banlieue. Un assimilationniste dirait qu’il doit adopter les "valeurs françaises" (laïcité, langue, histoire officielle) pour s’intégrer. Un multiculturaliste dirait qu’il peut garder sa "culture d’origine" tout en cohabitant avec les autres. Deleuze, lui, ne poserait pas la question en ces termes. Il s’intéresserait aux "lignes de fuite" que cette personne trace : peut-être un mélange unique de rap, d’argot local, de traditions familiales et d’aspirations personnelles, qui ne se réduit ni à une "culture française" ni à une "culture maghrébine", mais crée quelque chose d’inédit. Ce n’est pas une identité à préserver ou à effacer, mais un devenir, un processus vivant.

 

Donc, ni multiculturaliste (trop statique), ni assimilationniste (trop unificateur), Deleuze serait plutôt un penseur du "mineur" – un terme qu’il utilise pour désigner ce qui échappe aux majorités dominantes et invente des possibles. En France, ça pourrait se traduire par une attention aux marges (banlieues, ruralités, contre-cultures) non pas pour les intégrer ou les célébrer comme "autres", mais pour voir en elles des forces créatrices qui déjouent toute tentative de figer une identité nationale.

Glissant, dans des œuvres comme Poétique de la Relation (1990), propose la créolisation comme un métissage imprévisible, où les cultures se rencontrent sans se fondre dans une homogénéité. Contrairement à l'assimilation, la créolisation préserve les différences tout en les reliant. En France, cela se voit dans les banlieues, où des langues comme l'arabe ou le créole coexistent avec le français, ou dans la musique, où des artistes comme Aya Nakamura mélangent pop, R&B et Afrobeat, reflétant une identité relationnelle. Glissant's vision s'étend à un "Tout-Monde", où la France devient un nœud dans un réseau global de relations culturelles.

 

 

Melenchon a un fond deleuzien quand il parle de créolisation. D'ailleurs quand les gens de gauche disent "la France n'existe pas" ou dire être contre l'essentialisation de la France ils font implicitement (sans même s'en rendre compte j'ai l'impression) à Deleuze-Guatarri.

 

Je cite le blog de Melenchon :

 

Citation

Commençons donc par lire ce qu’en disait Edouard Glissant en 2005 dans une interview au journal « le Monde » :

« La créolisation, c’est un métissage d’arts, ou de langages qui produit de l’inattendu. C’est une façon de se transformer de façon continue sans se perdre. C’est un espace où la dispersion permet de se rassembler, où les chocs de culture, la disharmonie, le désordre, l’interférence deviennent créateurs. C’est la création d’une culture ouverte et inextricable, qui bouscule l’uniformisation par les grandes centrales médiatiques et artistiques. Elle se fait dans tous les domaines, musiques, arts plastiques, littérature, cinéma, cuisine, à une allure vertigineuse… »

Le verbe riche d’Edouard Glissant fonctionne ici dans toute sa performance. Il permet de comprendre ce que désigne le mot « créolisation » sans aucun doute d’interprétation.

Notons l’essentiel. Primo : la créolisation n’est ni un projet ni un programme. C’est un fait qui se constate. Il se produit de lui-même. D’où la sottise de ceux qui m’attribuent la créolisation comme un objectif politique. Veulent-ils s’opposer au processus spontané de la créolisation ?

 

Citation

L’Eglise a fait adopter par l’Union européenne sa devise : « Unis dans la diversité ». Je la trouve trop essentialiste et fermée. La créolisation est le processus de la vie elle-même chez les animaux sociaux en évolution permanente que nous sommes. Elle suggère une formule plus conforme à l’humanisme universaliste pour en prendre acte : « Semblables dans la différence ».

 

Il y un côté spinoziste, semblable par les besoins chez Melenchon, et par le conatus chez Spinoza.

Bon ça ne dit rien sur l'immigration ou l'islam par contre.

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Le 22/11/2023 à 11:56, Adrian a dit :

 

Grok : Melenchon et la créolisation, Deleuze et la différence, Glissant et la créolistion

 

Révélation

Dans Différence et Répétition, Gilles Deleuze propose une critique radicale des conceptions traditionnelles de l’identité. Pour lui, l’identité n’est pas une substance stable ou préexistante, mais le résultat de processus dynamiques de différenciation et de répétition. La différence, selon Deleuze, est première : elle précède et rend possible toute identité. Autrement dit, ce qui définit une chose – ou une nation comme la France – n’est pas une essence fixe, mais les écarts, les variations et les singularités qui la traversent. La répétition, quant à elle, n’est pas une simple reproduction du même : chaque répétition introduit une différence, un décalage qui produit du nouveau.

 

Chez Deleuze, la "différence" est un concept clé, notamment dans Différence et répétition (1968). Il ne s’agit pas de différence comme simple opposition à l’identique (A différent de B), mais d’une différence en soi, une force créatrice qui échappe aux catégories fixes. Deleuze rejette l’idée d’une identité stable ou essentialiste : pour lui, tout est en devenir, traversé par des flux, des multiplicités et des écarts. Appliquer cela à la France pourrait signifier refuser de la réduire à une essence immuable (par exemple, une "France éternelle" mythifiée) et voir son identité comme un processus, un entrelacement de singularités – des régions, des langues minoritaires, des influences extérieures – qui ne se résout jamais en une unité close.

La différence deleuzienne invite donc à penser la France non comme un bloc homogène, mais comme un espace où coexistent des devenirs multiples : celui de la centralité parisienne, des identités régionales (bretonne, corse, alsacienne), des héritages coloniaux, ou encore des apports migratoires. C’est une identité qui se répète (par ses symboles, son histoire) mais qui, dans cette répétition, produit toujours du nouveau, du différent.

Prenons un exemple : un jeune Français d’origine maghrébine qui grandit en banlieue. Un assimilationniste dirait qu’il doit adopter les "valeurs françaises" (laïcité, langue, histoire officielle) pour s’intégrer. Un multiculturaliste dirait qu’il peut garder sa "culture d’origine" tout en cohabitant avec les autres. Deleuze, lui, ne poserait pas la question en ces termes. Il s’intéresserait aux "lignes de fuite" que cette personne trace : peut-être un mélange unique de rap, d’argot local, de traditions familiales et d’aspirations personnelles, qui ne se réduit ni à une "culture française" ni à une "culture maghrébine", mais crée quelque chose d’inédit. Ce n’est pas une identité à préserver ou à effacer, mais un devenir, un processus vivant.

 

Donc, ni multiculturaliste (trop statique), ni assimilationniste (trop unificateur), Deleuze serait plutôt un penseur du "mineur" – un terme qu’il utilise pour désigner ce qui échappe aux majorités dominantes et invente des possibles. En France, ça pourrait se traduire par une attention aux marges (banlieues, ruralités, contre-cultures) non pas pour les intégrer ou les célébrer comme "autres", mais pour voir en elles des forces créatrices qui déjouent toute tentative de figer une identité nationale.

Glissant, dans des œuvres comme Poétique de la Relation (1990), propose la créolisation comme un métissage imprévisible, où les cultures se rencontrent sans se fondre dans une homogénéité. Contrairement à l'assimilation, la créolisation préserve les différences tout en les reliant. En France, cela se voit dans les banlieues, où des langues comme l'arabe ou le créole coexistent avec le français, ou dans la musique, où des artistes comme Aya Nakamura mélangent pop, R&B et Afrobeat, reflétant une identité relationnelle. Glissant's vision s'étend à un "Tout-Monde", où la France devient un nœud dans un réseau global de relations culturelles.

 

 

Melenchon a un fond deleuzien quand il parle de créolisation. D'ailleurs quand les gens de gauche disent "la France n'existe pas" ou dire être contre l'essentialisation de la France ils font implicitement (sans même s'en rendre compte j'ai l'impression) à Deleuze-Guatarri.

 

Je cite le blog de Melenchon :

 

Citation

Commençons donc par lire ce qu’en disait Edouard Glissant en 2005 dans une interview au journal « le Monde » :

« La créolisation, c’est un métissage d’arts, ou de langages qui produit de l’inattendu. C’est une façon de se transformer de façon continue sans se perdre. C’est un espace où la dispersion permet de se rassembler, où les chocs de culture, la disharmonie, le désordre, l’interférence deviennent créateurs. C’est la création d’une culture ouverte et inextricable, qui bouscule l’uniformisation par les grandes centrales médiatiques et artistiques. Elle se fait dans tous les domaines, musiques, arts plastiques, littérature, cinéma, cuisine, à une allure vertigineuse… »

Le verbe riche d’Edouard Glissant fonctionne ici dans toute sa performance. Il permet de comprendre ce que désigne le mot « créolisation » sans aucun doute d’interprétation.

Notons l’essentiel. Primo : la créolisation n’est ni un projet ni un programme. C’est un fait qui se constate. Il se produit de lui-même. D’où la sottise de ceux qui m’attribuent la créolisation comme un objectif politique. Veulent-ils s’opposer au processus spontané de la créolisation ?

 

Citation

L’Eglise a fait adopter par l’Union européenne sa devise : « Unis dans la diversité ». Je la trouve trop essentialiste et fermée. La créolisation est le processus de la vie elle-même chez les animaux sociaux en évolution permanente que nous sommes. Elle suggère une formule plus conforme à l’humanisme universaliste pour en prendre acte : « Semblables dans la différence ».

 

Il y un côté spinoziste, semblable par les besoins chez Melenchon, et par le conatus chez Spinoza.

Bon ça ne dit rien sur l'immigration ou l'islam par contre.

Posté
Le 22/11/2023 à 11:56, Adrian a dit :

 

Grok : Melenchon et la créolisation, Deleuze et la différence, Glissant et la créolistion

 

Révélation

Dans Différence et Répétition, Gilles Deleuze propose une critique radicale des conceptions traditionnelles de l’identité. Pour lui, l’identité n’est pas une substance stable ou préexistante, mais le résultat de processus dynamiques de différenciation et de répétition. La différence, selon Deleuze, est première : elle précède et rend possible toute identité. Autrement dit, ce qui définit une chose – ou une nation comme la France – n’est pas une essence fixe, mais les écarts, les variations et les singularités qui la traversent. La répétition, quant à elle, n’est pas une simple reproduction du même : chaque répétition introduit une différence, un décalage qui produit du nouveau.

 

Chez Deleuze, la "différence" est un concept clé, notamment dans Différence et répétition (1968). Il ne s’agit pas de différence comme simple opposition à l’identique (A différent de B), mais d’une différence en soi, une force créatrice qui échappe aux catégories fixes. Deleuze rejette l’idée d’une identité stable ou essentialiste : pour lui, tout est en devenir, traversé par des flux, des multiplicités et des écarts. Appliquer cela à la France pourrait signifier refuser de la réduire à une essence immuable (par exemple, une "France éternelle" mythifiée) et voir son identité comme un processus, un entrelacement de singularités – des régions, des langues minoritaires, des influences extérieures – qui ne se résout jamais en une unité close.

La différence deleuzienne invite donc à penser la France non comme un bloc homogène, mais comme un espace où coexistent des devenirs multiples : celui de la centralité parisienne, des identités régionales (bretonne, corse, alsacienne), des héritages coloniaux, ou encore des apports migratoires. C’est une identité qui se répète (par ses symboles, son histoire) mais qui, dans cette répétition, produit toujours du nouveau, du différent.

Prenons un exemple : un jeune Français d’origine maghrébine qui grandit en banlieue. Un assimilationniste dirait qu’il doit adopter les "valeurs françaises" (laïcité, langue, histoire officielle) pour s’intégrer. Un multiculturaliste dirait qu’il peut garder sa "culture d’origine" tout en cohabitant avec les autres. Deleuze, lui, ne poserait pas la question en ces termes. Il s’intéresserait aux "lignes de fuite" que cette personne trace : peut-être un mélange unique de rap, d’argot local, de traditions familiales et d’aspirations personnelles, qui ne se réduit ni à une "culture française" ni à une "culture maghrébine", mais crée quelque chose d’inédit. Ce n’est pas une identité à préserver ou à effacer, mais un devenir, un processus vivant.

 

Donc, ni multiculturaliste (trop statique), ni assimilationniste (trop unificateur), Deleuze serait plutôt un penseur du "mineur" – un terme qu’il utilise pour désigner ce qui échappe aux majorités dominantes et invente des possibles. En France, ça pourrait se traduire par une attention aux marges (banlieues, ruralités, contre-cultures) non pas pour les intégrer ou les célébrer comme "autres", mais pour voir en elles des forces créatrices qui déjouent toute tentative de figer une identité nationale.

Glissant, dans des œuvres comme Poétique de la Relation (1990), propose la créolisation comme un métissage imprévisible, où les cultures se rencontrent sans se fondre dans une homogénéité. Contrairement à l'assimilation, la créolisation préserve les différences tout en les reliant. En France, cela se voit dans les banlieues, où des langues comme l'arabe ou le créole coexistent avec le français, ou dans la musique, où des artistes comme Aya Nakamura mélangent pop, R&B et Afrobeat, reflétant une identité relationnelle. Glissant's vision s'étend à un "Tout-Monde", où la France devient un nœud dans un réseau global de relations culturelles.

 

 

Melenchon a un fond deleuzien quand il parle de créolisation. D'ailleurs quand les gens de gauche disent "la France n'existe pas" ou dire être contre l'essentialisation de la France ils font implicitement (sans même s'en rendre compte j'ai l'impression) à Deleuze-Guatarri.

 

Je cite le blog de Melenchon :

 

Citation

Commençons donc par lire ce qu’en disait Edouard Glissant en 2005 dans une interview au journal « le Monde » :

« La créolisation, c’est un métissage d’arts, ou de langages qui produit de l’inattendu. C’est une façon de se transformer de façon continue sans se perdre. C’est un espace où la dispersion permet de se rassembler, où les chocs de culture, la disharmonie, le désordre, l’interférence deviennent créateurs. C’est la création d’une culture ouverte et inextricable, qui bouscule l’uniformisation par les grandes centrales médiatiques et artistiques. Elle se fait dans tous les domaines, musiques, arts plastiques, littérature, cinéma, cuisine, à une allure vertigineuse… »

Le verbe riche d’Edouard Glissant fonctionne ici dans toute sa performance. Il permet de comprendre ce que désigne le mot « créolisation » sans aucun doute d’interprétation.

Notons l’essentiel. Primo : la créolisation n’est ni un projet ni un programme. C’est un fait qui se constate. Il se produit de lui-même. D’où la sottise de ceux qui m’attribuent la créolisation comme un objectif politique. Veulent-ils s’opposer au processus spontané de la créolisation ?

 

Citation

L’Eglise a fait adopter par l’Union européenne sa devise : « Unis dans la diversité ». Je la trouve trop essentialiste et fermée. La créolisation est le processus de la vie elle-même chez les animaux sociaux en évolution permanente que nous sommes. Elle suggère une formule plus conforme à l’humanisme universaliste pour en prendre acte : « Semblables dans la différence ».

 

Il y un côté spinoziste, semblable par les besoins chez Melenchon, et par le conatus chez Spinoza.

Bon ça ne dit rien sur l'immigration ou l'islam par contre.

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Le 22/11/2023 à 11:56, Adrian a dit :

 

Grok : Melenchon et la créolisation, Deleuze et la différence, Glissant et la créolistion

 

Révélation

Dans Différence et Répétition, Gilles Deleuze propose une critique radicale des conceptions traditionnelles de l’identité. Pour lui, l’identité n’est pas une substance stable ou préexistante, mais le résultat de processus dynamiques de différenciation et de répétition. La différence, selon Deleuze, est première : elle précède et rend possible toute identité. Autrement dit, ce qui définit une chose – ou une nation comme la France – n’est pas une essence fixe, mais les écarts, les variations et les singularités qui la traversent. La répétition, quant à elle, n’est pas une simple reproduction du même : chaque répétition introduit une différence, un décalage qui produit du nouveau.

 

Chez Deleuze, la "différence" est un concept clé, notamment dans Différence et répétition (1968). Il ne s’agit pas de différence comme simple opposition à l’identique (A différent de B), mais d’une différence en soi, une force créatrice qui échappe aux catégories fixes. Deleuze rejette l’idée d’une identité stable ou essentialiste : pour lui, tout est en devenir, traversé par des flux, des multiplicités et des écarts. Appliquer cela à la France pourrait signifier refuser de la réduire à une essence immuable (par exemple, une "France éternelle" mythifiée) et voir son identité comme un processus, un entrelacement de singularités – des régions, des langues minoritaires, des influences extérieures – qui ne se résout jamais en une unité close.

La différence deleuzienne invite donc à penser la France non comme un bloc homogène, mais comme un espace où coexistent des devenirs multiples : celui de la centralité parisienne, des identités régionales (bretonne, corse, alsacienne), des héritages coloniaux, ou encore des apports migratoires. C’est une identité qui se répète (par ses symboles, son histoire) mais qui, dans cette répétition, produit toujours du nouveau, du différent.

Prenons un exemple : un jeune Français d’origine maghrébine qui grandit en banlieue. Un assimilationniste dirait qu’il doit adopter les "valeurs françaises" (laïcité, langue, histoire officielle) pour s’intégrer. Un multiculturaliste dirait qu’il peut garder sa "culture d’origine" tout en cohabitant avec les autres. Deleuze, lui, ne poserait pas la question en ces termes. Il s’intéresserait aux "lignes de fuite" que cette personne trace : peut-être un mélange unique de rap, d’argot local, de traditions familiales et d’aspirations personnelles, qui ne se réduit ni à une "culture française" ni à une "culture maghrébine", mais crée quelque chose d’inédit. Ce n’est pas une identité à préserver ou à effacer, mais un devenir, un processus vivant.

 

Donc, ni multiculturaliste (trop statique), ni assimilationniste (trop unificateur), Deleuze serait plutôt un penseur du "mineur" – un terme qu’il utilise pour désigner ce qui échappe aux majorités dominantes et invente des possibles. En France, ça pourrait se traduire par une attention aux marges (banlieues, ruralités, contre-cultures) non pas pour les intégrer ou les célébrer comme "autres", mais pour voir en elles des forces créatrices qui déjouent toute tentative de figer une identité nationale.

Glissant, dans des œuvres comme Poétique de la Relation (1990), propose la créolisation comme un métissage imprévisible, où les cultures se rencontrent sans se fondre dans une homogénéité. Contrairement à l'assimilation, la créolisation préserve les différences tout en les reliant. En France, cela se voit dans les banlieues, où des langues comme l'arabe ou le créole coexistent avec le français, ou dans la musique, où des artistes comme Aya Nakamura mélangent pop, R&B et Afrobeat, reflétant une identité relationnelle. Glissant's vision s'étend à un "Tout-Monde", où la France devient un nœud dans un réseau global de relations culturelles.

 

 

Melenchon a un fond deleuzien quand il parle de créolisation. D'ailleurs quand les gens de gauche disent "la France n'existe pas" ou dire être contre l'essentialisation de la France ils font implicitement (sans même s'en rendre compte j'ai l'impression) à Deleuze-Guatarri.

 

Je cite le blog de Melenchon :

 

Citation

Commençons donc par lire ce qu’en disait Edouard Glissant en 2005 dans une interview au journal « le Monde » :

« La créolisation, c’est un métissage d’arts, ou de langages qui produit de l’inattendu. C’est une façon de se transformer de façon continue sans se perdre. C’est un espace où la dispersion permet de se rassembler, où les chocs de culture, la disharmonie, le désordre, l’interférence deviennent créateurs. C’est la création d’une culture ouverte et inextricable, qui bouscule l’uniformisation par les grandes centrales médiatiques et artistiques. Elle se fait dans tous les domaines, musiques, arts plastiques, littérature, cinéma, cuisine, à une allure vertigineuse… »

Le verbe riche d’Edouard Glissant fonctionne ici dans toute sa performance. Il permet de comprendre ce que désigne le mot « créolisation » sans aucun doute d’interprétation.

Notons l’essentiel. Primo : la créolisation n’est ni un projet ni un programme. C’est un fait qui se constate. Il se produit de lui-même. D’où la sottise de ceux qui m’attribuent la créolisation comme un objectif politique. Veulent-ils s’opposer au processus spontané de la créolisation ?

 

Citation

L’Eglise a fait adopter par l’Union européenne sa devise : « Unis dans la diversité ». Je la trouve trop essentialiste et fermée. La créolisation est le processus de la vie elle-même chez les animaux sociaux en évolution permanente que nous sommes. Elle suggère une formule plus conforme à l’humanisme universaliste pour en prendre acte : « Semblables dans la différence ».

 

Il y un côté spinoziste, semblable par les besoins chez Melenchon, et par le conatus chez Spinoza.

Bon ça ne dit rien sur l'immigration ou l'islam par contre.

  • 3 weeks later...
Posté

La confusion entre fiction et réalité progresse de jour en jour.

  • Yea 3

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