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Y a-t-il une vague réactionnaire actuellement ?


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Vous y croyez vous à cette "vague réactionnaire" actuelle dont parle certains médias français ?
 
Il paraîtrait que Zemmour, Finkielkraut n'ont jamais eu autant la côte qu'actuellement, on parle de virage à droite pour Onfray, Régis Debray, voir Emmanuel Todd... ces messieurs font de plus en plus la une des journaux... on dit que le FN va faire péter les scores..., les histoires autour de Michel Houellebecq, etc.
 
Pourquoi les médias parlent beaucoup de ça en ce moment ? Parce qu'ils n'ont rien à dire ou bien cela traduit-il un mouvement réel dans la société française ? A moins que ce ne soit juste une lubie actuelle du microcosme médiatique ?

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Si tu parles de réaction sans doute mais pas de mouvement vraiment conservateur (le FN est réac mais pas du tout conservateur, il veut sa part du gâteau).

La Gauche a besoin d'ennemis pour exister, s'il y en a pas assez elle s'en créer.

Sur le long terme il faut voir ce que va donner le mouvement de la Manif pour Tous. Bien des jeunes ont découvert l'engagement politique à ce moment là et il faut voir ce que cela va donner.

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Je ne pense pas que ce soit une vague.

Les gens ne deviennent pas d'un coup conservateur.

C'est l'échec de ceux qui se présentent "progressistes" qui mécaniquement fait monter les conservateurs.

On remarque ainsi qu'il n'y a que peu de lien entre ces conservateurs : Onfray, Finkie et Zemmour n'ont rien à voir ensemble et, même si certains thèmes les rejoint (et encore), ils sont plus les représentants d'un contre-progressisme à la française plutôt qu'un vrai mouvement conservateur.

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Vous y croyez vous à cette "vague réactionnaire" actuelle dont parle certains médias ?

 

Il paraîtrait que Zemmour, Finkielkraut n'ont jamais eu autant la côte qu'actuellement, on parle de virage à droite pour Onfray, Régis Debray, voir Emmanuel Todd... ces messieurs font de plus en plus la une des journaux... on dit que le FN va faire péter les scores..., les histoires autour de Michel Houellebecq, etc.

 

Pourquoi les médias parlent beaucoup de ça en ce moment ? Parce qu'ils n'ont rien à dire ou bien cela traduit-il un mouvement réel dans la société ? A moins que ce ne soit juste une lubie actuelle du microcosme médiatique ?

 

Un peu de tout ça.

Je pense qu'ils marchent parce qu'ils portent un discours décliniste, interventionniste, paternaliste et anti-étrangers (j'y reviens) qui fonctionne très bien et qui correspond à ce que les gens veulent entendre aujourd'hui.

 

Par anti-étrangers, j'entends aussi bien les discours anti-immigrations que ceux qui concernent l'anti-Europe (Todd, Onfray, ...).

Les critiques de l'UE qui émanent de ces gens ne sont pas de l'ordre des critiques libérales que l'on peut trouver ici. Nous critiquons l'UE parce que c'est une machine administrative dérivée de la social-démocratie et qui est de plus en plus intrusive et anti-libérale. L'UE est critiquée par les libéraux comme n'importe quelle instance étatique.

Or, à droite et à gauche, l'UE n'est pas critiquée sur cette base, elle est critiquée parce qu'elle est vue comme une intrusion de l'Etranger (l'Allemagne comme bouc émissaire principal) dans la soupe politique française. D'une certaine manière, c'est tout aussi xénophobe que les positions anti islam ou immigration classiques.

 

En période de crise, ce type de discours qui tend à expliquer le déclin, qu'on ne peut bien entendu pas nier à moins d'être un chien de garde de l'Elite- par le rejet sur la faute des autres est un grand classique.

Si dans 4 ou 5 ans, par magie, la croissance repart, le chômage diminue et tout va mieux, Zemmour disparaitra dans les poubelles de l'histoire, là ou est sa place.

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Une vague réactionnaire c'est beaucoup dire. Disons que se conjugue une lente progression du FN, qui peut potentiellement être au secours tour de la présidentielle (ce qui n'était pas le cas au siècle dernier), et une plus grande visibilité d'intellectuels "réacs" dans les grands médias, depuis les années 2000 je dirais. Le 11/09 et le thème du choc des civilisations n'y sont probablement pas étrangers, même si c'est une conjonction de phénomènes plus nombreux.

Usul a traité du thème:

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Une vague réactionnaire c'est beaucoup dire

 

Avec l'avènement d'Internet, la gauche moraline bon teint qui avait a peu près le monopole, au moins une domination évidente, sur les médias grands publics, à vu arriver d'autres voix qui ont fait échos à ce qu'on appelle peut-etre un peu vite "la majorité silencieuse".

Subitement, leur monde n'a pas été composé uniquement de gens bien propres sur eux venus des beaux quartiers des grandes villes, qui votaient bien et pensaient bien.

Ils sont en train de se rendre compte qu'ils ne représentent pas la majorité, alors ça pique dur pour eux. C'est pour ça qu'ils parlent de "vague réactionnaire" (terme proprement con d'ailleurs, mais passons dessus) mais je ne crois pas une demi seconde qu'il y a de plus en plus de gens qui adoptent ce discours. Je crois qu'ils pensaient déjà comme ça dans les grandes lignes avant mais que ces voix, pour diverses raisons, n'était pas audibles et mal disséminées.

 

Ce qui est regrettable, c'est que ce sont les "réac" qui ont su émerger et pas les libéraux.

  • Yea 2
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Vous y croyez vous à cette "vague réactionnaire" actuelle dont parle certains médias français ?

 

Il paraîtrait que Zemmour, Finkielkraut n'ont jamais eu autant la côte qu'actuellement, on parle de virage à droite pour Onfray, Régis Debray, voir Emmanuel Todd... ces messieurs font de plus en plus la une des journaux... on dit que le FN va faire péter les scores..., les histoires autour de Michel Houellebecq, etc.

 

Pourquoi les médias parlent beaucoup de ça en ce moment ? Parce qu'ils n'ont rien à dire ou bien cela traduit-il un mouvement réel dans la société française ? A moins que ce ne soit juste une lubie actuelle du microcosme médiatique ?

Appelons-là comme on veut, réac c'est un terme fourre-tout pour définir vaguement ceux qui veulent revenir à un ordre ancien mais pas tant que ça. 

 

Les réacs il y a 40 ans voulaient revenir à l'Algérie française et la période avant le conseil national de la résistance.

 

Aujourd'hui, ils veulent revenir très clairement à une France gaulliste ou pompidolienne. Tout ce qui a été fait depuis est de la merde. il faut le voir très simplement comme ça. C'est faire table rase sur les 50 dernières années.

 

C'est-à-dire qu'ils ont le sentiment que la France de l'époque allait mieux, avec un Etat qui investissait dans l'économie, bâtissait et possédait des grandes entreprises nationales dans plein de secteurs "stratégiques" (banques, transports etc...). Ils veulent un Etat avec de puissants systèmes sociaux, et où patrons, syndicats et Etat négocientle droit du travail, avec l'Etat qui impose en dernier lieu.

Ils veulent un Etat souverain maître de ses décisions à l'étranger et maître de ses frontières, ce qui implique retour au franc, retour à une banque de France qui imprime de l'argent sur ordre de l'Etat, du protectionnisme et une limitation de l'immigration. Ils veulent un chef d'Etat au-dessus de la mêlée et qui s'impose à une administration qui relaie son action comme par enchantement. Ils veulent une instruction publique dans un style très 3ème république, une valorisation de la culture française et non plus contemporaine, de même qu'une limitation de la décentralisation. Sur le plan des mœurs, ils regrettent l'époque avant mai-68 ou pré-giscardienne, anti-cléricale mais fondamentalement chrétienne.

En fait le FN d'aujourd'hui c'est le RPF il y a 40-50 ans.

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Sur le plan des mœurs, ils regrettent l'époque avant mai-68 ou pré-giscardienne, anti-cléricale mais fondamentalement chrétienne.

Onfray regrette la France chrétienne ?

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Onfray regrette la France chrétienne ?

Il est anti-clérical. Mais il souscrit de plus en plus au fait qu'il faut respecter les origines chrétiennes de la France. Bientôt il le martèlera.

Le type était anarchiste et libertaire, il se réclame maintenant de Chevènement. Le type en a fait du voyage idéologique, à mon avis c'est pas fini.

  • Yea 1
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Au fond les réacs ont 20 ou 30 ans d'avance. Ils comprennent que ce qui se met en place va merder dans les grandes largeurs et ont le réflexe, humain et pas idiot en soi, de revenir à une époque où cela fonctionnait mieux. Le soucis est qu'ils ont oublié ce qui merdait avant et on peur de l'avenir.

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Ces mecs n'ont rien appris du passé, sont incapables de comprendre le présent et pourraient prévoir le futur ? Quelle blague ! Et pourquoi pas faire démarrer les motos russes...

J'ai dit qu'ils comprennaient en quoi une réforme proposée allait se planter.

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La vague réactionnaire ne semble pas un mythe. La déception des gens face au "système" favorise les "anti-système". La gauche anti-système en profite moins tout simplement parce que c'est très mainstream d'être un antilibéral anticapitaliste de gauche. Il est fort probable que les gens, devant le constat d'échec du système actuel, veulent "autre chose". Et je fais un lien, pour ma part, entre les djihadistes, les SJW et les promoteurs d'un passé fantasmé : il s'agit de gens perdus cherchant un sens via une sorte de quête identitaire (le vrai croyant, le vrai progressiste, le vrai patriote) conjugué à un fort rejet du présent (dépravé, inégalitaire, décadent, au choix).

  • Yea 1
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Bah... comme toujours, la France est en retard d'une génération sur les États-Unis. Des anciens gauchistes qui deviennent néo-cons.

So bored.

Perso je me demande toujours comment les gauchistes passent du côté néocons, surtout que ça a l'air d'être récurrent

Ça mériterait un fil tiens.

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A mon avis il y a au moins trois mouvements différents :

 

- Cela fait déjà un moment qu'une partie de la gauche se michéise, c'est-à-dire qu'elle associe son rêve social à un contexte normatif pré-libéral voire pré-lumières (les corporations, les solidarités de proximité, les valeurs partagées, la common decency, j'ai l'impression qu'un type comme Onfray suit ce convoi ci. Finkelkraut en partie mais pas seulement, car il poursuit aussi le second :

 

- La xénophobie républicaine : typiquement, Riposte Laïque et d'autres mouvements anti-islam, l'idée étant qu'on peut se permettre de refuser le passage aux autres si leurs valeurs sont incompatibles avec l'émancipation de la femme, les droits de l'homme, que sais-je.

 

Ces deux premiers mouvements sont médiatiques et intellectuels,

 

- le troisième est populaire et dure depuis les années 80 : plus les deux partis majoritaires échouent et se reposent sur la peur du FN en dernier ressors, plus leurs déçus se tournent vers le FN, posé par le système bi-partisan comme parti alternatif.

 

Ces observations sont toutefois assez banales.

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Rien à voir mais je pense qu'il y a malheureusement de la place pour un parti ayant pour revendication principale l'interdiction de l'Islam en France. Si son message est bien spiné, avec un leader modéré sur tout le reste (càd anti-libéral comme les autres partis) qui ne bave pas et n'a pas de squelette dans le placard, ce parti pourrait tailler dans les électeurs du FN et des autres.

Edit : ah, grillé par Anton K

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Par contre ce qui est moins banal c'est qu'à mon avis, contrairement à ce qu'on dit, aucun de ces trois mouvements ne correspond vraiment aux néo-conservatisme américain dans la trajectoire et les motivations des hommes politiques, même si les disciples franchouilles de ceux-ci tomberaient probablement aussi dans la deuxième catégorie pour la partie "locale" de leurs motivations.

 

Par exemple je suis sur que le warmongering de nos néo-cons républicains xénophobes est beaucoup plus honnête (je veux dire, conforme aux intentions explicites, pour autant que ce genre d'analyse a du sens) que celui de leurs modèles américains, d'une certaine manière ils en sont des faire-valoir, mais ne peuvent pas partager les motivations directes parce qu'ils n'ont pas les mêmes positions de pouvoir.

 

Typiquement ce sont des journaleux et des petits profs, pas des dangereux crownies du mic.

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A mon avis il y a au moins trois mouvements différents :

 

- Cela fait déjà un moment qu'une partie de la gauche se michéise, c'est-à-dire qu'elle associe son rêve social à un contexte normatif pré-libéral voire pré-lumières (les corporations, les solidarités de proximité, les valeurs partagées, la common decency, j'ai l'impression qu'un type comme Onfray suit ce convoi ci. Finkelkraut en partie mais pas seulement, car Finkelkraut poursuit aussi le second :

 

- La xénophobie républicaine : typiquement, Riposte Laïque et d'autres mouvements anti-islam, l'idée étant qu'on peut se permettre de refuser le passage aux autres si leurs valeurs sont incompatibles avec l'émancipation de la femme, les droits de l'homme, que sais-je.

 

Ces deux premiers mouvements sont médiatiques et intellectuels,

 

- le troisième est populaire et dure depuis les années 80 : plus les deux partis majoritaires échouent et se reposent sur la peur du FN en dernier ressors, plus leurs déçus se tournent vers le FN, posé par le système bi-partisan comme parti alternatif.

 

Ces observations sont toutefois assez banales.

 

Je souscris à cette analyse (plutôt banale, mais qui a le mérité de la clarté).

Le troisième mouvement pourrait être plus précis : devant l'échec du système, chacun se tourne vers sa coterie identitaire, qui de la religion, qui du FN, qui d'un progressisme caricatural. Ce troisième mouvement n'est pas propre aux électeurs FN, loin de là. 

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Par contre ce qui est moins banal c'est qu'à mon avis, contrairement à ce qu'on dit, aucun de ces trois mouvements ne correspond vraiment aux néo-conservatisme américain dans la trajectoire et les motivations des hommes politiques, même si les disciples franchouilles de ceux-ci tomberaient probablement aussi dans la deuxième catégorie pour la partie "locale" de leurs motivations.

 

Par exemple je suis sur que le warmongering de nos néo-cons républicains xénophobes est beaucoup plus honnête (je veux dire, conforme aux intentions explicites, pour autant que ce genre d'analyse a du sens) que celui de leurs modèles américains, d'une certaine manière ils en sont des faire-valoir, mais ne peuvent pas partager les motivations directes parce qu'ils n'ont pas les mêmes positions de pouvoir.

 

Typiquement ce sont des journaleux et des petits profs, pas des dangereux crownies du mic.

 

Voilà.

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Je trouve pas que les réacs soient neo-cons, pas grand-chose à voir je pense.

(Y en a quelques uns qui flirtent avec ça, mais y a des neocons chez les anti-réacs aussi, si on se base sur la definition americaine).

 

C'est aussi mon avis.

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