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Ambiance au travail et mentalité "lutte des classes"


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Du haut de ma petite expérience professionnelle, j'ai remarqué que certaines personnes sont très peu accommodantes avec leurs supérieurs hiérarchiques et ont un esprit que je quantifierais de bureaucratique (respect des procédures, surtout quand ça arrange) par opposition à l'esprit "start-up" (l'important c'est le résultat).

J'ai également des connaissances qui se plaignent de leur travail et qui ont des opinions politiques plutôt socialistes, ce qui me pousse à m’interroger sur un éventuel lien de cause à effet.

Sans nier l'existence d'abus de gentillesse/serviabilité/disponibilité de le part de dirigeants, ne pensez-vous pas que la mentalité "lutte des classes", d'opposition par principe avec le patron, peut créer de lourdes tensions, injustifiées et pénalisant tout le monde, en entreprise ? Avez-vous des témoignages à apporter à ce sujet ?

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Deux témoignages :

- Le cas des étrangers qui sont là depuis des années. Ils ont étés visés par certains syndicats, et menacent régulièrement leurs supérieurs hiérarchiques car ils savent que ces derniers tentent en général de s'éviter des conflits. Ils sont persuadés d'être protégés par des organisations, et se permettent donc de mal faire leur travail, mais de rester pointilleux sur des détails (horaires, conditions de travail).

- Le cas d'un socialiste récemment dans la boite. Il est persuadé d'une lutte des classes entre les encadrants et les autres employés. Il se victimise sans cesse, cherche à se protéger en contactant tous les syndicats, lire la convention collective, se renseigner sur telle ou telle chose. Ce qui met une ambiance assez particulière souvent.

Bref, dans les deux cas, on respecte les procédures (ou ce qu'ils pensent être des procédures) quand ça arrange effectivement, mais on se permet de faire n'importe quoi à coté.

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Du haut de ma petite expérience professionnelle, j'ai remarqué que certaines personnes sont très peu accommodantes avec leurs supérieurs hiérarchiques et ont un esprit que je quantifierais de bureaucratique (respect des procédures, surtout quand ça arrange) par opposition à l'esprit "start-up" (l'important c'est le résultat).

J'ai vécu l'inverse : esprit bureaucratique imposé par le haut, en remplaçant de l'esprit start-up.

Et évidemment les résultats ont cessé d'être importants.

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Chaque fois que j'ai vu un supérieur me faire le coup du "On est tous une grande famille", je savais que j'avais affaire à un concentré de pus ambulant.

Pareil. D'ailleurs j'ai mis le hola dès l'entretien d'embauche. Je suis un mercenaire, je bosse pour le fric, point à la ligne.

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- Le cas d'un socialiste récemment dans la boite. Il est persuadé d'une lutte des classes entre les encadrants et les autres employés. Il se victimise sans cesse, cherche à se protéger en contactant tous les syndicats, lire la convention collective, se renseigner sur telle ou telle chose. Ce qui met une ambiance assez particulière souvent.

Quatre chances sur cinq que tu aies là un beau cas de personnalité paranoïaque.

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ah tiens moi on m'a fait le coup de la grande famille mais c'etait juste avant le depot de bilan alors bof…

par contre j'ai deja motive des gens en leur disant qu'on etait des brutes et que rien que pour ca on allait y arriver.C'etait apres 45 minutes de chialage par le francais de service.

mais c'est rare.La j'ai des nouveaux collegues francais et ils ont bon esprit, ils sont contents.

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Chaque fois que j'ai vu un supérieur me faire le coup du "On est tous une grande famille", je savais que j'avais affaire à un concentré de pus ambulant.

Tout comme dans la famille Corleone, tant que tu sers bien le parrain tu risque pas de te faire flinguer !

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Chaque fois que j'ai vu un supérieur me faire le coup du "On est tous une grande famille", je savais que j'avais affaire à un concentré de pus ambulant.

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Du haut de ma petite expérience professionnelle, j'ai remarqué que certaines personnes sont très peu accommodantes avec leurs supérieurs hiérarchiques et ont un esprit que je quantifierais de bureaucratique (respect des procédures, surtout quand ça arrange) par opposition à l'esprit "start-up" (l'important c'est le résultat).

En ce qui me concerne, le supérieur hiérarchique est là pour et de la planification, c'est à dire coordonnées l'activité des personnes et faire le compte-rendu.

Certains, rares, le font très bien et sont précieux. maintenir une relation de confiance est nécessaire.

Les autres qui se mêlent de technique sans avoir le nez dedans sont à mettre à la poubelle. Parce que c'est là que les ennuis commencent.

De bonnes procédures sont nécessaires quand tu dois coordonner un grand nombre de personnes. Ce n'est pas en général le cas des start-up.

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Du haut de ma petite expérience professionnelle, j'ai remarqué que certaines personnes sont très peu accommodantes avec leurs supérieurs hiérarchiques et ont un esprit que je quantifierais de bureaucratique (respect des procédures, surtout quand ça arrange) par opposition à l'esprit "start-up" (l'important c'est le résultat).

J'ai également des connaissances qui se plaignent de leur travail et qui ont des opinions politiques plutôt socialistes, ce qui me pousse à m’interroger sur un éventuel lien de cause à effet.

Sans nier l'existence d'abus de gentillesse/serviabilité/disponibilité de le part de dirigeants, ne pensez-vous pas que la mentalité "lutte des classes", d'opposition par principe avec le patron, peut créer de lourdes tensions, injustifiées et pénalisant tout le monde, en entreprise ? Avez-vous des témoignages à apporter à ce sujet ?

Cela n'a rien à voir avec la lutte des classes. Dès qu'une personne ou un service acquiet un pouvoir de négociation dans une structure, il l'utilise. Ce pouvoir à plein d'origines : que ce soit des connaissances techniques pointues (et de ce coté, les équipes informatiques internes sont des plaies), de lourdes procédures internes que l'on complique à loisir, ou tout simplement des postes clés dans l'entreprises.

Par exemple, les PDG qui complexifient à loisir l'organisation de leur groupe - en particulier grace à des croissances externes - ce qui leur permet de devenir - si ce n'est incontournable - du moins très difficilement remplaçable par leurs actionnaires.

Si on rajoute la loi - qui permet aux DP, au CE et aux CHST - de s'immiscer dans l'organisation, on arrive à un beau merdier si on n'y prends pas garde. A ma connaissance, la meilleure façon d'organiser tous ça, c'est de travailler en sous-effectif. De la sorte, les tâches inutiles ne sont plus faites, et les "glandeurs" sont repérés bien plus facilement.

Mais ceux qui ont intérêt à ce genre d'organisation, - c'est à dire les actionnaires - n'ont que rarement la possibilité de le mettre en oeuvre. En dehors du cas - relativement rare - d'entreprise en forte croissance sans beaucoup de cash : c'est à dire des startup.

Une entreprise, c'est un noeud de contrat, mais aussi - et surtout - un beau tas d'embrouilles.

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Les Français aiment bien s'imaginer comme de grands révoltés contre leur patron, des subordonnés indisciplinés qui ne se laissent pas mener par le bout du nez et qui n'hésitent pas à contester l'autorité du chef. En vérité, c'est plutôt l'inverse : ça ronchonne beaucoup mais ça reste finalement assez obéissant. C'est ce que montrent pas mal d'études de comparaisons internationales des pratiques de management. La plus célèbre, celle d'Hoefstede (qui commence certes à dater), montrait clairement que Français et Belges étaient parmi les plus serviles des salariés occidentaux.

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Les Français aiment bien s'imaginer comme de grands révoltés contre leur patron, des subordonnés indisciplinés qui ne se laissent pas mener par le bout du nez et qui n'hésitent pas à contester l'autorité du chef. En vérité, c'est plutôt l'inverse : ça ronchonne beaucoup mais ça reste finalement assez obéissant. C'est ce que montrent pas mal d'études de comparaisons internationales des pratiques de management. La plus célèbre, celle d'Hoefstede (qui commence certes à dater), montrait clairement que Français et Belges étaient parmi les plus serviles des salariés occidentaux.

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Les Français aiment bien s'imaginer comme de grands révoltés contre leur patron, des subordonnés indisciplinés qui ne se laissent pas mener par le bout du nez et qui n'hésitent pas à contester l'autorité du chef. En vérité, c'est plutôt l'inverse : ça ronchonne beaucoup mais ça reste finalement assez obéissant. C'est ce que montrent pas mal d'études de comparaisons internationales des pratiques de management. La plus célèbre, celle d'Hoefstede (qui commence certes à dater), montrait clairement que Français et Belges étaient parmi les plus serviles des salariés occidentaux.

ça doit être l'effet des législations "protectrices", impossible de dire merde.

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ça doit être l'effet des législations "protectrices", impossible de dire merde.

A mon avis c'est plus le système qui découle de la culture locale que l'inverse. Par contre, on peut y voir l'effet d'entraînement et l'immobilisme associé (la France étant très hiérarchique, on a un système tout aussi hiérarchique et opaque qui aura tendance à éliminer les éléments différents)

En sus de la hiérarchie, il y a la question de l'individualisme, aussi… De mes souvenirs, il me semble que les études internationales nous classent comme hiérarchiques + individualistes, le bon combo pour faire des râleurs. A comparer avec les Allemands hiérarchiques moins individualistes et les anglo-saxons peu hiérarchiques mais individualistes…

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Je suis d'accord avec Bastiat : le droit du travail entraîne la rigidité du marché, et donc l'impossibilité pratique de généraliser la négociation patron / employé en matière contractuelle. Comme la rigidité du droit du travail empêche la création d'emplois, son nombre disponible décroit, et l'employeur s trouve en position de force : il n'a pas à négocier, parce que la conjecture économique associé à l'afflux de demandeurs d'emplois le porte à ne rien lâcher. Quand on a 40 candidats pour un même poste, pas de négociation nécessaire sur le contrat pour l'employeur.

Gilles : pas convaincu par l'argument "culturaliste" : la généralisation de cette mentalité n'a à vue de nez que 50 ans maxi (l'après guerre). Inversement, l'explosion de l'état fédéral aux USA et de l'Etat providence en GB n'ont commencé à ralentir leur expansion qu'à la fin des 70's.

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Gilles : pas convaincu par l'argument "culturaliste" : la généralisation de cette mentalité n'a à vue de nez que 50 ans maxi (l'après guerre). Inversement, l'explosion de l'état fédéral aux USA et de l'Etat providence en GB n'ont commencé à ralentir leur expansion qu'à la fin des 70's.

Je ne pense pas que ça soit quelque chose d'absolu. Mais les différences culturelles restent très importantes d'un pays à l'autre, et il me semble logique de dire que cette culture et le système associé soient liés dans les deux sens. Bien sûr ça n'empêche pas une évolution, mais ça y rajoute beaucoup d'inertie…

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La femme de Lénine, quand ils ont vécu a Paris, se plaignait des lourdeurs administratives et des procédures kafkaiennes pour avoir l'électricité a Paris. Donc rien de neuf, et l'exception culturelle et sociale francaise remonte a bien plus loin qu'il y a 50 ans. Le culturel et le social s'entretiennent mutuellement, de la a savoir lequel a entrainé le second, je pense pas que ce soit la clé du sujet.

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Les Français aiment bien s'imaginer comme de grands révoltés contre leur patron, des subordonnés indisciplinés qui ne se laissent pas mener par le bout du nez et qui n'hésitent pas à contester l'autorité du chef. En vérité, c'est plutôt l'inverse : ça ronchonne beaucoup mais ça reste finalement assez obéissant. C'est ce que montrent pas mal d'études de comparaisons internationales des pratiques de management. La plus célèbre, celle d'Hoefstede (qui commence certes à dater), montrait clairement que Français et Belges étaient parmi les plus serviles des salariés occidentaux.

Ah ben oui complètement. Les démissions c'est beaucoup plus courant ailleurs, je pense.

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Disons que si j'insiste sur le caractère non absolu de la culture hiérarchique française, c'est aussi pour dire que ce qui a été fait peut se défaire tout aussi "naturellement" (même si la force d'inertie dont parle Gilles est bien réelle ici et maintenant). Qui aurait pu prévoir que La GB des années 70 débouche sur celle des 80's ? On aurait très bien pu soutenir le même type de généalogie culturelle chez nos amis brits en se référant à sa forte tradition new liberal, de ses élites victoriennes imprégnées de fabianisme, etc. Pareil pour l'Allemagne, qui s'est unie sous la férule de Bismarck et de son administration prussienne forte.

La France est un pays historiquement très clivé (élites / peuple ; Paris / province ; Politique / société civile ; etc.), et qui a effectivement une tradition administrative/ politique forte. Mais à mon avis, à la lecture de quelques ouvrages sur le sujet (je pense principalement aux ouvrages de Rosanvallon, pour balancer mes sources), je crois qu'on a sous estimé l'existence et la relative autonomie de sa société civile (pour une raison simple : les élites et le pouvoir politique passent leur temps à justifier leurs positions, tandis que la société civile ne produit rien dans le domaine). Si la femme de Lénine (ou même Hayek, qui a eu la même impression) au lieu de séjourner à Paris, s'étaient retrouvé en pleine cambrousse (ce qui au début du 20e était le lieu de travail et de résidence de 90 % de la population), il aurait sans doute été moins surpris par cet aspect topdown de l'administration.

Je pense même que l'Etat français est l'exemple type de l'adversory state dont parle de Jasay : un Etat dont les élites se sont appliquées à domestiquer la société civile pour la rendre taillable et corvéable à merci, mais que ce développement n'a abouti qu'assez récemment (avec l'après guerre). Il existe de larges périodes où le droit de propriété a été protégé et défendu. Le culturel et le social s'interpénètrent (ce n'est pas sale), mais en supprimant certaines incitations à la bureaucratisation, je suis sûr que nous verrons réapparaître comme par magie certains traits "culturels" différents de ceux encouragées par l'omniprésence de l'appareil politique.

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Ou un narcissique.

Je maintiens, un paranoïaque. Il n'y a qu'eux pour se plonger avec délices dans la lecture des codes législatifs et des conventions collectives pour trouver l'ensemble de leurs "droits-à" qu'ils défendront bec et ongles devant la justice. Ce détail trompe rarement.

Les Français aiment bien s'imaginer comme de grands révoltés contre leur patron, des subordonnés indisciplinés qui ne se laissent pas mener par le bout du nez et qui n'hésitent pas à contester l'autorité du chef. En vérité, c'est plutôt l'inverse : ça ronchonne beaucoup mais ça reste finalement assez obéissant. C'est ce que montrent pas mal d'études de comparaisons internationales des pratiques de management. La plus célèbre, celle d'Hoefstede (qui commence certes à dater), montrait clairement que Français et Belges étaient parmi les plus serviles des salariés occidentaux.

Marrant, ça complète de façon intéressante ce qu'en dit Crozier. :)

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. Il n'y a qu'eux pour se plonger avec délices dans la lecture des codes législatifs et des conventions collectives pour trouver l'ensemble de leurs "droits-à" qu'ils défendront bec et ongles devant la justice.

Ou à épingler dans les couloirs de l'entreprise des décisions de justice comme celle du 4 septembre 2012 (TGI de Lyon).

" En organisant le travail sur la base du "bench-mark" anglo-saxon, consistant à comparer en permanence les résultats des salariés d'un même service afin de les mettre en concurrence, l'employeur ne remplit pas son obligation de sécurité"…

" …L'employeur doit prendre toutes les mesures necessaires pour assurer la sécurité et la santé des salariés (Code du Travail art. L4121-1) et il ne peut pas se contenter de la mise en place d'un numero vert pour assister le personnel en difficulté"

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