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Les forces armées, en France et dans le monde


Messages recommandés

Il manquait, je pense, un fil généraliste sur les questions militaires. J'ai plus d'une fois ressenti l'envie de poster un message qui ne rentrait pas dans le cadre - étroit - des deux fils existants :

 

- Les zarmées font leurs zachats, centré sur l'armement et sur les questions budgétaires

- Technologies militaires et innovations, clairement orienté techno

 

Ce fil est destiné à accueillir les discussions autour de l'actualité, de l'histoire, de l'organisation des forces armées françaises et internationales (ceci incluant les groupes paramilitaires, milices, etc).

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Porte-avions : le successeur du Charles-de-Gaulle pourrait s'appeler Simone-Veil ou François-Mitterrand 😱

 

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Le PANG, le porte-avions de nouvelle génération. Un projet à 10 milliards d'euros inclus dans la loi de programmation militaire 2024-2030, adoptée par le Parlement en juillet 2023. Ce nouveau porte-avions, qui doit remplacer le mythique Charles-de-Gaulle, sera à propulsion nucléaire, avait annoncé Emmanuel Macron, le 8 décembre 2023, lors d'une visite chez l'industriel Framatome, a indiqué Le Point. Si sa construction devrait débuter fin 2025 ou début 2026, selon le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, sa mise en service devrait être pour 2038.

 

Ce porte-avions deviendra le plus grand bâtiment jamais construit en Europe. En comparaison avec le Charles-de-Gaulle, celui-ci devrait peser 75 000 tonnes (contre 42 500 tonnes pour son prédécesseur), avec une longueur à la flottaison de 305 mètres, contre 262 pour le Charles-de-Gaulle. Il pourra embarquer à son bord une quarantaine d’aéronefs, des Rafale Marine, des hélicoptères, des drones, et aura besoin d'un équipage de 2 000 personnes.

 

 

Mais une chose n'est pas encore clairement définie : le nom que portera le bâtiment, même si des pistes sont évoquées. Le ministre des Armées a ainsi demandé au Service historique de la Défense (SHD) de faire des propositions aux trois autorités militaires que sont le chef de l'État, le chef d'état-major des Armées et lui-même, a fait savoir BFMTV. Pour autant, Sébastien Lecornu a posé des conditions : un nom ni clivant ni polémique et qui n'ait pas déjà été donné à un navire qui a coulé. Ainsi, deux noms tiennent la corde, selon les informations du Monde : Simone Veil et François Mitterrand, même si la première fait office de favorite. Écartés donc le nom de Richelieu ou encore celui de la pionnière de l’aviation Marie Marvingt, proposé à l'Assemblée nationale par le groupe LFI, dans un « amendement d’appel ».

 

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Sur LCI hier ils expliquaient que dorénavant on donnait des noms qui feraient que l'on ne serait pas ridicule si le navire coulait.

 

Si le navire France coulait ce serait symboliquement fort.

Si c'est le navire François Mitterrand, cela passe mieux.

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Le problème est qu'ils ne sont pas allé assez loin. Le Woke foetus-eater euthanasist 1984 ça aurait été badass. Quant à la droite, pour des raisons de laïcité, elle aurait dû proposer un amendement pour en faire le Simone Unveiled

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1 minute ago, Mathieu_D said:

S'il faut choisir une femme pour plaire à l'air du temps il y a des listes ici https://www.defense.gouv.fr/actualites/femmes-armees-longue-histoire ou là encore https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Catégorie:Femme_dans_l'armée_française

 

Si on peut éviter "Porte avion Rosa Parks"...

Jeanne d'Arc est là depuis longtemps:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeanne_d'Arc_(navire)

 

 

 

 

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Si on avait gardé ce vieux projet un peu fou de porte-avions franco-britannique, on aurait pu l'appeler le Susan Travers. ;)

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On croise les doigts pour Joffre. Simone Veil, ca n’a vraiment aucun sens. C’est intéressant d’ailleurs de voir ce mythe se créer sous nos yeux. 

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Il y a 4 heures, Mégille a dit :

Le Woke foetus-eater euthanasist 1984

Le but de base quand on construit un navire de guerre c'est tout de même qu'on souhaite le voir être capable d'envoyer par le fond le bateau d'en face, pas l'inverse, hein.

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Il y a 4 heures, Marlenus a dit :

Sur LCI hier ils expliquaient que dorénavant on donnait des noms qui feraient que l'on ne serait pas ridicule si le navire coulait.

 

Si le navire France coulait ce serait symboliquement fort.

Si c'est le navire François Mitterrand, cela passe mieux.

Bah pour les russes avec le Moskva c'est un peu à l'eau.

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Sinon le nom du tout dernier sous-marin d'attaque admis au service actif (au tout début du mois) est le Duguay-Trouin.

Ce qui est quand même dans le bon registre, onomastiquement parlant.

 

edit: Classe Suffren, issue du programme Barracuda. Jusque là on peut pas dire que les noms étaient en dehors du coup.

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Pour rester dans le domaine maritime, un fil écrit par Louis Saillans à propos du concept de « flotte en puissance »

 

 

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Louis.Saillans Profile picture

Louis.Saillans

Vous possédez l’armada la plus puissante d’Europe, mais vous refusez de la faire sortir du port malgré la présence de navires ennemis vulnérables à portée de vos canons.

Pourquoi ne pas agir et infliger des pertes à l’ennemi?
 
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Voici un des concepts les plus déroutants de la stratégie militaire: le concept de la « Flotte en Puissance ».
 
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Le concept de la "Flotte en puissance" ou "Fleet in being" est une stratégie navale qui repose sur le potentiel d'action d'une flotte plutôt que sur son engagement direct.
 
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Cette stratégie, en évitant le combat, force l'adversaire à disperser ses forces et à rester sur ses gardes, car la menace d'une attaque reste constante.
 
L'idée de la "Flotte en puissance" remonte à la fin du 17ème siècle, attribuée à l'amiral russe Fiodor Ouchakov 🇷🇺et au théoricien naval français Paul Hoste🇨🇵.
 
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Elle a été conceptualisée comme une flotte qui, par sa simple existence, a un effet dissuasif sur les opérations ennemies, même sans engager le combat.
 
Au début du 18ème siècle, pendant la Guerre de Succession d'Espagne, la flotte française a utilisé cette stratégie contre les forces navales anglo-hollandaises.
 
En restant dans les ports mais prête à sortir, la flotte française a contraint ses adversaires à diviser leur force et à couvrir un plus large éventail de menaces potentielles, limitant ainsi leur capacité à soutenir leurs opérations terrestres.
 
Durant la Première Guerre mondiale, la Hochseeflotte allemande a incarné le concept de la "Flotte en puissance".
 
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En restant principalement dans ses ports, elle a réussi à contraindre une partie significative de la Royal Navy britannique, empêchant celle-ci de déployer pleinement ses ressources ailleurs.
 
La présence de la flotte italienne en Méditerranée pendant la Seconde Guerre mondiale est un autre exemple.
 
Sans engager directement les forces britanniques, la flotte italienne a néanmoins obligé la Royal Navy à maintenir une présence substantielle dans la région, impactant ses opérations globales.
 
Le principe de la "Flotte en puissance" illustre l'importance de la psychologie en stratégie militaire. Une flotte qui évite le combat peut, paradoxalement, avoir un impact plus significatif qu'une flotte engagée dans des batailles constantes.
 
Cela soulève des questions sur l'évaluation de la force militaire, suggérant qu'une menace potentielle peut être aussi influente qu'une force combattante active.
 
À l'ère moderne, avec le développement de la guerre sous-marine et des missiles à longue portée, le concept de la "Flotte en puissance" reste pertinent.
 
Les sous-marins nucléaires, par exemple, sont l'incarnation contemporaine de cette stratégie, capable de projeter une menace sans révéler leur position, forçant l'ennemi à considérer des contre-mesures coûteuses.
 
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La "Flotte en puissance" nous offre des leçons précieuses sur la dissuasion, la psychologie et la gestion des ressources pendant un conflit.
 
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Oui c'est un classique le concept de la "fleet in being". (Qu'on peut appliquer à un peu toutes les branches des forces armées après tout, je crois par ex qu'on pourrait dire que c'était un peu un élément de la stratégie "star wars" sous Reagan).

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Grand Duc 2024 : décollage réussi pour le Commandement des actions dans la profondeur et du renseignement (CAPR)

 

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À peine créé, le Commandement des actions dans la profondeur et du renseignement (CAPR) s’est confronté pour la première fois à la réalité du terrain à l’occasion de l’exercice Grand Duc. Un exercice autant qu’une expérimentation source de premiers résultats encourageants en matière de construction des synergies et d’accélération de la boucle renseignement-feux.

 
Une édition inédite
 

Inhabituel, Grand Duc l’aura été à plus d’un titre. De par son ampleur, premièrement. Conduit du 15 au 29 mars dans le quart nord-est de la France, cet exercice annuel des unités du renseignement de l’armée de Terre a cette fois été joué entre Amiens et Belfort. Inspiré de l’exercice d’hypothèse d’engagement majeur ORION 2023, son scénario voyait l’ennemi symétrique Mercure et sa milice Tantale envahir la nation voisine Arnland. Un allié fictif de l’OTAN opposé à des ennemis tout aussi fictifs et dont l’agression entraînait la formation d’une vaste coalition, déploiement de divisions française, britannique et américaine à la clef. 

 

Trois divisions formant un corps d’armée au profit duquel oeuvrait un groupement de recherche multicapteurs (GRM) déployé dans la profondeur avec l’ensemble de ses moyens. Ses quelques 400 combattants provenaient essentiellement du 2e régiment de hussards, spécialiste du renseignement de source humaine et de l’infiltration à travers les lignes ennemies. Des éléments des 54e, 61e et 1er régiments d’artillerie, du 28e groupe géographique, du 44e régiment de transmissions ainsi qu’un sous-groupement aéromobile armé par le 5e régiment d’hélicoptères de combat sont venus s’y agréger. 

 

Ce GRM intégrait un détachement belge du bataillon ISTAR, signe parmi d’autres des liens grandissants entre forces terrestres des deux pays. Cette unité de chasseurs à cheval a pour l’occasion envoyé son escadron A renforcé d’une section radar Squire, d’une équipe drones et d’une section de génie (EARS). Une « belle unité » dont les membres « apportent une certaine philosophie et une certaine approche de la planification d’une opération. Nous avons beaucoup à apprendre de nos camarades belges tout comme, je l’espère, ils ont beaucoup de choses à apprendre de nous », soulignait le colonel Nicolas Louis, chef de corps du 2e RH et commandant du GRM. 

 

La mission de ce GRM à l’accent belge ? Trouver l’ennemi, comprendre ses modes d’action, déterminer des cibles et faire remonter ces informations jusqu’au corps d’armée. Par le lien direct qu’il crée avec les feux et les moyens de guerre électronique, le GRM contribue ainsi au grignotage, à l’affaiblissement de l’ennemi au profit des divisions et brigades de la ligne de contact. Dans un espace de jeu grand comme la Bulgarie, impossible de se la jouer « big brother ». Bien que dédoublée fictivement, l’envergure du GRM impliquait « de manoeuvrer, de faire des choix en utilisant au mieux les compétences de chacun », relève le colonel Louis. 

 

Surtout, Grand Duc constituait un premier essai grandeur nature pour le CAPR, mis en place le 1er janvier 2024 pour succéder au Commandement du renseignement (COM RENS). Organisé autour d’un état-major implanté à Strasbourg, ce nouveau commandement Alpha rassemble le centre de renseignement Terre (CRT) ainsi que trois brigades : la 4e brigade d’aérocombat (4e BAC) et les futures 19e brigade d’artillerie (19e B.ART) et brigade de renseignement et de cyber électronique (BRCE). Ces unités opérant au profit de la division et du corps d’armée, focalisent leur action sur un compartiment profond de 30 à 500 km, tant au sol que dans la 3e dimension. Ce CAPR est commandé par le général de division Guillaume Danès, dont la carrière a démarré au 13e régiment de dragons parachutistes avant de se poursuivre au 2e RH puis à la tête de l’ex-COM RENS. 

 

Derrière l’entraînement et l’évaluation Antarès du PC du GRM, cette édition devait « mettre en synergies toutes ces compétences » qui évoluaient auparavant dans leur couloir de nage et de « tester une nouvelle organisation, de nouvelles procédures pour aller toujours plus vite et être toujours plus efficaces face à ces défis qui prennent une importance beaucoup plus grande par rapport à ce que les armées françaises ont connue ces 15-20 dernières années », résume le commandant du 2e RH. Un séminaire organisé en janvier dernier avec tous les acteurs du CAPR avait débouché sur de premières réflexions communes d’amélioration. Des idées pour la première fois mises en pratique lors de Grand Duc.

 
Grand-Duc-2024-decollage-reussi-pour-le- Un militaire du bataillon ISTAR belge survolé par un Tigre HAD du 5e RHC, illustration de la volonté du CAPR d’inclure dans ses réflexions tout acteur susceptible d’agir dans la profondeur, en ce y compris les unités alliées, la 11e brigade parachutiste, les forces spéciales ou encore les observateurs d’artillerie (Crédits image : Bn ISTAR)
 
Accélérer face à un ennemi à parité
 

À l’instar de l’ensemble des armées, les unités du CAPR ont définitivement pris le tournant de la « haute intensité », cette volonté de durcissement de la préparation opérationnelle face à l’hypothèse d’un engagement majeur. Essentiel au bon déroulé d’un exercice, le réalisme de l’animation est l’une des spécialités de la major Stéphanie. « On nous demande depuis 2-3 ans de basculer vers la haute intensité », explique cette équipière « recherche au contact » (RAC) du 2e RH rattachée à la section entraînement-exercice du CAPR. 

 

Grand Duc n’y a pas coupé et prolongeait quelques grandes idées d’ORION 2023. C’est ainsi que la milice Tantale aura généré des actions de harcèlement et de sabotage les arrières de la force alliée pour déstabiliser celle-ci et faciliter l’avancée des divisions Mercure. Réalisme oblige, 23 « sources » ont été créées parmi la population arnlandaise, pour moitié réellement jouées. Des joueurs auxquels l’animatrice « fait dire des choses plus ou moins intéressantes à creuser ensuite ». Ces sources, additionnées aux événements conçus de toute pièce, auront atteint un volume inédit. « J’adore faire vivre l’exercice », se réjouit la major Stéphanie. Celle-ci a imaginé un monde artificiel d’associations, de médias, de réseaux sociaux alimentés à l’occasion par la petite force adverse présente sur le terrain. Jusqu’à l’écriture d’un journal quotidien : « Le Roseau », canal d’information exploitable jusque dans ses encarts publicitaires. 

 

Étendue d’Amiens à Belfort, la zone d’action profonde de plus de 400 km se voulait la plus représentative possible des élongations dans lesquelles les unités du CAPR sont appelées à opérer. Des distances sources de challenges, dont celui de l’accélération. « Notre objectif, c’est de réduire la boucle renseignement-feu, le délai entre la détection d’une cible et sa neutralisation quel que soit l’effecteur retenu », relève le général Danès. Pourquoi ? « Parce que, face à un ennemi à parité, il faut savoir saisir les opportunités. Nous n’avons pas toujours l’initiative, nous sommes contraints par les combats contrairement aux opérations extérieures conduites ces 20 dernières années ». Ces fenêtres d’action peuvent être très courtes, « d’où cette nécessité d’accélérer ». 

 

Le CAPR a en effet cela d’utile qu’il permet de « faire des choix un peu innovants en matière d’équipements » grâce au dialogue renforcé entre acteurs d’un même monde. Durant Grand Duc, la focale aura surtout porté sur les transmissions. L’acquisition rapide de systèmes disponibles sur le marché et en partie civils est ainsi venu soutenir le concept d’hybridation, cette combinaison de moyens civils et militaires privilégiée pour éviter les ruptures de communication et compenser les éventuelles perturbations adverses. 

 

« Comment j’utilise internet, le réseau GSM, les satellites à orbite basse en complément des satellites et liaisons radios militaires, c’est un sujet que l’on travaille à l’occasion de l’exercice Grand Duc », pointe le général Danès. L’armée de Terre a, entre autres, acheté des boîtiers GSM sur lesquels elle intègre un chiffrement « maison » pour pouvoir les relier à ses propres systèmes d’information. « Nous avons mis en oeuvre des passerelles automatiques et intelligentes qui nous permettent de faire basculer une information d’un niveau de classification à l’autre tout en en interdisant la redescente vers le niveau inférieur », confie le colonel Louis. Les transmetteurs auront par ailleurs réussi à pallier à l’absence de liaison 16 sur les cinq hélicoptères du SGAM, facilitant par là le positionnement ami et la coordination dans la 3e dimension. 

 

Résultat parmi d’autres des expérimentations, la patrouille de recherche opérant à Vesoul a pu transmettre ses informations en moins de deux minutes au poste de commandement du GRM installé à Mourmelon-le-Petit. Soit près de 300 km parcourus sans anicroches ni intervention technique. Certes, le processus n’est pas encore instantané, mais « gagner deux minutes, c’est déjà énorme », assure le général Danès. Ce petit gain de temps devient effectivement précieux lorsqu’il s’agit d’avoir un impact sur la manoeuvre ennemie. « Nous sommes sur une très bonne voie, car nous réussissons à prendre des décisions de tirs en quelques minutes », constate le colonel Louis. « Le pari de création de ce CAPR incubateur et laboratoire est donc gagné », estime pour sa part le général Danès.

 
Grand-Duc-2024-decollage-reussi-pour-le- Crédits image : armée de Terre
 
Des pistes organisationnelles et matérielles
 

Face à un ennemi puissant et protéiforme, la réduction des délais de la boucle renseignement-feux n’est pas le seul enjeu. Repenser certains modes d’action, en concevoir de nouveaux et faire évoluer les matériels en sont d’autres. Hormis l’écriture doctrinale, il s’agira par exemple de déterminer quel sera le meilleur « pion multicapteurs » à déployer selon le contexte. Une compagnie de recherche humaine ? Une compagnie de guerre électronique ? Une section, voire une patrouille ? L’intégration de plusieurs capteurs est-elle nécessaire ? Quel est la combinaison offrant le meilleur équilibre en termes d’efficacité et de discrétion ? Bref, où placer les différents curseurs pour obtenir « un renseignement précis, fiable » ? 

 

Laboratoire à ciel ouvert, Grand Duc offrait le terrain idéal pour tester de nouveaux équipements. « Nous avons mis en oeuvre un certain nombre de matériels assez innovants dans le domaine du renseignement électromagnétique », explique le colonel Louis. Des systèmes de guerre électronique qui auront conduit à la capture anticipée d’un chef de la milice Tantale infiltré à proximité du PC du GRM. Un fait inattendu mais sans réelle conséquence pour le travail de la major Stéphanie, car le cadre scénaristique de Grand Duc n’a rien de figé et évolue tout au long de l’exercice. Le conflit russo-ukrainien influence certainement ce travail d’écriture mais « je me sers du monde entier », assure celle qui, à l’heure où nous la rencontrons, planche déjà sur la prochaine action de Tantale : l’attaque d’un aéroport à coup d’engins explosifs improvisés et de drones. 

 

Si la porosité d’un front – ou son absence dans le cas sahélien – facilite l’infiltration, celle-ci se trouve complexifiée lorsque ce front s’avère dense, parsemé de capteurs, de champs de mines, fortifications et autres obstacles présents dans les trois dimensions. La relative stabilité du front russo-ukrainien et les difficultés éprouvées par les belligérants pour le franchir en sont des rappels quotidiens. 

 

Traverser la ligne pour s’enfoncer dans le dispositif adverse, c’était déjà la préoccupation principale de Chamborant quand le général Danès était à sa tête, il y a plus d’une décennie. Pour ce dernier, « il y a toujours des moyens de passer, il faut être audacieux » et « chercher les espaces lacunaires, en espérant qu’ils existent ». Quitte à remettre au goût du jour des savoir-faire passés au second plan au cours des dernières décennies afin de « faire très mal, dès ce soir, à un ennemi disposant de capacités équivalentes », indique le colonel Louis. Grâce à Grand Duc, « nous avons pu mettre en oeuvre des savoir-faire spécifiques dans les conditions les plus réelles possibles », poursuit-il. Exemple avec ces VB2L engagés dans une phase de franchissement d’ « un cours d’eau assez profond qui allait contraindre notre manoeuvre », un procédé exceptionnellement joué de nuit.

 

Le défi est tout aussi prégnant pour les hélicoptères de la 4e BAC, vecteurs de mobilité, de reconnaissance, de destruction d’objectif et d’escorte par excellence mais confrontés aux capacités d’interdiction de l’adversaire. Aux équipages d’à leur tour chercher et exploiter le trou dans la raquette adverse tout en comptant sur leur maîtrise du vol tactique et sur le renouvellement progressif des parcs d’hélicoptères. De là à agir jusqu’à 500 km ? « Nous pourrions, car nous sommes capables de réaliser des FARP [Forward Arming and Refueling Point] pour pouvoir aller plus loin. C’est ce que nous avons fait durant cet exercice », précise le lieutenant François, officier contrôleur de circulation aérienne au sein du 5e RHC. Couramment déployés lors des opérations au Sahel, ces FARP sont autant de points de ravitaillement avancés permettant d’accroître l’élongation des machines, au prix d’une exposition accrue. 

 

Plus encore, la transparence du champ de bataille qu’amène la combinaison de satellites, drones et autres capteurs suppose un risque d’érosion de la discrétion chère au 2e RH. « D’ores et déjà, on voit les Russes comme les Ukrainiens s’adapter à cette situation. On le voyait sur les autres théâtres d’opération aussi, les gens s’enterrent », remarque le général Danès. Mais chez les hussards, l’effort relève plutôt du camouflage, à l’instar de cette bâche en aluminium à mémoire de forme « remontée » du 13e RDP et de solutions atténuants le rayonnement infrarouge. Faute de pouvoir traverser, d’autres voies subsistent pour le renseignement d’origine humaine, à l’image des sources disséminées sur les arrières par l’équipe animation de Grand Duc et susceptibles d’être en lien avec les populations situées au-delà du front. 

 

Le retour d’un ennemi à parité pose, enfin, la question de la maîtrise du ciel. Le défi est surtout prégnant pour les hélicoptères de la 4e BAC, vecteurs de mobilité, de reconnaissance, de destruction d’objectif et d’escorte par excellence mais confrontés aux capacités d’interdiction de l’adversaire. Aux équipages d’à leur tour chercher et exploiter le trou dans la raquette adverse tout en comptant sur leur maîtrise du vol tactique et sur le renouvellement progressif des parcs d’hélicoptères. De là à agir jusqu’à 500 km ? « Nous pourrions, car nous sommes capables de réaliser des FARP [Forward Arming and Refueling Point] pour pouvoir aller plus loin. C’est ce que nous avons fait durant cet exercice », précise le lieutenant François, officier contrôleur de circulation aérienne au sein du 5e RHC. Couramment déployés lors des opérations au Sahel, ces FARP sont autant de points de ravitaillement avancés permettant d’accroître l’élongation des machines, au prix d’une exposition accrue. 

 

Surveiller et protéger l’espace aérien, c’est justement la mission principale du lieutenant Philippe. Grand Duc « permet de travailler avec tous les acteurs des brigades de la 3e dimension et, parce que nous sommes plus hauts dans la chaîne de commandement, la qualité d’information est beaucoup plus claire et précise tandis que les interlocuteurs sont moins nombreux », explique ce chef de centre de management de la défense dans la 3e dimension (CMD3D) au sein du 54e régiment d’artillerie. Son compartiment de travail s’étendait sur environ 100 km2, « ce qui est quand même assez conséquent et contient énormément de nouveaux acteurs car c’est la première fois que l’on se déploie avec le GRM du 2e RH », continue-t-il. La manoeuvre exige donc une vigilance de tous les instants. Gagner du muscle et traiter les menaces actuelles et futures demandera à la fois de la multiplicité et de nouvelles technologies. « Nous nous adapterons, et l’armée s’adapte déjà », souligne-t-il. En témoigne le rattrapage engagé sur la défense sol-air grâce à la loi de programmation militaire 2024-2030, un effort qui se traduira notamment par l’arrivée au 54e RA de véhicules Serval de lutte anti-drones (LAD) et de Serval équipés de missiles MISTRAL. 

 
Grand-Duc-2024-decollage-reussi-pour-le- Le CAPR tel qu’il s’organisera à compter de l’automne prochain
(Crédits image : armée de Terre)
 
Pari gagné
 

À quelques jours de la fin de l’exercice, le colonel Louis se disait « plus que satisfait et même fier de ce qui a été réalisé », ce dernier relevant « des résultats remarquables, ne serait-ce que dans le délai de transmission ». Un sentiment partagé par son supérieur, le général Danès. « C’est très concluant. La réorganisation autour de ces commandements Alpha, c’est déjà un pari gagnant pour le CAPR ».

 

Si les premières impressions sont positives, Grand Duc 2024 n’était qu’une étape préliminaire dans un vaste chantier soutenu par une LPM de « transformation ». Son enveloppe de 413 Md€ sur sept ans « apporte pas mal de choses en ce qui concerne le triptyque majeur de la défense sol-air, des feux dans la profondeur et de la guerre électronique ». Derrière les Serval LAD et MISTRAL, le CAPR bénéficiera du renouvellement des lance-roquettes unitaires (LRU), un projet pour lequel « il est bien dans les intentions des armées d’augmenter la portée au-delà des 70-80 km autorisés aujourd’hui pour aller bien au-delà, et pourquoi pas jusqu’à 500 km ».

 

L’hélicoptère interarmées léger (HIL), le (re)décollage du drone Patroller, les moyens radars intégrés avec l’armée de l’Air et de l’Espace seront d’autre axes d’effort à matérialiser. Sans oublier cet essai à transformer dans le champ de la guerre électronique, car « le conflit ukrainien nous montre bien que c’est un sujet d’importance face à un adversaire à parité ». Qu’importe le domaine, « nous allons essayer de tirer le maximum de la LPM en cours. Et tout ce qu’on aura pas réussi à faire, il faudra, si la situation internationale ne change pas, que ce le soit dans la prochaine », indique le patron du CAPR. 

 

De niveau divisionnaire, le CAPR rassemblera à terme quelque 3000 militaires. Si la 4e BAC a été créée en 2016, les deux autres brigades le seront au 1er août prochain. Le CAPR sera officiellement mis sur pied début septembre, cérémonie suivie de quelques bascules internes d’unités actées le 1er novembre. Les 1er, 61e et 54e régiments d’artillerie rejoindront la 19e B.ART, par exemple. Quelques éléments de commandement seront sensiblement renforcés, notamment au profit de la 4e BAC. Après petite année de transformation, « la réorganisation sera alors terminée », annonce le général Danès. 

 

Plusieurs rendez-vous sont déjà au programme. Après l’exercice préfigurateur réalisé le mois dernier, le CAPR contribuera aux exercices des brigades qu’il englobe, à commencer par l’exercice BACCARAT que la 4e BAC conduira à l’automne prochain. Autant de jalons qui mèneront au franchissement d’un nouveau pas, celui d’un exercice de corps d’armée baptisé DIODORE. Attendue pour l’automne 2025, la première édition visera à continuer les travaux engagés sur la coordination 3D et l’accélération de la boucle renseignement-feux. « Quand je vois les résultats de Grand Duc, je sais que nous continuerons à avancer à toute vitesse d’ici-là », se félicite le général Danès. 

 

TLDR - beaucoup de blabla résumé ainsi :

 

Grand-Duc-2024-decollage-reussi-pour-le-

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  • 2 weeks later...

German army captain admits spying for Russia

 

Citation

A member of Germany's Bundeswehr went on trial in the western city of Düsseldorf on Monday, charged with espionage activities on behalf of Russia and leaking state secrets. 

 

At the start of the trial, the defendant admitted that he had spied for Russia. He said his actions were driven by a fear of a nuclear escalation amid Russia's war in Ukraine.

 

The officer was arrested on August 9 last year and the charges against him were made public on March 19. 

 

What are the accusations against him?
 

The defendant is accused of making repeated and unsolicited offers to cooperate, starting in May 2023, at both Russia's consulate in Bonn and its embassy in Berlin. 

He allegedly already provided some sensitive information during these meetings. 

 

According to prosecutors, he also photographed old training documents related to munitions systems and aircraft technology and dropped the material into the letterbox of the Russian consulate in Bonn.

 

Prosecutors say there's no evidence of him receiving payment. 

 

What did he tell the court?
 

The 54-year-old man said that the accusations against him were "broadly" accurate.

 

Content he saw "presumably on TikTok" had prompted him to contact the Russian consulate. He said he had followed on TikTok a pro-Russian influencer affiliated with the far-right party Alternative for Germany (AfD), although he wasn't sure which content it was. 

 

According to his account, he was concerned about his family's safety in the event of a nuclear attack. The officer said he therefore sought contact with Russian authorities to get a heads up on "when it was going to go off."

 

"I only saw this way," he told the court. 

 

The officer added that he regretted his actions and that he was in a bad mental state at the time. 

 

The man, with a rank of captain, had worked at the Bundeswehr's equipment, technology and in-service support facility in Koblenz.

 

The facility is responsible for equipping Germany's armed forces, as well as for developing, testing and procuring new equipment and technology. 

 

Around the same time as his cooperation with Russian authorities, he had also applied for membership with the AfD. The court said his application was authorized in July 2023. 

 

Bundeswehr and military tech in sharp focus since invasion of Ukraine
 

Russia's invasion of Ukraine in February 2022 had major and mixed impacts on Germany and its armed forces. 

 

It prompted probably the most serious attempt in years to boost defense spending and military readiness, after similar plans from previous governments yielded few results.

 

But it also threw a fresh spotlight on the army's problems with recruitment, procurement and readiness. 

 

And rapidly the question of which weaponry Germany might send to support Ukraine began to dominate headlines at home, and sometimes abroad.

 

It's not the only case of alleged espionage on behalf of Russia to come to light since the war broke out, with a former intelligence agency employee facing similar charges in Berlin. 

 

Earlier this year, Russia also released audio excerpts from an online video conference call between senior German military officers discussing the war in Ukraine and what impact new weapons deliveries might have. 

 

fb, msh/wd (AFP, dpa)

 

*Editor's note: DW follows the German press code, which stresses the importance of protecting the privacy of suspected criminals or victims and urges us to refrain from revealing full names in such cases.

 

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‘Honeypots’ and influence operations: China’s spies turn to Europe

 

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Brest is a rainy industrial port, pounded by the Atlantic, that is home to the French navy and its submarine nuclear deterrent. It has also witnessed a remarkable number of weddings in recent years between female Chinese students and the seamen who work at its naval bases.

 

“How should we evaluate such relationships?” a concerned parliamentarian asked the head of France’s nuclear submarine forces at a closed-door hearing at the National Assembly in Paris.

 

“Honeypots”, where an agent seeks to romantically entangle their target, are a staple of racy spy thrillers. They are also a marker of how China’s espionage operations have expanded in Europe, culminating last week in a spate of highly public arrests.

 

Three German citizens were detained on suspicion of trying to sell sensitive military technology to China. Police also swooped on a staffer for a German far-right member of the European parliament who was accused of working covertly for China. British prosecutors, meanwhile, charged two men with allegedly spying for Beijing, one of whom was a parliamentary researcher.

 

While Admiral Morio de l’Isle reportedly warned French lawmakers about the Brest weddings in 2019, current and former intelligence officers said the latest incidents were more typical of China’s espionage efforts in Europe.

 

In particular, they were examples, as one official put it, of Beijing’s “exquisite seeding” of operations that patiently seek to cultivate political influence and shape European attitudes towards China. This has become increasingly important to Beijing as European policymakers come to see China, and its strategic relationship with Russia, as a security threat, and not simply a source of economic opportunity.

 

“The Chinese are doing more [espionage], and western intelligence are getting better at spotting it,” said Nigel Inkster, a former director of operations at the Secret Intelligence Service, Britain’s foreign intelligence agency, otherwise known as MI6.

 

“In contrast to the US, China’s intelligence agencies have [so far] been less active in Europe. But as European attitudes have begun to harden [towards China], we can expect to see more . . . influence operations.”

 

China’s foreign ministry last week dismissed the latest round of spying charges — which broke soon after German chancellor Olaf Scholz returned from a three-day trip to China, Germany’s biggest trade partner — as “hype”. With President Xi Jinping due to visit Europe next month, Beijing is more sensitive than usual about espionage allegations.
 

“The intention . . . is very obvious, which is to discredit and suppress China and undermine the atmosphere of China-EU co-operation,” the ministry’s spokesperson said.

 

But in a rallying call to the country’s spy agencies, Chen Yixin, minister of state security, on Monday said China must organise a “powerful offensive”. Its agencies must carry out special “counter espionage operations” to “resolutely dig out” and “eliminate traitors”, Chen said in Study Times, the Communist Party school’s official journal.

 

Western intelligence agencies and security analysts said Chinese spying activities, particularly those led by its civilian espionage body, the Ministry of State Security, were real. More worryingly, there are signs they may intersect with Russian networks that have penetrated Europe’s political extremes.

 

“China and Russia have common goals that they jointly promote when this serves their interests. Both are seeking to undermine the position of western countries,” Finland’s Security and Intelligence Service warned late last year.


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French ‘Fusiliers Marins’ attend a ceremony at a submarine navy base near Brest © Stephane Mahe/AFP/Getty Images
 


Founded in 1983, China’s MSS is a civilian secret police service that the US has described as a combination of the FBI and the CIA. Its reach extends throughout Chinese society, with the agency responsible for counter-intelligence as well as political security for the communist regime.

 

It has also been accused of wide-ranging espionage and influence operations abroad, along with the theft of foreign intelligence and technology.

 

Unlike its more centralised western counterparts, the MSS bases some of its spying operations out of competing provincial centres, according to western officials. The Shanghai bureau typically leads on US espionage, while Zhejiang has tended to focus on Europe.

 

One central MSS agent in Europe in recent years, Daniel Woo, pushed Frank Creyelman, a former Belgian senator, to influence discussions in Europe on issues ranging from China’s crackdown on democracy in Hong Kong to its persecution of Uyghurs in Xinjiang.

 

Woo is also said to have been the Chinese contact for other far-right politicians who have shown close sympathies with Russia, including acting as election monitors for Moscow’s sham referendums in occupied Ukraine.

 

“China and Russia are playing from the same authoritarian playbook: sow doubt about democracy and gain influence among any groups that challenge existing political divisions, through a slow drip-drip of action,” said Dan Lomas, assistant professor in international relations at the University of Nottingham.

 

“The aim is to create discord,” he added. “Russia and China are not creating the issues; they are self-created by democracies. Rather, the approach is to pick off the scab of these issues by fomenting support among extremist groups.”


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The latest espionage cases broke just after German chancellor Olaf Scholz, left, had been in Beijing and just before China’s leader Xi Jinping, right, is due to head to Europe © Michael Kappeler/dpa

 


The scale of China’s spying operations in Europe is potentially vast. In 2019, the EU’s foreign service reportedly warned about 250 known Chinese spies were in Brussels, compared with 200 Russian agents.

 

More recently, the British parliament’s intelligence and security committee warned late last year that the size of China’s state intelligence apparatus, “almost certainly the largest in the world, with hundreds of thousands of civil intelligence officers”, had created “a challenge for our agencies to cover”.

 

“China’s human intelligence collection is prolific,” it said.

 

By contrast, Britain’s MI6 and its domestic counterpart M15 have a combined staff of about 9,000, according to the most recent data available.

 

In addition, Beijing runs sprawling cyber operations, which cross international boundaries. Christopher Wray, director of the FBI, in January warned China could deploy hackers that outnumbered his own agency’s cyber-personnel by “at least 50 to one”.

 

Intelligence officials and analysts said one reason for Europe’s increased focus on Chinese espionage was Russia’s invasion of Ukraine. This had expanded the aperture of agencies, which had shifted focus from state-led threats to counterterrorism since 2001. It has also led to more cross-agency co-operation.

 

“The shock of the invasion has led to national partners, who don’t always co-operate, actually co-operating,” said one western official. “Combining data creates better data sets and allows more connections to be made.”

 

China’s economic power and geopolitical weight mean European policies towards Beijing will remain more nuanced than towards Russia.

 

“There is always a debate about whether China represents a security threat or an economic opportunity,” Lomas said. “That debate will continue so long as China remains an economic powerhouse that plays by the international rules of the game.”

 

Yet that debate may be shifting. Late last year, Italy formally broke with China’s signature Belt and Road infrastructure initiative. Last week, Brussels raided the offices of Nuctech, a Chinese security equipment supplier, under new anti-foreign subsidy powers.

 

At the same time, as European intelligence agencies work together more, Chinese and Russian espionage networks may be tacitly doing the same.

 

Adam Ni, publisher of newsletter China Neican, said Europe’s far-right groups might provide fertile ground. While many European groups would not work for foreign spies, some may willingly co-operate with Moscow and Beijing.

 

“They want to emulate some aspects of the model of Russia and China,” Ni said. “There is a tendency to . . . agree with them on an increasing range of topics.”

 

Filip Jirouš, an intelligence analyst at the Washington-based Jamestown Foundation think-tank, agreed and pointed to specific figures such as Ladislav Zemánek, a far-right Czech scholar and politician who is listed as a contributor to the Kremlin-sponsored Valdai Club and is subject to sanctions in Ukraine.

 

Zemánek writes for the Budapest-based China-CEE Institute, which is run by the Beijing-based Chinese Academy of Social Sciences’ Institute of European Studies.

 

The director of the institute and head of China-CEE is Feng Zhongping, who is a former senior figure at the China Institutes of Contemporary International Relations, a think-tank that western scholars believe is an MSS front.

 

As China and Russia, Jirouš wrote recently, “continue to align, individual co-optees will more likely work for both authoritarian states. And as alt-right movements become more mainstream — and mainstream political parties become more alt-right — the risk of PRC [People’s Republic of China] intelligence influencing European politics through Russia-cultivated networks will continue to rise.”

 

Contacted by the Financial Times, representatives for CASS said the China-CEE Institute did not engage in political activities, pursued objective and independent academic opinions and complied with Hungary and EU law.

 

CASS had no affiliation with the MSS or China’s “United Front” social influence activities, they said, and Feng left CICIR several years ago. They said Zemánek was only an occasional contributor.

 

Zemánek, when asked for comment by the FT, said: “The spirit of McCarthyism has been revived, our fundamental rights are under attack.”

He said journalists “should focus on investigating the US influence over Europe and their interference in our affairs rather than helping the Americans to create division between countries”.

 

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