Aller au contenu

Traductions pour Contrepoints, Wikiberal et autres


Nick de Cusa

Messages recommandés

Bon, je suis dispo, désolé pour ne pas m'être signalé en début de semaine alors que j'avais dit que je le ferai. 

Il y en a des dizaines, lesquels sont les plus urgents/désirés par la rédaction ?

Lien vers le commentaire

Quels traducteurs sont dispo en ce moment ?

 

Hannan, assez court : J'aime les Hollandais car ils ont inventé le capitalisme. http://blogs.telegraph.co.uk/news/danielhannan/100246262/ive-realised-why-i-like-the-dutch-so-much-they-invented-capitalism/

 

Déjà ça. Besoin d'aide sur quelques trucs. Voir si on laisse Anglosphere. Je ne sais pas si ce serait compris en français.

 

 

Ils ont fait davantage pour le bonheur de l'humanité que toute la tribu des politiciens et des généraux.

 

J'aime les Hollandais. En termes tolkenien (comment on peut dire ça en Français ?), ce sont les Nandor : nos cousins qui ont refusé de traverser. Ils ont nos vices et nos vertus et les Britanniques se sentent chez eux en Hollande plus que nulle part ailleurs en Europe (bien que la Norvège et le Danemark suivent de près, tout comme la ville de Hanovre).

 

Ce n'est que récemment, cependant, que j'ai réussi à identifier ce que j'aimais tant chez eux. Voilà, pendant des siècles, les Hollandais ont fait de l'honnête recherche de l'amélioration de soi-même une vertu suprême. D'autres nations européennes ont glorifié l'honneur, la foi ou la gloire martiale, mais le peuple que Shakespeare qualifiait de "Hollandais ventrus" a tranquillement continué à commercer.

 

Les choix du pays peuvent être vus comme ses briques : la plupart des villes hollandaises comme les nôtres, sont construites face à la mer. Les Hollandais sont des gens impatients, aventuriers et prompts à tourner le dos aux guerres et privations du vieux continent pour tenter leur chance sur le marché. (find fortune on the open main ??? help ?! )

 

Regardez les visages qui vous regardent sur les tableaux : des airs dodus, prospères, paisibles dans des costumes noirs à collerette blanche. C'est un peuple qui a vu, au contraire de notre génération actuelle, l'attrait moral du capitalisme. Ces marchands calvinistes à tête froide ont fait davantage pour le bonheur de l'humanité que nombre de généraux aristocrates ou de politiciens visionnaires.

 

La peinture nous dit l'histoire de la Hollande. Pendant longtemps, les artistes européens ont travaillé sur commande. Un prince local ou un prélat quelconque passait commande et le peintre réalisait ce qui était demandé. Cependant, aux Pays-Bas, après la Réforme, quelque chose d'extraordinaire se produisit. Les artistes ont commencé à peindre non pas pour des individus clairement identifiés mais pour le client, d'une manière générale. Le pouvoir d'achat était passé de l'Etat et l'Eglise, eh bien, au marché. Allez visiter le Rijksmuseum (sérieusement, allez-y. Depuis la rénovation, c'est devenu l'une des plus belles galeries du monde) pour voir le miracle du capitalisme. Lorsque le public est devenu plus riche, les artistes ont commencé à répondre comme les producteurs de n'importe quel système de marché, par la spécialisation. Certains se sont spécialisés dans les portraits, d'autres dans les marines, certains autres dans les natures mortes. Le résultat, à son époque, a été le meilleur du monde, dans la peinture comme dans d'autres domaines, car la Sagesse des foules existe vraiment.

 

Je viens d'écrire un livre sur l'Exceptionnalisme anglosaxon qui sera publié aux Etats-Unis la semaine prochaine et au Royaume-Uni une semaine plus tard. Pendant que j'écrivais, je n'ai pu m'empêcher de remarquer qu'un pays avait tenu le rythme des peuples anglosaxons en matière de développement des droits de propriété, des institutions représentatives, du gouvernement limité et de l'individualisme. De surcroît, dans un domaine particulièrement critique, les Hollandais nous dépassent : le capitalisme moderne, comme définis par les concepts jumeaux de responsabilités limitée et de société par actions, a été inventé aux Pays-Bas.

 

Pourquoi le miracle anglosaxon ne s'est-il pas produit aux pays des polders et des maisons de verre ? Accident de géographie. La Grande-Bretagne, par son insularité, n'a pas eu besoin d'armée permanente ni d'instrument de répression interne. La Royal Navy nous a assuré la sécurité sur nos routes commerciales. La République hollandaise, en revanche, était située sur une plaine basse et presque indéfendable. Dans les années suivant la Révolution glorieuse, alors que les peuples anglosaxons entamaient leur ascension vers la supériorité mondiale, les Hollandais s'épuisaient dans une série de guerres contre la France autocratique. Les banques et sociétés d'import/export se sont relocalisées d'Amsterdam à Londres. L'hégémonie du monde anglosaxon était assurée.

 

La semaine dernière, j'étais aux Pays-Bas avec les Conservateurs et réformistes européens pour des conférences avec différents leaders financiers et politiques. A la fin des réunions, un de nos collègues hollandais, Peter van Dalen, nous a emmenés au Cimetière aérien de Arnhem où, en 1959, des militaires alliés, principalement Anglais et Polonais, ont été enterrés après l'échec de l'opération Open Market Garden en 1944. Notre groupe est celui contenant les plus importants contingents de parlementaires anglais et polonais. Des couronnes ont été déposées par Martin Callanan et Ryszgard Legutko. Ensuite, dans la bruine glaciale, Peter a prononcé un discours d'une si exemplaire brièveté et d'une sincérité si peu affectée, qu'il me semble utile de le retranscrire en entier :

"De nombreux soldats anglais et hollandais sont tombés pour défendre la liberté. Je vous ai amenés ici pour vous dire ceci : merci d'avoir libéré la Hollande".

 

Décidément, j'aime les Hollandais.

Lien vers le commentaire

 

En termes tolkenien (comment on peut dire ça en Français ?)

 

Que penses-tu de : "Pour faire une analogie avec l’œuvre de Tolkien, ce sont les Nandor"

 

Sinon, j'ai repéré une ou deux petites coquilles :

 

 

l'opération Open Market Garden en 1944

 

 

De nombreux soldats anglais et hollandais polonais

 

Enfin, (mais là c'est mon côté très tatillon qui parle  ;)) j'utiliserais le terme néerlandais plutôt que hollandais, la Hollande étant une (ancienne) province des Pays-Bas.

Lien vers le commentaire

The Habeas Corpus Myth

Anthony Gregory

 

Découragée par le taf aujourd'hui :-s

 

J'ai traduit un peu librement l'extrait de Bentham parce que ça dépasse quelque peu mes compétences et que je n'ai pas trouvé de traduc clef en main sur le net. N'hésitez pas à le reprendre. N'hésitez pas à tout reprendre d'ailleurs !

 

 

Le mythe de l'Habeas Corpus

 

On en sait beaucoup au sujet de l'Habeas Corpus. On sait qu'il remonte à la Magna Carta et que la constitution des Etats-Unis a réaffirmé ce rempart de liberté anglo-américain. On sait que l'Habeas Corpus interdit l'incarcération sans justification et qu'il est resté vivant tout au long de l'histoire américaine, mis à part en temps de guerre, jusqu'à ce que George W. Bush mette en oeuvre le Military Commissions Act en 2006. On sait également qu'en 2008, la Cour Suprême a garanti aux détenus de Guantánamo le respect de base du droit à une procédure régulière.

 

Le problème, c'est que rien de tout cela n'est vrai. Voici cinq ans, je croyais au récit civique traditionnel libéral et me suis mis à l'écriture d'un article critiquant le gouvernement Bush et ses violations sans précédent de ce droit sacré.

 

Mes recherches m'ont révélé que l'essentiel de ce que je pensais savoir de l'Habeas Corpus était faux et que nombre de personnes mal intentionnées avaient une vue romancée du grand mandat. J'ai publié les résultats de mes recherches à l'Independant Institute dans mon ouvrage "The Power of Habeas Corpus: from the King's Prerogative to the War on Terror", et j'ai découvert que, comme nombre de fonctions étatiques idéalisées, l'Habeas Corpus avait une histoire inégale.

 

En effet, l'Habeas Corpus est un outil de gouvernement, et plus spécifiquement, de gouvernement des juges qui ont la possibilité de convoquer des individus et de remettre en question un cas impliquant de la détention, et que les juges l'avaient utilisé pour centraliser leur propre autorité. Voici environ un siècle, le juriste Edward Jenks a écrit ces propos controversés : "la découverte la plus embarrassante est que plus on étudie le Mandat ancien de l'Habeas Corpus... et plus on se rend compte que ces textes n'avaient pas tant pour vocation de prévenir les emprisonnements que de les justifier". Jenks simplifie excessivement ici mais il remet sans aucun doute la compréhension populaire en question.

 

Les origines du mandat anglais sont ambiguës, selon que l'on se focalise sur son aspect fonctionnel, le pouvoir de superviser les procédures de détention, ou son aspect linguistique. Habeas Corpus signifie littéralement "aie le corps" dans le sens "présente le corps de la personne" et les juges du treizième siècle s'en sont servi pour appeler des témoins et jurés aussi bien que des prisonniers. La Magna Carta protège contre les emprisonnements arbitraires mais ne contient pas le vocable Habeas Corpus. L'usage commun de ce terme pour défendre la liberté d'un prisonnier est venu plus tardivement. Même alors, les juges ont utilisé le mandat pour monopoliser le pouvoir au détriment des juridictions inférieures.

 

Lorsque les membres du Parlement ont combattu les détentions despotiques du roi, ils ont défendu un mandat idéalisé mais c'était prendre leurs désirs pour des réalités. Ce n'était même pas sincère. Peu de temps après la décapitation du roi Charles en 1649, le Parlement s'est révélé aussi tyrannique que le monarque et a emprisonné l'opposition. L'Habeas Corpus Act de 1679 que l'on célèbre aujourd'hui était un acte administratif contenant des lacunes.

 

Dans l'Amérique coloniale, l'Habeas Corpus est apparu par la base. La communauté légale était informelle. La Common Law qui s'est développée de ce côté de l'océan Atlantique a connu un développement plus organique qu'en Angleterre où il est apparu au sein de la cour du Roi. Dans le mythe, la reine Anne a accordé l'Habeas Corpus à la Virginie en 1719 mais les habitants de la Virginie l'utilisaient déjà depuis longtemps. Les colons, comme leurs homologues du Parlement, ont commencé à romancer la Magna Carta et la Common Law du fait de leurs éléments libéraux.

 

L'Habeas Corpus américain était initialement décentralisé. La constitution de 1787 a détruit cet arrangement, centralisant l'autorité de suspension. Sa célèbre clause de suspension a autorisé l'Etat central à passer outre à l'Habeas Corpus. Thomas Jefferson a désapprouvé, bien qu'en tant que Président, il ait tenté de suspendre l'Habeas Corpus dans sa lutte contre la conspiration de Burr.

 

Dans l'Amérique pré-guerre, cependant, l'Habeas Corpus reste dominant. Les tribunaux des Etats ont utilisé l'Habeas Corpus contre l'Etat fédéral, bien que ce fait soit malheureusement absent de la plupart des ouvrages traitant du fédéralisme. Les Etat ont même utilisé l'Habeas Corpus pour refuser certains enrôlements dans l'armée ou pour imposer tout autant que miner l'esclavage. L'utilisation du mandat pour saisir les noirs dans les Etats du nord qui garantissaient les libertés individuelles pour les renvoyer vers l'esclavage est un épisode extrêmement honteux et négligé de l'histoire des Etats-Unis.

 

Avant la deuxième moitié du 19e siècle, le gouvernement fédéral avait très peu d'autorité en matière d'Habeas Corpus sur les états fédérés. Un changement majeur est apparu en 1833 avec le Force Act qui, afin d'éviter l'invalidation des tarifs douaniers, a proclamé le pouvoir de l'état fédéral sur la protection des receveurs d'impôts afin de leur éviter l'emprisonnement dans les états fédéré. En pratique, la véritable expansion de l'Habeas Corpus de l'Etat fédéral sur les états s'est développé avec la Fugitive Slave Law qui avait vocation à protéger de l'obstruction des états les chasseurs d'esclaves approuvés par l'Etat fédéral. En 1859, dans le procès Ableman contre Booth, la Cour Suprême, dans une décision pro-esclavage, a refusé aux états la possibilité de remettre en question les détentions fédérales.

 

Durant la Guerre civile, tant l'Union que la Confédération ont sérieusement violé l'Habeas Corpus. Lincoln a délégué à une autorité militaire le pouvoir unilatéral de suspendre l'Habeas Corpus sans l'approbation du congrès. En 1871, la Cour Suprême a affirmé définitivement sa supériorité sur les états fédérés dans le procès Tarble.

 

Les libéraux devraient encourager le respect strict des garanties de la procédure régulière mais la nationalisation de la procédure régulière a ses limites. Bien que l'Etat fédéral ait élargi son point de vue sur l'Habeas Corpus, dans moins d'1% des cas, les prisonniers obtiennent la libération. La plupart des condamnés ne contestent pas la procédure parce que l'examen du dossier demande davantage de temps que la durée de la sentence. Autrefois défendu comme un moyen de garantir un procès rapide, l'Habeas est maintenant un processus administratif qui prend une demi-décennie.

 

Dans la période moderne, le nombre de détentions fédérales a explosé au nom de la guerre contre la drogue, le crime et le terrorisme, malgré le grand mandat.

 

Bush et Obama ont enfermé des centaines de détenus dans la guerre contre la terreur. La plupart étaient innocents, ou de simples soldats défendant leur pays contre les invasions américaines. Le gouvernement Bush a emprisonné des centaines d’immigrants innocents après le 11 septembre et les a détenus pendant des mois sans procédure régulière. Des détenus comme le citoyen américain John Walker Lindh sont encore aujourd'hui en prison, confrontés à une procédure civile sans le moindre semblant de justice véritable. En Irak, des centaines de prisonniers de guerre ont été malmenés, voire torturés. Beaucoup d'entre eux ont souffert à la base aérienne de Bagram. L'Habeas Corpus ne s'applique pas dans leur cas, ou s'applique formellement sans personne pour garantir la protection des droits individuels.

 

La Cour Surpême a réprimandé le gouvernement de George W. Bush au sujet de Guantánamo et décidé (Boumediene contre Bush 2008) que les détenus avaient les droits de l'Habeas Corpus. Pour la plupart d'entre eux, cela n'a eu aucun effet. A l'origine, un bon nombre d'entre eux a été libéré par l'application fédérale de l'Habeas mais bien d'autres l'ont été pour des raisons de procédure militaire. Obama, comme les rois anglais despotiques, a contourné l'esprit du grand mandat libéral. Les frontières formelles dessinées par la Cour Suprême sont trop vagues et trop respectueuses du pouvoir exécutif pour garantir la liberté de manière effective. Bien que les deux gouvernements aient déclaré que de nombreux détenus de Guantánamo étaient innocents ou tout du moins emprisonnés sans justification réelle, ils sont toujours en prison. Pendant ce temps, malgré toutes les innovations dans la procédure régulière, les Etats-Unis possèdent le plus grand état-prison du monde.

 

Il en demeure que l'Habeas Corpus est un programme de gouvernement, un fait duquel émergent tous les problèmes de l'Habeas. C'est néanmoins un pouvoir qui a du bon et nous devons nous réjouir pour chaque personne libérée d'une cage gouvernementale grâce à ce mandat archaïque. Aussi longtemps que l'Etat détiendra des individus, des protections solides seront nécessaires. Cependant, l'Habeas Corpus place les libéraux face à un paradoxe. C'est à la fois l'affirmation et la remise en question du pouvoir de l'Etat. Il suggère fortement qu'un gouvernement légal ne peut jamais délivrer une véritable justice. Les juges ont utilisé l'Habeas Corpus pour renforcer le pouvoir central, capturer des esclaves et créer un faux sentiment de sécurité.

 

Jeremy Bentham a écrit :

"Quant à l'Habeas Corpus Act, il aurait mieux valu que les codes s'en débarrassent. Brocardé ou galvaudé, comme il est utilisé, un jour élevé et l'autre foulé au pied, il ne sert qu'à gonfler la liste des impostures en matière de sécurité. Lorsque personne n'en a besoin, c'est là qu'il se dresse mais lorsque vient le moment où il pourrait servir, il est suspendu."

 

Je ne suis pas sûr que nous serions mieux sans l'Habeas Corpus. Je ne suis pas sûr non plus que soyons mieux lotis avec. Nous avons besoin de la procédure régulière parce que nous devons contraindre l'Etat mais aussi du fait de l'importance des libertés individuelles. Cela devrait être notre centre d'attention : promouvoir une culture rejetant le despotisme et l'état prison. L'historique ambigu de la plus vénérées des institutions légales du monde anglo-saxon va peut-être surprendre bien des lecteurs mais ce n'est pas une surprise pour ceux d'entre nous qui comprennent la véritable nature du pouvoir de l'Etat.

Lien vers le commentaire

Déjà ça. Besoin d'aide sur quelques trucs. Voir si on laisse Anglosphere. Je ne sais pas si ce serait compris en français.

 

Je traduisais le terme par "monde anglo-saxon" personnellement.

 

 

(find fortune on the open main ??? help ?! )

 

Partir à l'aventure sur les océans ?

 

Ça fait un peu grandiloquent, mais c'est du Hannan.

Lien vers le commentaire

Ok merci pour votre aide. Nouvelle version pour le Hannan, avec qq autres coquilles scandaleuses retirées au passage. N'hésitez pas à relire franchement parce que ça me fait mal aux yeux quand je me relis plusieurs heures après.

J'ai un peu mixé Néerlandais et Hollandais pour faire légèrement moins répétitif même si je suis toujours un peu emmerdée avec ce type de distinction parce que selon l'époque que l'on évoque, cela peut n'avoir aucun sens de parler de Pays-Bas. Bref, on ne va pas non plus passer 4h sur qq lignes.

 

 

Ils ont fait davantage pour le bonheur de l'humanité que toute la tribu des politiciens et des généraux.

 

J'aime les Néerlandais. Pour faire une analogie avec l'oeuvre de Tolkien, ce sont les Nandor : nos cousins qui ont refusé de traverser. Ils ont nos vices et nos vertus et les Britanniques se sentent chez eux aux Pays-Bas plus que nulle part ailleurs en Europe (bien que la Norvège et le Danemark suivent de près, tout comme la ville de Hanovre).

 

Ce n'est que récemment, cependant, que j'ai réussi à identifier ce que j'aimais tant chez eux. Voilà, pendant des siècles, les Néerlandais ont fait de l'honnête recherche de l'amélioration de soi-même une vertu suprême. D'autres nations européennes ont glorifié l'honneur, la foi ou la gloire martiale, mais le peuple que Shakespeare qualifiait de "Hollandais ventrus" a tranquillement continué à commercer.

 

Les choix du pays peuvent être vus comme ses briques : la plupart des villes néerlandaise comme les nôtres, sont construites face à la mer. Les Néerlandais sont des gens impatients, aventuriers et prompts à tourner le dos aux guerres et privations du vieux continent pour partir à l'aventure sur les océans. 

 

Regardez les visages qui vous regardent sur les tableaux : des airs dodus, prospères, paisibles dans des costumes noirs à collerette blanche. C'est un peuple qui a vu, au contraire de notre génération actuelle, l'attrait moral du capitalisme. Ces marchands calvinistes à tête froide ont fait davantage pour le bonheur de l'humanité que nombre de généraux aristocrates ou de politiciens visionnaires.

 

La peinture nous dit l'histoire de la Hollande. Pendant longtemps, les artistes européens ont travaillé sur commande. Un prince local ou un prélat quelconque passait commande et le peintre réalisait ce qui était demandé. Cependant, aux Pays-Bas, après la Réforme, quelque chose d'extraordinaire se produisit. Les artistes ont commencé à peindre non pas pour des individus clairement identifiés mais pour le client, d'une manière générale. Le pouvoir d'achat était passé de l'Etat et l'Eglise, eh bien, au marché. Allez visiter le Rijksmuseum (sérieusement, allez-y. Depuis la rénovation, c'est devenu l'une des plus belles galeries du monde) pour voir le miracle du capitalisme. Lorsque le public est devenu plus riche, les artistes ont commencé à répondre comme les producteurs de n'importe quel système de marché, par la spécialisation. Certains se sont spécialisés dans les portraits, d'autres dans les marines, certains autres dans les natures mortes. Le résultat, à son époque, a été le meilleur du monde, dans la peinture comme dans d'autres domaines, car la Sagesse des foules existe vraiment.

 

Je viens d'écrire un livre sur l'Exceptionnalisme du monde anglo-saxon qui sera publié aux Etats-Unis la semaine prochaine et au Royaume-Uni une semaine plus tard. Pendant que j'écrivais, je n'ai pu m'empêcher de remarquer qu'un pays avait tenu le rythme des peuples anglosaxons en matière de développement des droits de propriété, des institutions représentatives, du gouvernement limité et de l'individualisme. De surcroît, dans un domaine particulièrement critique, les Hollandais nous dépassent : le capitalisme moderne, comme défini par les concepts jumeaux de responsabilité limitée et de société par actions, a été inventé aux Pays-Bas.

 

Pourquoi le miracle anglosaxon ne s'est-il pas produit aux pays des polders et des maisons de verre ? Accident de géographie. La Grande-Bretagne, par son insularité, n'a pas eu besoin d'armée permanente ni d'instrument de répression interne. La Royal Navy nous a assuré la sécurité sur nos routes commerciales. La République hollandaise, en revanche, était située sur une plaine basse et presque indéfendable. Dans les années suivant la Révolution glorieuse, alors que les peuples anglosaxons entamaient leur ascension vers la supériorité mondiale, les Hollandais s'épuisaient dans une série de guerres contre la France autocratique. Les banques et sociétés d'import/export se sont relocalisées d'Amsterdam à Londres. L'hégémonie du monde anglosaxon était assurée.

 

La semaine dernière, j'étais aux Pays-Bas avec les Conservateurs et réformistes européens pour des conférences avec différents leaders financiers et politiques. A la fin des réunions, un de nos collègues hollandais, Peter van Dalen, nous a emmenés au Cimetière aérien de Arnhem où, en 1959, des militaires alliés, principalement Anglais et Polonais, ont été enterrés après l'échec de l'opération Market Garden en 1944. Notre groupe est celui contenant les plus importants contingents de parlementaires anglais et polonais. Des couronnes ont été déposées par Martin Callanan et Ryszgard Legutko. Ensuite, dans la bruine glaciale, Peter a prononcé un discours d'une si exemplaire brièveté et d'une sincérité si peu affectée, qu'il me semble utile de le retranscrire en entier :

"De nombreux soldats anglais et polonais sont tombés pour défendre la liberté. Je vous ai amenés ici pour vous dire ceci : merci d'avoir libéré les Pays-Bas".

 

Décidément, j'aime les Néerlandais.

 

 

Lien vers le commentaire

Ah oui, tu as raison pour la distinction Pays-Bas/Hollande :)

 

Tu vas me trouver pénible mais j'ai repéré d'autres petites coquilles :icon_redface:

 

- 4ème paragraphe : la plupart des villes néerlandaises

- 7ème paragraphe : le rythme des peuples anglo-saxons

- 8ème paragraphe : Pourquoi le miracle anglo-saxon ne s'est-il pas produit aux pays des polders et des maisons de verre

- 8ème paragraphe : Dans les années suivant la Révolution glorieuse, alors que les peuples anglo-saxons

- Toujours 8ème paragraphe :L'hégémonie du monde anglo-saxon était assurée.

 

Lien vers le commentaire

Ah oui, tu as raison pour la distinction Pays-Bas/Hollande :)

 

Tu vas me trouver pénible mais j'ai repéré d'autres petites coquilles :icon_redface:

 

- 4ème paragraphe : la plupart des villes néerlandaises

- 7ème paragraphe : le rythme des peuples anglo-saxons

- 8ème paragraphe : Pourquoi le miracle anglo-saxon ne s'est-il pas produit aux pays des polders et des maisons de verre

- 8ème paragraphe : Dans les années suivant la Révolution glorieuse, alors que les peuples anglo-saxons

- Toujours 8ème paragraphe :L'hégémonie du monde anglo-saxon était assurée.

 

Je ne trouve jamais pénibles les demandes de corrections, bien au contraire. A chaque fois que je me relis, je suis horrifiée par tout ce que je trouve. Le but est d'avoir le résultat le plus irréprochable possible. Contrepoints est un site sérieux ! Merci donc de ton aide. ^_^

Lien vers le commentaire

Adaptation (traduction mais modification pour rendre compréhensible à un public francophone) d'un article d'un journal grec pour mon blog sur la grèce. Je pense que ça pourrait se publier sur contrepoint.

Si vous aviez également une idée de titre un peu meilleur.

 

 

 

Grèce : Quand l’université fait grève.

 

            Ce mardi 19 novembre à l’Université capodistrienne d’Athènes avaient lieu des scènes pour le moins inhabituels. Devant les diverses facultés se disputaient des professeurs voulant donner cours et des membres du personnel administratif gardant l’université fermée, tout cela au milieu d’une masse d’étudiants pour le moins apathiques.

En cause? Une grève du personnel administratif de l’université qui dure depuis le début du mois de septembre pour protester contre des suppressions de postes. Grève soutenue à mots couverts par le recteur, Theodoros Pelegrini, dont la politique semble être de se soumettre à toutes les revendications des syndicats du personnel administratif et dont le titre de recteur semble lui servir qu’à essayer de faire décoller sa carrière théâtrale. 

 

            Depuis neuf semaines maintenant, l’université est fermée aux étudiants et aux professeurs. Les étudiants de première année ne peuvent pas s’inscrire et  il n’y a pas cours, tandis que les étudiants finissant leurs études mais devant repasser leurs examens en septembre risquent bien de perdre une année de leur vie. Les conférences se déplacent dans d’autres endroits, les professeurs n’ont pas accès à leurs bureaux, et même les chercheurs travaillant pour programmes internationaux ne peuvent pas accéder à leurs laboratoires; avec comme résultat que non seulement ils ne travaillent pas, mais qu’en plus, le maintient des fonds internationaux finançant leurs recherches est mis en danger.

 

En lisant cette description, vous pensez logiquement que l’université est fermée pour tous. Erreur! Elle ouvre pour accueillir Alexis Tsipras (président de Syriza, le front de gauche grec), et également des travailleurs et syndicats sans aucun rapport avec l’université. Elle est également ouverte pour les personnes « solidaires » de la grève qui se baladent tranquillement dans les couloirs, tout comme les « kommandos » des jeunesses politiques qui les soutiennent, et qui ont réussi à faire annuler les tentatives d’organisation des examens.

L’université reste également ouverte à toutes les fantaisies des réseaux solidaires, comme lorsque le troisième marché de vente directe est organisé sur le campus, mis en place par Mme Vasi Strakadoula, conseillère communale et responsable de la bibliothèque de droit. Et cela après en avoir reçu l’autorisation de la part du recteur, comme c’est indiqué sur l’affiche, laquelle par la même occasion est affichée sur le site officiel de l’université.

Je ne dis pas que c’est mal d’aller à l’université pour acheter des huiles essentielles à 1,50 euro le demi-kilo ou des patates d’Arcadie à 5,20 euro le sac de huit kilo. (Informations recueillies toujours sur le site de l’université.) Mais n’est-ce pas illogique qu’une université fermée aux étudiants soit ouverte aux patates ?

 

FBE76F77D09C607D868DE5C1641CD93A.jpg

 

N’ayons pas peur des mots, depuis neuf semaines, l’université subit une grève sectaire, avec toutes les conséquences mentionnées plus haut. Il est naturel de se demander ce que fait le recteur, qui est nommé pour s’assurer de la continuité de l’université, et qui, selon la loi, devrait œuvrer à son fonctionnement normal malgré la grève du personnel administratif. C'est-à-dire en pratique exactement l’inverse de ses actions.

Car au fond, tout cela n’est pour lui qu’une pièce de théâtre, ce qui fait que nous ne pouvons manquer cette ironie; alors que dans sa carrière théâtrale, le recteur Pelegrini accumule échec sur échec, dans cette pièce qu’il joue en tant que recteur, il triomphe. En public il se prononce pour la reprise des cours, mais en coulisse il ferme les yeux sur les comportements des grévistes et facilite leurs manœuvres pour prolonger la crise.

Pendant le même temps, il met en dernière place de son ordre du jour la question de l’ouverture de l’université. Il ignore la lettre ouverte de 18 vices recteurs, doyens et présidents de département, qui déclarent que la diminution du nombre du personnel administratif n’affectera pas gravement le fonctionnement de l’université. Il approuve officiellement la décision des employés administratifs de ne pas inscrire les élèves de première, et leur adresse même une lettre où il dit que l’université est fermée pour leur bien. Et pour finir, il a laissé tomber lors d’une interview son célèbre « il vaut mieux perdre la session que l’université ».

 

alcolo.jpg

        Le recteur au milieu de ses fidèles

 

Cette phrase est révélatrice de ce qui est allé de travers pour en arriver à bloquer la première université du pays pour trois mois. Lorsqu’il dit « perdre l’université », il ne parle pas pour les étudiants, il parle pour les employés administratifs qui en sont venus à considérer que l’université leur appartient, qu’elle fonctionne pour leur bien personnel et qu’ils n’ont de comptes à rendre à personne, ni aux professeurs ni bien sûr aux étudiants.

Pendant les années « fastes » d’avant la crise s’est développée à l’université d’Athènes une administration pléthorique, dont seule une minorité est rentrée sur concours, dont les syndicats sont les structures les mieux organisée de l’université, s’appuyant sur la « solidarité de classe » des divers mouvements d’extrême gauche. Mais aujourd’hui, alors le pays est lancé dans une taxation tous azimuts pour boucler son budget, il n’est plus possible de lever un impôt sur la personne qui gagne 450 euro par mois pour financer les fonctionnaires inutiles sous prétexte qu’ils auront du mal à trouver un emploi par la suite.

 

De tout ce qui est dit plus haut, rien ne me surprend, sauf une chose. Est-ce que tout ce temps, il ne s’est trouvé personne de compétent pour examiner si cette conduite du recteur ne constitue pas un manquement à ses devoir et obligations ? Le ministère de l’éducation n’avait-il aucun moyen d’imposer l’ouverture de l’université ?

Au vu des derniers développements, il semble bien que le ministère ait compris que les employés administratifs n’accepteront aucun accord si ce n’est à leurs termes, et qu’il envisage des mesures judiciaires pour ouvrir l’université. Mais il n’est pas sûr que cela réconforte beaucoup les familles des étudiants, qui dans un pays en crise se saignent pour envoyer leur enfant étudier à Athènes, où il risque fort perdre une année à rester toute la journée dans les cafétérias.

 

 

Adapté d’un article de Stephanos Kasimatis (Στέφανος Κασιμάτης) publié dans le journal Kathimerini (Καθημερινή)

 

 

Lien vers le commentaire

Adaptation (traduction mais modification pour rendre compréhensible à un public francophone) d'un article d'un journal grec pour mon blog sur la grèce. Je pense que ça pourrait se publier sur contrepoint.

Si vous aviez également une idée de titre un peu meilleur.

Grèce : Quand l’université fait grève.

 

Grèce : Quand l’université de tous est accaparée par quelques-uns

Grèce : Quand l’université de tous est confisquée par quelques-uns

Lien vers le commentaire

Adaptation (traduction mais modification pour rendre compréhensible à un public francophone) d'un article d'un journal grec pour mon blog sur la grèce. Je pense que ça pourrait se publier sur contrepoint.

Si vous aviez également une idée de titre un peu meilleur.

 

Super. Merci. Publication demain.

Lien vers le commentaire

Potentiel pour lancer des discussions : Pourquoi les femmes haissent-elles la liberte ? http://thoughtsonliberty.com/why-do-women-hate-freedom

Ça m'a l'air intéressant mais il est vachement long. Je vais voir ce que je peux faire, au pire il sera commencé.

 

Sinon j'avais traduit un truc récemment qui, sauf erreur de ma part, n'a pas été publié.

Lien vers le commentaire

En plus un article bien troll, c'est bien dommage !! :lol:

D'ailleurs je constate que ça mousse pas mal dans les commentaires :mrgreen:

 

Trop long ? Si tu vois des passages qui ressemblent à rallonger la sauce, coupe, après tout.

Au pire oui. Pour le moment j'avance lentement mais sûrement.
Lien vers le commentaire

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
×
×
  • Créer...