Aller au contenu

Mes lectures du moment


Messages recommandés

Commentaire a un niveau qui est juste exceptionnel. Vraiment. Évidemment, il faut avoir l'utilité de s'y abonner (ce n'est vraiment pas le genre de revue qu'on lit aux toilettes). As-tu déjà lu un numéro entier ?

Je conseillerais d'acheter la revue au numéro ou de le consulter en bibliothèque parce la ligne éditoriale de la revue est parfois déconcertante : l'excellent voisine l'insignifiant, l'universitaire érudit le politicien centriste falot. Toutefois, si ton abonnement t'ouvre la possibilité de consulter les archives, alors toute prévention tombe : vazy fonce.

Il y a un boire et à manger dans cette revue. Le mieux, selon moi, reste de la consulter dans une médiathèque si elle est disponible ou dans une BU

Je n'ai pas vraiment lu de numéro entier et j'ai suivi le raisonnement suivant :

Je suis tombé sur un article qui m'intéressais disponible sur le site une vingtaine d'euros. Ce prix me parait un peu cher pour un article prix tout seul, alors que la collection complète coûte 170€.

http://www.commentaire.fr/boutique/index.php?cPath=23&sort=3a

De là j'ai vu que pour 10€ de plus, on peut profiter d'un an d'abonnement. Ce qui me parait quand même très agréable et une façon très peu risquée d'essayer cette revue.

Je vais donc foncer comme F. mas le recommande, j'ai mis le lien vers l'achat de la collection, pour ceux que ça intéresse.

Merci à tous.

Lien vers le commentaire

Quelqu'un a deja lu ce livre?

http://en.wikipedia....Ascent_of_Money

Le recommande-t-il?

J'ai seulement vu un épisode du documentaire qui en a été tiré. Je l'ai trouvé très intéressant. Il faut juste savoir que pour Fergusson la monnaie est une reconnaissance de dette et non une marchandise. C'était très équilibré et argumenté.

Lien vers le commentaire
Quelqu'un a deja lu ce livre?

http://en.wikipedia.org/wiki/The_Ascent_of_Money

Le recommande-t-il?

C'est plutôt pas mal, j'aime beaucoup Fergusson, même si il est trop historien pour être bon économiste. Mais bon, il est thatchérien, donc ça passe bien. :) Quant à le recommander, ça dépend… Le recommander pour qui, et dans quel but ?

Lien vers le commentaire

Ai lu plusieurs livres de Ferguson… C'est très superficiel, et souvent historiquement bien médiocre.

Sur tous les sujets qu'il traite , il y a mieux, beaucoup mieux -- ainsi, mieux vaut lire Richesse et pauvreté des nations de David Landes que son Civilization .

Son "meilleur" livre est House of Rothschild , intéressant, documenté, mais avec de grosses erreurs factuelles ( il fait mourir Victor Hugo sous Napoléon III…).

Lien vers le commentaire

J'ai fini récemment deux bouquins assez costauds, mais tous les deux également intéressants.

On human conduct, de Oakeshott est fascinant. La prose excellente de l'auteur aide beaucoup (j'ai rarement eu autant de plaisir à lire en anglais), mais l'argument ne manque pas d'intérêt, bien au contraire. Oakeshott commence dans un premier essai par analyser la Conduite humaine, en termes de caractéristiques et de postulats. Si c'est la partie la plus abstraite de l'ouvrage, elle est passionante en termes de méthodologie utilisée, celle-ci étant une partie de l'analyse.

A l'aide de celle-ci, il approche dans sa seconde partie la condition civile telle qu'elle devrait être selon ces postulats. On s'aperçoit très vite que cette condition idéale, si elle rejoint beaucoup d'analyses classiques, diffère profondément de la situation contemporaine ; c'est le troisième et plus important essai qui nous en offre la clef : ici Oakeshott retrace l'histoire des communautés politiques occidentales jusqu'à la naissance de l'Etat moderne.

Son idée principale est que cette histoire est tiraillée entre deux pôles constitutifs de la pensée politique : l'idée de societas, et celle d'universitas. la societas, qui se rapproche de la condition civile étudiée plus tôt, est une communauté d'hommes rassemblés par l'obéissance aux même règles de conduite. L'autorité nécessaire pour faire respecter ces règles n'a d'autre but que cela. L'universitas, au contraire, se veut communauté en fonction d'un but (comme une entreprise, en somme), qu'elle se charge de définir souvent.

Les implications sont grandes: sous l'Etat considéré comme universitas, tout autre universitas en son sein en vient à disparaître. Car, ou bien cette association-entreprise poursuit le même but que l'Etat et dans ce cas elle est redondante, ou bien elle en poursuit un autre et est nuisible. L'Etat-universitas réduira donc sous son poids les institutions intermédiaires afin de pouvoir le plus aisément possible mettre en branle et manager ses ressources (les citoyens) afin d'atteindre le but qu'il s'est fixé.

Dans After virtue, de Alisdair Macintyre, c'est de philosophie morale qu'il s'agit. L'auteur estime que le langage moral qu'on utilise ("bon", "bien", "juste"), et même l'idée de morale, n'ont plus grande pertinence aujourd'hui, car ils se rattachent à des plans conceptuels disparus depuis longtemps. C'est pourquoi la société moderne se distingue par son incapacité à s'accorder sur un critère, un seul, de moralité. Dans ces conditions, les différentes évaluations morales, et les débats autour de ces évaluations, n'ont aucun sens: aucune morale actuelle ne peut valoir mieux qu'une autre, car elles sont incommensurables. C'est ainsi qu'il analyse le débat entre Rawls et Nozick : aucun n'a raison (et aucun n'a tort) car leurs prémisses sur la notion de justice sont incommensurables l'une de l'autre.

Macintyre tente alors de retracer l'évolution philosophique qui a mené à cette perte. C'est surtout la naissance de l'idée d'un individu vu comme spontané et autonome qui a mené à cette évolution. Avec elle, la notion de vertu a aussi changé de sens: si autrefois on parlait des vertus, maintenant on parle de la vertu. Et si autrefois il pouvait encore s'agir essentiellement d'actions ou de disposition à l'action, de nos jours il s'agit surtout d'obéissance à des lois (que ce soit l'impératif catégorique ou autre).

Par ailleurs Macintyre voit dans les pensées kantiennes et utilitaristes des tentatives de retrouver un fonds conceptuel pour la moralité, et conclut brièvement à leur échec. Cet échec fut bien perçu par Nietzsche selon lui ; mais Nietzsche, dans la nouvelle morale qu'il cherche à fonder, reprend tout autant l'idée de sujet autonome qui a mené aux échecs kantiens et benthamistes.

A ce désordre moral contemporain, Macintyre oppose Aristote et la tradition qu'il a enclenché jusqu'au thomisme inclus. Sa grande idée étant surtout que la morale se reposait alors sur une conception téléologique de l'homme, liée à son inscription dans une communauté et donc dans une tradition. Sans cela, il est impossible de trouver un critère de moralité convenable.

Les deux ouvrages sont très intéressants à lire en parallèle car, de façon assez drôle, malgré la différence de sujet de leurs essais, ils se focalisent sur des notions semblables : ainsi la notion de "practice", de "morale" et de "tradition" se retrouvent chez les deux, étudiées différemment, présentées différemment, mais avec des points communs intéressants.

Bref bref, c'est assez costaud, mais c'est très bon, je recommande.

Et en parallèle, j'en suis au 8ème tome de l'Histoire de l'Eglise de Daniel Rops. C'est excellent et ça retrace une bonne partie de l'histoire européenne depuis le Ier siècle, c'est donc passionnant sur plus d'un point.

Lien vers le commentaire

Faute de moyens, quelle est pour vous la meilleure solution pour lire les livres que l'on désir ? (sachant que les bibliothèques ne contiennent, comme par hasard, souvent peu de livres d'auteurs libéraux et encore moins libertariens)

Quelqu'un aurait il essayé la procédure du Prêt En Bibliothèque au sein de sa bibliothèque universitaire ?

Lien vers le commentaire

Faute de moyens, quelle est pour vous la meilleure solution pour lire les livres que l'on désir ? (sachant que les bibliothèques ne contiennent, comme par hasard, souvent peu de livres d'auteurs libéraux et encore moins libertariens)

Quelqu'un aurait il essayé la procédure du Prêt En Bibliothèque au sein de sa bibliothèque universitaire ?

*kof kof* durant ma thèse j'ai utilisé 0 fois la biblitothèque et c'était il y a maintenant trop longtemps. Disons que depuis l'offre s'est largement …. diversifiée, oui disons le comme ça, sur internet. Il faut y mettre du sien pour ne pas trouver ce qu'on cherche en moins de 5 min chrono. Le tout pour un budget, comment dire, minime.

Déjà pour commencer quand tu auras expurgé http://www.librairal.org/wiki/Accueil ça fera pas mal non ?

Lien vers le commentaire

Trouver des bouquins en anglais « gratuitement », y compris d'auteur libéraux, c'est assez facile.

En Français c'est une autre histoire…

Quoique, je viens de trouver La vérité sur la monnaie de Salin (que je possède en copie physique, mais que certain ici cherchent !).

Lien vers le commentaire
Quoique, je viens de trouver La vérité sur la monnaie de Salin (que je possède en copie physique, mais que certain ici cherchent !).

Do. Want. Un des deux formats, au choix. :)

Lien vers le commentaire

Merci ! J'avoue être assez passionné par tout ça ces temps-ci.

Une question : je compte me lancer dans les "Philosophical explanations" de Nozick, afin de mieux connaître. Le bouquin (ou même l'auteur) en vaut-il la peine ?

Eh bien il faut continuer, et ne pas lâcher l'affaire. C'est le premier livre de Oakeshott que tu lis ? Si c'est le cas, chapeau ! Moi, la première fois que je l'ai lu, celui-là, c'était en français, il y a 10 ans, et j'ai abandonné au bout de 20 pages. Il a fallu que j'en lise d'autres avant de reprendre et d'en comprendre les subtilités.

Après after virtue, je te conseille d'attaquer "quelle rationalité ? Quelle justice ?" du même auteur.

Je n'ai pas lu le livre de Nozick dont tu parles. J'ai lu par contre (comme tout le monde) Anarchie, état et utopie, et The nature of rationality. Le second est assez complexe, parfois un peu confus, mais passionnant sur les différentes acceptions de la rationalité, la théorie du choix rationnel, la théorie des jeux, etc. C'est peut-être un peu trop centré sur un problème philosophique particulier (qui m'intéresse moi), à savoir ce qu'est agir rationnellement et raisonner, pour t'intéresser toi. Je ne sais pas.

Sinon, je suis toujours dans la lecture de Bourgeois dignity de Deirdre McCloskey, mais entre temps j'ai ajouté à mes lectures the ethics and economics of private property de HH Hoppe, qui regroupe des articles de l'économiste autrichien sur les sujets suggérés par le titre.

Pour me distraire et rire dans le rer, j'ai aussi lu un essai de JM Besnier intitulé Demain les post-humains, qui est une critique philosophique des utopies trans et post humanistes (pas mal) et Vieux réac ! de Harold Bernat, gauchiste tellement hypercritique -pour parler comme freejazz- qu'il en est devenu totalement réactionnaire. Je me permets d'ailleurs de citer sa définition personnelle de réaction, qui me convient parfaitement, et qui pourra sans doute satisfaire une partie des fréquentants de ce forum : "préservation oppositionnelle à une réalité menacée de disparition". Alors que les progressistes d'hier se proposaient d'améliorer une réalité sociale et politique imparfaite, ceux d'aujourd'hui glorifie le mouvement perpétuel et les stratégies d'évitement du réel (plutôt que de leur réforme).

Bernat est influencé par quelques vieux marxistes du genre Henri Lefebvre, par quelques libertaires du genre Castoriadis et Lyotard, et par Nietzsche, ce qui ne devrait pourtant pas rebuter ceux qui s'intéressent sérieusement à la philosophie. Il tient un blog que je trouve tour à tour agaçant et intelligent (mais c'est ce qu'on attend d'un philosophe "critique" et même "critique de la critique", non ?) : http://bernat.blog.lemonde.fr/

Lien vers le commentaire

On human conduct, de Oakeshott est fascinant. La prose excellente de l'auteur aide beaucoup (j'ai rarement eu autant de plaisir à lire en anglais), mais l'argument ne manque pas d'intérêt, bien au contraire. Oakeshott commence dans un premier essai par analyser la Conduite humaine, en termes de caractéristiques et de postulats. Si c'est la partie la plus abstraite de l'ouvrage, elle est passionante en termes de méthodologie utilisée, celle-ci étant une partie de l'analyse.

A l'aide de celle-ci, il approche dans sa seconde partie la condition civile telle qu'elle devrait être selon ces postulats. On s'aperçoit très vite que cette condition idéale, si elle rejoint beaucoup d'analyses classiques, diffère profondément de la situation contemporaine ; c'est le troisième et plus important essai qui nous en offre la clef : ici Oakeshott retrace l'histoire des communautés politiques occidentales jusqu'à la naissance de l'Etat moderne.

Son idée principale est que cette histoire est tiraillée entre deux pôles constitutifs de la pensée politique : l'idée de societas, et celle d'universitas. la societas, qui se rapproche de la condition civile étudiée plus tôt, est une communauté d'hommes rassemblés par l'obéissance aux même règles de conduite. L'autorité nécessaire pour faire respecter ces règles n'a d'autre but que cela. L'universitas, au contraire, se veut communauté en fonction d'un but (comme une entreprise, en somme), qu'elle se charge de définir souvent.

Les implications sont grandes: sous l'Etat considéré comme universitas, tout autre universitas en son sein en vient à disparaître. Car, ou bien cette association-entreprise poursuit le même but que l'Etat et dans ce cas elle est redondante, ou bien elle en poursuit un autre et est nuisible. L'Etat-universitas réduira donc sous son poids les institutions intermédiaires afin de pouvoir le plus aisément possible mettre en branle et manager ses ressources (les citoyens) afin d'atteindre le but qu'il s'est fixé.

Merci de ce partage qui appelle cependant quelques interrogations : je ne vois pas concrètement et historiquement à quoi correspondent les societas et les universitas, et surtout, je pense difficile de séparer les deux concepts de façon si tranchée sachant qu'à mon sens, toute communauté d'homme admettra à la fois un but et des règles de conduite, le but étant la justification des règles.

Lien vers le commentaire

Ce sont deux idéaux types que Oakeshott utilise pour rendre plus intelligible l'activité de gouvernement. L'universitas et la societas n'ont effectivement jamais existé à titre pur. C'est un procédé qu'il utilise régulièrement (politique de la foi/politique du scepticisme, morale de l'individualité/morale communale, etc.).

Lien vers le commentaire

Ce sont deux idéaux types que Oakeshott utilise pour rendre plus intelligible l'activité de gouvernement. L'universitas et la societas n'ont effectivement jamais existé à titre pur. C'est un procédé qu'il utilise régulièrement (politique de la foi/politique du scepticisme, morale de l'individualité/morale communale, etc.).

Je comprends bien qu'il s'agit d'un procédé destiné à mettre en lumière la distinction qui peut exister entre la conception de la société libre dont l'ordre émerge spontanément grace aux interactions d'individus qui partagent des règles communes (societas), et de l'autre, l'Etat et la société qu'il cherche à construire en vue d'un bien commun hypothétique ou tout autre finalité (universitas).

Reste que la distinction ne me semble pas forcément pertinente dès lors qu'on considère que toutes les sociétés sont un mélange des 2.

Lien vers le commentaire

Je viens de finir la lecture de "boomerang" de M. Lewis. C'est une balade au sein du nouveau toers monde, celui de l'après crash des subprimes. Comment en ait on arrivé là ? Ses descriptions sont très charnelles : pas d'économétrie mais plutôt une plongée au coeur de ce qui fait moivoir les hommes, leurs aspirations, leurs différences culturelles. C'est un éclairage frappant et inhabituel. Ca rappelle, en mieux, les essais-road trip de Sorman des années 80/90. Lewis est un écrivain doué : il a une verve exceptionelle et ses descriptions de voyages m'ont plus accroché et fait rire que de nombreux romans.

Grosse recommandation.

Lien vers le commentaire

Je comprends bien qu'il s'agit d'un procédé destiné à mettre en lumière la distinction qui peut exister entre la conception de la société libre dont l'ordre émerge spontanément grace aux interactions d'individus qui partagent des règles communes (societas), et de l'autre, l'Etat et la société qu'il cherche à construire en vue d'un bien commun hypothétique ou tout autre finalité (universitas).

Reste que la distinction ne me semble pas forcément pertinente dès lors qu'on considère que toutes les sociétés sont un mélange des 2.

Le but de Oakeshott n'est pas de décrire le processus de formation de la société ou de l'Etat, mais de décrire la spécificité de la relation politique en Occident (la manière dont se conçoit la relation gouvernants-gouvernés, les attentes à la fois des gouvernants et des gouvernés) : dans les deux cas, il y a relation entre des institutions civiles et la forme de la société. Et Oakeshott n'est pas seulement philosophe, il est aussi et avant tout historien.

Lien vers le commentaire

Je souhaitais lire un livre de Braudel sur la Méditerranée, et je m'aperçois, inculte, qu'il en a écrit un certain nombre, mais du coup, lequel choisir ?

Lien vers le commentaire

Ayé j'ai reçu mon DVD de la collection 1978-2009 des articles de la revue Commentaire, alors pour ceux qui seraient tenté, il s'agit d'un soft qui permet de consulter la liste de articles numérisés.

Le contenu n'est pas protégé par aucune DRM et les textes sont sauvés au format tif, mais si on veut du pdf, on peut le faire via le soft.

Soft compatible mac et windows uniquement, mais produire un pdf à partir des tif est pas vraiment tirés par les … oui bon je m'arrête là.

Lien vers le commentaire

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
×
×
  • Créer...