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Si on veut avoir une idée de la manière dont Arendt envisage la banalité du mal, je crois qu'on peut avoir en tête les personnages de Anton Chigurth dans No country for old man ou encore celui de Gaear dans Fargo des frères Coen : des personnages sans intériorité, éteints, des sortes de Golems, quoi. Mais ça ne résume pas la spécificité de Eichmann of course.

De mon expérience perso, beaucoup de jeunes gauchistes illustrent parfaitement la banalité du mal d'Arendt.

Les "discussions" se résument au rappel d'émotions primaires et à l'énoncé de slogans. Au bout de 2 posts on a l'impression d'être face à un robot de Turing ... et on en est sans doute pas bien loin.

Un point frappant est en général l'absence de connaissances basiques sur le sujet ... qui loin de décourager l'impétrant, lui permet au contraire de mieux déployer son idéologie (idéologie = logique de l'idée = logique décorrélée de l'expérience réelle).

Au parti pirate, vous avez ainsi des gamins qui ne savent pas que les taxis sont soumis à licence et quotas ... mais qui participent de bon coeur à l'élaboration de la partie "transport" du "programme".

Quand on voit le programme des autres partis ... on ne peut que constater la similitude dans l'ignorance (qui me semble en partie voulue) de la réalité.

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J'ai assisté à un séminaire ou Baruch était présent à l'EHESS, il n'est pas beaucoup intervenu mais ce qu'il disait était très intéressant.

J'ai sans doute des notes quelque part.

 

J'avais complètement zappé ce passage, je m'étais dit que je regarderai pour ses livres. Merci  Chitah de me remémorer ça !

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Merci  Chitah de me remémorer ça !

Ce livre, Servir l'Etat, m'a absolument marqué comme tu peux l'imaginer. Je ne me souviens pas de tout, mais je me souviens que ça m'a marqué.

Comment des gens normaux, et pour certains des gens apparemment sympas et formidables, se sont comportés de manière démentielle. A la limite, ce fait me choque bien plus profondément que l'existence des chambres à gaz.

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Ça rejoint ce que je suis en train de lire sur Rommel, et de manière plus général, pas mal d'officiers allemands.

 

L'intro explique bien la dépolitisation de l'armée et son côté revanchard (militaire, pas politique). Hitler fourni des chars et s'occupe de la stratégie, donc les officiers comme Rommel, traumatisés de 1918, prennent -contents- les chars (ou les avions, ou autre chose) et s'occupent de la tactique. Rommel n'avait jamais adhéré au parti Nazi et semble ne s'être jamais intéressé a ce qu'il faisait ou disait. Tout ce qui l’intéressait, c'était littéralement de laver l'affront de Versailles. Je simplifie un peu, mais c'est ça. On sert son pays, ou son armée, sans trop se soucier de ce que ça implique.

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Oui, ce n'est jamais très loin, bien sur.

 

edit : ça fonctionne pour Rommel, tout content de voir sa théorie au sortir de 1918 être mise en oeuvre grâce à Hitler (qui aime beaucoup Rommel et le pistonne à mort en 1939).

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J'avais dit que tous les enfants devraient lire Animal farm, j'ajoute que tous les ados devraient lire et relire ce bouquin.

Seul point négatif qui n'en est pas vraiment un, c'est un poil ardu en anglais et à mon avis impossible à traduire correctement.

Un "1984" a contribué énormement à la diminution des idées constructivistes! C'est un des romans les plus lus encore aujourd'hui!

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Sociologie en ce moment. Après Science de la science et réflexivité de Bourdieu, Je suis sur La société des individus de Norbert Elias, l'auteur de La dynamique de l'Occident et de La civilisation des moeurs. Dans celui-ci, il pose sa théorie de l'interaction (l’équilibre je-nous) comme fondement du social. Il ne se sert ni de l'individu (je sans nous) ni des théories holistes (nous sans je). C'est très intéressant mais pas mal abstrait, bien que les exemples soient là. Je suis plus attiré par ses travaux socio-historiques, mais je vais essayer de finir celui-là tant bien que mal.

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La plupart de ceux qui lisent 1984 n'arrivent pas à voir les points communs avec aujourd'hui.

Tellement ils sont dedans1984 ou il n'est plus d'actualité?

Je suis en train de le relire et ses remarques sur la langue et les implications de son appauvrisement sont valables!

Il est vrai que les lecteurs à le comprendre sont plus nombreux ailleurs que dans le pays de Bastiat!

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Dans Huxley on a quand même la destruction systématique des neurones chez le nourisson!

Les deux ont soulignés les dangers de l'ingénierie sociale: l'un manipulant le biologique et l'autre le mental avec un peu le même résultat macro-

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Un "1984" a contribué énormement à la diminution des idées constructivistes ! C'est un des romans les plus lus encore aujourd'hui !

Certainement mais, j'en avais aussi parlé il y a quelques mois, je trouve au final 1984 assez faible et Animal farm bien supérieur.

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Certainement mais, j'en avais aussi parlé il y a quelques mois, je trouve au final 1984 assez faible et Animal farm bien supérieur.

 

+1, il faudrait que les profs le donnent a lire plutôt que 1984.

 

La ferme des animaux est vraiment bien dans le sens ou on voit l'évolution vers le totalitarisme, et je suis sur qu'en prenant le discourt des cochons et celui du FDG il y a des similitudes. 1984 par contre commence a vieillir, les technologies ne sont plus les mêmes, la seul partie à encore bien passer est celle sur la novlangue.

 

Ce n'est pas pour rien que Pink Floyd à fait un CD sur ce livre (qui a quand même bien tronqué le message).

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Certainement mais, j'en avais aussi parlé il y a quelques mois, je trouve au final 1984 assez faible et Animal farm bien supérieur.

Tout pareil

+1, il faudrait que les profs le donnent a lire plutôt que 1984.

 

La ferme des animaux est vraiment bien dans le sens ou on voit l'évolution vers le totalitarisme, et je suis sur qu'en prenant le discourt des cochons et celui du FDG il y a des similitudes. 1984 par contre commence a vieillir, les technologies ne sont plus les mêmes, la seul partie à encore bien passer est celle sur la novlangue.

 

Ce n'est pas pour rien que Pink Floyd à fait un CD sur ce livre (qui a quand même bien tronqué le message).

+1984

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+1, il faudrait que les profs le donnent a lire plutôt que 1984.

 

La ferme des animaux est vraiment bien dans le sens ou on voit l'évolution vers le totalitarisme, et je suis sur qu'en prenant le discourt des cochons et celui du FDG il y a des similitudes. 1984 par contre commence a vieillir, les technologies ne sont plus les mêmes, la seul partie à encore bien passer est celle sur la novlangue.

 

Ce n'est pas pour rien que Pink Floyd à fait un CD sur ce livre (qui a quand même bien tronqué le message).

 

Mais elle est cruciale.

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+1, il faudrait que les profs le donnent a lire plutôt que 1984.

Bin euh...à l'école j'ai étudié La ferme des animaux (en 3e) et jamais 1984...

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Sociologie en ce moment. Après Science de la science et réflexivité de Bourdieu,

 

Je suis sur La société des individus de Norbert Elias, l'auteur de La dynamique de l'Occident et de La civilisation des moeurs. Dans celui-ci, il pose sa théorie de l'interaction (l’équilibre je-nous) comme fondement du social. Il ne se sert ni de l'individu (je sans nous) ni des théories holistes (nous sans je). C'est très intéressant mais pas mal abstrait, bien que les exemples soient là. Je suis plus attiré par ses travaux socio-historiques, mais je vais essayer de finir celui-là tant bien que mal.

 

T'as pensé quoi de Bourdieu ?

 

Elias, c'est vraiment bien sinon. Mais là, t'as lu les 4 :D

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N'ayant pas moi-même suivi de formation de sociologie accompli, mon avis est approximatif, mais voilà ce que j'en pense. J'ai été surpris de la rigueur de son raisonnement mais surtout de son obsession de continuellement vouloir appliquer à lui-même ses principes d'objectivation de la connaissance. Comme s'il voulait expier son pêché d'humanité par l'application froide, méthodique et incessante de sa sociologie sur sa personne. Aussi, la manière dont il distingue construction de la science et fiction du savoir (notamment au chapitre où il bash La vie de laboratoire de Latour) l'éloigne des post-modernes mais lui permet de ne pas considérer le savoir comme un cadeau du ciel pour autant. C'est habile. Il arrive aussi à briser la contradiction de Kuhn qui présente la Science comme façonnée par des révolutions mais pourtant considérée elle-même comme un objet extérieur aux scientifiques. D'ailleurs j'ai eu un sujet de partiel là-dessus, on verra bien si j'ai pas trop raconté de bêtises à ce sujet. Son écriture reste cependant très lourde et souvent indigeste, mais c'est sûrement le prix de la précision. Mes deux centimes.

 

Et je n'ai pas lu les autres bouquins d'Elias, j'ai étudié une partie de ses travaux en cours, mais du coup je voudrais en faire la lecture intégrale.

 

J'ai cru comprendre que tu avais étudié la socio en profondeur, qu'en as-tu retiré ?

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Bin euh...à l'école j'ai étudié La ferme des animaux (en 3e) et jamais 1984...

 

On a du être dans la même classe. En même temps c'est logique, la révolution bolchévique correspond au programme d'histoire de 3e

 

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N'ayant pas moi-même suivi de formation de sociologie accompli, mon avis est approximatif, mais voilà ce que j'en pense. J'ai été surpris de la rigueur de son raisonnement mais surtout de son obsession de continuellement vouloir appliquer à lui-même ses principes d'objectivation de la connaissance. Comme s'il voulait expier son pêché d'humanité par l'application froide, méthodique et incessante de sa sociologie sur sa personne. Aussi, la manière dont il distingue construction de la science et fiction du savoir (notamment au chapitre où il bash La vie de laboratoire de Latour) l'éloigne des post-modernes mais lui permet de ne pas considérer le savoir comme un cadeau du ciel pour autant. C'est habile. Il arrive aussi à briser la contradiction de Kuhn qui présente la Science comme façonnée par des révolutions mais pourtant considérée elle-même comme un objet extérieur aux scientifiques. D'ailleurs j'ai eu un sujet de partiel là-dessus, on verra bien si j'ai pas trop raconté de bêtises à ce sujet. Son écriture reste cependant très lourde et souvent indigeste, mais c'est sûrement le prix de la précision. Mes deux centimes.

 

Et je n'ai pas lu les autres bouquins d'Elias, j'ai étudié une partie de ses travaux en cours, mais du coup je voudrais en faire la lecture intégrale.

 

J'ai cru comprendre que tu avais étudié la socio en profondeur, qu'en as-tu retiré ?

 

C'est un des rares livres de Bourdieu que je n'ai pas lu. C'est marrant que tu notes "comme s'il voulait expier son pêché d'humanité par l'application froide, méthodique et incessante de sa sociologie sur sa personne", parce que c'est assez vrai, il fait partie des sociologues qui a fait un "travail sur lui même" et qui a beaucoup réfléchi sur son propre parcours. C'est d'ailleurs une de ses défenses de son travail sur la reproduction : il n'est lui même pas issus de la reproduction (c'est un fils de prolo !) et il balayait de cette manière les critiques qu'on lui faisait sur une sorte d'essentialisation des strates socio-éco. Comment aurait-il pu penser ça, étant lui même un contre-exemple ?

Bourdieu, dans ses bons livres, est en effet très méthodique et rigoriste, je maintiens contre vents et marées sur ce forum que c'est un auteur à lire et que les "anti" qui parlent de bourdieuserie à tours de bras n'ont pour la plupart jamais rien lu de lui.

 

Le reste d'Elias est plus digeste, quoi que "la civilisation des moeurs " que je viens seulement de finir il y a quelques mois à certaines longueurs, le texte est daté, ça se sent.

 

Pour ta dernière question : il y a bien trop de choses à dire, mais que du positif. Je pense que les sciences sociales, bien comprises et bien faites, sont très émancipatrices. On a tendance à les dire trop idéologiques, pas assez rigoureuses, mais quand je vois les marxistes en économie, les éternels débats sur l'alimentation ou le GIEC, je souris doucement... ;)

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Bourdieu, dans ses bons livres, est en effet très méthodique et rigoriste, je maintiens contre vents et marées sur ce forum que c'est un auteur à lire et que les "anti" qui parlent de bourdieuserie à tours de bras n'ont pour la plupart jamais rien lu de lui.

C'est tout à fait vrai. Ses outils d'analyse (champs, capitaux) sont en général très performants, ce qui ne veut pas dire que ses conclusions politiques soient justes ou défendables (cf. la réunion de plusieurs sociologues dépeinte dans La sociologie est un sport de combat de Pierre Carles). C'est peut-être issu de sa systématisation et de sa maximisation sur le conflit et la domination, au détriment de la coopération. Mais il est définitivement à lire.

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Bourdieu, dans ses bons livres, est en effet très méthodique et rigoriste, je maintiens contre vents et marées sur ce forum que c'est un auteur à lire et que les "anti" qui parlent de bourdieuserie à tours de bras n'ont pour la plupart jamais rien lu de lui.

Si moi j'ai lu Sur la télévision. :lol:

 

Mais on s'attaque généralement plutôt au militant qu'au sociologue. (Même si sociologiquement on peut évidemment lui opposer Boudon.)

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