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L'Arche de Zoé au Tchad


Messages recommandés

Euh, l'adoption se passe facilement au Brésil, adoption d'enfants orphelins ou non. Pour les parents, c'est une "chance" donnée au gosse de le faire adopter par des occidentaux.

Des nouvelles de l'Arche :

Je trouve ça vache pour l'infirmière, un peu couillonnée dans l'histoire, quand même.

Paris demande le rapatriement des condamnés…

Le contexte n'est pas le même. Par exemple, je ne suis pas certain de l'accueil qui serait réservé à une association de Portugais qui débarqueraient comme des cowboys pour acheter des enfants Amérindiens dans un coin reculé du Brésil. Les enfants dont tu parles sont trouvés par les parents adoptifs au travers d'organismes implantés localement, ou je me trompe ?

Moi pas comprendre ce que tu dis.

D'abord pour ta gouverne, au Tchad, tout le monde ne parle pas français. Mais là n'est pas le problème, c'est bien ce que je dis : tu ne comprends pas.

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Quelqu'un sait-il comment les enfants se sont retrouvés là ? Je veux dire, on parle d'enlèvement, mais est-ce que les enfants ont été embarqués manu militari / endormis à coups de sédatifs / trompés à l'aide de sucreries ?

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Quelqu'un sait-il comment les enfants se sont retrouvés là ? Je veux dire, on parle d'enlèvement, mais est-ce que les enfants ont été embarqués manu militari / endormis à coups de sédatifs / trompés à l'aide de sucreries ?

Je me pose la même question, c'est quand même étonnant que sur une affaire qui a fait la une de l'actu pendant si longtemps on ne parvienne pas même à connaitre les éléments de base. J'imagine que maintenant qu'ils ont été rapatriés les infos vont être plus nombreuses.

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mouahouahoua ! Elle est énorme celle-la. Ca s'appelle parler à un mur.

Non à quelqu'un qui veut comprendre ce que tu dis et crois-moi que ce que tu dis n'est pas très clair. Et tu ne m'as toujours pas dit quels étaient les torts de l'arche de noé, tu préfères noyer le poisson plutot que de parler du sujet

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Mis à part son coté "tout le monde dans le même sac" j'ai pas vraiment l'impression que la peine soit particulièrement disproportionnée (dans un sens ou dans l'autre).

Que les coupables reçoivent 60 000 euros de "dédommagements" ça ne te parait pas disproportionné?

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Tout est une question de dépense publique ! (parce que l'argent public, c'est notre argent)

J'aimerai connaître la somme d'argent public qui à été dépensé dans cette histoire depuis le début.

Je parle de TOUT l'argent :

- subventions associatives

- dépenses diplomatiques

- frais d'états (à travers la presse d'état, notemment)

….. et j'en passe

COMBIEN NOUS A COUTé INGRID BETENCOURT ?

l'état aurait dépenser l'équivalent cet argent dans la lutte contre le cancer…. je n'abstient de finir cet phrase….

c'est réducteur, oui ! et alors

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La France a en fait décidé de décerner un prix concurrent des Darwin awards: tu fais une grosse connerie digne d'attirer l'ébahissement du monde (se faire enlever volontairement par un guérilla sanguinaire, enlever 103 enfants d'un coup) et hop, les français se font une grande joie de porter la main à la poche.

C'est le meilleur moyen de créer une incitation pour que ce genre de distractions se produise plus souvent.

Et pour compenser le mensonge scientifique de ces salauds d'anglais, le nom s'impose de lui même: le prix Lamarck.

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Je reviens sur la question soulevée par Tremendo, de pourquoi un contrat à l'occidental ne peut fonctionner tel quel en Afrique. Je vois au moins deux raisons :

1) En Afrique le contre-don est généralisé. Il n'existe pas de relation économique pure, pas de lien purement utilitaire où chaque protagoniste ferait l'échange seulement « car il y gagne ». Une transaction portant sur des biens matériels est quasiment toujours accompagnée par un sentiment d'être moralement attaché, entre autres sous l'effet d'un contre-don. De ce phénomène découle pas exemple l'usage africain de la négociation, laquelle crée des contre-dons partiels via des prix fonctions du différentiel de niveau social entre les interlocuteurs. Or le contre-don est un sentiment lié à la morale, ses implications sont en partie culturelles.

2) Face à une demande, la valeur d'un refus varie suivant la culture. Un refus en Afrique peut en particulier signifier de mauvaises intentions. Ce serait jeter à la face du demandeur qu'on ne souhaite pas l'aider, et ce, même si on le pouvait. Or l'indifférence n'existe pas dans un monde communautaire. Le refus du lien avec la personne équivaut à s'en déclarer ennemi. Par exemple du temps où je vivais à N'Djamena, je n'ai jamais vu mon patron répondre non. Il différait souvent le oui en revanche, sans limite de temps.

Bref, lorsque tu parles engagement à un Africain, il va penser attachement, lien affectif et moral, et en plus il ne refusera pas forcément tout net, même s'il n'est pas d'accord. Surtout au village, un Africain ne s'est jamais – de sa vie – engagé sur un contrat à l'occidental : un contrat où l'on respecte simplement ce qui est écrit, indépendamment des tours que Dieu nous joue au quotidien. Dans l'absolu, il serait bien évidemment possible d'expliquer à un Africain le type d'engagement que l'on souhaite : puisqu'on peut faire le chemin dans un sens, on le peut aussi dans l'autre sens. Dans un sens comme dans l'autre, ça prend – je l'ai dit – des années. Il faut de plus penser, avant de vouloir changer autrui, à se mettre en mesure de le comprendre. D'ailleurs, même une telle entreprise serait contestable : ne serait-ce pas plutôt à l'étranger de s'adapter ?

Le décalage culturel dans cette notion d'engagement mériterait un réel développement. Et il existe d'autres décalages sur beaucoup de mots courants : « frère » ou « cousin », « donner », « manger », « athéisme », « douche », « fou », « aimer »… Un langage est un outil (imparfait) qui sert – surtout – à exprimer des réalités. Or les réalités sont différentes au nord de la Méditerranée ou au sud du Sahara. Parler français au Tchad, cela consiste à coller des mots français sur des réalités tchadiennes qui se rapprochent de leur équivalent occidental. Sur des objets ça reste facile, il en va autrement de ce qui touche à la manière de vivre. Parfois le décalage est si grand que le langage a été aménagé. Par exemple lorsqu'on se sépare, on ne dit pas « à bientôt », ce qui marquerait une rupture, mais « à tout moment » ou même, ici au Bénin, « à tout à l'heure »… parce que si « on est ensemble » (dans la même communauté), alors, au moins dans les intentions, on ne se quitte jamais vraiment. En revanche lorsque les mêmes mots sont conservés, le décalage ne saute plus aux yeux. Il existe néanmoins.

Prenons une image pour accros des ordinateurs : un utilisateur explique à un autre les différentes étapes pour télécharger un fichier compressé, le décompresser, redimensionner l'image qui était à l'intérieur, puis transférer le résultat par email. Si l'utilisateur qui parle est sous Windows et celui qui écoute est sous Linux, la description demandera quelques aménagements. Si aucun des deux n'a conscience des réalités du système de l'autre, les malentendus seront nombreux et la communication douloureuse.

C'est aussi pour cette raison que le propos de LaFéeC sur l'adoption au Brésil me gêne. J'ai vécu un peu avec une Brésilienne et il n'y avait pas de grands décalages culturels entre nous. Mais le Brésil est grand et sa population variée. Déjà il n'est pas correct de sélectionner un état d'esprit parmi ceux des mères qui abandonnent leurs enfants, mais en plus je doute qu'on puisse sans plus de précautions coller les mots d'un sentiment « à la française » sur ce que ressent la mère Brésilienne en question.

Et pour le village tchadien, je passe sur le peu de personnes qui se débrouillent en langue française, la pauvreté du vocabulaire, l'incapacité de lire et l'absolu manque de sens d'un autographe sur un papier. Si l'adoption reste possible, elle demande une structure locale, intégrée, habituée à concilier les réalités locales avec les demandes des Européens.

Pour revenir à l'Arche de Zoé, je suis loin de me réjouir du malheur des condamnés – j'ignore l'implication de l'infirmière – mais ce qui est sûr, il était important de marquer le coup. L'essentiel reste d'éviter que ça ne recommence.

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J'apprécie beaucoup les efforts de vulgarisation que tu fais sur ce sujet.

Merci.

Merci. Je suis justement en train d'écrire un petit livre sur ce type de problématique, à destination des voyageurs. Je pense que ces notions valent la peine d'être explicitées. :icon_up:

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Ce qui m'interroge, au delà du côté politique de l'affaire, c'est la place réelle des enfants au Tchad.

Il faut bien voir que la notion de protection de l'enfance, de droits des enfants est une notion relativement récente de nos sociétés. Est ce que ces notions sont partagées par les sociétés africaines ?

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L'essentiel reste d'éviter que ça ne recommence.

Quoi donc?

Sinon, bravo pour ton analyse. Je nuancerais cependant deux choses. Pour expliquer les rapports entre africains, tu créées la notion de "contre-don". C'est illogique. Mieux vaudrait dire que la notion de "don" n'existe pas en Afrique. Un africain ne donne pas, il échange ou il investit car il ne sait pas ce que l'avenir lui réserve; sa sauvegarde c'est autrui. Tu as très bien expliqué le phénomène.

Mais tout échange n'est-il pas basé sur un contrat?

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Je reviens sur la question soulevée par Tremendo, de pourquoi un contrat à l'occidental ne peut fonctionner tel quel en Afrique. Je vois au moins deux raisons :

1) En Afrique le contre-don est généralisé. Il n'existe pas de relation économique pure, pas de lien purement utilitaire où chaque protagoniste ferait l'échange seulement « car il y gagne ». Une transaction portant sur des biens matériels est quasiment toujours accompagnée par un sentiment d'être moralement attaché, entre autres sous l'effet d'un contre-don. De ce phénomène découle pas exemple l'usage africain de la négociation, laquelle crée des contre-dons partiels via des prix fonctions du différentiel de niveau social entre les interlocuteurs. Or le contre-don est un sentiment lié à la morale, ses implications sont en partie culturelles.

2) Face à une demande, la valeur d'un refus varie suivant la culture. Un refus en Afrique peut en particulier signifier de mauvaises intentions. Ce serait jeter à la face du demandeur qu'on ne souhaite pas l'aider, et ce, même si on le pouvait. Or l'indifférence n'existe pas dans un monde communautaire. Le refus du lien avec la personne équivaut à s'en déclarer ennemi. Par exemple du temps où je vivais à N'Djamena, je n'ai jamais vu mon patron répondre non. Il différait souvent le oui en revanche, sans limite de temps.

Bref, lorsque tu parles engagement à un Africain, il va penser attachement, lien affectif et moral, et en plus il ne refusera pas forcément tout net, même s'il n'est pas d'accord. Surtout au village, un Africain ne s'est jamais – de sa vie – engagé sur un contrat à l'occidental : un contrat où l'on respecte simplement ce qui est écrit, indépendamment des tours que Dieu nous joue au quotidien. Dans l'absolu, il serait bien évidemment possible d'expliquer à un Africain le type d'engagement que l'on souhaite : puisqu'on peut faire le chemin dans un sens, on le peut aussi dans l'autre sens. Dans un sens comme dans l'autre, ça prend – je l'ai dit – des années. Il faut de plus penser, avant de vouloir changer autrui, à se mettre en mesure de le comprendre. D'ailleurs, même une telle entreprise serait contestable : ne serait-ce pas plutôt à l'étranger de s'adapter ?

Le décalage culturel dans cette notion d'engagement mériterait un réel développement. Et il existe d'autres décalages sur beaucoup de mots courants : « frère » ou « cousin », « donner », « manger », « athéisme », « douche », « fou », « aimer »… Un langage est un outil (imparfait) qui sert – surtout – à exprimer des réalités. Or les réalités sont différentes au nord de la Méditerranée ou au sud du Sahara. Parler français au Tchad, cela consiste à coller des mots français sur des réalités tchadiennes qui se rapprochent de leur équivalent occidental. Sur des objets ça reste facile, il en va autrement de ce qui touche à la manière de vivre. Parfois le décalage est si grand que le langage a été aménagé. Par exemple lorsqu'on se sépare, on ne dit pas « à bientôt », ce qui marquerait une rupture, mais « à tout moment » ou même, ici au Bénin, « à tout à l'heure »… parce que si « on est ensemble » (dans la même communauté), alors, au moins dans les intentions, on ne se quitte jamais vraiment. En revanche lorsque les mêmes mots sont conservés, le décalage ne saute plus aux yeux. Il existe néanmoins.

Prenons une image pour accros des ordinateurs : un utilisateur explique à un autre les différentes étapes pour télécharger un fichier compressé, le décompresser, redimensionner l'image qui était à l'intérieur, puis transférer le résultat par email. Si l'utilisateur qui parle est sous Windows et celui qui écoute est sous Linux, la description demandera quelques aménagements. Si aucun des deux n'a conscience des réalités du système de l'autre, les malentendus seront nombreux et la communication douloureuse.

C'est aussi pour cette raison que le propos de LaFéeC sur l'adoption au Brésil me gêne. J'ai vécu un peu avec une Brésilienne et il n'y avait pas de grands décalages culturels entre nous. Mais le Brésil est grand et sa population variée. Déjà il n'est pas correct de sélectionner un état d'esprit parmi ceux des mères qui abandonnent leurs enfants, mais en plus je doute qu'on puisse sans plus de précautions coller les mots d'un sentiment « à la française » sur ce que ressent la mère Brésilienne en question.

Et pour le village tchadien, je passe sur le peu de personnes qui se débrouillent en langue française, la pauvreté du vocabulaire, l'incapacité de lire et l'absolu manque de sens d'un autographe sur un papier. Si l'adoption reste possible, elle demande une structure locale, intégrée, habituée à concilier les réalités locales avec les demandes des Européens.

Pour revenir à l'Arche de Zoé, je suis loin de me réjouir du malheur des condamnés – j'ignore l'implication de l'infirmière – mais ce qui est sûr, il était important de marquer le coup. L'essentiel reste d'éviter que ça ne recommence.

Analyse très intéressante et très fournie. Ceci dit, tout cela ne me semble pas contraire au fait que les africains peuvent réaliser des contrats comme tout le monde. Le contrat n'est pas une institution, encore moins quelque chose d'occidental par nature, ou quelque chose de figé, et tout à fait adaptable à l'approche que se fait chaque culture de l'échange, du don et du contre-don, et encore plus adaptable à chacun. Certes tu as raison il faut bien se mettre d'accord car tout le monde n'entend pas la même chose dans le langage utilisé selon que tu es français ou malien.

Ceci dit, parler de contrat occidental ou africain n'a pas de sens, puisque les tribus africaines il y en a un paquet, elles ont elles-mêmes des coutumes très différentes les unes des autres, de même que je te dirais que le contrat n'est pas vu de la même manière selon que tu es français ou espagnol, les français sont très attachés à ce que tout soit écrit et tout pensé, les espagnols un peu moins (je parle de mon expérience). Les français aiment bien fournir une batterie de papiers pour tout, les espagnols un peu moins et sont plus directs dans leurs procédures.

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À mes yeux il y a deux leçons à retenir sur cette affaire, audelà de son enjeu politicien. La première est la démonstration du fanatisme humanitaire auquel peut conduire le déchaînement de l'idéologie compassionnelle, qui permet à quelques exaltés de se croire autorisés à recourir au mensonge, à la tromperie et au rapt d'enfants, au nom d'une norme morale "supérieure".

La seconde est la nocivité de pratiques liées au marché noir de l'adoption, dont le développement est facilité par une législation bureaucratique qui empêche les familles de réaliser des échanges mutuellement profitables.

Ce point est exposé dans un billet de Lemennicier :

Les enfants du Darfour

Lorsque les hommes politiques interdisent un marché libre de l'adoption pour satisfaire la morale de quelques individus et le monopole relativement récent de la DASS sur l'adoption, il est normal d'observer un marché noir de l'adoption. La résistance "légitime" des familles qui désirent adopter des enfants à une réglementation oppressive et particulièrement vexatoire (qui, comble de l'ironie, n'est même pas exigée pour les parents naturels qui mettent au monde des enfants) est une violation manifeste de leurs droits individuels.

" On n'entendit plus du tout parler du petit Jean Vallin. Les parents, chaque mois, allaient toucher leurs cent vingt francs chez le Notaire ; ils étaient fâchés avec leurs voisins parce que la mère Tuvache les agonisait d'ignominies, répétant sans cesse de porte à porte qu'il fallait être dénaturé pour vendre son enfant, que c’était une horreur, une saleté, une corromperie ". G. de Maupassant, Aux Champs.

En 1992 , il y avait 13 428 familles qui ont été agréées par l’Etat pour avoir le droit d’adopter un enfant. Il y avait 4100 pupilles de l’Etat dont 1355 placés en vue de l’adoption.. La même année le Ministère des Affaires Etrangères a délivré 1458 visas à des enfants étrangers adoptés par des parents français ( Rapport au Premier Ministre : " Enfant d’ici, enfants d’ailleurs, l’adoption sans frontière " Professeur Jean François Mattei. Documentation Française, Paris 1995). L’Etat Français depuis les réglementations des années 1966 a organisé systématiquement la pénurie d’enfants à l’adoption. Il est urgent pour les familles concernées d’abolir ces réglementations s’ils veulent réellement que leur demande soit satisfaite autrement que sur un marché noir de l’adoption. La réticence qu’ont les familles concernées vient de la crainte ou de la confusion qu’une telle abolition entraînerait des abus inadmissibles. Car la privatisation et la déréglementation de l’adoption impliquent de revenir à un commerce libre des enfants tel que le décrit G. de Maupassant dans sa nouvelle " aux champs " ? Mais cette solution qui consiste à développer un marché libre des enfants n'est pas moralement répréhensible et elle révèle un degré supérieur d'humanité et de civilisation. Pour ceux qui méconnaissent la nouvelle de Maupassant la fin (et la morale) de cette histoire est la suivante : Le jeune Jean Vallin lors de ses vingt et un ans revint voir ses parents à la campagne bien habillé avec une chaîne de montre en or à son gousset et descendant d’une " brillante " voiture. Maupassant ne s’y trompait pas quand il voyait dans cet échange un bénéfice pour tous. Son interdiction et /ou l’interférence de la réglementation dans un tel échange volontaire conduit hélas a des effets pervers bien connus des économistes. Tant qu'une telle législation existera il y aura des affaires de style : enfants du Darfour et Arche de Zoé.

En complément, un article de fond où Lemennicier développe son argumentation à partir d'une analyse du droit de la famille:

Pour un marché libre de l’adoption

En proposant, comme le font certains économistes ou philosophes, un marché libre des droits à élever les enfants, nous voulons modifier chez le lecteur son point de vue sur le droit de la famille et sur le statut moral et juridique des enfants. La plupart des objections faites à la déréglementation de ce marché sont sans fondements sérieux. Elles sont mêmes coûteuses car on oublie l'envers de la médaille : meilleure égalité des chances, plus besoin d'avorter, satisfaction des couples stériles qui n'auront plus à passer de nombreuses années à contourner la loi et satisfaction des couples qui s'efforcent en vain de procréer leurs propres enfants par des méthodes coûteuses de fécondité artificielle sur le dos du contribuable.

Avec toutefois une réserve sur la forme: la dérèglementation du marché de l'adoption ne consisterait pas à vendre des enfants, mais à échanger librement et volontairement des droits de tutorat, car les enfants ne sont pas des marchandises, ils ont des droits.

Ce que Lemennicier prend d'ailleurs soin de préciser pour éviter les objections de ce type :

Le marché est défaillant, car il ne respecte pas l'intérêt de l'enfant, tiers involontaire à l'échange

(…)

Un tel raisonnement est faux. Ce qui est acheté c'est le droit d'élever un enfant. Ce droit n'est pas le droit d'en faire ce que l'on veut. Il est limité dans le temps et dans l'utilisation des services que l'enfant peut rendre. Le droit d'élever un enfant est un droit de déterminer librement son bien-être futur (doit-il recevoir une éducation religieuse ? Doit-il être végétarien ? Qui doit-il fréquenter ? Doit-il être soigné ? ), mais ce n'est pas le droit de l'utiliser à des fins répréhensibles (cruauté, sexualité, prostitution, ou autre … ).

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À mes yeux il y a deux leçons à retenir sur cette affaire, audelà de son enjeu politicien. La première est la démonstration du fanatisme humanitaire auquel peut conduire le déchaînement de l'idéologie compassionnelle, qui permet à quelques exaltés de se croire autorisés à recourir au mensonge, à la tromperie et au rapt d'enfants, au nom d'une norme morale "supérieure".

La seconde est la nocivité de pratiques liées au marché noir de l'adoption, dont le développement est facilité par une législation bureaucratique qui empêche les familles de réaliser des échanges mutuellement profitables.

Ce point est exposé dans un billet de Lemennicier :

En complément, un article de fond où Lemennicier développe son argumentation à partir d'une analyse du droit de la famille:

Pour un marché libre de l’adoption

Avec toutefois une réserve sur la forme: la dérèglementation du marché de l'adoption ne consisterait pas à vendre des enfants, mais à échanger librement et volontairement des droits de tutorat, car les enfants ne sont pas des marchandises, ils ont des droits.

Ce que Lemennicier prend d'ailleurs soin de préciser pour éviter les objections de ce type :

Ce qui revient au même mais en plus correct, sinon sur le reste on est bien d'accord et surtout les hommes d'état, en s'appropriant l'adoption ont provoqué ces effets pervers que l'on voit dans cette affaire, mais allez leur dire ils vous riront au nez bien sûr!!

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Bravo Laffreux (tu as raison, tu écris mieux sur le sujet quand tu es immergé). 2 remarques :

- Je crois que le contrat existe en Afrique et chez les Africains (peu importe où ils vivent). Par contrat, j'entends *accord*.

Les musiciens par exemple ne viennent que si tu leur dis combien tu vas les payer (entre eux, ils peuvent travailler sans savoir à l'avance combien ils vont gagner). C'est un exmple de ce que j'ai vu ou vécu, Rocou doit en avoir aussi.

- Sur l'adoption au Brésil, j'ai déjà parlé d'elle, de son livre et mon amie brésilienne confirme, elle même a aidé plusieurs adoptés à retrouver les parents, c'est une constante dans son expérience.

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(désolé pour la lenteur de la réaction)

Sur le vocabulaire : le terme « contre-don » n'est pas de moi, même si je ne l'ai presque jamais lu, je l'ai souvent entendu. Et le mot « don » est celui utilisé en Afrique et par les ethnologues (Mauss…). Le don africain est une forme d'échange, un échange où la contrepartie est un sentiment, ce sentiment est le contre-don. Par exemple le sentiment d'être redevable. Pour le contrat (ou l'accord, comme le souligne LaFéeC) il existe. Je disais juste qu'un accord à l'Occidental avec un Africain au village me paraît quasi-irréalisable.

Sur le découpage Occident / Afrique : il existe bien une rupture sur ce que signifie un engagement en Occident ou en Afrique. On peut trouver des exceptions, c'est vrai, donc la ligne de démarcation, s'il faut être exact, est entre l'individualisme et les fonctionnements communautaires. La variété des coutumes crée diverses modalités d'engagement (cf par exemple les différences ethniques dans la négociation de la dot) qui sont d'ordre pratique et non pas conceptuelles. Je redonne ici ce que j'ai écrit sur les fonctionnements communautaires.

Au sujet des rémunérations : depuis la colonisation, et peut-être plus encore avec la décolonisation, l'idée d'une rémunération en argent plutôt qu'en contre-don s'est progressivement répandue en Afrique. Des soeurs missionnaires me racontaient que lors de leur venue à N'Djamena il y a (je crois) une trentaine d'années, le gardien ne comprenait pas qu'on le paye périodiquement. En effet, à la manière traditionnelle, on donne quand on peut et au fil des besoins. Mais aujourd'hui, celui qui veut un gardien sans salaire à N'Djamena, il peut toujours courir. L'expansion des logiques individualistes est peut-être la plus grande révolution culturelle vécue en ce moment dans le monde.

@Rocou: Eviter que ne recommencent les nécessaires malentendus qui accompagnent un stupide sauvetage d'enfants pour la bonne cause.

@Tremendo: Les différences entre l'Espagne et la France sont du même ordre qu'entre l'ethnie des Fons et celle des Sombas au Bénin, le décalage entre l'Europe et l'Afrique sub-saharienne est d'un autre ordre.

@LaFéeC: Un Occidental, s'il sait raisonner de manière communautaire, devrait pouvoir s'engager de manière communautaire avec des immigrés africains en France. De même que j'ai rencontré des Tchadiens à N'Djamena qui savent raisonner de manière individualiste et qui s'engagent ainsi avec des expatriés Blancs. Mais c'est rare. Souvent, c'est l'expatrié qui s'adapte comme il peut. A mon sens, c'est le cas de tes musiciens.

Une précision : Sur les variations des dots évoquées plus haut, même si dans le principe il s'agit toujours d'attacher deux familles, les différences d'échelles vont tout de même – suivant les ethnies – d'une semaine à dix années de travail !

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J'ai regardé hier soir 2 reportages sur l'Arche de Zoé.

Il y a tant de choses à leur reprocher.. A commencer par le mensonge, on ne peut parler d'adoption, de sauvetage d'enfants alors qu'on ne leur dit même pas qu'on les emmène en France !

Et en plus, quasiment aucun de ces enfants n'était sans famille (certains étaient orphelins au sens d'ici : sans père ni mère, mais tous avaient de la famille : oncle, grand parent…).

Bref : en voilà 2 qui méritent leur punition. Je pense que ce n'est pas le cas de l'infirmière qui n'avait aucune responsabilité.

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Et en plus, quasiment aucun de ces enfants n'était sans famille (certains étaient orphelins au sens d'ici : sans père ni mère, mais tous avaient de la famille : oncle, grand parent…).

Précisément, il est dur de trouver de véritables orphelins en Afrique. C'est ce que j'essayai d'expliquer.

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N'ayant plus la tv depuis un bail un ami vient de me raconter longuement les 2 reportages d'hier soir. Effectivement cela avait l'air édifiant.

L'article de free jazz m'ouvre les yeux. Effectivement il faudrait libéraliser le marché de l'adoption je n'avais jamais pensé à toutes les répercutions qui conduisent à des affaires telles que l'Arche de Zoé.

Les stats des années 50 70 montrent que depuis 30 ans le sujet est verrouillé.

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Pour information, a priori j'ai employé le terme « contre-don » à tort. Un contre-don serait un don que l'on fait en retour d'un don antérieur. Un don qui rembourse. Et pas le sentiment qui pousse à rembourser. Zut.

Sur la réglementation fautive dénoncée par Lemennicier, elle explique peut-être en partie mais n'excuse pas l'acte discuté dans ce fil.

Précisément, il est dur de trouver de véritables orphelins en Afrique. C'est ce que j'essayai d'expliquer.

Et tu avais raison.

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