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Ces petites phrases qui vous ont fait plaisir…


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Ben je ne le connais que par cette vidéo mais je ne le trouve pas spécialement horripilant, le Sapir. Je trouve même qu'il a plutôt raison quand il parle des problèmes d'échelle (qui sont aussi au centre de ma réflexion et ce pourquoi je ne pense pas que des "gros" états-nations soient viables). Pas quand il dit que la concurrence fiscale n'est pas envisageable, bien entendu, et il a le tors de croire que les politiques peuvent changer les choses dans le bon sens, mais à part ça ses constats sont assez justes.

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Ben je ne le connais que par cette vidéo mais je ne le trouve pas spécialement horripilant, le Sapir. Je trouve même qu'il a plutôt raison quand il parle des problèmes d'échelle (qui sont aussi au centre de ma réflexion et ce pourquoi je ne pense pas que des "gros" états-nations soient viables). Pas quand il dit que la concurrence fiscale n'est pas envisageable, bien entendu, et il a le tors de croire que les politiques peuvent changer les choses dans le bon sens, mais à part ça ses constats sont assez justes.

Pas d'accord. Quand un idéologue du type Sapir utilise l'excuse de l'échelle, c'est que pour cet hurluberlu les "lois de la physique" sont carrément différentes d'un pays à l'autre. Un peu comme lorsque Piquetty explique doctement que la courbe de Laffer n'est pas applicable à la France.

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Pas d'accord. Quand un idéologue du type Sapir utilise l'excuse de l'échelle, c'est que pour cet hurluberlu les "lois de la physique" sont carrément différentes d'un pays à l'autre. Un peu comme lorsque Piquetty explique doctement que la courbe de Laffer n'est pas applicable à la France.

+1, le code du travail à la française n'a rien à voir avec l'échelle, le SMIC non plus.

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L'échelle est bien sûr à prendre en compte. Par exemple chaque fois qu'on entend un Français nous expliquer que les inégalités aux USA c'est affreux, on peut être sûr qu'il ne prend pas en compte la taille du pays et l'indépendance des Etats. Mais chaque fois qu'on l'utilise en France, c'est comme argument d'autorité pour expliquer que la France est unique et ne peut surtout pas prendre exemple sur ses voisins qui se portent bien mieux qu'elle. Celui-la, on nous le ressort systématiquement dès qu'on donne l'exemple d'un pays qui a su se redresser par le libéralisme: "ils ne sont pas comme nous". Et après, ils vont appeler à appliquer le socialisme aux autres pays en chantant l'internationale.

EN plus là le type a bien fumé, vu qu'il donne la Suède comme petit pays alors qu'elle fait 440K km² contre 670 pour la France. C'est vrai qu'aux deux tiers de la superficie, c'est un minuscule pays incomparable à l'immensité française…

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+1, le code du travail à la française n'a rien à voir avec l'échelle, le SMIC non plus.

Pas tout à fait d'accord, le code du travail à la française ne tiendrai pas une année dans une cité-état avec des voisines plus libres.

Plus un état contrôle un territoire élevé, plus le coût de voter avec ses pieds est élevé et plus longtemps on peut cramer du capital en appliquant le socialisme, c'est bien la raison pour laquelle les socialistes souhaitent tous un état mondial (qu'ils le disent ouvertement ou non, ils sont tous pour exporter leur "modèle" par tous les moyens).

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Pas tout à fait d'accord, le code du travail à la française ne tiendrai pas une année dans une cité-état avec des voisines plus libres.

Plus un état contrôle un territoire élevé, plus le coût de voter avec ses pieds est élevé et plus longtemps on peut cramer du capital en appliquant le socialisme, c'est bien la raison pour laquelle les socialistes souhaitent tous un état mondial (qu'ils le disent ouvertement ou non, ils sont tous pour exporter leur "modèle" par tous les moyens).

Tu insinue que plus un territoire est grand , plus le socialisme est présent ?

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Tu insinue que plus un territoire est grand , plus le socialisme est présent ?

Non, mais que plus la population est captive (et la taille du territoire est un facteur majeur), moins le coup de pied au cul de la réalité est rapide et plus il est facile de faire une politique redistributive en passant la facture à son successeur.

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Non, mais que plus la population est captive (et la taille du territoire est un facteur majeur), moins le coup de pied au cul de la réalité est rapide et plus il est facile de faire une politique redistributive en passant la facture à son successeur.

Je pense que c'est partiellement vrai mais cela dépend de la culture du pays essentiellement à mon avis. Et puis qui dit fédéralisme même européen ( je ne suis pas pour) ne dit par exemple pas forcément socialisme démocratique. Je tend à penser qu'avec le temps la concurrence entre les territoires même au sein d'une même juridiction générale ira vers plus de liberté que c'est le cas actuellement.

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Si le principe de subsidiarité est respecté, oui, mais par définition, un gouvernement central socialiste ne peux pas le respecter, ça va a l'encontre de la redistribution nationale (a contrario, un gouvernement local redistribution pourrait tout à fait exister dans une fédération libérale qui respecterai le principe de subsidiarité).

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Quand un idéologue du type Sapir utilise l'excuse de l'échelle, c'est que pour cet hurluberlu les "lois de la physique" sont carrément différentes d'un pays à l'autre. Un peu comme lorsque Piquetty explique doctement que la courbe de Laffer n'est pas applicable à la France.

Peut-être, comme je le disais je n'avais jamais entendu parler de ce monsieur avant tout à l'heure donc je me limite à ce qui est explicite.

En tout cas dans la vidéo il m'apparait plutôt lucide (nonobstant l'étatisme viscéral qui tendrait à montrer qu'il n'a jamais sérieusement réfléchi à la question) et son contradicteur plutôt inutilement agressif.

En plus là le type a bien fumé, vu qu'il donne la Suède comme petit pays alors qu'elle fait 440K km² contre 670 pour la France. C'est vrai qu'aux deux tiers de la superficie, c'est un minuscule pays incomparable à l'immensité française…

Certes.

Tu insinue que plus un territoire est grand , plus le socialisme est présent ?

Plus un territoire sous l'autorité directe d'un gouvernement centralisé est grand, plus il est étatique. Précision qui exclue le fédéralisme lorsque le principe de subsidiarité est respecté : il faut prendre en compte la plus petite unité pertinente, celle qui gère les affaires courantes.

Je pense que c'est partiellement vrai mais cela dépend de la culture du pays essentiellement à mon avis.

Les arguments sur la culture c'est largement du bullshit. Dans toutes les cultures il y a des potentialités de libéralisme et d'antilibéralisme. Ce qui est important ce sont les circonstances qui favorisent ou pas ces potentialités.

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L’être humain est maître de son destin […]. Elle veut dire que l’homme a le droit de décider, en conformité avec sa volonté et son exigence, du problème de son destin et le devoir de façonner son destin sous sa responsabilité. C’est-à-dire que l’être humain est capable de choisir en toute indépendance la voie de son salut et a la mission de se la frayer par lui-même.

[…]

L’être humain a non seulement le droit de choisir lui-même la voie de son salut mais aussi la mission de l’ouvrir lui-même.

[…]

Au bout d’une longue lutte historique ardue, l’homme est parvenu à se persuader qu’en comptant sur soi-même et faisant preuve d’un haut sens de la responsabilité, on peut bel et bien assurer par soi-même sa survie.

[…]

l’homme a le droit de régler en conformité avec sa volonté et son exigence le problème relatif à son destin et le devoir de façonner son destin sous sa responsabilité, c’est-à-dire qu’il est maître de son destin.

Cette vérité a été découverte des dizaines de siècles après le commencement de la réflexion philosophique sur le destin de l’homme.

Les partisans des idées inhumaines ont persisté longtemps à chercher à faire croire que l’homme est incapable d’assumer la responsabilité de son destin.

[…]

Etc…c'est beau non ?

Source : http://www.naenara.c...iew.php?0 46910

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Ce n'est pas une phrase en particulier mais le Chiffroscope sur Canal + propose des petites vidéos qui vont à l'encontre des idées reçues. Par exemple, sur la pauvreté dans le monde la démonstration a été faite qu'elle baissait.

 

http://www.canalplus.fr/c-infos-documentaires/pid4815-c-le-chiffroscope.html

 

Victor Robert est un bon journaliste qui ne m'a pas l'air contaminé par l'idéologie bobo de gauche de Canal +.

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  • 3 weeks later...

Je remonte ce topic grâce à Elisabeth Levy, dont je ne suis pas spécialement fan mais qui vient de me rappeler un truc presque magique de la pensée de Gauche © ™ : quand Sarko voulait déchoir de la nationalité française un tueur de policier, la Gauche © ™ voyait le retour des bottes, de Vichy et la fin de la Ripoublique. Et voilà qu'elle propose de déchoir quelqu'un qui déménage.

 

 

 

 

Quel beau spectacle que celui de la vertu ! Et qu’il est réconfortant d’observer l’altruisme en actes ! De Michel Sardou à Jean-Luc Mélenchon en passant par Line Renaud, qu’elle est admirable, la France réconciliée, par la grâce – et sur le dos – de Gérard Depardieu. “Minable”, décrète l’un, Premier ministre tout de même. “Déchéance personnelle”, renchérit l’autre. Retirons-lui la nationalité française, clame le troisième, député, en arguant du fait qu’aux Etats-Unis, Depardieu devrait s’acquitter du différentiel d’impôts économisé en franchissant une frontière. Il est assez savoureux qu’un élu de la République réclame la sanction nucléaire pour un citoyen français qui a transgressé la législation américaine. On se demande où sont passées nos grandes consciences, si sourcilleuses sur l’esprit du droit et les valeurs de la République quand Nicolas Sarkozy proposait, à tort d’ailleurs, de déchoir de leur nationalité française les tueurs de flics : à l’époque, ce fut un beau charivari, un festival de “Vichy is back !” et de “la République est en danger”. La proposition de Yann Galut, aussi sotte soit-elle, n’a pas suscité le même tollé. Il faut croire que pour mes concitoyens, l’égoïsme est pire que le crime – puisque l’égoïsme est la seule chose que l’on pourrait éventuellement reprocher à Depardieu.

On suppose que les indignés qui glapissent aujourd’hui font toujours et en toutes circonstances prévaloir l’intérêt général sur leur intérêt particulier. C’est que, comme le disait drôlement Luchini sur le plateau de Michel Drucker, ces gens-là aiment donner. Pas comme Depardieu, qui affirme avoir payé 145 millions d’euros d’impôts en 45 ans, mais quand on pense à tout ce qu’il a gardé pour lui, il n’y a rien à dire, c’est un salaud.

Il n’aura échappé à personne qu’à la différence d’un Omar Sy ou d’un Yannick Noah, parfaitement cashers-de-gauche, Depardieu ne cachait pas sa sympathie pour Nicolas Sarkozy. Non ce n’est pas suspect, c’est logique: il aime Sarko, il aime l’argent. Les autres aiment leurs enfants, c’est pour ça qu’ils tentent de préserver leur patrimoine.

Chacun étant occupé à se refaire la cerise morale sur le dos du nouvel ennemi public, un certain nombre de questions sont restées sans réponse. À défaut d’y répondre, on tentera au moins de les exposer.

Primo, il me revient avoir appris à l’école qu’un bon impôt était celui qui rapportait. Et peu de temps avant l’élection présidentielle, François Hollande estimait, dans un entretien avec Edwy Plenel, que le taux de 75 % était confiscatoire. Autrement dit, si le taux actuel d’imposition fait fuir ceux qui ont les moyens de fuir, ne faudrait-il pas, au-delà des bons sentiments, s’interroger sur l’efficacité d’une politique fiscale qui aboutit à de tels résultats ?

Deuxio, ce gouvernement n’ayant pas grand-chose de nouveau à proposer en guise de politique, n’est-ce pas une vieille lune de la gauche de s’en prendre aux deux cents familles, au mur de l’argent et autres profiteurs – comme s’il suffisait, à défaut de faire payer Depardieu, de l’insulter, pour que tout aille mieux ? Bref, le cocktail ‘”mariage gay + sus aux riches !”, peut-il tenir lieu d’identité à la gauche ? (On dirait que oui, mais j’ai promis de ne pas répondre….)

Tertio, il est franchement rigolo que ces gens qui ont gravé dans le marbre la vision européenne de la concurrence et l’abolition des frontières découvrent aujourd’hui que les causes qu’ils chérissaient produisent des effets qu’ils détestent. Depardieu leur fait un pied de nez en se déclarant citoyen du monde ? Mais qui a inventé ces sornettes sinon ceux qui nous gouvernent ? De plus, a-t-on assez entendu, à gauche, que la France était un pays détestable, colonialiste et raciste: et c’est pour ce pays que Depardieu et les autres devraient se mobiliser ? Peut-on expliquer dans la même phrase qu’acheter français, comme le préconise Montebourg, est xénophobe mais que payer ses impôts en France est patriotique ?

Enfin, il y a quelque chose de sinistre dans l’emploi abondant qui est fait de la devise républicaine, alors même que son premier terme semble avoir disparu. En effet, les intransigeants défenseurs de 1789 semblent oublier que le premier mot inscrit au fronton des mairies est “liberté” – et Depardieu n’a fait qu’exercer la sienne. En revanche, ils adorent brandir la fraternité et l’égalité pour condamner leurs semblables. Au point que des esprits simples finiront par se demander si l’une et l’autre ne sont pas simplement les alibis du plus “minable” des ressentiments

http://www.causeur.fr/depardieu-contribuable-sans-frontieres,20434

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Ceux qui ont coutume de se faire injurier par les "humanistes" ne peuvent que comprendre Gérard Depardieu.  Et cela fait du monde. Son bras d’honneur au gouvernement et à ses médias est une bouffée d’oxygène. Son salutaire acte de révolte entre en résonance avec l’indignation que suscite une gauche de plus en plus sectaire et manichéenne. Depardieu a raison de refuser d’être traité de "minable" par Jean-Marc Ayrault, au prétexte d’avoir choisi de s’installer en Belgique. Je le comprends quand il explique, dans sa lettre ouverte au premier ministre, publiée dimanche dans le JDD, vouloir rendre son passeport : "Je n’ai malheureusement plus rien à faire ici (…) Je pars parce que vous considérez que le succès, la création, le talent, en fait, la différence, doivent être sanctionnés". Quand Michel Sapin, ministre du travail, évoque une "déchéance personnelle" en guise de commentaire, il dit la morgue glaçante qui habite les donneurs de leçons d’altérité. Excédés par la liberté des autres, ils ont l’insulte en bouche. Dimanche, c’est Dominique Bertinotti, ministre déléguée de la famille, qui a qualifié d’homophobes ceux qui s’opposent au mariage homosexuel. Et je passe ici sur la haine qui habite la presse de gauche quand elle qualifie d’extrémistes ou de "néo-fachos" les quelques-uns qui osent ne pas penser comme elle.

Depardieu n’est pas l’abruti aviné ni l’affairiste véreux contre qui la meute aboie. Ses intuitions et ses sensibilités à fleur de peau sont celles d’un artiste qui honore la culture. Je me souviens notamment de lui lisant Saint-Augustin à Notre-Dame-de Paris, son fils Guillaume dans l’assistance. Ce qu’il dénonce, en voulant quitter son pays, est une oppression française. Elle s’aggrave et devient insupportable. Cette oppression est intellectuelle, avec son conformisme pesant ; elle est morale, avec son relativisme institutionnalisé ; elle est fiscale, avec ses impôts confiscatoires. Elle ne fait pas seulement fuir les fortunes établies, mais aussi les talents et bien des esprits réfractaires. En fait, Depardieu dit une vérité. Néanmoins, en voulant s’exiler et rendre sa nationalité, il abandonne un combat. Ceux qui rejoignirent Coblence ne firent pas l’histoire. Aussi, si je comprends sa décision, je la trouve prématurée. Rien n’est encore perdu. Pour ma part, je persiste à penser que la résistance, plus que jamais nécessaire, doit être menée de l’intérieur. Les injures des moralistes et de tous ceux qui au nom de l’"apaisement" sont en train de monter les Français les uns contre les autres, marquent leur désarroi. Leur défaite est en eux.

http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2012/12/-ceux-qui-se-font.html

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J'aime beaucoup tous les mecs qui commentent sur la Belgique sans gouvernement.

Je me rend compte chaque fois que j'essaye que le fédéralisme est un machin qu'un français moyen ne peut absolument pas comprendre.

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David Abiker en forme.

Voilà cette intuition: je suis sûr qu'on ne quitte pas la France pour des raisons fiscales. Je crois qu'on quitte la France parce qu'on a les moyens et surtout l'envie d'aller voir ailleurs si elle n'y est pas. Si elle n'y est plus.

Je crois qu'on quitte la France parce qu'on ne la supporte plus.

Et je crois que la France est devenue insupportable.

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Cet édito est tout simplement génial et traduit exactement ce que je pense de la France actuellement

Et si la France était devenu un pays tout simplement détestable?

Je sais ça n'est pas bien de dire les choses de cette façon, je n'oserais pas le dire sur Europe1, j'aurais peur, je n'assumerais pas. Alors je le dis ici. Dans cette intimité là.

Une réflexion presque intime en partage.

Voilà cette intuition: je suis sûr qu'on ne quitte pas la France pour des raisons fiscales. Je crois qu'on quitte la France parce qu'on a les moyens et surtout l'envie d'aller voir ailleurs si elle n'y est pas. Si elle n'y est plus.

Je crois qu'on quitte la France parce qu'on ne la supporte plus.

Et je crois que la France est devenue insupportable.

Et c'est parce que je ne fais que croire que je m'exprime ici. Pas ailleurs. C'est trop important.

Et notre France n'est pas insupportable qu'aux riches, elle est insupportable à ses habitants, à commencer par les plus pauvres.

Quiconque est en bonne santé mentale dans ce pays a des rêves et des envies d'ailleurs. Il y a deux mois, le manifeste Barrez-vous sonnait déjà le tocsin. Deux ans avant ce texte, j'avais réalisé cette interview du sociologue Louis Chauvel, spécialiste de l'appauvrissement d'une génération et qui donnait à la jeunesse pauvre et désargentée le conseil suivant: partez à l'étranger! Il n'y a pas un sociologue dans ce pays qui ne constate la bunkerisation des classes sociales, l'étanchéité croissante des couches de la société, le blocage des mécanismes de promotion individuelle et collective.

La France est devenu un pays détestable car tous les indicateurs, mêmes les plus insolites, montrent que les Français ne se supportent plus les uns les autres.

Dans la longue liste des symptômes, la fiscalité qui frappe les riches me paraît secondaire, même si pour certains nantis, elle est déterminante. Mais il y en a d'autres. On peut citer en vrac:

- la préférence institutionnalisée pour le chômage qui exclut de facto les plus jeunes, les plus vieux, les femmes et les étrangers, pour ne reposer que sur une base très étroite, à savoir l'homme blanc de 25 à 45 ans;

- l'incapacité à intégrer les étrangers tout en revendiquant un modèle exemplaire d'intégration, les derniers chiffres le montrent, la France terre des droits de l'homme, terre d'asile, terre d'accueil est nulle en matière d'intégration;

- la plus forte consommation au monde d'anxiolytiques et d'antidépresseurs;

- le cynisme qui fait partout office de prêt à penser, de prêt à blaguer;

- la pire des réputations touristiques des Français quand ils se déplacent et des Français quand ils reçoivent et il suffit pour s'en convaincre de jeter un oeil à la dernière étude sur l'hospitalité parisienne;

- des partis populistes qui réalisent aux élections des scores élevés;

- des partis de gouvernement incapables d'affirmer leur modèle de gouvernance et qui embrayent le pas de la démagogie avec à ma gauche les 75% et à ma droite le pain au chocolat;

- des partis de gouvernement ayant chacun donné l'exemple d'élections truqués et non démocratiques pour choisir leurs dirigeants;

- des conflits larvés de génération avec une critique ridicule de la génération Y par la génération X elle-même pleine de rancune à l'égard de la génération qui a fait mai 68;

- une détestation des religions qui confine à la suspicion tant il est avéré que tout ce que ce pays compte de vrais religieux lui est bien plus socialement utile qu'il n'est néfaste à la réalisation du pacte républicain;

- une confiscation politique, démagogique et professionnalisée du débat public par les associations de tous horizons qui ont fait des poursuites judiciaires un moyen d'existence et de promotion politique et sociale de leurs membres;

- une utilisation abusive du principe de précaution dans tous les domaines de la vie collective doublée d'un culte du risque zéro sclérosant, débilitant, infantilisant;,

- une crise syndicale qui n'a jamais été aussi forte: crise de la représentation d'une part, crise des idées de l'autres. Les négociations sur le travail le montreront dans quelques jours, elle prouveront surtout que les syndicats patronaux comme les syndicats de salariés sont surtout soucieux de garantir leur survie dans un système en bout de course;

- une crise économique majeure que la France n'est pas le seul pays à subir mais qu'elle est sans doute le seul pays à combattre avec des idées et des outils qui datent d'un autre siècle;

- une crise enfin de la représentation médiatique qui dresse le portrait d'une société toujours plus individualiste, où l'exhibition des douleurs intimes et non plus collectives est devenu depuis le milieu des années 80 le véritable gasoil du marché publicitaire, y compris dans le secteur public, paradoxalement.

Je pourrais comme ça aligner le catalogue dépressif de ces maux bien de chez nous, je m'en tiens précisément aux symptômes qui traduisent non pas le malaise, mais le malheur, la dégringolade psychologique, l'incapacité à refonder le contrat social, le vivre ensemble et la bienveillance collective.

Dans cette République-là, la parole politique est d'autant plus anxiogène qu'elle est fondée sur un mensonge permanent, un mensonge de bonne foi, hélas.

On invoque une égalité dont la dynamique ne fonctionne pas.

On évoque une exception française qui n'existe pas.

On fonde la loi sur des principes que l'on ne respecte pas.

On traite la jeunesse avec une hypocrisie, une condescendance et une démagogie qu'elle ne nous pardonnera pas.

Voilà pourquoi si j'étais riche ou si j'avais 20 ans, moi aussi je quitterais la France. Je la quitterais avec rancoeur, avec amertume, avec des larmes, comme on quitte une personne qu'on aime et qu'on déteste à la fois, mais je la quitterais quand même, pour me sauver, avec tout l'égoïsme et toute l'énergie du désespoir, et faute de la quitter vraiment, je la quitterais dans ma tête et c'est bien ce que chacun de nous essaie de faire chaque jour pour tenter de l'aimer encore.

Et qu'on ne me serve pas l'argument "minable" et patriotique de la solidarité. C'est un argument donneur de leçon, mal fichu, un argument de sergent recruteur.

Personne n'aime son pays.

Personne n'est amoureux d'un passeport à part quelques doux dingues en rupture. Je n'ai jamais rencontré de ma vie quelqu'un qui avait l'amour du pays, quelqu'un qui me dise, j'aime la France.

En revanche...

Je n'ai rencontré que des gens bien. Tous formidables. Je ne connais pas de Français détestables méritant l'indignité nationale et pour paraphraser le chanteur, je n'en connais que de fragiles. Mais croyez moi quand je croise un patriote étiqueté, je change de trottoir. L'amour du pays c'est ce qui reste avant les premiers coups de canon.

L'amour du pays c'est pour 14-18 ou 1998, c'est pour justifier les morts ou supporter les buts.

La France est devenue un pays insupportable parce qu'elle ne se supporte plus, parce qu'elle est fatiguée de se mentir, parce qu'elle n'aime ni ses jeunes, ni ses vieux, ni ses hommes, ni ses femmes et qu'elle est devenue incapable de pardonner à un artiste, elle qui du temps de la Renaissance les faisait venir de l'Europe entière.

La France est devenue insupportable parce qu'elle est tout simplement malheureuse, malheureuse comme une personne qui vous fait peine.

Partir de France aujourd'hui, ce n'est certainement pas une déchéance, ou un passage à l'acte fou, c'est juste un rêve sain, un rêve de Brésil, un rêve d'ailleurs dans une Europe plombée où d'autres nations, d'ailleurs, réussissent mieux que nous à se réinventer, à gérer le vieillissement, l'éducation, le travail, le partage, l'effort, les retraites. Partir de France, c'est certes un privilège de riche, mais c'est aussi une alternative pour les plus jeunes. Le même Louis Chauvel me disait dans l'entretien cité plus haut qu'il est préférable d'être jeune dans un Canada en crise plutôt que dans une France en croissance, c'est dire.

Alors pourquoi aimerait-on ce pays? Dont l'Etat surendetté donne des leçons de gestion à ses citoyens qui n'en peuvent plus?

Il faudrait être frappadingue pour ne pas avoir envie de partir. Il faut être un immense pervers pour imaginer que le monde n'est pas plus séduisant au dehors que la vieille France au dedans, il faut être un gardien de prison pour faire passer un évadé, un expatrié, un immigré de France, fut-il l'exaspérant Depardieu, pour un coupable, pour un salaud, pour un traître.

Riche ou pauvre, celui qui se sauve nous raconte souvent une histoire que nous ne voulons pas entendre.

Et c'est souvent pour ça qu'on lui en veut.

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Il a bien clashé sur Europe 1 contre un abruti de sociologue de gauche patron de ... (roulement de tambours) Alternative Ecocommuniste, qui racontait des trucs consternifiants.

 

Je commets un doublon avec le papier d'Abiker, pas grave.

Oui, ce cuistre sidéral de Thierry Pech, qui est économiste atterrant, mais surtout curé socialo et docteur es moraline, qui assène des sermons venimeux du haut d'on ne sait trop où, pour le Bien des égarés. En terme de cuistrerie arrogante et perfide je crois qu'il surpasse même Joffrin.

 

Il faudrait se payer sa tronche une fois dans Contrepoints.

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