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« Partout en Europe nous devrions passer à une économie de marché normale, où les propriétaires et les investisseurs accusent des pertes en cas de débâcle de banque », a déclaré mardi le Premier ministre Jyrki Katainen lors d’un discours à Helsinki sur l’Europe.

 

http://lejournaldusiecle.com/2013/03/26/la-finlande-appelle-a-ne-plus-sauver-de-banques-avec-largent-public/

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« Partout en Europe nous devrions passer à une économie de marché normale, où les propriétaires et les investisseurs accusent des pertes en cas de débâcle de banque », a déclaré mardi le Premier ministre Jyrki Katainen lors d’un discours à Helsinki sur l’Europe.

 

http://lejournaldusiecle.com/2013/03/26/la-finlande-appelle-a-ne-plus-sauver-de-banques-avec-largent-public/

 

Heureusement, il y a un homme éclairé pour signaler en commentaire que c'est -encore- la faute de l'ultralibéralisme.

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  • 2 weeks later...

Le protectionnisme français se cogne à la réalité

 

[...]

 

Fondements théoriques légers

Pour Maurice Allais, « la mondialisation généralisée des échanges, entre des pays caractérisés par des niveaux de salaire très différents, entraîne finalement partout, dans les pays développés comme dans les pays sous-développés, chômage, réduction de la croissance, inégalités, misères de toutes sortes ». Les opposants à la mondialisation ajoutent l'insalubrité alimentaire, le dumping social, les atteintes à l'environnement... En oubliant, bien sûr, ses indéniables conséquences positives : la baisse massive et historique des prix de la plupart des produits de consommation, l'émergence des pays de l'ex-tiers-monde, la sortie de la pauvreté de milliards d'habitants de la planète. Alors, pour ou contre la mondialisation? « Voilà bien un débat pittoresque et purement français », commente Alain Minc, chantre du « cercle de la raison » et bête noire des adeptes de la démondialisation : « C'est comme si on voulait s'opposer au temps qu'il fait ou à l'air qu'on respire. » De fait, le bien-fondé de la mondialisation ne fait plus l'objet d'un débat chez les économistes de renommée internationale. Pour les Prix Nobel Joseph Stiglitz et Paul Krugman, que l'on peut pourtant classer, à certains égards, à la gauche de Jean-Luc Mélenchon, ce n'est pas un sujet : le protectionnisme est un pis-aller politicien sans vrai fondement théorique. Même si les exemples sont nombreux de mesures restrictives prises par les Etats-Unis, la Chine, le Japon, mais aussi l'Europe, moins permissive que ses détracteurs ne le croient. En France, en revanche, à longueur de colloques, de livres et d'interventions publiques, le caractère nuisible de la mondialisation est présenté comme un fait acquis par un groupe médiatisé d'intellectuels et de professeurs d'université. Derrière les figures de proue que sont Jacques Sapir, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, et Emmanuel Todd, historien, anthropologue, démographe et sociologue, on trouve dans cette école de pensée des intellectuels, tels François Ruffin, Serge Halimi, Frédéric Lordon, coauteurs avec Sapir du livre Le Protectionnisme et ses ennemis (éditions Les liens qui libèrent), ainsi que Jean-Luc Gréau, Philippe Murer et bien il d'autres. Fait notable : il n'y a parmi eux aucun économiste reconnu par la communauté internationale. Au-delà de l'icône Maurice Allais, il faut en effet remonter loin, jusqu'à l'Allemand Friedrich List, mort en 1846, un des pères du nationalisme germanique, pour trouver un économiste ayant théorisé le bien-fondé de ce qu'il appelait « le protectionnisme éducateur ». Dès l'origine, nationalisme et protectionnisme ont donc partie liée. Friedrich List n'était cependant favorable aux barrières douanières que pour rattraper le retard industriel. Il s'agissait, à son époque, de se protéger de la Grande-Bretagne toute-puissante. Et il ajoutait qu'une fois l'objectif atteint, toutes les barrières douanières devaient disparaître.

 

Epreuve du pouvoir

Autant dire que le fondement théorique de l'antimondialisation est modeste. Sa résonance politique n'en est que plus surprenante. De Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon en passant par Jean-Pierre Chevènement, Benoît Hamon mais aussi Laurent Wauquiez ou Nicolas Sarkozy (qui a prôné l'instauration d'un Buy European Act), les hommes politiques français sont tous, à des degrés divers, tentés de prôner un « protectionnisme européen », puisque, à part Marine Le Pen, nul n'ose prôner l'isolationnisme de la France. De la pure incantation. Car, à l'épreuve du pouvoir, tout change. En témoigne l'évolution récente d'Arnaud Montebourg, chantre de la démondialisation, qui a récemment réorienté et adouci son discours en se focalisant sur le Made in France. Alain Mine en a fait un théorème : « Tout protectionniste trempé dans le bain de la réalité en ressort libre-échangiste. »

On peut comprendre les politiques, du moins ceux qui ne sont pas en prise avec la réalité du pouvoir : l'opinion publique est en effet chauffée à blanc contre la mondialisation, nuisible à l'emploi pour 84% des Français et au niveau des salaires pour 78% d'entre eux, selon un sondage de l'institut Ifop publié en juin 2011. Confirmée par d'autres, cette enquête permet à Jacques Sapir de dire tranquillement que la « mondialisation heureuse » n'existe que « dans certains journaux ou sous certaines plumes ».

 

Usine mondiale irréversible

Face à cette déferlante, que pèsent les tenants du « cercle de la raison »? Qui écoute Pascal Lamy, directeur de l'Organisation mondiale du commerce, lorsqu'il rappelle qu'Airbus provient de 40 pays différents, un téléphone Nokia de 16 pays, ou que la valeur ajoutée de la Chine dans le prix d'un iPod, bien qu'assemblé dans les usines géantes de Foxconn à Chengdu, n'est que de 3,6%, contre 36%pour le Japon, 17% pour Allemagne, 13% pour la Corée du Sud, 6% pour les Etats-Unis et 24,4% pour divers pays.

[...]

 

Airy Routier

 

21 MARS 2013 - CHALLENGES N °337

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La vérité sur les privilèges des fonctionnaires

 

Salaires, statut et retraites... Les agents de l'Etat vivent sur une planète plus confortable que les salariés du privé, disent les chiffres.

 

Avec la polémique engendrée par la suppression du jour de carence des fonctionnaires, la guerre des deux France est relancée : le privé contre le public. L'occasion de vérifier si les fonctionnaires (ils sont plus de 5 millions) sont des privilégiés. D'abord, contrairement à une idée reçue, ils sont mieux payés. Sauf s'ils travaillent dans la fonction publique territoriale, ils ont en moyenne un meilleur salaire dans une administration (Etat ou établissements publics de santé) que les employés du secteur marchand.

 

Salaire net mensuel moyen (en euros) :

Salariés du privé : 2082

Fonctionnaires

Etat : 2459

Territoriaux : 1800

Etablissements de santé : 2205

Source : Rapport de la Fonction publique 2012

 

Gel en trompe-l'œil

« L'injustice se situe surtout au niveau de la progression des salaires », précisent Maël de Calan et Sylvain Bertoux, rapporteurs de l'étude de l'Institut Montaigne sur la dépense publique publiée en décembre 2012. En 2010, en pleine crise, le pouvoir d'achat des fonctionnaires avait ainsi grimpé d'1,7%... Certes, depuis 2011, le gel du point d'indice - base de calcul au traitement du public - a ralenti la progression. Il n'empêche, avec le système automatique des avancements - le « glissement vieillissement technicité », le fameux GVT -, les rémunérations augmentent. «La moitié des agents de catégorie B a vu son salaire net progresser au moins de 9,7% en euros constants entre 2006 et 2010, soit 2,3%par an », note le rapport de la fonction publique de 2012.

Les fonctionnaires peuvent aussi compter sur l'accroissement des primes et indemnités : 6,4% en 2012. Ou sur la garantie individuelle de pouvoir d'achat, instaurée en 2007, qui assure un supplément de salaire en cas de perte de revenu par rapport à l'inflation. Rien qu'en 2011 74000 fonctionnaires d'Etat ont reçu, en moyenne, 852 euros. Coût pour le budget : 63 millions d'euros. « Depuis 2007, en euros constants, les agents de l'Etat ont été augmentés de 3%, tandis que les salariés du privé ont perdu près de 1% de leur pouvoir d'achat », conclut Agnès Verdier-Molinié, directrice de la fondation Ifrap.

 

Flopée de petits plus

Mais le vrai avantage des fonctionnaires reste leur statut. A l'heure où le chômage dépasse les 10%, près de 80% des agents du public sont fonctionnaires à vie. Sauf cas rares, ils ne peuvent pas être licenciés. Sur les 20% restants, la moitié est en CDI, donc protégée des aléas économiques. Certes, au titre de la « solidarité » avec le privé, les agents versent, depuis 1983, une petite cotisation chômage. Mais cette ponction, qui n'excède pas 1 % de leur revenu, n'a jamais été revalorisée. Dans le privé, cette cotisation - autour de 2,5% à la charge du salarié -est régulièrement augmentée. Enfin, leur statut offre aux fonctionnaires toute une série de petits bonus, en matière de logement, de mutuelle, de prêts bancaires... Sans oublier le « supplément familial de traitement » : cette prime, accordée dès le premier enfant et cumulable avec les allocations familiales générerait une facture annuelle de plus de 1 milliard d'euros pour l'Etat.

Mais le plus grand privilège des fonctionnaires est leur régime de retraite, bien plus généreux que celui du privé. Et pour cause : leur pension est calculée sur les 6 derniers mois de traitement, celle des salariés du privé sur les 25 meilleures années. Alors que les carrières pleines dans le privé se font rares, ce système creuse l'écart. « Les agents du public ont leur pension garantie à 75% de leur dernier salaire en moyenne. Sauf faillite de l'Etat, ils seront toujours payés », précise Pierre-Edouard du Cray, de l'association Sauvegarde retraites. En revanche, dans le privé, rien n'est sûr. Il n'y a qu'à voir du côté des retraites complémentaires, l'Agirc pour les cadres et l'Arrco pour les employés. Pour équilibrer leurs comptes, ces régimes, gérés par les partenaires sociaux, doivent serrer la vis, et, le 13 mars, patronat et syndicats ont désindexé les retraites de 11,5 millions de bénéficiaires de ces caisses. Au moins les fonctionnaires n'ont-ils pas de retraite complémentaire... Injustice réparée depuis 2005 avec une retraite additionnelle, la RAFP, qui leur garantit un complément de revenu - épinglée d'ailleurs par la Cour des comptes pour sa mauvaise gestion. Résultat : à l'arrivée, le montant des retraites du public est bien supérieur à celui du privé. Ainsi, au 31 décembre 2011, les 2,6 millions de retraités du public ont touché une pension moyenne de 1724 euros par mois. Contre 1216 euros dans le privé, selon les chiffres 2010 de l'Insee. Près de... 500 euros d'écart.

 

Jeunes retraités

Ce n'est pas tout. Alors que les salariés du secteur marchand prennent leur retraite en moyenne à 62,2 ans, les fonctionnaires partent... avant 59 ans. Pis, les catégories dites « actives », comme les policiers, pompiers, douaniers, aiguilleurs du ciel, peuvent se retirer à partir de 52 ans. Au total, près de un fonctionnaire sur quatre profite de « bonifications d'annuités », c'est-à-dire de trimestres gratuits. Ces avantages tendent à diminuer. Mais les agents, bien informés, savent en profiter à temps. Ainsi, la faculté de partir plus tôt après quinze ans de service et trois enfants, supprimée en 2012, a été utilisée par 154300 agents en 2011 -12,6% de plus qu'en 2010. Autre privilège, encore souligné par l'OCDE dans une récente étude : la pension de réversion. Au décès d'un fonctionnaire, une partie de sa retraite est automatiquement reversée au conjoint. Dans le privé, pour qu'un veuf ou une veuve en bénéficie, il doit avoir au moins 55 ans, et ne pas dépasser un plafond de ressources. Nombreuses, ces inégalités de traitement entre public et privé ont de beaux jours devant elles. Le gouvernement a prévu de réformer à nouveau d'ici à fin 2013 le régime général des retraites dans le privé. Pas celui du public.

 

Fanny Guinochet

 

28 MARS 2013 - CHALLENGES N °338

 

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Je recommande ce site qui est tenu par un ancien trader d'UBS qui écrit des chroniques économiques et financières chaque matin et qui a beaucoup d'humour.

 

J'ai commencé à lire ses chroniques chaque jour à partir de 2009 et il est vraiment bon.

 

http://investir.ch/

 

Les chroniques sont dans la section Morningbull.

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Un MSM qui parle de l'école autrichienne, dans un encadré d'un article sur bitcoin :
 

Une philosophie libertaire
Par Nessim Ait-Kacimi
L'essor des monnaies virtuelles trouve notamment son fondement dans l'école économique autrichienne. Pour elle, la monnaie est bien trop importante et précieuse pour être confiée à un gouvernement, qui sera par nature enclin à abuser de son pouvoir (inflation…), et aux banques, qui octroient et retirent les crédits de manière disproportionnée, accentuant les cycles économique. Les partisans de bitcoin voient dans la fin du monopole des banques centrales sur l'offre de monnaie et la « débancarisation » l'assurance que les citoyens se réapproprient leur devise selon une vision libertaire. Seulement, l'école autrichienne y mettait une condition forte, l'étalon or, alors que bitcoin n'a aucun lien avec le métal jaune.  
 
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0202686417156-une-philosophie-libertaire-555888.php

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Ce jour sur Atlantico:

Imaginons, par réaction, qu’on propose un jour l’inverse : que seuls les citoyens ayant créé des richesses et gagné leur vie hors de la politique puissent concourir aux fonctions électives. Nous serions débarrassés de Mélenchon

http://www.atlantico.fr/rdv/chroniques-pot-aux-roses/docteur-molamour-hollande-en-quete-armes-diversion-massives-dans-bunker-elysee-serge-federbusch-693628.html#7QiWvyiEgc8jRwbX.99
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C'est pas loin de ce qu'avait proposé Romney lors des élections américaines. Si déjà les fonctionnaires devaient démissionner pour concourir à une élection (comme c'est le cas pour le privé), on aurait fit un petit pas.

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Si le bonheur de l’homme peut être cherché dans l’avenir, la dignité de l’homme ne peut être respectée que dans le présent. Pour les autres, comme pour soi-même, lorsqu’un conflit menace, il faut choisir la dignité avant le bonheur. Et c’est le moyen de les sauver tous deux ; car, à supposer qu’on atteigne un certain bonheur, le bonheur sans la dignité n’est pas un bonheur humain.

 

Par Henri de Lubac.

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Magnifique labsus ce matin sur France Culture, le journaliste : " l'heure est à la moraline...euh, pardon, à la moralisation!"

On notera, en préparation du Grand Soir Libéral, que tu écoutes France Culture.
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Ca confirme son propos.

Même s'il en profite.

Le président de Ryanair n'a rien d'un libéral et tout d'un troll. Ryanair vit entre autres des subventions des régions, sinon elle ne réaliserait pas des liaisons aériennes jusqu'à Carcassonne ou Bergerac. Ceci dit, on est d'accord que subventionner Ryanair c'est déjà mieux qu'avoir une compagnie nationale comme Air France qui réalise des liaisons régionales quand elle veut, à fond perdu et avec des prix au-dessus de tout.

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Une vidéo déjà ancienne de Thorsten Polleit (déjà cité ici), chef économiste de Barclays Capital (mon allemand limité m'empêche malheureusement de bien comprendre la vidéo).

Neue Geldpolitik: Thorsten Polleit fordert Privatisierung des Geldes

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Un MSM qui parle de l'école autrichienne, dans un encadré d'un article sur bitcoin :

Une philosophie libertaire

Par Nessim Ait-Kacimi

L'essor des monnaies virtuelles trouve notamment son fondement dans l'école économique autrichienne. Pour elle, la monnaie est bien trop importante et précieuse pour être confiée à un gouvernement, qui sera par nature enclin à abuser de son pouvoir (inflation…), et aux banques, qui octroient et retirent les crédits de manière disproportionnée, accentuant les cycles économique. Les partisans de bitcoin voient dans la fin du monopole des banques centrales sur l'offre de monnaie et la « débancarisation » l'assurance que les citoyens se réapproprient leur devise selon une vision libertaire. Seulement, l'école autrichienne y mettait une condition forte, l'étalon or, alors que bitcoin n'a aucun lien avec le métal jaune.  

http://www.lesechos....aire-555888.php

 

Tiens, trois jours après avoir parlé des autrichiens, le même auteur évoque les anarcho-capitalistes :

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Son offre est autogérée par un automate selon des lois obscures et non publiques

 

Il n'a pas compris le principe du minage, donc c'est que c'est obscure et non public (où est-ce qu'il a trouvé son automate?).

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Sondage publié dans le Challenges n°339 :

Que pensez-vous de l'action des syndicats?

Elle contribue à limiter la hausse du chômage : 40%

Elle contribue à accélérer la hausse du chômage : 54%

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LIN CHENG (Vice-président responsable de la stratégie de ZTE): « Le protectionnisme fait prendre du retard à la France »

Pourquoi ZTE n'a-t-il toujours pas vendu de réseaux télécoms en France, sept ans après son implantation ?

Les entreprises chinoises ne sont pas les bienvenues en France. Les autres pays cherchent tous à attirer des investissements chinois. En France, derrière les discours officiels, la réalité est bien différente. Je le constate surtout depuis deux ans, la crise économique a entraîné une crispation. Les organismes d'Etat font pression sur les opérateurs télécoms pour qu'ils n'achètent pas nos produits. Soit nous sommes écartés en amont de l'appel d'offres, soit les opérateurs reçoivent de multiples appels pour les dissuader. Nos contacts avec l'Anssi, l'agence nationale chargée de la sécurité des réseaux, sont peu constructifs : l'hostilité envers nous est palpable.

Le gouvernement réfléchit à une loi qui rendrait obligatoire la certification de tous les équipements de réseau...

Plusieurs éléments se liguent contre nous. D'une part, on cherche à protéger le marché français d'Alcatel-Lucent - mais c'est une illusion de croire que le gouvernement peut sauver cette société, même en lui donnant tous les contrats de l'Hexagone. D'autre part, les pouvoirs publics prétextent que les attaques informatiques viennent de Chine et que nos systèmes seraient moins sécurisés. En réalité, jusqu'à présent, les problèmes ont impliqué d'autres équipementiers. D'ailleurs, Alcatel-Lucent aussi fabrique ses matériels en Chine.

N'êtes-vous pas juste déçu de ne pas avoir réussi à percer en France, contrairement à votre concurrent Huawei ?

Nous sommes surtout déçus des conditions déloyales qu'on nous impose. Par exemple, nous avons des clients dans les DOM-TOM. Mais, fin 2012, le gouvernement a exigé que nous démontions nos coeurs de réseau mobile chez ces opérateurs sous prétexte qu'ils n'étaient pas conformes à une norme imposée par la législation française. Pourtant, ces équipements ZTE sont conformes aux standards internationaux et acceptés dans les autres pays européens. Seule la France considère qu'ils posent un problème. Sinon, nous sommes fournisseur secondaire de la box d'Orange en France. Et nous vendons 500.000 terminaux par an, soit de 2 à 5 % du marché en valeur.

François Hollande va partir en voyage officiel à Pékin. Attendez-vous un geste ?

Je n'attends plus grand chose, je suis un peu désespéré. Je suis francophile, ma femme est française. C'est moi qui ai persuadé ZTE d'implanter son siège européen en France en 2005. Mais j'ai de plus en plus de mal à justifier ce choix. Comme l'activité ici s'est affaiblie, nous avons diminué les emplois. Nous étions 450 il y a quatre ans, nous ne sommes plus que 250. Les équipes technico-commerciales sont en train de s'affaiblir. Les activités après-vente sont parties à Düsseldorf. Huawei, lui, a déjà déménagé ses activités du siège de Paris vers Londres et Düsseldorf. La France prend du retard dans la révolution numérique à cause de ces réflexes protectionnistes et frileux.

Jusqu'à présent, l'Europe et la France ont été plutôt ouvertes aux équipementiers chinois, contrairement aux Etats-Unis...

Les Etats-Unis ne sont pas fermés. On y trouve plein de petits réseaux ouverts aux chinois. La France est plus fermée. Dans notre partenariat avec le Futuroscope, nous avons le sentiment d'avoir investi en vain 30 millions d'euros à Poitiers, dans un centre qui devait venir en support de la mise en oeuvre des contrats télécoms signés avec les opérateurs français. Mais nous n'avons toujours pas accès aux contrats des opérateurs. Les règles du jeu sont beaucoup plus claires aux Etats-Unis. Là-bas, si l'on montre une volonté de s'inscrire dans le tissu socio-économique local, on sait que cet investissement sur la durée finira par payer.

A Bruxelles, le commissaire De Gucht aurait tout de même menacé de limiter la part de marché chinoise et d'éviter le dumping...

Un conflit commercial Chine-Europe, ça ne porte préjudice à personne en particulier. Plusieurs questions sont traitées à Bruxelles : le dumping, les subventions d'Etat, la sauvegarde de l'industrie européenne. C'est le bon endroit pour mener de telles négociations. En revanche, la France n'arrivera à rien en se mettant en avant seule contre la Chine. En s'enfermant, elle prend le risque d'un déclin de l'économie numérique.

 

http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/tech-medias/actu/0202694722049-lin-cheng-le-protectionnisme-fait-prendre-du-retard-a-la-france-557123.php

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