Aller au contenu

Armageddon économique ?


vincponcet

Messages recommandés

Un régal :

Chronique

"Les Français vont crier… eh bien, et après ?"

LEMONDE | 13.11.10 | 13h29 • Mis à jour le 13.11.10 | 13h29

Comme l'Histoire, la petite histoire monétaire a ses grands hommes. Et il se trouve que ce sont parfois les mêmes. Deux jours avant que Nicolas Sarkozy se rende à Colombey-les-deux-Eglises pour célébrer le 40e anniversaire de la disparition du général de Gaulle, le président de la Banque mondiale avait lui aussi honoré à sa manière la mémoire de l'homme du 18-Juin.

Dans une tribune publiée dans le Financial Times, Robert Zoellick a expliqué qu'un nouveau système monétaire "devrait envisager d'employer l'or comme un point de référence international".

Refonte du système monétaire international, retour à l'étalon-or : on avait déjà entendu cette chanson, il y a un peu plus de quarante-cinq ans, le 4 février 1965 pour être très précis, lors d'une conférence de presse, restée célèbre, de De Gaulle. On se permettra d'en citer un long extrait. Pas seulement pour souligner la modernité troublante de la pensée du Général mais aussi pour prendre la mesure de son talent d'orateur et goûter aussi la beauté de la langue.

"La France préconise que le système soit changé (…). Etant donné la secousse universelle qu'une crise survenant dans ce domaine entraînerait probablement, nous avons en effet toutes raisons de souhaiter que soient pris, à temps, les moyens de l'éviter. Nous tenons donc pour nécessaire que les échanges internationaux s'établissent, comme c'était le cas avant les grands malheurs du monde, sur une base monétaire indiscutable et qui ne porte la marque d'aucun pays en particulier."

Quelle base ? En vérité, on ne voit pas qu'à cet égard il puisse y avoir de critère, d'étalon, autres que le l'or. Eh ! oui, l'or qui ne change pas de nature, qui se met, indifféremment, en barres, en lingots ou en pièces, qui n'a pas de nationalité, qui est tenu, éternellement et universellement, comme la valeur inaltérable et fiduciaire par excellence."

Derrière ce discours, un homme : Jacques Rueff, "l'homme de l'étalon-or", dont l'essayiste Philippe Simonnot affirme, dans Le Jour où la France sortira de l'euro (éditions Michalon, 190 p., 17 euros), qu'il a été le plus grand économiste français du XXe siècle. Rueff a d'autant plus facilement modelé la vision monétaire de De Gaulle que celui-ci était tout disposé à défendre un projet qui contestait l'hyperpuissance américaine et "le privilège exorbitant" des Etats-Unis de pouvoir financer "leurs déficits sans pleurs". Rueff - et de Gaulle - jugeait que l'étalon-or, considéré comme "une relique barbare" par Keynes, était au contraire le meilleur et le seul moyen d'éviter les manipulations politiques de la monnaie et d'empêcher les Etats de céder "aux délices trompeurs de la création monétaire", à la Greenspan ou à la Bernanke.

Rueff était - et pas seulement en matière d'organisation monétaire - un anti-keynésien résolu. Dans une longue tribune publiée dans Le Monde en février 1976 et titrée "La fin de l'ère keynésienne", il explique que "la pharmacopée keynésienne (…) est en train de détruire sous nos yeux ce qui subsiste de la civilisation de l'Occident".

Rueff est un libéral convaincu - "Je me déclare simplement libéral, c'est-à-dire je pense que c'est au mécanisme des prix qu'il faut demander le maintien de l'équilibre économique" - mais un libéral tourmenté. "A vous tous, je viens avouer mon péché, qui est d'être resté libéral dans un monde qui cessait de l'être." Un libéral à la française qui, contrairement à ses homologues anglo-saxons Hayek ou von Mises, considère que l'intervention de l'Etat est parfois nécessaire pour corriger les équilibres instables et imparfaits du marché. Un libéral un peu perdu au milieu des "planistes" et à qui de Gaulle, va confier, en 1958, lorsqu'il revient au pouvoir, le soin d'élaborer un vaste plan économique pour "remettre la République en place". Objectif : corriger les déséquilibres budgétaires (le pays est en déficit depuis 1931 !) et des comptes extérieurs, consolider la monnaie et préparer la France à l'ouverture commerciale en restaurant sa compétitivité.

Du plan Rueff, la mémoire collective a surtout retenu la création du nouveau franc. Mais il est surtout composé d'une importante dévaluation, de libération des prix, de suppression des indexations, de réduction des subventions à l'exportation et des taxes à l'importation, de disparition de nombreuses niches fiscales. Autant dire qu'il suscite l'hostilité quasi générale. De l'ensemble des partis politiques, de nombreux hauts fonctionnaires et ministres - dont Antoine Pinay, aux finances -, du gouverneur de la Banque de France, Wilfrid Baumgartner, du patronat, des syndicats ouvriers et paysans, des militaires. De la presse (Le Monde compris), à l'exception notable de Raymond Aron dans Le Figaro. Au conseiller Roger Goetze, qui évoque le risque d'impopularité des mesures, de Gaulle rétorque : "Les Français vont crier… eh bien, monsieur Goetze, et après ?"

De Gaulle passe donc outre, séduit par la personnalité de Rueff, "théoricien consommé, praticien éprouvé" et par ce qu'il y a "de cohérent et d'ardent, en même temps que d'audacieux et d'ambitieux" dans son plan.

Qui connaîtra rapidement un succès inespéré : retour aux excédents pour le budget et la balance courante, baisse de l'inflation, bond du pouvoir d'achat, hausse des exportations, réduction de la dette publique, forte augmentation des réserves monétaires, etc.

Le dimanche 28 décembre 1958, à 20 heures, de Gaulle avait, à la radio et à la télévision, présenté ainsi aux Français le plan Rueff : "J'ai décidé de remettre nos affaires en ordre réellement et profondément. Notre pays va se trouver à l'épreuve, mais le rétablissement visé est tel qu'il peut nous payer de tout. Sans cet effort et ces sacrifices, nous resterions un pays à la traîne, oscillant perpétuellement entre le drame et la médiocrité." C'était il y a plus de cinquante ans, cela pourrait - devrait ? - être aujourd'hui.

Courriel :

delhommais@lemonde.fr

Pierre-Antoine Delhommais Article paru dans l'édition du 14.11.10

Lien vers le commentaire

http://www.dailymotion.com/video/xfn2d2_do…news#from=embed

http://www.dailymotion.com/video/xfn2jt_do…news#from=embed

On apprend que le FMI est de gauche est que la droite est aussi socialiste que la gauche. Quelle révélation!

"Gauche mondiale" "gouvernance mondiale" ce mec ne sait dire que ça et c'est le plus sérieux des socalistes? :icon_up:

Lien vers le commentaire

Chez le Figaro,

France: déficit budgétaire réduit

Youpi, nous sommes sauvés. Sauf que:

Le gouvernement table sur un déficit budgétaire réduit à 149,7 milliards d'euros pour 2010 au lieu de 152 milliards précédemment estimé

:icon_up:

Lien vers le commentaire

hmmmm

Widespread Silver Bar Shortages

As of today, there are no longer any regular wholesale supplies of the 1 ounce through 100 ounce silver rounds and bars available for immediate delivery.

http://news.coinupdate.com/widespread-silv…shortages-0542/

Bon…

En tout cas sur apmex.com (qui n'est pas un petit retailer :icon_up:), ça a l'air d'être le cas…

Si les mauvaises nouvelles et vilaines rumeurs pouvaient patienter encore 10 petits jours, ça m'arrangerait un peu ..

Lien vers le commentaire

China, Russia quit dollar

http://www.chinadaily.com.cn/china/2010-11…nt_11599087.htm

St. Petersburg, Russia - China and Russia have decided to renounce the US dollar and resort to using their own currencies for bilateral trade, Premier Wen Jiabao and his Russian counterpart Vladimir Putin announced late on Tuesday.

"About trade settlement, we have decided to use our own currencies," Putin said at a joint news conference with Wen in St. Petersburg.

The two countries were accustomed to using other currencies, especially the dollar, for bilateral trade. Since the financial crisis, however, high-ranking officials on both sides began to explore other possibilities.

The yuan has now started trading against the Russian rouble in the Chinese interbank market, while the renminbi will soon be allowed to trade against the rouble in Russia, Putin said.

"That has forged an important step in bilateral trade and it is a result of the consolidated financial systems of world countries," he said.

Putin made his remarks after a meeting with Wen. They also officiated at a signing ceremony for 12 documents, including energy cooperation.

The documents covered cooperation on aviation, railroad construction, customs, protecting intellectual property, culture and a joint communiqu. Details of the documents have yet to be released.

Putin said one of the pacts between the two countries is about the purchase of two nuclear reactors from Russia by China's Tianwan nuclear power plant, the most advanced nuclear power complex in China.

Putin has called for boosting sales of natural resources - Russia's main export - to China, but price has proven to be a sticking point.

Russian Deputy Prime Minister Igor Sechin, who holds sway over Russia's energy sector, said following a meeting with Chinese representatives that Moscow and Beijing are unlikely to agree on the price of Russian gas supplies to China before the middle of next year.

Russia is looking for China to pay prices similar to those Russian gas giant Gazprom charges its European customers, but Beijing wants a discount. The two sides were about $100 per 1,000 cubic meters apart, according to Chinese officials last week.

Lien vers le commentaire

En France :

http://www.france-info.com/economie-financ…9374-22-24.html

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/11…ctionnaires.php

En gros, il manque 1.000.000.000 pour les fonctionnaires ce mois-ci. Détendez-vous, ce n'est qu'un petit mauvais moment à passer.

L’Etat a été obligé de débloquer d’urgence plus d’un milliard d’euros de crédits de paiements, dont une grande partie financera la paie des fonctionnaires en décembre. La commission des finances du Sénat fait part de son inquiétude, estimant que la situation résulte d’un "dérapage des dépenses de personnel de l’Etat".

Le communiqué a été publié hier. La commission des finances du Sénat a décidé "d’émettre un avis favorable, assorti de fortes réserves, sur le projet de décret d’avance qui lui a été transmis". Un décret qui prévoit le déblocage en urgence de 1,14 milliard d’euros en crédits de paiement.

La quasi-totalité de cette somme - 930 millions d’euros - sera destinée à financer la paie de décembre des fonctionnaires de huit ministères, dont l’Education nationale, la Défense, l’Intérieur ou encore le Budget.

Lien vers le commentaire

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
×
×
  • Créer...