Aller au contenu

Union européenne


Messages recommandés

 Je ne serai pas aussi catégorique que Tandonnet, mais son diagnostic est partiellement exact. Ce n'est pas la fin de l'Europe minée par ses divisions et ses divergences, que nous voyons en ce moment s'écrouler sous nos yeux, mais la fin d'une Europe, celle du projet eurocratique articulé autour d'une utopie fédéraliste aussi large que possible et de l'équilibre franco-allemand. Il y a encore un an, les européistes faisaient feu de tout bois pour nous vendre le passage au gouvernement fédéral comme solution incontournable à la crise, voulue par le sens de l'histoire. Ils appelaient ce projet intégration et harmonisation. Leurs voix sont aujourd'hui inaudibles et discréditées par la situation internationale. Bref, chers amis libéraux nous voyons la fin du projet constructiviste de l'Union par des normes abstraites, et le retour à la realpolitik sous la houlette de l'Allemagne. Pour l'Europe libérale, ça n'arrivera pas, mais au moins le réalisme est-il un moindre mal, car il implique la refondation d'un projet plus modeste, plus coopératif et économiquement viable.

 

Syrie, la fin de l’Europe?

 

Posted on 5 septembre 2013 par maximetandonnet  
 

L’Europe est en principe, dans le discours quasi unanime de la classe dirigeante et intellectuelle, l’entité politique supérieure à laquelle appartiennent les nations européennes. Cette affirmation relève du dogme intangible. Cependant, il faut bien être aveugle aujourd’hui, ou hypocrite, pour ignorer à quel point cette union à 28 est aujourd’hui moribonde. Bien sûr les institutions de l’Europe, son Conseil, sa Commission, son Parlement, sa cour de justice, continuent de fonctionner d’un point de vue bureaucratique, à produire des normes et des sanctions qui tombent chaque jour à la pelle. Mais l’esprit de l’Europe, son essence n’en finit pas de mourir et l’affaire syrienne est particulièrement révélatrice de cette agonie. D’unité des grands Etats européens sur ce dossier crucial -  la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, Italie, Espagne, Pologne –  il n’est même pas question, nul n’y songe sérieusement. Cette perspective semble relever de la pure utopie, appartenir à un autre monde, une autre époque.

 

En 30 ans, le recul de l’idée européenne est époustouflant. Lisons les mémoires de Valéry Giscard d’Estaing. Jamais il ne prenait une décision sensible sur le plan international sans concertation étroite avec son ami Helmut Schmidt. En dehors des symboles, il ne reste plus grand-chose au fond, désormais, de l’amitié franco allemande. Pourquoi ? Parce que l’unité de l’Europe se fondait sur un équilibre entre ces deux Etats. Dès lors que la France a décroché de manière radicale par rapport à son voisin d’Outre-Rhin sur le plan économique, pour n’avoir pas accompli les réformes nécessaires, cette rupture tragique dans l’histoire de l’Europe devenait inévitable. Nous sommes donc désormais confrontés à l’existence d’une Union européenne qui n’existe plus que par sa bureaucratie, la contrainte et la routine de ses procédures, Léviathan décervelé, aveugle et sans âme. Ce monstre privé d’esprit, d’idéal, de mystique comme disait Charles Péguy, qui n’a plus rien d’une « Union » et encore moins « européenne », peut encore courir quelques années, mais son effondrement, brutal ou progressif, paraît inévitable. La refondation de l’Europe sera l’une des priorités de l’avenir, une Europe unie, vivante, dynamique, nettoyée de ses vieux oripeaux. Elle pourrait ainsi partir d’un principe simple , susceptible d’être mis en œuvre sans délai, sans réforme des institutions: les grandes décisions internationales, par exemple sur la question d’intervenir ou non en Syrie, se prennent dans le cadre d’une alliance à 6, France, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, Italie, Pologne. Trop simple, trop évident et donc inconcevable: cela aurait pour effet de priver les uns et les autres de la possibilité de fanfaronner avec des postures guerrières.

 

Maxime TANDONNET

 

 

Lien vers le commentaire

 Je ne serai pas aussi catégorique que Tandonnet, mais son diagnostic est partiellement exact. Ce n'est pas la fin de l'Europe minée par ses divisions et ses divergences, que nous voyons en ce moment s'écrouler sous nos yeux, mais la fin d'une Europe, celle du projet eurocratique articulé autour d'une utopie fédéraliste aussi large que possible et de l'équilibre franco-allemand. Il y a encore un an, les européistes faisaient feu de tout bois pour nous vendre le passage au gouvernement fédéral comme solution incontournable à la crise, voulue par le sens de l'histoire. Ils appelaient ce projet intégration et harmonisation. Leurs voix sont aujourd'hui inaudibles et discréditées par la situation internationale. Bref, cher amis libéraux nous voyons la fin du projet constructiviste de l'Union par des normes abstraites, et le retour à la realpolitik sous la houlette de l'Allemagne. Pour l'Europe libérale, ça n'arrivera pas, mais au moins le réalisme est-il un moindre mal, car il implique la refondation d'un projet plus modeste, plus coopératif et économiquement viable.

 

J'ai fait longtemps parti d'un think-tank fédéraliste européen (jusqu'au poste de vice-président national) et crois-moi bien que la communauté fédérale est profondément divisée entre libéraux jeffersonniens dont je fais parti, et de socialistes militant pour une Europe sociale. Cette dichotomie est souvent irréconciliable et constitue la principale raison pour laquelle la voix fédéraliste est inaudible : les fédéralistes ne parviennent pas à se fédérer et les débats se terminent en gueulante entre libéraux et socialistes (je n'ai pas d'enregistrements mais je suis prêt à publier quelques emails pour vous donner une idée).

 

Ca ne fait vraiment qu'un an que je m'estime anarcap, mais lorsque j'étais encore minarchiste, j'étais profondément fédéraliste, voyant en l'UE le meilleur moyen de libéraliser non seulement la France, mais aussi l'Europe entière (Italie, Espagne, Europe de l'Est etc.)

L'UE nous a apporté l'ouverture des frontières et la libre circulation des personnes, marchandises et capitaux. Elle nous a apporté la libéralisation et la mise en concurrence de pans entiers de nos économies, je rappelle qu'on aurait encore les PTT si elle n'avait pas été là. Sans cesse, des directives poussent à la libéralisation et ce n'est pas pour rien qu'en 2019, un des derniers gros bastions du socialisme sautera et sera mis en concurrence à son tour : la SNCF. On pourrait toujours se gratter pour voir ce genre de chose sans l'UE. L'UE nous a aussi apporté l'Euro qui sans être une monnaie parfaite est garanti par une banque centrale à peu près indépendante des Etats (fini la dette gratuite), bien loin de la monnaie de singe qu'était le Franc, sans cesse dévalué et manipulé directement par l'Etat.

 

C'est à partir de 2010 que les choses ont commencé à se gâter, et que la politique de l'UE est devenue clairement interventionniste. Il y a eu les réformes sur l'Euro, les plans d'investissements, les décrets protectionnistes. Mais pour autant, tout n'est pas à jeter et j'invite les plus euro-sceptiques à bien réfléchir sur la situation dans laquelle serait aujourd'hui la France sans l'UE, et quelle direction elle prendrait si elle avait loisir d'encore plus se replier sur elle-même.

Je vous invite aussi à lire les publications d'éminents fédéralistes comme Guy Verhofsdadt, notamment "Pour les Etats Unis d'Europe" et vous comprendrez mieux ce que donne le projet européen vu à travers un prisme fédéraliste, qui ressemble beaucoup plus à l'Australie qu'à l'URSS.

Je rappelle aussi que siègent au Parlement européen les groupes ELDR/ALDE et AECR, tous d'orientation libérale classique, et que ALDE est le troisième groupe le plus représenté au PE après le PSE et PPE. Combien de groupes libéraux au Parlement français ?

Bref, convaincre en France est une chose, mais l'avenir politique se joue déjà à Bruxelles, n'oublions pas de soutenir la mouvance libérale qui siège au PE et se trouve parfois bien seule face aux étatistes de gauche et de droite.

Lien vers le commentaire

 

L'UE nous a apporté l'ouverture des frontières et la libre circulation des personnes, marchandises et capitaux. Elle nous a apporté la libéralisation et la mise en concurrence de pans entiers de nos économies, je rappelle qu'on aurait encore les PTT si elle n'avait pas été là. Sans cesse, des directives poussent à la libéralisation et ce n'est pas pour rien qu'en 2019, un des derniers gros bastions du socialisme sautera et sera mis en concurrence à son tour : la SNCF. On pourrait toujours se gratter pour voir ce genre de chose sans l'UE. .

 

Correction : ce n'est pas l'Union qui a apporté l'ouverture des frontières, mais la CEE et le marché commun.

L'Union c'est un projet politique et monétaire, issu de l'acte unique de 1986 et du Traité de Maastricht en 1992, conçu par Mitterrand, Delors & Attali.

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Acte_unique_europ%C3%A9en

 

C'est à partir de 2010 que les choses ont commencé à se gâter, et que la politique de l'UE est devenue clairement interventionniste. Il y a eu les réformes sur l'Euro, les plans d'investissements, les décrets protectionnistes. Mais pour autant, tout n'est pas à jeter et j'invite les plus euro-sceptiques à bien réfléchir sur la situation dans laquelle serait aujourd'hui la France sans l'UE, et quelle direction elle prendrait si elle avait loisir d'encore plus se replier sur elle-même.

Je vous invite aussi à lire les publications d'éminents fédéralistes comme Guy Verhofsdadt, notamment "Pour les Etats Unis d'Europe" et vous comprendrez mieux ce que donne le projet européen vu à travers un prisme fédéraliste, car on est loin de l'URSS.

 

 

Il faut surtout jeter un œil sur son bouquin avec Cohn-Bendit, pour voir que ce qu'ils ont en ligne de mire ressemble davantage à l'URSS.

Lien vers le commentaire

Un jour j'écrirai un grand article intitulé : "L'Europe, ce piège à libéraux". 

 

Sinon : "L'UE nous a aussi apporté l'Euro qui sans être une monnaie parfaite est garanti par une banque centrale à peu près indépendante des Etats (fini la dette gratuite), bien loin de la monnaie de singe qu'était le Franc, sans cesse dévalué et manipulé directement par l'Etat."

 

C'est une blague ?  :online2long: 

Lien vers le commentaire

Non. Je persiste à dire que l'Euro est une monnaie plus saine que ne l'était le Franc. Avec l'Euro, il est devenu plus difficile pour les Etats de faire n'importe quoi. Ca ne veut pas dire que c'est une monnaie parfaite. Pour ça, il y a BitCoin. :)

 

 

Il faut surtout jeter un œil sur son bouquin avec Cohn-Bendit, pour voir que ce qu'ils ont en ligne de mire ressemble davantage à l'URSS.

 

Je les ai tous deux rencontrés à Lyon suite à la parution de ce livre effectivement décevant. Con-Bendit est un sacré populiste et Verhofsdadt était effacé. La politique de l'UE est mal partie, mais la guerre n'est pas perdue. L'UE risque de devenir les US si on ne joue pas notre rôle, je pense donc qu'il ne faut surtout pas rester à l'intérieur des frontières françaises car ça fait un bout de temps que les enjeux ne sont plus à Paris.

Paris n'a pas pu empêcher la libéralisation de FT, EDF et bientôt la SNCF imposé par Bruxelles. Imaginez ce que donnerait l'inverse, alors qu'on commence à avoir des cinglés à Bruxelles qui réclament la nationalisation européenne de la sidérurgie. L'UE ne doit pas être ignorée mais au contraire être une cible prioritaire pour nos actions.

Lien vers le commentaire

Oui, parce qu'avec l'Euro elles n'ont pas pu faire tourner la planche à billet locale pour financer leur déficit comme elles le faisaient avant. Ca ne va pas être drôle pour eux, mais l'Euro va les contraindre à adopter des politiques budgétaires beaucoup moins dispendieuses. Fini le bon temps où l'Etat contrôlait directement la monnaie.

 

Et encore une fois, l'Euro n'est pas parfait et on se tape encore une banque centrale. Je dis juste qu'il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain, le Franc était bien pire.

Lien vers le commentaire

Je rappelle aussi que siègent au Parlement européen les groupes ELDR/ALDE et AECR, tous d'orientation libérale classique, et que ALDE est le troisième groupe le plus représenté au PE après le PSE et PPE. Combien de groupes libéraux au Parlement français ?

Bref, convaincre en France est une chose, mais l'avenir politique se joue déjà à Bruxelles, n'oublions pas de soutenir la mouvance libérale qui siège au PE et se trouve parfois bien seule face aux étatistes de gauche et de droite.

 

L'ADLE, tu veux dire ce groupe des pseudo libéraux européistes, qui n'ont pas peu contribué, les socialistes aidant, à créer une oligarchie qui fait du libre-échange l'ennemi des classes populaires, et l'ont réduit au rôle de casuistique au service des lobbies.

 

Il y a au moins une dizaine d'années que les fédéralistes de l'ADLE et les amis de Verhofsdadt s'emploient de toutes leurs forces à restreindre les liberté en Europe, par une inflation de normes réglementaires. Le moindre prétexte hygiénique leur est bon pour établir toute une législation qui est un modèle de tyrannie taquine.

 

Maintenant je suis sensible à ton argument selon lequel sans l'Union, la situation en France serait sans doute pire, mais on n'en sait rien. La vérité est que l'union monétaire a permis à nos gouvernements de ruiner les pays latins (Grèce, etc) et de faire exploser la dette en toute tranquillité, à l'abri du parapluie de la banque centrale et de l'Allemagne, protégés de la sanction des marchés. 

 

Bref, pour ma part je préfère la Realpolitik de Merkel, et encore davantage l'Europe des nations proposée par Cameron & UKIP.

 

Enfin ça ne sert à rien de refaire le match, il me semble que la réalité a tranché, la chimère de l'ADLE & Delors est maintenant derrière nous. Place à l'Europe allemande.

Lien vers le commentaire

Oui, parce qu'avec l'Euro elles n'ont pas pu faire tourner la planche à billet locale pour financer leur déficit comme elles le faisaient avant. Ca ne va pas être drôle pour eux, mais l'Euro va les contraindre à adopter des politiques budgétaires beaucoup moins dispendieuses. Fini le bon temps où l'Etat contrôlait directement la monnaie.

 

Et encore une fois, l'Euro n'est pas parfait et on se tape encore une banque centrale. Je dis juste qu'il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain, le Franc était bien pire.

 

Tiens, jette un oeil là dessus, et en particulier le chapitre consacré à l'effet de l'Euro sur les taux d'intérêt des pays du sud (p. 40). Je préfère cent fois le franc, les conséquences désastreuses de sa manipulation ont des effets plus limités. 

 

http://mises.org/books/bagus_tragedy_of_euro.pdf

 

La centralisation par la bce était l'étape intermédiaire dans la constitution d'un Etat fédéral européen, et je ne vois rien qui permette de soutenir que troquer le franc pour l'euro était une amélioration.

Lien vers le commentaire

et je ne vois rien qui permette de soutenir que troquer le franc pour l'euro était une amélioration.

 

Le problème que représente l'euro est vaste. D'une part sa mise en application a brouillé les cartes des acheteurs de dette souveraine (si tant est que ce mot a encore un sens), de l'autre certains déséquilibres qui pré-existaient se sont considérablement aggravés du fait du taux de change fixe implicite entre pays membres que cette monnaie nécessite.

 

Cela dit, la discipline budgétaire que la mise en place de la monnaie unique a impliqué a quand même probablement eu un effet bénéfique. C'est toujours ça.

Lien vers le commentaire
Cela dit, la discipline budgétaire que la mise en place de la monnaie unique a impliqué a quand même probablement eu un effet bénéfique. C'est toujours ça.

Les grecs, les espagnols, les portugais, les italiens, apprécient en ce moment même cet "effet bénéfique".

Et nous commençons aussi à le ressentir.

On a vraiment hâte de se le prendre en plein.

Lien vers le commentaire

Les grecs, les espagnols, les portugais, les italiens, apprécient en ce moment même cet "effet bénéfique".

Et nous commençons aussi à le ressentir.

On a vraiment hâte de se le prendre en plein.

 

Pourtant il existe, et le fait que les dirigeants politiques en aient profité pour foutre leur pays dans une merde noire ne signifie pas pour autant que cette monnaie est mauvaise en soit. La monnaie n'est jamais mauvaise, seul ce qu'on en fait peut l'être.

Lien vers le commentaire

Là c'est un peu une discussion du style :

le communisme en théorie ça marche très bien.

 

Possible ... mais en pratique ça n'a juste jamais été le cas.

 

Si : le dollar s'est retrouvé dans une situation assez similaire à l'euro il y a un certain temps – si l'organisation de la zone dollar a évolué depuis, ce n'est pas pour les raisons qui posent problème à la zone euro actuellement.

Lien vers le commentaire

Ma phrase n'était pas très bien rédigé hier soir.

 

1/ Oui quand le $ est arrivé il y avait la livre sterling (et d'autres monnaies).

Mais il semblerait que dans ces monnaies, aucune n'était implantée aussi solidement que le $ l'était au moment de la création de l'euro.

Le dollar au long de son histoire a écrabouillé les autres monnaies, c'est juste un constat.

 

2/ Point le plus important (que j'aurais du caser en 1/).

A sa création le $ était adossé à une économie jeune, en croissance et dynamique/vigoureuse.

 

Exactement l'inverse de l'euro, qui est une sorte de cadeau que les européens contents d'eux se sont offerts en même temps que des principes de précaution, et autres machins de seniors.

L'euro a bien démarré, car il y a en effet besoin de concurrence dans le secteur des monnaies (et il y a toujours ce besoin),

mais, comme Friedmann l'avait prévu, basé sur des écos hétérogènes (pour rester poli), l'euro se délite à la 1° grosse crise.

http://uplib.fr/wiki/Euro , voir le graphique des taux

http://uplib.fr/wiki/Friedman

 

3/ etc

Le fait que l'euro se soit lancé alors même qu'on commençait à rentrer dans la fin de l'endettement facile n'a évidemment rien arrangé.

Le fait que l'euro ait été lancé par un machin, l'EU, qui est la copie conforme de l'ex-URSS n'était pas non plus un bon augure.

http://www.dailymotion.com/video/x666pb "J'ai vécu dans votre futur, et ça n'a pas marché" remarquable vidéo (4') d'un ex-dissident 2005 #Bukovsky (ex-dissident) sous-titré #EURSS

http://www.youtube.com/watch?v=1jVrbKdkByk Même vidéo que ci-dessus, non sous-titrée

 

 

Lien vers le commentaire

J'ai fait longtemps parti d'un think-tank fédéraliste européen (jusqu'au poste de vice-président national) et crois-moi bien que la communauté fédérale est profondément divisée entre libéraux jeffersonniens dont je fais parti, et de socialistes militant pour une Europe sociale. Cette dichotomie est souvent irréconciliable et constitue la principale raison pour laquelle la voix fédéraliste est inaudible : les fédéralistes ne parviennent pas à se fédérer et les débats se terminent en gueulante entre libéraux et socialistes (je n'ai pas d'enregistrements mais je suis prêt à publier quelques emails pour vous donner une idée).

 

Ca ne fait vraiment qu'un an que je m'estime anarcap, mais lorsque j'étais encore minarchiste, j'étais profondément fédéraliste, voyant en l'UE le meilleur moyen de libéraliser non seulement la France, mais aussi l'Europe entière (Italie, Espagne, Europe de l'Est etc.)

L'UE nous a apporté l'ouverture des frontières et la libre circulation des personnes, marchandises et capitaux. Elle nous a apporté la libéralisation et la mise en concurrence de pans entiers de nos économies, je rappelle qu'on aurait encore les PTT si elle n'avait pas été là. Sans cesse, des directives poussent à la libéralisation et ce n'est pas pour rien qu'en 2019, un des derniers gros bastions du socialisme sautera et sera mis en concurrence à son tour : la SNCF. On pourrait toujours se gratter pour voir ce genre de chose sans l'UE. L'UE nous a aussi apporté l'Euro qui sans être une monnaie parfaite est garanti par une banque centrale à peu près indépendante des Etats (fini la dette gratuite), bien loin de la monnaie de singe qu'était le Franc, sans cesse dévalué et manipulé directement par l'Etat.

 

C'est à partir de 2010 que les choses ont commencé à se gâter, et que la politique de l'UE est devenue clairement interventionniste. Il y a eu les réformes sur l'Euro, les plans d'investissements, les décrets protectionnistes. Mais pour autant, tout n'est pas à jeter et j'invite les plus euro-sceptiques à bien réfléchir sur la situation dans laquelle serait aujourd'hui la France sans l'UE, et quelle direction elle prendrait si elle avait loisir d'encore plus se replier sur elle-même.

Je vous invite aussi à lire les publications d'éminents fédéralistes comme Guy Verhofsdadt, notamment "Pour les Etats Unis d'Europe" et vous comprendrez mieux ce que donne le projet européen vu à travers un prisme fédéraliste, qui ressemble beaucoup plus à l'Australie qu'à l'URSS.

Je rappelle aussi que siègent au Parlement européen les groupes ELDR/ALDE et AECR, tous d'orientation libérale classique, et que ALDE est le troisième groupe le plus représenté au PE après le PSE et PPE. Combien de groupes libéraux au Parlement français ?

Bref, convaincre en France est une chose, mais l'avenir politique se joue déjà à Bruxelles, n'oublions pas de soutenir la mouvance libérale qui siège au PE et se trouve parfois bien seule face aux étatistes de gauche et de droite.

 

Merci Theor pour ce témoignage précis et très instructif. A la louche, je dirais que sur le plan économique, la libéralisation des économies est plutôt une réussite et a forcé la France à une modernisation ... qu'elle aurait peut-être fait ou pas sans l'UE, on ne sait pas.

Concernant l'Euro c'est très délicat à dire, ce qui est sûr c'est qu'une sortie de l'Euro serait catastrophique sans accompagnement technique très étudié de cette sortie. Peut-être va-t-on assister à des aménagements, un assouplissement monétaire par une astuce ou une autre. Cela voudrait dire, si c'est possible, que bon an mal an l'Euro va transformer l'essai. A mon avis si l'UE arrive à préserver l'Euro l'Europe sortira par le haut de la création de l'Euro, pouvant devenir une monnaie de réserve mondiale.

C'est clairement sur le plan des valeurs que l'Europe est en échec. Comme le dit FJ la realpolitik dans ce contexte peut constituer un pis-aller tout à fait acceptable et convenable. Ce sont des gens comme Nigel Farage dont on va avoir besoin dans l'avenir : des eurosceptiques suffisamment réalistes pour ne pas non plus vouloir tout déconstruire.

L'Europe des technocrates est une Europe qui laisse sur sa faim mais il ne faudrait pas déconstruire tout ce qui a été fait. L'intégration économique est un acquis, merci Delors vous êtes bien gentil maintenant vous passez la main à Farage.

 

Lien vers le commentaire

Euro : les sombres prédictions de Milton Friedman

Le 05/08/2002 à 10h12
 

(Boursier.com) -- Milton Friedman, le pape de l'ultralibéralisme, a encore frappé. Pour le prix Nobel d'économie 1976, l'Euro est voué à l'échec et à l'implosion. L'ex-conseiller de Richard Nixon et de Ronald Reagan n'hésite pas à se "lâcher" sur le sujet depuis quelques temps aux détours d'articles de presse et de conférences en prédisant une implosion de l'Euroland d'ici... 5 à 15 ans. Non seulement l'Euro ne marchera pas, mais en plus, la monnaie unique serait "l'ennemi de la démocratie" selon Milton Friedman. Toujours selon lui, L'Euro ne remplacera jamais le dollar et restera une illusion technocratique... Pour le porte-drapeau des monétaristes, la force de travail en Europe n'est pas assez mobile, les blocages économiques sont trop nombreux et les barrières culturelles difficiles à surmonter... Conclusion, l'Europe paiera un jour le prix fort de cette monnaie "contre-nature". Qui dit mieux?

 

http://www.boursier.com/actualites/rumeurs/euro-les-sombres-predictions-de-milton-friedman-1461.html

 

 

Vilain Friedman

 

Lien vers le commentaire

Pour le porte-drapeau des monétaristes, la force de travail en Europe n'est pas assez mobile, les blocages économiques sont trop nombreux et les barrières culturelles difficiles à surmonter... Conclusion, l'Europe paiera un jour le prix fort de cette monnaie "contre-nature". Qui dit mieux?

 

C'est assez précisément ma propre théorie sur l'euro, enfin c'en est une partie pour être exact. Il y aurait une autre solution mais elle est politiquement inapplicable.

Lien vers le commentaire

Merci Theor pour ce témoignage précis et très instructif. A la louche, je dirais que sur le plan économique, la libéralisation des économies est plutôt une réussite et a forcé la France à une modernisation ... qu'elle aurait peut-être fait ou pas sans l'UE, on ne sait pas.

Mon humble avis est que, précisément, l'UE a permis aux élites politique françaises de sombrer dans la démagogie la plus illibérale, en défaussant leurs réformes libérales sur le dos de l'UE. L'effondrement de ce qui restait de discours libéral en France me semble tout à fait concomitant avec la montée en puissance politique de l'Europe, et le jeu tout à fait pervers que je décris, si il a de bons résultats à court et moyen terme, est parfaitement nocif sur le long terme, on le voit.
Lien vers le commentaire

Mon humble avis est que, précisément, l'UE a permis aux élites politique françaises de sombrer dans la démagogie la plus illibérale, en défaussant leurs réformes libérales sur le dos de l'UE. L'effondrement de ce qui restait de discours libéral en France me semble tout à fait concomitant avec la montée en puissance politique de l'Europe, et le jeu tout à fait pervers que je décris, si il a de bons résultats à court et moyen terme, est parfaitement nocif sur le long terme, on le voit.

 

C'est très possible, oui. Le libéralisme c'est le grand méchant loup. Par ailleurs je me demande dans quelle mesure le discours libéral ne perd pas peu à peu sa base dans la mesure où le capitalisme d'état et de connivence ajouté au matraquage fiscal (auquel justement les grands groupes ont les moyens d'échapper) rend de plus en plus précaire la situation de profession libérale, d'entrepreneur ou d'indépendant. Je ne serais pas étonné que le contingent de ces derniers soit en diminution au détriment de la part de marché des grands groupes et des franchisés (donc des salariés déguisés en entrepreneurs). l'état a de plus en plus de clients et l'état est cette grande fiction à travers laquelle etc.

 

 

Lien vers le commentaire

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
×
×
  • Créer...