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Arbres, termites & confiture


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Je ne crois pas aux probabilités, je ne crois qu'aux statistiques, la confusion entre les deux est un des grands méfaits de notre époque.

Allons bon, toi, fréquentiste ?
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Allons bon, toi, fréquentiste ?

Le problème fondamental c'est qu'on utilise les mêmes concepts pour les deux, le même vocabulaire, alors que c'est souvent absolument différent.

Un exemple simple : Ce n'est pas parce que sur une population exposée à un risque spécifique, on trouve plus de cancers qu'un individu a plus de 'chances' d'avoir un cancer le raccourcis est systématique et faux.

Et le cancer ce n'est pas le meilleur exemple, les statistiques en sciences sociales lues comme des probabilités c'est une abomination logique.

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Ce ne sont pas les probabilités qui sont remises en cause, c'est leur applicabilité à ce cas. Et par extension à tous les environnements qui ne sont pas parfaitement stérilisé pour les rendre applicables (soit n'importe où sur Terre sauf dans un casino ou une partie de poker).

 

Heureusement, l'application des probabilités ne s'appliquent pas uniquement au casino et au poker ...Calcul stochastique, processus de gauss/poisson/makov ont des applications bien réelles. Et les modèles qu'on en tire fonctionne càd qu'ils collent à la réalité ( Avec une marge).

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Il faut avoir lu la première partie.

D'accord, désolé (en plus j'aime bien ton blog). En somme tu penses que l'existence d'un tirage de 100 piles est moins probable plausible que celle d'un Dieu farceur. Soit. Le problème est alors le rejet a priori de tous les tirages un tant soit peu extraordinaires (les décimales binaires de Pi, un JPG porno). Le paradoxe étant que le tirage ayant la caractéristique d'être le moins "extraordinaire" est tout de même "extraordinaire", et ainsi de suite.

Si tirer cent pièces est assez courant, l'esprit rationnel doit s'attendre à un jour voir 100 fois pile, même si ton warning reste précieux : l'esprit rationnel vérifie d'abord que la pièce n'est pas truquée.

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Heureusement, l'application des probabilités ne s'appliquent pas uniquement au casino et au poker ...Calcul stochastique, processus de gauss/poisson/makov ont des applications bien réelles. Et les modèles qu'on en tire fonctionne càd qu'ils collent à la réalité ( Avec une marge).

Plus ou moins, le nombre de faillites et de pertes de marché dues à la croyance dans la toute puissante gaussienne est incroyable.

Et oui, souvent les modèles correspondent à la réalité, mais il ne faut jamais oublier qu'ils correspondent sur "une population", et que ça ne signifie en rien qu'on puisse en tirer une "probabilité" au niveau individuel.

Un noir n'a pas une "probabilité" plus elevée d'etre un bon sprinter, un fumeur n'a pas une "probabilité" plus elevée d'avoir un cancer, il augmente ses risques, mais si ça a des aspects stochastiques, ils n'ont aucun rapport avec une probabilité globale tirée des statistiques.

C'est cette confusion statistiques <=> probabilité que je combat, pas les concepts mathématiques qui sous-tendent les probas, mais l'application aveugleou au mieux borgne de ces concepts la réalité.

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Si on tire un nombre aléatoire dans un ensemble infini, chaque nombre de cet ensemble a une probabilité d'être choisi qui tend vers 0. Donc quel que soit le nombre choisi, a posteriori c'était un petit miracle :sorcerer:

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Si on tire un nombre aléatoire dans un ensemble infini, chaque nombre de cet ensemble a une probabilité d'être choisi qui tend vers 0. Donc quel que soit le nombre choisi, a posteriori c'était un petit miracle :sorcerer:

Si tu interroges des sujets humains, y'a de forte chance qu'ils choisissent quelque chose que le nombre choisi commence par un 1.

Enfin si j'ai bien compris la vidéo.

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Plus ou moins, le nombre de faillites et de pertes de marché dues à la croyance dans la toute puissante gaussienne est incroyable.

Et oui, souvent les modèles correspondent à la réalité, mais il ne faut jamais oublier qu'ils correspondent sur "une population", et que ça ne signifie en rien qu'on puisse en tirer une "probabilité" au niveau individuel.

Un noir n'a pas une "probabilité" plus elevée d'etre un bon sprinter, un fumeur n'a pas une "probabilité" plus elevée d'avoir un cancer, il augmente ses risques, mais si ça a des aspects stochastiques, ils n'ont aucun rapport avec une probabilité globale tirée des statistiques.

C'est cette confusion statistiques <=> probabilité que je combat, pas les concepts mathématiques qui sous-tendent les probas, mais l'application aveugleou au mieux borgne de ces concepts la réalité.

 

Dans certaines circonstances, on peut pourtant déduire des statistiques une loi de probabilité qui concernera bien un individu, où est le problème ?

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Si tu interroges des sujets humains, y'a de forte chance qu'ils choisissent quelque chose que le nombre choisi commence par un 1.

Oui mais avec des humains ce n'est pas aléatoire du tout. Un cerveau est un très mauvais outil pour faire de la RNG (et un ordinateur n'est que marginalement meilleur).

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On peut prendre l'exemple de la transmission d'un caractère, d'une mutation génétique dans une population. L'étude statistique permet de déduire une probabilité individuelle.

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Oui mais avec des humains ce n'est pas aléatoire du tout. Un cerveau est un très mauvais outil pour faire de la RNG (et un ordinateur n'est que marginalement meilleur).

Je suis bien d'accord.

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Le problème fondamental c'est qu'on utilise les mêmes concepts pour les deux, le même vocabulaire, alors que c'est souvent absolument différent.

Un exemple simple : Ce n'est pas parce que sur une population exposée à un risque spécifique, on trouve plus de cancers qu'un individu a plus de 'chances' d'avoir un cancer le raccourcis est systématique et faux.

Et le cancer ce n'est pas le meilleur exemple, les statistiques en sciences sociales lues comme des probabilités c'est une abomination logique.

Heu, pour dire, affecter à un individu comme probabilité les statistiques de son groupe ça marche.

En tout cas faire comme ça, ça fait gagner des sous à mes clients. (En général je suis dans le marketing, en ce moment je suis dans le risque de défaut et ça marche bien aussi.)

Ça marche ça veut dire "a posteriori on se rend compte que la prédiction est plus proche de la réalité avec nos calculs que de considérer que c'est du hasard pur.".

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Ça marche ça veut dire "a posteriori on se rend compte que la prédiction est plus proche de la réalité avec nos calculs que de considérer que c'est du hasard pur.".

Statistiquement, uniquement statistiquement, c'est le principe, je ne dit pas que l'usage sur les grands nombres n'est pas valide, ce qui n'est pas valide c'est de considerer qu'on peut individualiser cet usage sur les grands nombres, et tes clients s'en foutent des individus, c'est les aggregats qui comptent, donc pas de souci, la méthodologie "fonctionne", meme si on passe par des intermédiaires faux :P

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Mmmoui le jour où je saurais mettre chaque personne en équation je serai riche, hein.

Cons de personnes, vous ne pourriez pas être déterministe un peu ?

Sinon sans blaguer chaque client n'a pas la même valeur, hein, donc modéliser le ventre mou ça n'a pas le même enjeu que modéliser le comportement des clients "gold" n'est-ce pas ?

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J'ai connu le service client d'une marque de luxe qui avait le roi du Maroc dans son portefeuille. Il ne comptait pas comme une statistique.

En revanche quand même, un score de défaut de paiement dans un contexte crédit c'est individuel. La fiche client qui pope devant le conseiller elle dit "dégage manouche" ou pas.

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  • 1 month later...

http://www.sciencedaily.com/releases/2014/06/140609153508.htm

 

 

Does 'free will' stem from brain noise?
Date:
June 9, 2014
Source:
University of California - Davis
Summary:
Our ability to make choices -- and sometimes mistakes -- might arise from random fluctuations in the brain's background electrical noise, according to a recent study. New research shows how arbitrary states in the brain can influence apparently voluntary decisions.

 

Bon, les communiqués de presse "scientifiques" avec un point d'interrogation, c'est généralement mauvais signe et je zappe.

Mais la, ça fait écho à des réflexions personnelles sur le cogito cartésien, et la valeur du raisonnement pas l'absurde pour prouver l'existence de notre libre arbitre, un raisonnement par l'absurde supposant que l'idée initiale est apparue chaotiquement  et a été filtrée ensuite.

Si vous ne me suivez pas ... je ne vous jetterai pas la pierre.

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  • 1 year later...

Pour poursuivre le débat amorcé dans cet autre fil (cf: http://www.liberaux.org/index.php/topic/52968-la-liberté-fin-ou-moyen/), je post ici, avec comme point de départ un long commentaire sur la philosophie de Sartre où le libre-arbitre est affirmé en relation avec l'absence de nature humaine:

". « L’homme est condamné à être libre »; cette déclaration de Sartre, qui est au coeur de son œuvre philosophique majeure, L’Etre et le Néant et de son célèbre discours “L’existentialisme est un humanisme », concerne tous les aspects de l’existence humaine: le libre arbitre et le déterminisme; les valeurs morales, la notion de Dieu et l’intersubjectivité (rapport aux autres).

Avant de détailler la théorie sartrienne de la liberté il faut retourner à deux des principes fondamentaux de Sartre: « l’existence précède l’essence », et sa division du monde en deux catégories distinctes, “être-en-soi”et “être-pour-soi”, autrement dit les deux principes fondateurs de son ontologie. La compréhension de ces deux concepts est nécessaire pour apprécier pleinement la profondeur de sa phrase : “l’homme est condamné à être libre”.
Sartre utilise l’analogie d’un artisan qui crée un objet utilitaire comme un coupe-papier pour montrer que les objets non conscients sont avec une essence intégrée, fixe, définitive. Cette essence détermine leur vie et par conséquent ils ne sont pas libres d’être autrement. Ils sont condamnés à être ce qu’ils sont et rien d’autre. De même, si un être humain est créé par Dieu (un artisan céleste), alors l’essence de l’humain est déterminée.

Cette conception essentialiste (l’opposé philosophique de l’existentialisme) remonte à Leibniz. Selon Leibniz, «Dieu a déterminé l’essence de chaque homme et ensuite laissé agir librement en conformité avec les exigences de son essence». Selon Sartre, si Leibniz et les essentialistes ont raison, alors les humains sont réduit à un “geste original” :

“l’homme est un être dont l’essence ne peut être affirmé, car cela entre en contradiction avec l’homme et son pouvoir de se transformer indéfiniment”. Pour Sartre cependant, il n’existe pas de schéma pré-établi pour la nature humaine, “chaque homme fait son essence”. La séparation opérée par Sartre sur l’existence et l’essence donne lieu à une ontologie différenciée. Premièrement, l’être en-soi. Ce groupe des «choses» (comme des roches, des arbres et des coupe-papiers) ont les caractéristiques suivantes: ils ne sont pas libres, pas responsables, ont une essence déterminée, fixe et complète. Contrairement à ces “objets” non-conscients, il y a les être pour-soi. Ces « sujets » conscients ont les caractéristiques suivantes : libre, responsable d’eux-mêmes, sans ‘essence déterminée.
" (cf: http://la-philosophie.com/homme-condamne-etre-libre-sartre).

Autrement dit Sartre, tout comme Kant avant lui, fait reposer sa défense du libre-arbitre sur une distinction entre la nature, régie par des lois, et la culture, qui serait le domaine de la liberté.

A l'inverse, dans le déterminisme de Spinoza, il n'y a pas de distinction tranchée entre le monde naturel et le monde social, l'un et l'autre sont régis par les mêmes lois générales, à commencer par la causalité. C'est pourquoi, pour Spinoza, la liberté ne peut pas être d'ordre métaphysique (suspension miraculeuse des lois du monde à l'endroit précis de la volonté humaine) mais intellectuelle et politique. Le libre-arbitre n'existe pas:

« Supposer un enfant qui, pour la première fois, vient à percevoir une chose : je lui présente, par exemple, une sonnette qui produit à son oreille un son agréable et il acquiert ainsi le désir de cet objet ; voyez maintenant s'il pouvait omettre d'acquérir cette convoitise ou ce désir. Si vous répondez oui, je demande par quelle cause. Ce n'est certainement pas parce qu'il connaîtrait quelque chose de meilleur, puisque cet objet est le seul qu'il connaisse. Ce n'est pas non plus parce qu'il lui semble mauvais, puisqu'il n'en connaît aucun autre et que l'agrément qu'il y prend est le plus grand qu'il ait jamais éprouvé. Peut-être aura-t-il la liberté de mettre hors de lui-même l'appétit qu'il a ? D'où suivrait que l'appétit peut bien commencer en nous sans liberté pour nous, mais que nous n'en avons pas moins en même temps en nous une liberté de le mettre hors de nous ; cette liberté toutefois ne résiste pas à l'épreuve. Qu'est-ce donc qui pourrait détruire cet appétit ? L'appétit lui-même ? Non, assurément ; car il n'existe rien qui cherche par sa propre nature sa propre destruction. Qu'est-ce donc en vérité qui pourrait retirer l'enfant de cet appétit ? Aucune chose certes, sinon que, suivant l'ordre et le cours de la nature, il soit affecté par quelque chose qui lui soit plus agréable que le premier objet. »
-Spinoza, Court Traité, in Œuvres I, GF Flammarion, 443 pages, p.128. Voir aussi: http://hydre-les-cahiers.blogspot.fr/2015/12/critique-dallure-spinoziste-de-la.html?view=magazine

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J'ai lu les 20 premières pages et le débat c'est pas jojo.

 

Snow affirme que les causes qui déterminent les conditions humaines ne peuvent pas ne pas exister ( là on est tous d'accord, et là libre arbitre et déterminisme ne s'excluent pas) MAIS ajoute que c'est complètement irrésistible et que quelqu'un qui se fait tuer cela devait nécessairement arriver ;  il ne pouvait pas en être autrement et cette personne n'aurait pas pu l'éviter en décidant d'aller à la piscine ou autre.

 

Si c'est pas nier le libre arbitre et rentrer dans la définition de base de acdrt.. à qui on a cassé les couilles tout le débat en disant qu'il faisait du strawman..

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Dans un univers déterministe, la notion de possibilité ne désigne que notre propre manque de connaissance, et une fois qu'un événement est arrivé on peut affirmer qu'il ne pouvait pas ne pas arriver.

 

Je précise pour la suite que ma position a évolué sur la question du libre-arbitre : à l'époque j'étais certain qu'il ne pouvais pas exister, à présent je n'ai pas de certitude absolue. Il y a tellement de choses qui ne font pas de sens dans une perspective humaine, c'était arrogant de ma part d'affirmer de façon non-empirique en se basant sur la logique pure la non-existence d'un phénomène métaphysique. 

 

Si c'est pas nier le libre arbitre et rentrer dans la définition de base de acdrt.. à qui on a cassé les couilles tout le débat en disant qu'il faisait du strawman..

 

Il n'y a pas une unique définition du libre arbitre. En l’occurrence acdrt se revendiquait du libre arbitre tel qu'il a été remis en cause par Spinoza, qui est tout à fait valide. 

 

Il n'y aurait pas tellement de débat si on utilisait une autre définition. 

 

Il y avait un type qui avait voulu contester le déterminisme en redéfinissant le sens de 'libre arbitre' de façon à avoir raison. Ce type s'appelait Sartre. Un communiste. JDCJDR.

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De deux choses l'une :

- Soit on parle de ça "il ne pouvait pas en être autrement et cette personne n'aurait pas pu l'éviter en décidant d'aller à la piscine ou autre." et à ce moment-là c'est soit entièrement possible soit entièrement impossible, dépendant de notre affection ou non pour les univers parallèles (5e dimension, tout ça).

- Soit on parle de la décision effectuée librement, évidemment influencée par le vécu de la personne, au niveau purement cognitif et là deux possibilités :

  • Soit on admet comme possible que les décisions trouvent leur source au niveau quantique et là seulement le "vrai" hasard existe (après tout ces deux champs sont des vides scientifiques notoires, alors on peut bien dire ce que l'on veut, chuis un ouf moi)
  • Soit le cerveau n'est qu'un "pseudo-générateur aléatoire" (comme un dé ou un algo) et la décision issue du "libre arbitre" est prévisible, avec suffisamment de calculs 

De toute façon, même s'il n'existait pas, toute tentative d'influer sur la vie des gens par utilitarisme serait évidemment vaine, donc on s'en fout.

 

Vous m'avez donné envie de relire Mandelbrot bande de nouilles.

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Pour avoir une vue à jour de ces questions de déterminisme/indéterminisme (au niveau macroscopique),

il faut impérativement au moins lire Prigogine :

 

https://en.wikipedia.org/wiki/Indeterminism#Prigogine

As Prigogine explains, determinism is fundamentally a denial of the arrow of time. With no arrow of time, there is no longer a privileged moment known as the "present," which follows a determined "past" and precedes an undetermined "future." All of time is simply given, with the future as determined or undetermined as the past. With irreversibility, the arrow of time is reintroduced to physics.

 

Le déterminisme, c'est la réversibilité du temps. ça existe, mais ni tout le temps ni partout. (Et il suffit de quelques moments d'indéterminisme pour bousiller l'idée d'un déterminisme perpétuel.)

Le prix de l'écoulement irréversible du temps (la flèche du temps, celle qu'on observe réellement tous les jours) c'est précisément l'absence de déterminisme.

 

Il y a des moments (fréquents) et des endroits avec du déterminisme (partout), mais cela est toujours interrompu par des noeuds (des points de bifurcation) non-déterministes. (Et c'est précisément à l' occurrence de ces noeuds que se produisent les novelties).

 

On peut tenter une analogie avec une rivière avec des portions où l'écoulement de l'eau est laminaire (et déterministe) et d'autres où l'écoulement devient turbulent et non-déterministe (et pas juste non-prédictible).

 

2 bons bouquins (parmi d'autres) lisibles sur le sujet :

- les lois du chaos de Prigogine

- Le calcul, l'imprévu de Ivar Ekeland (un petit bijou)

 

 

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Mais de fait, les lois fondamentales de la mécanique classiques sont déterministes ET réversibles. L’irréversibilité et le déterminisme de la thermodynamique ne proviennent que de l’imperfection de notre connaissance des systèmes considérés : si un système possède autant d’états thermodynamiques (c’est à dire d’états « distinguishable » (je saurais pas trouver de terme en bon français ;))) que d’états microscopiques, alors son entropie est nulle et son évolution réversible (et déterministe) ; en un sens l’entropie est plus une propriété de l’observateur que du système considéré (en pratique c’est évidemment différent, les fonctions d’état thermodynamiques sont relativement objectives (pression, température, volume), et le nombre de degrés de liberté pour décrire les états thermodynamique est infiniment plus faibles (~4-5) que le nombre de degrés de libertés des états microscopiques (2 fois le nombre de particules dans le système)).

 

D’ailleurs, la seule raison pour laquelle le démon de Maxwell est impossible, c’est parce qu’il ne connait pas parfaitement l’état de chaque particule dans les deux chambres, et qu’il doit fournir du travail pour acquérir de l’information sur l’état microscopique du gaz. Un démon de Maxwell qui aurait une connaissance a priori parfaite de l’état microscopique d’un système verrait le système comme parfaitement déterministe et pourrait complètement ignorer la seconde loi de la thermodynamique, par exemple en réchauffant un gaz chaud à l’aide d’un gaz froid tout en en tirant du travail.

 

J’insiste donc : dans le cadre de la mécanique classique (en mécanique quantique, c’est une autre affaire, bien plus… confuse. Grosso-modo l’évolution d’un système quantique est parfaitement déterministe, mais l’interaction du système observé avec l’observateur ne l’est pas), tout est parfaitement déterministe et réversible, et l’imprédictibilité et l’irréversibilité ne proviennent que de l’imperfection de notre connaissance du système.

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que de l’imperfection de notre connaissance du système.

Ça a l'air d'être le cœur du débat.

Tant de physique me fait mal au cœur, mais je comprends l'idée globale.

Et ça devient amusant quand, arrivés à la même conclusion, deux interprétations de cette conclusion sont possibles.

Une interprétation se devine dans le phrasé suivant : "que de l'imperfection de notre connaissance du système". En gros, une fois que l'on aura passé cette petite étape, après tout il ne reste que celle-là, nous pourrons déterminer tout le système.

J'ai l'interprétation totalement inverse : cette étape, loin d'être bénigne, est impossible. Je vais continuer de regarder ce genre de vidéos et essayer de trouver des arguments décents avant de raconter plus de bêtises.

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Pour avoir une vue à jour de ces questions de déterminisme/indéterminisme (au niveau macroscopique),

il faut impérativement au moins lire Prigogine :

 

https://en.wikipedia.org/wiki/Indeterminism#Prigogine

 

Le déterminisme, c'est la réversibilité du temps. ça existe, mais ni tout le temps ni partout. (Et il suffit de quelques moments d'indéterminisme pour bousiller l'idée d'un déterminisme perpétuel.)

Le prix de l'écoulement irréversible du temps (la flèche du temps, celle qu'on observe réellement tous les jours) c'est précisément l'absence de déterminisme.

 

Il y a des moments (fréquents) et des endroits avec du déterminisme (partout), mais cela est toujours interrompu par des noeuds (des points de bifurcation) non-déterministes. (Et c'est précisément à l' occurrence de ces noeuds que se produisent les novelties).

 

On peut tenter une analogie avec une rivière avec des portions où l'écoulement de l'eau est laminaire (et déterministe) et d'autres où l'écoulement devient turbulent et non-déterministe (et pas juste non-prédictible).

 

2 bons bouquins (parmi d'autres) lisibles sur le sujet :

- les lois du chaos de Prigogine

- Le calcul, l'imprévu de Ivar Ekeland (un petit bijou)

Il faut que tu développes, et nettement plus si tu veux bien. Je crois que tu as là un argument capital, mais il faut l'étayer davantage.
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J’insiste donc : dans le cadre de la mécanique classique (...), tout est parfaitement déterministe et réversible, et l’imprédictibilité et l’irréversibilité ne proviennent que de l’imperfection de notre connaissance du système.

C'est un point de vue, ok.

Ce n'est pas le point de vue de Prigogine (et sa petite école) ainsi que d'autres.

Il n'est pas question de 33° décimale inaccessible à la connaissance, d'imperfection de l'info etc. Pour lui la plupart des systèmes sont non-déterministes par essence, qualitativement.

 

Pour Prigogine, l'indéterminisme est directement lié à l'existence de la flèche du temps. C'est le non-déterminisme qui crée le temps irréversible. Ou plus précisément les portions de non-déterminisme (les carrefours) qui créent les écoulements de temps à sens unique.

(Je sais que nos sens peuvent nous tromper, mais l'irréversibilité du temps c'est quand même l'expérience quotidienne de tous.)

L'irréversibilité du temps, l'accumulation de nouveautés (au sens de trucs non présents dans le passé), l'histoire, c'est précisément la trace bien (baveuse et) tangible que laisse le non-déterminisme.

Le déterminisme (ou les segments temporels de déterminisme) ce sont les moments où il ne se passe rien (0 nouveauté) et où il est possible de revenir à un état antérieur (il faut faire un peu confiance à ses sens, en général dès qu'on a affaire à un système un chouia compliqué cela est l'exception et pas la règle).

 

@Rincevent : ma lecture des bouquins de Prigogine (et dans cette veine) ne date pas d'hier, et je ne bosse pas sur ces sujets. Et de plus, le point de vue de Prigogine, c'est ama difficile à résumer en quelques posts. Je renvoie donc les gens intéressés à ses bouquins qui sont très lisibles. ama quelqu'un d'intéressé par ces sujets ne peut pas regretter cette lecture.

Et il faut préciser que cela est directement lié aux questions d'émergence (Prigogine emploie souvent le mot novelty).

 

A tout hasard, je précise que Prigogine, c'est pas Benvéniste ou consorts. C'est un physicien tout ce qu'il y a de plus sérieux. Avec un chapelet de travaux et découvertes. Et un parfait connaisseur de toute la physique classique.

Il s'est efforcé tout le temps de faire aussi un travail de vulgarisation, c'est pas pour ça que c'est quelqu'un de pas sérieux.

 

@Razorback : je dis juste que si on prétend que l'univers est régi par le déterminisme, c'est une proposition très forte et très étendue. Et qu'un seul micro-exemple d'indéterminisme suffit à infirmer cette proposition (puisqu'elle prétend être universelle).

 

PS : on pourrait peut-être renommer le fil un peu plus explicitement ?

 

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