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On vient de me transmettre ce lien, pour ceux que ça peut intéresser. Il s'agit du premier livre de MJ Oakeshott en PDF (Experience and its modes, sa "profession de foi" idéaliste hégélienne, et cela avant son tournant politique : vraiment passionnant, et je pense, l'un de ses meilleurs livres)

 

http://portalconservador.com/livros/Michael-Oakeshott-Experience-and-its-Modes.pdf

 

Maintenant, je n'ai pas réussi à l'ouvrir, mais j'ai l'impression que le problème vient de mon ordi, et pas du fichier.

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On vient de me transmettre ce lien, pour ceux que ça peut intéresser. Il s'agit du premier livre de MJ Oakeshott en PDF (Experience and its modes, sa "profession de foi" idéaliste hégélienne, et cela avant son tournant politique : vraiment passionnant, et je pense, l'un de ses meilleurs livres)

 

http://portalconservador.com/livros/Michael-Oakeshott-Experience-and-its-Modes.pdf

 

Maintenant, je n'ai pas réussi à l'ouvrir, mais j'ai l'impression que le problème vient de mon ordi, et pas du fichier.

 

Il s'ouvre correctement chez moi, mais le fichier est assez lourd pour un pdf...

 

Tu peux le lire directement ici (ou bien le télécharger dans différents formats) :

 

https://archive.org/details/experienceitsmod00oake

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Je cherche un bon bouquin d’histoire militaire, surtout du point de vue de l’influence de la technologique sur les stratégies/tactiques.

Des conseils ?

 

Vincent Desportes a écrit de bons bouquins sur la guerre et la stratégie militaire. Si ma mémoire ne me trompe pas, son livre "Comprendre la guerre" repose sur pas mal de références historiques.

Par contre il est un peu daté (début des années 2000) donc je ne sais plus si l'aspect technologique est traité.

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On vient de me transmettre ce lien, pour ceux que ça peut intéresser. Il s'agit du premier livre de MJ Oakeshott en PDF (Experience and its modes, sa "profession de foi" idéaliste hégélienne, et cela avant son tournant politique : vraiment passionnant, et je pense, l'un de ses meilleurs livres)

[...]

 

Sinon (question de la part d'un néophyte, n'ayant lu que les écrits d’après-guerre d'Oakeshott et ayant une connaissance sommaire concernant Hegel), que veux-tu dire par "sa "profession de foi" idéaliste hégélienne, avant son tournant politique" ? Croyance en une finalité de l'histoire ?

 

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@Ultimex : l'université britannique à la fin du 19eme est dominée en philosophie par l'idéalisme, plus exactement par une sorte d'acclimatation de Hegel (et de Platon) via des auteurs comm Bradley ou McTaggart : il s'agit de faire de la philosophie la reine des disciplines, de soutenir une thèse holiste concernant la connaissance : elle est à la fois unifiée, rationnelle, historique et non distinguée de la conscience. C'est ce style de philosophie que les premiers analytiques (Russell et Moore) vont critiquer très durement. Oakeshott est un solitaire : il est l'un des derniers philosophe idéaliste anglais perdu dans une université dominée par la philosophie analytique (enfin isolé en philo, pas forcément en histoire, cf Colingwood). Tu peux lire dans l'intro du livre ce qu'il retient (et ce qu'il rejette) de l'idéalisme ancien. Mais tout le long de son parcours, il reste assez influencé par la phénoménologie de l'esprit (et les principes de la philosophie du droit) de Hegel.

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Merci pour ta réponse.

Ayant de sérieuses lacunes en philo, quelqu’un aurait un livre d’introduction à conseiller sur le sujet, présentant les différentes écoles/courants/auteurs, leurs principaux concepts et idées, ce qui les opposent, etc. ? Ça ne remplacera pas la lecture des auteurs abordés mais me permettra d’acquérir le minimum vital pour continuer à avancer dans le domaine.

Merci d’avance.

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Je pensais plus à une introduction à la philosophie en général. Mais ceci-dit, le Strauss et Cropsey devrait pouvoir répondre à beaucoup de mes interrogations vu que je creuse effectivement plutôt du côté de la philosophie politique.

Une nouvelle fois, merci beaucoup pour ton aide.

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Je viens de terminer le Louis XV de Petitfils. C'est une honnête introduction à l'histoire de ce roi mal aimé qui a laissé une bien piètre image de lui malgré ses nombreuses qualités. Pour ceux que cela intéresse ils pourront compléter cette lecture avec l'ouvrage de Michel Antoine qui approfondi bien des points mais qui est moins grand public.

 

 

J'attaque l'Histoire de la pensée juridique moderne de Michel Villey, il s'agit de son cours édité par Stéphane Rials. Je sens que je vais me faire, intellectuellement, plaisir.

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Je suis d'accord avec toi Dardanus, Michel Antoine m'avait laissé sur ma fin concernant le personnage (encore qu'il insiste plus sur certains aspect que Petitfils comme son intérêt pour la médecine et les sciences), c'est pour cela que je l'ai évoqué en complément.

 

 

En tout cas, après avoir lu tout cela je suis désormais convaincu que:

 

- la thèse de Tocqueville sur le centralisme monarchique précède le centralisme jacobin est fausse, il y a trop de divergences fondamentales que se soit possible, l'une des plus importante étant que le centralisme monarchique est resté jusqu'au bout dans une logique ancienne de respect des identités et particularisme locaux;

 

- Louis XV est un personnage très intéressant en lui-même, très différent de la caricature III république que l'on nous sert encore aujourd'hui

 

- la théorie des contrepouvoirs permettant de limiter efficacement le pouvoir est sans doute bonne mais ne doit jamais oublié la question de la corruption des contrepouvoirs

 

- Le Paige, les Jansénistes et les Parlements sont les trois dernières paies d'Égypte

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Pour ceux que ça intéresse, Coyle Neal commente Les discours sur les décades de Tite Live de N. Machiavel sur le site Nomocracy in Politics (il y a toute une série). Ama (et enfin pas seulement le mien) essentiel pour comprendre la politique (et son étude) moderne.  

 

http://nomocracyinpolitics.com/2014/12/26/nomocracys-reading-group-on-machiavelli-and-hobbes-by-coyle-neal/

 

http://nomocracyinpolitics.com/2015/01/06/discourses-on-livy-i-1/

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Pour ceux que ça intéresse, Coyle Neal commente Les discours sur les décades de Tite Live de N. Machiavel sur le site Nomocracy in Politics (il y a toute une série). Ama (et enfin pas seulement le mien) essentiel pour comprendre la politique (et son étude) moderne.  

 

 

 

Pourquoi ? Est ce le commentaire qui est utile ou bien les classiques commentés ?

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Merci pour ta réponse.

Ayant de sérieuses lacunes en philo, quelqu’un aurait un livre d’introduction à conseiller sur le sujet, présentant les différentes écoles/courants/auteurs, leurs principaux concepts et idées, ce qui les opposent, etc. ? Ça ne remplacera pas la lecture des auteurs abordés mais me permettra d’acquérir le minimum vital pour continuer à avancer dans le domaine.

Merci d’avance.

 

Jeanne Hersch, L'étonnement philosophique, en folio essais, un livre qui se lit facilement et brosse une histoire de la philosophie occidentale depuis les pré socratiques aux contemporains, les philosophes sont identifiés non de façon scolaire mais à partir des éléments essentiels qui les distinguent des autres, par ce qui fait l'originalité et la valeur de leur travail en somme.

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Je suis sur le point de finir le dernier numéro de la revue Commentaire et l'excellent Shakespeare's politics d'Allan Bloom et de Harry V Jaffa.

 

Commentaire est une bonne revue, mais dont la ligne éditoriale oscille entre libéralisme et libéralisme de guerre froide (une variante de néoconservatisme) : sur le sujet, deux articles intéressants car assez représentatifs du discours néocon (mais de bonne tenue) attireront l'attention : celui d'Abram Shulsky et l'autre d'un certain A Laferrière. Un excellent article sur Gallieni (une republication d'un chapitre d'un livre de B Liddell Hart), un autre sur la relation entre Raymond Aron et Carl Schmitt signé Philippe Raynaud et enfin un très bel éloge de la modération signé A. Craiutu (un spécialiste des doctrinaires, auteur d'un "centre introuvable" d'excellente facture).

 

Si le livre de Bloom et Jaffa est passionnant, notamment pour ses chapitres sur Othello et le Marchand de Venise (je n'ai pas encore lu celui sur le roi Lear, une de mes pièces favorites), je regrette qu'il n'y ai pas de passage dédié à Coriolan, qui comme le rappelait HC Mansfield Jr je ne sais plus où, est aussi une pièce qui se prête à l'analyse dans une perspective de la science politique classique (Aristote). 

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Je suis en train de lire « Science and Sanity » de Alfred Korzybski.

Le livre en lui-même est d’une banalité affligeante, mais l’effet qu’a sa lecture sur moi est fascinant. Le livre me tombe des mains, je dois me forcer à continuer, il enchaîne tautologies, évidences et trivialités le tout sur une tonalité de gourou assez exaspérante, j’ai l’impression de ne rien apprendre et de perdre mon temps…

… et pourtant je me surprend à revenir sur des problèmes que je considérais comme insolubles avant ma lecture de ce bouquin, et je les résoud assez trivialement. Et sans être capable de faire le moindre lien avec ce qui est écrit dans ce bouqin. Et quand je me met à discuter philosophie/métaphysique, je vois les choses de manière bien plus claires qu’avant.

Le cerveau humain est fascinant. Ma théorie est que ces « évidences » ne l’étaient qu’à un niveau inconscient/intuitif, et que les verbaliser consciemment (avec une analyse en profondeur derrière) aide au processus de réflexion en général. Ou alors qu’un événement non-identifié, coïncidant temporellement avec cette lecture, m’a remis certaines idées en place.

Au niveau du contenu en lui-même, ça me donne l’impression d’être ce que Ayn Rand a tenté de vulgariser : l’être humain est un animal dont la caractéristique est l’abstraction, l’utilisation correcte de cette capacité est directement liée à sa « fitness » (dans le sens Darwinien), l’utilisation correcte de cette capacité n’est pas innée et n’est pas garantie.

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Ma théorie est que ces « évidences » ne l’étaient qu’à un niveau inconscient/intuitif, et que les verbaliser consciemment (avec une analyse en profondeur derrière) aide au processus de réflexion en général.

 

Formuler une idée ou une théorie, ça aide beaucoup à être capable de la comprendre en profondeur et d'en percevoir les limites. EN tout cas moi ça m'a fait cet effet là. Souvent, on avait l'intuition de ce qu'on avait compris mais dans une forme floue et embryonnaire. La formuler logiquement et proprement permet de mettre bien le doigt sur l'élément central du raisonnement ou de la théorie et donc de s'en servir bien mieux.

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En parallèle, je lis On War de Clausewitz.

Fascinant comment « En fait le sens de la stratégie ça s’apprend pas dans les livres, on l’a ou on l’a pas » peut s’épandre en autant de pages…

 

Je te trouve sévère, il développe quand même pas mal de concepts majeurs de la stratégie militaire au long de ces pages :)

 

Et l'étude des livres, de l'histoire militaire, reste importante. Comme le disait Napoléon, "Sur le champ de bataille, l'inspiration n'est le plus souvent qu'une réminiscence"

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Si le livre de Bloom et Jaffa est passionnant, notamment pour ses chapitres sur Othello et le Marchand de Venise (je n'ai pas encore lu celui sur le roi Lear, une de mes pièces favorites), je regrette qu'il n'y ai pas de passage dédié à Coriolan, qui comme le rappelait HC Mansfield Jr je ne sais plus où, est aussi une pièce qui se prête à l'analyse dans une perspective de la science politique classique (Aristote).

Un article, un article, un article !
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Terminé de lire Entre Chiens et Loups. Dérives politiques dans la pensée allemande du XXème siècle, d’Edith Fuchs. Intéressant, clair, bien structuré, peut-être un peu long. La thèse de l’auteur est de réfuter que la philosophie allemande ait servie de caution à l’hitlérisme en montrant le caractère non-philosophique de l’activité de plusieurs intellectuels de la période. Elle passe en revue Carl Schmitt, Nietzsche, Spengler, Lagarde et Rosenberg, pour montrer que l’irrationalisme croissant des intellectuels allemands à conduit à un abandon des méthodes philosophiques au profit de constructions alambiquées, d’audaces pamphlétaires et d’idéologies philosophiques. C’est bien fait, mais assez spécialisé comme ouvrage.

Signe particulier, le dernier chapitre est une attaque en règle (c’est-à-dire solidement argumenté) contre Arendt. Accusée de falsification d’œuvres et de faits historique, de promouvoir des concepts flous, de rejeter la technique (« Cherchant quelles conceptions animent l'éloge arendtien de la pensée, nous venons de trouver une magistrale dépréciation de la science moderne. » (p.469)), l’auteur conclut carrément qu’ « Arendt se range sous "la bannière" des démolisseurs de "la" philosophie. »

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Terminé de lire Entre Chiens et Loups. Dérives politiques dans la pensée allemande du XXème siècle, d’Edith Fuchs. Intéressant, clair, bien structuré, peut-être un peu long. La thèse de l’auteur est de réfuter que la philosophie allemande ait servie de caution à l’hitlérisme en montrant le caractère non-philosophique de l’activité de plusieurs intellectuels de la période. Elle passe en revue Carl Schmitt, Nietzsche, Spengler, Lagarde et Rosenberg, pour montrer que l’irrationalisme croissant des intellectuels allemands à conduit à un abandon des méthodes philosophiques au profit de constructions alambiquées, d’audaces pamphlétaires et d’idéologies philosophiques. C’est bien fait, mais assez spécialisé comme ouvrage.

Signe particulier, le dernier chapitre est une attaque en règle (c’est-à-dire solidement argumenté) contre Arendt. Accusée de falsification d’œuvres et de faits historique, de promouvoir des concepts flous, de rejeter la technique (« Cherchant quelles conceptions animent l'éloge arendtien de la pensée, nous venons de trouver une magistrale dépréciation de la science moderne. » (p.469)), l’auteur conclut carrément qu’ « Arendt se range sous "la bannière" des démolisseurs de "la" philosophie. »

Ca m'a l'air très, très intéressant. C'est accessible au public un peu curieux, ou bien c'est assez technique ?
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Ca m'a l'air très, très intéressant. C'est accessible au public un peu curieux, ou bien c'est assez technique ?

 

Oui c'est accessible et le style est clair comme je disais. Après faut aimer un peu la philo car les 500 pages du bouquin cherche à établir des critères pour montrer ce qu'elle est de ce qu'elle n'est pas. Le chapitre sur Spengler aurait pu être allégé je pense, on se rend vite compte que c'est un idéologue laborieux, pas besoin d'insister autant sur lui.

 

Pour moi qui aime Nietzsche c'était un peu agaçant d'entendre l'auteur défendre le rationalisme, Platon et Kant tout du long, mais au final je pense que c'est parfaitement justifié.

 

En revanche je préfère prévenir, l'auteur semble avoir un (léger) faible pour K. Marx. Elle a beau le montrer du doigt lorsqu'elle analyse la question juive, on sent dans certains passages qu'elle cherche à le préserver de son accusation générale d'effondrement de la philosophie en Allemagne. Je pense notamment au chapitre sur Arendt où Fuchs fait un peu la moue en disant que le concept de totalitarisme arrivait à point nommé dans le contexte de la Guerre Froide (bon ça reste subtil mais je préfère prévenir).

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Razorback, tu disais dans le fil sur Onfray ou ailleurs que prendre Platon pour un prétotalitaire comme le fait Onfray c'est se fourrer le doigt dans l'oeil, pourtant il me semble que c'est bien la thèse de Popper dans la société ouverte et ses ennemis, non ?

J'ai pas eu le courage de le finir car c'est pas vraiment mon truc, donc je m'en remet à ton avis (ou à celui des autre amateurs ici présents).

 

Si Popper est à côté de ses pompes sur ce sujet peut-être que les libéraux feraient (et moi en tête donc) donc bien de s'abstenir de le citer. Ou alors reste-t-il quelque chose à sauver du volume sur Marx et Hegel ? 

J'ai toujours envie d'y revenir et de le finir, mais si maintenant on m'explique que ça tient pas debout je préfère me consacrer à débattre de mon éditeur de texte favoris.

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Razorback, tu disais dans le fil sur Onfray ou ailleurs que prendre Platon pour un prétotalitaire comme le fait Onfray c'est se fourrer le doigt dans l'oeil, pourtant il me semble que c'est bien la thèse de Popper dans la société ouverte et ses ennemis, non ?

J'ai pas eu le courage de le finir car c'est pas vraiment mon truc, donc je m'en remet à ton avis (ou à celui des autre amateurs ici présents).

 

Si Popper est à côté de ses pompes sur ce sujet peut-être que les libéraux feraient (et moi en tête donc) donc bien de s'abstenir de le citer. Ou alors reste-t-il quelque chose à sauver du volume sur Marx et Hegel ? 

J'ai toujours envie d'y revenir et de le finir, mais si maintenant on m'explique que ça tient pas debout je préfère me consacrer à débattre de mon éditeur de texte favoris.

Je précise que bien qu'essayant de lire les œuvres complètes de Platon dès que j'ai 5 minutes, ma lecture se limite pour l'instant à Albiciade, Le Phédon, l'Apologie de Socrate et une partie du Criton. Sinon je le connais surtout au travers de Nietzsche qui ne le portait guère dans son cœur, comme on le sait.

 

Il est certain que Platon, membre de l'aristocratie athénienne, est un adversaire de la démocratie, qu'il considère comme une forme de régime voué à être dominée par la démagogie des sophistes et hostile à la philosophie, ce qu'illustre la mise à mort de Socrate. Dans la République (que j'ai pas lu donc citation à vérifier), Platon dit: « La démocratie advient quand les pauvres sont vainqueurs de leurs adversaires. », ce qui pour lui intolérable.

 

Pour autant, est-il censé de présenter Platon comme un précurseur du totalitarisme (la thèse d'Onfray étant plus radicale que ça car selon lui le Platonisme bien compris est complètement totalitaire) ? La thèse est absurde si on considère que les éléments du totalitarisme sont fondamentalement modernes (Parti Unique, politisation des masses par la propagande, État de droit formel violé par le décisionnisme du leader suprême). Edith Fuchs récuse également cette thèse, car selon elle chez Platon la recherche de la sagesse prime sur la légitimité du politique, et peut donc être opposé au pouvoir, alors que le totalitarisme implique la disparition des contre-pouvoirs. Je cite:

"On ne peut nullement comparer le rôle que Platon, par exemple, escomptait sans jouer auprès de Denys avec celui que Carl Schmitt a en effet joué avant et pendant l'hitlérisme: le grand penseur conseiller du Prince ! Même en ne tenant aucun compte de l' "échec" de Platon lors de ses séjours en Sicile, il faudrait omettre que l'idée platonicienne de la philosophie reine veut bien dire que la seule autorité, dont tout autre n'est qu'une image, réside dans la sagesse, laquelle n'a de sens que par rapport au Noûs divin. Quand, en revanche, le grand juriste occupe un temps, "dans le ventre du poison", avec hauteur, distance et réserves, un poste de pouvoir, même latéral, pour ensuite ne cesser d'être l'étoile des congrès de juristes nazis, il ne cherche nullement à contrer la criminalité du régime." -Edith Fuchs, Entre Chiens et Loups. Dérives politiques dans la pensée allemande du XXème siècle.

En ce qui concerne Popper, ne l'ayant jamais lu, j'éviterai de donner un avis avancé. J'observe seulement que comme philosophe des sciences, il est cité avec respect même par un ex-communiste comme le blogeur Descartes ( http://descartes.over-blog.fr/). Certainement que cette histoire de réfutation poppérienne vaut quelque chose, mais présentement je ne saurais le dire. J'ai quelque échos comme quoi les opinions politiques de Popper (libéralisme, méfiance vis-à-vis de la démocratie) étaient moyennement bien défendues. Par exemple lorsqu'il soutient que:

"Mein Kampf ne jurerait pas si on le rangeait à côté des œuvres de Hegel."

-Karl Popper, cité dans D. Losurdo, Hegel et la catastrophe allemande.

 

C'est clairement une connerie. Hegel était un grand lecteur de Kant et un admirateur de la Révolution française (malgré ses débordements), le comparer à Hitler (qui vise précisément à abattre les idéaux venus de la Révolution française, cf sa biographie par Ian Kershaw dont je ferais un contre-rendu de lecture quand je l'aurai finie), c'est de la malhonnête intellectuelle. Et je le dis d'autant plus tranquillement que je suis non-hégélien. Le bouquin de Fuchs éclaire d'ailleurs les divergences profondes entre l'État hégélien et le type d'État césariste qu'à pu défendre un néo-hégélien de droite comme Carl Schmitt.

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