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moi aussi je vois le bon cote: certain gogols qui votaient encore a gauche vont arreter de voter, ceux qui pensaient pouvoir dire 'au secours les entrepreneurs ont besoin d'air' se sont vus avec plaisir repondre par le pays et sa presse 'va chier sale exploiteur riche, paye et fermtagueul'.

Je pense qu'on a progresse dans la prise de conscience, il y a au moins 500 liberaux de plus en fRance, ce qui amene leur nombre a 600, c'est magique.

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L'Elysée aurait promis des aménagements à la fronde des start up, les pigeons portent bien leur nom.

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http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/0202305197792-fronde-des-pigeons-l-elysee-promet-des-amenagements-aux-entrepreneurs-368789.php

Et là commence le bal des négociations, le jeu démocratique qui consiste à changer deux trois petits trucs dans le coin là, mais garder le gros de la loi, les petites phrases bien correctes du style "aménager la loi", "des pistes d'assouplissement sont à l'étude" pour mieux endormir tout le monde. Un peu de vaseline vous en reprendrez encore.

Les mecs de la CGT vont jusqu'au bout eux, jusqu'à ce que la loi soit retirée, c'est ça qu'il aurait fallu faire.

Mais c'est pas grave, ce sont peut-être des erreurs de jeunesse.

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De toute manière je ne suis même pas sur que la manif physique soit si utile de que ça d'autant que ce n'est pas dans ce domaine que nous avons un avantage comparatif.

Aujourd'hui, un hastag dans le Top 2 ou 3 de twitter pendant quelques jours et un groupe facebook qui explose, ça suffit à attirer l'attention des journalistes et des politiques. C'est une excellente nouvelle pour les libéraux. 'Nos' manifs à succès, cela se produit parfois et c'est déterminant sans doute au final.

Mais cela restera toujours plus facile à organiser pour nos adversaires qui peuvent prendre un ou deux jours en semaine à faire grève exprès pour ça avec une logistique subventionnée..

Sur ce coup la suppression aussi rapide laisse un peu dubitatif. Ca peut avoir plusieurs raisons :

réaliser la complexité de la tache.

Avoir peur de se compter physiquement.

Etre un peu naif sur le processus de négociation.

Enfin (c'est sans doute pas ça sur ce coup là) mais je serais au gouvernement, je n'hésiterais pas à proposer un peu de confiture individualisée à quelques négociateurs.. (ce qui se fait d'ailleurs parfois déjà lors des autres négociations.) Surtout avec la BPI, je suis sur qu'il y a des dossiers à mettre en haut de la pile pour faire plaisir.

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D'autant que manifester comme un troupeau de syndicalistes ou d'étudiants, c'est vulgaire et peu utile à l'heure des réseaux sociaux.

En revanche il est plus à craindre que les représentants des entrepreneurs indépendants se fassent rouler dans la farine par les experts des cabinets ministériels, qui donneront des miettes aux pigeons, quelques bonne paroles, quelques promesses de niches opportunistes enrobées dans une habile communication qui leur donneront le sentiment d'avoir fait reculer le gouvernement, alors que celui-ci maintiendra la pression confiscatoire sur les entreprises tout en distribuant des pansements spécifiques aux groupes qui viendraient le quémander, ce qui s'appelle diviser pour mieux régner.

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C'est ça qui est à craindre, que le gouvernement donne des avantages aux uns mais pas aux autres, fracturant le mouvement des entrepreneurs. Il est à craindre aussi ces régimes d'exception à travers de nouvelles usines à gaz, ce qui donnerait encore plus la migraine aux entrepreneurs finalement.

Moi je crois tout simplement que le mouvement est encore en train de se structurer et qu'il fait une erreur de débutant en annulant la manif et en acceptant l'invitation du gouvernement aussi vite. Mais je ne vois rien de suspect à cela, il serait bien de ne pas leur tirer dessus pour cette erreur et continuer à supporter le mouvement qui me parait sincère.

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"Avec la fin de la défiscalisation, je perds 50€ sur mes zeures sup'" Oh. Zut. Fallait pas voter. Fallait pas rester en France.

http://www.lemonde.f...334_823448.html

C'est peut-être monstrueux, mais des fois je me dis que nous ne méritons pas de voter. Il n'y a qu'à voir qui les gens arrivent à mettre au pouvoir sans l'ombre d'une réflexion, sans arriver à prévoir que le type là il va nous enfumer alors que pourtant c'est gros comme une maison.

L'électeur a aussi très peu de mémoire, il n'y a qu'à voir comment Chirac était plébiscité il n'y a pas si longtemps après avoir été pendant 12 ans détesté.

Franchement la démocratie c'est un trop beau cadeau pour le péquin moyen qui n'a pas de cerveau.

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C'est surtout que c'est un système qui tente de faire croire qu'on a besoin de ces gens alors qu'en réalité, non. Tout simplement, non. On n'a pas besoin d'eux. Jamais. Que la démocratie existe pour voter sur des questions particulières (votations à la Suisse), ok, éventuellement. Mais gouvernement, partis, politiciens, non. Poubelle.

Et pendant ce temps, d'autres pigeons … se font pigeonner :

http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/0202306840260-craignant-la-fiscalite-des-patrons-de-start-up-mettent-en-vente-leur-logement-369126.php

Ah, quel plaisir de vendre alors que la bulle immo éclate. Voilà qui aide.

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Twitte:

w67Florence Desruol@florencedesruol

La révolte fiscale des entrepreneurs gagne les artisans, les chefs d'entreprises et les contribuables #geonpi http://www.lefigaro.fr/entrepreneur/2012/10/03/09007-20121003ARTFIG00702-la-revolte-fiscale-des-entrepreneurs-est-

Et il reste les agriculteurs, les toubibs, infirmières à domicile, nourrices agrées….

Je pense qu'on va continuer de s'amuser encore un peu

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C'est surtout que c'est un système qui tente de faire croire qu'on a besoin de ces gens alors qu'en réalité, non. Tout simplement, non. On n'a pas besoin d'eux. Jamais. Que la démocratie existe pour voter sur des questions particulières (votations à la Suisse), ok, éventuellement. Mais gouvernement, partis, politiciens, non. Poubelle.

+1

J'oscille entre le "on ne mérite pas de voter" et le "donner la possibilité à tout le monde d'asservir son voisin et soi-même est bien trop dangereux".

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D'autant que manifester comme un troupeau de syndicalistes ou d'étudiants, c'est vulgaire et peu utile à l'heure des réseaux sociaux.

En revanche il est plus à craindre que les représentants des entrepreneurs indépendants se fassent rouler dans la farine par les experts des cabinets ministériels, qui donneront des miettes aux pigeons, quelques bonne paroles, quelques promesses de niches opportunistes enrobées dans une habile communication qui leur donneront le sentiment d'avoir fait reculer le gouvernement, alors que celui-ci maintiendra la pression confiscatoire sur les entreprises tout en distribuant des pansements spécifiques aux groupes qui viendraient le quémander, ce qui s'appelle diviser pour mieux régner.

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Il est très difficile de rentrer dans les niches d'exonération. En outre, même si on réuni toutes les conditions, le fisc peut encore -et ne se gêne pas pour le faire- remettre en question le montage en invocant simplement l'abus de droit ou "la volonté manifeste d'échapper à l'impôt".

Le plus sur est donc d'exiger le retrait pur et simple du projet. (Cela dit, 36,5% c'etait déjà très lourd)

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"Avec la fin de la défiscalisation, je perds 50€ sur mes zeures sup'" Oh. Zut. Fallait pas voter. Fallait pas rester en France.

http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/10/04/avec-la-fin-des-heures-sup-defiscalisees-je-perds-50-euros-par-mois_1769334_823448.html

En ce moment, c'est la fête dans les services comptables .

"M'dame, vous z'avez oublié 50 euros sur ma fiche de salaire

- Non. Le changement c'est maintenant !" :)

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Malgré le soutien de puissants réseaux ( les francs-maçons ? les jésuites ? la cagoule ? la trilatérale ? Pompidou ? ) le mouvement des gentils Pigeons semble devoir vivre moins longtemps que les quinze jours que lui prédisait h16.

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"Avec la fin de la défiscalisation, je perds 50€ sur mes zeures sup'" Oh. Zut. Fallait pas voter. Fallait pas rester en France.

http://www.lemonde.f...334_823448.html

OMFG le commentaire :

Le bon chemin ! 04/10/2012 - 18h23

Creuser volontairement le déficit du pays en défiscalisant les heures supplémentaires, c'est se moquer de nos enfants.Sarkozy l'a fait. Je travaille plus,donc je gagne plus,ok,mais je ne demande pas à mes enfants de m'en donner encore plus. Hollande a bien raison de tenir ses promesses. Il est le premier président à prendre de vraies mesures pour réduire le déficit. Nous devons en passer par là. Eponger les 600 milliards de Sarkozy, voilà une rude tâche, mais on est enfin sur le bon chemin

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Si la plupart des "pigeons" sont sincères et sans arrière-pensées, leur mouvement n'échappe pas à certaines récupérations. En premier lieu de la part des ultra-libéraux, très présents sur Internet, et toujours prompts à dénoncer la fiscalité "confiscatoire" et l'intervention de l'Etat contre les entrepreneurs. Contrepoints, l'un de leurs sites les plus connus, publie article sur article.

http://www.lemonde.f...123_823448.html

De la pub négative, mais de la pub quand même :dentier: .

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Contrepoints, l'un de leurs sites les plus connus, publie article sur article.

http://www.lemonde.f...123_823448.html

Quelle horreur! Ils sont libéraux et, loin d'avoir la pudeur de cacher leur déviance, expriment leurs opinions au vu et au su de tous.

De la pub négative, mais de la pub quand même :dentier: .

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J'aime bien « très présents sur Internet ».

Et c'est une explication de la détestation d'Internet des journalistes.

C'est aussi une façon de d'accorder moins de poids à ces opinions et de les dévaloriser. Les personnes qui écrivent des choses libérales sont surpondérées sur internet par rapport à leur poids réel dans la société, donc il faut accorder moins d'importance à leurs propos qu'à un autre (socialiste par exemple).

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Certains m'ont paru exagérer en parlant de complotisme, mais je vois qu'effectivement la gauchosphère se déchaîne en cherchant d'obscures machinations et coupables aux consonances juives. Quant à la presse politiquement correcte et socialiste, elle est passée devant l'ampleur du mouvement, du mépris condescendant et ricanant à la dénonciation du populisme fiscal, comme s'il eût fallu éteindre rapidement l'incendie en lâchant l'accusation de poujadisme.

L'article d'ASI est ainsi rendu "gratuit" car déclaré "d'intérêt public", avec sa pédagogie vigilante, son ton partisan et vindicatif.

IMPÔTS : QUI PIGEONNE QUI ?

La fronde médiatique des net-entrepreneurs, et ses approximations

Une fronde de pigeons ? Un gouvernement qui pond un budget anti-entreprises ? Des créations de start-ups tuées dans l’œuf ? Ne cherchez pas la coquille, c’est l’emballement économique de la semaine, couvé sur Twitter et qui vient d'éclore au 20 Heures.

Un petit remake des Oiseaux d’Hitchcock ça vous dit ? Avec des ralentis sur des hordes de pigeons menaçants qui nous regardent de leur œil torve… oui, je sais, pigeons ce n’est pas très glamour mais c’est le nom choisi par des entrepreneurs pour manifester leur colère. Enfin, comme ce sont des entrepreneurs jeunes et créatifs, ils ont préféré le terme de geonpis (race de pigeons verlans) nettement plus classe (pardon, cecla). Quel est l’objet de leur courroux ? S’indignent-ils de la vague de stérilisation des pigeons menée en loucedé à Paris ? Non. Ils s’indignent d’une autre forme d’émasculation : avec le budget 2013, le gouvernement s’en prend ouvertement à l’esprit d’entreprise. Il veut tuer dans l’œuf (de pigeon) toute envie d’investir, de créer, de se faire de l’argent. On savait que François Hollande n’aimait pas les riches. On sait désormais qu’il n’aime pas les patrons. Et ça, les patrons, ça les rend malheureux. Créateur un jour, créateur toujours, ils décrètent la révolte des pigeons et s’organisent sur la Toile avec page facebook et offensive visuelle à l’appui.

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Comme au cinéma, faisons un petit flashback. Vendredi, le gouvernement présente son projet de budget 2013 qui prévoit 20 milliards de prélèvements nouveaux. Parmi les mesures, l’une concerne la fiscalité du statut d’auto-entrepreneur, l’autre la taxation de la plus-value sur la cession d’entreprise.

Passons rapidement sur la première : le gouvernement relève les taux forfaitaires payés par les auto-entrepreneurs pour les rapprocher des taux payés par les travailleurs indépendants qui se plaignent régulièrement de cette concurrence déloyale. Résultat: on s’attend à une hausse de 3% des cotisations du côté des auto-entrepreneurs. Et ? C’est tout. Le principe qui consiste à ne rien faire payer en cas de chiffre d’affaires nul est préservé. Mais il n’en faut pas plus pour que les auto-entrepreneurs s’auto-indignent et que la Fédération des auto-entrepreneurs (FEDAE) crie àla mort de leur statut. Une première armée de pigeons s’organise. On compte dans leurs rangs de nombreux volatiles dont une jeune auto-entrepreneuse qui voit ses rêves brisés par un gouvernement sans cœur, l’inénarrable Jean-Marc Sylvestre qui dénonce l’acharnement du gouvernement sur les travailleurs pauvres ou encore la journaliste Sophie Péters qui se lâche littéralement dans la Tribune avec ce papier Auto-entrepreneur : il est interdit d'entreprendre. Mais la colère de ces pigeons n’émeut pas grand monde. Pire, on la trouve démesurée (ici ou ). Même Stéphane Soumier, animateur de la tranche matinale de BFM Business, reconnaîtra lundi sur son compte twitter qu’une hausse de 3%, ce n’est pas non plus la mort.

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En revanche, le même Soumier est atterré devant la hausse de la taxation des plus-values sur la cession d’entreprise. A vrai dire, la hausse est spectaculaire. C’est la plus forte hausse du projet de budget 2013 de l’aveu même du gouvernement. Explication : jusqu’à présent, quand vous revendiez vos parts d’une entreprise, la plus-value (la différence entre l’argent investi au départ et l’argent récupéré à la vente) était taxée à 34,5% (19% plus la CSG et la CRDS). Avec le nouveau projet, la plus-value sera taxée selon le barème des impôts. Soit, selon les calculs des entrepreneurs, un taux qui dépasse les 60% (45% sur la tranche maximale plus la CSG et la CRDS).

Et alors, les gars ? Hollande l’a toujours dit : une fois au pouvoir, il taxera les revenus du capital comme ceux du travail. Peut-on dès lors feindre la surprise, comme cette deuxième escadrille de pigeons ? Oui. Au micro de Soumier lundi matin, Jean-David Chamboredon, patron du fonds des entrepreneurs internet ISAI et auteur d’un plaidoyer pour la survie des start-up dans la Tribune, s’étranglait : "la communauté des entrepreneurs du web et des entrepreneurs de croissance en général a pensé tout cet été qu’il y aurait une distinction évidente (car elle est évidente) entre ceux qui gagnent de l’argent en dormant (l’épargne de précaution, le patrimoine placé qui assure un rendement) et les investissements en fonds propres dans les sociétés de croissance." C’est dire s’il est déçu. Il se dit "écœuré", avec la "nausée", ses rêves d’entrepreneurs viennent de se prendre "un grand coup de batte de baseball dans les tibias". Le gouvernement en veut à l’esprit d’entreprise. Car qui sera assez fou pour investir dans une jeune pousse, si plus de la moitié des gains en cas de revente est confisquée par le fisc ? Même son de cloche parmi les autres pigeons : Olivier Bernasson, créateur du site pecheur.com (déjà croisé ici sur le site) a exprimé son désarroi dans une lettre ouverte à son député ; Patrick Robin, fondateur de 24h00 et pionnier du web, détourne sur le site Huffington postl’anaphore de Hollande en "moi, entrepreneur" pour clamer qu’il se sent "persécuté, dénigré, mais aussi énervé, révolté et pour la première fois en 30 ans, découragé, démotivé… à quoi bon réussir, c'est tellement mal vu ces derniers temps" (depuis, il a appelé à plus de mesure dans les propos des pigeonnés ) ; citons encore Benoît Raphaël, créateur de médias sociaux (et avant cela, à l'origine du Post, un ex-site "grand public" du groupe Le Monde) : lui envisage tout de go d’aller voir "si l’herbe est plus verte ailleurs" (genre en Belgique où il pleut beaucoup et où, accessoirement, les plus-values sur les cessions d’entreprise ne sont pas taxées).

Persécution, démotivation… la loi de finances est-elle à tel point anti-entreprise ? Pour le JT de France 2 mardi soir, aucun doute : cette mesure, nous dit François Lenglet, diminue "l’incitation à entreprendre et c’est alors toute la collectivité qui peut en payer le prix sous la forme d’une croissance plus faible". Dans le reportage précédant l’intervention de Lenglet, Gilles Babinet, créateur (et revendeur) de nombreuses start-ups, explique qu’il ne perçoit pas de salaire et vit des plus-values réalisées. Avec ce taux confiscatoire de 60%, il craint que "les gens ne cessent d’avoir la volonté d’entreprendre". Drôle d’argument : je n’ai pas encore entendu ceux dont les salaires seront taxés à 75% (revenu annuel de plus d’un million) dire "je crains que je ne cesse d’avoir la volonté de travailler."

Partagez l’immense tristesse qui s’abat sur ces investisseurs devant le "dogme anticapitaliste" du gouvernement ou la "démotivation quasi-sadique"qu'ils subissent.

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(…)

LA PARABOLE DU PARAPLUIE

Voilà une mesure somme toute très française, à l’image de notre langue : une règle et des tas d’exception. J’avais le plaisir d’en discuter récemment avec un avocat fiscaliste, Eric Desmorieux. Au milieu de notre conversation, il m’a raconté la parabole du parapluie, fable de Maurice Cozian, professeur de droit fiscal et auteur du Précis de fiscalité des entreprises. Un jour, un parlementaire a une brillante idée. Il propose de supprimer tous les impôts et les taxes et de les remplacer par une seule contribution : une taxe sur les parapluies. Idée saugrenue certes mais idée géniale votée immédiatement. Puis un parlementaire lève la main et évoque le cas des ouvrières qui se rendent sur leur lieu de travail avec un parapluie de coton. Compte tenu du caractère professionnel de la possession de parapluie, il faut les exonérer. Bien sûr, admet l’Assemblée. Puis c'est au tour des sans-le-sou. Puis de ceux qui possèdent un pépin, ce qui n'est pas vraiment un parapluie. Et ainsi de suite jusqu’à ce que la loi sur les parapluies comporte 1245 articles. J’adore cette fable (en plus elle finit mal, lisez la).

Mesure très française et réactions très franchouillardes ? Certains n’ont pas manqué de moquer la révolte des pigeons et notamment sur le réseau social twitter, lieu de naissance du mouvement pigeon, où les anti-pigeons ont à leur tour inventé le hashtag #geonpistyle. Les meilleures blagues anti-pigeons sont recensées sur le blog de Véronis:"je crois que l’Etat veut tuer les riches avec les tripes du dernier entrepreneur" (Florent Latrive, journaliste à Libé) ou encore, ma tirade préférée, "je suis ni de droite ni de gauche mais surtout pas de gauche". Laissant de côté la moquerie, d’autres comparent carrément cette fronde avec le mouvement poujadiste né dans les années 50.

Pour les plus jeunes d’entre nous ou les billes en Histoire, Poujade était un papetier de Saint-Céré (Lot). Le gouvernement de Mendès France avait décidé d’augmenter la pression fiscale, notamment en exigeant que les artisans et les commerçants voient leurs comptes contrôlés par l’administration. A l’époque, beaucoup d’entre eux ne tenaient pas de comptabilité. L’intrusion d’inspecteurs fut très mal vécue, d’où une fronde antifiscale qui connut un certains succès (vous pouvez réécouter l’émission de France Inter

consacrée au phénomène). Fort à propos, l’IFOP ressortait hier un sondage réalisé en 1955 sur la portée du mouvement poujadiste (document PDF). Les résultats sont nuancés – 35% se disent sympathisants – mais on peut rire de certains commentaires : « C’est une association de gens qui regrettent le marché noir » ; « C’est un mouvement pour éviter ou retarder le versement de l’impôt chez des personnes qui gagnent largement leur vie quoi qu’on dise » ; « Réunion de commerçants qui sont trop fainéants pour faire leur comptabilité et qui veulent gagner trop d’argent ». Déjà, on se moquait des réfractaires à l’impôt.

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Enfin, tous les créateurs ne sont pas opposés à cette mesure sur les plus-values, et ils l’ont fait savoir dansLibération: "Nous – créateurs et patrons de PME - ne nous considérons pas comme une caste de citoyens supérieurs, dont les revenus devraient bénéficier d’un traitement fiscal de faveur. Nous soutenons tout ce qui va dans le sens de l'équité et de la simplification de l’impôt. Nous soutenons donc le principe de taxation égale des revenus du travail et du capital, gage de relations sociales durables au sein de nos entreprises et d’effort partagé." Parmi les signataires, Jacques Rosselin, cofondateur de Courrier international et ancien de La Tribune, mais aussi Benoît Thieulin, directeur de La Netscouade et l’un des fondateurs de la ségosphère. Toujours dans Libé (article cité plus haut), on avait déjà entendu l’inquiétude d’un autre signataire, Stéphane Distinguin, patron de Faber Novel, gêné par le mouvement des pigeons qu’il estime "alimenté par la rumeur", se basant "moins sur des faits que sur des fantasmes": il craint "que nous le payions cher à l'étranger, où la réputation de la France en matière d’entreprises est déjà écornée. Ce mouvement va laisser des traces, c’est comme l'émergence d’une sorte de Tea Party des entrepreneurs du numérique" (en référence au mouvement populiste de droite américaine). La fronde a d'ailleurs fait l'objet d'un papier (amusé quoique mesuré) hier dans le Financial Times.

PIGEONS OU HIRONDELLES ?

Au-delà des moqueries et des contre-mouvements, on peut prendre au sérieux le message sous-jacent des pigeons : si vous nous taxez fortement, on partira à l’étranger. Entre nous, si c’est pour partir dans les pays chauds dès qu’il commence à faire froid ici, ils auraient dû se nommer hirondelles plutôt que pigeons. Cette envie d’évasion, c’est le message de Benoît Raphaël déjà cité (il l’a redit ce matin ici) et une menace lancée par tous ceux qui se sentent démotivés. Dans la lettre à son député, Bernasson a d’ailleurs cette formule étrange : "depuis des mois je suis démarché comme des centaines de milliers d’autres entrepreneurs par «des amis européens» qui m’incitent à m’installer chez eux." Je lui ai demandé qui étaient ces amis, ces démarcheurs, mais il n’a pas souhaité me répondre.

Les pigeons vont-ils migrer en masse ? Aux dernières nouvelles, le gouvernement n’a pas (encore?) décidé de s’attaquer à cette industrie souterraine et lucrative appelée optimisation fiscale, quand ce n’est pas de l’évasion. Rappelons qu’une commission d’enquête sénatoriale a pondu un rapport ambitieux au mois de juillet, 809 pages qui attendent patiemment que le gouvernement finisse par voler dans les plumes de la migration fiscale. On peut également regretter que cette mesure choc, qui devrait rapporter un milliard d'euro, permet de masquer l'absence d'une vraie taxation du capital (souvenez-vous, la taxe des 75% ne concerne que les revenus). En attendant, comme le fait remarquer la députée UMP Laure de la Raudière sur son blog, "les plus-values en capital [seront] ainsi plus taxées que les dividendes, puisque ceux-ci bénéficient de l'abattement. Les bénéfices non distribués, partie de ces plus-values, seront donc plus taxés que ceux qui sont distribués, c'est-à-dire l'inverse de ce qui avait été prôné par le PS."

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Quand les pigeons mangent dans la main des enfants

Enfin, si vous n’êtes pas émus par le cas de ces drôles de pigeons, vous le serez peut-être par celui des autres bestioles à plumes ou non. Selon l’ONG France Nature Environnement cité par l’AFP (repris ici), le budget 2013 "ne permettra pas d'amorcer la transition écologique" promise par François Hollande. "Le rabotage des moyens alloués au ministère de l'Ecologie n'augure rien de bon quant à la création de l'Agence nationale de la biodiversité, pourtant annoncée par François Hollande lors de la conférence environnementale". A quand une fronde des vrais pigeons?

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