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il y a 27 minutes, NoName a dit :

Si ça vous intéresse je vous recommande fortement son cours de biologie comportementale sur Youtube (tu remerciera Peggy Sastre de l'avoir partagé sur Twitter), qui n'est rien de moins que son cours de stanford. Le cours préliminaire en particulier est extrêmement intéressant, surtout quand il parle des errances des biologistes. En plus ça a le bon goût d'être sous titré 'en anglais mais quand même) ce qui fait pas de mal vu la complexité du sujet

 

 

Ça fait quand même une quarantaine d'heures de vidéo. Chic ! :jaifaim:

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il y a 3 minutes, Rincevent a dit :

Je l'ai dit ailleurs : Harari est un génie du storytelling, avec un reality distortion field d'une puissance exceptionnelle. Quand dix, vingt experts de disciplines très diverses disent la même chose de ce gars, à savoir "ce qu'il écrit est extra, sauf dans le domaine que je connais et où il est complètement à côté de la plaque", ça ne fait pas une preuve en bonne et due forme qu'il a toujours tort*, mais ça fait un faisceau d'indices convergents. Ça, plus le fait qu'il affirme qu'étudier l'histoire de l'humanité l'a convaincu de devenir végan, c'est quand même ultra-louche.

 

*En fait, j'ai lu une fois un article de Harari où il avait raison, mais il y causait de son champ d'expertise originel (l'histoire militaire entre le milieu du Moyen-Âge et les traités de Westphalie).

Tu as des exemples que ce qu'il dit est "à côté de la plaque" ?

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18 minutes ago, Rincevent said:

Je l'ai dit ailleurs : Harari est un génie du storytelling,

 

Je suis d'accord avec le reste, mais pas avec ça. Ce que j'ai pu lire, c'était de la mauvaise synthèse, très difficilement lisible : des études mises bout à bout avec un souci assez approximatif de cohérence et de vraisemblance. Tout le contraire de Matt Ridley par exemple.

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il y a une heure, Liber Pater a dit :

Tu as des exemples que ce qu'il dit est "à côté de la plaque" ?

Bah, je n'ai pas lu Harari (pas assez d'heures dans la journée pour en consacrer à un tel imposteur), je me suis contenté d'écouter des gens qui l'ont lu en causer. @F. mas l'a lu, par contre, et peut-être a-t-il davantage à dire.

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Je me suis donc mis à lire Sapiens de Hariri pour me faire mon propre avis. Le début était pas mal, mais ça vire vite au n'importe quoi.

 

Les points positifs: c'est bien écrit. Sur plusieurs points, il présente plusieurs théories différentes et est honnête sur le fait qu'on ne sait pas trop.

 

Les points négatifs: des divergences soit à côté de la plaque (le pape comme alpha male de l'Eglise catholique - je laisse les cathos du forum me dire ce qu'ils en pensent), soit qui partent trop loin (son future imaginaire où les néanderthals auraient survécu au côté des Sapiens). A partir du moment où on arrive à l'agriculture, c'est une avalanche de facepalms digne du pire décroissant. Les hunters-gatherers sont présentés comme ayant une vie géniale à bosser seulement 30 heures par semaine  et ne jamais subir de famines vu qu'ils ont le choix de leur nourriture. A côté de ça, les agriculteurs sont des esclaves dont chaque avancée technologique rend leur situation pire. On a aussi droit au couplet sur l'email, cet outil d'esclavage moderne qui nous force à répondre plus vite qu'au courrier classique. La vie, c'est vraiment trop dur...

 

Je vais quand même le finir pour voir quels autres facepalms il a en réserve (j'en suis à seulement un quart du livre). Par contre, je le revends dans la foulée, hors de question que ça prenne de la place dans ma bibliothèque.

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il y a 25 minutes, Rübezahl a dit :

N'hésite pas à nous balancer les bons morceaux !

 

ça c'est pour les haters du Net :D:

 

« Ceux qui […] savent blâmer les hommes et reprocher les vices plutôt qu’enseigner les vertus, et non pas fortifier mais briser les âmes des hommes, ceux-là sont importuns à eux-mêmes et aux autres. »

  • Yea 1
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Le 22/11/2018 à 13:48, F. mas a dit :

l part du fonctionnement cérébral pour arriver à l'ensemble du comportement humain bio puis social, ce qui est logique, mais trop abstrait pour l'amateur que je suis.

Le lien donné par NoName est dans ma liste à voir plus tard, merci Peggy. Ton message sur la manière dont il explose les choses m'a rappelé ce site "le cerveau à tous les niveaux" que j'ai utilisé y a X années où il y a la même logique, et aussi un fractionnement par niveau de difficulté. Je ne sais pas par contre si il a mis à jour ce qu'il a fait auparavant, mais tu auras peut-être certaines réponses à certaines questions.

En fouillant davantage, y a possibilité de trouver des ppt de conférence qu'il donne toujours (donc j'imagine que c'est plus à jour par là), ses articles de blogs hebdomadaires, et des liens vers d'autres blogs.

 

 

Pour ma part, avant d'attaquer l'empire romain, vu comment j'ai des lacunes, je me lance dans l'économie en une leçon d'Hazlitt.

  • Yea 1
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Merdalor ! Moi qui me disait que j'allais lire les 3 bouquins d'Hariri en anglais du coup je bossais mon anglais tout en faisant des économies et en devenant moins bête, en fait, je serais plus bête à la fin de la lecture ?

Bon, si j'ai bien compris, ce qui fait son succès c'est aussi ce que vous lui reprochez, de faire une synthèse avec des raccourcis non scientifiques sur des sujets qu'il ne maîtrise pas du tout. En même temps, faut être un peu prétentieux ou approximatif pour écrire un livre sur rien de moins que l'histoire de l'humanité !

Vous en connaissez d'autres d'historien de l'humanité ? Il y bien Toynbee mais il me semble que son esprit de synthèse est beaucoup moins présent. Braudel l'historien du temps long. Aucun des 2 n'a écrit d'ouvrage aussi vaste dans son sujet.

Le gars ne s'est pas arrêté là puisqu'il a écrit une histoire de l'avenir. Escroc ou génie ? Certains ont tranché.

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Just now, Rincevent said:

C'est si nul que ça ?

 

Non, là ce n'est pas tant une question de qualité que de taille (et je me faisais un peu chier...) Je le reprendrai sans doute un jour quand je serai dans de meilleures dispositions.

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Je commence la lecture de "Le fantôme de la transparence" de Jean-Yves Girard. 

 

C'est bien lui qui a écrit le bouquin pas de doutes là dessus. Je reconnais bien son style. Je pense que c'est difficile à interpréter sans une (très) bonne connaissance de la logique et de l'histoire de ce domaine, malgré le fait qu'il le présente comme un livre grand public. C'est une sorte de testament intellectuel d'un des plus grands logiciens de ces derniers temps : il a entre autre répondu à une des 23 questions ouvertes par Hilbert d'une manière inattendue et élégante (par la normalisation forte du système F), il a également construit des domaines de recherches (la logique linéaire et les réseaux de preuves : il y a maintenant des conférences entières sur le sujet pour lui c'est juste un article) et introduit la ludique. Ca va être lourd à digérer mais ça vaut le coups.

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Je viens de finir The Austrian School : market order and entreprenarial creativity de Huerta de Soto. Une bonne présentation de l'école autrichienne, synthétique et (il me semble) assez complète. C'est intéressant d'en voir un qui ne jette pas d'anathème sur Hayek (même si Wieser et Schumpeter en prennent pour leur grade). Par contre, j'ai l'impression que les austrians contemporains négligent un peu les évolutions du mainstream économique depuis 50 ans. Après la théorie des jeux et la critique de Lucas, les "orthodoxes" me semblent exiger des critiques un peu plus fines.

 

Je suis maintenant de Zomia ou l'art de ne pas être gouverné de James Scott. Le début est très prometteur. Pour ceux qui ne connaissent pas : il s'agit d'Histoire des peuples des collines d'Asie du Sud-Est. La "zomia" est une très grande zone montagneuse qui est généralement prise pour une frontière non-civilisée peuplée de barbares attendant de recevoir la civilisation. L'auteur dénonce un point de vue typique des états des plaines, et y voit plutôt une zone-refuge et de refus de l'état.

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1 hour ago, Kassad said:

Je commence la lecture de "Le fantôme de la transparence" de Jean-Yves Girard. 

 

C'est bien lui qui a écrit le bouquin pas de doutes là dessus. Je reconnais bien son style. Je pense que c'est difficile à interpréter sans une (très) bonne connaissance de la logique et de l'histoire de ce domaine, malgré le fait qu'il le présente comme un livre grand public. C'est une sorte de testament intellectuel d'un des plus grands logiciens de ces derniers temps : il a entre autre répondu à une des 23 questions ouvertes par Hilbert d'une manière inattendue et élégante (par la normalisation forte du système F), il a également construit des domaines de recherches (la logique linéaire et les réseaux de preuves : il y a maintenant des conférences entières sur le sujet pour lui c'est juste un article) et introduit la ludique. Ca va être lourd à digérer mais ça vaut le coups.

 

J’avaid assisté aux confs de l’IHP dans lesquelles il avait présenté ce livre (« qu’est-ce qu’une réponse », « qu’est-ce qu’une question », elles sont sur YouTube), mais je ne l’ai pas lu. Sur le moment pas mal de choses m’avaient semblé fantaisistes et finalement, même si ce qu’il a à dire sur le rapport entre sémantique, scientisme et logique n’est pas technique et ne cherche pas non plus à s’inscrire dans les termes de débat philosophique académique, d’une part il y a vraiment une correspondance avec ses travaux techniques en sémantique, et d’autre part ça m’avait fait et continue à me faire réfléchir utilement même vis à vis du débat académique. 

 

Bref, on en reparlera j’espère, je suis curieux de savoir ce que tu penses du bouquin. D’ailleurs j’ai entamé Logique 2.0 un de ses derniers papiers, où il promet de donner corps à ses idées pour refonder carrément la logique. Malheureusement pas eu trop le temps d’approfondir.

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il y a 17 minutes, Mégille a dit :

Je suis maintenant de Zomia ou l'art de ne pas être gouverné de James Scott. Le début est très prometteur. Pour ceux qui ne connaissent pas : il s'agit d'Histoire des peuples des collines d'Asie du Sud-Est. La "zomia" est une très grande zone montagneuse qui est généralement prise pour une frontière non-civilisée peuplée de barbares attendant de recevoir la civilisation. L'auteur dénonce un point de vue typique des états des plaines, et y voit plutôt une zone-refuge et de refus de l'état.

si jamais tu prends des notes

... pense à un article potentiel pour CP.

 

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Il y a 2 heures, Mégille a dit :

Je suis maintenant de Zomia ou l'art de ne pas être gouverné de James Scott. Le début est très prometteur. Pour ceux qui ne connaissent pas : il s'agit d'Histoire des peuples des collines d'Asie du Sud-Est. La "zomia" est une très grande zone montagneuse qui est généralement prise pour une frontière non-civilisée peuplée de barbares attendant de recevoir la civilisation. L'auteur dénonce un point de vue typique des états des plaines, et y voit plutôt une zone-refuge et de refus de l'état.

 

Dans l'anarcho-primitivisme, il y a au moins deux problèmes, notamment le primitivisme...

 

J'avais lu ce compte-rendu sinon: https://laviedesidees.fr/Zomia-la-ou-l-Etat-n-est-pas.html

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il y a une heure, Johnathan R. Razorback a dit :

 

Dans l'anarcho-primitivisme, il y a au moins deux problèmes, notamment le primitivisme...

 

J'avais lu ce compte-rendu sinon: https://laviedesidees.fr/Zomia-la-ou-l-Etat-n-est-pas.html

 

Oui, l'auteur n'est pas à proprement parler un libertarien, il lui arrive même d'employer le mot "néolibéral". Cependant 1) malgré un parti pris interprétatif très radical, le discours reste descriptif, il n'encourage pas à aller vivre clandestinement dans la forêt 2) la vision qu'il propose de l'Etat est tout à fait acceptable : une organisation cherchant toujours à s'étendre, qui tend à tout homogénéiser pour mieux tout contrôler, et qui vit grâce à l'esclavage, aux travaux forcés, à la conscription et à l'impôt.

Même sans partager sa nostalgie pour les anciennes sociétés sans états, je très intéressant le déplacement de perspective sur l'Histoire qu'il propose. On a souvent une vision statocentrée, voire statolâtre des choses, alors que les sociétés sans états ont été omniprésentes jusqu'à très récemment. Il offre une grille de lecture qui permet de les intégrer à la grande image. J'aime aussi sa théorie selon laquelle les vas-et-viens délibérés de la population du monde étatique (les plaines) au monde sans état (les collines) permettait de limiter la violence des états.

 

Bref, sans être du même bord que l'auteur, je trouve que c'est une lecture enrichissante.

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il y a 23 minutes, Mégille a dit :

la vision qu'il propose de l'Etat est tout à fait acceptable : une organisation cherchant toujours à s'étendre

 

Ni plus ni moins que n'importe quel pouvoir, donc que n'importe quelle organisation (entreprise, église, etc.), donc que n'importe quel homme de pouvoir (« C'est une expérience éternelle, que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ; il va jusqu'à ce qu'il trouve des limites. » -Montesquieu, De l'Esprit des lois, 1748), donc que tout homme -voire même que tout être vivant (Nietzsche dirait que la vie est croissance/agression/absorption).

 

Le propre de l'Etat est donc ailleurs.

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8 hours ago, Mégille said:

Je suis maintenant de Zomia ou l'art de ne pas être gouverné de James Scott. Le début est très prometteur. Pour ceux qui ne connaissent pas : il s'agit d'Histoire des peuples des collines d'Asie du Sud-Est. La "zomia" est une très grande zone montagneuse qui est généralement prise pour une frontière non-civilisée peuplée de barbares attendant de recevoir la civilisation. L'auteur dénonce un point de vue typique des états des plaines, et y voit plutôt une zone-refuge et de refus de l'état.

Je suis en train de lire son dernier, Against the grain.

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Il y a 9 heures, Rübezahl a dit :

si jamais tu prends des notes

... pense à un article potentiel pour CP.

 

Pas que je veuille décourager les initiatives, mais il me semble que ça a déjà été fait.

 

il y a une heure, Lancelot a dit :

Je suis en train de lire son dernier, Against the grain.

 

Là par contre, il y a potentiel :)

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 J'ai lu un livre excellent par hasard

 

image.jpeg

 

 Ce livre est une réponse à toute la propagande écologique sur divers sujets (les ressources, le réchauffement, les OGM, etc) et c'est vraiment incisif. Ca ne se perd pas en détails inutiles. C'est une succession de chiffres, d'études et d'arguments, simples. Pas de poésie d'intello. 

 

 L'auteur rappelle aussi que les conflits sont moins importants et meurtriers qu'avant et que les Etats-Unis resteront la puissance N1 par défaut - ce qui n'est pas le coeur du livre selon moi mais qui est bien quand même. Meilleur livre finalement que le "Non, ce n'était pas mieux avant" de Norberg. Alors qu'il a été écrit bien avant.

 Bref un excellent livre à distribuer. Après, les libéraux savent sans doute déjà beaucoup de choses de ce livre... Mais le ton est mesuré, sérieux car l'auteur sait qu'il s'adresse à des français remplis de toutes les nouvelles idéologies actuelles. Et faut reconnaître qu'il fait bien le taf. 

 

 Bref, ça va devenir LE livre que je conseillerais dorénavant sur l'écologie - et aussi sur la domination des Etats-Unis. 

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Non mais je vois beaucoup de trop de gens s'exciter sur Internet - ou ailleurs - sur la Russie ou la Chine qui "concurrencent" les USA. Le livre montre qu'il y a en réalité à peine match. Et que les Etats-Unis vont resté les leaders du monde à n'en pas douter. Et c'est bien de le rappeler aux anti-américains fachos ou cocos. Et c'est bien de rappeler qu'une Nation fondée sur le libéralisme à la naissance, "domine" le monde. 

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J'avais déjà eu l'occasion de le dire mais les analyses de Huguenin sur la pensée contre-révolutionnaire dévoilent de fascinantes et nettes similitudes avec l'anti-individualisme de gauche et d'extrême-gauche (Rousseau, Proudhon, Bakounine, les bolcheviks, etc.):


"Pour Bonald, la liberté politique n'existe pas. Il n'existe qu'une liberté, métaphysique, celle de faire le bien, et l'homme ne peut le faire que sous l'impulsion extérieure de la société. Dès lors, l'individu n'est plus rien: "L'homme n'existe que pour la société et la société ne le forme que pour elle". On décèle chez Bonald une confusion entre la nature sociale de l'homme et le fait que cette sociabilité épuise tout son être. A ce titre, Bonald est en total désaccord avec la pensée traditionnelle, pour laquelle la fin de l'homme est la vertu, ou la contemplation de Dieu, s'inscrivant dans une destinée singulière, propre à chaque être. Réagissant fortement face au postulat individualiste, Bonald pèche par excès inverse. La société ne saurait former l'homme pour elle, sans que l'homme fût réduit au rang de moyen. [...] Nous sommes confrontés ici à un jacobinisme blanc tout à fait inédit. La société est pour Bonald, comme pour Rousseau, un être animé par une volonté qu'il appelle aussi "volonté générale". [...] Pire encore, Bonald divinise la société en la comparant à Dieu." (p.101)

"Maistre a à peu près la même attitude en considérant l'homme comme le rouage d'une machine [...] Si la société est tout, la loi est un absolu. Maistre n'hésite d'ailleurs pas à défendre l'indéfendable. La loi a toujours raison: si la loi punit de mort le vol d'un domestique, "il est coupable suivant la loi ; il est jugé suivant la loi ; il est envoyé à la mort selon la loi ; on ne lui fait aucun tort". La loi est absolutisée. Qu'elle puisse être bonne ou mauvaise n'intéresse pas Maistre. Aucun critère du bien ou du mal ne peut venir modifier la perception que l'on en a ou l'obéissance qu'on lui doit. Les réactionnaires se comportent bel et bien comme des modernes*. Maurras ni aucun membre de l'Action française ne s'en est offusqué, ni même ne l'a relevé." (p.102)

-François Huguenin, L'Action française. Une histoire intellectuelle, Perrin, coll. Tempus, 2011 (1998 pour la première édition), 686 pages.

 

* Car il est bien connu que les Modernes sont tous des positivistes juridiques anti-individualistes... :icon_rolleyes:

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Je suis dans " De la capacité politique des classes ouvrieres," de Proudhon.

Je cite cet extrait qui , il me semble, présente quelques résonances avec l'actualité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Parmi les partisans du communisme, il en est qui, moins intolérants que les autres, ne proscrivent pas d’une manière absolue la propriété, la liberté industrielle, le talent indépendant et initiateur ; qui n’interdisent pas, au moins par des lois expresses, les groupes et réunions formés par la nature des choses, les spéculations et fortunes particulières, pas même la concurrence aux sociétés ouvrières, privilégiées de l’État. Mais on combat ces influences dangereuses par des moyens détournés, on les décourage par les tracasseries, les vexations, les taxes et une foule de moyens auxiliaires dont les anciens gouvernements fournissent les types, et que la morale d’État autorise :

Impôt progressif ;

Impôt sur les successions ;

Impôt sur le capital ;

Impôt sur le revenu ;

Impôt somptuaire ;

Impôt sur les industries libres.

En revanche, franchises aux associations ;

Secours aux associations ; 

Encouragements, subventions aux associations ;

Institutions de retraites pour les invalides du travail, membres des associations, etc., etc.

C’est, comme l’on voit, et comme nous l’avons dit, l’ancien système du privilége retourné contre ses bénéficiaires ; l’exploitation aristocratique et le despotisme appliqué au profit de la plèbe ; l’État serviteur devenu la vache à lait du prolétariat et nourri dans les prairies et pâturages des propriétaires ; en résumé, un simple déplacement de favoritisme ; les classes d’en haut jetées en bas et celles d’en bas guindées en haut ; quant aux idées, aux libertés, à la justice, à la science, néant.

Sur un seul point, le communisme se sépare du système d’état bourgeois : celui-ci affirme la famille, que le communisme tend invinciblement à abolir. Or, pourquoi le communisme s’est-il prononcé contre l’institution matrimoniale, inclinant avec Platon et les premières sectes chrétiennes au libre amour ? C’est que le mariage, c’est que la famille est la forteresse de la liberté individuelle ; que la Liberté est la pierre d’achoppement de l’État, et que pour consolider celui-ci, le délivrer de toute opposition, gêne et entrave, le communisme n’a vu d’autre moyen que de ramener à l’État, de rendre à la communauté, avec tout le reste, les femmes et les enfants. C’est ce que l’on appelle encore d’un autre nom : Émancipation de la femme. Jusque dans ses écarts, on voit que le communisme manque d’invention et se réduit à un pastiche. Une difficulté se présente : il ne la résout pas, il la sabre.

Tel est en résumé le système du Luxembourg, système qui, n’en soyons pas surpris, doit conserver des partisans nombreux, puisqu’il se réduit à une simple contrefaçon et représaille de la plèbe substituée aux droits, faveurs, priviléges et emplois de la bourgeoisie ; système dont les analogues et les modèles se retrouvent dans les despotismes, les aristocraties, les patriciats, les sacerdoces, les communautés, hôpitaux, hospices, casernes et prisons de tous les pays et de tous les siècles.

La contradiction de ce système est donc flagrante ; c’est pourquoi il n’a jamais pu se généraliser et s’établir. Constamment il s’est écroulé aux moindres essais.

Supposez un moment le pouvoir aux mains des communistes, les associations ouvrières organisées, l’impôt braqué sur les classes qu’aujourd’hui le fisc épargne tandis qu’il pressure les autres, tout le reste à l’avenant. Bientôt toute individualité possédant quelque fortune sera ruinée ; l’État sera le maître de tout : après ? N’est-il pas clair que la communauté, surchargée de tous les malheureux dont elle aura détruit ou confisqué la fortune, encombrée de tout le travail auparavant abandonné aux entrepreneurs libres, recueillant moins de forces qu’elle n’en détruit, ne suffira pas au quart de sa tâche ; que le déficit et la famine amèneront en moins de quinze jours une révolution générale, que tout sera à recommencer, et que pour recommencer on procédera par une restauration ?

Telle est pourtant l’absurdité anté-diluvienne qui depuis trente siècles a rampé, comme le limaçon sur les fleurs, à travers les sociétés ; qui a séduit les plus beaux génies et les réformateurs les plus illustres : Minos, Lycurgue, Pythagore, Platon, les Chrétiens et leurs fondateurs d’ordres ; plus tard Campanella, Morus, Babeuf, Robert Owen, les Moraves, etc. 

Toutefois, il est deux choses que nous devons noter à l’avantage du communisme : la première, c’est que, à titre de première hypothèse, il était indispensable à l’éclosion de l’idée vraie ; la seconde, qu’au lieu de scinder, comme a fait le système bourgeois, la politique et l’économie politique et d’en faire deux ordres distincts et contraires, elle a affirmé l’identité de leurs principes et essayé d’en opérer la synthèse. Nous reviendrons sur ce sujet dans les chapitres suivants.

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