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Ces phrases qui vous ont fait littéralement hérisser le poil 2


Mathieu_D

Messages recommandés

2 minutes ago, FabriceM said:

 

A la limite pourquoi pas. Le seul truc gênant c'est que son choix de vie repose in fine sur le statut de la fonction publique.

Le temps partiel ne concerne pas que la fonction publique.

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8 minutes ago, FabriceM said:

 

Dans le privé, il me semble, l'employeur a beaucoup plus de latitude pour refuser un temps partiel.

Non pas pendant les 3 ans après la naissance, c'est la même règle.

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Il y a 3 heures, fryer a dit :

Bof, chacun peut bien mener sa vie comme il veut. Prendre un temps partiel pour s'occuper des gosses n'est pas non plus la révolution sociale.

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il y a 21 minutes, fryer a dit :

Je critique l'ode à la décroissance du monde. La glande payée par ceux qui travaillent. Tu m'étonnes qu'ils attendent le revenu universel lol. There´s no free lunch.

 

?

 

il y a une heure, Mathieu_D a dit :

Non pas pendant les 3 ans après la naissance, c'est la même règle.

ok

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C'est quand même marrant ces utopies pour classes urbaines éduquées  qui ne pourraient exister sans perfusion massive d'argent public. L'utopie libertaire, c'était quand même mieux avant.

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L'enfer des start-up : "J'avais l'impression que tout le monde portait des lunettes roses"

 

S’il y a des choses à dire sur la culture start-up qui fonctionne un peu sur du vide, là j’ai juste envie de dire bienvenue dans le monde du travail où parfois on rencontre des cons, où on ne fait pas forcément des choses épanouissantes mais d’où on peut partir aussi.
 

Citation


Là-bas, on me proposait un salaire de 650 euros brut. J'ai explosé de rire et refusé. Et en fait c'est comme ça, sur le tas, que j'ai compris qu'il n'y avait pas de salaire minimum en Allemagne [un salaire minimum a été introduit en Allemagne en 2015, ndlr]. Au fur et à mesure, j'ai été confrontée à des désillusions et j'ai compris que l'univers des start-up abusait vraiment de cette précarité.

 

 

Vilain marché. Devoir refuser une offre trop basse c’est vraiment trop violent. Au moins avec le SMIC on sait à quoi s’attendre.

 

Citation

 

Je n'ai rien contre un petit chien en soi, même si c'est un caniche et qu'en général, les caniches c'est plutôt le symbole du pouvoir que le chien du prolétaire.


 

Ok.

 

Citation

Mais tout ça était tellement poussé à l'excès, comme pour servir une idéologie. Le frigo était plein de choses bonnes pour la santé, bio et à la mode (on y trouvait par exemple toutes les sortes de limonade :  au maté, aux fruits rouges...) : c'est un peu comme si on voulait donner le sentiment qu'on était les pionniers de quelque chose et que la moindre chose ingurgitée devait forcément être le symbole du changement. C'est ça qui m'agace : c'est l'enveloppe. Pareil pour le team-bonding, les apéros after-work. J'adore faire la fête moi, j'aime bien boire des coups, mais avec des vrais amis. Je ne veux pas être obligée de le faire toutes les semaines avec mes collègues, juste pour faire un selfie avec mes patrons et dire après sur Instagram que j'étais là.

Mais c’est trohorrible…

 

Citation

Est-ce que ces types sont réellement convaincus de tout ce qu'ils font et tout ce qu'ils disent, ou est-ce que c'est un pur excès de mégalomanie ? Je ne sais pas. Parce que c'est vrai qu'ils ont tellement le vent en poupe, ce n'est plus comme les patrons de grands groupes d'il y a 20 ans, qui avaient quand même un peu mauvaise presse. Là, vraiment, tout le monde les encense. La gauche comme la droite, les jeunes comme les vieux.

Donc ce qui la gêne c’est que les start-up échappent (encore) à la diabolisation propre au capitalisme.

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La Croix Rousse c'est historiquement le quartier bobo ultra gentrifié en dehors de Paris.

Y a eu plusieurs thèses écrites et il y en a d'autres en cours d'écriture là dessus. Une très bonne à lire est "Rester Bourgeois" de Collet.

Alors, ce genre de gugusse, c'est juste un bobo, d'ailleurs il dit lui meme qu'il peut se le permettre, probablement un héritier honteux, ingénieur fils d'ingénieur qui joue sa petite révolution dans son quartier bobo.

No panic, c'est la même soupe habituelle.

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Boire un coup une fois par semaine avec l'équipe c'est pas trop demander, faut pas déconner.

Quand t'intègres une startup tu sais que ton job ne va pas être 9-5 à faire ton tàf tout seul dans ton coin sans te préoccuper des autres.

Les pots avec l'équipe c'est un truc pratiqué quasi universellement : dans les boîtes d'événementiel, les banques d'investissement, les départements sales de n'importe quelle boîte...

Ce n'est pas obligatoire mais c'est fortement conseillé.

Le sous-titre de l'article devrait être changé :

Quand Mathilde Ramadier commence à travailler dans le secteur dynamique des start-up, l'expérience tourne au cauchemar.
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13 minutes ago, poney said:

Alors, ce genre de gugusse, c'est juste un bobo, d'ailleurs il dit lui meme qu'il peut se le permettre, probablement un héritier honteux, ingénieur fils d'ingénieur qui joue sa petite révolution dans son quartier bobo.

Clairement c'est un texte typique du gars qui n'est pas sûr d'assumer moralement son lifestyle et qui cherche à se rassurer par de vagues et molles considérations idéologiques.

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il y a 45 minutes, Johnathan R. Razorback a dit :

Horrible peut-être pas, mais ce genre d'ambiance de fête permanente et obligatoire m'agacerait énormément moi aussi. Pas au point d'aller me plaindre dans la presse, mais pas loin.

C'est un type de culture d'entreprise qui ne convient pas à tout le monde mais j'ai l'impression qu'elle voit surtout les à côté sympas et le team building comme des stratégies de manipulation du méchant capital. C'est quand même vachement mieux quand ton patron est ton ennemi déclaré.

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Bon, honnêtement, y a un peu de ça dans la néo management que j'ai souvent identifié comme étant "à l'américaine".

J'ai connu ça chez Piizza Hut, puis Mc Do puis Starbucks et c'est relou de chez relou. L'obligation d'être heureux ne rend pas les gens heureux, ça fait chier. Je déteste qu'on appelle son employé "collaborateur", ça fausse. T'es collaborateur de que dale, t'as aucun pouvoir de décision même marginal ou d'influence sur rien. T'es juste un employé qui fait ce qu'on lui demande. Good, appellez moi "employé" et foutez moi la paix avec vos team bulding pourris ou ont doit faire semblant de s'amuser, arrêtez de dire que "la boite est génial", arrêtez d'engager des managers qui jouent les chefs de camps scouts et qui ont une facade de gars sympa mais qui te snipent dans le dos. Mentalité de petite pute.
J'ai détesté ça profondément. J'ai bossé 6 mois dans une boite normale, hollandaise. Y avait un patron, un manager et des employés. Pas de blabla, pas de faux sourire à l'américaine, pas de team building à la noix et ben c'était 150x mieux et j'avais pas l'impression qu'on allait me la faire a l'envers ou que me prenait pour un gros idiot qui allait gober tout et n'importe quoi parce que "la boite est cool".
Starbucks c'était le pire pour ça. Derrière sa façade cool, c'est le règne du chef tyrannique et c'est absolument abrutissant pour les "collaborateurs". On te fait miroiter des Ipad à gagner, les mecs en viennent à penser à tuer père et mère pour ça et balancent partout "nan mais Starbucks c'est cool, on peut gagner des ipads quoi !" Ca implique un freak control du travail de tes collègues parce que si y en a qui merde un peu un client mystère, bye bye l'ipad. J'en ai merdé un parce que j'avais pas pris son putain de prénom. Le mec est tout seul à 15h, y a que lui et moi à ce foutu comptoir, je prends pas son fucking prénom parce que c'est demeuré, bim, c'était un putain de client mystère. Y a pas que ça mais du coup on a perdu une journée en mer sur un voilier, j'ai du supporter les remarques de merde durant des semaines. Une autre a été saquée parce que le lait était trop chaud (foutu client avec un thermomètre), du genre 85° au lieu de 70°, mais merde, on a pas de thermomètre derrière le bar, t'as juste une buse à vapeur, tu le fais au feeling ton foutu café latte à la noix. Bye bye l'ipad.
Ambience de merde au top.

Mais nan c'est trop cool comme boite, on fait des team bulding et on peut gagner des télé.

Fuck dat shit.

 

Cette forme de management est merdique sous sa facade gentille, dénoncer ça, je suis le premier. J'ai subi ça durant...6 ans. Quel merdier.

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Je suis plutôt d'accord mais pour moi le vrai problème c'est que les mauvais managers et patrons pensent que ça compense tout ce qui peut être merdique dans le taf à commencer par leur comportement. J'ai un patron qui se la joue grand seigneur parce qu'il nous rince deux soirs par an mais le lendemain ça ne l'empêche pas de me refuser de partir plus tôt pour un rdv chez le médecin.

J'ai tendance à penser que la culture d'entreprise et tout ce qui enrobe le taf est bien supporté même si c'est agaçant tant que l'essentiel est correct et bien organisé.

 

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il y a une heure, Alchimi a dit :

Ah ouais ok. J'aurais pas supporté ça longtemps.

T'envoyait jamais tes collègues se faire voir?

 

J'aurais eu du mal aussi.

 

À côté de ça j'ai bossé en startup en France, j'ai aimé. Je suis pourtant vite réfractaire au team building. Mais l'ambiance à la fois décontractée et concentrée j'aime ça. Et le séminaire au final c'était super. Le secteur du développement logiciel se prête bien à un management à la cool. Programmer, c'est réfléchir. On réfléchit mieux dans un chouette cadre. Par contre, pas de carottes ni de bâton dans ce que j'ai vécu. La bonne ambiance repose sur les patrons et les salaires.

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il y a 55 minutes, poney a dit :

Bon, honnêtement, y a un peu de ça dans la néo management que j'ai souvent identifié comme étant "à l'américaine".

J'ai connu ça chez Piizza Hut, puis Mc Do puis Starbucks et c'est relou de chez relou. L'obligation d'être heureux ne rend pas les gens heureux, ça fait chier. Je déteste qu'on appelle son employé "collaborateur", ça fausse. T'es collaborateur de que dale, t'as aucun pouvoir de décision même marginal ou d'influence sur rien. T'es juste un employé qui fait ce qu'on lui demande. Good, appellez moi "employé" et foutez moi la paix avec vos team bulding pourris ou ont doit faire semblant de s'amuser, arrêtez de dire que "la boite est génial", arrêtez d'engager des managers qui jouent les chefs de camps scouts et qui ont une facade de gars sympa mais qui te snipent dans le dos. Mentalité de petite pute.
J'ai détesté ça profondément. J'ai bossé 6 mois dans une boite normale, hollandaise. Y avait un patron, un manager et des employés. Pas de blabla, pas de faux sourire à l'américaine, pas de team building à la noix et ben c'était 150x mieux et j'avais pas l'impression qu'on allait me la faire a l'envers ou que me prenait pour un gros idiot qui allait gober tout et n'importe quoi parce que "la boite est cool".
Starbucks c'était le pire pour ça. Derrière sa façade cool, c'est le règne du chef tyrannique et c'est absolument abrutissant pour les "collaborateurs". On te fait miroiter des Ipad à gagner, les mecs en viennent à penser à tuer père et mère pour ça et balancent partout "nan mais Starbucks c'est cool, on peut gagner des ipads quoi !" Ca implique un freak control du travail de tes collègues parce que si y en a qui merde un peu un client mystère, bye bye l'ipad. J'en ai merdé un parce que j'avais pas pris son putain de prénom. Le mec est tout seul à 15h, y a que lui et moi à ce foutu comptoir, je prends pas son fucking prénom parce que c'est demeuré, bim, c'était un putain de client mystère. Y a pas que ça mais du coup on a perdu une journée en mer sur un voilier, j'ai du supporter les remarques de merde durant des semaines. Une autre a été saquée parce que le lait était trop chaud (foutu client avec un thermomètre), du genre 85° au lieu de 70°, mais merde, on a pas de thermomètre derrière le bar, t'as juste une buse à vapeur, tu le fais au feeling ton foutu café latte à la noix. Bye bye l'ipad.
Ambience de merde au top.

Mais nan c'est trop cool comme boite, on fait des team bulding et on peut gagner des télé.

Fuck dat shit.

 

Cette forme de management est merdique sous sa facade gentille, dénoncer ça, je suis le premier. J'ai subi ça durant...6 ans. Quel merdier.

This.

 

Le passage d'un management fordien, paternaliste, hiérarchique, à un management "cool", festiviste, décentralisé, un management par les affects, a été analysé entre autres par Boltanski et Chiapello comme une évolution du capitalisme visant à neutraliser les critiques contre la hiérarchie et la bureaucratie aliénante apparues lors de Mai 68 et des années suivantes:

"On demande [...] aux individus d'être "loyaux, sincères, enthousiastes", mais en leur faisant subir des pressions telles qu'en fait "ils ressentent de la peur, de la méfiance de la haine" dans des contextes où "mise en valeur des ressources humaines signifie purement et simplement art de mieux presser le citron" (Orgogozo, 1991). [...]
Les situations de travail en entreprise aujourd'hui sont de fait particulièrement susceptibles de faire l'objet d'accusation de manipulation. En effet, si le management consiste toujours à faire faire quelque chose à quelqu'un, la manipulation et le soupçon de manipulation se développent quand il devient difficile de recourir aux formes classiques de commandement, consistant à donner des ordres, qui supposent la reconnaissance d'une subordination et la légitimité du pouvoir hiérarchique. Or, les vingt dernières années ont plutôt été marquées par l'affaiblissement des ordres conventionnels et des relations hiérarchiques, qu'elles relèvent d'un monde industriel ou d'un monde domestique, dénoncées comme autoritaires, et par la multiplication des revendications touchant à l'autonomie. Dans un tel contexte, on est amené à substituer au commandement hiérarchique dans le plus grand nombre de cas possible des pratiques visant à amener les gens à faire d'eux-mêmes, et comme sous l'effet d'une décision volontaire et autonome, ce qu'on désire leur voir faire. C'est ainsi, comme on l'a vu au Chapitre I, que les "cadres" doivent se transformer en "donneurs de souffle", en "coachs" ou encore en "leaders" dont la marque est de formuler des "visions" enthousiasmantes qui font se lever les hommes d'eux-mêmes puisqu'il n'est plus légitime de les y commander.
Le développement de techniques propres à entraîner des personnes à faire de façon apparemment volontaire ce qu'on souhaite leur voir faire a donc été particulièrement stimulé. Que l'on pense, par exemple, au développement des techniques de la communication (interne et externe), au courant du développement organisationnel (OD) qui vise notamment à amener les personnes à "prendre conscience" de l'existence de "problèmes", tels qu'ils ont été au préalable identifiés par la direction, pour qu'un changement du mode d'organisation soit ensuite plus facile à mener, ou encore au management participatif qui repose sur la volonté du supérieur hiérarchique de prendre des décisions en s'appuyant sur les avis de ses collaborateurs permettant à ceux-ci d'adhérer ensuite à la décision.
Or ces dispositifs, qui reposent sur le consentement et l'adhésion, ne peuvent atteindre leur but qu'en se coulant dans des formes empruntant les figures typiques d'une grammaire de l'authenticité: celle des relations spontanées et amicales, de la confiance, de la demande d'aide ou de conseils, de l'attention au malaise ou à la souffrance, de la sympathie, voire de l'amour. Ceux qui se trouvent pris dans ces dispositifs ne peuvent ni refuser catégoriquement de participer à ces échanges, ce qui les conduirait tout droit à la mise à l'écart et au renvoi, ni ignorer, même dans les moments où ils s'y engagent avec le moins d'arrière-pensées ou même avec plaisir, que es relations plus "authentiques" sont adossées à des techniques de "mobilisation" (comme disent Crozier et Sérieyx (1994) pour bien les distinguer des anciennes formes "infantilisantes" de "motivation" qui n'ont plus "aucune prise sur des gens hautement scolarisés"). Mais ils ne peuvent pas non plus, sans risquer de mettre en péril leur estime de soi et leur confiance dans le monde, participer, au moins durablement, de façon parfaitement cynique, sur le mode du faire-semblant, parce que ces nouvelles techniques, dans la mesure même où elles reposent moins sur des procédures ou sur des dispositifs d'objets (comme c'était le cas pour la chaîne) que sur des personnes et sur l'usage que ces personnes font de ressources dépendant de leur présence corporelle, de leurs émotions, de leurs mimiques, de leur voix, etc., font corps avec ceux qui les mettent en œuvre dont les qualités inhérentes, en tant qu'êtres singuliers, viennent parasiter l'usage stratégique qu'ils font d'eux-mêmes et risquent sans arrêter de le déborder, en quelque sorte à leur insu, comme lorsqu'on passe, sans solution de continuité, d'une émotion d'abord obligée et que l'on croyait feinte, à une émotion réelle qui vous prend et vous submerge au-delà de toute attente
."
-Luc Boltanski et Ève Chiapello, Le Nouvel esprit du capitalisme, Paris Gallimard, coll. Tel, 2011 (1999 pour la première édition), 971 pages, p.618-622.

 

"Le choix n'est rien qu'une illusion créée pour séparer ceux qui ont le pouvoir de ceux qui ne l'ont pas." -Le Mérovingien, Matrix Reloaded (2003).

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il y a une heure, Alchimi a dit :

Ah ouais ok. J'aurais pas supporté ça longtemps.

T'envoyait jamais tes collègues se faire voir?

 

Bien sur que si, dès le début, j'avais été engagé pour devenir "shift leader", poste que j'avais déjà alors que j'étais encore étudiant chez Pizza Hut...j'ai jamais été promu à cause de ma propension à râler, ne pas faire ce qu'on me demandait quand je considérais que c'était trop con, bref, avoir une grande g... dans ce job de boulot c'est mal vu. Après, on m'a gardé parce que, sans me venter, j'étais ultra efficace et qu'au bout de quelques mois, il n'y avait personne de plus rapide et plus organisé que moi derrière le comptoir et c'est important d'avoir un gars comme moi capable de faire un rush de 3h sans se plaindre et de gérer 5 ou 6 commandes à la fois sans se gourer et en respectant ( a peu près) les standards. Je dois même dire que j'aimais beaucoup cette tension. On était trois mecs comme ça. Grandes gueules, raleurs, mauvais employés selon les standards du cool et du friendly, mais très efficaces. Inutile de dire qu'on est devenu (et resté) très potes... A un moment la direction n'est pas totalement conne et ils se contentaient de nous menacer de trucs ou de nous faire signer des notifications de remontrances, ou je sais plus comment ils appelaient ça. Ce sont des boulots qui sont fait pour des gens très dociles qui sont facilement amusables, si t'as un peu de caractères c'est ho-rri-ble. Horrible!

On en reparle, je pense à plein de trucs : les conversations étaient fliquées. Pas question de parler devant les clients sauf si c'est de la boite et en bien. Je comprends parfaitement qu'on ne va pas autoriser les employés à casser du sucre sur la boite pendant son service devant les clients. Normal. Mais fliquer les conversations ? da fuck.
Obligé de sourire ! Dans les deux évaluations annuelles que j'ai eu, dans la liste de critique il y avait "pas assez souriant". 10 balles de l'heure pour sourire comme un idiot et jouer le mec sur enjouer à chaque client ? Mais quand t'as une file jusque dehors et que tu sers plus 1 000 personne par jour debout derrière un comptoir, en plein été sudiste, c'est plus possible. Bien sur, je comprends aussi qu'on ne va pas pendre une tronche jusque par terre devant les clients, mais là je parle pas de ça, je parle de l'obligation d'avoir un sourire super voyant et d'être enjoué comme un enfant qui reçoit un cadeau durant toute journée. Yeah, Mickey Mouse est dans la place. Un café monsieur ? On est au delà de la politesse C'est de la tyrannie du cool, je vois pas ça autrement.

Un autre exemple de la connerie ambiante. T'as bien sur toute une liste de tâches à effectuer chaque jour, certains sont quotidiennes (nettoyer les machines, la poussière, ...), d'autres moins régulières (faire les vitres, nettoyer au dessus armoire, ...). Et donc c'est interdit de ne rien faire. J'ai vécu des journées horribles ou t'avais rien à faire. Tu sais pas pourquoi, parfois, t'as pas de clients durant 2 ou 3h. Pas un ! Dans un starbucks en centre ville, c'est impressionnant. Ca arrive les jours avant les soldes ou en hiver, les gens attendent et ne sortent pas. Je me suis pris une réprimande parce qu'après avoir passé 5h à jouer l'homme de ménage et que tout blinquait, je me suis appuyé debout (sans les coudes, sans rien de spécialement disgracieux) contre le comptoir en attendant le chalant. Pris à la caméra que j'avais oublié, le manager m'engueule, je fais la remarque qu'il n'y a rien à faire et la réponse : il ne faut pas laisser penser qu'on s'ennuie et qu'on a rien à faire chez Starbucks. C'est effectivement interdit par le reglement intérieur. J'ai été de corvée chiotte pendant tout le restant du mois. Tyrannie du cool.

 

Et le pire : ça marche sur pleins d'employés, ça m'a toujours énormément choqué. Parce qu'en fait, les promotions se jouent la dessus plus que sur le reste. Si t'es un bon G.O. qu'est cool, que t'es pas trop con et que tu es capable de te servir du programme informatique de gestion, ben tu peux devenir manager. Après, c'est aussi un des rares boulot que je connaisse ou tu peux avoir des promotions, un salaire décent et des primes en ayant fait zéro étude, pour ça ces boites sont très biens, je ne critique pas ça. Mais le côté prostitution personnelle qui va avec m'a toujours rebuté.

 

il y a une heure, Romy a dit :

Je suis plutôt d'accord mais pour moi le vrai problème c'est que les mauvais managers et patrons pensent que ça compense tout ce qui peut être merdique dans le taf à commencer par leur comportement. J'ai un patron qui se la joue grand seigneur parce qu'il nous rince deux soirs par an mais le lendemain ça ne l'empêche pas de me refuser de partir plus tôt pour un rdv chez le médecin.

J'ai tendance à penser que la culture d'entreprise et tout ce qui enrobe le taf est bien supporté même si c'est agaçant tant que l'essentiel est correct et bien organisé.

 

 

Il y a eu une prise de conscience dans le monde de l'entreprise qui est parfaitement saine : tes employés doivent s'y épanouir pour bien travailler.

 

De cette prise de conscience, on est tombé dans un truc ultra malsain ou il faut à la fois être cool et exigeant, ou le freak control se mêle à une schyzophrénie improbable sous forme de "amusez vous, montrez le, mais sous surveillance hein".

A partir du moment ou tu es obligé de t'amuser, y a un truc qui va pas.

 

il y a 15 minutes, Johnathan R. Razorback a dit :

This.

 

Le passage d'un management fordien, paternaliste, hiérarchique, à un management "cool", festiviste, décentralisé, un management par les affects, a été analysé entre autres par Boltanski et Chiapello comme une évolution du capitalisme visant à neutraliser les critiques contre la hiérarchie et la bureaucratie aliénante apparues lors de Mai 68 et des années suivantes:

 

 

 

Ce bouquin est génial, si on fait fit de leur côté gaucho anti capitalistes, c'est un bouquin que tout le monde, libéraux compris, devraient lire. C'est devenu assez vite un classique de sociologie à cause du biais gauchiste, soyons honnête, mais quand t'as vécu ce management (personnellement, à raison de 20 a 25h semaine durant mes 6 ans d'études), nom de dieu, ça fait du bien à lire.

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En même temps et à te lire Poney je comprends de mieux en mieux pourquoi je ne vais jamais me payer un café chez starbucks (ou les trucs du genre). Même en temps que client et pas employé je trouve que quelque part starbucks te prend pour un môme venu chez domac et qui se sent tout heureux et à la mode d'acheter un café d'outre-espace qu'il va sharer sur instagram et quelle chance qu'on se soit rencontré moi et starbucks..

Et ça, ce genre de trucs m'a toujours bien gonflé. Je dois être trop vieux con avant l'heure pour ce genre de franchise.

 

En plus ils passent vraiment de la soupe niveau musique.

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Oui, j'ai jamais compris ce besoin compulsif de se présenter par son prénom et de demander le prénom des clients. On est pas à la maternelle.
Puis je suis allé aux USA et j'ai remarqué que c'est normal de dire "Hello, i'm Cindy and i will be your waitress for tonight", le tout avec le sourire bright Colgate...

 

A mon avis, il y a un truc culturel, ça peut fonctionner aux USA mais en France / Belgique, ça marche pas, et on en vient à un tel niveau de "forcage" que ça crée des gros problèmes.

 

Sinon, pour ne pas totalement cracher dans la soupe, il y a avait des trucs sympas dans ces boites, j'ai quand même quelques bons souvenirs, mais je fais partie des gens qui adorent être sous pression en cuisine/derrière un bar. Mon premier boulot étudiant à 16 ans, barman dans un café de supporters. Les jours de foot, c'était ouf, j'ai tout de suite adoré ça. Puis j'ai été commis de cuisine dans un grand restoraut bruxellois, j'ai appris à découper des légumes à la vitesse de l'éclair. Emincer un oignons : no problem ! Pizza Hut le samedi soir, c'était le kif, jusqu'à 1000 pizza par service, plus les entrées et toutes les autres conneries. C'est sportif. L'adrénaline et le sentiment d'accomplir un truc assez fou, c'est grisant. J'ai fait ça 3 ans avant de craquer.

Y avait de ça chez Starfuck. ET comme je le disais, ce sont des boites qui laissent leur chance à n'importe qui, sans racisme, sans préjugé, sans age (j'avais une collègue qui avait été virée à 50 ans et qui s'est retrouvée à faire des cafés avec des gars de 20 ans). Franchement, quelle autre boîte offre ça ? Aucune...

Ils offrent des formations plus ou moins poussées et intéressantes. Pour l'emploi et la formation, ce sont des boites précieuses. A mon avis, il veut mieux apprendre le taf de manager chez Mac Do que faire une école de gestion un peu pourrie. Ca serait vraiment des boites intéressantes si il n'y avait pas ce management "à l'américaine" (je sais vraiment pas comment l'appeler autrement). Ou alors, c'est pas fait pour tout le monde.

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Les rares fois où je vais par dépit chez Starbucks, je donne un faux nom si possible improbable. M'énerve toujours cette technique marketing à la con pour créer de la fausse proximité. C'est ma façon stérile de lutter

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Je crois que la plupart des clients font ça. Le plus dur c'est jouer ce manège avec des gens de l'age de tes parents, c'est d'un con...et toujours l'épée de Damoclès : et si c'set un client mystère ?

A MArseille, on avait les nageurs du CNM...T'as Florent Manaudou qui rentre, tu demandes son prénom, tu te sens con, et le gars te réponds sérieusement : Joseph (ou je sais plus quel prénom "idiot"). Alors tu le regardes, tout le monde sait que c'est une situation a devenir chèvre, et tu notes "joseph" sur le gobelet...

A la longue, c'est fatiguant.

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