Aller au contenu

Ces phrases qui vous ont fait littéralement hérisser le poil 2


Mathieu_D

Messages recommandés

Par amusement plus que par irritation : cette interview de l'ineffable Marie Monique Robin, désormais très versée en économie (mais toujours humble).

 

OGM, agroécologie, changement climatique, à chaque fois, on a l’impression que, quand vous vous saisissez d’un sujet, vous lisez tout sur tout…

C’est mon rôle de journaliste. C’est comme ça que je le vois. Je suis une passeuse, moi. Pour me faire un avis sur le changement climatique, il faut que je lise 200 ou 300 études, sinon je n’ai pas d’avis sur la question. Si Albert Londres était là aujourd’hui et voyait comment l’humanité a été capable de transformer la délicate chimie de l’atmosphère, de l’océan, il dirait : « La plume dans la plaie, oui, mais maintenant, il faut surtout montrer comment faire autrement ». Dénoncer, ce n’est plus suffisant. Il nous incombe à nous, journalistes – n’oubliez pas qu’on est le quatrième pouvoir –, de faire en sorte qu’on n’aille pas vers l’effondrement.

 

Lien vers le commentaire

Il faut renouer avec la conception des classiques, ces économistes britanniques du XVIIIe et XIXe siècles : les Adam Smith, John Stuart Mill. Ces auteurs, je les ai lus pour la première fois de ma vie. Ils ont dès le départ considéré qu’il y aurait des limites au développement, que l’accroissement de la production servait à atteindre un certain niveau de bien-être pour le peuple souverain, mais qu’il fallait ensuite tendre vers un état stationnaire. Les néoclassiques – qui continuent d’inspirer tous les économistes contemporains – ont manipulé cette pensée. Si les économistes classiques considéraient qu’il y a trois facteurs à la production : la terre – au sens large de ressources –, le capital et le travail, pour les néoclassiques, il n’y a plus que le capital et le travail. Pour eux, on peut substituer les ressources par autre chose : du capital, de la technologie, etc.

 

Ah.

Quelqu'un pour confirmer ?

Lien vers le commentaire

Quelqu'un pour confirmer ?

 

https://en.wikipedia.org/wiki/Classical_theory_of_growth_and_stagnation

 

et...

 

Les premiers économistes ont par exemple longtemps cru que l'économie se dirigeait vers un « état stationnaire » où la croissance serait « terminée ». David Ricardo ou Adam Smith font partie des classiques anglais, « pessimistes », qui croient à cet état stationnaire. (Wikiberal)

 

Lien vers le commentaire

Cherchez la différence :

Ils ont dès le départ considéré qu’il y aurait des limites au développement, que l’accroissement de la production servait à atteindre un certain niveau de bien-être pour le peuple souverain, mais qu’il fallait ensuite tendre vers un état stationnaire

Les premiers économistes ont par exemple longtemps cru que l'économie se dirigeait vers un « état stationnaire » où la croissance serait « terminée ».

Lien vers le commentaire

Sauf que les classiques ne disaient pas qu'il "fallai" tendre vera cet état comme si c'était une décision politique mais que ca allait être simplement la conséquence des rendements decroissants.

Lien vers le commentaire

Si j'ai bien compris ( ce qui est loin d'être acquis), en gros:

dans un secteur donné la course à l'innovation, et le fait que le potentiel d'innovation croit de manière asymptotique - présupposé faux a mon sens qui constitue l'erreur fondamentale de Marx- fait que la part de capital "fixe" croit au detriment du capital "humain"( ie les salaires) dans l'entreprise capitaliste . pour maintenir son taux relatif de profit le capitaliste n'a donc d'autre choix que de réduire son investissement dans la part " variable" de son capital et donc a exploiter de plus en plus ses employés.

Naturellement l'expérience démontre le contraire, mais si les théories capitalistes "mainstream" de l'époque considéraient aussi que le potentiel d'innovation/croissance était fini*, on comprend mieux le cheminement intellectuel de Marx...

Je dis ça, chuis une buse sortie de l'ednat, hein...

* l'idée etait très en vogue à la fin du XIXe, y compris dans le domaine scientifique. Ça parait dingue avec le recul tant cette période apparaît comme la consécration du potentiel humain d'innovation, mais beaucoup de chercheurs, chacun dans leurs domaines, croyaient sincèrement que l'on finirait par tout savoir. Justement parce que le rythme des avancées était extrêmement rapide et visible au quotidien.

On peut citer Berthelot qui décourageait ses étudiants de poursuivre dans la chimie, car il n'y aurait bientôt plus rien à chercher.

Je ne crois pas qu'on puisse qualifier cet état d'esprit de pessimiste. Plutôt une forme de réalisme naïf, mais plutôt optimiste, dans le fond.

Lien vers le commentaire

Non mais même du côté du modèle de croissance de Solow on retrouve ça. Ce qui est normal quelque part, on fur et à mesure qu'une technique pour gagner de l'argent se démocratise, les profits qu'on peut en tirer s'amenuisent (sauf situation de rente) , c'est normal et c'est une très bonne chose, sinon on en serait toujours à ce contenter de la charrue à boeuf ou encore de la serpe.

Mais ça vaut pour l'employeur comme pour l'employé. Si je travail dans un secteur où n'importe quel blaireau peut me remplacer, il faut pas que je m'étonne si mon revenu aura tendance à baisser. Ce qui permet à la croissance de perdurer, c'est l'innovation, qui elle est motivée par les perspective de profits futurs.

 

Lien vers le commentaire

On a la la base de la thèse marxiste de la baisse tendancielle du taux de profit, non ?

Tout à fait. Marx lui-même considérait son œuvre comme la continuation et l'achèvement de l'école classique.
Lien vers le commentaire

* l'idée etait très en vogue à la fin du XIXe, y compris dans le domaine scientifique. Ça parait dingue avec le recul tant cette période apparaît comme la consécration du potentiel humain d'innovation, mais beaucoup de chercheurs, chacun dans leurs domaines, croyaient sincèrement que l'on finirait par tout savoir. Justement parce que le rythme des avancées était extrêmement rapide et visible au quotidien.

On peut citer Berthelot qui décourageait ses étudiants de poursuivre dans la chimie, car il n'y aurait bientôt plus rien à chercher.

Je ne crois pas qu'on puisse qualifier cet état d'esprit de pessimiste. Plutôt une forme de réalisme naïf, mais plutôt optimiste, dans le fond.

ama, il ne faut pas non plus sous-estimer tout simplement un effet de mode de cette époque.

Il y a des modes en sciences. Presque autant qu'ailleurs et souvent bien grotesques aussi.

Il était aussi question de fin de l'histoire à un moment donné.

Fin du monde aussi quasi tous les siècles.

Chaque époque qui le peut semble avoir sa crise d'anthropocentrisme, de tempo-centrisme et de prétention. C'est juste les formes qui changent.

Lien vers le commentaire

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
×
×
  • Créer...